Disclamer : Ni Supernatural, ni l'histoire ne m'appartiennent
Titre : Crash and Burn
Auteur : Marianna Morgan
Traducteur : Ange Phoenix
Bêta : Antidote
Résumé : AU - Hurt!Sam (17 ans) / Big Brother!Dean (21 ans) / John sympa / Bobby génial - C'était l'un des pires cauchemars de Dean : son petit frère prisonnier d'une voiture en feu.
Crash and Burn
Il n'y avait rien de mieux que de rouler sur l'autoroute avec la chanson « Ramble On » de Zeppelin dans les haut-parleurs, tandis que son petit frère était assis à côté de lui. Le pick-up de John était devant eux, transportant la remorque et la plupart de leur matériel.
Chaque course commençait exactement de la même manière — même chanson, même passager, même vue à travers le pare-brise — mais ce soir était spécial ; ce soir, il y avait deux voitures dans cette remorque.
Dean débordait d'adrénaline, gonflé à bloc par ce que cela signifiait pour Sam, par ce que cela signifiait pour leur entreprise familiale. Pas un, mais deux Winchester sur la piste.
Le monde n'était pas prêt.
Dean sourit, sentant la résistance du vent alors qu'il passait un bras par la fenêtre et que ses doigts battaient le rythme de sa chanson préférée sur le volant de l'Impala.
De l'autre côté de la banquette, Sam était assis, immobile et silencieux, ses doigts tambourinant contre son genou pour une raison autre que son appréciation des goûts musicaux de Dean.
Le sourire de Dean s'effaça devant les signes classiques d'un petit frère anxieux. Sam conduisait depuis à peine un an, avec seulement deux courses à son actif. Ce soir, il faisait un grand pas en avant dans sa potentielle carrière de pilote, ce qui était excitant... mais aussi effrayant et angoissant. Dean comprenait ça. Il choisissait juste de ne pas s'y attarder.
Sam, d'un autre côté...
Dean soupira et tourna le bouton de la radio, attirant l'attention de Sam alors que la musique était réduite à un grondement sourd.
« Sors de ta tête, Sammy. C'est un mauvais endroit. »
Sam grogna devant cette phrase familière.
« Je suis sérieux, mec. Tu peux te préparer, mais ne te stresse pas. »
Sam leva un sourcil à ce conseil. « Merci, Yoda. Mais je vais bien. »
« Bien, mon cul », répondit Dean. « Je ne plaisante pas, Sam. Tu dois être concentré sur la piste, pas distrait par les conneries que tu te racontes là-haut. »
« Peu importe », marmonna Sam, en se tournant pour fixer la fenêtre. Il essayait d'ignorer l'intensité du regard de Dean qui se promenait entre lui et la route, mais le silence tendu ne fit qu'ajouter à sa nervosité d'avant course.
Dean soupira devant son petit frère têtu et lunatique et il se demanda s'il devait continuer à faire preuve de fermeté ou passer à autre chose. « Sam. Juste... »
« Et si... » l'interrompit Sam, puis il hésita comme si le dire à haute voix allait le rendre vrai. « Et si je n'étais pas prêt ? »
« Quoi ? » se moqua Dean. « Mec. T'es sérieux ? »
L'absence de réponse de Sam était une réponse — le gamin était sérieux.
« Tu vois, c'est de ce genre de conneries dont je parle, Sam », grogna Dean. « Et tu sais que ce sont des conneries, non ? Bien sûr que tu es prêt. »
« Pourquoi ? » répliqua Sam, en regardant toujours par la fenêtre. « Parce que papa le dit ? »
« Non. Parce que je le sais. »
La réponse n'était pas inattendue, mais elle prenait quand même Sam par surprise. C'était toujours le cas. Dean était son plus grand fan et son plus féroce protecteur. Il ne laisserait jamais Sam faire quelque chose qui ne lui semblait pas juste ou sûr. Sam le savait. Il était juste parfois accablé par le rappel de combien Dean l'aimait, par le rappel de combien de fois son grand frère s'était tenu entre lui et le danger.
« Sammy... » appela Dean, son ton étant moins dur qu'avant car il réalisait que Sam n'était pas seulement un emmerdeur. Le gamin avait peur. « Hey. Regarde-moi. »
Sam tourna à nouveau son attention vers son frère, et Dean fut frappé par son apparence jeune et incertaine.
« Écoute... » commença-t-il en sortant de l'autoroute. « Tu t'en sortiras, d'accord ? Je ne t'aurais pas laissé y aller ce soir si je ne pensais pas que tu pouvais le supporter. »
Sam plissa les yeux. « Je pensais que tu avais dit que c'était l'idée de papa. »
« C'est le cas. Mais j'ai le dernier mot. Et si je ne pensais pas que tu étais prêt, tu serais assis dans la fosse ce soir comme d'habitude au lieu d'être à la place du conducteur. » Dean fit une pause, pour laisser le temps à son frère de comprendre. « Mais tu es prêt. Tu es prêt, Sammy », répéta-t-il. « Tu es prêt. Prêt à... »
Un sourire se dessina sur les lèvres de Sam alors que la voix de Dean s'éteignait ; son grand frère attendait qu'il termine la devise de course de la famille.
« Allez, Sammy. Prêt à... »
« Botter des culs et prendre des noms. »
« Et n'oublie pas leur argent », ajouta Dean avec un clin d'œil. « On aime prendre leur argent, aussi. »
Sam sourit, reconnaissant de la confiance que Dean avait en lui et du soulagement que ses paroles lui apportaient. Il pouvait toujours compter sur son frère pour croire en lui, même lorsqu'il ne croyait pas en lui-même.
Dean lui rendit son sourire et donna une claque affectueuse sur la poitrine de son petit frère. « Maintenant, détends-toi et arrête de tuer mon ambiance », ordonna-t-il en tournant le bouton de la radio pour diffuser la prochaine chanson de Zeppelin.
Sam rit et se sentit détendu alors que sa tension antérieure disparaissait. Il s'enfonça davantage dans le siège de l'Impala et regarda à nouveau par la fenêtre ; son sourire persistant alors que le paysage défilait.
Cinq chansons plus tard, Dean ralentit et prit le virage pour l'entrée de l'hippodrome. « Il y a beaucoup de monde ce soir », commenta-t-il, en jetant un coup d'œil rapide sur le nombre de camions et de voitures remorquées qui faisaient la queue pour régler avec le propriétaire du circuit. Il y avait au moins deux fois plus de véhicules garés dans le parking des spectateurs. « Ça va être vraiment génial ! »
Sam renifla, l'air dubitatif.
Les deux courses précédentes de Sam étaient petites — pas plus de trois ou quatre voitures sur le circuit avec lui — mais la course de ce soir était de celle où les grands garçons venaient jouer. La course de ce soir compterait au moins une douzaine d'autres voitures. Chaque pilote voudrait gagner et serait impitoyable dans sa quête du drapeau à damier.
Dean se souvint de sa première course à ce niveau. Il était tellement sous le coup de l'excitation et de l'adrénaline qu'il avait l'impression de flotter, comme si ce n'était pas une expérience réelle... alors que Sam avait l'air de vouloir vomir à cause de l'énergie nerveuse qui le traversait.
C'était typique de Sam, et Dean ébouriffa les cheveux de son petit frère, ce qui lui valut un grognement de protestation, tandis que Sam s'esquivait et repoussait la main de Dean d'un revers de main.
Dean gloussa. Il préférait que le gamin soit agacé plutôt qu'anxieux.
Alors que la file avançait, il partagea son attention entre le pick-up de leur père devant eux et son frère à côté de lui. Sam ne se rongeait plus les ongles, mais s'il serrait les mains encore plus fort, il allait se couper la circulation.
« Et si... »
Dean arqua un sourcil en attendant le dernier exemple de l'imagination débordante de son frère. Vu la façon dont Sam essayait de gagner du temps, ça devait être une sacrée histoire.
Sam déglutit et regarda Dean avec une audace qui impliquait que s'il ne lâchait pas ce qu'il avait en tête, il ne le laisserait jamais sortir. « Et si j'ai un accident ? Et si ma voiture prend feu, et que je meurs avant d'avoir pu sortir ? »
« Bon sang, Sam... » répondit Dean, avec l'impression que le gamin venait de le frapper. « Ne dis pas de telles conneries. »
« Pourquoi ? Ça pourrait arriver. » Il fit une pause, et Dean savait ce qu'il allait dire avant qu'il ne le dise. « C'est arrivé à maman. »
Et c'était là, la tragédie qui définissait leur famille.
Dean n'avait que quatre ans, et Sam était encore un bébé quand c'était arrivé. John n'avait jamais divulgué les détails, mais les frères avaient fait des recherches de leur côté. Ils savaient que leur mère n'était pas simplement morte dans un accident de voiture en rentrant du travail. C'était bien plus horrible que cela, car Mary n'avait pas été tuée sur le coup. Tous les rapports indiquaient qu'elle était encore bien vivante lorsque la voiture avait pris feu. Malgré les efforts héroïques des secouristes, le véhicule l'avait maintenue prisonnière jusqu'à ce que la fumée l'étouffe... et que le feu la consume.
L'image avait hanté Dean pendant des mois, et Sam avait fait de fréquents cauchemars pendant au moins un an. Lorsque leur père s'était interrogé sur le changement survenu chez ses fils, Dean avait avoué qu'ils savaient comment leur mère était morte — pas seulement la vague explication fournie par John, mais les détails que les journaux et les rapports de police avaient décrits avec un détachement brutal. Ils savaient comment Mary avait passé ses derniers instants, étouffant et haletant alors que la fumée avait rempli ses poumons ; ses dernières pensées étant sans aucun doute dirigées vers son mari et ses deux précieux garçons qu'elle laissait derrière elle.
La seule réponse de John avait été un hochement de tête sec, mais Dean avait aussi vu la façon dont les yeux de leur père s'étaient embués, comment il avait serré la mâchoire contre la douleur encore trop vive pour en parler, même après toutes ces années.
Avec le temps, ils avaient repris le cours de leur vie, mais en vieillissant, Dean avait entendu les murmures en ville. La plupart se demandent pourquoi John s'était lancé dans une activité liée à la chose qui avait pris sa femme, pourquoi il avait élevé ses fils dans un garage et sur un circuit de course. Pourquoi un homme passerait-il sa vie à réparer des voitures alors que la vue de chacune d'entre elles devait lui rappeler ce qu'il avait perdu ? Pourquoi un père encouragerait-il ses enfants à conduire des voitures rapides alors que leur mère était morte dans un accident violent ?
Dean pensait que c'était la même raison pour laquelle il n'avait pas peur des voitures ou de la vitesse. C'était en quelque sorte une justification d'exploiter le danger et le pouvoir qui leur avait pris Mary. C'était une logique que seuls John et lui comprenaient, bien que Sam essayait. Il était juste plus méfiant, plus sceptique quant à la durée de leur chance.
Dean fixa son petit frère dans un silence tendu. Il voulait rassurer l'enfant en lui disant que rien n'allait se passer, que rien de mauvais n'arriverait jamais tant qu'il serait là. Mais il savait qu'il ne pouvait pas le promettre. Il ne pouvait promettre qu'une chose.
« Je viendrais te chercher. »
Sam cligna des yeux. « Quoi ? »
« Si quelque chose arrive, je viendrais te chercher. Tu ne seras pas piégé, et tu ne seras pas seul. » Deux des plus grandes peurs du gamin depuis qu'ils avaient découvert les détails de la mort de leur mère. « D'accord ? »
La réaction de Sam était mitigée — un soupçon de sourire avec un soupçon de larmes.
« Il est heureux ou contrarié ? » murmurait parfois John lorsque cela se produisait, comptant sur Dean pour traduire le plus jeune. La réponse variait en fonction des circonstances, mais pour l'instant...
Il était soulagé, se répondit Dean et il sourit à Sam, espérant que son petit frère le regarderait toujours comme ça, comme s'il croyait que son grand frère pouvait tout faire.
« Merci. »
« Pour quoi ? D'être génial ? » le taquina Dean pour briser la tension.
Et ça marcha.
Sam grogna et roula des yeux. Il ne dit rien d'autre que « Ouais », mais Dean entendit le reste dans le ton sincère du gamin.
Un silence confortable s'installa entre eux tandis qu'ils regardaient John se pencher par la fenêtre de son pick-up, remettant les formulaires d'inscription et les frais.
Le propriétaire compta d'abord l'argent, puis passa en revue la paperasse. Il jeta un coup d'œil à l'Impala quand il réalisa que les deux fils de John participaient à la course ce soir. Il fit signe à John de passer la barrière et se dirigea vers la voiture noire.
« Je déteste vraiment cette merde », commenta Dean avant de baisser la vitre côté conducteur pour entamer le bavardage obligatoire auquel tout le monde devait se soumettre s'il voulait passer au-delà de la barrière.
Sam acquiesça. Il ne savait pas comment cet homme avait réussi à acquérir tous les circuits de course locaux, mais il était clair qu'il aimait avoir du pouvoir sur les pilotes. S'ils voulaient courir à Lawrence, ils devaient se plier à ses règles et tolérer ses conneries.
« Bonjour, les gars. »
« Crowley », salua Dean, sans même essayer de cacher le dégoût dans sa voix.
Crowley sourit en se concentrant sur Sam. « Alors, l'écureuil a amené son bébé élan... »
Dean se pencha en avant, s'asseyant plus droit et plus grand pour empêcher Crowley de voir son frère, mais il ne répondit pas. Il resta assis là, à fixer l'homme qui prenait plaisir à être un emmerdeur.
Crowley gloussa. « As-tu apporté au gamin une couche supplémentaire au cas où l'excitation serait trop forte pour lui ? »
La mâchoire de Dean lui fit mal à force de la serrer, mais il ne parlait toujours pas, car la dernière fois qu'il avait parlé à Crowley, ils avaient été suspendus de l'hippodrome pendant un mois. John avait été furieux à cause de la perte de revenus, et Dean ne voulait pas entendre leur père râler pendant un mois de plus. Il garda donc la bouche fermée et ses mains sur le volant pour éviter de frapper accidentellement à la gorge le connard sordide qui se tenait à côté de sa voiture.
Crowley gloussa à nouveau devant le refus de Dean de mordre à l'hameçon. Il pencha la tête, essayant de voir le petit frère de Dean assis sur le siège passager. « Sammy... »
« Ne l'appelle pas comme ça », grogna Dean, donnant finalement à Crowley la réaction qu'il voulait. « Et ne lui parle pas. » Le gamin avait déjà assez de soucis pour ne pas être contrarié par un connard qui se prenait pour lui... et ils avaient déjà perdu assez de temps à écouter ses conneries. Il regarda le propriétaire de la piste. « On a fini ? »
Le sourire de Crowley revint, puis s'effaça lorsqu'il aperçut John qui revenait vers l'entrée ; le plus âgé des Winchester qui venait enquêter sur ce qui prenait tant de temps à ses fils pour dégager la place.
Ce fut au tour de Dean de sourire quand John s'approcha.
« Il y a un problème ? »
« Pas de problème, Papa Ours », répondit Crowley, qui avait l'air cool et posé, mais qui savait par expérience qu'il ne voulait pas s'embrouiller avec John Winchester. « Vos garçons et moi étions juste en train d'avoir une charmante conversation. »
John maintient son regard de glace.
« Mais nous avons terminé maintenant. » Crowley fit signe aux frères d'avancer. « Faites une bonne course, les garçons. »
Dean voulait lui faire un doigt d'honneur, mais il garda une prise ferme sur le volant alors qu'il fit avancer l'Impala au-delà du portail. « Tu veux faire un tour ? » demanda-t-il à leur père et il s'arrêta pour que John s'installe sur la banquette arrière.
« C'était quoi ça ? »
« Crowley est un con. »
John était d'accord avec la description de Dean, mais il sentait que quelque chose d'autre se passait ici. Ses deux garçons étaient silencieux, échangeant des regards comme ils le faisaient lorsque Dean s'occupait de son petit frère et que Sam rassurait Dean sur le fait qu'il allait bien.
« Qu'est-ce qui ne va pas ? »
« Rien », répondit Dean alors même qu'il croisait le regard de John dans le rétroviseur, promettant qu'il s'expliquerait plus tard.
John hocha la tête, confiant dans le fait que Dean s'était occupé de tout ce qui contrariait Sam.
Dean conduisit l'Impala à leur emplacement habituel, à l'intérieur de la piste, et se gara à côté du pick-up de leur père.
« Très bien, les garçons. C'est l'heure du spectacle », annonça John en espérant que la soirée serait l'une de leurs meilleures soirées.
Et voici le deuxième chapitre.
Normalement, je publie régulièrement mais je viens d'avoir mes partiels, donc je vais reprendre le rythme petit à petit !
