Une vie de misère

Encore une fois, la journée de l'enfant de sept ans vivant dans le placard sous l'escalier au 4 Privet Drive avait été horrible. Harry avait dû se lever à cinq heures, comme tous les matins depuis deux ans, afin de faire le petit déjeuner de la famille Dursley.

Tout d'abord, il décida de préparer le petit déjeuner de Pétunia car elle se levait une demi-heure avant les deux hommes de la maison. Celle-ci préférant manger sucré le matin, ce qui était plutôt rare pour une anglaise, l'enfant sortit les confitures de fraises, d'abricots, de figues, de rhubarbe et d'oranges du réfrigérateur. Il prit ensuite une baguette de pain et la découpa afin de donner dix petites tartines qu'il beurra et recouvra ensuite généreusement de confitures. Harry les disposa sur des assiettes et y rajouta un yaourt nature sucré.

Le garçon choisit ensuite une banane, des fraises et des framboises surgelées et se rendit les fourra dans le Blender de sa tante avec un peu de crème et de lait. Une fois le smoothie de sa tante prêt, il le déposa sur la table et fit chauffer une tasse d'eau chaude dans le micro-ondes. Il la sortit en tentant de ne pas s'ébouillanter et glissa un sachet de thé vert ainsi que deux sucres dedans. Il ne comprendrait jamais comment sa tante faisait pour manger autant et ne prendre aucun gramme, voir maigrir.

Il était 5h23, tante Pétunia arriverait dans deux minutes, l'observerait pendant cinq en cherchant une erreur et le punira ensuite pour le plaisir, généralement une gifle. Son thé serra alors à la température idéale.

Mais ce matin là, alors que que sa tante descendait les escaliers et que lui se retournait vers le frigo afin d'en sortir le nécessaire pour préparer le repas des deux autres membres de la famille, Pétunia ne prit pas la peine de le regarder et s'assit directement sur sa chaise. Elle prit la tasse entre ses longs doigts et l'approcha de son visage. Et au moment où la première goutte d'eau toucha sa langue, elle se releva et se dirigea vers l'enfant qui venait de contempler cette scène avec horreur.

- Essaye-tu de me blesser en me brûlant avec mon thé ?

- N-Non tante Pé-Pétunia. Tenta de se défendre Harry.

- Et en plus tu mens ! Je vais t'apprendre ce qu'on fait aux petits monstres qui mentent. Aussitôt sa phrase terminer que la femme renversa le contenu de sa tasse sur l'enfant qui tenta tant bien que mal de ne pas crier, ce n'était rien comparé aux punitions de Vernon. Voyant le peu d'effet que l'eau chaude faisait au monstre, celle-ci décida de passer à l'étape supérieur. Elle leva sa main le plus haut possible et fracassa sa tasse rose sur le visage de l'enfant. Celui-ci se contenta de reculer de quelques pas mais aucun son ne sorti de sa bouche, seule une légère grimace barra son visage désormais ensanglanté.

Alors Pétunia décida de passer à l'étape supérieur. Il avait voulu la brûler, alors elle aussi elle le ferait. Elle alluma rapidement la gazinière et attrapa le bras de son neveu qu'elle plongea dans les flammes. Malgré les hurlements de douleur du petit, Pétunia continua sa torture quelques secondes de plus.

Lorsqu'elle le relâcha enfin, le garçon continua de gémir sur le sol. Afin de stopper ses jérémiades, tante Pétunia tira vers l'évier et l'obligea mettre le membre blessé sous le jet d'eau glacée que crachait le robinet.

« Je ne veux pas que mon Dudlinouchet fasse des cauchemars à cause de ton horrible visage, file dans ton placard garçon ! »

Harry n'eut pas à se le faire dire deux fois qu'il s'enfuit en courant loin de cette femme monstrueuse. De son placard, il entendit Pétunia préparer le petit-déjeuner de son mari et de son fils tout en pestant contre lui et son inefficacité.

Lorsque Vernon descendit à son tour dans la cuisine et qu'il vit sa femme au fourneau à la place de ce foutu monstre, il demanda immédiatement à sa conjointe des explications. Explications que Pétunia lui fournit avec plaisir.

« Le monstre a essayé de me blesser en m'obligeant à boire de l'eau bouillante, alors je l'ai puni comme tu me l'as appris. De plus, j'ai remarqué que sa tignasse était particulièrement sale, hors de question qu'il contamine mon Dudley d'amour avec des poux ou autres maladies.

- Très bien ma chérie, je m'occuperai de ça avant d'aller au travail. J'en profiterai également pour punir ce monstre pour avoir essayé de te blesser.

Ne pas pleurer, ne pas pleurer… Harry se répétait inlassablement ses trois petits mots. Il s'était promit le jour de ses trois ans de ne plus pleurer. La douleur, il la connaissait par cœur. La tristesse, il n'en éprouvait plus depuis longtemps. La joie, il ne l'avait jamais connue. Le soulagement, comme si les Dursley le laisserait en éprouver. Non, il n'avait définitivement aucune raison de pleurer.

En attendant son oncle, le garçon entrepris de retirer du mieux qu'il put les morceaux de verre qui logeait désormais dans la peau de son visage. Cependant cela ne fut pas chose aisée sans miroir et sans aide.

Vingt minutes plus tard, il fut interrompu pas Vernon qui ouvrit la porte de son placard. Il prit le petit garçon par le bras et le traîna à l'étage, en passant dans le couloir, ils rencontrèrent Dudley qui s'apprêtait à aller manger. Le garçon ne fit pas attention aux deux autres et dévala les escaliers, ne voulant pas voir, ou plutôt entendre, son cousin se faire punir.

L'oncle Vernon continua tranquillement son chemin vers la salle de bain tout en traînant Harry derrière lui. Une fois la porte de la pièce fermée derrière lui, l'homme, ou devrais-je dire la baleine, assit l'enfant sur le rebord de la baignoire, prit une tondeuse électrique et commença à raser le jeune homme à blanc.

Une fois sa tâche accomplie, l'homme retourna l'enfant qui posa par automatisme ses petites mains sur la porte face à lui. Vernon retira le vieux t-shirt sale que portait Harry, prit sa ceinture et commença à fouetter le dos du garçon. C'est seulement lorsque l'enfant couvert de sang s'écroula sur le sol, ses frêles jambes ne supportant plus son poids, que l'espèce de baleine quitta la salle de bain, sans oublier d'ordonner à Harry de nettoyer la salle de bain ainsi que son visage.

Ne pas pleurer, ne pas pleurer…

Par automatisme, Harry obéit à son oncle et, une fois la pièce brillante de propreté, il s'autorisa à souffler. Il se dressa devant le miroir et retira encore quelques éclats de verre, soupirant de désespoir en réalisant qu'il ne voyait plus de l'œil droit. Lorsque sa tante lui hurla qu'il avait déjà assez flemmarder et qu'il avait intérêt à commencer ses tâches dès maintenant, il ramassa son t-shirt et l'enfila par-dessus ses blessures. Le tissu frottait sur les plaies encore ouvertes, mais il avait l'habitude maintenant, il pouvait le supporter.

Harry descendit les marches de l'escalier afin de se rendre dans la cuisine et ainsi récupérer sa liste de corvée à faire. A sa grande surprise, il ne trouva pas Pétunia. Il regarda par la fenêtre de la cuisine et ne la vit pas non plus dans le jardin. Elle devait être à l'étage. C'était sa seule chance de s'enfuir de cette horrible maison.

Mais à peine arrivé au coin de la rue qu'il tomba sur Mrs Figg qui revenait de ses courses. Il n'eut pas le temps de se cacher que cette dernière le héla pour qu'il s'arrête. Une fois à sa hauteur, la drôle de dame lui empila ses courses dans les bras et lui ordonna presque de les emmener chez elle. Et c'est avec horreur que le garçon remarqua tante Pétunia l'attendre de pied ferme devant le perron du 4 Privet Drive.

Il allait encore se faire punir.

L'enfant passa donc sa journée dans le jardin alors qu'il faisait seulement dix degrés Celsius en short T-shirt. En fin d'après-midi, il eut le privilège de participer à une chasse au monstre, Dudley et ses amis étant les chasseurs et le pauvre enfant le monstre. Encore affaiblit par ses blessures, Harry ne put aller bien vite et se fit rapidement rattraper.

C'est donc couvert de boue, de sang et de bleus que le garçon se présenta devant sa tante à 17h30. Horrifiée à l'idée que Harry puisse salir son intérieur, Pétunia le poussa à l'arrière du jardin. Pendant qu'elle déroulait le tuyau d'arrosage, Harry se déshabilla. Il savait ce qui allait suivre. La femme au visage chevalin se plaça à trois mètres du garçon afin de ne pas être éclaboussée et commença à le nettoyer.

Lorsqu'elle l'eut jugé assez propre pour rentrer dans sa maison, Pétunia ordonna au garçon de lui donner ses vêtements tout en râlant car elle serait obligée de faire une machine pour les laver, leur état étant trop dégradé pour qu'un simple jet d'eau puisse suffire à les nettoyer. Harry s'exécuta et se pressa de se sécher avec une vieille serviette de plage qui avait certainement été rongée par des souris. Une fois sec, le petit garçon courut jusqu'à son placard afin de se rhabiller.

Ensuite, Harry eut le droit de préparer le dîner des Dursley. Une fois sa mission terminée, il se dirigea vers son placard et tenta de s'y endormir. Si les Dursley avait besoin de lui ou si l'envie de le nourrir les prenait, ils sauraient le réveiller.

Ce fut donc aux alentours de vingt-et-une heure que Vernon ouvrit, défonça, la porte de son petit placard. Il prit Harry par le bras et le tira jusqu'à la cave. C'était la première fois qu'il y allait, les Dursley se servant du garage à voiture pour entreposer leur cartons remplies de babioles en tout genre, il n'avait jamais eu besoin de nettoyer le sous-sol. L'adulte le jeta à l'intérieur et, juste avant de lui calquer la porte au nez, il aboya sur Harry ;

- On va acheter un chien à Dudley, ton placard lui servira de niche alors c'est ici maintenant ta chambre.

Harry cligna des yeux quelques instants avant de se reprendre. Il tâtonna quelques instants autour de la porte jusqu'à trouver un interrupteur. Comme il l'imaginait, l'ampoule ne marchait plus. Il faisait nuit noire dans la pièce et ne pouvait donc pas se déplacer dans la pièce sans prendre le risque de tomber. Harry n'eut pas le temps de réfléchir plus longtemps sur sa nouvelle chambre que son oncle ouvrit à nouveau la porte.

- Je n'ai pas rêvé ! Tu as encore fait pousser tes cheveux sale petit … monstre ! Harry passa sa main dans ses cheveux pour vérifier les dire de son oncle et effectivement, ils étaient à nouveau là. Vernon, rouge de colère, claqua la porte. Harry entendit le bruit de ses pas qui montaient les escaliers pour les redescendre deux minutes plus tard.

L'adulte rouvrit la porte et l'enfant remarqua qu'il tenait cette fois-ci une tondeuse électrique sans fil dans sa main droite et de la gauche une lampe torche qu'il accrocha sur une étagère. Pendant que Vernon lui rasait la tête, Harry prit le temps de contempler la pièce. Celle-ci était complètement vide, seule une étagère, une vieille boite à chaussures et une tonne de poussière restaient dans la cave. Lorsque l'homme éteignit la tondeuse, Harry s'éloigna de lui afin de se coucher un peu plus loin. Mais Vernon le retint par l'épaule et l'obligea à agenouiller face à lui.

- Tu sais ce qui te restes à faire maintenant, petit insolent. Déclara l'espèce de baleine, un sourire pervers et malsain collé sur le visage.

- Non, je vous en prie mon oncle, je ferai tout ce que vous voulez, mais pas ça. Supplia l'enfant.

Ne supportant plus les pleurnicheries du garçon, Vernon ouvrit sa braguette et baissa d'un coup son pantalon et son slip et enfourna son sexe déjà dur dans la bouche de l'enfant. Celui-ci avait beau se débattre, il ne faisait pas le poids face à la force monstrueuse de ce tas de graisse, alors le garçon se laissa faire. Il avait l'habitude. Oncle Vernon lu mettait souvent son machin dans la bouche.

Harry s'était juré de ne plus pleurer, alors, malgré ses yeux qui lui criaient de les laisser recouvrir son visage de larmes, il tint sa promesse. Bientôt, son esprit se perdit dans un monde imaginaire où il pourrait vivre avec des parents aimants et serait félicité pour toutes les monstruosités qu'il savait faire. Si bien qu'il ne reprit pied qu'au moment où son oncle reprit la parole d'un ton hargneux.

- Tu ne sortiras pas d'ici tant que tu n'auras pas compris la leçon ! Cracha-t-il lorsqu'il quitta la pièce.

Cela faisait longtemps que Harry était enfermé dans cette foutue cave, il avait perdu la notion du temps, plongé continuellement dans cette obscurité désormais familière. Tout ce qu'il pouvait dire, c'est que cela faisait longtemps, mais surtout qu'il ne comprenait pas. Il ne comprenait pas pourquoi ses cheveux continuaient de pousser, encore et encore. Son oncle espaçait de plus en plus ses visites, ou en tout cela semblait être le cas pour Harry. L'adulte était visiblement agacé de comprendre que peu importe ce qu'il ferait, le petit monstre continuerait de faire pousser ses cheveux.

Désormais Harry recevait aussi la visite de sa tante qui lui apportait les restes du dîner. Harry s'arrangeait pour faire durer ses maigres provisions le plus longtemps possible, ne sachant jamais lorsque la prochaine ration lui serait donné. Il avait même parfois l'impression que Pétunia l'oubliait pendant quelques jours et se sentait donc obligée de lui apporter alors une plus grande part de nourriture.

Le garçon n'avait plus la force de se débattre ou même de crier lors des visites de son oncle. Sa seule occupation étant de marcher en rond dans la petite cave et de trébucher continuellement sur le même pied d'armoire à chacun de ses tours, d'insulter l'armoire qui se tenait sur son chemin, de ricaner et de recommencer son tour. Parfois il changeait de sens pour équilibrer la douleur de l'impact entre ses deux pieds. Et lorsqu'il n'avait plus assez d'énergie pour continuer à marcher, le garçon s'affalait sur le sol et inventait des histoires. Parfois, sans s'en rendre compte, il les inventait à voix haute et alors sa tante lui hurlait depuis l'étage de la fermer.

Mais peu à peu, ses histoires perdirent en charme. Si auparavant des images de colline verdoyante et de forêt enchantée envahissaient ses songes, il était désormais question de paysages grisonnants ou de nuits macabres. Les couleurs quittaient progressivement ses souvenirs pour ne laisser place qu'à l'obscurité.

Alors que Harry s'interrogeait encore une fois sur sa possible folie, l'unique porte de la pièce s'ouvrit sur son oncle. Comme à chaque fois, l'homme commença par pester sur sa foutue monstruosité. Il alluma ensuite la lampe torche et l'accrocha à un fil qui était accroché à l'armoire afin d'avoir les deux mains libres. Puis il démarra sa tondeuse électrique et commença à raser une nouvelle fois la tignasse de son neveu. Pendant ce temps et comme à chaque fois, Harry redécouvrit la pièce du regard et se désola de n'y voir que des murs en béton gris, de la poussière et le bois de l'armoire assombrit par le temps. En plissant les yeux, le garçon réussit à délimiter les contours du meuble, fier de réussir à y voir sans porter ses lunettes.

Une fois sa tâche terminée, son oncle enleva sa ceinture et frappa le dos de l'enfant. Harry songea qu'il devait être particulièrement énervé ce jour-là car les coups furent plus violents et puissants que les fois précédentes. Une fois défoulé, Vernon essuya sa ceinture sur un torchon qu'il emmenait toujours avec lui et la replaça dans les passants de son jeans. Mais alors qu'il levait la main pour donner quelques gifles à son neveu, la voix de sa femme parvint de la cuisine. Le repas était prêt. Vernon remonta les escaliers en râlant.

Harry fixa l'homme quitter sa « chambre » et détourna le regard face à la trop grande luminosité qui s'échappait de l'entrebâillure de la porte. Une fois à nouveau seul, il se recoucha sur le sol poussiéreux de la cave et fixa le plafond.

Puis il réalisa. Il voyait le plafond. Normalement il ne pouvait que l'imaginer, puisqu'il était entièrement plongé dans le noir. Alors Harry releva lentement son regard vers l'armoire et réalisa que son oncle avait oublié de reprendre sa lampe torche. Soudain prit de frénésie, Harry se jeta sur ses pieds et arracha la lampe de son attache.

Il commença par étudier chaque aspérité des quatre murs qui l'entourait pour ensuite observer les petites araignées se mouver sur leur fragile toile. Peu à peu, ses pas le guidèrent devant l'armoire et Harry fut soulager de découvrir qu'elle n'était pas fermée à clé. Sur le premier étage se trouvait divers outils rouillés dont son oncle avait certainement refusé de s'en séparer, sa tante avait donc dû les ranger ici. Il trouva ensuite les vieux cours que tante Pétunia avait conservé depuis sa maternelle jusqu'à son lycée.

Cependant rien aurait pu le préparer à ce qui l'attendait sur la dernière étagère. Trois boîtes à chaussures était alignées et Harry batailla un long moment pour les attirer à lui sans les faire tomber. Le moindre bruit pourrait alerter Vernon. Le garçon ouvrit la première et y découvrit une centaine de photos empilées. Toutes représentaient Lily, sa mère, parfois elle était accompagnée de Pétunia, de leurs parents ou encore de ses amies de l'école primaire. Cependant les plus étonnantes se trouvaient au fond de la boîte. Juste-là ce trouvait trois photos. Trois photos qui bougeaient.

La première représentait une jolie rousse de douze ans, qu'il identifia comme étant sa mère, d'une belle blonde du même âge et d'une charmante jeune femme qui devait les dépasser de trois ou quatre ans. Harry fut subjugué par cette adolescente de seize ans aux traits aristocratiques et à la chevelure ébène qui ondulait dans tous les sens. Pendant quelques instants, il se dit même qu'il aurait préféré que ce soit elle sa maman, elle était si belle. Pourtant l'enfant ne loupa pas la touche de folie latante qui brillait au plus profond de son regard émeraude. C'est alors qu'il réalisa que l'adolescente avait le même regard émeraude que l'iris droite de ses yeux hétéromorphe, peut-être était-ce quelqu'un de sa famille paternelle ?

La seconde photo avait été prise lors du mariage de Lily et de James Potter, certainement celui qui devait être son père. Harry trouva qu'il n'avait rien en commun avec ses parents, à part peut-être le style décoiffé de son père. Même sa mère qui avait les yeux verts ne possédaient pas la même teinte que les siens, ceux de Lily étant vert pomme et non aussi sombre que l'émeraude.

La troisième photographie animée se déroulait lors de l'anniversaire de Harry et de Néville qui fêtaient visiblement leur un an en même temps si la banderole avec écrit dessus « Joyeux Anniversaire Néville et Harry » ainsi que les deux gâteaux à une bougie étaient des signes.

Au centre de la photo se tenaient trois femmes et deux enfants, les trois mêmes femmes de la première photo. La blonde tenait un bambin qui lui ressemblait déjà beaucoup, malgré son jeune âge et ses joues potelées. Celle aux cheveux noirs tenaient un bébé que Harry reconnut comme étant lui lorsqu'il n'avait qu'un an. Lily se trouvait entre elles avait passé ses bras autour de leur cou.

Derrière chacune d'entre elles, leur mari souriait à l'appareil photo. Le premier avait les mêmes yeux bleus que son fils tandis que ses cheveux étaient châtains et non blonds. Il reconnut le second comme étant encore un fois James. Harry fut subjugué par la beauté et le charisme qui se dégageaient du dernier couple. L'homme avait un regard métallique, tout comme l'iris gauche de Harry. Ses cheveux noirs étaient les mêmes que ceux de la femme, cependant il semblerait que les lui ait coiffés de telle sorte à ce qu'ils cascadent sur ses épaules. Harry se dit finalement que ces deux personnes se ressemblaient trop pour être marié, peut-être des frères et sœurs ou des cousins.

Harry replaça les photos dans la boîte et la referma avant de finalement la rouvrir pour reprendre les trois photos qui pouvaient se mouver et les plia en deux pour les cacher sous l'armoire. L'interstice la séparant du sol était assez large pour qu'il puisse y passer son bras sans pour autant laisser la place à celui de Vernon ou de Pétunia. Il l'a récupèrerai le jour où il pourrait s'enfouir de cette maison.

Le garçon ouvrit ensuite la seconde boîte et en sortie trois livres étranges portant sur des potions magiques et des incantations bizarres. Et dire que Pétunia lui criait dessus parce qu'il faisait repousser ses cheveux sans le faire exprès alors qu'elle gardait des trucs aussi bizarres dans sa cave. Le petit garçon feuilleta rapidement les ouvrages avant de les refermer brusquement et de les remettre dans leur boîte. Il ne pouvait pas se permettre de vider la batterie de la lampe sans avoir pu regarder le contenu de la dernière boîte.

Il découvrit à l'intérieur de celle-ci une enveloppe ainsi qu'une petite pile de pièce d'or.

« Ouaw ! Je ne savais pas que tante Pétunia était aussi riche ! » S'exclama le petit garçon d'une voix rocailleuse car peu utilisé si ce n'est pour crier de douleur. Plus habitué à parler, une toux sèche lui prit la gorge, quelques gouttes de sang se déposant sur sa main, cependant il n'y fit pas attention et se contenta de l'essuyer sur son jean.

Il ouvrit l'enveloppe déjà décachetée et en extirpa une lettre. L'écriture était fine et distinguée, mais hélas aussi très petite. Harry dut plisser les yeux à l'extrême jusqu'à ce qu'il se souvienne que son œil droit fut blessé lorsque sa tante lui avait fait rencontrer une tasse en verre et que depuis, il ne pouvait plus voir que de l'œil gauche. Alors il se concentra davantage sur cet œil- là et sa vision s'améliora peu à peu jusqu'à ce que l'écriture devienne lisible.

« Cher Pétunia,

Nous ne nous connaissons pas, mais sachez que je m'appelle Albus Perceval Wulfric Brian Dumbledore. Je fus un grand ami de votre sœur, Lily. Je me dois de vous annoncer qu'elle est morte durant la guerre qui faisait rage dans notre monde. Décédée en se sacrifiant afin de protéger son fils d'un sort mortel.

Vous trouverez dans la bourse ci-jointe l'argent qu'elle vous a légué dans son testament, il vous suffira de vous rendre dans une banque du nom de « Gotts Grin » dans le centre du Londres Moldu afin de le changer en Livres Sterlings.

Vous devez savoir qu'une prophétie indique Harry comme étant celui qui sauvera notre monde d'un puissant mage noir dans quelques années. Mais pour cela, il doit vivre entouré de l'amour de sa famille. Ses parents étant décédés, il ne lui reste plus que vous, chère Pétunia. J'espère que vous comprenez que nous ne pouvons pas nous permettre de lui retirer cet amour. C'est pour cela que je vous le confit, j'espère que vous l'aimerez comme s'il était votre propre fils.

J'aimerai également vous avertir que Harry ne doit pas savoir que le monde magique existe avant ses onze ans, date à laquelle je viendrai le rechercher. J'espère pouvoir compter sur votre compréhension, c'est l'avenir de toute une population qui est désormais entre vos mains.

Avec mes plus sincères condoléances,

Albus Dumbledore, président du Magenmagot, Manitou Suprême de la Confédération Internationale des sorciers et directeur de l'école de magie Poudlard. »

Pourquoi avoir gardé cette lettre ? Et les photos ? Mais la question que se posait le plus le petit garçon était plutôt, pourquoi m'avoir confié au Dursley ? Cet Albus me détestaient-ils tant que ça ? Apparemment non vu que je suis censé sauver son monde imaginaire.

Ne pas pleurer, ne pas pleurer…

Une fois ses émotions calmées, Harry relut une nouvelle fois la lettre. Il en déduisit qu'il haïssait ce Dumbledore et sa foutue prophétie et que finalement, il n'avait peut-être plus très envie de rentrer dans son école de magie. Cependant ce que Harry retint prioritairement fut qu'il n'était pas un monstre, mais un sorcier !

Puis les trois livres bizarres lui revinrent en mémoire et se pressa de les reprendre en moins. Après un très long moment d'hésitation, Harry prit celui sur les potions magiques en main et commença à en décrypter le sens. Il y avait de nombreux mots bizarres qu'il ne comprenait pas et des explications trop ardues à déchiffrer pour un enfant de son âge. C'est pourquoi après avoir lu une dizaine de page incompréhensible pour lui, le garçon reposa le bouquin dans la boîte et décida d'entamer celui s'appelant « Sortilège pour débutant ». Et comme l'indiquait son titre, ce livre-là était bien plus simple à lire.

Ce fut seulement plusieurs heures plus tard que Harry dû stopper sa lecture. Non pas par envie, mais parce que sa lampe s'était soudainement mise à clignoter avant de s'éteindre définitivement. C'est alors que l'irrépressible envie de vérifier s'il était un véritable sorcier se fit ressentir. Il chercha alors au plus profond de lui cette source d'énergie qui était censé l'habiter et lui ordonna de rallumer la torche électrique. Cependant, le petit garçon n'avait pas prévu que la magie et l'électricité ne faisaient pas bon ménage, c'est donc avec surprise qu'il vit la lampe clignoter pendant quelques secondes avant de subitement prendre feu.

Pris de panique, le garçon la lança le plus loin possible et souhaita que les flammes s'éteignent. C'est alors qu'un jet d'eau sorti de ses mains et frappa le petit feu. Un soupir de soulagement lui échappa avant qu'il ne réalise qu'il avait cassé la lampe de son oncle et que si ce dernier venait à le découvrir, il ne donnerait pas cher de sa peau. Harry s'empressa donc de l'attraper du bout des doigts et de la jeter dans l'une des trois boîtes et de toutes les ranger à nouveau dans l'armoire, tout cela dans la nuit la plus totale. Le seul témoin de ce qu'il venait de se dérouler dans cette cave était l'odeur de plastique brûlé qui régnait dans la petite pièce.

Harry s'endormit peu de temps plus tard en songeant que s'il était bel et bien un sorcier, alors il pouvait bien ordonner à ses cheveux de ne plus jamais repousser.

« Je t'en supplie Magie, ne fait plus jamais pousser mes cheveux. Je t'en supplie Magie, ne fait plus jamais pousser mes cheveux. Je t'en supplie Magie, ne fait plus jamais pousser mes cheveux… » supplia-t-il jusqu'à ce qu'il plonge dans un sommeil réparateur.

C'est seulement quatre jours plus tard, quand Vernon lui rendit à nouveau visite, qu'il put observer que sa magie avait entendu sa prière. Son crâne était resté tondu à deux millimètres. Vernon sembla satisfait.

Son oncle le traîna par le bras jusqu'à la salle de bain, Harry crut qu'il allait pleurer de joie. À cet instant, peu lui importait de se taper la tête contre les marches, d'avoir l'impression que son bras allait se disloquer de son corps ou même que l'oncle Vernon allait probablement le toucher dans la salle de bain. Ce qu'il retint, c'est qu'il n'était plus dans cette maudite cave où il faisait nuit, trop nuit.

Un rire roque lui échappa, il était tellement heureux de sortir de cet enfer. Il avait l'impression d'être fou, non ce n'était pas une impression, il en était sûr. Il repensa à une torture consistant à placer quelqu'un dans une pièce entièrement blanche, l'habiller en blanc, lui donner à manger sur une assiette blanche… On avait fait la même chose avec lui, mais avec du noir. Alors oui, il devait être fou.

Vernon le jeta dans la salle de bain et le frappa jusqu'à ce que le garçon arrête de rire, ce qui n'arriva qu'un quart d'heure plus tard, Harry ne ressentait presque plus la douleur tellement son cerveau était épuisé et habitué à ce signal d'alarme que lui envoyait ses nerfs. Son rire ne se stoppa que lorsque Harry s'aperçut dans le reflet du miroir. Les cicatrices qui recouvraient la moitié droite de son visage avait cicatrisé. Pourtant, habituellement, lorsqu'il avait des blessures sur les parties visibles de son corps, celles-ci disparaissaient entièrement. C'est seulement lorsqu'il se rendit compte que son œil avait été entièrement régénéré là où après son accident ne se trouvait qu'un globe oculaire à moitié détruit. Il comprit donc que sa magie s'était cette fois-ci concentré sur ce qu'il aurait souhaité, soit conserver ce regard hétéromorphe qui le rendait unique.

S'apercevant que son neveu avait cessé de rire comme un dément, Vernon jeta Harry dans la baignoire et fit couler l'eau sur son frêle corps afin de retirer toute la saleté et la poussière de son corps. Pour la première fois depuis… très longtemps, Harry eut le droit d'utiliser de l'eau chaude. À la vue du corps de l'enfant, Vernon jura. Il avait oublié de le nourrir cette semaine, et dire que son client viendrait la semaine suivante. Il avait dit qu'il les aimait maigre, pas anorexique. Il n'aura pas le temps de faire grossir Harry d'ici là. Il lui donnerait au moins de l'énergie en le nourrissant convenablement.

L'homme souleva le gamin et le plaqua contre un mur. Il sortit ensuite un mètre et mesura Harry, puis le plaça sur la balance. Il retint un nouveau juron. Harry dépassait à peine le mètre et n'atteignait pas les vingt kilos. Autant dire qu'il était largement en-dessous de la moyenne, que ce soit pour la taille ou le poids. Tant pis, ce n'était qu'un détail, son client n'aura cas le faire grossir plus tard. Vernon prit un petit appareil photo qu'il avait posé sur l'étagère au-dessus du lavabo et prit cinq photographies de l'enfant, quatre où il apparaissait en entier sur chacun de ses profils et une où on ne voyait que son visage de face.

Vernon souleva ensuite l'enfant du sol et le plaça sous son bras. Il jeta Harry dans la deuxième chambre de son fils, vidée et rangée pour l'occasion, se précipita dans la cuisine et y prit divers aliments, allant des fruits à la charcuterie en passant par des sucreries, puis les lança sur le sol de la petite chambre.

« Je veux que d'ici huit jours tu sois en pleine forme. Pétunia te cherchera mercredi prochain pour que tu puisses te préparer et faire à manger. » Et sur ses mystérieuses paroles, Vernon claqua la porte et retourna dans le salon.

Harry contempla la chambre tout en entamant grignotant un carreau de chocolat, il comprenait mieux pourquoi son cousin en dévorait toute la journée. Lorsque ses yeux tombèrent sur une horloge accrocher sur un mur. Il apprit qu'il était dix-huit heures seize et le calendrier posé sur la table de nuit qu'il était mardi vingt mai 1987. Après quelques instants de réflexion, Harry vint à la conclusion qu'il avait vécu soixante-treize jours dans cette horrible cave. De plus, le comportement de son oncle était des plus étrange. Il allait se passer quelque chose dans peu de temps et il n'avait pas hâte d'y être.

Lorsque sa tante vint le chercher, Harry remercia sa magie d'accroître son énergie. Pétunia lui annonça que c'était son jour de chance puisque Vernon recevait des invités le soir même et que par conséquence, il devrait être présentable. Elle le traîna jusqu'à la salle de bain et jeta des vêtements propres à ses pieds.

- Tu as vingt minutes pour être impeccable. Ensuite tu commenceras le repas. Dudley et moi mangeons dehors. Puis, elle claqua la porte et laissa l'enfant seul.

Harry fut surpris d'avoir une nouvelle fois l'occasion de profiter d'une douche chaude. Il profita une bonne dizaine de minutes du jet d'eau coulant sur son corps aminci et ses cheveux gras. Sans couper l'arrivée d'eau, l'enfant s'étala du shampoing un peu partout sans oublier de bien frotter son crâne. Ce fut seulement après avoir au moins passé sa main une dizaine de fois dans ses cheveux qu'il réalisa que ces derniers avaient été rasés. Ne voulant pas s'attarder sur cela, l'enfant se rinça rapidement et enroula une serviette moelleuse autour de lui. Autant de gentilles attentions de la part des Dursley ne pouvaient signifier qu'une seule chose, un malheur était proche.

Une fois sécher, il prit le temps de se contempler quelques instants devant le miroir. Avant, il avait des cheveux incoiffable noir de jais, désormais, sa tignasse était entièrement tondue à seulement quelques millimètres de son crâne. Ses yeux hétérochromes ne reflétaient plus une seule émotion à part peut-être un peu de folie, cependant selon lui il avait bien plus le regard d'un cadavre que d'un fou. Son petit corps à la peau légèrement halée à force de travail à l'extérieur était redevenu d'une pâleur maladive à cause de son enfermement forcé. Sa peau était recouverte de cicatrice et d'ecchymoses.

Mais ce qu'il n'arrivait pas à lâcher des yeux étaient la partie droite de son visage barré par plusieurs cicatrices. Heureusement qu'il guérissait vite et que la peau avait le même état que s'il c'était écoulée quelques années depuis l'accident. Cependant Harry soupçonnait également que certaines d'entre elles étaient aussi dû à un ou deux coups de ceintures mal placés. En plus de celle déjà présente sur son front depuis plusieurs années, une nouvelle cicatrice barrait son œil à la verticale en son centre. Une autre commençait juste avant son oreille et formait un arc de cercle jusqu'à son menton tout en passant par ses lèvres. Et enfin, les deux dernières balafres coupaient le haut de la précédente en de courtes perpendiculaires.

Le garçon soupira avant d'enfiler son jolie costume vert bouteille qui était, pour une fois en bon état et à sa taille. C'est donc exactement dix minutes plus tard que Harry se présenta dans la cuisine et lut le papier que sa tante lui avait laisser. Ça sera donc des petits œufs cocotte au foie gras en entrée, du homard au champagne en plat principal et une Pavlova en dessert.

Mais le plus surprenant était les quantités d'ingrédients par plat, c'était des doses pour un humain normale, pas pour un Dursley ! Et surtout, il participerait à ce repas alors que son cousin et sa tante non. Son mauvais présentiment ne faisait que s'intensifier.

C'est donc à dix-neuf heures tapantes que son oncle se présenta devant lui accompagner d'un autre homme. Celui-ci était grand, le crâne rasé, portait un costard noir qui cachait quelques rondeurs et devait avoir dans la trentaine. Il se présenta en tant que Gambino Rosso.

Les deux hommes rigolèrent, discutèrent parfois affaire et d'autre fois de femmes, c'est donc dans l'incompréhension la plus totale de la raison de sa présence à cette table que le petit garçon déposa les desserts devant les adultes et entama rapidement le sein. Il n'avait pas l'habitude de manger à sa fin, alors Harry en profitait pour se remplir le ventre. Mais soudain, l'ambiance changea du tout au tout et les deux hommes prirent un air sérieux.

- Il me semble, Vernon que nous avons un contrat de quatre ans à signer. À peine sa phrase terminée que Rosso sortit un tas de feuille de son sac posé à ses pieds et les tendit à l'autre homme.

Vernon prit soin de lire chaque page et signa en bas de chacune d'entre elles. Lorsqu'il rendit les papiers signer à Gambino, un sourire sadique apparu sur les visages des deux adultes.

- D'après l'une de vos clauses, vous souhaiter tester la marchandise avant de partir. J'ai une chambre à l'étage qui sera parfaite pour vous. Garçon, va dans la chambre d'ami.

Et pendant que Harry sortit de table, celui-ci comprit. Il comprit la raison de sa présence, de celle de l'autre homme et de l'absence de Dudley et de Pétunia. Ce gros porc qui lui servait d'oncle venait de le vendre à quelqu'un. Il ne voulait pas savoir ce que signifiait tester la marchandise, bien qu'il en ait une petite idée.

Mais alors qu'il prenait la décision de s'enfuir par la porte d'entrée lorsqu'il passerait devant, son acheteur posa une main sur son épaule. C'était comme si l'homme avait lu dans ses pensées. Plus il se rapprochait de sa chambre, plus la peur lui tiraillait l'estomac. L'impression d'être arrivé à l'abattoir envahit son esprit lorsque l'adulte referma la porte derrière aux et ferma à clé. Cependant Harry savait comment les choses de dérouleront s'il montrait de la résistance. L'homme s'énerverait, se plaindrait à son oncle et se dernier le frapperait. Et si les coups d'un Vernon normal était déjà dur à supporter, ceux d'un Vernon en colère l'était bien plus.

Alors Harry attendit que l'homme s'asseye sur le lit pour se rapprocher de lui. Il se laissa tomber à genoux devant lui et alors qu'il tendait la main pour ouvrir sa braguette, il se fit brusquement attraper le bras par l'adulte qui lui ordonna d'arrêter cela et de s'assoir sur le lit sans bouger.

« Je ne te ferai rien Harry. Je ne vais pas t'acheter ou quoi que ce soit dans le genre. »

Harry ne put s'empêcher de frissonner d'effroi en songeant à la colère qu'allait piquer son oncle lorsqu'il apprendrait cela.

« Je suis de la police. Mon boulot c'est de capturer les méchants types comme ton oncle. Alors on va attendre ici quelques minutes le temps que mes collègues arrivent. On va prendre soin de toi Harry et t'emmener loin d'ici. On te trouvera une famille aimante et tu ne subiras plus jamais tout ça, d'accord ? » Le ton était posé et doux.

Pourtant Harry ne pouvait s'empêcher de se méfier. Il n'avait encore jamais rencontré d'adulte voulant lui apporter son aide, ce n'était pas normal, les monstres n'avaient pas le droit de revoir de la gentillesse. Puis il se souvint qu'il n'était pas un monstre mais un sorcier. Mais cela changeait-il réellement les choses ? Il savait qu'il y a longtemps, on brûlait les sorcières à cause de leurs étranges pouvoirs. Ne sachant pas comment gérer cette situation, Harry se contenta de hausser ses épaules. Il verrait bien comment la situation allait évoluer et il verrait que faire à ce moment-là.

L'adulte semblait mal à l'aise. Il ne travaillait pas longtemps dans ce service, faisait auparavant partie de brigade des stups. Mais après sept ans de service il avait souhaité changer d'air et il commençait à le regretter. Il n'avait pour l'instant que fait deux interventions dans le cadre de la prostitution infantile et il devait avouer qu'il était beaucoup plus simple de gérer un groupe de drogués qu'un enfant traumatisé. La dernière fois il s'agissait d'une petite fille qui s'était mise à hurler et à le frapper aves ses petits bras. Ce qu'il apprit par la suite fut que ses parents lui avaient fait un lavage de cerveau et appris que la police ou toute autre institution gouvernementale voudrait lui faire du mal. Mais cette fois-ci la réaction était tout autre, le garçon se contentant de sourire dans le vide. Le policier fut soudain sorti de se pensées par la voix rocailleuse de l'enfant.

« Est-ce que je reviendrai ici ?

- Non Harry. Ta tante et ton oncle seront jugés et envoyés en prison. Tu ne les reverras plus et on te trouvera une gentille famille pour s'occuper de toi. » tenta de le rassurer l'adulte.

« C'est quoi votre vrai nom ? Parce que vous n'avez pas une tête à vous appeler Gambino.

- Je m'appelle Jack, Jack Doxton. » rigole le policier, ne s'insurgeant pas du ton effronté qu'avait employé le gamin.

Soudain du vacarme se fit entendre au rez-de-chaussée et cinq minutes plus tard, une voix de femme se fit entendre dans le couloir.

« Jason ? Tu peux sortir, la situation est sous contrôle. »

Doxton fit signe à Harry de le suivre et ouvrit la porte de la chambre. Une fois dans le couloir, ils tombèrent sur une jolie brune qui leur demanda si tout allait bien. Puis Jack dut rejoindre ses collègues pour répondre à quelques-unes de leurs questions et éclaircirent quelques détails. La jeune femme fut laissée seule avec l'enfant et Harry compris rapidement que son rôle serait de prendre soin de lui jusqu'à ce qu'il soit confié aux services de l'enfance.

« Enchantée de te rencontrer. Moi c'est Penny, et toi ?

- Harry. » Ne prenant pas attention au ton froid de l'enfant, elle continua.

« C'est très joli comme prénom. Est-ce que tu veux récupérer quelque chose dans ta chambre Harry ?

- Ce n'est pas ma chambre. » annonça froidement le garçon. « J'avais des affaires dans le placard, mais je suppose que le chien de Dudley les a mangés.

- On peut aller vérifier si tu le veux. » proposa la jeune femme, un pincement au cœur faisant trembloter sa voix.

Ils descendirent les escaliers et Penny suivit calmement l'enfant. Elle écarquilla les yeux en réalisant qu'il se dirigeait vers le placard à balais sous l'escalier et fut d'autant plus horrifié en réalisant qu'était écrit à l'intérieur de la porte « La chambre d'Harry » au feutre vert. Puis elle posa ses yeux sur le contenu du petit rangement et réalisa qu'il y avait un peu partout des poils de chiens mélangé à des bouts de coussins et de couverture mâchonnée.

« Je m'en doutais. » marmonna l'enfant en posant son regard sur la couverture déchiquetée. Une expression de tristesse passa brièvement sur son visage avant de disparaître pour laisser à nouveau place à une expression de froideur.

« N'y a-t-il rien d'autre ? » proposa timidement Penny. « Si cette pièce est occupée par le chien de ton cousin, c'est que tu as une autre chambre maintenant. »

L'enfant leva sur elle des yeux horrifiés sur elle, il ne voulait plus jamais retourner dans cette horrible cave. Mais il devait le faire pour rechercher les photos qu'il y avait caché.

« Si tu ne veux pas y aller, je peux aller chercher ça pour toi ? » tenta-t-elle de le consoler.

Cependant l'effet ne fut pas celui escompté, au lieu de la remercier, l'enfant lui lança un regard méfiant. Jamais il ne laisserait une adulte toucher à ses affaires. De plus, les photos étant magiques, il ne pouvait pas prendre le risque qu'elle découvre sa monstruosité. Alors il lui demanda simplement si elle n'avait pas une lampe pour l'éclairer et quelque chose pour caller la porte afin qu'elle ne se referme pas. Il supposait que s'il pouvait voir à l'extérieur, alors ce ne serait pas aussi horrible.

Ne supportant pas d'entendre ses pas le suivre, Harry lui demanda de passer devant elle et ne lui tourna plus aucune fois le dos. Bien qu'elle ne le montrât pas, Penny fut peiner de découvrir encore un fois ce que pouvait faire des adultes irresponsables à un enfant innocent. Le petit garçon s'agenouilla et glissa sa main sous l'unique armoire de la pièce. Il vit du coin du regard Penny entrain de chercher l'interrupteur afin de lui fournir un peu plus de lumière.

« L'ampoule est cassée, ça ne sert à rien. » L'informa-t-il tout en fourrant les trois photos dans la poche arrière de son pantalon.

Harry sembla hésiter quelques instants avant de finalement ouvrir la porte du meuble et d'en récupérer trois boîtes. Il ouvrit la première et récupéra uniquement ce qui semblait être une lettre et quelques jetons en or. Peut-être était-ce un jeu qu'il avait eu le droit de conserver. Puis il ouvrit la seconde, fixa quelques instants son contenu avant de la refermer, ces photos là ne lui serait d'aucune utilité. Il pris en main la dernière boîte et plaça ses petites mains à l'intérieur tout en fermant brièvement ses yeux.

Ce que ne comprit pas la jeune femme, c'est qu'il usait de son don pour transformer les pages de couvertures des trois ouvrages afin que n'apparaisse plus des potions magiques ou des mots sorciers mais de simple livre de biologie et de mathématiques Moldues. Une fois tout cela fait, le garçon jeta dans la boîte la petite dizaine de pièce qu'il avait récupérer tantôt ainsi que la lettre. Il garda cependant les trois photographies sur lui.

Une fois cela fait, Harry se précipita dans les escaliers tout en bousculant Penny et s'arrêta uniquement lorsqu'il fut à nouveau au rez-de-chaussée. Il prit une grande bouffée d'air et fut finalement prit d'un fou rire. Il venait de réaliser qu'il était enfin libre. Il s'était débarrassé des Dursley, il n'aurait plus jamais mal.

Il ne se calma que lorsqu'il eût réalisé que tous les policiers le fixaient étrangement, comme s'il était fou. Mais il n'était pas fou. Non, il ne l'était pas.

xxxxxxxxxxx

CHAPITRE 2

Une nouvelle vie

Un an c'était écoulé depuis que les Dursley avaient été arrêtés. Peu de temps plus tard, Harry fut tout d'abord emmener dans un hôpital spécialisé dans le soin des enfants, aussi bien au niveau psychologique que physique. Les médecins lui firent avalés dans un premier temps ce qui lui parut être une centaine de cachets et de médicaments en tout genre par jour ainsi que des plats tous plus dégoutant les uns que les autres. Cependant de cela il en avait uniquement conscience à cause des plaintes des autres enfants. Pour lui, il s'agissait de la meilleure nourriture qu'il n'ait jamais goûté. Il se vit ainsi reprendre rapidement du poids.

Harry eut rapidement l'autorisation de sortir de son lit afin de faire un peu d'exercice et de muscler ses membres auparavant habitués à travailler toute la journée. Depuis qu'il avait été enfermé dans la cave de son oncle, il avait peu à peu perdu ses maigres muscles et devait donc tout reprendre depuis le début. Harry reçut également l'autorisation de se promener dans le jardin de l'hôpital à condition d'être en présence d'un adulte, il ne faudrait pas non plus qu'il s'échappe. Ainsi son teint passa rapidement de maladif à pâlot puis à légèrement bronzé, ce qui n'était pas plus mal selon lui.

Mais le plus amusant selon Harry était de se rendre tous les deux jours chez la psychologue, puis une fois par semaine. Au départ, il avait été impressionné par la femme au regard strict, mais il avait rapidement réalisé que celle-ci ne le blesserait jamais. Alors il avait décidé de s'amuser. Parfois il ne disait pas un mot de toute l'heure que durait généralement la séance ou alors il lui récitait un passage d'un livre qu'il avait lu la veille. C'est d'ailleurs de cette façon qu'il s'était rendu compte de sa capacité mémorielle bien supérieur à celle des autres enfants. Il pouvait ainsi retenir presque tout ce qu'il voyait ou lisait pendant plusieurs semaines voire mois s'il relisait plusieurs fois l'extrait.

Mais aujourd'hui il en avait marre de cela. Si au départ cela était amusant de voir la femme faire de son mieux pour garder son calme face à lui, ils étaient aujourd'hui arrivés à un stade où cela ne stimulait plus ni l'un, ni l'autre. Alors il s'assit en face de la dame et prit son courage à deux mains.

« Mrs Pi, je dois faire quoi pour qu'on me laisse partir d'ici ?

- Me parler et prouver que tu es assez mature pour pouvoir te trouver une famille. » Voyant que l'enfant ne savait pas qui dire, Michelle Pi continua. « Et si tu me racontais ta journée.

« Et bien, comme tous les jours je me suis réveillé à cinq heures. J'ai allumé la lumière et les gars ont râlé. Du coup je suis allé lire dans la salle de bain. Après j'ai prit mon petit déjeuner et je suis allé dehors avec Miss Garren et d'autres enfants mais je ne sais plus leur nom. J'ai bronzé. Après on est rentré pour manger le midi et j'ai fait du badminton avec d'autres enfants. J'ai gagné. J'ai pris une douche et je suis venu ici. Voilà.

- Pourquoi est-ce que tu te lèves aussi tôt Harry ? » Demanda la dame, voulant relancer la discussion.

« Un cauchemar, sur ma cicatrice.

- Tu veux m'en parler. » Le garçon sembla peser le pour et le contre avant de lui répondre.

« Si j't'en parle, est-ce que je partirai d'ici plus vite ?

- Je ne sais pas Harry. Je ne veux pas que tu te sentes forcé de me parler uniquement parce que tu veux partir. » Une nouvelle pose de l'enfant.

« Tante Pétunia me faisait faire le ménage, la cuisine et plein d'autres corvées. Mais j'aimais bien jardiner et faire à manger alors ça allait. Tous les matins, je me levais une demi-heure avant elle pour préparer le petit-déjeuner. Elle mangeait toujours beaucoup le matin, parce que personne ne la voyait, c'était un peu comme si devant oncle Vernon elle ne devait pas trop manger. Je lui préparais tous les matins dix petites tartines de confitures et un yaourt nature sucré. Après elle buvait un smoothie et terminait par son thé vert, elle le prenait toujours avec deux sucres et à la fin du repas. Alors je devais toujours le faire chauffer très fort pour qu'il soit à la bonne température lorsqu'elle le boirait. Elle prenait aussi toujours cinq minutes pour m'observer tous les matins à la recherche d'une bêtise que j'aurais fait. Mais ce matin-là elle ne m'a pas observé et a commencé par son thé. Elle s'est brûlée la langue. Et après elle s'est levée et m'a jeté son thé dessus. Je n'ai pas crié, mais ça faisait mal. Elle était en colère et elle m'a fracassé sa tasse sur la tête, j'ai eu du verre dans les yeux. »

L'enfant s'arrêta. La psychologue pensa que son histoire était terminée et voulut reprendre la parole pour lui changer les idées. Elle fut cependant coupée par la voix de l'enfant, toujours aussi froide et sans émotions. C'était comme s'il racontait une lointaine histoire qui ne le regardait en rien.

« Je n'ai pas crié. J'étais juste un peu étourdis, je crois que ça l'a mise encore plus en colère. Elle a allumé la gazinière et a mis mon bras dessus. » Comme pour prouver ses dires, il releva sa manche et Mrs Pi put en effet voir les traces d'une ancienne brûlure sur son avant-bras.

« Après elle m'a envoyé dans mon placard sous l'escalier en attendant que mon oncle vienne me punir. Il m'a frappé avec sa ceinture. Je préférais les punitions de mon oncle, au moins je savais ce qu'il allait faire. » nouvelle pause. « Pas longtemps après il m'a jeté dans la cave et ne m'en a sorti que deux mois après pour me vendre au policier. Il faisait tout le temps sombre, il n'y avait plus de lumière. »

Pi regarda son patient d'un air fier, mais aussi attristé par le passé qui se cachait derrière ses cicatrices. Le garçon parlait de tout cela comme si ça avait eu lieu plusieurs années auparavant, mais elle savait que tout cela devait encore être frais dans ses souvenirs. Ce genre de blessure ne se refermerait certainement même jamais. Elle félicita chaleureusement l'enfant et accepta de le libérer lorsque celui-ci lui demanda s'il pouvait sortir.

Cinq mois. Harry avait dû attendre encore cinq longs mois avant de pouvoir quitter ce centre stupide. Il avisa le couple qui se tenait devant lui et se dit qu'il n'aurait pas pu être plus différent de lui, la peau pâle, les cheveux roux et les yeux bleus. Tant pis, il s'en fichait de ça.

Au départ, il avait cru être heureux de pouvoir enfin avoir une maman et un papa rien que pour lui. Mais cela l'agaça rapidement. Lui qui n'avait jamais eu personne pour le coller toute la journée, à part peut-être son cousin pour pouvoir le martyriser, le voilà servit. Sa nouvelle Maman, Isabelle, ne faisait que le surprotéger et lui demandait constamment s'il allait bien. Tandis que Marc, l'homme de la famille, n'osait jamais l'approcher à moins d'un mètre sous peine de l'effrayer ou de le casser s'il venait à le toucher.

Bordel ! Il n'était pas une foutue poupée et Harry en eut rapidement mare. Il ne leur sourit plus, même si cela avait toujours été de fausse expression, les deux adultes avaient semblé heureux de le voir sourire auparavant. Il ne leur parla plus, il ne les regarda plus et finit par les ignorer tout simplement. Il s'ennuyait. Il voulait retourner au centre. Il voulait voir Mrs Pi.

Pendant ce temps, Isabelle et Marc devenait de plus en plus anxieux. Leur petit Harry changeait petit à petit pour devenir de plus en plus froid. Il ne savait plus quoi faire pour l'aider. Dès qu'il essayait de lui parler, l'enfant se détournait et se réfugiait dans sa chambre. On les avait prévenus qu'une période de transition pouvait mal se passer, le changement d'environnement étant souvent trop brusque pour qu'un enfant le supporte. Mais ils ne pensaient pas que ce serait aussi dur à surmonter.

Ils attendraient quelques jours et s'ins n'arrivaient pas à régler la situation seuls, ils feraient appel à la psychologue de l'enfant.

Soudain un bruit de fracas se fit entendre dans la cuisine. Les deux adultes se précipitèrent vers celle-ci et découvrirent avec horreur que Harry s'était planté un couteau dans la et s'était effondré sur le sol. Isabelle courra vers lui et l'emprisonna dans une étreinte puissante pendant que son mari appelait les secours. La femme sanglotait en tenant son fils tout contre elle tandis que Marc fixait l'enfant droit dans les yeux. Un frisson d'horreur lui parcouru la colonne vertébrale lorsqu'il décela une pointe de satisfaction et de sadisme dans le regard hétérochrome de l'enfant.

Lorsque Harry se réveilla, il était de retour dans son ancienne chambre d'hôpital. Ses nouveaux parents n'étaient pas là. Il sourit.

« Bonjour Harry. »

Il tourna la tête et découvrit avec surprise Mrs Pi qui lui souriait gentiment. Cependant il devinait dans son regard qu'elle voulait des réponses. Il soupira.

« Je veux plus de parents.

- Isabelle et Marc ne sont pas gentils avec toi ?

- Si et c'est ennuyeux ! » s'énerva l'enfant. « Ils font tout le temps la même chose, me demandent tout le temps si je vais bien et j'ai l'impression qu'ils pensent que je vais me casser dès qu'ils me touchent. J'aurai aimé avoir des parents comme ça quand j'étais petit. Mais maintenant je trouve juste qu'ils ont l'air de deux pots de colle. Ils ont besoin d'un enfant normal, pas un bizarre comme moi. Je veux rester ici.

- Harry tu n'es pas un anormal contrairement à ce que tu sembles penser. » Voyant que ce sujet ne mènerait à rien, elle poursuivit sur autre chose. « Si tu ne te plais pas dans cette famille Harry, on peut essayer de t'en trouver une autre. Une qui te correspondra plus et qui aura plus l'habitude de s'occuper d'enfants comme toi. »

Harry ne répondit pas. Il ne voulait d'une nouvelle famille, il voulait rester seul. Mais cela ne semblait pas être important pour ces foutus adultes qui étaient persuader de penser mieux que tout le monde. Voyant que Mrs Pi attendait une réponse, il se contenta de hocher de la tête.

Quelques heures plus tard, Isabelle et Marc le serrèrent pour la dernière fois dans leurs bras. Ils auraient aimé que ça se passe mieux avec cet enfant qui avait tant vécu. Harry, lui, songeait plutôt qu'il n'y avait aucune chance pour qu'une nouvelle famille veuille l'adopter, qui voudrait d'un balafré.

« Dis-moi Harry, es-tu satisfait de ta nouvelle famille ?

- Oui Mrs Pi » répondit sincèrement l'enfant.

La psychologue écarquilla les yeux. Cela faisait trois ans qu'il avait quitté sa première famille et c'était la première fois que Harry, maintenant âgé de dix ans, lui affirmait être satisfait de sa famille. Le petit garçon avait voyagé de famille d'accueil en famille d'accueil tout en passant par la case orphelinat pendant de courte période. Alors elle s'attendait à ce qu'une nouvelle fois, l'enfant lui énumère tous les défauts de ses nouveaux tuteurs. S'il avait répondu non, elle aurait certainement abandonné et l'aurait alors laissé en orphelinat comme il le souhaitait.

« Mrs Annie s'occupe bien de moi. Et Patrick est gentil, je suppose. » Pourtant quelque chose clochait, elle le sentait, mais la psy n'aurait su dire de quoi il s'agissait.

« Bonjour Jack Doxton ! » Sourit Harry lorsqu'il reconnut le policier qui l'avait sauvé quelques années auparavant devant sa porte. « Est-ce que je peux vous aider M'sieur. »

Jack n'eut aucun mal à reconnaître le petit garçon. Il n'oublierait jamais la touche de folie qui se dégageait de son regard, la même folie qui l'avait habité lorsqu'il avait éclaté de rire en quittant la cave des Dursley.

« Bonjour Harry. » Lui répondit-il en espérant ne pas faire transparaître son malaise face à ce gamin. Il en avait croisé quelques-uns maintenant, qu'ils soient violents, paniqués, apeurés ou même juste mornes, il n'avait jamais ressenti la même sensation désagréable face à un enfant. « Est-ce que tu pourrais me laisser entrer ? »

L'enfant rigola et le laissa entrer.

« Vous savez M'sieur, si je ne savais pas que vous êtes de la police je pourrais croire que vous êtes un pervers qui veut rentrer chez un enfant. »

Doxton déglutit, quel garçon étrange. Faire ce genre de blague alors qu'il avait failli être vendu à un réseau de pédophiles. Les deux garçons rejoignirent le salon où une femme devant dépasser de peu la cinquantaine buvait un thé.

« Harry, pourrait nous laisser seul un instant s'il te plaît. »

Harry hocha vigoureusement de la tête, toujours souriant. Il se doutait de la raison pour laquelle Jack était là. Quelques semaines plus tôt, Harry avait fait un peu de magie accidentelle devant sa nouvelle tutrice et dire que Annie ne fut pas enchantée était un euphémisme. Alors dès le lendemain matin, lorsque son mari parti travailler, Annie appela son école pour prévenir son institutrice qu'il était malade. L'enfant ne comprit pas tout de suite, mais la réponse fut évidente lorsque la femme empoigna la vieille canne qui trainait depuis des mois dans le vestibule. Harry retira son t-shirt par automatisme et les premiers coups ne tardèrent pas à s'abattre sur lui, Annie ne faisant que répéter en boucle qu'il fallait faire sortir le mal de son corps. Foutu chrétien.

Mais cela ne le dérangeait pas. Il avait enfin trouvé une famille normale. Une famille comme les Dursley.

Lorsqu'il monta les escaliers pour attendre dans sa chambre, il tomba nez-à-nez avec Patrick. Ce dernier se laissa tomber à genoux devant l'enfant et le serra dans ses bras. Il aurait dû le remarquer plus tôt, il avait été indigne de son rôle de tuteur. Il avait fallu qu'il tombe sur un bandage recouvert de sang jeté négligemment dans la poubelle de la salle de bain pour comprendre que son fils était blessé. Mais ce qui l'avait le plus répugné fut les dires de sa femme. Harry n'était pas le fils du mal, la sorcellerie n'existait pas.

Mais comme pour le démentir, Harry se détacha de lui et le fixa de son regard si particulier. Son œil droit étant aveugle, il ne reflétait plus aucune émotion ce qui ne faisait qu'accentuer celle de son œil gauche. Il était en colère, mais pourquoi ?

« Je suis un monstre. J'avais enfin trouvé une famille qui me voit comme je suis et il a fallu que tu gâches tout. » cracha-t-il d'un ton qu'un enfant de dix ans ne devrait pas employer. Et soudain, Patrick vit les cadres accrochés aux murs du couloir trembler en réponse aux émotions de l'enfant.

Sa femme avait raison, il était l'enfant du démon.

Harry était encore une fois de retour à l'orphelinat.

Mais cela n'avait pas d'importance, il rentrerait à Poudlard dans dix mois et alors il pourrait apprendre à utiliser sa magie.

Cependant, ce qu'il n'avait pas prévu fut d'utiliser sa magie accidentelle alors que des garçons l'avaient poussé dans les escaliers. Le petit garçon s'était retrouvé soudainement en bas des marches sans aucunes blessures. Depuis la rumeur selon laquelle Harry était un monstre s'était rependu comme une traînée de poudre dans tout l'orphelinat et les moqueries étaient devenues synonymes de routine.

Harry avait mal, mais il ne crierait pas, il ne leur ferait pas ce plaisir. Deux garçons étaient assis sur ses jambes tandis qu'un autre lui maintenait les bras fermement plaqués sur son matelas. Autour d'eux, une dizaine de garçon criait des insultes et Marius, un enfant de trois ans son aîné, les inscrivait dans la chaire de son dos avec un petit canif qu'il avait volé la veille à leur surveillant.

Soudain, tout cessa, Mr Hartmann était là. Les enfants se dépêchèrent de sauter par la fenêtre qui donnait sur les escaliers de secours. Le vieil homme soupira et fixa quelques instants l'enfant blessé, ne sachant ce qu'il devait faire. Il soupira une nouvelle fois et ordonna à Harry de le suivre jusqu'à l'infirmerie, une légère grimace échappa au surveillant en avisant les blessures qui s'ajoutaient désormais au plus anciennes sur le corps de l'enfant. Il aurait aimé pouvoir l'aider, mais l'enfant avait déjà eu trop de seconde chance en foyer d'accueil pour qu'une nouvelle famille puisse s'intéresser à lui. De plus, il savait très bien que s'il punissait les enfants qui s'en prenaient à lui à Harry, alors ces enfants ne feraient que devenir plus violents encore.

Severus Snape était contrarié. Le directeur connaissait très bien son planning de vacances et que celui-ci était entièrement consacré à la création de ses potions personnelles. Il lui fallait donc une concentration totale puisque la plupart de ses expérimentations étaient dangereuses et très sensible.

« Vous m'avez demandé Albus. »

Albus fixa quelques instants l'homme face à lui par-dessus ses lunettes en demi-lune. Visiblement satisfait par ce qu'il voyait, il annonça enfin la grande nouvelle.

« Le jeune Potter n'a pas répondu à sa lettre d'admission, j'aimerai que tu ailles chez lui pour lui en demander la raison.

- Sans vouloir vous manquer de respect, le règlement indique que les élèves doivent répondre avant le 31 juillet. Or nous sommes déjà le 2 août, je crains donc que si cet enfant n'a pas répondu c'est qu'il se croit au-dessus de tous et qu'il a voulu faire l'intéressant. Je pense que ne pas le contacter lui donnera une bonne leçon.

- Severus ! » Gronda le directeur, prouvant ainsi qu'il lui manquait effectivement de respect en discutant ses ordres. « J'aurai aimé envoyer Hagrid accomplir cette tâche mais il a attrapé un vilain rhume à force de trainé toutes les nuits dans la forêt Interdite. Et comme tu le sais Minerva et Pomona sont parties ensemble visiter l'Islande.

« Bien, Mr le Directeur, j'irai voir ce qu'il en est cette après-midi. » Accepta avec rancœur le professeur de potion.

Il attrapa du bout des doigts le morceau de parchemin que lui tendait le directeur avec l'adresse de l'enfant écrite dessus et s'en alla en claquant la porte derrière lui. Foutu Survivant, même pas encore à Poudlard et il lui gâchait déjà ses vacances.

L'homme descendit à pas rapides les nombreux escaliers qui le séparaient de ses appartements tout en marmonnant des insultes bien colorées à l'encontre de son directeur. Une fois dans sa chambre, il se dévêtit rapidement et enfila à la place de ses lourdes robes noires une chemise et un pantalon simple de la même couleur. Il n'aurait pas besoin de veste.

Severus remonta les nombreux escaliers qu'il venait de descendre et se pressa pour atteindre les limites des barrières anti-transplanages de l'école. Une fois assez loin, il lu l'adresse et se concentra sur celle-ci pendant quelques secondes. Il disparut dans un pop sonore. Severus réapparut dans une rue déserte à cette heure-ci de la journée. Il longea la route jusqu'à arriver devant le 4, Privet Drive. Une grimace de dégoût apparut sur son visage lorsqu'il remarqua qu'ici, toutes les maisons étaient les mêmes, c'était de si peu de goût. Il fixa quelques instants la porte de la maison avant de finalement prendre son courage à deux mains et d'avancer sur la petite allée de pierres. Il toqua. Une jeune femme d'une vingtaine d'années lui ouvrit. Etrange.

« Bonjour, que puis-je faire pour vous ?

- Je cherche Harry Potter. Un ami commun m'a dit qu'il habite ici. » La femme fronça ses sourcils.

« Votre ami a dû vous donner une mauvaise adresse. Cela fait quatre ans que j'habite ici et je n'ai jamais entendu parler d'un Harry. A moins qu'il s'agisse des anciens propriétaires ?

- Je vois… Dans ce cas je m'excuse pour le dérangement. » La femme lui souhaita une bonne journée et referma la porte.

Foutu Potter, il allait encore gâcher longtemps ses vacances ?

Il fallut plus d'une semaine à Albus pour retrouver la trace de Harry. Il avait d'abord voulu se rendre chez Arabella Figg, mais il apprit alors que cette dernière était malheureusement décédée quelques années plus tôt à cause d'une mauvaise chute dans l'escalier. Un cou du lapin est si vite arrivé. Il dut ensuite faire appel au voisin du garçon qui ne lui apprirent seulement que le petit avait été placé dans un hôpital non loin de là et que les Dursley avaient été arrêtés pour avoir participé à un trafic pédophile et pour maltraitance envers un mineur.

C'est donc de plus en plus inquiet que Dumbledore continua ses recherches. Si seulement il avait lu l'adresse sur l'enveloppe envoyé au jeune Harry, alors il n'aurait pas besoin de tant chercher. Albus dut donc faire le tour de plusieurs hôpitaux et faire usage de quelques sortilèges pour obtenir l'adresse exact du gamin. Son teint avait d'ailleurs pris une belle couleur cadavérique lorsqu'il comprit que l'enfant avait vécu dans un orphelinat une partie de sa vie. Cela lui rappelait de mauvais souvenir, un garçon du même âge et ce qu'il était devenu. Il secoua sa tête, il ne devait pas penser ainsi. Harry n'était pas Tom, ou en tout cas pas encore.

Le vieil homme soupira et Severus, alors assit en face de lui, pensa qu'à ce moment-là, le directeur faisait vraiment son âge.

« Severus, veux-tu bien m'accompagner. » Le ton était suppliant alors Snape accepta.

Les deux sorciers se rendirent devant l'orphelinat dès le lendemain matin. Contrairement à celui dans lequel Tom avait vécu, l'orphelinat Wool, celui-ci était d'une peinture blanche entretenue et un petit jardin prenait place au côté de l'allée menant à son entrée. Lorsqu'ils se présentèrent à l'accueil, un vieux monsieur souriant les accueillit et leur demanda la raison de leur visite.

« Bonjour Mr, nous sommes là pour rencontrer le jeune Harry Potter. Je suis Albus Dumbledore, le directeur de l'école Poudlard et voici l'un de mes professeurs, Mr Snape. » se présenta Albus tout en faisant un signe vers Severus. « Les parents du garçon l'ont inscrit à sa naissance dans notre école et nous souhaiterions obtenir sa réponse quant à notre proposition d'admission. Il devait nous répondre pour le 31 juillet. »

Une expression de surprise passa sur le visage du vieux concierge. « Oh, alors il ne mentait pas. » marmonna-t-il tout en leur faisant signe de le suivre.

Les trois hommes traversèrent quelques couloirs et montèrent deux escaliers jusqu'à arriver devant une large porte entrebâillée. Le guide l'ouvrit un peu plus et fit signe aux adultes de se diriger vers le dernier lit, puis il repartit en fermant la porte derrière lui cette fois-ci, certainement pour leur donner un peu d'intimité. Albus et Severus s'approchèrent doucement du lit où lisait un enfant, trop plongé dans sa lecture pour remarquer leur arrivé. Pour l'instant ils ne voyaient que son profil gauche et les deux hommes pensèrent qu'il était aussi beau que ses parents au même âge, bien qu'il ne leur ressemble pas vraiment.

Dumbledore toussota afin de faire savoir sa présence, mais le garçon ne releva pas les yeux. Peut-être qu'ils les avaient tout de même remarqués depuis leur arrivé. L'enfant termina sa phrase, prit un mouchoir en tissu qui était posé à ses côtés et s'en servit pour marquer la page. Il reposa le livre sur la table de chevet et finit par prendre la parole.

« Bonjour, Mr le directeur. Je suis désolée de ne pas avoir répondu à votre lettre, mais je n'ai pas de hibou et le votre s'est envolé avant que je ne puisse lui donner ma réponse.

- Ce n'est pas grave Harry, cela arrive de temps en temps. » Un soupir de soulagement échappa à l'enfant.

Severus commençait à s'agacer du comportement effronté de l'enfant. Tout d'abord il les ignorait puis leur tournait à moitié le dos pour leur parler. Quel petit insolent ! Albus dut sentir son énervement puisqu'il lui jeta un regard noir par-dessus son épaule et cela était encore plus effrayant que d'avoir un Voldemort en colère face à soi, selon Snape.

« Est-ce que tu as ta lettre mon garçon ? » Un violent frisson parcouru Harry, il détestait cette façon de l'appeler, la même que Vernon.

« Non Mr, je … je l'ai perdu. Mais je me souviens de tout ce qu'il y avait écrit dessus Mr. » Ajouta-t-il précipitamment.

Snape renifla méchamment derrière eux. Ce gamin était vraiment insolent, perdre sa lettre, mais quelle honte. Lui, il ne l'avait pas quitté jusqu'à sa rentrée scolaire et la relisait tous les soirs avant de se coucher. Le gamin était comme son père. Dumbledore lui affirma que ce n'était pas grave car comme il était le directeur, il avait lui aussi une copie des affaires de classe demandées aux premières années.

« Si tu le souhaites Harry, nous pouvons nous rendre dès maintenant sur le Chemin de Traverse.

- Chemin de Traverse ?

- C'est une rue sorcière où tu trouveras toutes tes affaires de classe.

- Je n'ai pas d'argent Mr. » marmonna l'enfant, prenant visiblement cela pour une faiblesse. Snape renifla une nouvelle fois d'un air condescendant, un Potter sans le sou, voilà une bonne blague.

Dumbledore ignora une nouvelle fois l'intervention de son collègue et préféra expliquer à l'enfant que ses parents lui avaient laissé de l'argent après leur mort et que cela se trouvait dans une banque appelée Gringotts. Harry écouta attentivement ce que lui racontait le vieil homme et absorba chacune des informations qu'il lui donnait. Lorsqu'enfin le vieil homme réitéra sa proposition, Harry accepta sans encombre et demanda aux adultes s'ils pouvaient l'attendre à l'extérieur le temps qu'il se vêtisse plus convenablement. En effet, le vieil uniforme de l'orphelinat n'était peut-être pas la meilleure tenue pour aller en ville.

Une fois les deux hommes partis, Harry se permit enfin de soupirer. Qu'il était dur de faire semblant d'être timide et effrayé par deux adultes. De plus les reniflements dédaigneux constants de l'homme aux cheveux noirs l'agaçaient de plus en plus. Harry soupire une nouvelle fois et finis par descendre de son lit. Il tira la malle rangée sous son lit et en sortie la chemise verte et le pantalon noir que Vernon lui avait offert quelques années plus tôt. Etrangement, l'ensemble avait suivit sa croissance, restant constamment à sa taille et sans s'abimé.

Lorsqu'il fut habillé, Harry fixa quelques instants sont reflets dans l'un des miroirs mis à la disposition des garçons. Une grimace déforma son visage lorsqu'il avisa les cicatrices qui barraient son visage. Alors il réouvra sa malle et en sortit un gilet à capuche. Ainsi s'il baissait constamment les yeux, alors les hommes ne verraient pas son visage. Il ne voulait pas encore que ce très cher Dumbledore voit le résultat de son abandon chez les Dursley. Il ne voulait pas non plus prendre le risque de lire de la peine, du regret ou de la pitié dans son regard.

Une fois prêt, Harry attrapa son sac de court qu'il vida sur le sol et poussa le tout sous son lit. Puis il rejoignit les deux adultes qui parlaient des commodités de sa scolarité avec le concierge et la directrice venue pour l'occasion. Les deux Moldus souhaitèrent une bonne journée aux trois sorciers et ceux-ci s'en allèrent rapidement.

Les deux adultes guidèrent l'enfant dans une ruelle et le professeur Snape empoigna le bras de Harry et les fit transplané. Le garçon trop surpris par l'action de l'homme n'eut pas le temps de se défaire de sa prise forte que déjà il était aspiré par le nombril dans une myriade de sensations toutes plus désagréable les unes que les autres. Lorsqu'enfin se pieds retouchèrent la terre ferme, il se dépêcha de tirer son bras à lui et de s'éloigner de l'adulte. Il ne manqua cependant pas le ricanement moqueur qui s'échappa de la bouche de l'homme, ce con osait se moquer de son malaise en plus !

Quelques secondes plus tard, Dumbledore arriva dans toute sa splendeur et Harry nota avec dégout que le vieillard avait troqué son costume violet pour une robe bleu nuit avec des petites étoiles et des lunes dansant dessus. Snape eut un hoquet d'effroi derrière lui, au moins s'entendaient-il pour dire que ce sorcier avait des goûts vestimentaires plutôt … immonde.

« Minerva vient de m'envoyer un Patronus pour me dire qu'une urgence m'attend à l'école, je vais devoir vous laisser. Tiens Harry, voici la clé de ton coffre à Gringotts. Passez une bonne journée les garçons ! » babilla joyeusement le directeur avant de disparaître aussi vite qu'il était apparu.

Severus jura pendant quelques longues minutes à propos de « vieux glucosé au citron » et d'« emmerdeur à la con » avant de se souvenir qu'il y avait un enfant à côté de lui et de se taire brusquement. Une fois son calme retrouvé, il fit signe à Harry de le suivre et ils sortirent de la ruelle pour rejoindre un vieux pub miteux. Décidément, Harry allait commencer à croire que les sorciers aimaient les endroits glauques.

L'adulte ne lui laissa pas le temps d'observer plus attentivement qu'il disparaissait déjà par la porte de derrière. Une fois dans le local à poubelles, Snape frappa sur quelques pierres du mur et celui-ci s'écarta pour laisser place à une allée remplie de magie et de couleur. Lorsqu'il se retrouva devant des boutiques vendant des balais magiques, des potions, des baguettes magiques et même des animaux étranges, Harry sut qu'il avait bien fait de supporter toutes ces années de souffrance, ça en valait la peine. L'adulte ne fit vraiment attention à l'enfant, au moins il aurait une bonne excuse pour rentrer chez lui s'il se perdait. Il n'aurait qu'à dire que l'enfant avait préféré faire ses achats seul plutôt qu'en sa compagnie. Il ne regarda derrière lui qu'au moment de franchir les portes de la banque, il constata alors avec déception que le sale mioche était toujours derrière lui, la tête toujours baissée.

Après un claquement sec de la langue pour encore une fois montré son agacement, Snape se dirigea vers un comptoir et y abandonna le gamin dans la file.

« Je vais chez l'apothicaire, c'est la boutique juste en face. Vous n'aurez qu'à me rejoindre lorsque vous aurez terminé, Mr Potter. » Puis il s'en alla, son pas pressé claquant sur le marbre de la banque.

Harry se contenta de hausser des épaules et de se tourner vers l'étrange créature qui attendait sa demande de ses yeux perçants.

« Bonjour, j'aimerai retirer de l'argent de mon coffre s'il vous plaît.

- Quel nom ?

- Harry Potter, Mr.

- Votre clé ? » Harry la lui tendit.

Le gobelin fixa la petite clé en or pendant quelques instants avant de la lui rendre et de lui désigner un gobelin à sa droite qui lui faisait signe de le suivre. Harry aima beaucoup la petite balade en chariot.

Une fois devant son coffre, Harry fut subjugué par la pile d'or entassée au centre de la pièce. Il demanda d'une voix chevrotante combien valait un gallion au gobelin qui l'avait accompagné et ce dernier lui répondit qu'une pièce d'or valait 5,12£ (8,08€). Il était millionnaire.

Soudain l'ébahissement laissa place à la colère. Il était millionnaire et pourtant, il avait vécu toute se vie dans la misère. D'abord dans un placard, puis une cave et enfin dans un orphelinat. Qu'avait-il bien pu faire pour mériter un tel traitement. Rien, il n'avait rien fait, Harry en était sûr. Tout ça parce que les adultes étaient tous stupides.

XXXXXXXXX

CHAPITRE 3

CHAPITRE 3

Une fois remit de ses émotions, un détail intrigua Aldébaran plus que les autres.

- Je ne leur ressemble pas.

- Merci de me le rappeler Monsieur Lestrange. Lorsqu'ils vous ont confié aux Potter, vos parents vous ont fait prendre une potion qui vous ferait ressembler à ceux-ci. Je vais chercher l'antidote dans un instant. En attendant j'aimerai que vous déposiez un peu de votre sang sur ce parchemin. Une fois l'opération effectuée, il continua. La totalité des biens appartenant aux Lestrange va bientôt s'afficher, que vous puissiez les utilisez ou nous.

Gripsec appela un autre Gobelin et lui parla dans une langue étrange que Aldébaran ne connaissait pas. Puis, les deux Gobelins sortirent du bureau. Pendant leur absence, Aldébaran put découvrir que la famille Lestrange était vraiment riche. Il possédait un total d'environ 3 393 000 000 Gallions (468 000 000 Euros). Mais le plus impressionnant restait la taille de la bibliothèque, plusieurs millier de livres étaient entreposés dans chaque propriétés et dans le coffre familial.

La famille Lestrange venait certainement de Russie puisque la famille possédait quatre manoirs dans ce pays, et six autres étaient répartis dans les pays l'avoisinant. Il semblerait aussi qu'il ai deux demeures pour ses futures vacances, une aux Caraïbes et l'autre en Polynésie française. Et tout naturellement deux derniers manoirs en Angleterre et en Écosse.

Pour le reste, il s'agissait surtout de bijoux, d'armes, d'artefacts et autres babioles. Au moment où Aldébaran finit sa lecture, Gripsec revint s'asseoir sur sa chaise et lui tendit une fiole contenant un liquide bleu pétrole. L'enfant ne posa pas de question et la but. Il sentit quelques changement s'opérer sur son corps. La totalité de son corps le faisait souffrir le martyr. Un gémissement sortit de sa bouche, et pourtant, il était loin d'être une chochotte.

Une fois tout revenu à la normale, le Gobelin fit apparaître un Miroir à côté du bureau. Aldébaran s'en approcha et il ne put s'empêcher d'être légèrement déçu.

- Vous garderez votre cicatrice au visage et si vous en avez d'autres également. La potion n'efface pas votre passé, mais elle fait juste comme si vous aviez vécu la même vie, mais avec les traits de vos deux parents.

En effet, Aldébaran avait garder la trace de cette brûlure ainsi que ses cheveux rasés. Mais cela ne le dérangea pas tellement car ainsi, il ressemblait à son père. Ses yeux étaient un mélange de ses deux parents, celui de droite était vert Avada, tel ceux de son père, avec quelques touches de gris orageux et celui de gauche était acier, comme ceux de sa mère, mais avec des paillettes vertes. Aldébaran avait récupéré le nez fin et la bouche pulpeuse de Bellatrix. De Rodolphus, il avait les traits anguleux et la mâchoire carré. Il avait également pris quelques centimètres et un peu de poids, il faisait désormais un mètre vingt-deux pour vingt kilogrammes. Apparemment, son entraînement et tout ce qu'il mangeait depuis un an et demi, n'affectait pas son ancien corps mais celui-ci semblait plus réceptif.

Il se préférait ainsi. Certes, il avait encore ses cicatrices horribles qu'il haïssait temps, mais au moins il ne ressemblait plus à ces traîtres de Potter.

- Mémoire? Demanda simplement l'enfant.

- Ceux qui vous ont déjà vu sauront que vous êtes la même personne que Harry Potter, mais sauront également que vous avez subit un changement. Quand aux souvenirs, vous apparaîtrez toujours sous votre ancienne apparence. Pour ce qui est des photos, signature et autres documents, qu'ils soient magiques où Moldus, il seront modifiés pour que vous apparaîtriez avec la bonne apparence.

Ça ne l'arrangerait pas, il va falloir qu'il sache porter un glamour sans qu'il soit repérable. Après quelques minutes de réflexion, Aldébaran décida de prendre un peu d'argent dans son coffre afin de faire des emplettes puis de revenir prendre quelques livres dans le coffre familial.

C'est donc dix minutes plus tard que le garçon se trouva dans une boutique de malles, valises et de sacs en tout genre. Le vendeur lui présenta la totalité de ses sacs à dos ainsi que leur fonctionnalité. Aldébaran se décida à prendre le plus cher. Certes, il coûtait mille quatre-vingt Gallions (environ 150€=), mais il possédait de nombreuses options comme celui de ne rien peser, de ne pas avoir de fond, d'être le seul à pouvoir l'ouvrir et d'autres petits détails.

Lorsque Aldébaran annonça sont choix, le vendeur le fixa d'un regard méfiant. Après tout, ce n'était pas banal de voir un enfant essayer de se camoufler pour que l'on ne reconnaisse pas son identité tout en étant habillé de vieux vêtements sales demander un objet de luxe. Le garçon tiqua de la langue et sortit l'argent nécessaire de la bourse que les gobelins lui avait confiés, prit le sac et s'en alla. Quel imbécile se vendeur!

Tout en se dirigeant vers une ruelle plus sombre, Aldébaran contempla la bague qui ornait son index droit, signe de domination, de puissance et qu'il saura diriger là où il le veut sa famille. Il était le seul à pouvoir voir le bijou, seules ceux à qui il donnera son autorisation pourra la contempler.

Aldébaran arriva finalement dans une allée parallèle au Chemin de Traverse, l'Allée des Embrumes. Il savait, toujours grâce à Jugson, que beaucoup de criminels plus ou moins dangereux traversaient cette allée. Ici, il pouvait se promener à visage découvert car très peu de personnes allaient dans le monde Moldu et aussi car si quelqu'un l'identifie, il s'en ficherait certainement. C'était presque comme une règle, tout ce qui se passe dans l'Allée reste dans l'Allée. Mais bon, il garda tout de même sa capuche sur son visage, sûrement par habitude.

C'est donc en toute quiétude qu'il se dirigea en premier vers une boutique de potions qui s'appelait "Apothicaire Bobbin". Là-bas, il se dirigea vers le vendeur et fit ses demandes les plus urgentes.

- Je dois changer d'apparence.

- Et puis-je savoir pourquoi? C'est pas une boutique pour faire joujou ici gamin! Cracha la femme qui se tenait derrière le comptoir. Aldébaran se crispa légèrement et pour montrez qu'il ne voulait pas faire "joujou", il abaissa sa capuche et fixa la dame froidement.

- Je crois que vous pouvez comprendre pourquoi je ne peux pas me promener tranquillement sur le Chemin de Traverse. Répondit ironiquement le gamin. De plus, mon visage est placardé dans les journaux Moldu. Ces deux arguments auront suffit à la convaincre puisque Melinda, selon son badge, passa en mode vendeuse.

- Sur une longue durée?

- Non, quelques heures.

- Dans ce cas, le Polynectar devrait peut-être t'intéresser. Vu que je brasse mes potions moi-même, l'effet devrait mettre durer environ dix heures, onze au maximum. Il te suffit de mettre un élément du corps de la personne à qui tu veux ressembler, comme un cheveux. Mais attention, tu ne peux pas te transformer en animal ou en créature.

Aldébaran réfléchit quelques secondes à la proposition, mais ce n'est pas exactement ce qu'il cherchait.

- Intéressant, je vais en prendre trois. Mais c'est plus quelque chose comme le glamour que je cherche.

- Pourquoi ne pas mettre de glamour alors?

Pourquoi est-ce que cette vendeuse était si curieuse, le garçon en avait mare de parler.

- J'aimerai bien mais les miens pue la magie.

- Et bien, celui qui te l'ont fait à du sécher les cours de métamorphose de septième année. Aldébaran prenant très mal la réflexion de la femme ne put s'empêcher de laisser un peu de sa magie le quitter et de répandre une atmosphère froide autour d'eux.

- Je ne suis pas encore allé à Poudlard, Madame. Cracha-t-il en appuyant bien sur le dernier mot avec dédain. Mais celle-ci ne sembla pas s'en formaliser puisqu'elle s'exclama.

- Tu- tu sais faire un glamour, à ton âge, incroyable! Fais-en un, je te dirais ce qui ne va pas. L'enfant ne rechigna pas, après tout, il mourrait d'envie de savoir enfin faire un vrai glamour.

Il plaça ses deux mains sur son visage et au bout de dix secondes les retira. Il ne possédait plus aucune trace de brûlure sur sa peau et ses yeux si uniques étaient devenus bleu clair, mais il ne possédait toujours pas de cheveux. Apparemment sa Magie n'était pas prête de lui les rendre avant un long moment.

La vendeuse face à lui le fixa stupéfaite.

- Il est parfait, indétectable, je n'ai rien à t'apprendre désolé. Ton glamour est aussi parfait que ceux réalisés par les Gobelins.

- Vous vous fichez de moi? Face à l'air ahuri de la femme, il reprit plus posément, vous voulez dire que vous ne ressentez pas la magie sur mon visage? Et comment ça les glamours Gobelins?

- Tu dois être un hypersensible, c'est la seule solution que je vois. Ne t'en fait pas, seul des sorciers très puissant comme Dumbledore ou Tu-sais-qui pourrait voir à travers ton déguisement, et tu n'es pas près de les croiser de ci tôt je pense. Et pour les Gobelins, les charmes les plus connues sont ceux entourant les bagues de Chef de Famille, personne ne peux se douter qu'ils en sont sauf si on voit leur bague ou que cette personne le dit à voix haute, tu connais?

- Vous voulez dire que vous ne voyez pas non plus de flou autour de mon index? Demanda Aldébaran en levant sa main droite devant la femme.

- Non, je devrais? À peine la phrase de la femme terminée que le garçon révéla la bague, Melinda méritait de la voir avec toutes les infos qu'elle lui avait donné. Tu es le Lord Lestrange?

- Héritier, je le deviendrais à mes quatorze ans. Voyant que la femme semblait vouloir continuer la discussion, il la coupa rapidement et lui demande ce qu'il lui devait. Il la paya en vitesse et s'enfuit de la boutique tout aussi rapidement.

Aldébaran se dirigea ensuite vers la boutique juste en face, il avait vu des livres en vitrine et voulait voir de quoi il parlait. Une fois dans le magasin, il ne prit même pas la peine de saluer le vendeur qu'il se jeta sur les bibliothèques remplies qui envahissaient toute la petite boutique.

Après une heure de recherche intensive, il décida de prendre six livres: deux sur le déroulement de la guerre contre Grindelwald qui n'avait que peu touchée la Grande-Bretagne mais qui était tout de même très célèbre, selon le livre, et l'autre sur la guerre contre Voldemort, du point de vue des Ténèbres. Les autres livres parlaient essentiellement de magie noire, comment s'initier, les lois qui l'entourent et les bases. Il se doutaient qu'il y aurait beaucoup de livres semblables dans son coffre, donc il n'en prit pas plus.

Aldébaran paya rapidement ses livres sous l'œil curieux du vendeur et quitta l'Allée des embrumes. Il ne lui restait plus qu'à acheté des livres dans une boutiques dîtes de la "Lumière", des vêtements et des provisions, puis il devra trouver une maison où vivre, même s'il avait déjà sa petite idée.

Le garçon se dirigea vers "Fleury & Bott", une librairie. Là-bas, il acheta donc deux livres sur les mêmes guerres, des livres sur les lois sorcières et les traditions de Sang-Pur, il avait vérifié que ce soit bien un Noble qui les avaient écrit et non un Né-Moldu ou un Sang-Mêlé qui se moquait des coutumes. Ensuite, il prit plusieurs livres sur les sorts qui aide au quotidiens ou d'autres livres qui l'intéressaient juste.