A-B-Ω *** A-B-Ω *** A-B-Ω

STILES STILINSKI, OMÉGA PROFITEUR

Titre d'origine : "Word Soup" - Chapitre 15 : "Bad Omega"

Pairing : Alpha Derek Hale / Oméga Stiles Stilinski

Autres personnage : Talia Hale - Shérif Stilinski (cité) - Kate Argent (citée)

Note de l'auteur : Mignon. Purement mignon et idiot.

Note de la traductrice : C'est la première fois que je traduis un texte au présent, habituellement c'est au passé littéraire. J'espère que je ne me suis pas emmêlée les pinceaux !

*** A-B-Ω ***

« Et combien pour un second rendez-vous ? » demande Talia Hale, en feuilletant les papiers.

Stiles hausse les sourcils. « Je ne suis pas sûr que vous compreniez l'arrangement, Alpha Hale. Il n'y aura pas de second rendez-vous. »

C'est gênant. Dès le moment où Talia Hale est entrée, Stiles a lutté contre l'envie de sauter sur ses pieds et de s'enfuir. D'accord, elle est assise entre lui et la porte du café, mais il y a probablement une entrée arrière par la cuisine, non ?
Parce que le truc gênant, c'est que Talia Hale le connaît. Pas seulement lui : elle connaît aussi son père. Parce qu'elle est la Maire de leur petite ville, et que le père de Stiles en est le Shérif. Et c'est quelque chose dont Stiles détesterait vraiment qu'ils parlent, dans leurs petites conversations d'avant leurs réunions hebdomadaires, à l'Hôtel de Ville.

« Alpha Hale, comment allez-vous ? »

« Très bien, Shérif. Oh, au fait, saviez-vous que votre fils fait presque de la prostitution, pendant qu'il est à l'université ? »

Parce que, même si ce n'est pas vraiment vrai, c'est quand même un peu vrai ?

Stiles est un Oméga. Les Omégas sont toujours laissés de côté quand il s'agit de sortir, après la tombée de la nuit, sans accompagnateur. Alors, mettre en place un service en ligne, où il est payé pour aller à des rendez-vous ? Il marche comme un canard et caquète comme un canard, mais en réalité, il n'est pas un canard.

Parce que les Alphas sont liés par autant de traditions stupides que les Omégas. Mais ils sont un nombre conséquent à résister à l'enfer des rendez-vous imposés par leurs parents.
C'est là que Stiles entre en jeu. Stiles est l'Oméga alternatif que les parents présentent dans un esprit d'équité. Celui qui rend soudainement leur premier choix bien meilleur. Celui qui fait croire à l'Alpha qu'il vient juste d'esquiver un trou de balle.

Et Stiles est très, très bon dans son travail.

« Tout cela semble très... » Talia Hale s'interrompt avant de pouvoir finir cette phrase.

Mesquin ? Fourbe ? Sournois ? Stiles a déjà tout entendu. Mais il a aussi une dette étudiante à rembourser.

« Mettre toutes les chances de son côté. Est-ce une si mauvaise chose, quand c'est le bonheur de votre enfant qui est en jeu ? » demande Stiles.

C'est une manipulation flagrante. La plupart des parents avec lesquels Stiles a affaire ne se soucient pas du bonheur de leur enfant. Ils ne se soucient que de la taille de la dot apportée par l'Oméga qu'ils ont choisi, de la réputation de la famille de l'Oméga, et du pedigree de leurs futurs petits-enfants. Mais les parents adorent tous quand Stiles flatte leur ego, en prétendant qu'il ne s'agit pas du tout de ces intentions.

« Non. » dit Talia avec un sourire. « Je suppose que ce n'est pas le cas. »

*** A-B-Ω ***

Stiles est assis dans son appartement de merde et mange ses ramen, tout en essayant de penser aux terribles choix de vie qu'il soulignera lors de son prochain rendez-vous avec Derek Hale.

Il connaît Derek Hale comme une sorte de "Saint Zeus ce mec est brûlant comme le soleil et oh mon Dieu Scotty il regarde par ici cache-moi !", mais il ne sait rien de lui. Derek a quelques années de plus que Stiles. Il était déjà à l'université au moment où Stiles avait atteint le lycée.
Derek Hale sait probablement vaguement qui est Stiles à cause du travail de leurs parents. Et aussi parce que, même en grandissant avec six ans de différence, ils devaient parfois aller aux mêmes événements communautaires ennuyeux, ou collectes de fonds, ou quoi que ce soit d'autres.

D'après ce que Stiles sait de lui, Derek est taciturne, un peu étrangement éblouissant, et il porte des vêtements qui coûtent plus cher que la Jeep de Stiles.
Donc, Stiles devrait probablement y aller avec son jean skinny, sa chemise ACDC délavée et ses Converses préférées, n'est-ce pas ? Celles où la bonne semelle pèle, et fait parfois un bruit de succion bizarre quand il marche.

Il vérifie ses e-mails, et découvre que Talia a rempli le questionnaire.

Derek effectue actuellement sa Maîtrise en Littérature Comparée. Franchement ennuyeux, mais c'est hors de propos.
Son dossier est sans tache (aussi bien l'académique que le criminel), il ne semble vraiment pas le genre de gars qui refuserait d'épouser l'Oméga choisi(e) par ses parents. Comme quoi, en réalité...

Derek Hale semble à peu près aussi rebelle et imprévisible qu'un caillou apprivoisé. Mais Stiles suppose que les eaux sont toujours profondes, et tout ça.

À la place, il vérifie la concurrence.

Kate Argent. Plus vieille que Derek, mais totalement chaude. Elle a un diplôme en journalisme, et un emploi de journaliste dans une chaîne de télévision locale. Elle est également issue d'une famille riche, et elle semble avoir juste le bon âge où ces envies oméganes vont se manifester, et où elle voudra un tas de bébés magnifiques.

En fait, Stiles ne voit pas pourquoi Talia Hale a besoin de lui pour que Kate Argent soit embellie. Parce qu'elle a déjà l'air diablement parfaite. Derek Hale est un idiot s'il fait marcher Kate. Il doit arrêter ça.

Et dès que Stiles lui aura montré à quel point l'herbe n'est pas verte de l'autre côté de la clôture, il y aura des cloches de mariages, et des bébés à perte de vue.

*** A-B-Ω ***

Stiles rencontre Derek pour dîner dans un restaurant chic, le vendredi soir. Quand Derek arrive, Stiles est en train de se disputer avec le maître d'hôtel à propos du code vestimentaire, et de la question de savoir si Stiles peut passer ou non.
Le maître d'hôtel a l'air absolument horrifié par les vêtements terribles, la mauvaise attitude et le langage grossier de Stiles. Soit disant, ils n'ont pas de table au restaurant.

Stiles est génial sur les terribles premières impressions.

Derek a l'air tranquillement mortifié.

« Bah, de toute façon, » dit Stiles en attrapant Derek par le poignet et en le traînant dans le coin, « je veux vraiment des McNuggets. Tu veux bien m'acheter des McNuggets, Derek ? »

Premier rendez-vous chez McDonalds. Chic comme de la merde.

Derek regarde Stiles d'un air méfiant sous les reflets des lumières vives, tandis qu'autour d'eux les adolescents bavardent et rient, les plus jeunes ont des crises de colère parce qu'ils veulent un sundae maintenant, et les bébés crient parce que, putain, allez savoir pourquoi les bébés font quoi que ce soit...

« Oooh. » dit Stiles, faisant des yeux de Bambi sur un spécimen particulièrement morveux. « Alors, combien d'enfants tu veux ? »

Derek le regarde avec des yeux écarquillés. Stiles peut presque goûter sa terreur.

« J'en veux cinq. » dit Stiles, en mâchant une frite la bouche ouverte. « Peut-être six. Ta famille est assez riche pour que nous puissions avoir six enfants, n'est-ce pas ? »

Le regard horrifié de Derek passe de ses yeux à sa bouche, et revient à ses yeux.

Stiles atteint ses propres frites, et en vole une autre à Derek. « Mec, je suis si content que ta mère m'ait donné ton numéro. Genre, je pense vraiment que nous avons une connexion. Tu le ressens aussi, pas vrai ? »

« Hum. » dit Derek.

« Comme je sais qu'ils t'ont probablement fait rencontrer un tas d'Omégas à cause de la tradition. Mais Derek, je pense vraiment que tu es fait pour moi. » Stiles soupire et lui sourit rêveusement.

Derek a l'air terrifié.

Kate Argent en doit vraiment une à Stiles pour cela. Il conduira si vite Derek dans les bras de la fille, cette fois, qu'elle marchera dans l'allée nuptiale le mois prochain.

« Je, euh, je vois quelqu'un d'autre. » annonce enfin Derek.

« Ah bon. » dit Stiles. Il traîne une frite dans une flaque de ketchup. « Est-ce que tu es allergique aux rats ? »

« Quoi ? » Les sourcils de Derek font quelque chose de compliqué. « Tu as des rats de compagnie ? »

« Non. » répond Stiles. « Ce ne sont pas des animaux de compagnie. Mais j'en ai une cage pour nourrir mon serpent. »

La peur des serpents est l'une des trois phobies les plus courantes au monde. Cinquante-six pour cent des gens sont terrifiés par les serpents. Et cela ne veut pas dire que les quarante-quatre pour cent restants veulent leur faire un câlin.

« Oh mon dieu. » dit Derek dans un souffle. Il s'éclaircit la gorge. « Euh, tu veux plus de nuggets ? »

« Oh merci ! » Stiles lui offre son meilleur sourire breveté Oméga, avec les cils papillonnants. C'est écœurant. Il le sait, car il l'a pratiqué devant le miroir.

Derek s'enfuit vers le comptoir pour obtenir plus de nuggets.

Sérieusement, Stiles serait en fait surpris s'il revient. Il s'échappe probablement par l'aire de jeux pour enfants en ce moment.

Les deux cents dollars les plus faciles que Stiles ait jamais gagnés.

*** A-B-Ω ***

Tout se passe horriblement mal quand Derek insiste pour ramener Stiles à son appartement. Parce que, bien sûr, on ne peut pas faire confiance aux Omégas pour être seuls après la tombée de la nuit. Ils seront probablement arrachés de la rue par un Alpha maléfique, parce qu'ils sont trop idiots et trop faibles pour savoir comment prendre soin d'eux-mêmes...
Eh bien, Stiles pense que ce sont des conneries. Avec sa bombe lacrymo aussi.

Quoi qu'il en soit, ils sont presque à l'appartement de Stiles - et Stiles a passé toute la promenade à parler des choses les plus stupides, les plus ennuyeuses et les plus horribles auxquelles il pouvait penser...

Quand le crissement des freins sur la route, derrière eux, les avertit que quelque chose va arriver !

Ce qui se passe, c'est qu'une voiture s'enfonce dans un abribus, à environ un demi-pâté de maisons derrière eux...

Ce qui se passe, c'est que Stiles entend un enfant crier, et court droit vers lui !

*** A-B-Ω ***

« Salut ! » dit-il en passant la tête dans la voiture.

Le chauffeur, la maman, est complètement inanimée. Stiles vérifie son pouls, et sourit en même temps à la petite fille attachée dans le siège auto à l'arrière.

« Quel est ton nom, ma chérie ? »

« Nicki. » répond l'enfant en hoquetant.

« C'est vrai ? » Stiles trouve un pouls, putain de merci !
« Je disais justement à mon ami que je pense que Nicki est le plus joli nom du monde ! »

La lèvre de la petite vacille, alors qu'elle essaie de ne pas pleurer. « Est-ce que maman va bien ? »

« Oh, oui. » lui répond Stiles. « Elle s'est juste cogné la tête. Mais l'ambulance sera bientôt là, et ils vous emmèneront toutes les deux à l'hôpital, et ils donneront à ta maman des médicaments pour la guérir, d'accord ? »

Nicki hoche la tête courageusement.

« Stiles, » chuchote Derek derrière lui, « il y a du carburant qui fuit partout. »

Ils ne sont pas les seuls qui essaient d'aider. De l'autre côté de la voiture, un type essaie d'ouvrir la portière de Nicki, mais elle est complètement bloquée. Il rencontre le regard de Stiles par-dessus le toit de la voiture, quand Stiles se redresse pour voir si une ambulance arrive.

« Oh, merde ! » s'exclame le gars, et c'est à ce moment que Stiles voit de la fumée s'échapper du capot de la voiture...

Stiles replonge dans la voiture et atteint les genoux de la mère, pour déclipser sa ceinture.

« Faites-la sortir d'ici ! Derek, fais-la sortir ! »

Derek et l'autre gars se dépêchent d'aider, tandis que quelqu'un d'autre crie pour faire venir un extincteur.

Stiles, lui, fait le tour de la voiture, et monte sur le siège du passager avant. Il se faufile sur le siège arrière, et commence à détacher le harnais de Nicki.

Il peut sentir la fumée et le carburant. Il sait que Derek et le gars ont fait sortir la mère.

Puis Derek essaie d'ouvrir la porte de Nicki, et elle est toujours bloquée.

Stiles essaie la porte de l'autre côté. Verrouillée, bloquée, ou autre chose.

« Nicki, on sort par la porte de maman, d'accord ? »

Par la suite, Stiles maintiendra que la boule de feu ne s'est pas approchée de lui, et qu'ils étaient sortis assez tôt !

Ses sourcils roussis et ses mains brûlées racontent une histoire un peu plus effrayante...

*** A-B-Ω ***

« Tu n'es pas un crétin. » lui dit Derek à l'hôpital, pendant qu'il se fait bander les mains.

« Euh, merci, je crois. » répond Stiles.

« Je veux dire que tu as fait semblant d'être un crétin. » lui dit Derek. « À notre rendez-vous. »

«Oh, fuck my life. » marmonne Stiles. « Ta mère va vouloir récupérer son argent. »

Derek hausse un sourcil vers lui. « Pardon ? »

Le foutu veinard a encore des sourcils.

*** A-B-Ω ***

« Stiles ! » dit Talia Hale le week-end suivant, en l'accueillant chez elle à Beacon Hills. « Que c'est agréable de te revoir. Serait-ce un second rendez-vous ? »

« Vous... » lui chuchote Stiles, « ...êtes mauvaise ! Vous ne vouliez pas que je fasse bien paraître Kate ! Vous vouliez que Derek la largue ! Vous m'avez totalement joué ! »

Talia lui tapote l'épaule et lui fait un sourire.

« Dites la vérité ! », renchérit Stiles. « Avez-vous coupé la conduite de frein de cette pauvre femme ? »

Talia étouffe un éclat de rire choqué. « Je ne suis pas un Super-Vilain, Stiles ! »

« Vous en êtes sûre ? » lui demande Stiles. « Vous me donnez pourtant cette impression, en ce moment, juste un petit peu. »

« Oh, mon chéri, je sais. » Le sourire de Talia s'élargit. « Mais est-ce vraiment une si mauvaise chose de mettre toutes les chances de son côté, lorsque le bonheur de son enfant est en jeu ? »

*** A-B-Ω ***

Notes de la traductrice :

C'était donc la seconde histoire Omégaverse de ce triptyque, celle Stiles profite de son statut d'Oméga pour ses propres besoins, au nez et à la barbe des Alphas qui prétendent le soumettre !

Lorsque j'ai lu cette histoire pour la première fois, je me suis demandée comment Talia pouvait penser que son Derek aurait envie de connaître mieux cet Oméga, alors qu'il allait tout faire pour se présenter sous son pire aspect...

DiscontentedWinter y a répondu dès sa note de début : elle avait voulu écrire du "mignon, purement mignon et idiot" !

Dans la troisième et dernière histoire, vous trouverez bien plus de moralité, avec un Stiles encore plus astucieux.

À la prochaine fois !

A-B-Ω *** A-B-Ω *** A-B-Ω