Merci à tous ceux et celles qui ont mis cette fic en fav ou en alerte, ainsi qu'à celleux qui ont pensé à laisser une review, en particulier guest que je n'ai pas pu remercié personnellement. Ça me fait très plaisir qu'il y ait quelques personnes qui se soient intéressés à ce ship assez rare et ça me motive à publier plus vite :)

Ça me fait penser que j'ai oublié de le préciser, mais cette fic comportera 4 chapitres en tout (c'est petit, je vous avais prévenus^^)

Bonne lecture !

Yume u_u


Chapitre 2 : première épreuve, furtivité

Le lendemain, Charlie retourna travailler et tout se passa parfaitement : il n'avait à parler qu'à quelques collègues sur des aspects purement techniques et ses seules occupations consistaient en quelques extravagantes confrontations avec des cracheurs de feu. C'était vraiment ce qu'il qualifiait de journée idéale.

Jusqu'au moment où, en arrivant chez lui, il vit Olivier Dubois, droit et raide, se tenir devant la porte de sa maison avec un énorme paquet cadeau dans les bras.

— Je t'attendais, annonça le joueur de Quidditch professionnel.

— Je vois ça, soupira Charlie.

Sa mère lui avait enseigné à grands coups de sermons les règles élémentaires de politesse quand quelqu'un vient chez soi. Il fut donc obligé de l'inviter à entrer, même s'il avait fermement envie de le laisser dehors et lui claquer la porte au nez.

Comme il l'avait fait deux jours plus tôt, Olivier alla s'asseoir sur le canapé. Il garda un moment le paquet sur ses genoux avant de finalement le poser sur le plancher. Il semblait bien plus nerveux que la dernière fois.

Charlie soupira profondément.

— Alors ? La raison de ta venue ?

— Oh, heu… C'était pour te remercier. Percy m'a contacté par cheminette hier soir. Il m'a dit que tu étais allé lui parler.

Pas vraiment de son plein gré, mais bon…

— De rien, se contenta de répondre Charlie.

— Non, je veux dire… Je viens pour te remercier avec un cadeau.

Il désigna la boite du menton.

— Oh…

Charlie hésita. Il n'estimait pas que cette corvée soit si importante pour mériter une récompense. Il se décida cependant à s'avancer de quelques pas pour rejoindre le présent devant lequel il s'accroupit. Un nœud de soie entourait grossièrement la caisse en bois brut. Il perçut un bouclier de protection contre les flammes et autre chose. Sans doute un sortilège d'extension pour que l'extérieur paraisse plus petit que l'intérieur.

— Qu'est-ce que c'est ?

— Ouvre-le, se contenta de répliquer Olivier.

Il détestait quand les gens ne répondaient pas à ses questions, mais Charlie n'insista pas.

Avec un soupire, il tira sur le ruban pour dégager le couvercle qu'il souleva avec prudence. Ses yeux s'écarquillèrent.

— Un boutefeu catalan… souffla-t-il en posant le rabat sur le sol à côté de lui.

— L'un des rares dragons à pouvoir être élevé en dehors d'une réserve en toute légalité tant qu'on est propriétaire d'un statut de dresseur, fit Olivier comme s'il récitait une leçon.

Charlie ne sut pas quoi répondre. La créature était très jeune, sortie de l'œuf il y a peu. Long d'une soixantaine de centimètres, il n'avait pas encore de cornes, mais ses épines sur le dessus de son cou indiquaient qu'il avait moins de deux mois. Son museau noir s'agitait en reconnaissant l'odeur d'herbe à dragon dont Charlie se recouvrait tous les jours pour travailler.

Il grimpa aussitôt le long du bras de Charlie quand celui-ci le plongea dans la boite.

— Il a l'air de bien t'aimer, commenta Olivier.

C'est à peine si Charlie l'entendit, fasciné par le bébé qui vint appuyer son nez contre la joue de l'homme avant de frotter sa tête contre ses cheveux courts.

Il n'avait jamais eu l'occasion de dresser un dragon aussi jeune, puisqu'il s'occupait plutôt des adultes que de la nurserie. L'affection immédiate que le petit manifestait envers lui le toucha en plein cœur.

— Il… Il te plait ?

Charlie se tourna vers Olivier qui attendait, les poings crispés sur les genoux et les plis de nervosité sur son front. Il rappela aussitôt à Charlie son premier match de Quidditch, où Olivier était si anxieux qu'il s'était pris de plein fouet un cognard qui l'avait envoyé à l'infirmerie pendant plusieurs semaines. Ironiquement, c'était sans doute ce qui avait rendu le garçon à ce point amoureux du sport. Le danger devait l'exciter... La difficulté aussi, visiblement.

— Je connais la difficulté d'obtenir un tel animal. Il y a des tas de démarches administratives. Tu ne peux pas les avoir accomplis en quelques jours. Ni même depuis que mon frangin a arrêté de te parler.

Olivier s'agita et déglutit bruyamment deux fois avant de réussir à lui répondre :

— Et bien, je cherchais depuis un moment une… excuse. Pour venir te l'offrir. Et te parler. Et te voir.

Cette fois, Charlie n'eut pas besoin qu'un frère lui indique qu'il s'agissait d'un code rouge pour le deviner. Il ne savait pas pour autant quelle était la meilleure façon d'y répondre. Pour l'instant, il avait surtout envie de ne rien dire du tout et s'enfuir pour s'occuper uniquement de cette petite merveille qui enfonçait ses griffes dans le muscle de son épaule.

Hélas, il était quasiment sûr qu'accepter un cadeau dans ce contexte valait un consentement au jeu de séduction. Or, Charlie était tout sauf prêt à s'engager dans ce type de démarche dont il ne comprenait ni les règles ni l'intérêt.

Tout aurait été plus simple s'il avait été un dragon. Dans leur cas : la femelle crache du feu, le mâle crache du feu. Ils se bagarrent quelques heures pour vérifier la robustesse du compagnon, et si le résultat leur convient, ils se reproduisent. La dragonne se débarrasse de l'accoupleur le temps que les œufs éclosent, et le même schéma pouvait recommencer.

Charlie connaissait bien cela, il l'avait étudié, il l'avait constaté, il pouvait le comprendre.

La cour entre humains échappait en revanche à toute logique. Ils disent oui pour signifier non, sourient quand ils sont déçus, fuient pour être poursuivis et se moquent de la portée des flammes qu'on pouvait produire ou de la force que l'on pouvait mettre dans un coup de poing. Ça n'avait aucun sens.

Mais refuser d'adopter un boutefeu catalan ? Charlie était-il prêt à ça ?

Olivier avait sans doute anticipé son amour pour les créatures de ce type pour le pousser à accepter un rendez-vous ou quelque chose de cet ordre. C'était plutôt bien pensé, il devait l'admettre...

Il soupira puis se mit debout, le dragon s'enroulant autour de sa nuque pour poser son museau sur ses clavicules.

— Bon, déclara-t-il. Si tu veux jouer à cela, faisons-le selon mes règles.

— Pardon ?

Olivier lui avait offert un petit, très bien. Ce n'était pas tout à fait l'ordre le plus logique mais une cour pouvait toujours avoir lieu. Toutefois, il restait encore d'autres épreuves à passer pour savoir si Charlie acceptait qu'il devienne son compagnon. Il n'allait pas s'accoupler avec le premier venu ! Qu'en penserait sa mère ?

Pour séduire Arthur Weasley, Molly avait fait plusieurs excursions dans le monde moldu qu'elle ne connaissait absolument pas, avait affronté les frères d'Arthur en duel et avait elle-même construit le Terrier grâce à sa magie pour abriter les petits que son compagnon lui donnerait.

Olivier avait intérêt à faire au moins aussi bien.

Charlie avait peut-être eu le malheur de naître sorcier, mais il savait s'adapter.

— Puisque c'est moi que tu veux, il va falloir me mériter. Demain midi, retrouve-moi à la réserve avec ton balai.

— Demain ? Mais…

— Pas de discussion. Tu devrais partir te reposer, maintenant. Il vaut mieux que tu sois en forme pour ce que je te prépare.

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Le lendemain à l'heure dite, Olivier Dubois, nouveau gardien titulaire du club de Flaquemare, se trouvait debout au milieu d'une prairie déserte. Il tenait son balai à la main sans avoir la moindre idée de ce qu'il fichait là.

Charlie se dressait en face de lui, son torse nu arborant diverses traces de griffes et de brûlures plus ou moins anciennes. Les deux sangles de cuir se croisaient au-dessus de son nombril en partant de ses hanches pour rejoindre les épaules opposées lui donnaient un air assez impressionnant.

Il observa Olivier de haut en bas avec attention. Le joueur de Quidditch portait sa tenue d'entraînement de vol, en tissus épais, pourvue de protection en cuir renforcé au niveau des genoux, poignets, coudes et épaules.

Charlie lui lança des gants en peau de dragon.

— J'ai hésité pour les protections, mais je me suis dit que c'était mieux si tu ne risquais pas trop ta vie là-dedans.

— Là-dedans ? répéta Olivier qui, depuis la veille, ne semblait plus comprendre grand-chose.

— Tu veux sortir avec moi ?

Aussitôt, le gardien se redressa de toute sa taille et affirma « Oui ! ».

— Et bien, il faut me prouver ta valeur. Ma mère s'était battue en duel contre les frères de mon père pour obtenir sa main. J'avais envisagé de te demander la même chose, mais sur mes cinq frangins et frangine : Ron est un héros de guerre, Ginny pourrait te réduire en miettes, George te laisserait sans doute des dégâts à vie, Bill t'enfermerait quelque part où l'on ne te retrouverait jamais et Percy n'oserait pas t'attaquer sans t'assommer de règles interminables. Pour que tu aies une chance de réussite, j'ai préféré trouver une alternative plus personnelle.

Un rugissement s'éleva soudain, faisant sursauter Olivier qui regarda frénétiquement autour de lui d'un air inquiet.

Impassible, Charlie reprit :

— Je sais que tu n'as rien d'un attrapeur, mais aujourd'hui il va falloir y mettre du tien.

Il décrocha une petite épine métallique de la sangle partant de sa hanche gauche pour la montrer à son vis-à-vis.

— Le dragon qui vit sur ce territoire est un cornelongue roumain. Il n'est pas particulièrement plus dangereux que d'autres espèces, j'ai préféré ne pas te mettre face à un magyar à pointe. À part mon cher futur beau-frère, je ne pense pas que beaucoup aient réussi à se sortir vivant d'un affrontement aérien avec.

— Un affrontement aérien ? répéta Olivier en devenant cette fois perplexe. Tu veux que je fasse la course contre un dragon ?

Charlie agita la petite épine métallique pour attirer l'attention de son prétendant dessus.

— Non, je veux que tu retires le traceur. Les traceurs sont en fer, directement plantés sous les écailles à l'arrière de l'une de ses cornes, la droite dans son cas. C'est le seul endroit que le cornelongue ne peut pas atteindre pour s'en débarrasser. On le lui avait installé le temps de sa convalescence, mais il est désormais en pleine forme. Ta mission est de voler jusqu'à l'arrière de sa tête sans qu'il te voit, retirer le traceur sans qu'il ne le sente et revenir à terre sans te faire brûler. La caverne du dragon est là-bas, dans la montagne. C'est bon, tu as tout compris ?

Olivier ne bougea pas, le regardant avec attention comme s'il espérait que Charlie se mette à rigoler en lui affirmant que c'était une blague.

Charlie resta immobile.

— Très bien, soupira Olivier. Percy m'avait prévenu que tu risquais de faire des choses bizarres, mais j'avoue que je ne m'attendais pas à cela.

— Tu peux renoncer si tu le veux. Ou demander mon assistance, même si ça fera baisser mon estime.

Olivier secoua la tête et carra aussitôt les épaules.

— Je ne suis peut-être pas attrapeur, mais je suis doué sur un balai. Tu vas voir, je vais t'impressionner !

Sur ces mots, il enfourcha son balai et donna un vigoureux coup de pied sur le sol.

Charlie plaça un sort de protection solaire sur ses yeux puis le suivit du regard alors que le joueur de Quidditch s'élevait dans le ciel.

D'aucuns diraient que confier à un débutant une tâche normalement réservée aux dragonniers chevronnés n'était pas raisonnable. Charlie estimait cependant que c'était le minimum qu'un sorcier devait être capable pour s'accoupler avec lui. Et puis il avait été gentil : c'était juste un mâle ! Une dragonne lui aurait donné bien plus de fil à retordre.

Olivier disparut de sa vue, avalé derrière le premier col de montagne.

Une angoisse soudaine saisit Charlie.

Et si Olivier était sincèrement blessé, lors de cette épreuve ? Et s'il ne s'en sortait pas ? Il s'était montré assuré en partant, mais c'était un Gryffondor, ça ne voulait rien dire. Et à force de fréquenter des animaux de trois tonnes cracheurs de feu tous les jours, Charlie avait tendance à oublier à quel point ces créatures étaient létales pour la plupart des gens.

De plus, il n'avait pas eu à proprement parlé l'autorisation d'amener un extérieur à l'intérieur de la réserve, même si on ne lui avait pas explicitement interdit non plus… Si jamais Olivier mourait ce soir, Charlie finirait sans doute en prison.

En prison, il ne pourrait pas s'occuper de son dragonneau. Ni même d'aucun dragon !

Il jura, regrettant d'avoir été aussi irréfléchi.

Un nouveau rugissement dans l'air retentit, clairement agressif cette fois. La présence d'Olivier avait été détectée !

Charlie monta sans plus tarder sur son propre balai et décolla aussitôt.

Sa mère allait le tuer s'il était condamné à Azkaban !

Il eut juste le temps de faire la moitié du chemin avant de voir apparaître Olivier, brandissant la tige métallique comme il l'aurait fait d'un vif d'or.

Ils redescendirent tous deux au sol et Olivier s'exclama, un sourire assuré affiché sur ses lèvres :

— Mission réussit, mon cher ! Et sans la moindre blessure, comme tu peux le constater !

Charlie saisit l'objet de ladite mission, impressionné malgré lui.

— C'est vrai, bravo.

Le dresseur sauta à terre dans un geste souple et posa son balai sur son épaule dans le même mouvement. Quand Olivier chercha à en faire de même, il tituba maladroitement, les jambes rendues cotonneuses par l'adrénaline. Visiblement, ça n'avait pas été si facile qu'il voulait le faire croire. Charlie lui sourit néanmoins :

— Dans ce cas, on se retrouve dans une semaine pour la seconde épreuve.

— Quoi ? s'exclama Olivier en se redressant vivement. Il y a une seconde épreuve ?

— Puisque tu as survécu à celle-là, je peux augmenter la difficulté. Rendez-vous au chemin de traverse, devant la boutique Weasley et Weasley, samedi matin.

Olivier acquiesça en s'essuyant le front. Il avait sué, mais il n'était pas au bout de ses peines. Il demanda :

— Je vais devoir affronter tes frères en duels finalement ?

Charlie l'observa de haut en bas, réfléchissant à la question… Mais son avis n'avait toujours pas changé.

— Tu as côtoyé un dragon de près, c'est tout. Je ne crois pas que ce soit suffisant. Huit heures ! Ne sois pas en retard.

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