Hello les loulous,

Je suis navrée pour ce retard, j'ai eu quelques soucis personnels ces derniers temps, mais je n'abandonne pas cette fic (pas plus que "Ainsi, profonde, murmure une onde qu'on ne voit pas", si vous la lisez également). Je vous souhaite une bonne lecture,

Hanae.


Plus il approchait, plus il ralentissait. Il avait besoin de voir sa maison de ses propres yeux, mais il ne pouvait pas imaginer qu'il n'avait plus de chez lui et que son père manquait toujours à l'accueil. Le bras de Scott vint le soutenir alors qu'il arrivait enfin aux marches de ce qui avait été son chez-lui depuis sa naissance. Lentement, il releva les yeux et cela lui demanda un réel effort de ne pas faire un pas en arrière ou de s'écrouler. C'était à la fois pire que ce qu'il avait imaginé et beaucoup mieux. L'état de sa maison était meilleur que celui du Manoir Hale après le passage de Kate Argent. Mais cela n'en restait pas moins non-habitable. Les murs étaient toujours debout, le toit n'était qu'un vague souvenir. Les vitres avaient explosé sous la chaleur et la porte n'existait plus. Un ruban de police barrait l'entrée, mais Stiles ne comptait pas rentrer là-dedans. Surtout pas en pleine journée, à la vue de tous et toutes. Il devrait cependant voir avec l'adjoint Parrish s'il pourrait un jour y rentrer, voir par lui-même. Cela devrait être possible. Isaac arriva alors qu'il se posait la question, surgissant de l'arrière de la maison. Aussitôt, il s'approcha de Stiles et, sans même lui demander son avis, le prit dans ses bras pour une accolade rapide mais si réconfortante.

- Stiles, je suis si désolé.

- Pas ta faute. Merci, cependant.

Le blond hocha la tête avec une grimace avant de se tourner vers Scott puis vers Derek, hochant encore une fois la tête. Lydia arriva juste après eux et s'avança vers Stiles, le prenant par la taille.

- Est-ce que tu vas bien ?

C'était clair pour tout le monde, dont Lydia, que Stiles n'allait pas bien. Sa question concernait son état entre la veille, lorsqu'ils étaient arrivés en ville, et ce matin, après une nuit de sommeil correcte. L'hyperactif hocha la tête. Il allait aller bien, éventuellement. Mais dormir lui avait fait du bien et il avait passé une nuit étonnement bonne, libre de cauchemars. Il resserra son étreinte sur la taille de son amie, avant de se tourner vers le blond.

- Tu as trouvé quelque chose ? Demanda alors Stiles

- N'en parlons pas ici. Est-ce qu'on peut aller ailleurs, loin des possibles oreilles indiscrètes ?

Derek gronda un accord avant de se tourner vers l'hyperactif qui s'avança vers sa maison, lâchant Lydia. Il avait besoin de faire ces quelques pas seul. Sans entrer, il posa une main sur le mur externe presque brûlant avant de lever le regard vers le couloir de l'entrée de sa maison. Tout était noir et encore fumant par endroits. L'odeur âcre du feu lui montait au nez et un haut-le-cœur le prit soudainement. Il recula d'un pas, cognant contre quelqu'un. Un regard en arrière lui apprit que ce n'était que Derek. Le regard fuyant, il murmura, la voix brisée.

- Allons-nous en.

- Stiles...

- S'il-te-plaît Derek. Je ne peux rien faire ici pour l'instant et je ne... Je ne peux pas rester.

Le loup hocha la tête avant de s'écarter pour le laisser passer. Très vite, il se mit à courir, les larmes dévalant ses joues. D'abord vers la voiture de Derek avant de bifurquer brusquement. Il entendit Scott crier son nom, mais il ne se retourna pas. Il ne savait pas vraiment ce qu'il lui prenait, mais il ne pouvait pas rester là et il avait besoin d'être seul.

Longtemps, il courut, alternant parfois avec de la marche lorsque ses poumons le brûlaient trop. Il ne savait pas combien de temps, il avait couru ni combien de kilomètres, il avait parcouru, mais lorsqu'il s'arrêta, il était à l'orée de la réserve. Bien plus loin que ce qu'il ne pensait. Il ralentit le rythme pour entrer de la forêt. À présent qu'il s'était arrêté une minute, il savait consciemment où ses pas le dirigeaient. Cela avait du sens. Il ne pouvait pas rester proche de sa propre maison brûlée, alors celle de Derek lui permettrait peut-être de laisser sortir toutes les émotions qui menaçaient de déborder hors de lui.

Son pas s'était ralenti, mais il avançait tout de même d'un bon pas. Bientôt, le manoir apparut au bout du chemin. Il ralentit quelque peu. Il était déjà venu ici auparavant, mais cette fois, cela avait bien plus de sens que jamais auparavant. Il n'arrivait pas à imaginer qu'avant d'avoir le loft, Derek aie vécu ici pendant de longs mois. Comment et pourquoi avait-il décidé de s'installer dans la ruine qui avait vu l'incendie ravager sa vie entière. Sa famille, sa maison, ses souvenirs matériels. Il ne pouvait pas imaginer un jour revivre dans sa maison désormais disparue. Et pourtant, quelque part au fond de lui, il pouvait le concevoir. Même brûlée, cette maison était le centre des souvenirs d'enfance du loup. Elle n'abritait pas que l'horreur et le feu. Elle avait été un lieu de joie et de retrouvailles familiales, de bonheurs petits et grands.

Arrivé sur le porche, Stiles posa sa main sur le mur près de la porte, comme auparavant sur le mur de sa propre maison. Il resta un instant immobile avant de se laisser lourdement tomber au sol. Il s'installa le dos au mur externe et laissa sa tête y reposer. Fermant les yeux et inspirant profondément, il se laissa porter par les sentiments contradictoires qui l'envahissaient à l'instant. Il laissa les larmes couler librement sur ses joues pâles et les sanglots le secouer. Longtemps, il pleura, sans pouvoir ni vouloir s'arrêter. Lorsque ses sanglots se tarirent et que ses larmes disparurent, il resta encore un instant immobile, silencieux. Cela ne lui arrivait pas très souvent, ce qui le fit un peu sourire. Il sentit alors que quelque chose avait changé dans l'air, qu'il n'était plus tout à fait seul. Sans savoir comment il pouvait être certain de l'identité de la personne, il murmura, sans même ouvrir les yeux.

- Je sais que tu es là, Sourwolf.

Un instant plus tard, l'homme s'asseyait à ses côtés, assez proche pour que leurs épaules soient en contact. Stiles inspira profondément.

- Tu t'inquiétais pour moi ?

- Non, gronda-t-il. Scott oui.

- Mais ce n'est pas Scott qui est là, c'est toi.

- Tu avais besoin d'être seul. Scott ne t'aurais pas laissé faire.

- Comment as-tu su que je venais ici ?

Puisque seul le silence lui répondit, il ouvrit les yeux pour les tourner vers son ami.

- Derek ?

- J'ai suivi ton odeur, marmonna le loup sans le regarder.

Cela fit sourire le plus jeune, mais étonnement, il ne fit pas de remarque à ce propos, replongeant dans le silence confortable qui s'installait entre eux. Auparavant, ce silence aurait pu être gênant, mais aujourd'hui, c'était tout le contraire. Il demanda pourtant.

- Ça fait longtemps que je suis là ?

- Pas trop. On est en fin de matinée.

Le jeune homme hocha la tête. Il n'avait pas eu l'impression que plusieurs heures avaient passé, mais entre sa course à travers la ville, sa marche dans les bois et ses larmes ici, le temps avait effectivement pu passer plus vite qu'il ne le pensait. Il retourna dans le silence réconfortant qu'il partageait avec le loup. Stiles avait le sentiment qu'ils auraient pu rester ainsi pendant des heures sans parler, juste en étant chacun plongé dans leurs propres pensées, juste en profitant de la présence de l'autre. Ce fut finalement la vibration du téléphone de Derek qui les tira de leur silence. Le loup le sortit de sa poche pour taper un rapide message avant de se tourner vers l'humain.

- Loft ?

- Mhm, acquiesça-t-il en se relevant.

Toujours en silence, les deux hommes quittèrent la réserve, non sans un dernier regard vers la ruine Hale. Derek les mena jusqu'à sa voiture avant de conduire jusqu'au loft où la meute les attendait. Il n'était pas encore 13h, et donc pas encore l'heure de leur rendez-vous avec elle, mais peut-être qu'ils allaient juste manger ensemble. Et puis Isaac avait des informations pour eux. Avant d'entrer, Stiles arrêta le loup d'une main sur le bras et lorsqu'il se retourna vers lui, articula un "merci" silencieux. Derek hocha la tête avant de pénétrer chez lui suivit de l'hyperactif. Aussitôt, Lydia se précipita sur lui pour l'envelopper dans un câlin réconfortant. Stiles se laissa aller à l'étreinte avec un petit soupir. Lorsqu'elle le relâcha, il reçut une tasse de chocolat chaud de la part de son meilleur ami avant d'être tiré vers le canapé. Tous les regards se tournèrent vers Isaac, qui semblait avoir quelque chose à dire. Après un coup d'œil à l'hyperactif, celui-ci expliqua.

- Lorsque j'ai été dans la maison, j'ai senti deux odeurs. Humaines. Je ne connais pas bien l'odeur du shérif, mais je pense que c'était une des deux odeurs, parce qu'elle était dans la maison. Scott a été prendre une des vestes du shérif au commissariat et j'ai pu confirmer que c'était bien ça. Les deux odeurs quittent la maison, mais je n'ai pas pu les suivre bien loin. Je ne suis pas très bon à ça.

- Tu as toujours la veste ? Interrogea Lydia

- Oui, oui, je l'ai amenée, évidemment.

- Est-ce que mon père était vivant en quittant la maison ?

Tous les regards se tournèrent vers Stiles, qui leva les mains devant lui.

- Quoi ? Ne me regardez pas comme ça. J'imagine que l'odeur de la mort est particulière et qu'avec vos nez de loups, vous pouvez déterminer ça. N'est-ce pas ? Termina-t-il en se tournant vers Derek, qui hocha la tête.

L'air un peu déconcerté par le fait que Stiles aie ces connaissances, Isaac se tourna à moitié vers son ancien alpha tout en lançant des coups d'œil vers Stiles, envers qui il ne savait pas trop comment se comporter.

- Je pense que c'était des odeurs vivantes. Je ne suis pas certain, je ne suis pas très bon à ça. Désolé.

- C'est bon, le rassura Stiles, c'est déjà bien. Ce n'est pas à vous de chercher ça, je ne veux pas que vous pensiez que...

Une tape sèche à l'arrière de son crâne l'interrompit. Il se retourna, indigné, pour se retrouver face aux sourcils froncés de sa meilleure amie.

- Arrête ça tout de suite, Stiles. On est ta meute. Tu as aidé tout le monde ici plus que n'importe qui et on va en faire de même. Pas parce qu'on te le dois. Parce qu'on tient à toi et que les membres d'une meute prennent soin les uns des autres. Alors maintenant, ça suffit, tu arrêtes de t'excuser et de nous remercier pour ça. On le fait parce que c'est normal, parce qu'on le veut et parce qu'on tient à toi. Rentre cette information dans ton cerveau et ne la laisse pas sortir, compris ?

Stiles ouvrit la bouche pour répondre, mais un simple regard noir de la part de la Banshee le fit la refermer et hocher la tête. Il comprenait, mais parfois, même s'il savait faire partie de la meute comme n'importe qui d'autre, il ne se sentait pas réellement légitime car uniquement humain. Et Lydia en était bien consciente puisqu'il lui en avait parlé un soir où l'alcool avait coulé à flots entre eux et qu'ils avaient pu parler à cœur ouverts. Il lui adressa un petit signe de tête auquel elle répondit par un sourire tendre. Les autres membres de la meute avaient suivis l'intervention de la Banshee avec un peu de crainte. Lydia pouvait être particulièrement terrifiante quand elle s'y mettait. Ce fut Scott qui se reprit le premier, étonnement.

- Bon, je peux m'occuper de l'odeur, mais c'est peut-être mieux si tu t'en occupe Derek. Tu es le meilleur à ça.

Le loup hocha la tête, prit la veste du shérif pour en inspirer l'odeur. Il connaissait l'odeur du shérif, mais un petit rappel n'était jamais de trop. Une fois l'odeur captée, il n'allait plus la lâcher. Il revint vers Stiles, toujours sur le canapé et lui posa une main sur l'épaule. Le jeune homme releva les yeux vers lui.

- On va le trouver, Stiles.

- Je... Merci.

Un échange de regards et Derek partit pour suivre la piste. Scott reporta son attention sur Lydia, qui n'avait pas encore réellement participé à la conversation, à part pour le rappel à l'intention de leur ami.

- Lydia, je sais que tu sens la mort approcher, mais tu n'as rien ?

- Non. Je ne sais pas si le fait que je n'ai pas crié est lié au fait que j'étais loin de Beacon Hills, que je ne connais pas si bien le shérif ou parce qu'il est vivant. Mais avec les éléments qu'Isaac a apporté, j'aurais tendance à pencher pour la troisième solution.

- Bien, on est d'accord là-dessus. Des nouvelles de la police ?

- Je vais appeler Jordan. Lui donner les nouvelles et voir ce qu'il a pour nous.

Alors qu'elle s'éloignait un peu pour passer son coup de téléphone, l'alarme du loft se déclencha. Aussitôt, toute la meute était sur le qui-vive, toutes griffes dehors. Ce n'était que Liam accompagné de Mason, chacun une pile de pizza sur les bras. Le plus jeune soupira en les voyant à moitié transformés.

- Les gars, détendez-vous. Salut Stiles.

- Salut Liam. T'es devenu livreur ?

- On l'a croisé en bas et vu vos têtes, heureusement qu'on a récupéré les pizzas et qu'on ne l'a pas laissé monté. Derek n'est pas là ?

Il suit la piste du shérif, répondit l'alpha après avoir repris traits humains et se rendant compte qu'il avait peut-être surréagi à la sonnerie de l'alarme.

Les deux nouveaux venus posèrent les pizzas sur la table basse et aussitôt les mains se tendirent pour les attraper, se prenant chacune une tape sèche de la part de l'hyperactif.

- On attends Lydia, vous voulez mourir ou quoi les gars ? Loups-garous suicidaires, termina-t-il en marmonnant, s'attirant les rires de la meute.

La Banshee finit rapidement son appel et remercia Jordan des nouvelles informations avant de rejoindre la meute, se servant la première de nourriture. Dans les cas comme celui-ci, elle avait parfois l'impression d'être la reine de le ruche et cela lui convenait très bien. Une fois la première bouchée avalée, elle se tourna vers Stiles.

- Jordan va passer te déposer les copies des lettres et mails reçu par les agents. Ce n'est pas très légal, mais il pense que tu y verras peut-être quelque chose qu'eux n'ont pas vu. On regardera ensemble.

- Ici ?

- Oui, il va passer d'ici une demi-heure, et on peut faire ça cet après-midi. Les loups, vous devriez aller vous servir de votre odorat autour de la maison, en ville et dans les bois. Vous capterez peut-être quelque chose.

- Maintenant ? Demanda Isaac horrifié en laçant un regard penaud à sa part de pizza à moitié entamée.

- Après ton repas, va. Je ne suis pas si méchante.

Liam eut l'air de vouloir répondre quelque chose à cela, mais le regard d'avertissement de la Banshee suffit à le faire taire. Soudain, un rire léger emplit la grande pièce et tous se tournèrent vers la source de ce bruit : Stiles. Il riait comme si rien de terrible ne s'était produit, comme s'ils étaient simplement réuni pour les vacances, comme chaque fois qu'ils pouvaient tous revenir de là où ils étudiaient. Isaac fut le premier à s'approcher pour un câlin et bien vite la meute formait un tas, littéralement. Le rire de Stiles se transforma en larmes silencieuses, mais personne n'en fit la remarque. Ils se contentèrent de le serrer un peu plus contre eux.

Un moment plus tard, alors que la meute avait fini son repas et que les loups étaient parti renifler le quartier des Stilinski, Parrish arriva au loft, un gros tas de dossier sur les bras. Il les déposa sur la table tout en expliquant à Stiles.

- Okay, je sais que tu as déjà aidé ton père sur certaines affaires et que tu as l'œil pour ces choses-là. Normalement, je ne devrais pas te donner tout ça, surtout que tu es directement touché. Mais on sait tous que les premières heures après une disparition sont capitales.

- Est-ce que vous avez déjà des éléments à ce propos ?

- Non, ces lettres et mails ont commencé à arriver il y a plusieurs semaines et nous avions commencé à travailler dessus, mais avec l'incendie, ce n'était pas notre priorité. Mais je me dis qu'il y a peut-être quelque chose là-dedans qui peut être utile pour retrouver le shérif. Et si c'est le cas, tu es la personne la plus douée pour cela.

- Merci, je vais faire ça. Merci de me laisser aider.

- Je t'en prie. Je reste joignable, si tu trouves quelque chose, ne fonce pas dans le danger seul. Appelle-moi, d'accord ?

Stiles hocha la tête. Il ne pouvait vraiment pas promettre cela. S'il pouvait faire quelque chose, il le ferait, même s'il préviendrait bien évidemment la police. Ou la meute. Il aviserait selon ses trouvailles. Il n'attendit pas le départ de l'officier pour s'installer à table et se plonger dans les dossiers. Parrish – ou n'importe qui d'autre à la station – avait déjà trié cela par date et type d'envoi. Stiles étala tout sur la table et alors qu'il allait commencer sa lecture, Lydia le rejoignit.

- Tu lis les lettres ou les mails ?

- Mails.

- Penses-tu que l'on doive se concentrer sur ceux que ton père a reçu uniquement ?

- Non, il y a peut-être quelque chose dans les autres. On ferait mieux de tout lire.

La jeune femme alla préparer deux cafés et sorti une boite de cookies qu'elle mis sur une assiette avant de poser le tout sur la table. Vu la quantité de lettres à lire, ils auraient tous les deux besoins de sucre et de caféine pour ce faire. Elle lança un regard inquiet à son ami, déjà plongé dans les dossiers. Durant les deux premières heures, leurs recherches furent infructueuses. C'était des lettres de menace plus ou bien écrites, mais somme toute assez classiques. Elles ressemblaient à n'importe quelle lettre que n'importe quel policier peut recevoir au cours de sa carrière : des plaintes diverses et variées agrémentées de souhait de blessure ou de mort. Pas très agréables, mais pas très inquiétant. La Banshee craignait qu'ils ne trouvent rien. Ils avaient besoin – Stiles, plus que quiconque – d'avoir quelque chose de réel, une vraie piste. Les heures s'écoulaient et l'espoir s'amenuisait. Il devenait urgent de mettre la main sur quelque chose.

Finalement, vers 16h, Stiles poussa un espèce de cri étouffé. Aussitôt, son amie fut à ses côtés, lisant les lignes qu'il venait de découvrir. En soi, la lettre n'était pas très différente des autres, mais un passage était dérangeant. Quelques lignes faisant un lien direct entre l'incendie du manoir Hale et le shérif. Ce n'était pas grand chose, mais c'était un début de piste. Lydia prit le carnet qu'ils utilisaient pour noter la fréquence des lettres et leurs destinataires. Celle-ci n'était pas adressée au shérif.

- Okay, il faut qu'on trouve si cette personne a envoyé d'autres lettres. Il doit y avoir des choses en commun, des mots ou des tournures de phrases, peut-être ?

Stiles parcouru le mail une fois encore et pointa une ligne du doigt.

- Là ! "and shoot it forth, a short or an incandescent". Ça me dit quelque chose, mais je n'arrive pas à savoir quoi...

- Margaret Atwood. C'est une phrase d'un de ses poèmes.

Rapidement, la jeune femme écrit le poème en question sur le carnet et les deux se mirent à chercher toutes les lettres contenant ces phrases. Peut-être que ce n'était qu'un hasard, mais ils devaient vérifier. L'intuition de Stiles s'avéra payante. Peu de temps après ils avaient devant eux les 11 lettres qui contenaient toutes les phrases du poème. Les mettant dans l'ordre, il ne leur restait plus qu'à trouver d'autres indices. Alors que Stiles se plongeait là-dedans, Lydia appela Parrish pour le tenir au courant de leur découverte. Elle ne fit pas traîner l'appel afin de vite revenir aider son ami.

Tandis qu'ils étaient encore plongé dans leurs recherches, la porte du loft s'ouvrit pour laisser passer Scott et les autres loups. Seul Derek n'était pas encore rentré. Isaac se dirigea aussitôt vers la cuisine pour ramener des sodas pour tout le monde alors que Scott se penchait vers la table pour se tenir au courant.

- Du nouveau ?

- Peut-être oui. On a une dizaine de lettres qui viennent sans doute de la même personne. Dans l'une d'entre elle, il y avait une référence à l'incendie Hale. On pense que peut-être, c'est lié à ça. Et vous ?

Comme l'avait perçu Isaac, deux odeurs humaines et a priori vivantes qui partent de ta maison. On a suivi la piste jusque dans les bois et puis on l'a perdue. Derek est allé voir. Son odorat est meilleur que le nôtre. Et il connaît mieux les bois que nous.

- Où dans les bois ?

- Pas trop loin de son ancienne, mais... Oh ! Ça colle avec la lettre, tu veux dire ?

- Oui. Je pense... Je me trompe peut-être, mais j'ai l'impression que c'est une piste à suivre. Avec Lydia, on cherche encore.

- Besoin d'aide ?

- Non, vous avez couru toute l'après-midi, reposez-vous.

- Sûr ?

- Certain. En plus, c'est notre domaine à Lydia et moi ce genre de choses.

Scott hocha la tête avant de retourner vers ses bêtas, installés sur le canapé. Il s'installa contre Isaac, récoltant un regard doux de la part de ce dernier. Stiles revint aux documents étalés sur la table. Pour l'heure, ils n'avaient gardé que ceux contenant les morceaux du poème, les autres étant posé sur un meuble non loin de là. En relisant toutes les lettres plusieurs fois, Lydia nota que l'auteur y avait disséminé des endroits. Elle releva la tête.

- Scott, est-ce que tu peux me dire exactement la route que vous avez suivie en traçant l'odeur du shérif ? Le plus précisément possible.

- Je pense oui, laisse-moi voir...

La Banshee sortit une carte de la ville et marqua le chemin suivi par les loups, selon les indications du brun. Stiles vérifiait les lettres et très vite, ils se rendirent compte que les lieux donnés dans les lettres étaient les lieux par lesquels le shérif et l'autre personne étaient passé. Tout collait. L'enfoiré qui avait envoyé tant de lettres de menace à la police était celui qui était avec son père. Celui qui l'avait enlevé et peut-être celui qui avait mit le feu. Stiles serra les poings alors que Lydia passait son bras autour de sa taille.

- Stiles. La meute a perdu la trace olfactive non loin du Manoir Hale. Ce qui correspond à la neuvième lettre. Les dernières nous donneront la suite du chemin et on va pouvoir retrouver ton père ok ?

- Ouais, ok, faisons ça.

Les deux jeunes gens reprirent les dernières lettres et il ne leur fallu pas longtemps pour retrouver la fin du chemin. Ils avaient désormais une indication plutôt claire d'où se trouvait probablement le shérif. Aussitôt, Stiles se leva dans l'intention manifeste de prendre la route, mais Lydia l'arrêta.

- Stiles ! Tu n'y va pas tout seul.

- Je ne vais pas rien faire. Je ne reste pas là alors qu'on sait où il se trouve.

- Je ne te demande pas de ne rien faire. On appelle Jordan et la police y va. Ça peut être dangereux.

- Je m'en fiche Lyds, il s'agit de mon père ! Je ne le laisse pas dans les ennuis jusqu'au cou. Je dois faire quelque chose.

- Tu as déjà fait quelque chose. Ne bouge pas, j'appelle Jordan et puis on voit, ok ?

- Ouais, ok.

- Promis ?

L'hyperactif hocha la tête et la jeune femme considéra que c'était bon. Elle s'éloigna de quelques pas, gardant toujours un œil sur son ami. Pourtant, il suffit qu'elle le lâche du regard pendant une poignée de secondes pour que ce dernier quitte le loft à toute vitesse. Il n'avait pas sa voiture, mais il n'était pas si loin de la réserve. Ce ne serait pas la première fois qu'il y serait à la poursuite d'un danger.


J'espère que ça vous a plu ! L'extrait de Margaret Atwood vient du poème "Eating Fire", que voici :

Eating fire
Is your ambition :
to swallow the flame down
take it into your mouth
and shoot it forth, a short or an incandescent
tongue, a word
exploding from you in gold, crimson
unrolling in a brilliant scroll

To be lit up from within
vein by vein.

To be the sun

A bientôt pour la suite !