Bonjour ! J'ai attendu un peu pour poster ce chapitre, je voulais tenter de synchroniser avec une autre fanfiction pour que ce soit plus pratique. Reste à espérer que j'arrive à écrire celle-ci de manière suffisamment régulière pour continuer, sinon ça ne servira à rien ! Bonne lecture :)


Hermione soupira et regarda l'horloge en face d'elle. Ses parents n'étaient partis que depuis une heure, mais elle avait l'impression qu'elle n'aurait jamais assez de temps pour faire tout ce qu'elle avait prévu. Elle se massa les tempes, espérant que ce geste lui éviterait la migraine qu'elle sentait arriver, et se leva. Pas de blond en vue. Toujours sous la douche, pensa-t-elle. Chaque matin, il lui fallait pratiquement quarante minutes pour se préparer, soit presque deux fois plus de temps qu'elle n'en mettait. Et c'était elle la fille ? Quelqu'un devait vraiment mettre à jour les clichés sur les genres, ou mieux : arrêter de les utiliser.

- Malefoy ? appela-t-elle.

- Oui ?

- Tu es prêt ?

- Je ne suis pas certain que ce soit bon, est-ce que tu peux venir et me donner ton avis ?

- Ok, répondit-elle avant de se diriger vers les escaliers. Il l'attendait dans sa chambre et était en train de regarder un miroir accroché au mur tout en déplaçant sa baguette autour de ses cheveux, lesquels étaient maintenant aussi bouclés que les siens.

- Wow Malefoy, ça te va vraiment bien, fit-elle remarquer d'un air ironique.

Il la regarda d'un air blasé et elle rougit, vexée. Il n'avait décidément aucun sens de l'humour.

- Je dois passer pour ton cousin, Granger, j'ai pensé que ça ajouterait un côté authentique.

Elle se renfrogna encore plus.

- Dans ce cas, c'est une réussite, tu ressembles à mon père mais en plus jeune.

D'un geste de la tête, il indiqua une photo sur son lit, où elle reconnut ses parents lors de leur deuxième rendez-vous. Ainsi donc, il avait trouvé les albums photos que sa mère avait mentionnés. Elle récita une prière rapide à l'intention du premier Dieu qui l'entendrait, espérant qu'il n'ait pas vu de photo d'elle trop embarrassante.

- Je vois. Je pense que ce sera suffisant, on y va ?

Il ne lui répondit pas mais prit le portefeuille que Rogue leur avait donné avant de partir. Ce dernier leur avait annoncé avoir mis de l'argent de côté pendant des années sur un compte Moldu et avait insisté pour qu'ils s'en servent. Hermine avait d'abord refusé, arguant qu'elle avait aussi des économies, mais Rogue n'avait pas cédé et elle avait fini par reconnaître que, si leurs recherches duraient plus longtemps qu'elle ne l'avait prévu, ils auraient besoin d'argent pour survivre. Rogue leur avait également donné une petite tente que Malefoy avait reconnue comme celle que sa famille avait prévue pour la Coupe du Monde de Quidditch et cette fois, Hermione accepta le don. Cette tente serait bien plus confortable que celle qu'elle avait l'intention d'emprunter à Arthur Weasley.

Hermione passa devant Malefoy et se dirigea vers la porte d'entrée. Avant de l'ouvrir, elle sortit ses lunettes de soleil de son sac à main et vit Malefoy les regarder avec curiosité. Les sorciers avaient des solutions pour tout ou presque, y compris bloquer le soleil quand le ciel était trop lumineux. La correction de la vue était également possible et elle se demanda pourquoi le père de Harry ne l'avait jamais fait, avant de se rendre compte de son idiotie. La guerre ne lui avait sûrement pas laissé le temps pour quelque chose d'aussi futile.

- Le bus dont tu as parlé… commença Malefoy.

- Oui ?

- … est-ce qu'il ressemble au Magicobus ? il était quelque peu inquiet. Certains de ses camarades y avaient eu recours, et il n'avait pas vraiment envie de vérifier la véracité de leurs propos.

- Quoi ? Mais quelle idée, les Moldus n'utiliseraient pas un moyen de transport aussi barbare !

Elle le vit tressaillir lorsqu'elle prononça le mot barbare mais cependant, il ne fit aucun commentaire négatif à l'égard des Moldus, et Hermione ne put qu'admirer sa volonté de remettre en question ce qu'il avait appris en se forgeant sa propre opinion.

- Les moyens de transport des Moldus sont beaucoup plus lents que ceux utilisés par les sorciers, commença-t-elle, essayant comme d'habitude de faire un parallèle entre leurs deux mondes. Même les plus rapides ne valent pas le transplanage ou l'utilisation d'un portoloin, sauf peut-être en ce qui concerne le confort. Pour une sortie comme celle-ci mes parents utilisent une voiture, mais je ne suis pas majeure et je n'ai pas encore passé mon permis, ce qui fait que nous devons utiliser le bus puis le métro.

- Comment ça, tu n'es pas encore majeure ? demanda Malefoy, sincèrement étonné. Tu as déjà 17 ans !

- Les Moldus ne sont majeurs qu'à 18 ans, répondit-elle.

- C'est dommage pour toi, fit-il remarquer.

- Eh bien, c'est comme ça. Il n'y a pas si longtemps, l'âge légal était fixé à 21 ans, et c'est encore le cas dans certains états américains.

Ils étaient presque arrivés à l'arrêt de bus, et Hermione fut soulagée en voyant qu'ils étaient seuls. Malefoy avait sans cesse des questions sur tout ce qu'il voyait et, bien qu'elle appréciât son enthousiasme, il était quelque peu difficile d'expliquer à quoi servait l'électricité sans attirer l'attention. Le bus arriva et elle acheta deux tickets, ignorant l'air indigné de Malefoy lorsqu'elle lui répondit qu'il n'avait pas besoin de la rembourser.

- Je paierai pour le repas de ce midi, alors.

- Vraiment Malefoy, tu n'es pas obligé. Et en plus, tu devrais garder ton argent au cas où.

- Ça fait maintenant plusieurs jours que je vis avec ta famille, Granger, et je n'ai pas participé une seule fois aux dépenses. C'est le minimum.

Hermione ne répondit pas, sachant pertinemment qu'une nouvelle dispute pouvait éclater même à propos d'un sujet aussi banal. Après tout c'était son argent et, s'il voulait absolument payer, peut-être était-il temps de lui faire découvrir le principe de la restauration rapide. Elle sourit, essayant de l'imaginer en train de manger un hamburger sans couverts.

- Je n'aime pas vraiment la tête que tu fais, qu'est-ce qu'il y a ? lui demanda Malefoy d'un air soupçonneux.

- Rien, rien, je viens de me souvenir de quelque chose de drôle.

- Humpf, répondit-il, apparemment pas convaincu.

Le bus était rempli et ils restèrent debout, prêt des portes.

- Malefoy ? demanda soudainement Hermione

- Quoi ?

- Je croyais que tu n'avais que des Gallions sur toi ?

- … très juste, disons plutôt que je t'en donnerai un peu pour compenser les dépenses.

- C'est ta conscience, pas la mienne, répliqua-t-elle en souriant.

Après presque trente minutes de trajet – ou trente minutes de silence bénit, selon le point de vue – Hermione saisit soudainement le bras de Malefoy et l'entraîna vers la sortie.

- Voilà notre arrêt !

Malefoy tenta de lui faire lâcher prise mais n'y parvint pas avant d'être sorti du bus. Il regarda autour de lui, impressionné par les hauts immeubles qu'il voyait.

- Tu as dit qu'il y avait combien d'habitants à Londres, déjà ?

- Hum, je ne suis pas tout à fait certaine, mais je crois qu'on doit approcher les sept millions de personnes.

- SEPT MILLIONS ? C'est une plaisanterie ?

- Pas du tout. Et il doit y avoir environ quarante-huit millions d'habitants dans tout le pays.

Il ne répondit pas, mais elle le vit pâlir légèrement. Sa réaction ne la surprit pas vraiment. Après tout, n'importe qui dans sa position aurait eu la même réaction en apprenant que Londres seule comportait plus d'habitant, que la communauté magique du pays entier.

- Nous sommes près de la City, le centre financier du pays - voire même de l'Union Européenne - mais tout ça serait bien trop long à t'expliquer, et nous avons beaucoup de choses à faire. Allez viens, le métro est par là.

Drago la suivit, admirant les différents types d'architectures mis en valeur par les bâtiments qu'ils passaient, essayant de ne pas penser à ce métro qu'elle venait de mentionner. Le nom ne lui inspirait pas confiance. Granger le conduisit devant une grande ouverture, vers laquelle une centaine de personnes convergeaient en même temps. Tout ce qu'il voyait était si étrange, des images qui restaient immobiles aux portes mécaniques en passant par certains vêtements, et il faisait de son mieux pour ne pas paraître impressionné par l'aisance avec laquelle les gens se déplaçaient, semblant savoir comment tout fonctionnait.

Ils étaient maintenant sur une plateforme, où les Moldus étaient trop proches de lui à son goût, et ce qui ressemblait à un petit train s'arrêta devant eux. Est-ce que c'était ça, le métro ? Ils durent laisser passer les passagers descendre pendant presque deux minutes avant de pouvoir monter à leur tour dans le wagon, et Drago fut consterné par la manière dont les gens autour de lui jouaient des coudes pour réussir à rentrer. Le trajet lui sembla interminable et, lorsqu'ils sortirent enfin, et Drago fut surpris découvrit que Granger les avait amenés devant un magasin qui s'appelait "Go Outdoors".

- Je croyais qu'on devait acheter des provisions ?

- Oui oui, mais je voulais voir s'ils n'avaient rien qui pourrait nous être utile. Qui sait ce qui peut se passer ? demanda-t-elle en pénétrant dans le bâtiment.

Après plusieurs minutes de réflexion intense, elle prit des hamacs, des câbles de suspension et des bâches anti-pluie (au cas où ils perdraient les tentes, ou ne pourraient pas y retourner), avant de prendre des comprimés pour purifier l'eau et des barres énergétiques. Elle acheta également des vêtements chauds, ce qu'elle appelait des chaussures de randonnée et des "couteaux suisses" (Drago eut beaucoup de mal à comprendre le nom, jusqu'à ce qu'elle en explique l'origine).

Pour terminer, ils se rendirent dans le plus grand magasin que Drago ait jamais vu et, alors qu'ils étaient en train de payer, durent expliquer à la pauvre caissière que non, ils ne se préparaient pas à une attaque nucléaire (Granger refusa de lui expliquer ce que ça voulait dire), mais qu'ils partaient simplement faire du camping pour quelques mois. La caissière sembla sur le point de demander comment ils allaient réussir à transporter autant de boîtes de conserves mais se retint, et accepta la carte que Granger lui tendait. Après avoir poussé leurs chariots pleins à craquer hors du magasin, ils trouvèrent un endroit tranquille et mirent leurs réserves dans le petit sac à main qu'elle transportait partout avec elle. Elle avait mentionné le sortilège d'Extension indétectable qu'elle avait utilisé et Drago avait été étonné d'apprendre que la Gryffondor, pourtant grande défenseuse des règles, emploi ce sortilège normalement interdit dans le cadre d'un usage personnel.

Après un déjeuner bien mérité (l'absence de couvert n'empêcha pas Drago d'apprécier le burger que Granger lui avait conseillé), ils firent un tour rapide dans un magasin de vêtements pour lui trouver des vêtements adéquats, et il fit preuve d'un sang-froid remarquable devant la qualité médiocre des chemises qu'elle lui fit essayer. Il avait bien essayé de la convaincre d'aller chez un tailleur, mais elle avait refusé net.

- Malefoy, tu en as seulement besoin quand tes vêtements sont au sale. Et de toute façon, ça reste beaucoup plus confortables que les robes qu'on nous fait porter à Poudlard.

Finalement, il accepta à contrecœur de prendre quelques accessoires mais passa la totalité du trajet du retour à se plaindre que les chaussures qu'elle lui avait fait acheter étaient inconfortables, et qu'il espérait qu'elle savait que c'était de sa faute. Hermione sourit lorsqu'elle entendit. Il semblait bien que le Malefoy qu'elle connaissait depuis toutes ces années n'avait pas complètement disparu, après tout.

Lorsqu'ils rentrèrent, le soleil était déjà en train de se coucher et Mrs. Granger les attendait avec impatience. Elle lança un regard amusé à Drago lorsqu'elle le vit.

- Ma chérie, dit-elle ensuite à sa fille, j'aimerai que tu envisages l'achat d'un de ces téléphones portables, ce serait beaucoup plus facile pour savoir quand tu rentres à la maison, surtout en ce moment… ajouta-t-elle, l'air inquiète.

- C'est exactement ce que je me suis dit, Hermione informa sa mère en lui montrant le petit appareil qu'elle avait choisi un peu plus tôt dans la journée. Je vais te donner mon numéro, est-ce que ça te convient ?

- Oui.

Tous trois entrèrent dans la maison, et Hermione vit que son père était en train de lire des lettres. Il s'arrêta, haussa un sourcil en direction de Malefoy et ce dernier, après s'être assuré que les sorts lancés sur les fenêtres étaient toujours actifs, reprit son apparence initiale.

- Nous avons trouvé des gens qui peuvent reprendre notre clientèle pour… aussi longtemps que nous le souhaitons, dit alors son père. Est-ce que tu es certain qu'ils ne sauront pas où nous travaillons ? demanda-t-il à Drago. Je n'ai pas vraiment envie que des innocents soient assassinés parce qu'ils se trouvaient à notre place.

- Certain, répondit le sorcier. Nous allons laisser quelques brochures sur les croisières et le tour du monde, peut-être quelques listes de ce que vous devez emporter et faire avant de partir, ils ne chercheront pas à en savoir plus. Faites seulement attention à tout ce qui concerne votre travail et ça devrait être bon. Nous emporterons les papiers dans la cache.

Le père de Granger hocha la tête avant de reprendre sa lecture.

- Le dîner est déjà servi, je pense qu'il serait mieux de manger avant de continuer à planifier, proposa Mrs. Granger. Chérie, ajouta-t-elle à l'intention de sa fille, allez donc mettre vos affaires à l'étage. Oh, fit-elle après quelques secondes, je crois que Pattenrond sait ce qu'il se passe. Je l'ai trouvé en train d'essayer d'entrer dans ta valise, c'est la première fois qu'il fait ça, non ?

Hermione confirma les soupçons de sa mère et se rendit dans sa chambre, où son chat semblait attendre son retour.

- Écoute, lui fit-elle, je t'ai déjà expliqué que je ne pouvais pas t'emmener avec moi.

Le chat lui lança un regard noir. Elle soupira.

- On passera notre temps à changer d'endroit, et tu détestes transplaner.

Après les funérailles de Dumbledore, Hermione avait voulu rentrer seule chez elle et avait prévenu ses parents qu'elle transplanerait. Lorsqu'ils étaient arrivés, Pattenrond avait sauté de ses bras et disparu pendant une semaine.

Il ne sembla pas convaincu mais la laissa le caresser. C'était déjà ça de gagné.

- Ecoute, le dîner est prêt et il faut que j'y aille. On en reparle plus tard, d'accord ?

Il miaula, et elle interpréta ça comme un oui. Elle descendit et entra dans la salle à manger où ses parents et Malefoy étaient déjà assis, se rendant soudain compte de l'étrangeté de la scène. Parfois, elle se demandait si accepter de l'aider avait été une bonne chose. Ça aurait été plus facile sans lui, supposa-t-elle, je ne sais toujours pas comment l'annoncer aux garçons.

Elle pouvait facilement imaginer leur réaction. Harry pâlirait, serait blessé d'avoir été laissé dans l'ignorance et se sentirait trahi, mais il ne tenterait pas de la faire revenir sur sa décision. Le fait d'avoir presque tué Malefoy l'avait secoué, et la scène dont il avait été témoin sur la tour avait pour lui été une preuve suffisante qu'il n'avait pas envie d'assassiner Dumbledore. Il accepterait d'écouter ses arguments.

Elle se souvenait parfaitement de la discussion qu'ils avaient eu après l'enterrement. Harry lui avait dit que Malefoy lui faisait penser à son cousin, Dudley. "Les Dursley détestent tout ce qui a attrait à la magie," lui avait-il confié, "et Dudley a eu le malheur de rencontrer Hagrid. Évidemment, à l'époque, j'ai trouvé ça très drôle. Mais est-ce que tu peux imaginer ce que ça lui a fait ? Depuis que nous étions petits, ses parents l'avaient mis en garde contre moi en lui disant que j'étais bizarre et, quand j'ai appris la vérité, ils ont dit que la magie était une chose horrible, quelque chose dont il fallait avoir peur. Et à ce moment-là, un sorcier géant essaye de le transformer en cochon. Alors, maintenant, il est comme ses parents et pense que nous sommes des monstres." Il s'était arrêté et avait fixé la tombe où Dumbledore reposait à présent, avant de reprendre. "Je pense que la situation de Malefoy est semblable. Ses parents l'ont élevé en lui disant que les Moldus et Nés-Moldus lui étaient inférieurs, et qu'ils avaient volé leur magie aux Cracmols. Je suis certain que pour lui, ce serait difficile d'arrêter de croire à tout ça, même si tu as toujours réussi à lui prouver que tu étais meilleure que lui au moment des examens !" Il avait souri. "Il y a très peu de Nés-Moldus parmi les sorciers, et ils ne connaissent rien de notre monde en arrivant. A cause de cela, les Sang-Purs continuent de penser qu'ils sont inférieurs."

Non, pensa Hermione, le problème serait Ron.

Tout d'abord, il refuserait de croire ce qu'il verrait. Ensuite, son visage prendrait une couleur cramoisie et il se mettrait à hurler. "Comment est-ce que tu as pu nous faire ça, Hermione ? Après qu'il les ait fait entrer dans le château ? C'est à cause de lui que Bill a été attaqué par Fenrir, tu le sais aussi bien que moi ! Il dit qu'il veut être notre allié, mais attends donc qu'il nous amène à sa famille !" Il ne voudrait pas écouter. Il n'avait jamais voulu. Il lui suffisait de repenser à leur quatrième année à Poudlard.

- Tout va bien ma puce ? interrogea son père, l'air inquiet.

- Oui papa, je réfléchis trop, comme toujours. Elle se força à sourire et continua à manger comme si de rien n'était, ignorant les regards que Malefoy lui lançait.

Le dîner se déroula sans incident, et ils se racontèrent leur journée respective. Ses parents avaient été occupés au cabinet, son père étant obligé de travailler plus longtemps et de prendre en charge les patients de sa mère pendant que cette dernière recevait des candidats potentiels pour les remplacer. Maintenant qu'ils en avaient trouvé, il ne leur restait plus qu'à leur expliquer comment ils travaillaient et à placer des preuves de leur voyage dans la maison.

Vérifiant mentalement son calendrier, Hermione détermina qu'ils auraient terminé d'ici à mercredi. Cela lui donnerait suffisamment de temps pour forger de faux passeports, s'occuper de leurs comptes bancaires et montrer à Malefoy l'endroit où il l'attendrait pendant qu'elle séjournerait au Terrier. Ils avaient commencé à chercher des sorts de protection, et elle avait encore besoin de trouver des livres à ce sujet, ce qui l'obligeait à aller sur le Chemin de Traverse le lendemain.

Exceptionnellement, sa mère avait fait du gâteau et Hermione se servit machinalement, même si elle n'avait pas faim. Tout en mangeant, elle continua de réfléchir. Elle avait informé les Weasley qu'elle serait au Terrier le 26, soit un jour avant d'aller chercher Harry. Elle n'avait pas la moindre idée de ce qu'ils devaient faire, mais faisait confiance à Alastor concernant le plan. Elle espérait simplement que cela ne mettrait personne en danger.

Un bruit soudain la fit sursauter et elle vit que son père s'était levé et avait commencé à débarrasser la table. Sa mère prit les plats et le rejoignit dans la cuisine, tandis que Malefoy faisait voler ce qui restait jusqu'au lave-vaisselle. Hermione le regarda, pensive. Comme elle n'avait jamais eu le droit de se servir de sa magie pendant les vacances, elle avait pris l'habitude de tout faire de manière Moldue quand elle était chez elle. Malefoy avait changé ça. Lors de son deuxième jour parmi eux, il avait ensorcelé le couteau pour qu'il coupe le pain, oubliant que sa famille n'avait pas l'habitude de voir ce genre de démonstration. Son père avait lâché la théière lorsqu'il avait aperçu ce qu'il se passait, et Malefoy s'était immédiatement excusé. Sa mère avait seulement haussé les épaules et demandé à voir ce qu'il pouvait faire d'autre. Sa première démonstration avait consisté à réparer la théière cassée. Après cet épisode, Hermione avait commencé à utiliser ses pouvoirs de manière plus régulière.

Entre-temps, toute la famille avait appris à mieux connaître le blond et, après une semaine d'adaptation, les choses étaient maintenant plus simples qu'au début. Son père se méfiait toujours un peu de lui, mais sa mère l'adorait. Et après tout, avait-elle dit, pourquoi pas ? Il était poli, bien élevé et toujours prêt à rendre service. Deux nuits après son arrivée, après qu'il soit parti se coucher, bien sûr, Jean avait également insisté que, même s'il était encore trop maigre, il était vraiment beau, et que cela ne l'aurait pas gêné d'avoir un fils comme lui. Son père s'était indigné et Hermione avait immédiatement cherché à changer de sujet. Depuis ce soir-là, Hermione voyait parfois sa mère observer Malefoy avant de hocher légèrement la tête, apparemment satisfaite de quelque chose qu'Hermione ne pouvait deviner.

Pour être tout à fait honnête, elle avait deviné, mais elle préférait éviter de penser à ce qu'elle avait découvert. Deux jours plus tôt, elle avait trouvé une carte-cadeau provenant d'un magasin de lingerie bien connu sur son lit, et avait jeté des regards noirs en direction de sa mère pendant tout le dîner qui avait suivi. Hier, cette dernière avait insisté pour qu'elles se fassent un après-midi mère-fille et avait proposé d'aller faire un tour au salon de beauté. Evidemment, la réponse d'Hermione avait été négative. Comment pouvait-elle se permettre de perdre autant de temps, alors qu'elle n'en avait déjà pas assez ? Elle n'osait imaginer ce que sa mère avait préparé pour aujourd'hui.

- Granger, fit une voix au-dessus d'elle, tu n'as pas bougé depuis que je suis allé aider dans la cuisine. Malefoy était revenu, et il haussa un sourcil en la regardant.

- Et alors ?

- Tu aurais pu m'aider.

- Tu t'es très bien débrouillé tout seul, répondit-elle simplement.

Il leva les yeux au ciel mais resta silencieux.

- Bon, dit-elle après quelques secondes, on devrait peut-être monter et voir comment on s'organise pour les réserves de nourriture ?

- Après toi, dit-il.

- Voyons, je pense qu'il faudrait aussi acheter du jus de fruit, et peut-être des bouteilles d'eau. A ton avis ?

- He bien, si l'on déplace le camp de manière régulière, il est possible que l'on ne trouve pas de source d'eau et tu sais que, plus la distance entre le sorcier et la source est grande, plus il est difficile de faire apparaître de l'eau. Et j'aime bien le jus de pommes, une ou deux bouteilles en plus c'est toujours une bonne idée.

- D'accord, je demanderai à ma mère d'en racheter pendant que je suis sur le Chemin de Traverse demain.

Hermione prit son stylo et son carnet et commença une nouvelle liste, fredonnant à voix basse une mélodie qu'il ne connaissait pas.

- Pourquoi est-ce que je n'ai pas le droit de t'accompagner, déjà ? demanda Drago d'un air nonchalant. Il était heureux de ne plus être laissé à lui-même comme il l'avait été en début de mois, mais son monde d'origine lui manquait. Il avait déjà essayé de la convaincre d'y aller trois fois depuis le début de son séjour, mais la réponse n'avait pas changé.

- Je te l'ai déjà dit, répliqua sèchement Hermione, tu pourrais être reconnu.

- Si je me déguise comme je l'ai fait aujourd'hui ? Impossible.

- Vraiment ? demanda-t-elle tout en essayant de trouver un moyen pour que ses livres tiennent dans son petit sac, tu as une manière assez unique de te mouvoir, crois-moi. Quiconque te connaît un minimum suspectera que quelque chose cloche en te voyant. Et puis, si tu es avec moi, tu pourrais aussi être pris pour cible.

- Comment ça, j'ai une manière unique de me mouvoir ? demanda-t-il, les joues cramoisies. Et puis d'abord, comment est-ce que tu peux savoir une chose pareille ?

- Eh bien, commença-t-elle, je t'ai observé l'an dernier, à cause de ce qu'Harry a dit. J'essayais de savoir si tu étais vraiment en train de manigancer quelque chose.

- Et alors, qu'est-ce que tu as conclu ? demanda-t-il. Il n'avait pas été au meilleur de sa forme à cette période, et il se doutait bien que même Granger avait pu se poser des questions à son sujet.

- Je n'ai pas vraiment eu le temps de me poser la question, dit-elle en détournant la tête de manière à ce qu'il ne puisse pas observer son visage – pourquoi se sentait-elle soudain gênée ? – il y a eu cette histoire de livre qui m'a rendue complètement folle, et après ce qui est arrivé après qu'Harry et toi vous soyez battus, j'étais trop énervée pour reconnaitre qu'il avait peut-être raison.

Un silence gêné suivit sa déclaration, aucun des deux ne souhaitant admettre à voix haute qu'il avait en effet vu juste, et que Malefoy avait failli tuer trois personnes. Drago observa le tissu de sa nouvelle chemise avec intérêt pendant un long moment avant de prendre la sacoche qu'il s'était achetée.

- Granger, montres voir ce sortilège d'Extension ? Je ne vois pas pourquoi tu seras la seule à avoir un sac avec cette option. Et puis, si jamais nous sommes séparés, ça pourrait être utile. J'y mettrais des potions et quelques objets utiles comme de la nourriture et de l'eau. Et, pourquoi pas, le hamac.

Hermione sourit, reconnaissante qu'il l'ait divertie du souvenir de la mort de Dumbledore et de son implication avec les Mangemorts.

- Bonne idée. Voyons ce qu'on peut faire pour toi, et je ferai la même chose pour les garçons.


Et voilà, c'est tout pour aujourd'hui ! Ce n'est que le début, mais on commence quand même à avoir un petit aperçu des changements que Drago amène dans la vie d'Hermione ;) A très vite !

Krummbein