Trois jours plus tard.
C'est dans une ambiance presque survoltée que les choses prirent enfin une tournure intéressante pour Elsa Bailly. Au cours des dernières 72 heures, les différents coups de sang entre Abdel et Xavier n'avaient pas été sans laisser place à de brillantes associations d'idées n'ayant qu'un seul but : sortir Elsa de là.
– Madame La Présidente, j'attire votre attention sur ce qui me paraît être un manque de preuves tangibles et non fabriquées absolument aberrant bien que très représentatif de ce procès dans son ensemble.
Les jurés portèrent toute leur attention sur les différentes preuves récemment ajoutées au dossier, presque apparues comme par magie, le tout pointé du doigt par Maître Fedala, représentant d'Elsa durant tout le procès. Le verdict fut sans appel, rien de tout ceci n'était véritablement recevable et ce, malgré le caractère familier de la famille Fedala avec ce genre d'affaires sordides. Un non-lieu fut prononcé.
Lorsqu'Elsa entendit cela, elle dût se tenir à sa chaise tant elle eut du mal à y croire. Il l'avait fait. Xavier avait réussi.
– T'es libre ! lui dit Karim en la prenant dans ses bras, comme si rien ne s'était jamais passé. Comme s'il n'avait jamais su pour le procureur.
– Je-
– C'est fini, Elsa. Tu es libre. Ton cauchemar prend fin aujourd'hui, lui expliqua Abdel en la prenant dans ses bras aussi.
Le mari de la défunte, Christophe Rousseau, sortit furibond de la salle d'audience non sans insulte à l'égard d'Elsa qui essaya tant bien que mal de ne pas y prêter attention. La brune demanda à s'asseoir un instant, le temps de recouvrer ses esprits. Les Fedala comprirent sa requête, si bien qu'ils quittèrent la salle d'audience pour lui donner quelques minutes.
Une fois la salle vide, Elsa prit une profonde inspiration et laissa enfin couler les larmes si longtemps retenues. Des bruits de pas se firent entendre derrière elle, la surprenant. La brune se retourna et porta une main à sa bouche lorsqu'elle vit Xavier s'approcher d'elle. Il ne fallut qu'une seconde à Elsa pour se redresser et plonger dans les bras ouverts de l'homme qui les referma une fois les deux corps chauds l'un contre l'autre.
– C'est fini, Elsa. C'est terminé, dit-il en lui embrassant le haut du crâne.
– Comment est-ce que tu as-
– Les « comment » n'ont pas leur place ici. L'important c'est que tu sois libre.
Information : Un non-lieu en procédure pénale est quelque chose de très particulier. Ici, il est simplement évoqué pour son utilité à l'histoire. Je ne suis pas une professionnelle du droit français.
