Bonjour à tous !

Je viens juste finir de relire et boom ! Le voilà poster ! Comme les deux précédents, un grand merci aux personnes qui ont pris le temps de laisser un commentaire, merci à ceux qui ont inscrit cette histoire directement dans leur favoris et aussi ceux qui sont abonnées pour recevoir les notification de parution !

Bonne lecture !


Il avait fallu du temps pour que ce foutu clébard se fasse à son statut d'handicapé. Levi l'avait récupéré par obligation deux jours après son amputation, faute d'avoir trouvé de famille. Hanji, trop contente de la nouvelle, avait été acheter ce qu'il fallait pour qu'il accueille le chien dans de meilleures conditions. Des gamelles, un énorme panier bleu pétant, une fontaine à eau, des jouets beaucoup trop colorés -et beaucoup trop nombreux- des croquettes, des boîtes de viandes premium, des brosses, des bonbons… Lorsque Levi l'avait vu débarqué avec tout ce bordel chez lui, il avait bien cru défaillir. Puis la colère était montée, mais Hanji fidèle à elle-même n'avait absolument pas relevé ses pics et remontrances toutes plus nombreuses les unes que les autres. Elle avait elle-même agencé le tout et Levi s'était empressé de tout bazarder dans un coin -surtout le panier horriblement criard- avant de partir chercher le clébard. Quand il l'avait récupéré, la bestiole était encore complètement groggy et n'arrivait toujours pas à marcher par lui-même. Il l'avait porté sans plus chercher à comprendre, l'avait déposé dans sa voiture qu'il avait au préalable protégé puis l'avait ramené chez lui, l'âme amer. Le vétérinaire lui avait fait mille recommandations, que ce soit sur les médicaments, les pansements ou l'alimentation qu'il avait suivi à la lettre, plus rigoureux qu'un haut commandant de l'armée. Pour que le clébard se remette au mieux, il s'était mis à emmener du travail à la maison pour partir plus tard le matin et rentrer plus tôt le soir. Dans le même temps, il s'astreignait à lui trouver une putain de famille. Mais comme l'avait prévenu le véto, ce n'était pas si facile que ça. Ses proches collègues avaient poliment refusé en prétextant parfois des excuses bidons tandis que les moins proches avaient simplement fui devant son regard agacé. Par dépit, Levi avait fini par poster des annonces sur internet. Le peu de réponse qu'il avait eu n'avait pas donné suite quand les personnes avaient appris le gabarit de l'animal et son handicap. À croire qu'une patte en moins faisait de lui une merde.

Pourtant, on ne pouvait pas dire que le chien était chiant. Levi n'avait dû le reprendre qu'une ou deux fois concernant l'interdiction formelle de monter sur le canapé ou de se balader ailleurs que dans le salon. Une fois la surprise de son amputation derrière lui, il avait passé la majeure partie de son temps à dormir, vautré dans le panier. Il ne jouait pas, ne cherchait pas le contact, mangeait comme un ogre sans demander son reste puis repartait pioncer les trois fers en l'air en silence.

Le clébard, malgré son temps de détente parfois un peu long, était un individu loin d'être con. Levi l'avait surpris plus d'une fois en train de l'écouter comme un humain et à obéir à des ordres informulés. Ce n'était pas un mensonge de dire qu'au début ça l'avait troublé. Maintenant, il y était parfaitement habitué et ça rendait sa présence un peu moins insupportable.

Une semaine après, la bestiole avait soudainement eu une sorte de prise de conscience et avait refusé les gamelles que Levi se faisait chier à lui préparer. Et, non comptant de refuser, le cabot s'était ensuite rendu dans la cuisine et avait ouvert le frigo pour désigner une escalope de dinde de la truffe. Ses yeux avaient appuyé le mouvement l'air de dire "C'est ça que je veux". Levi l'avait envoyé paître et le manège se répéta trois jours durant. Malgré l'estomac criant, le chien ne semblait pas vouloir céder et, le quatrième soir, tandis qu'Hanji s'était invitée à manger, il se permit de venir réclamer de quoi se sustenter. Il faisait les yeux doux et se pavanait devant Hanji en sortant ses plus beaux numéros. La femme semblait fondre chaque secondes davantage, s'occupant plus du chien que de son assiette :

- C'est peut-être un chien qui vient d'un cirque ? Avança-t-elle en lui donnant un morceau de poulet.

- Ne le nourris pas. Ce con refuse de bouffer ce que je lui donne depuis trois jours. Il a cru que j'étais à son service, répondit Levi sans relever les yeux de son assiette.

- Et tu ne lui a rien donné d'autre ? Peut-être qu'il s'est lassé ! Ou qu'il n'aime pas !

- C'est pas mon problème.

- Mais il commençait juste à reprendre du poids !

- Quand il aura vraiment la dalle, il mangera.

- Mais il est blessé ! Vivi, soit plus gentil avec lui !

Et sans attendre, elle donna la fin de son assiette au chien qui s'empressa d'en dévorer le contenu. Il l'a gratifia ensuite d'une léchouille sur la main, nargua Levi un bref instant puis retourna flemmarder dans son panier.

- Tu vois Levi, reprit Hanji victorieuse. Il suffit de bien s'occuper de lui !

- Tu viens de céder à un putain de caprice, grogna-t-il contrarié.

- Je viens de faire plaisir à un être merveilleux ! contra-t-elle, habitée par une joie toute nouvelle. Tu lui as trouvé un nom ?

- Trois pattes. Ou Manchot.

- Vivi !

- Je ne compte pas le garder. Sa famille lui trouva bien un nom cucul comme "Kiki" ou "Nougat". Peu importe. Un truc à la con quoi, répondit-il en buvant une gorgée d'eau.

- Tu n'y es pas. Si tu lui trouves un nom, ça lui fera un souvenir quand il partira.

- Comme s' il en avait quelque chose à carrer.

- Et bien, si tu ne veux pas lui donner de nom, nourris-le comme il veut !

- Encore une fois, je ne suis pas sa pute. Il bouffe ce qu'on lui donne, point barre. S'il n'est pas content, je peux lui ouvrir la porte et qu'il se démerde.

- Peut-être que son corps réagit à des carences, argua-t-elle en croquant dans un morceau de pain. Ou que la nourriture pour chien n'est pas adaptée à lui ! C'est peut-être un loup ! Et tu sais Vivi, si c'est un loup, il a besoin de beaucoup de viande !

Ce soir-là, Hanji ne partit que lorsque Levi capitula face à elle -soit 7h durant lesquelles cette tarée ne le laissa pas un seul instant tranquille- et accepta à contre cœur de nourrir la bestiole avec de la bouffe humaine. Il fut surpris de constater le jour d'après que le chien n'était pas si difficile que ça. Tant qu'il s'agissait de plat classique, que ce soit légumes, féculents, fruits ou viandes, le cabot mangeait sans en laisser une miette.

Petit à petit, Levi c'était presque résigné à garder ce putain de clébard plusieurs mois et ne s'en formalisait plus tant que ça. Ça ne l'empêchait pas de ramener ses plans cul d'un soir à l'appartement ou de partir un ou deux jours en voyages d'affaires. De temps en temps, quand la bestiole tournait en rond en poussant de gros soupir, ou qu'il venait se planter devant lui et se mettait à le fixer sans bouger, Levi lui allumait la télévision et aussitôt le chien retournait lézarder dans son panier en regardant l'écran comme s'il comprenait absolument tout ce qu'il se passait.

Un soir, alors que Levi ramenait une femme pour passer la nuit en bonne compagnie, il retrouva la bestiole complètement bizarre. Cela faisait un mois jour pour jour que la bestiole était là. En rentrant chez lui, Levi le découvrit à tourner en rond comme un demeuré, ses prunelles vertes d'eau figées de panique pure. Il l'observa plusieurs secondes, peut-être même quelques minutes avant que le chien le remarque et plante son regard dans le sien.

Sur le coup, le cœur de Levi manqua un battement. Les yeux de ce clébard, en plus d'avoir une couleur surnaturelle, se teintaient parfois de sentiments humains. Et c'était particulièrement le cas ce soir-là. Angoisse, Crainte, Panique, Terreur... Toutes ses émotions se succédèrent et se superposèrent à une vitesse incroyable dans les iris du cabot. Son regard allait de la femme à Levi, puis de Levi à la femme, l'air de dire "C'est quoi, ÇA ?!".

- Putain, me regarde pas comme ça. C'est pas la première que je ramène quelqu'un, va te planquer comme tu sais si bien le faire.

Habituellement, c'était ce qui se passait. Lorsque Levi ramenait une femme, le chien s'approchait, la sentait de loin, puis partait se mettre dans son coin en leur faisant ostensiblement dos. Une fois, il l'avait même surpris à mettre ses deux pattes sur ses oreilles pour ne pas les entendre forniquer. Il avait prit un malin plaisir à faire crier la femme comme jamais, juste pour le faire chier.

La bestiole se figea sur lui plusieurs secondes. Levi grogna et décida de le laisser à son triste sort, préférant s'occuper de sa conquête du soir. Après avoir défait ses chaussures, il invita la belle dans son appartement et ils s'installèrent tous les deux sur le canapé, un verre à la main. Il ne fallut pas longtemps pour que la chemise de Levi et le soutien-gorge de sa pute ne rejoignent le sol pendant que les mains s'égaraient sur les corps échauffés par la proximité.

- On peut ouvrir le store ? La lune est splendide ce soir… demanda la femme de sa voix douce et chargé d'émotion sensuelle.

- Si tu sais te tenir un peu, on peut même aller sur la terrasse.

La femme ria doucement contre l'oreille de Levi et se releva d'une manière un peu chalouper. Mais alors qu'elle s'approchait de la baie vitré en roulant des hanches, le chien s'interposa. C'était la première fois que Levi le voyait aussi furieux. Le poil dressé, les babines retroussées, les crocs sortis, la bestiole était ramassée sur elle-même, prête à bondir. Voyant que la femme ne bougeait plus, il claqua ses mâchoires dans le vide. Le message était clair.

- J'ai l'impression qu'il ne m'aime pas beaucoup… fit la femme en se retournant vers Levi d'un ton minaudant.

Il se releva et fronça les sourcils, contrarié :

- C'est la première fois qu'il agit comme ça.

- Ça ne fait rien, les chiens ne m'aiment pas beaucoup en général. Ça ne me fait plus peur.

Le chien grogna de plus belle, bloquant le passage à la baie vitrée.

- Ohey, Trois pattes, dégage de là, dit Levi s'approchant d'un air menaçant pour ouvrir le store.

Le chien aboya, dirigeant ses prunelles devenues sombres vers lui. C'était comme un ordre "N'avance pas".

- Si tu continues, je te fou à la rue, c'est clair ?

Et sans se démonter, Levi appuya sur le bouton. Le store remonta lentement et il ne vit absolument pas le sourire satisfait de la femme tandis qu'elle s'approchait de la douce clarté que répandait la lune sur le parquet.

- Tu sais, il paraît que les chiens ont un sixième sens, confia-t-elle d'une voix chaude. Ils savent reconnaître le bien du mal.

- Donc tu es une mauvaise fille ? ironisa Levi dans un imperceptible sourire.

- Peut-être… Une chose est certaine, je serais surement la dernière !

Levi, surpris par la voix soudainement transformée, se retourna brusquement. Son corps se figea une demi-seconde avant qu'il ne bondisse sur le côté. La belle femme s'était envolé pour laisser place à un monstre. Un putain de monstre plein de poil, de crocs et de griffes immenses sur les mains et les pieds. Levi n'eut pas le temps d'en voir davantage. Le bête se jeta sur lui, tentant de lui lacérer la peau. Il réussit à esquiver de justesse mais buta dans le canapé et se retrouva sur le dos comme une tortue. Un hurlement résonna dans la pièce et Levi ne chercha plus qu'à se protéger de ses bras.

L'horrible bête qui puait la mort lui sauta dessus et il ferma les yeux, espérant secrètement que sa mort soit rapide. Mais le choc ne vint pas.

Il entendit deux corps se percuter à pleine vitesse et quand il rouvrit les yeux, le chien était au-dessus de lui, la gueule pleine de sang. Le monstre se tenait un bras -ou une patte ? Allez savoir- d'où s'écoulait un liquide presque noir. L'air furieux, les traits tirés par une vague de rage, il attaqua à nouveau mais le chien, apparemment plus rapide, réussit à prévoir sa trajectoire et l'évita. Le cabot plongea en avant et en un rien de temps, ses crocs se refermèrent sur l'une des chevilles du monstre, la brisant au passage comme si ça n'avait été qu'une simple brindille. Le monstre hurla et balança ses griffes de part et d'autre de son corps, obligeant le chien à reculer. Celui-ci retourna se mettre en protection devant Levi qui avait eu le temps de se redresser et de se réfugier debout derrière le canapé.

- Connard de clebs, je vais te fumer et je mangerais ton maître ensuite !

La voix était terriblement grave et rauque, elle faisait trembler les meubles et ravageait la conscience de Levi. C'était comme s'il assistait à un tremblement de terre et un Tsunami à la fois. Le chien hurla à la manière des loups et le monstre se rua dessus. D'un coup de griffe bien senti, il éventra le canapé, l'attrapa et l'abattit de toutes ses forces sur le cabot. Ce dernier esquiva une fois de plus et profita du projectile pour prendre appui dessus et s'élancer vers le monstre. Ses crocs l'attrapèrent et se refermèrent sur sa jugulaire qui explosa sous la pression. Un nuage de sang retomba dans l'entièreté du salon pendant que le monstre se débattait tout son saoul. Avec sa cheville en miette et son équilibre devenu complètement instable, il tomba, emportant le chien dans sa chute. Ses griffes l'agrippèrent et se plantèrent dans sa cuisse, lui arrachant un jappement de pur douleurs.

Mais il était trop tard. La bête monstrueuse relâcha sa prise, à bout de force, vidé de son sang. Elle tenta de ramper mais ne put faire que quelques centimètres avant de s'immobiliser. Ses yeux étaient devenus vitreux.

Le chien relâcha prudemment sa prise et observa le corps. Lentement, il se tourna vers Levi, et s'approcha sans le quitter des yeux. Ses iris étaient redevenus plus clair, plus calme, pareil à une mer apaisée.

Levi ne cessa d'observer le corps qui s'était mis s'émietter et à partir en cendre. Le sang qui avait éclaboussé l'entièreté de la pièce partait dans une fumée noirâtre.

- Qu'est-ce que c'était que ce gros bordel ?!

Le chien le regarda d'un air presque compatissant et lui lécha la main. Comme-ci cela allait apporter des réponses, putain.


Voilà pour le chapitre 3 ! Un peu plus court que les précédents mais pas mal de narration et déjà de l'action !

Alors, des retours ? Qu'en avez-vous pensez ? Avez vous des pistes pour la suite ? Qui est ce "foutu cabot" ? Qu'elle était la bête mangeuse d'homme ?

En tout cas, c'est le genre d'aventure qui ferais bien changer de bord ! Pas sûr que Levi ramène des filles chez lui après ça !

À la prochaine !