Bonjour à tous ! Eh non je ne me suis pas évaporée dans la nature x)

Et... Et voila x) Voici le Bonus 2, un 3 est corrigé et suivra dans le l'heure je pense ^^

Bonne lecture!

Bonus 2 - Voyage à la Source

Tranquillement assis sur un gros coussin entre les parterres de fleurs, Harry sursaute lorsque Draco débarque brusquement.

_Harry ! On part en voyage !

Le brun relève la tête vers Draco qui se rapproche de lui à grandes enjambées, un immense sourire aux lèvres.

_Comment ça on part en voyage ? Mais, et tes obligations ?

_Je me suis pris des vacances.

_Tu en as pris i mois pour venir me chercher à Serpentard, remarque le jeune homme en haussant un sourcil, mimique qu'il a prise de Draco à force de le voir faire.

_Eh bien, j'en reprends. Trop travailler n'est pas bon pour le moral et l'efficacité. Et puis c'est toi qui m'as dit que tu voulais voyager et découvrir le monde.

_Oui, bien sûr, accorde Harry. Mais je l'ai dit comme ça… Je ne pensais pas que tu t'empresserais d'organiser ça. J'aimerais partir en voyage, mais pas au détriment de ton travail…

Le blond s'accroupit devant son compagnon et pose sa main sur sa joue, le regardant dans les yeux.

_Mon travail ne doit pas et ne passera jamais avant toi, Harry. Tu es mon compagnon, un jour tu seras mon mari et le père de mes enfants. Il n'est pas question que je me noie dans mon travail au point de t'oublier.

_De toute façon, tu as déjà pris ta décision, et je suis certain que tout est déjà organisé… soupire Harry en secouant la tête, les joues légèrement roses face à la déclaration de son compagnon.

_C'est vrai, acquiesce l'Héritier avec un grand sourire satisfait. Nous ne partons que deux semaines de toute façon. Et nous ne faisons pas le tour d'Europa. Juste un petit voyage.

_Et où allons-nous ? Quand partons-nous ?

_Quelque part et demain matin. Je viens de faire passer le message, on nous prépare nos valises, répond Draco avant d'ajouter en voyant Harry ouvrir la bouche. Ne t'en fais pas, Susan va faire très attention à tes kimonos. D'ailleurs, je lui ai proposé de nous accompagner.

_Tu n'en fais qu'à ta tête, râle Harry, faussement agacé.

_Tu vas adorer ! s'écrie Draco en se redressant et en repartant vers le Manoir.

Derrière lui, Harry ne peut s'empêcher de laisser échapper un petit rire face à ce comportement.

Depuis le dîner spectacle et les aveux respectifs, Harry a l'impression de redécouvrir Draco. La barrière de la langue tombée, tout s'était mis en place avec une simplicité et une normalité incroyable. Draco avait commencé à lui apprendre sa langue maternelle, et ainsi ils passaient plus de temps ensemble. L'un et l'autre s'étaient ouverts sur leur vie et leur passé, lequel était plutôt incertain et un peu douloureux dans le cas d'Harry, tout du moins à propos des cinq premières années de sa vie. Il n'en a gardé que très peu de souvenirs, mais beaucoup de sensations, la plupart mauvaises et effrayantes. Chacune des années suivantes passées à Serpentard les avaient estompées, voire parfois même supprimées, mais d'autres demeuraient encore tapies dans son esprit.

0o0o

A la fin de la première semaine de leurs vacances, ils avaient traversé Britania, visité certains de ses monuments et découverts de magnifiques paysages, et bien sûr profité de sa capitale.

Harry n'avait jamais vraiment voyagé. Pas comme ça, pas pour son plaisir. Il découvre avec fascination la simplicité et le calme de la campagne, si opposés à l'animation incessante des grandes villes.

Il profite bien plus de ce voyage entre les deux pays qu'à son départ de Serpentard. Cette fois-là, il avait été léthargique, regardant sans les voir les paysages défiler alors que son cœur se tordait de douleur face à ce qu'il ressentait comme une trahison. Sa tristesse l'avait confiné dans son monde, et il n'avait rien vu du voyage.

Mais là… C'est tout simplement grisant. Les gens, les endroits, les sensations. Il est absolument ébloui par tout ça, d'autant plus que Draco se fait un devoir de répondre à chacune de ses questions, ainsi que de lui faire visiter tout ce qui est susceptible de lui plaire afin que ce premier voyage ensemble soit le meilleur possible.

Il remarque le regard attendri du blond face à ses yeux pétillants d'étoiles. Il aperçoit les sourires de Susan, heureuse qu'il soit comblé. Il discerne les regards surpris des passants sur ses vêtements.

Mais peu importe, parce qu'à cet instant, Draco lui permet de réaliser un rêve d'enfant : découvrir des morceaux du Monde. Un rêve qui lui semblait inaccessible pour un enfant sans nom et sans argent comme lui.

On dit que les prostitué-e-s rêvent de chevalier et de Prince qui les aimerait si profondément qu'il les emmènerait loin de leur cage dorée. Pour certains, c'est vrai. D'autres se complaisent dans leur situation. Harry, lui, n'avait que faire d'un homme qui l'enlevait d'une cage pour le mettre dans une autre. Ce qu'il voulait, c'était voyager. Découvrir ces pays dont Tom lui avait parlé. Découvrir l'Asia, dont la plupart de ses habitudes vestimentaires et de vie sont issus. Découvrir les pays autour de Francia, comprendre, apprendre, connaître. Un rêve d'enfant qu'il avait gardé au chaud, caché à l'abri de son cœur et de son esprit.

Et puis Draco était venu. « Une cage à la place d'une cage » s'était dit Harry. Pas qu'il n'aimait pas la première. C'était une cage dans laquelle il était volontairement entré, une cage où tous ceux enfermés avec lui l'avaient aimé. Une cage à la porte ouverte et aux barreaux souples. Mais une cage quand même, dans le sens où s'il partait, il ne savait pas où il irait ni comment il ferait. Il sortait de sa cage pour une promenade et y revenait consciemment. Ça ne le gênait pas.

Et il avait pensé que celle de Draco serait pareil. Peut-être avec une porte moins ouverte, des barreaux moins souples. Mais foncièrement ressemblante. Ça l'avait été pour ses premiers mois, mais il comprend maintenant qu'il s'est trompé. Ce n'est pas dans une cage que Draco l'avait installé, mais dans un nid. Un nid douillet, luxueux, où l'homme le comblait d'amour, d'attentions et de soins, veillant à ce qu'il y soit bien. Un nid principal que tous deux pouvaient quitter, ensemble ou chacun de son côté. Un nid ouvert aux vents qu'il pouvait décider de chevaucher. L'homme ne l'avait pas enfermé dans une cage, parce que peu lui importait où il était tant qu'il était heureux, même loin de lui. Harry se sentait fébrile et tremblant à chaque fois qu'il y pensait. Quelqu'un l'aimait tellement qu'il lui offrait la liberté totale et absolue. Il lui offrait l'amour inconditionnel.

Et rien que pour ça, Harry sait que peu importe les voyages, ils reviendront toujours dans le nid. Leur nid.

_Harry ? On est arrivé à notre nouvelle destination.

Le brun se redresse un peu et sourit à Draco, assis en face de lui dans la calèche fermée.

_Excuse moi, j'étais dans mes pensées.

_Il n'y a pas de problème. Laisse-moi descendre en premier, que je puisse t'aider ensuite.

Harry hoche la tête et sans même regarder par la fenêtre, recoiffe ses cheveux en une tresse lâche qui s'était défaite au fil du voyage et n'avait pas gardé beaucoup de ses mèches à cause de l'élastique mal mis.

Prenant la main que lui tend Draco, Harry descend à son tour le marchepied et relève enfin la tête, avant de se figer et de resserrer sa prise sur la main de Draco. L'émotion lui serre la gorge alors qu'il regarde la devanture sobre mais élégante de la Maison Serpentard.

_Draco… Qu'est-ce…

_Tu m'avais demandé de te ramener ici un jour pour revoir ta famille et ta maison. Alors voilà. Nous sommes ici pour une semaine de vacances. Tom a accepté de nous héberger dans l'annexe de la maison principale juste derrière, où il a ses appartements.

_Merci… Merci… Merci…

_Harry.

A l'appel de son prénom, reconnaissant la voix grave, des larmes se mettent à couler sur les joues du brun alors qu'il tourne son regard vers Tom Riddle.

Avec un grand sourire, Harry se retient de lui sauter dessus et s'incline dans un geste qu'il n'a pas fait depuis plus de six mois.

_Maître Riddle, je suis ravi de vous revoir.

_Moi aussi Harry, répond l'homme, le visage neutre mais une douceur dans la voix qu'Harry parvient sans mal à détecter, tout comme le léger rictus du coin de ses lèvres.

_Harry !

Suivant le cri, un grand métis se jette sur le brun et le serre dans une forte étreinte.

_Si tu savais comme tu m'as manqué ! Comment ça va ? Tout se passe bien avec ton acheteur ?

_Merveilleusement bien, Blaise. Ne t'en fais pas. C'était… Une bien meilleure chose que je ne le pensais de partir avec lui…

_Sérieux !? J'espère qu'il te comble bien, continue le jeune homme avec un clin d'œil suggestif. Tu es tellement difficile Harry. Si ce n'est pas le cas, je peux m'occuper de toi pendant ton séjour.

_Sachez que je m'occupe très bien de mon compagnon, intervient Draco en passant un bras possessif autour des hanches d'Harry.

_Il parle notre langue ?! s'écrie Blaise, les yeux ronds.

_Oui Blaise, rigole Harry. Calme-toi, tu vas rameuter tout le Chemin de Traverse avec tes cris de vendeur de poissons.

_Comment oses-tu me dire une chose pareille ? s'indigne faussement le métisse en portant une main à son cœur. Eh voilà, tu pars quelques petits mois à te prélasser dans le lit d'un aristo et quand tu reviens tu brises le cœur de ton frère ?!

_Messieurs, intervient Tom avec un soupir blasé, mais la voix teintée d'amusement. Nous devrions rentrer, nous serons plus à l'aise pour parler à l'intérieur, non ?

Sans attendre de réponse, l'homme se détourne et rentre dans la Maison.

_Ça lui avait manqué, hein, de ne plus entendre nos chamailleries, remarque Harry à voix basse à son frère de cœur.

_Enormément, acquiesce Blaise avec un grand sourire. Allez viens, il a toujours aussi mauvais caractère quand on ne lui obéit pas immédiatement. Et il faut que tu me raconte tout.

_Bien sûr, Blaise. Je ne voyais pas les choses autrement, répond Harry en secouant la tête face au côté commère de son ami.

Entraîné par Draco, Blaise à ses côtés, Harry franchit la porte de la Maison.

Elle a été sa maison, sa famille pendant presque 20 ans. Sa maison d'enfance, de vie, d'apprentissage et de travail. Il l'avait quittée en pensant ne plus jamais la revoir. Et voilà qu'aujourd'hui, il y venait pour des vacances. Il en repartirait dans une semaine pour retourner dans sa nouvelle maison. Mais cette fois, il en s'en irait le cœur léger, et certain d'avoir de beaux jours devant lui.