Hello à tous, voilà le chapitre suivant ! Et le 4e suivra tout de suite du coup je répondrais à vos gentilles Reviews au début du suivant
J'espère que ça vous plaira
Deux semaine passèrent et Hermione avait du mal à s'adapter à ce nouveau Poudlard. Elle observait les premières années dans le parc, Gryffondor et Serpentard riant ensemble et elle se prit à les envier, à leur envier leur insouciance et leur ignorance. Ils avaient vu la guerre mais ne l'avait pas vécu, ils n'avaient pas d'habitudes dans ce château et ce nouveau fonctionnement ne les perturbait pas. C'était autre chose pour les plus âgés, ceux qui avait connu l'ancien Poudlard. Dans la salle commune des rouge et vert, c'était le calme plat mais une tension restait présente, chacun s'attendant à ce que les autres attaques. Jusque là, la fatigue de la guerre avait pris le dessus sur l'animosité installée depuis des années et le silence régnait, chacun restant de son côté, beaucoup fuyant la salle commune.
Pour la jeune femme, le combat était tout autre. Elle ne se sentait plus chez elle en ces lieux, pourtant elle avait adoré cet endroit, elle y avait de merveilleux souvenirs, mais elle ne s'y était jamais retrouvé sans Harry et Ron, ils avaient tout partagé ensemble, tout vécu ensemble. Ils avaient vaincu Lord Voldemort. Comment avait-elle pu penser pouvoir retourner à l'école après ça ? Elle se sentait si seule, si vide de l'intérieur.
A vrai dire, les seules moments de paix qu'elle trouvait était tard dans la nuit, lorsque tout le monde dormait et qu'elle descendait s'installer devant le feu. Elle attendait quelques minutes et puis Drago apparaissait, il venait s'asseoir à côté d'elle sans un mot, sans la toucher et ils restaient là, côte à côte, sans rien dire. Ce petit rituel s'était installé le premier soir, c'était reproduit le lendemain, et encore, et encore, jusqu'à devenir une habitude.
Etrangement, c'était ces instants là qui lui faisait du bien. Ils étaient de vieux ennemis, qui avait connu une guerre commune, et qui était épuisé de combattre. C'est comme ça qu'elle les voyait. Deux jeunes gens déjà usés. Ils se comprenaient, elle le savait. Et elle était bien décidé à ne pas se poser de question, ces instants étant comme hors du temps. Pour le reste, ils s'ignoraient de la journée, n'échangeaient pas un seul regard, pour peu ils auraient pu croire que ces moments n'existaient que dans leur imagination.
-Hermione ? Tu m'entends ?
La jeune femme se tourna vers sa meilleure amie affalée sur son lit.
-Pardon Gin, tu disais ?
-Je te demandais combien de lignes faisaient ton devoir de métamorphoses.
-Tiens, répondit-elle en lui tendant le parchemin en question.
Ginny n'étant ni Harry, ni Ron, elle savait qu'elle voulait seulement se rassurer sur la qualité de son propre travail. A cette pensée, elle eu un vague sourire en repensant aux nombreuses fois où ses deux meilleurs amis avaient eu besoin d'elle pour leurs travaux.
Penser à eux lui rappela également qu'ils lui avaient tous les deux écrit et qu'elle n'avait toujours pas pris le temps de répondre, essentiellement parce qu'elle ne savait pas quoi leur dire.
-Tu as eu des nouvelles de Harry ? Demanda-t-elle à la rouquine.
-Oui, sourit-elle, on s'est écrit il y a quelques jours et on a prévu de se voir à la première sortie à Pré-Au-Lard.
-Oh, c'est chouette.
-Tu es la bienvenue d'ailleurs, Harry sera ravi de te voir.
-C'est gentil Gin.
Comme la brune n'ajouta rien, elle n'insista pas. Elle avait remarqué que son amie avait changé ses derniers temps, rien d'anormal vu ce qu'elle avait traversé. Les mêmes changements s'étaient vus chez Harry et Ron, mais eux semblaient être sorti de cette mélancolie. Hermione, elle, semblait au contraire de plus en plus indifférente, presque imperméable à ce qu'il se passait autour d'elle.
-Hermione...Commença-t-elle.
-Oui ?
-Est ce que tu vas bien ?
-Oui, pourquoi ?
-Tu sembles fort... effacée ces derniers temps, comme si rien ne te touchait ou ne t'intéressais.
-Oh... Désolée.
Hermione n'avait pas envisagé que qui que ce soit ai pu le remarquer.
-Non, ne sois pas désolée ! S'écria la cadette des deux, ce n'était pas un reproche, seulement si je peux t'aider, dis le moi... Je suis là pour toi, tu sais.
-Oui Gin,je sais, sourit-elle, merci. Ne t'en fais pas, il me faut juste un peu de temps pour me réhabituer à être ici,tout est tellement...
-Différent.
-Oui.
-Ca me fait la même chose, comme si ce n'était plus le même Poudlard.
-Ca ne l'est plus.
Le regard d'Hermione semblait lointain, aussi Ginny ajouta :
-Si jamais tu veux parler, je suis là.
-Merci Gin.
Elle se sourirent doucement avant de se replonger dans leurs premiers devoirs. Pour cela, Hermione était ravie d'avoir Ginny, si elle avait été avec les garçons, ils auraient profiter de ce samedi pour jouer au Quidditch, se prélasser dans le parc, jouer aux échecs mais certainement pas travailler. Ginny, elle, lui avait tout de suite proposer de se mettre sur leurs travaux. Elles s'étaient donc installée dans leur dortoir désert pour travailler dans le calme, c'était les derniers jours de beaux temps et la plupart des élèves étaient dehors.
Au bout d'une heure de travail intensif, la porte du dortoir s'ouvrit et Pansy, Astoria et Daphnée firent leur entrée en riant. Rire qui s'arrêtèrent net lorsque qu'elles virent les deux Gryffondor, se transformant en un silence gêné. Elles se regardèrent, ne sachant que faire.
-Vous avez le droit d'entrer vous savez, c'est aussi chez vous, finit par dire Ginny en soupirant, visiblement exaspérée.
-Ginny... Souffla Hermione, et sous le regard interrogateur qu'elle lui adressa, elle ajouta : tu aurais pu le dire plus gentiment.
-Oh...Oui, désolée.
Les Serpentardes étaient toujours immobile à l'entrée du dortoir.
-Sérieusement, reprit la brune, rentrez, c'est aussi votre dortoir.
-Merci, finit par dire Pansy en s'avançant vers son lit, ses amies dans son sillage.
Le silence reprit de plus belle, à la fois gênant et tendu. Les rouges et ors se remirent à leurs devoirs sous l'oeil curieux des trois autres pensionnaires.
-C'est étrange tout ça, finit par dire Daphnée.
Toutes relevèrent la tête vers elle et Hermione se rendit compte qu'elles les regardait.
-Oui, c'est vrai, répondit-elle.
-C'est comme si on était plus chez nous, ajouta Ginny.
-Nous on a l'impression de ne plus y être les bienvenus, murmura Astoria.
La jeune femme était la plus jeune de la pièce, elle avait un an de moins que Daphnée, sa soeur, ainsi que Pansy et Hermione, elle avait quelques mois de moins que Ginny et elle semblait profondément terrifiée et triste.
Daphnée la prit par les épaules alors que Pansy lui adressait un regard compatissant.
-Vous n'êtes pas moins les bienvenus que les autres vous savez, finit par dire Ginny.
-La guerre est finie, ajouta Hermione, et notre enfance à tous aussi, en ce qui me concerne je n'ai plus de place pour la haine.
Se sentant soudain à court de souffle, elle s'excusa et quitta le dortoir.
-Ce n'est pas contre vous, dit Ginny aux vertes et argents, elle... ne va pas très bien en ce moment.
-Il y a de quoi, avec ce qu'elle a vécu.
-Drago est comme ça aussi, dit Pansy, ailleurs, un peu vide... En fait, ils ont le même regard,vide, épuisé.
-Oui, c'est exactement ça, approuva la rouquine.
-Je pense que, même si on a connu la guerre, on a pas vu la moitié de ce qu'ils ont vu, on ne saura jamais vraiment ce qu'il s'est passé.
-J'ai ce sentiment avec Hermione, et avec Harry et Ron. Ils ont disparu pendant des mois, ils ont vécu et vu beaucoup de choses, et ils n'en n'ont raconté qu'une partie.
-Drago a vécu avec... Lui. On ne sait rien de ce qu'il a vécu mais il n'est plus le même.
Lui, Ginny le savait, c'était Lord Voldemort et elle comprit qu'il était impossible pour elles de prononcer ce nom, comme s'il symbolisait les mauvais choix de leurs familles. Parce que Ginny, comme la plupart des élèves, avait bien conscience que ce n'était pas un choix mais une décision de survie, pour eux, pour leurs parents. D'ailleurs, s'ils étaient là avec eux, à Poudlard, c'était bien parce qu'ils le méritait, autrement jamais la directrice ne l'aurait permis. Alors au fond, pourquoi ne pas essayer de s'entendre ? Ils devaient de toute façon vivre les uns avec les autres.
Dans un coin reculé du parc de l'école, là ou elle savait que personne ne viendrait, Hermione tentait tant bien que mal de reprendre son souffle, des images ne cessant de revenir encore et encore dans sa tête. Dobby mort, Ron désartibulé, l'attaque de Naguini à Godric's Hollow, la poursuite au ministère de la magie, Ron les abandonnant, les rafleurs, le manoir des Malefoy, Bellatrix Lestrange penchée sur elle, la douleur dans son couteau dans sa chair, le sortilège Doloris la secouant et lui donnant envie de mourir, la bataille de Poudlard, l'incendie de la salle sur demande, Lavande sous les dents de Fenrir Greyback, Remus, Tonks, Fred, Rogue, Colin. Elle sentit qu'elle frottait son bras, encore et encore, comme à chaque fois que ça la prenait, comme à chaque fois que l'horreur lui brouillait la vue. Sa peau devait déjà être rouge mais elle ne parvenait pas à s'arrêter. Elle ferma les yeux très fort, attendant que ça passe, essayant de calmer sa respiration. Elle se laissa glisser contre le mur et mis sa tête dans ses genoux.
De l'autre côté du parc, adossé contre un arbre, Drago Malefoy essayait quand à lui de se préparer à retourner dans son dortoir. Son dortoir chez les Gryffondor. Il n'arrivait vraiment pas à s'y faire, lui qui avait toujours adoré sa salle commune sous le lac, l'ambiance verte et un peu froide du lieu, voilà qu'il se retrouvait dans une sale commune chaleureuse, à moitié rouge, à moitié verte maintenant. Tout ça était tellement étrange. Il n'avait pas voulu revenir mais sa mère l'avait convaincu, lui expliquant que ça l'aiderait pour l'avenir, pour pouvoir cassé son image de Mangemort. Ils avaient beau avoir aidé Harry Potter, par deux fois, et celui-ci avait eu beau plaidé pour eux durant leurs procès, les gens n'avaient changé d'idée à leur encontre. Par conséquent, Narcissa l'avait convaincu de finir son cursus pour avoir au moins ça pour son avenir et peut être un chance de changer son image. Il admirait profondément sa mère, elle s'était montrée si courageuse, si forte et aujourd'hui, alors qu'ils n'étaient plus que tous les deux, il admirait la force avec laquelle elle se reconstruisait. Ils avaient abandonné le manoir ancestrale aussitôt la guerre finie et une fois Lucius emprisonné, vivre dans cet endroit étant devenu insupportable. Elle avait acheté un cottage pour eux deux, qu'elle embellissait chaque jour, elle avait abandonné son image de femme froide et hautaine que son rang l'obligeait à porter et elle veillait sur lui. Il n'aimait personne plus qu'elle
Pourtant, il avait été incapable de lui parler de ses cauchemars, de sa peur de dormir, de son indifférence de la vie, de sa culpabilité. Il n'avait pas pu l'inquiéter une nouvelle fois, il l'avait gardé pour lui. Même avec ses amis, ils n'avaient rien dit. Chacun d'eux avait connu la guerre, ou plutôt la bataille de Poudlard, mais lui... Lui avait vécu des mois avec Voldemort, il avait la marque des ténèbres sur le bras, il avait entendu les cris de ses victimes torturées, il avait vu certains de ses professeurs mourir, il avait vu son serpent dévorer des innocents, il l'avait vu massacré des dizaines de personnes en même temps et il avait vu sa folle de tante torturée Granger encore et encore. De tous les cris qu'il avait entendu, c'était les siens qui le réveillait la nuit. Il pensait que personne ne pouvait éprouver ce qu'il éprouvait mais lorsqu'il avait croisé le regard de la Gryffondor, à son arrivée à Poudlard,il y avait vu la même chose que dans son regard. Le même vide, la même douleur, la même fatigue. Et quand il s'était levé en pleine nuit, qu'il l'avait vue assise devant le feu, il s'était senti moins seul. Alors il s'était assis aussi, sans un mot, sans la toucher parce qu'il était incapable de toucher qui que ce soit, et c'était devenu leur habitude. Tous les soirs, depuis deux semaines, toujours sans un mot, toujours sans un contact. Ils n'étaient pas amis, le reste du temps ils s'ignoraient, mais dans ces moments-là, ils n'étaient pas seuls.
Soudain, il l'aperçu. Elle semblait encore plus blanche et épuisée, elle semblait paniquée. Elle longea le mur et disparu au coin. Sans vraiment se rendre compte de ce qu'il faisait, le blond se leva et avança dans sa direction. Il la vit assise le long du mur, la tête entre les genoux, secouée de tremblements. Elle s'était mise dans un endroit où personne ne venait et il comprit qu'elle ne voulait pas qu'on la voit comme ça. Mais il s'assit malgré tout à côté d'elle, parce que quelque chose au fond de lui le persuada que, lui, il ne la dérangerait pas.
Elle releva la tête lorsqu'elle sentit une présence à côté d'elle. Ils se regardèrent quelques secondes et elle replongea sa tête dans ses genoux. Quelques minutes passèrent, les tremblements de la jeune femme se calmèrent mais elle semblait toujours très loin lorsqu'elle releva la tête, son regard fixé droit devant elle. Et contre toute attente, il commença à parler. Sans vraiment savoir pourquoi, il parla.
-Tu sais, les autres ne peuvent pas comprendre. C'est impossible, ils n'ont pas vécu ce qu'on a vécu. Bien sûr moi je suis le mauvais de l'histoire, celui qui était dans le mauvais camp mais c'était pas facile pour ne sais pas ce que tu as vu et vécu, enfin pas tout, mais je sais que tu as souffert. Et tu es ici, toute seule, avec ta douleur que tes amis ne peuvent pas comprendre. Enfin si, Potter et Weasley pourraient mais ils ne sont pas là alors ça ne compte pas. Moi je n'ai personne qui peut comprendre, personne qui était là bas, personne à part ma mère mais je ne veux pas lui en parler. Toi tu comprends, je le sais même si on ne se parle pas mais toi et moi on se déteste depuis longtemps, ou on se détestait.
Il marqua une pause.
-Je ne sais plus, je n'ai plus l'impression qu'on est les mêmes personnes et je suis fatigué de tout ça, fatigué des conflits, fatigués de me battre, fatigué de...
-La haine, souffla Hermione.
Surprit, parce qu'incertain qu'elle l'écoutait vraiment, il se tourna vers elle. Elle le fixait, ses prunelles chocolats reflétant ce qu'il devait y avoir dans les siennes.
-Oui, répondit-il.
Le silence se réinstalla, les minutes passèrent, puis le quart d'heure. Ce silence là n'était pas dérangeant, il était reposant et tous les deux se calmaient. Finalement, la jeune femme se releva et s'apprêta à partir. Au dernier moment, elle se tourna vers lui.
-Tu n'es pas le mauvais de l'histoire Malefoy, tu étais un enfant, comme nous tous. Tu nous as sauvés là-bas, si tu avais dit que c'était bien Harry, et on sait tous les deux que tu l'avais reconnu, on serait mort. Tu as fait de ton mieux pour survivre.
Et elle parti, sans qu'il n'ai le temps de répondre.
Voilà pour ce chapitre, je vous poste le suivant tout de suite parce que j'étais très inspirée, n'hésitez pas à me dire ce que vous en pensez.
Nalia
