D'accord, j'ai un jour de retard sur mon planning... MAIS j'ai tout de même publié avant la fin de ce WE de trois jours ! Si c'est pas magnifique... Bref, partie 3 de cet OS (qui vient d'atteindre 23 pages sur mon fichier open office... vindieu...) !
Bonne lecture !
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Dites-le avec des fleurs, partie 3
Camus retira ses lunettes pour se frotter les yeux, puis les remit.
- Un peu de fatigue ? lui demanda Milo avec un sourire.
Le Verseau grogna en retour, concentré sur ses papiers. Bien son genre, tiens. Le Scorpion soupira.
- J'ai l'impression qu'on ne va nulle part, lâcha-t-il.
- Impression partagée, répondit Jabu, qui avait été recruté pour aider au cours de l'après-midi.
En effet, Camus et Milo n'avaient pas tardé à réaliser que la tâche était plus ardue que prévue. Déjà, contrairement à leurs pronostics, il n'y avait pas de coupable facile, aucune preuve incriminant directement une personne particulière, rien. L'affaire, en apparence simple (une tentative d'assassinat contre Athéna, probablement à l'initiative d'une déité quelconque), se révélait après examen relativement confuse.
Plusieurs bouquets avaient été distribués pendant la matinée. Ceux reçus par Camus, Milo et Seiya, bien sûr. Puis Shaina s'était présentée au palais du Pope après l'appel à témoins, apportant les trente roses rouges que "Marine" lui avait envoyées. D'autres personnes avaient suivi, habitant à Rodorio ou même dans d'autres villages plus éloignés ; et c'est à ce moment que Camus avait commencé à se sentir perplexe. Ces gens n'auraient probablement jamais eu l'opportunité de voir Athéna de loin, encore moins de s'approcher à deux mètres d'elle. Et pourtant des bouquets avaient été proprement déposés devant leur porte. Pour ne rien gâcher, les investigations sur place n'avaient rien donné : pas de traces significatives de cosmos, pas de traces de pas... À peine lancée, l'enquête piétinait.
Une première réunion avait été organisée pour poser ce constat et tenter de deviner qui était à l'origine de cette machination. Jabu, désireux d'aider à résoudre le mystère afin de prouver définitivement qu'il n'était pas responsable, s'était ajouté à l'équipe - puis Seiya, qui visiblement ne voulait pas lâcher son poney. Cependant, même en torturant leur imagination, ils ne parvenaient à rien. Au final, ils avaient dressé une liste de trois noms : Kiki (un habitué des farces... mais bien évidemment le gosse n'aurait jamais cherché à tuer), Saga (parce qu'il avait déjà tenté de tuer Athéna), DeathMask (parce que). Lorsqu'elle était passée voir l'avancement de leurs travaux, Saori leur avait fait ajouter le nom de Perséphone, qui aurait pu vouloir ainsi venger son royal époux.
Camus grogna de nouveau. Il était presque dix-neuf heures, ils travaillaient depuis le début de l'après-midi, et ils n'avaient qu'une liste bidon, fondée sur une blague, des préjugés et des suppositions en l'air. Bon, il avait su, lorsque que Milo et lui avaient rompu, que la Saint-Valentin de cette année serait pourrie, mais il n'aurait jamais deviné qu'elle le serait à cause du boulot - pendant que sa relation avec Milo s'améliorait enfin... un peu. Le Scorpion était assis à la même table que lui, sur la chaise à sa droite. Il avait un air studieux sur le visage et repoussait régulièrement ses boucles qui lui tombaient devant le visage.
- Camus ? Ça va ? demanda-t-il en relevant les yeux du rapport qu'il consultait.
Le Verseau s'empourpra légèrement et marmotta une dénégation en revenant à ses papiers, des documents listant les allées et venues dans le Sanctuaire pendant la journée - un nombre étonnamment important de gens y circulaient quotidiennement. Jabu haussa un sourcil presque moqueur. Le gamin n'était pas dupe des tensions qui agitaient ses aînés, contrairement à Seiya qui faisait tourner un crayon entre ses doigts en soupirant ostensiblement, relisant pour la quinzième fois la même phrase d'un témoignage laissé par l'une des destinataires des bouquets, complètement fermé à ce qui se passait dans la pièce.
Soudain, on frappa à la porte. Camus fronça les sourcils et Milo se leva pour aller ouvrir. Shura entra dans la pièce, traînant Aphrodite derrière lui.
- Bonsoir. On a reçu des bouquets, lâcha-t-il sobrement.
Milo fronça les sourcils :
- Pourquoi vous venez si tard ? La plupart des gens...
- Aphrodite ne voulait pas venir, le coupa Shura.
- Pourquoi ? lança Camus.
- Il avait peur de causer des ennuis à la personne qui avait "signé" les cartes accompagnant nos bouquets.
Pendant ce temps, le Poisson s'était approché de la table de travail, examinant ce qui s'y trouvait.
- Et j'avais raison, claironna-t-il en exhibant un papier. Ils le soupçonnent déjà - et sans preuves !
Shura fit la moue :
- Aphro...
- Regarde, si tu ne me crois pas ! Il est dans leur stupide liste, avec... Kiki et Saga ? Sérieusement, les gars ? Perséphone n'est pas une mauvaise idée cependant... laissez-moi deviner, elle vient d'Athéna ?
Silence.
- Vous êtes sérieux ? lâcha Shura. Kiki, DeathMask et Saga ? Enfin, ces deux-là je peux comprendre, leurs états de service ne sont pas brillants. Mais Kiki ?
- Ce n'est pas une liste très sérieuse, affirma Camus. On piétine.
Aphrodite ricana :
- Sans blague.
- Vos bouquets ont donc été envoyés par DeathMask ? interrompit Jabu, dans l'espoir de calmer la situation.
- Oui... enfin, "envoyés", confirma le Poisson en mimant ostensiblement les guillemets. Je le connais bien, il n'aurait jamais fait un truc pareil !
- Envoyer un bouquet pour la Saint-Valentin ou tenter de tuer Athéna ? demanda Milo avec un ricanement.
- Les deux, s'agaça Shura. Si c'est avec ce genre d'attitude que vous comptez mener votre enquête...
- Du calme, du calme, intervint Jabu. Et non, on ne va accuser personne sans preuve.
Aphrodite eut une moue dubitative et ouvrit la bouche pour leur faire remarquer que justement, un certain papier de leur table de travail faisait l'exact contraire, mais Camus l'interrompit :
- Dans tous les cas, on doit inspecter vos temples. On ne sait jamais, on trouvera peut-être un indice...
- C'est vraiment nécessaire ? râla le Poisson. Je l'aurais remarqué, si quelque chose de bizarre s'était passé... Ce bouquet est sorti de nulle part, par magie, voilà tout !
- On doit s'en assurer, contra le Verseau en sortant de la pièce aussi sec.
Milo et Jabu suivirent, tandis que Seiya restait pour "surveiller la salle". Shura et Aphrodite leur emboîtèrent le pas, le Poisson sifflant au passage à son ami que "tu vois, je t'avais dit que ce n'était pas une bonne idée".
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L'inspection du dixième temple ne révéla rien d'intéressant. Shura était quelqu'un de très méticuleux, qui rangeait tout derrière lui et faisait un grand ménage de tout le temple (abords compris) toutes les semaines. Dont le matin-même. Il n'y avait donc plus un pet de poussière visible - et encore moins d'indices. Mais le Capricorne certifia qu'il n'avait rien remarqué d'étrange ou suspect pendant son ménage. C'est donc un peu déçue que la compagnie se dirigea vers le temple des Poissons, laissant Shura dans son temple. Aphrodite devenait de plus en plus insupportable en s'en approchant, visiblement nerveux, jusqu'à ce que Camus indique d'une voix glaciale à Milo que "si la poiscaille ose geindre une seule fois de plus, tu l'emmènes dans les prisons du Pope". L'Or bouda sur le reste du trajet mais garda un silence prudent.
Finalement, tout ce beau monde débarqua devant le douzième temple. Les recherches dans les différentes pièces ne révélèrent rien, à part les diverses collections de le Poisson, qui écumait chaque semaine les vides-greniers dans la région d'Athènes. Puis on passa au jardin.
- Faites attention à mes roses surtout ! souffla Aphrodite d'un air inquiet. Elles sont fragiles.
- Ne t'inquiète pas, Aphrodite, sourit Milo.
Camus, Milo, Jabu et Aphrodite s'engagèrent dans le jardin, jetant d'abord un coup d'œil à la serre avant de passer aux allées bien entretenues. La nervosité du propriétaire semblait augmenter à chaque pas. Le Verseau fronça les sourcils, interpellé par cette attitude. D'accord, Aphrodite portait un amour démesuré à ses roses, mais c'était tout de même bizarre...
- Camus, Milo, les appela soudain Jabu. Venez voir !
- Qu'y a-t-il ?
- Des traces de pas, pointa la Licorne. Au milieu d'un carré abîmé... et là-bas, j'ai bien l'impression qu'il manque des fleurs.
Aphrodite écarquilla les yeux, horrifié :
- Comment ça, "il manque des fleurs" ?
- Et bien, il y a plusieurs carrés vides...
- Quoi ?!
Le Poisson se précipita vers l'endroit indiqué par Jabu :
- Non !
- J'en déduis que ce n'est pas normal ? demanda Camus.
- Bien sûr que non ! siffla Aphrodite. Je devrais avoir quatre carrés de rosiers fleuris ! Pas... ça !
"Ça" était un grand rectangle de terre nue, retournée.
- De quelle couleur étaient les roses des rosiers manquants ? interrogea Camus.
- Comment ça... Attends, ne me dis pas que tu me soupçonnes ?! s'exclama Aphrodite.
Le Verseau resta de marbre, silencieux.
- C'est une blague ! Je ne sais quelle enflure me vole mes roses, et toi tu... Bordel ! Tu es sûr que tu as bien capté qu'on s'était repenti ?
- De quelle couleur étaient les roses ? répéta le Verseau.
- Camus ne veut pas dire qu'il te soupçonne, intervint Jabu. Juste... c'est peut-être de là que viennent les roses des bouquets. Elles ont peut-être été volées par quelqu'un... la personne qui a laissé ces traces de pas.
Le Poisson soupira :
- Fort bien. Tu vas adorer ma réponse, Camus : c'étaient des roses rouges. Quatre carrés de rosiers à roses rouges, uniquement rouges, comme le sang frais... comme les bouquets de ce matin. Mais je n'ai pas reconnu mes roses dans le bouquet que j'ai reçu - ou dans celui que m'a montré Shura.
- Tu les aurais reconnues ? s'étonna Milo.
- Évidemment ! Je m'occupe personnellement de tous mes rosiers et de leurs fleurs. Je les connais mieux que moi-même...
Camus hocha la tête, restant silencieux, le visage fermé. Aphrodite le fixa avec insistance quelques secondes, mais le Verseau ne réagit pas, se contentant d'aller observer les traces de pas pour en faire un croquis parfait. Le dos tourné, il finit par demander :
- Et... avec les rosiers disparus, tu penses qu'on aurait assez pour faire les bouquets distribués aujourd'hui ?
- Il y en avait combien ?
- Un peu moins d'une dizaine, avec trente roses dans chaque.
Le Poisson réfléchit, puis lâcha :
- Je mets quatre rosiers par carré, tous étaient en fleurs... Une dizaine de bouquets de trente roses, c'est faisable, oui.
- Merci.
- Tu ne m'arrêtes pas ?
- Non.
- Ha ha, merveilleux.
Camus quitta le jardin sans rien ajouter, suivi de près par des Jabu et Milo peu à l'aise.
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Une fois dehors, il remonta rapidement vers le palais du Pope. Il avait l'impression de sentir le regard d'Aphrodite vrillé à sa colonne vertébrale, comme si le Chevalier était sorti de son jardin pour le fusiller des yeux.
- Tu le soupçonnes vraiment ? lui demanda Milo d'une voix douce.
C'était la voix que le Scorpion prenait lorsqu'il le sentait sur le point de craquer. Camus aurait bien aimé se retourner vers son... ex ? ami ? bref, pour lui asséner qu'il se sentait très bien, merci, et qu'il était tout à fait serein, bien sûr. Sauf que ce serait un mensonge ridicule.
- Non... oui... je ne sais pas. Entre son attitude bizarre, sa nervosité, les traces de pas, les fleurs manquantes...
- Justement, objecta Jabu, ce n'est pas un peu gros ? Franchement, on voudrait faire accuser Aphrodite qu'on ne s'y prendrait pas autrement.
- Sans compter que les traces de pas étaient au milieu des fleurs. Certaines étaient brisées... Il ne ferait jamais une chose pareille, ajouta Milo. J'admets qu'il est étrange qu'Aphrodite n'ait pas remarqué une douzaine de rosiers manquants, mais son jardin est grand... et si une divinité est impliquée dans ces incidents, comme le pense Athéna, ce n'est plus si étonnant. Aphrodite a pu être manipulé, hypnotisé...
Camus hocha la tête :
- Oui, vous avez raison, nos raisons de le soupçonner sont... quelque peu douteuses. Cependant, on ne peut pas l'écarter aussi facilement. Rien que les fleurs cassées : d'accord, Aphrodite détesterait faire ça... mais il en serait capable si nécessaire. C'est une personne très déterminée.
- Je propose de le garder en tête, confirma Milo. D'autant qu'on n'a rien d'autre.
- Et la piste de Perséphone ? demanda Jabu. Ce n'est pas une supposition bête.
Le Verseau haussa les épaules :
- En effet, c'est crédible. Mais si c'est elle, elle n'a laissé aucune trace de son passage - comment enquêter sur elle dans ces conditions ?
- Et les traces de pas ? suggéra Milo.
Les yeux de Camus s'écarquillèrent :
- Tu penses qu'elle les aurait laissées pour faire accuser Aphrodite ?
- Ou en tout cas pour brouiller les pistes, oui.
- Ce serait possible, marmonna le Verseau, tout à fait possible... Je dois montrer mon croquis à Athéna !
- Attendez, les interrompit Jabu. Ce ne sont pas les empreintes d'Aphrodite ?
- Non, rétorqua Milo.
Le Bronze fronça les sourcils :
- On ne devrait pas au moins vérifier ?
- Non, réitéra Camus. Aphrodite a de plus petits pieds. On pourrait toujours supposer qu'il aurait intentionnellement mis des chaussures plus grandes...
- ... mais ce serait un peu tiré par les cheveux, compléta Milo. Donc ce ne sont pas les empreintes d'Aphrodite. En plus sa surprise avait l'air sincère. Il n'aimait pas nous voir fouiller dans son temple, mais il ne s'attendait réellement pas à ce qu'on trouve des choses, à mon avis.
- Franchement, autant les chaussures volontairement plus grandes sont improbables, autant Aphrodite est parfaitement capable de jouer la comédien, tempéra Camus. Je ne lui ferais pas trop confiance. Enfin de toute façon, on part sur l'hypothèse "Perséphone". Tout en gardant Aphrodite en tête.
- Je n'aime pas soupçonner l'un des nôtres, soupira Milo, mais on n'a pas le choix. Par contre, je propose de laisser tomber nos suspicions envers DeathMask et Saga.
Camus acquiesça :
- Cette liste était une erreur. On vaut mieux que ça.
Arrivé au palais du Pope, le trio commença donc par passer voir Seiya, détruisant au passage leur liste ridicule. Puis ils allèrent voir Athéna. Elle avait été relogée dans une aile isolée du palais, afin d'éviter de croiser par hasard un bouquet explosif. Plusieurs gardes contrôlaient les personnes souhaitant s'approcher d'elle.
- Shion est vraiment inquiet, marmonna Milo tandis qu'on les faisait attendre dans une espèce d'antichambre.
- Il y a de quoi, répondit Camus en s'asseyant sur une chaise en plastique à côté de celle où le Scorpion était déjà installé. On a tenté d'assassiner Athéna, à quelques mètres de son bureau ! À sa place, je stresserais aussi...
- Oui, enfin, tu as une sacrée tendance au stress...
- Shion n'est pas mieux, sourit le Verseau. Une vraie boule de nerfs... C'est à peine mieux quand Dohko ou Mû sont dans les parages. D'ailleurs, c'est comme ça que j'ai su.
- Su quoi ?
- Que Shion avait été remplacé. Je ne l'avais pas connu très longtemps avant son premier décès, mais mon maître travaillait beaucoup avec lui, quelque chose en lien avec les archives je crois. Il m'emmenait toujours lorsque je n'avais pas entraînement et je lisais mes leçons dans un coin du bureau. Du coup j'ai pu observer notre Pope. Et Saga était tellement plus serein...
Léger silence.
- Tu ne me l'as jamais dit, indiqua Milo.
Une première cachotterie, une première trahison. Le Scorpion était resté persuadé de servir le véritable Pope - et la véritable Athéna.
- Je ne voulais pas te mettre en danger. Je n'arrivais pas à savoir ce que tu ferais en apprenant la vérité - ou plutôt j'avais peur de ce que tu ferais. Je suis désolé.
- Tu n'as pas besoin de t'excuser. Mais tu aurais dû me le dire.
Jabu toussota, mal à l'aise. Les deux Ors sursautèrent et s'interrompirent.
- Je peux sortir, si vous voulez ?
- Non, non, protesta Milo. De toute façon, on en a déjà parlé.
- Oui, s'amusa Camus. On est un peu en boucle sur ces sujets. On essaie de tout remettre à plat.
- C'est bien, lâcha Jabu sans réfléchir.
Il s'empourpra :
- Enfin, je ne veux pas... je...
- T'inquiète. Et tu as raison. C'est bien, répéta le Verseau en s'appuyant sur l'épaule du Scorpion.
Soudain, la porte s'ouvrit, les faisant se redresser sur leurs chaises.
- Chevaliers, bonsoir, annonça Athéna. J'espère que vous avez des nouvelles... ?
- Pas grand chose malheureusement, répondit Camus. On n'a pas trouvé d'indices significatifs... sauf chez Aphrodite. Il avait "reçu" un bouquet de DeathMask.
- Qu'est-ce qu'il y avait ?
- Une douzaine de rosiers volés. Et des traces de pas. Je les ai dessinées.
Athéna examina la feuille :
- Un cosmos particulier autour ?
- Non. Mais elles sont grandes...
- Si c'est là ta question : oui, elles pourraient avoir été laissées par une divinité.
- Vous en voyez une en particulier ?
Athéna sourit :
- Je ne connais pas les pointures de tout le monde... mais j'irais me renseigner.
Elle fit une pause, puis poursuivit :
- Et Aphrodite ? Que dit-il de tout ça ?
- Il était surpris. Scandalisé même.
Camus grimaça :
- Il est persuadé qu'on le soupçonne. Et qu'on soupçonne Saga et DeathMask. À cause de leur passé.
- Et... a-t-il tort ?
- Malheureusement, pas complètement.
La déesse fronça les sourcils :
- Je ne veux pas de ça, Chevalier du Verseau.
- Oui.
- Tout le monde s'est repenti. Saga, DeathMask, Aphrodite, mais aussi Shura, Shaka ou encore toi, vous n'êtes plus des traîtres.
- Oui.
- Cependant, avez-vous des éléments contre eux ?
Camus hésita puis répondit :
- Rien concernant Saga et DeathMask, à moins de se mettre à soupçonner toutes les personnes atant "signé" les cartes des bouquets. En revanche, Aphrodite était particulièrement nerveux à l'idée de nous laisser inspecter son temple. Et les roses disparues étaient rouges, en nombre suffisant pour faire les bouquets. Il est aussi étonnant qu'Aphrodite n'ait pas remarqué la disparition de douze de ses précieux rosiers.
- Qu'en dit-il ?
- Sur la disparition, rien. Et il certifie que les bouquets qu'il a vus, à savoir le sien et celui de Shura, ne contenaient pas ses roses.
Athéna resta silencieuse, puis les congédia :
- Continuez à enquêter, je vous prie. Et, par pitié, soyez justes.
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Des pas légers, inaudibles ou presque, qui parcourent de longs couloirs. Des Saintias endormies, ignorées, vite dépassées, un pauvre obstacle. Des bouquets semés comme des graines, par des mains généreuses. Une voix, un murmure dans la nuit :
- Je ne te comprend pas... Pourquoi cette méthode ? Nos armées...
- Je ne veux pas d'armée. Je veux le faire moi-même.
- Athéna...
- ... mérite la mort !
Soupir. Changement de stratégie.
- Certes, mais Père sera furieux. C'est sa fille préférée.
- Et alors ? Il est mon père aussi. Ne peut-il pas penser à moi, pour une fois ? Des siècles qu'il ne l'a pas vue ! Elle est un poison... Nous fanerons si elle continue. Toute l'Olympe, sans exceptions. Elle ne pense qu'aux humains.
Silence. Silence, silence, silence. Et d'autres bouquets disséminés dans les recoins du palais du Pope. Puis les pas s'en vont, plus légers qu'un courant d'air.
