Disclaimer : Kill Ben Lyk est l'oeuvre d'Erwan Marinopoulos.
Résumé : Ben et Roberto n'ont jamais pensé qu'ils deviendraient parents. Pourtant, c'est arrivé. Voici cinquante de ces moments de parentalité. [Kill Ben Lyk]
Note de l'auteur : Oui, pour ce qui est du petit, j'ai craqué mon slip et j'assume. Comprenne qui pourra. Et ça fait plus ou moins suite à certaines façons des 100 façons qui sont dédiées à Ben et Robbie. Comme toujours, je rappelle qu'on ne connaît rien du passé de Ben comme de Roberto dans le film alors je fais ma popote.
Liste des dettes du Discord « Défis Galactiques » : 50 nuances de paternité + Défi Sarah et Voirloup n°123 - Placer le mot écharpe + Préjugé 50 : Les croyants pratiquants sont forcément homophobes
50 nuances de paternité
3- Mettre son mouchoir dans sa poche pour qu'il puisse avoir sa famille maternelle
Roberto tentait de cacher son angoisse alors que Ben s'était agenouillé pour aider Anwar à ajuster son écharpe. Dehors, il faisait froid mais le soleil brillait. Il voulait y voir un signe : aujourd'hui, c'étaient les funérailles de Magdalena et d'Habib. Malgré les traditions musulmanes qui exigeaient qu'un croyant soit inhumé le lendemain de son décès, Laïla Sheibani, la grand-mère de son neveu, avait accepté d'attendre pour que son fils puisse partir en même temps que la femme qu'il avait tant aimée. Elle avait d'ailleurs déjà appelé les Lyk pour parler à son petit-fils, pour prendre des nouvelles. Elle se réconfortait de la perte de son unique enfant avec l'idée que son dernier acte de bonté avait été d'essayer de réunir une famille détruite par méchanceté. Aimer les hommes quand on en était un soi-même était haram selon leur foi. Mais selon la vieille femme, il était plus horrible encore de rejeter son enfant. Habib aurait été gay, elle l'aurait accepté tout entier. Elle s'était enquise de la situation de Ben et de Roberto, avait proposé de les aider si jamais il leur manquait quelque chose. Le courant passait très bien entre eux. Non, si le jeune homme était inquiet, c'était parce qu'il allait revoir ses parents et grands-parents pour la première fois depuis qu'ils l'avaient mis à la porte, depuis que Ben et lui étaient allés chercher ses affaires suite à ça. Leur présence était plus que légitime. La sienne aussi : après tout, Magdalena avait été sa sœur et elle lui avait confié son trésor le plus précieux.
- Nous sommes prêts, Robbie. Lui dit doucement Ben
Son mari lui souriait. Robbie se rappela d'une chose importante : il ne faisait pas face à son passé seul.
La cérémonie venait de s'achever. Les cercueils avaient été descendus, prêts à être ensevelis. Anwar avait pleuré. C'était peut-être à ce moment-là que le petit garçon avait compris que ses parents ne reviendraient plus. Roberto s'était agenouillé et l'avait pris contre lui. Lui, il n'arrivait pas à pleurer. C'était une chose horrible à admettre : qu'est-ce que cela signifiait quand on n'arrivait pas à verser des larmes lors du décès de sa sœur ?
Laïla avait tenu à organiser une réception après les funérailles. Ce fut une fois chez elle qu'elle se permit d'enlacer Roberto et de lui embrasser les joues, l'accueillant comme un membre de sa famille. Habib avait voulu devenir son beau-frère autrement que sur le papier. Alors, en apprenant à le connaître, elle avait la sensation de l'aider à réaliser sa volonté. Elle accueillit aussi Ben les bras ouverts, encore plus quand son petit-fils lui expliqua que ses oncles étaient très gentils avec lui. Ils jouaient avec lui, essayaient de lui préparer ce qu'il aimait manger et ils l'aidaient même à lire à voix haute. Depuis le fond de la pièce, Teresa et Giovanni, les parents de Roberto l'observaient. Ben serra discrètement ses phalanges avant de le laisser aller leur parler.
- Tu es venu. S'étonna sa mère
- Je n'aurai jamais privé Anwar du dernier au revoir à ses parents. Répondit-il, les mains dans les poches pour cacher qu'elles tremblaient sous l'effet de la crainte.
- Tu serais venu s'il n'y avait pas eu le petit ? Lui demanda son père
- Oui.
- Pourquoi ?
- Pour moi. Parce que Magdalena est ma sœur.
Le regard de ses géniteurs se porta sur leur petit-fils.
- C'est à toi qu'elle l'a confié. Murmura Teresa
Roberto sentait l'incompréhension ainsi que le dégoût dans sa voix. Il ignorait s'ils avaient lu la lettre de la défunte, ses raisons. A dire vrai, il s'en fichait. Tout ce qu'il voyait à ce moment précis, c'était le bien-être de son neveu.
- Je ne vous empêcherai pas de le voir. Leur dit-il. Vous êtes ses grands-parents. Il a besoin de vous.
- Pourquoi l'a-t-elle confié à un incapable comme toi ? Il est brillant. Tu vas gâcher ses chances pour une belle vie. Tu vas le rendre comme toi. Un déviant incapable.
- Je le répète : je ne vous empêcherai pas de le voir. Je ne le priverai pas de vous. Mais ça ne veut pas dire que j'accepte d'être insulté. Vous êtes déçus de ce que je suis, je ne vous pardonne pas ce que vous m'avez fait. On est bien d'accord. Sauf que là, il ne s'agit pas de nous. Il s'agit d'Anwar. De mon neveu. De votre petit-fils. De cet enfant de cinq ans qui n'a plus ses parents. Ca va bien au-delà de nous. On n'a pas à s'aimer. On a à être intelligents. On a à agir en adultes. Pour son bien. Il a déjà assez perdu comme ça sans qu'on en rajoute.
Il les laissa à leurs réflexions. Anwar vint le trouver pour lui montrer une photo de son père et de sa mère, retrouvée par sa grand-mère.
- Je peux l'emporter à la maison, Oncle Roberto ? Lui demanda-t-il
- Bien sûr que tu peux. Lui sourit le jeune homme. Je crois même qu'il nous reste des cadres photos. Tu pourras en choisir un et on le mettra dans ta chambre.
Teresa et Giovanni soupirèrent. Ils n'approuvaient pas la vie de leur renégat de fils. Mais leur petit-fils semblait bien avec lui. Et Roberto avait raison : la priorité, c'était bien le garçonnet. Leurs querelles ne valaient rien face à lui. Ils n'avaient pas à prétendre être parents et enfant tant qu'Anwar avait tout ce qu'il lui fallait. Et au fond d'eux-mêmes, ils n'arrivaient pas à se retirer l'idée que la mort de leur fille, son revirement de cœur avant son décès, étaient tous les deux l'oeuvre de Dieu, une punition pour avoir banni leur second enfant de leur vie.
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