Disclaimer : Kill Ben Lyk est l'oeuvre d'Erwan Marinopoulos.
Résumé : Ben et Roberto n'ont jamais pensé qu'ils deviendraient parents. Pourtant, c'est arrivé. Voici cinquante de ces moments de parentalité. [Kill Ben Lyk]
Note de l'auteur : Oui, pour ce qui est du petit, j'ai craqué mon slip et j'assume. Comprenne qui pourra. Et ça fait plus ou moins suite à certaines façons des 100 façons qui sont dédiées à Ben et Robbie. Comme toujours, je rappelle qu'on ne connaît rien du passé de Ben comme de Roberto dans le film alors je fais ma popote.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de paternité
50 nuances de paternité
2- Adapter sa vie
Cela fait quelques jours qu'Anwar est avec eux. L'enfant est un ange. Même si son silence inquiète Roberto. Les funérailles approchent et il redoute de voir ses parents, ses grands-parents. Mais surtout, il a peur de la réaction de son neveu. Il a peur de ne pas être à la hauteur, de ne pas savoir l'épauler comme il se doit. Il se demande si la tranquillité du petit garçon est naturelle ou si c'est une réaction psychologique face à la perte de ses deux parents à un âge si tendre. L'idée d'aller consulter un pédopsychiatre lui effleure l'esprit. Il l'observe avec bonheur se lier avec Ben. Son mari a toujours eu un contact plus facile avec les enfants. Peut-être parce qu'il en est un grand lui-même. Ils jouent à des jeux de société ensemble, il l'aide avec sa lecture (parce qu'Anwar sait déjà lire et écrire), ils regardent ensemble des Disney et Ben a même trouvé des jeux vidéos adaptés aux cinq printemps du garçonnet. Il les appelle par leurs prénoms, ils ne s'en formalisent pas : même si cela tue Robbie de le reconnaître, il est un inconnu pour son neveu. Et puis, les prénoms, ça existe pour être utilisés non ?
Il est tard ce soir-là. Anwar est couché depuis longtemps. L'ancienne chambre de son oncle a été convertie en chambre pour lui : ils sont allés chercher ses affaires dans son ancienne maison, ils ont réussi à récupérer les meubles de sa chambre aussi. Cela permet à l'enfant de ne pas être trop bouleversé par son nouveau cadre et, ils l'admettent, c'est avantageux pour eux aussi. Ben est assis sur le canapé, à regarder les commentaires sous sa dernière vidéo. Roberto avoue qu'il est surpris, agréablement surpris, par son époux : L'influencer n'a jamais mentionné l'arrivée de leur neveu dans leurs vies, n'en a fait aucune allusion, n'a posté aucune photo. Rien. Il ne l'aurait pas blâmé s'il l'avait fait, il le connaît assez pour savoir où sont tracées les limites de sa décence et si publication il y avait eue, cela aurait été parce qu'il aurait été excité de partager la nouvelle avec sa communauté. Ben Lyk aime se faire mousser mais n'utilise pas des tragédies de la vie pour le faire.
- De bons retours ? Lance-t-il
- Plutôt, oui. Sourit le jeune homme. Robbie...
Le visage de Ben est sérieux.
- J'y ai beaucoup pensé. J'envisage d'annoncer aux Lykers que le rythme va ralentir. Je voudrais leur dire pour Anwar. Mais aussi les prévenir qu'ils ne le verront jamais sur Insta ou en vidéo. Il est petit, certes mais lui aussi a un droit à l'image. C'est moi qui ai choisi d'apparaître sur Internet, pas lui. Sa place, c'est dans le monde en dehors des réseaux, à vivre une enfance normale. Si tant est qu'elle puisse l'être... Et je ne veux pas être ce parent comme on en voit plein dans les vlogs famille : la main accrochée à la caméra mais qui rate tout de la vie de ses enfants. Euh, Robbie, ça va ?
Dans les yeux noisette de son mari brillent l'éclat intense de la fierté et de l'amour.
- Ben. Si j'avais pas si peur de réveiller le petit, je te ferai l'amour tout de suite.
Le plus jeune du couple rit de bon cœur.
- Plus sérieusement, Ben. Je suis d'accord avec ce que tu dis pour Anwar. Sa place n'est pas sur Youtube, pas à son âge. Après, si on le voit de dos ou si on aperçoit sa main dans un vlog, qu'on l'entend parler ou jouer, je ne vais pas en faire tout un plat. Pareil pour Insta. Tant que tu ne montres pas sa tête. Ou alors, tu mets un emoji dessus, j'en sais rien...
- T'inquiète, je suis plein de ressources. Et puis, je le pense. Je veux être là pour lui. C'est mon neveu aussi. En fait... C'est presque notre fils, quand tu y réfléchis.
Les volontés de Magdalena sont claires : c'est Roberto qui élèvera son petit garçon. Elle le met en situation de loco parentis. Aux yeux de la loi, il est son gardien légal. Au regard du sang, il est son oncle. Selon les règles du mariage, Ben l'est aussi. Roberto aimerait pouvoir dire qu'il est son père. Mais c'est tôt, bien trop tôt. Anwar a déjà un père, un père qui est aux côtés d'Allah selon ses croyances. Son neveu aurait bien le droit de ne jamais l'appeler Papa. Ce n'est pas un titre qu'il gagne par défaut. C'est quelque chose dont il a conscience, quelque chose qu'il accepte comme il en a accepté tant d'autres car la priorité, c'est bien cet orphelin. C'est à lui qu'il faut penser, à ce garçon de cinq ans à qui on a dû expliquer que Papa et Maman sont au Paradis, ce qu'est la mort, pourquoi il doit rester avec ce monsieur qui dit être son tonton alors qu'il ne l'a jamais vu à cause d'un différend familial ridicule. Ce que Robbie peut ressentir est trivial en comparaison. Le plus important, c'est Anwar, ça sera toujours Anwar. Et puis, Papa, c'est beau mais ce n'est qu'un titre. Peu importe de l'avoir tant que l'amour est présent. Tout du moins, c'est sa conviction la plus profonde.
- Il faut que je fasse quelque chose pour ma consommation d'herbe. Dit-il
- T'as déjà sacrément réduit, Robbie.
- Oui mais si jamais Anwar venait à la trouver ? Même si je la planque bien ? Même si je ne fume pas quand il est là ou devant lui ? Et puis... Même si les autorités sont relativement bienveillantes, ça reste illégal. Je ne veux pas qu'on nous le retire...
Sa voix a tremblé malgré lui. Ben l'enlace.
- Hannah fume aussi, non ? Lui dit-il. Planque tout chez elle et fume avec elle.
- Mais... et si jamais on lui demandait de le garder un jour ?
- On avisera à ce moment-là. Pour l'instant, on se concentre sur comment éviter qu'il ne tombe dessus. Puis, si tu veux complètement arrêter, on trouvera une solution à deux. D'accord ?
- Ouais...
C'est à ce moment-là qu'ils réalisent qu'ils sont un peu plus parents que quand ils sont allés chercher Anwar : être un père, une mère, c'est faire des compromis, des sacrifices, penser à son enfant avant de penser à soi-même.
Ca leur est venu si naturellement que cela leur ferait presque peur si le fait qu'ils adoraient déjà ce petit bout d'homme leur donnait le vertige.
FIN
