Titre : Balloon Animals Are Awesome
Auteur : DiscontentedWinter
Disclaimer : Rien ne m'appartient, je ne fais que la traduction!
Lien version originale : AO3 /works/2745563/chapters/6154634
Notes de la traductrice: Bon, j'ai un peu de retard par rapport à mon planning de base, mais bon, le dernier chapitre est enfin là. J'espère que la fin va vous plaire (et que l'histoire complète vous aura plu) ! Je reviens vite avec une nouvelle histoire (qui est une première pour moi en son genre, mais dont je parlerai plus en la postant). Bonne lecture et bon week-end au passage !
"Vous avez contacté la clinique animalière de Beacon Hills. Notre bureau est fermé pour le moment. Si vous avez une urgence, veuillez rester en ligne. Votre appel sera transféré."
Musique irritante. Greensleeves.
"Oh putain. Allez !" Stiles laissa Derek le traîner à l'intérieur de la maison. "Fermer la porte n'arrêtera pas la brume, tu sais, Derek !"
"Je sais, Stiles !"
Pourquoi était-ce toujours Greensleeves ? Greensleeves faisait penser à Stiles au camion de glaces, ce qui, d'accord, était mieux que de penser à une mort imminente, mais aussi inutilement cruel: Tu veux une glace, Stiles ? Dommage, car tu es sur le point d'être écorché, rôti et mangé à la place.
"Dr Alan Deaton à l'appareil."
"Doc ! C'est Stiles ! Derek et moi avons sérieusement besoin de votre aide en ce moment, genre immédiatement !" Était-ce la brume qu'il voyait s'infiltrer sous la porte ? Ou était-ce sa panique croissante qui lui faisait voir des choses ?
"Stiles ?" La voix de Deaton s'aiguisa. "Que se passe-t-il ?"
"Čudnovata ! C'est un Croate…"
"Je sais ce que c'est, Stiles."
Évidemment qu'il le savait, Jésus soit loué. "Comment pouvons-nous le tuer ?"
"Hmmmm. Il pourrait y avoir un rituel de bannissement. Je me souviens en avoir vu un quelque part."
"Oh mon Dieu. C'est ici. Maintenant. Maintenant !"
C'était définitivement de la brume. De fines vrilles se glissaient dans la maison. Sous la porte d'abord, puis à travers les trous béants où se trouvaient les fenêtres.
"Oh mon Dieu." Stiles ne pouvait pas respirer. Il ferma les yeux et agrippa le dos du t-shirt de Derek. "S'il vous plaît, Doc. S'il vous plaît."
"Avez-vous du sorbier ?"
"N-non."
"Avez-vous quelque chose ?"
"Non !"
Deaton émit une exclamation inquiète.
Derek faisait reculer Stiles sur le plancher. Stiles rouvrit les yeux. Son premier instinct était de monter les escaliers. Le premier étage n'était peut-être pas plus sûr que le rez-de-chaussée, mais cela leur ferait gagner du temps, n'est-ce pas ? Sauf que Derek ne le poussait pas vers les escaliers. Derek le poussait vers…
Stiles baissa les yeux vers le plancher.
Ils se tenaient à l'endroit exact où ils avaient enterré Peter Hale après que Derek lui ait arraché la gorge. Le souffle de Stiles se coinça dans sa gorge. Là où ils avaient enterré Peter Hale avec suffisamment de cendres de sorbier, de protections, de runes et d'aconit pour faire sombrer quel que soit l'équivalent surnaturel du Bismarck. Il rencontra le regard de Derek. Derek avait de putains de beaux yeux.
"Est-ce que ça va fonctionner ?" Murmura Stiles.
Derek ne répondit pas.
"Stiles ?" Demanda Deaton. "Qu'est-ce qui fonctionnera ?"
"Nous nous tenons, euh, nous nous tenons là où nous avons enterré Peter."
L'exclamation que laissa cette fois échapper Deaton était un peu moins inquiète. Mais seulement un peu. "Cela pourrait le retenir. Le Čudnovata se nourrira de votre peur. Ne le laissez pas faire. J'arrive dès que je peux !" Il mit fin à l'appel.
Stiles supposa qu'il ne voulait pas vraiment les entendre se faire écorcher vivants s'il se trompait sur les protections qui tiendraient le Čudnovata à distance.
"Deaton a dit—"
"J'ai entendu." Derek se retourna pour tenir Stiles, les mains sur ses hanches, leurs poitrines pressées l'une contre l'autre. "Mets aussi tes bras autour de moi. Quoi qu'il arrive, ne lâche pas."
"Qu-quoi ?" Mais c'était ridiculement facile de glisser ses bras autour de Derek, ses paumes glissant sur le t-shirt de Derek puis sur le denim de son jean. C'était facile d'accrocher ses doigts tremblants aux passants de ceinture de Derek.
"Ferme les yeux si tu veux."
Ah d'accord. Deaton avait dit de ne pas nourrir le Čudnovata, et si l'un d'eux allait lui offrir un gros repas juteux de putain de panique, alors évidemment ce serait Stiles. Il ferma les yeux et baissa la tête. Il posa son front contre l'épaule de Derek et tourna son visage vers sa gorge. Il sentait sa barbe contre sa joue.
"Derek, je ne veux pas mourir dans cette maison. Sans vouloir te vexer !"
"Tu ne vas pas mourir ici." Derek posa une main sur le bas du dos de Stiles. "Aussi, sans vouloir me vexer ? Vraiment ?"
"D'accord." Stiles prit une inspiration. Ça sentait Derek. "Je me suis mal exprimé. Je ne voulais pas dire que cet endroit est comme le cimetière secret des éléphants pour ta famille ou quoi que ce soit. Je veux dire, je sais qu'aucun d'entre eux n'était censé mourir ici. Et ce n'est pas comme si j'étais trop bien pour mourir là où ils sont morts ou quoi que ce soit… Putain. Je ne fais qu'empirer les choses, pas vrai ?"
"Mmmm." Derek lui frotta le dos. "Continue à parler si tu veux."
"Arrête d'être si gentil avec moi. Si tu es gentil avec moi, je sais que tu penses que nous allons mourir." Il garda les yeux fermés, mais il pouvait sentir Derek tourner sa tête d'un côté à l'autre. "C'est tout autour de nous, n'est-ce pas ?"
"Oui. Garde les yeux fermés."
Stiles ne pouvait pas respirer. "D-Derek !" Il y avait un poids qui pesait sur sa poitrine. Il allait être malade. Il ne pouvait pas respirer. "Derek, j'ai—j'ai des crises de panique."
"Chut. Tout va bien." Derek le serra plus fort.
Seules les personnes qui ne faisaient pas des crises de panique, disaient des conneries comme 'tout va bien'. Et Stiles engueulerait totalement Derek à propos d'être un abruti condescendant s'il pouvait seulement respirer en ce moment, putain. Des larmes chaudes lui piquaient les yeux, et ouais, maintenant il hyperventilait, et il avait besoin de foutre le camp d'ici, sauf que Derek ne le laisserait pas bouger, parce que la seule chose qui les gardait en vie en ce moment était de se tenir sur le putain de corps en décomposition de Peter Hale. La panique tirait sur la gorge de Stiles, et il sanglota dans le cou de Derek.
Puis il entendit des pas.
Il releva la tête et ouvrit les yeux avant de pouvoir s'en empêcher.
C'était une fille. Une adolescente. Jolie. Des yeux verts brillants.
Pendant un moment, Stiles fut plus intrigué que terrifié. Elle était si belle que son souffle se coinça dans sa gorge. Elle sourit, et Derek grogna doucement, le bruit grondant dans sa poitrine, vibrant contre Stiles, et ça semblait presque plus possessif que protecteur. S'ils étaient en boîte en ce moment et que Derek faisait ce bruit quand une fille souriait à Stiles, ça serait totalement sexy. Mais ce n'était pas une boîte de nuit, et ce n'était pas une fille, donc le grognement que fit Derek était vraiment bizarre.
Le Čudnovata tendit la main.
Sérieusement ? Stiles était peut-être un garçon hormonal de seize ans, mais il n'était pas complètement stupide. Il faudrait plus qu'un joli visage pour le faire sortir de la tombe de Peter Hale.
"Stiles," dit le Čudnovata. Son sourire s'agrandit, quelque chose comme de l'électricité fendilla dans l'air, et soudain la fille disparut et ce fut son père qui se tenait là. Son père. "Je ne te ferai pas de mal, fiston."
L'illusion était bonne. Assez bonne pour que Stiles souhaite que ce soit vrai, mais tous les souhaits du monde ne seraient pas suffisants pour lui faire oublier ce qui se tenait là, quel que soit le visage que ça portait.
C'était… inutile. Ces tours ne fonctionneraient pas sur Stiles. Et, sur les deux d'entre eux, le Čudnovata avait totalement choisi la mauvaise cible. Même si Stiles voulait y aller, Derek ne le laisserait jamais faire. Ça aurait dû choisir les faiblesses de Derek—c'est l'endroit parfait pour elles—au lieu de celles de Stiles. Alors pourquoi ça ne l'avait pas fait ?
Et pourquoi ça n'avait pas fini de faire rôtir le corps de sa première victime ?
Il y avait quelque chose qui clochait ici.
Stiles ferma à nouveau les yeux et prit une profonde inspiration.
C'était son cerveau. C'était son cerveau sous Adderall.
Ça n'avait pas été effrayé ou distrait avec sa première victime.
Qu'est-ce qui pourrait effrayer ou distraire un Čudnovata ? Ça avait laissé le corps là pour qu'il soit trouvé. Ce corps était un appât, alors qui est-ce que ça voulait attraper ?
La police ? Stiles ? Derek ?
Derek.
L'alpha de Beacon Hills. Stiles ne prétendait pas savoir comment cela fonctionnait, mais il ne pouvait que présumer que le Čudnovata se nourrissait pour se rendre plus puissant. Ça se nourrissait de peur, avait dit Deaton, mais ça se nourrissait également de chair. Et quelle quantité de pouvoir la chair d'un loup alpha contenait-elle ? Derek était probablement plein de mojo surnaturel.
L'électricité crépita à nouveau dans l'air.
"C'est toi," dit Stiles, ouvrant les yeux.
Derek fronça les sourcils.
"Ça te veut." Stiles retira une main des passants de la ceinture de Derek et tendit la main pour prendre en coupe sa joue. "Je ne sais pas… je ne sais pas pourquoi ça essaie de m'atteindre cependant, pourquoi ça l'aiderait à t'attendre."
Derek grogna à nouveau, et si Stiles n'avait pas si peur d'une mort imminente, il adorerait totalement ce son.
"Un truc de spark," dit-il. "C'est peut-être un truc de spark."
Si ça voulait le mojo surnaturel de Derek, peut-être que ça voulait aussi celui de Stiles. Deaton avait dit un jour qu'il était une spark, quoi que cela signifie. Peut-être qu'il ferait un délicieux petit apéritif au plat principal composé de loup-garou grillé au charbon de bois du Čudnovata.
"Ouais, une spark. Ça doit être ça non ?"
Les yeux de Derek brillèrent rouge. "Tais-toi, Stiles."
Le Čudnovata changea à nouveau.
La femme brune qui se déplaça autour d'eux était magnifique. Bien sûr qu'elle l'était. C'était la maman de Stiles.
"Oh." Seulement un petit bruit, mais ça cassa quelque chose en lui, quelque chose que Stiles ne savait pas que ça pouvait à nouveau être brisé. C'était sa maman. "Maman ?"
Les doigts de Derek s'enfoncèrent dans son dos. "Ferme les yeux, Stiles !"
Non. Il ne pouvait pas faire ça. Il savait que ce n'était pas réel, mais ça avait l'air réel et il était tellement fatigué des photos, des souvenirs qui s'estompaient quand il essayait de les serrer fermement. Juste pour une fois, il voulait ça. Il voulait la voir tourner la tête et sourire. Il voulait voir la façon dont elle bougeait et la façon dont ce mouvement déplaçait les mèches de ses cheveux ou ébouriffait sa jupe. Il voulait la revoir en vie.
"Ta mère est morte," dit Derek. "Elle n'est pas là."
Il le savait. Ce n'était pas juste. Pourquoi le Čudnovata ne tourmentait-il pas Derek ? Cette maison était l'endroit où étaient tous les fantômes de Derek. C'était là où Derek était le plus vulnérable. Pourquoi s'en prenait-il à lui à la place ?
Le rire de Čudnovata est plein de légèreté. "Je suis ici !"
"Elle n'est pas là," répéta Derek.
Il le savait. Ça lui brisait le cœur, mais il le savait.
"Nous ne bougerons pas," dit Stiles à la chose qui portait le visage de sa mère. Il pouvait sentir les doigts de Derek s'enfoncer dans son dos, et, merde, c'étaient des griffes maintenant qui le piquaient à travers son t-shirt. "Tu sais, ça va être la confrontation la plus ennuyeuse de l'histoire des confrontations, n'est-ce pas ? Parce que nous ne bougeons pas."
Ça ne pouvait pas l'atteindre. Pas comme ça. Pas même avec ce visage ou cette voix. Peu importe d'où ça avait déniché ses souvenirs—les souvenirs de sa mère, et de la façon dont elle parlait, bougeait, souriait—ce n'était pas elle, et ça ne pouvait pas savoir. Ça ne pouvait pas.
Ça ne pouvait pas savoir.
"Stiles," dit le Čudnovata, sa voix douce et gentille, un peu cassée avec ce qui pourrait être des larmes contenues. "Mon chéri. Pourquoi ?"
"Maman ?"
Son père n'était pas là.
La machine avait cessé de biper et son père n'était pas là.
"Maman ?"
Et soudain, la salle fut remplie d'infirmières et de médecins, et Stiles fut poussé à l'écart.
"Maman !"
Sauf que ce n'était pas sa mère qui était venue le chercher. Ça avait été la mère de Scott. Et même si Stiles était bien trop grand pour être porté, elle l'avait quand même fait et l'avait emmené dehors, et elle pleurait et faisait des bruits apaisants et lui disait que son père était en route et qu'il irait bien, sauf qu'il n'irait pas bien, et Stiles avait commencé à crier et à crier et à crier jusqu'à ce qu'il se fasse vomir.
Après ça, il n'avait pas parlé pendant longtemps.
Pas correctement.
Des jours. Des semaines. Des mois.
Et quand il avait finalement recommencé à parler, quand il avait découvert qu'il pouvait se distraire du silence avec des bavardages, il n'avait jamais dit la vérité à son père.
Il détestait rester assis là heure après heure à écouter cette machine.
Il voulait que sa mère se dépêche de mourir.
"Fais attention à ce que tu souhaites, mon chéri," dit le Čudnovata.
Des larmes chaudes coulaient sur les joues de Stiles. "Tais-toi."
"Oh mon chéri. Ne pleure pas. Tu devrais être content. Tu as eu ce que tu voulais, n'est-ce pas ?"
"Non."
"Mais c'est le cas, bébé. Tu voulais que je meure !"
"Tais-toi !"
Derek grogna à nouveau.
C'était ce que le silence faisait à Stiles. C'était ce qu'il avait entendu à partir du moment où le bip s'est arrêté. Tu as fait ça. Tu voulais ça. Tu as fait en sorte que ça arrive. Et il avait passé la moitié de sa vie à entendre ces mots dans sa tête, mais quand il les entendait de sa propre voix, ce n'était pas si terrible. Les entendre de sa voix déchira quelque chose en lui, une vieille blessure qui n'avait jamais correctement cicatrisé. Sa voix le transperça aussi proprement qu'un scalpel, tranchante et soudaine, et au moment où il sentit la piqûre, c'était déjà trop tard.
"Pourquoi mon chéri ? Pourquoi ?"
Stiles voulait mettre ses mains sur ses oreilles. Il voulait crier. Ce n'était pas sa mère, et ce n'était pas juste que ça sache exactement quoi dire pour lui faire du mal. "Tais-toi ! Derek, fais-la taire !"
Derek grogna à nouveau, le grondement sourd vibrant à travers eux deux. Il se crispa, ses muscles se déplaçant, et soudain Stiles comprit: c'était le piège, juste là. C'était ce que voulait le Čudnovata. Ça faisait du mal à Stiles parce qu'il était le maillon faible ici. Ça lui faisait mal parce que ça voulait rendre Derek suffisamment en colère pour qu'il attaque. Il voulait que Derek quitte la tombe de Peter.
"Derek !" La panique monta en lui. Il enroula sa main autour de la nuque de Derek. "C'est bon. Je ne le pensais pas. Je vais bien."
C'était le piège, et d'une certaine manière, Stiles était l'appât.
D'une manière ou d'une autre, le Čudnovata savait ce que Stiles venait juste de comprendre: que Derek Hale viendrait toujours en chargeant pour le sauver. Et peut-être que ça avait toujours été le cas, mais ce n'était peut-être pas seulement parce que Stiles était l'ami étrange de Scott et que Derek voulait que Scott fasse partie de sa meute. Peut-être que ce n'était pas seulement parce que Derek se trouvait toujours au bon endroit au bon moment, et que sauver Stiles était moins compliqué que d'avoir à expliquer plus tard pourquoi il ne l'avait pas fait. Peut-être que le fait que Derek soit toujours là signifiait plus que ce que Stiles avait jamais vraiment pensé. Peut-être que ça signifiait tout, même si Derek ne pouvait pas le dire.
"Oh,"dit Stiles. Il croisa le regard de Derek et le soutint. Derek avait de putain de beaux yeux. Stiles pouvait y voir des univers entiers. "Oh."
Rien—rien—ne le ferait lâcher Derek maintenant.
Et Derek le sauvait une fois de plus, juste en étant ici.
Juste en le tenant.
Deaton et Scott firent irruption dans la maison des Hale comme s'ils étaient des putains de héros de films d'action. Des héros de films d'action portant des blouses stériles et sentant l'urine de chiot, mais Stiles considéra quand même ça comme une victoire. Puis, il ferma les yeux alors qu'il se prenait en pleine tête plein de—était-ce de la poussière de craie ? Pourquoi diable serait-ce de la poussière de craie ?—quelque chose, et il tressaillit alors que le Čudnovata hurlait.
Le Čudnovata, sa mère, ils sonnaient de la même manière, sa respiration se bloqua et il essaya de s'éloigner—il savait que ce n'était pas vraiment elle, mais c'était instinctif—mais Derek ne le laissa pas bouger. Le Čudnovata hurla à nouveau, et Stiles se souvenait de ce son quand sa mère souffrait et qu'il ne pouvait rien faire d'autre que de s'asseoir là à l'écouter et à pleurer. Sa mère n'avait pas crié—elle avait dépassé le stade des cris—mais c'était exactement le même bruit que le cœur de Stiles faisait.
Il ouvrit les yeux et essaya de se détourner de Derek.
"Non," dit Derek, une main sur le dos de Stiles et l'autre prenant son visage en coupe. Son pouce caressa sa pommette, essuyant ses larmes. "Je te tiens, Stiles."
Et puis, quand tout fut fini, quand le Čudnovata disparut pour aller dieu sait où et Stiles fut laissé debout dans la maison des Hale couvert de poussière de craie, avec Derek Hale le tenant si proche qu'ils partageaient leurs souffles, ce fut soudainement assez bizarre.
Stiles voulait que Derek le laisse partir, mais en même temps, une partie de lui ne le voulait pas.
Mais il savait que plus Derek continuait de le tenir, et plus ça devenait bizarre.
"Stiles," dit enfin Scott, la voix hésitante. "Tu veux que je te ramène chez toi, mec ?"
C'est alors que Derek sembla se réveiller. Il fixa Stiles avec quelque chose comme de l'horreur dans le regard, et il le repoussa brusquement.
Ce fut tellement soudain que ce fut comme s'il avait également expulsé tout l'air des poumons de Stiles. Il fallut un moment à Stiles pour retrouver son équilibre, et plus longtemps encore pour qu'il retrouve son souffle.
"Ouais." Stiles regarda Derek, mais Derek s'était déjà détourné et était en train de monter les escaliers. "Ouais, Scott. S'il te plaît."
Stiles avait eu suffisamment d'expérience avec des incidents surnaturels mettant sa vie en danger pour savoir que cela ne résolvait jamais tout à fait comme dans les films. Il n'y avait pas de grand moment émotionnel où tout le monde se serrait dans les bras, ou criait ou même baisait pour évacuer tout ça. Enfin, peut-être que certains baisaient pour évacuer, mais Stiles n'avait jamais été invité à ce genre d'after-party. En gros, si manger des Cheetos et jouer à des jeux vidéo ne comptaient pas comme des premiers soins psychologiques, Stiles était à court d'options.
Il n'y avait pas de débordement d'émotion, pas de larmes, pas de baiser magique désespéré au moment du générique.
Il n'y avait que Stiles, entrant dans sa maison sombre et vide.
Alors.
Juste un autre moment où Derek Hale lui avait sauvé la vie, non ? En le câlinant, en gros. Et techniquement, supposa Stiles, c'était Deaton et Scott qui s'étaient débarrassés du Čudnovata. Mais c'était Derek qui avait gardé Stiles en vie assez longtemps pour qu'ils puissent y arriver.
Stiles ne pouvait pas dormir quand il se coucha cette nuit-là.
Il envoya un texto à Derek: Cette nuit-là quand on allait le faire, tu le voulais ou était-ce juste par pitié ?
Il attend une réponse pendant une heure avant de se souvenir que Derek avait perdu son téléphone.
Peut-être que c'était pour le mieux. Peut-être qu'il ne voulait pas vraiment savoir. Peut-être que ce qu'il avait ressenti aujourd'hui, ce qu'il était sûr d'avoir ressenti avant que Derek ne le repousse, n'était pas plus réel que le son du rire de sa mère.
Ce qu'il avait vu dans le regard de Derek, ce qu'il pensait avoir vu… il ne savait plus. Il n'y avait probablement rien entre eux, à part le vœu pieux de Stiles et le simple fait que Derek ne voulait pas qu'il meure ce soir.
Il prit un Xanax et finit par s'endormir.
Alors nique sa vie, et nique ce Xanax manifestement défectueux, car moins de trois heures après s'être endormi, il se réveilla à nouveau. Il était deux heures du matin et son père était toujours au travail parce qu'il cherchait un tueur psychopathe qui enlevait la peau de ses victimes, et il n'avait probablement pas dormi depuis des jours, et Stiles ne pouvait même pas lui rendre service et lui dire d'arrêter de chercher. Alors nique tout.
Surtout Derek.
Qu'il aille vraiment se faire foutre.
(Souhaita Stiles.)
Il alla sur Internet à la place, s'impliqua dans un débat à propos de Marvel versus DC, puis téléchargea un tas de musique qu'il n'aimait même pas mais qui restait totalement coincé dans sa tête.
Il descendit à trois heures du matin pour se faire un lait au chocolat. Tais-toi. Il pouvait avoir un lait au chocolat s'il le voulait. Le lait au chocolat n'était pas réservé aux enfants de maternelle. Puis il remonta à l'étage, fit le bilan de la musique qu'il venait de télécharger et se demanda à quoi il pensait.
Cependant, qui s'en souciait même ?
Personne, voilà qui.
Stiles pouvait boire du lait au chocolat et chanter des chansons pop au milieu de la nuit, non pas parce qu'il était triste et pathétique, mais parce que c'était un putain de boss.
Stiles se réveilla sur le ventre sur le canapé, vêtu de ses sous-vêtements et d'une moustache de lait au chocolat.
"Dis-moi que tu n'as pas dormi ici," dit son père.
"Je n'ai pas dormi ici," dit docilement Stiles.
Son père secoua la tête et repartit vers la cuisine.
Stiles se leva, s'étira, se gratta le ventre et le suivit. "En parlant de comportement de sommeil inapproprié, y a-t-il une chance que tu redeviennes diurne dans un proche avenir ? Ou évolue-tu en une sorte de chauve-souris ?"
John appuya sur le bouton de la machine à café. "Je vais dormir quelques heures maintenant, puis je retournerai au travail après le déjeuner."
Stiles passa devant lui et éteint la machine.
"Hé !"
"Pas de caféine pour toi. Je parie que tu as bu du café toute la nuit. Je vais te préparer un smoothie."
"Je veux un foutu café." Il n'y avait pas de combativité dans son ton cependant.
"Tu vas avoir un smoothie à la banane et aux épinards. Avec du lait écrémé."
"Merde." Son père s'assit à la table de la cuisine. "Et toi ? Tu n'étais pas debout toute la nuit à jouer à des jeux vidéo, n'est-ce pas ?"
Stiles fouilla dans le réfrigérateur à la recherche des épinards. "En fait, je ne l'étais pas. D'abord, je ne pouvais pas dormir alors je suis descendu, puis je suppose que je me suis endormi sur le canapé."
"Avons-nous besoin de parler au médecin de tes médicaments ?"
Stiles enfonça une poignée de feuilles d'épinards dans le blender, et ajouta une banane et du lait. Il aurait totalement mis de la carotte dedans aussi, s'il avait pensé même une seconde que son père le laisserait s'en tirer impunément. "Non. Non, papa, je suis…"
Et pour ce qui ressemblait à la première fois de sa vie, il ne savait pas comment finir une phrase. Il baissa les yeux sur sa main qui était sur le couvercle du mixeur et ses doigts tremblaient.
"Stiles ?"
Il voulait dire à son père qu'hier il avait revu le visage de sa mère, l'avait entendue rire, et avait entendu sa voix, et il voulait que ce soit une bonne chose. Il ne voulait pas dire à son père les choses qu'elle avait dites et qui l'avaient touché au vif. Les blessures qu'elle avait rouvertes.
"Stiles." La voix de son père était pleine d'inquiétude, et soudain, il était là, les mains sur les épaules de Stiles, et transforma ça en une étreinte qu'une partie de Stiles insistait sur le fait qu'il était trop vieux pour ça, mais c'était tellement agréable qu'il ne résista pas. "Hé. Qu'est ce qui t'arrive ?"
Stiles ne savait même pas comment répondre à cela.
"Est-ce à propos de ce garçon ?" demanda son père. "Parce que tu dis le mot, et je…"
Stiles renifla.
"Alors ce n'est pas à propos d'un garçon ?" Son père lui tapota le dos puis demanda prudemment: "Une fille ?"
Stiles souhaitait que sa vie soit un tel cliché d'adolescent pour que ses problèmes soient aussi simples.
Son père soupira, et pendant un long moment, ils restèrent là dans la cuisine, se tenant l'un l'autre.
"Elle te manque ?" Demanda finalement Stiles contre l'épaule de son père.
"Tous les jours, gamin." Son souffle trembla. "Chaque jour."
Stiles voulait lui dire, mais il ne pouvait pas.
Il voulait dire, "papa, je voulais qu'elle se dépêche de mourir" et il voulait que son père réponde, "Stiles, tu étais un enfant. Tu étais un enfant qui ne savait pas comment gérer la mort de ta mère. Ce n'était pas ta faute."
Mais il ne le fit pas.
Stiles décida que la culpabilité, comme l'amour non partagé, était plus facile à supporter seul. C'était déjà assez mauvais que cette culpabilité existe, mais il n'avait pas besoin de la partager avec son père. Stiles aimait son père. Il ne voulait rien faire qui puisse changer cela. Et ça n'arrivera pas, bien sûr que ça n'arrivera pas—c'était l'homme qui lui avait fait un discours à propos des abeilles et des abeilles, après tout—mais ça ne signifiait pas que Stiles pouvait faire taire cette petite voix insidieuse dans sa tête qui murmurait: mais ça pourrait.
Il ne pouvait pas risquer ça.
Il ne le ferait pas.
"Je vais bien," dit-il en se reculant et en se forçant un sourire. "Je suppose que j'ai fait des rêves bizarres sur maman ou quelque chose comme ça."
Le visage de son père était contracté d'inquiétude. "Tu es sûr, gamin ?"
"Ouais." Il se secoua. "Oui je vais bien."
Il mit en marche le blender pour mettre fin à la conversation.
Le déni était la meilleure chose qui soit.
"Est-ce que ça va ?" Lui demanda Scott cet après-midi à l'entraînement.
Avant que Stiles ne puisse même répondre, il trébucha sur la crosse qu'un crétin avait poussé entre ses chevilles.
"Tu es nul, Stilinski," dit Jackson, se dressant au-dessus de lui une fois qu'il fut tombé sur le sol.
Stiles attrapa le poignet de Scott avant que celui-ci ne se transforme.
"Tu sais quoi," dit-il en se hissant sur ses pieds. "Rien à foutre, je rentre à la maison."
Stiles ne dansait pas sur Ugly Heart quand cela arriva. Pas du tout. Parce qu'il n'était pas le genre de gars qui cherchait la validation de ses émotions adolescentes angoissées dans des chansons populaires. C'était juste une folle coïncidence que Derek soit un joli cover boy avec un cœur si mauvais. (Et c'était tellement dommage.)
Donc, il ne dansait pas sur Ugly Heart, et il ne hurlait pas les paroles à pleins poumons, et il ne fut pas totalement mortifié quand il se retourna pour trouver Derek Hale en train de grimper par sa fenêtre.
Eh bien, nique sa vie. Encore une fois.
Stiles laissa tomber son iPod sur le sol. "Et nous ne parlerons plus jamais de ça non plus."
Ça ne pouvait pas être l'ombre d'un sourire sur le joli visage de cover boy de Derek, n'est-ce pas ?
Stiles essaya de sourire lui aussi. Ça rata probablement. "Nous ajouterons ça à la liste."
"La liste ?" Derek s'appuya contre le mur et croisa ses bras sur sa poitrine.
"La liste des choses dont nous ne parlerons jamais," l'informa Stiles.
Derek haussa les sourcils. "Tel que ?"
"Nuh uh uh. Parce que nous ne parlons pas d'eux. Ça ne sert à rien d'avoir une liste de choses dont nous n'allons pas parler, si nous parlons ensuite de ce qui est sur la liste. Cette liste doit être le Fight Club des listes."
Derek hocha lentement la tête. "Mais peut-être que je devrais savoir ce qu'il y a sur la liste, juste pour ne pas évoquer accidentellement l'une des ces choses dans la conversation."
Stiles rit presque. "Depuis quand évoque-tu accidentellement quelque chose dans la conversation ? Depuis quand fais-tu la conversation ?"
Derek plissa les yeux. "N'est-ce pas ce que nous sommes en train de faire maintenant ?"
"Ça ressemble plus à du badinage," dit Stiles. "C'est la conversation que nous avons quand nous n'avons pas de réelle conversation."
Derek fit quelque chose de compliqué avec ses sourcils. "Stiles."
Stiles n'aimait pas la façon dont son cœur rata un battement quand Derek dit son nom. Il n'aimait pas non plus la façon dont Derek pouvait probablement l'entendre. "Quoi ?"
"Tu ne te tais jamais ?"
"Non. Non je ne le fais pas. À part quand je dors, je suppose." Stiles se pencha et ramassa son iPod. Joua avec les écouteurs. "Enfin, je n'en suis pas vraiment sûr. Il est fort possible que je parle dans mon sommeil. Je ne me suis jamais enregistré pour le savoir. Parce que ce serait soit bizarre et un peu effrayant, soit incroyablement ennuyant. Rien de bon ne pourrait en sortir de toute façon."
"Stiles."
Stiles déglutit. "Quoi ?"
"Que se passe-t-il quand tu es silencieux ?"
Ce n'était pas ce qu'il attendait que Derek dise. D'accord, il n'avait aucune idée de ce à quoi il s'attendait, mais il était presque sûr que ce n'était pas quelque chose comme ça.
"Non," dit-il, et il traversa la pièce pour se placer devant Derek. "Non."
"Non ?"
"Non !" Stiles le poussa. Ça eut exactement le même effet que de pousser un mur de briques. C'est-à-dire rien du tout. "Ce n'est pas comme ça que ça marche. Tu le fais mal !"
Derek attrapa ses poignets. "Qu'est-ce que je fais mal ?"
Stiles fixa les doigts de Derek, enroulés autour de ses poignets. Il ne devrait absolument pas trouver ça aussi sexy qu'il le faisait. À chaque seconde maintenant, il arborait une érection embarrassante.
Derek grogna quand il ne répondit pas.
Et oh, voilà son érection. Putain de génial.
Stiles se dégagea, absurdement reconnaissant que Derek laisse ça se produire. "Non, nous ne parlons pas des choses sur la liste. Et si nous le faisions, nous parlerions de toi et moi, d'accord, pas seulement de moi. Parce que c'est comme ça que ça marche. Je parlerai et tu écouterais, puis nous échangerons, et nous continuerons à le faire jusqu'à ce que tout soit réglé, d'accord ? C'est comme ça que ça marche."
"Comment quoi marche ?"
"Les gens, Derek. Les gens." Gémit Stiles. "Tu es putain d'impossible ! Tu fais ça tout le temps. Juste au moment où je pense que je t'ai compris, juste au moment où je pense que nous sommes sur la même longueur d'onde, soudainement tu recules et je ne pense même plus que nous sommes sur la même fréquence." Il leva une main pour prévenir l'objection de Derek. "C'était une métaphore. Fais avec."
Derek pressa ses lèvres ensemble et acquiesça brusquement.
"Merci." Stiles frotta son crâne rasé avec sa main. "Alors dis-moi, s'il te plaît, si apparemment nous n'allons pas le refouler, c'était quoi hier ?"
"Hier ?"
"Ouais, tu te rappelles, quand nous étions plus ou moins en train de nous frotter l'un contre l'autre sur la tombe de ton oncle."
Les sourcils de Derek se haussèrent.
"D'accord, alors que ce n'est peut-être pas exactement comme ça que tu t'en souviens. Moi non plus. Mais ce n'était pas exactement un câlin amical, n'est-ce pas ? Un câlin entre potes ? Parce que je ne pense pas que Scott m'ait jamais serré dans ses bras comme ça." Il soutint le regard de Derek et expira lentement. Haussements d'épaules. Il relâcha toute son attitude avec son souffle, et se sentit soudainement et douloureusement nu. "On, euh, on aurait dit quelque chose d'autre. C'était le cas ?"
Les yeux de Derek s'écarquillèrent légèrement. Il hocha la tête. "Oui."
Le cœur de Stiles rata un battement. "Oui ?"
"Oui."
Stiles pouvait à peine l'entendre à cause de l'afflux de sang dans son crâne. "Hum. D'accord." Son souffle se coupa. Il déglutit. "Non, en fait, pas d'accord. Tu vas devoir en dire un peu plus à ce sujet."
Derek plissa les yeux et déclara, à travers ses dents serrées, "j'ai des sentiments pour toi."
"Des sentiments enflammés ou des sentiments meurtriers ?" Parce qu'en ce moment, Stiles avait peur que ce soit les deuxièmes.
"Stiles." Derek avait l'air d'être sur le point d'avoir un anévrisme. "Ne me fais pas dire enflammé."
Un rire dont Stiles ne savait même pas qu'il était capable, monta du plus profond de lui. "Oh, doux Jésus. Tu. Viens. De. Le. Faire !"
"Tais-toi," dit Derek, mais c'était définitivement un sourire qui se dessinait au coin de sa bouche. Et puis il disparut à nouveau, et les sourcils de Derek se froncèrent. "La dernière fois… Je ne voulais pas dire… Je ne voulais pas que tu te sentes mal. Je me suis mal exprimé."
"Tu dis tout de travers," lui dit gentiment Stiles.
"Je sais."
"Mais ça va mieux maintenant," concéda Stiles. "Autre chose que tu veux me dire ?"
Derek haussa les sourcils. "Ouais, tu n'es pas nul. Tes coéquipiers sont juste des connards."
Stiles sourit.
"Et…" Derek hésita. "Et si ce que le Čudnovata a dit est vrai…"
"Ça l'est." Son estomac lui faisait mal. Il tendit la main, et, à moitié effrayé que Derek s'éloigne, toucha la main de Derek. Il effleura les articulations des Derek du bout de ses doigts et frissonna quand Derek tourna sa main pour que leurs doigts puissent s'entrelacer. "C'est vrai."
Stiles n'avait pas besoin de la validation de Derek ou quoi que ce soit. Son ego n'était pas si fragile. Mais ce fut plus un véritable soulagement quand Derek leva leurs mains jointes, puis baissa la tête et frotta ses lèvres contre les phalanges de Stiles.
Il ne dit rien, mais ça allait. Là, à ce moment-là, Stiles n'avait pas besoin de mots. Il ferma les yeux alors que le souffle de Derek réchauffait ses doigts. Il frissonna, puis gâcha le moment en reniflant.
"Je retire tout ce que j'ai dit sur la liste des choses dont nous ne parlons pas. Parce que quand nous parlons, mec, regarde ce qui se passe putain !"
Derek serra sa main.
"Mais aussi," dit Stiles, "si nous pouvions arrêter de parler et commencer à nous embrasser, ce serait absolument génial."
Derek grogna et le fit reculer contre le mur.
Et c'était génial.
Les mains de Derek étaient chaudes, presque aussi chaudes que sa bouche, et elles étaient partout à la fois. Pas d'une manière effrayante; Stiles était totalement d'accord avec ça. Chaque passage des mains de Derek sur les côtes de Stiles, sous son t-shirt, le bout de ses doigts suivant les crêtes et les creux de sa cage thoracique, le faisait se tortiller. La barbe de Derek grattait sa clavicule alors qu'il déposait une traînée de baisers chauds le long de la gorge de Stiles. Il suça la gorge de Stiles pendant un moment, et c'était sexy et un peu dangereux—sa jugulaire rencontrant le loup—mais c'était tellement incroyable que tout ce que Stiles pouvait faire était de gémir et d'essayer de ne pas frapper sa tête trop fort contre le mur. Parce que aïe.
"Derek. Derek !" Stiles l'attrapa par les cheveux, parce que aussi incroyable que ce soit d'avoir la bouche de Derek sur sa gorge, il avait besoin de la bouche de Derek sur la sienne. Maintenant. Immédiatement. "Ici. Ici."
Derek émit un son grave du plus profond de sa gorge et lécha une bande dans le cou de Stiles.
"Oh, putain."
Derek n'était pas fair-play. Non, il ne l'était pas.
Derek glissa ses mains sur le bas du dos de Stiles, puis encore plus bas, et soudain—Stiles n'était pas tout à fait sûr de savoir comment c'était arrivé mais ça avait probablement quelque chose à voir avec la force du loup-garou—il souleva Stiles, et parce que c'était la chose la plus évidente au monde, Stiles enroula ses jambes autour des hanches de Derek et essaya de créer une friction pour sa bite. Entre leurs deux bites, avec un peu de chance.
"Nuh uh." Derek lui sourit, montrant ses crocs. Il poussa à nouveau Stiles contre le mur, gardant une main sous ses fesses. Son autre main attrapa les poignets de Stiles et les poussa au-dessus de sa tête, et Stiles se retrouva soudainement impuissant. Et, si sa bite avait quelque chose à dire à ce sujet, il en était totalement heureux.
"Derek, allez !" Stiles avança son menton, sa bouche cherchant celle de Derek, et Derek céda enfin.
Son premier baiser. C'était beaucoup moins comédie romantique et beaucoup plus pornostatique que ce que Stiles avait imaginé, mais il ne se plaignait pas. Du tout. En fait, il se plaignait peut-être. Il émit un son embarrassant comme un gémissement, non pas parce qu'il n'aimait pas ce qui se passait ici, mais parce qu'il en voulait plus. Qu'importe ce que Derek putain de Hale vendrait, Stiles l'achèterait.
La bouche de Derek était chaude, la pression de ses lèvres était ferme. La sensation de sa langue, d'abord contre la ligne des lèvres de Stiles, puis l'ouvrant facilement, et se glissant dans sa bouche, était intense. Stiles se tortilla, gémit et s'embarrassa d'une million de façons différentes pendant qu'ils s'embrassaient, mais il s'en fichait. Peut-être que plus tard, il serait mortifié d'avoir été un tel puceau complètement maladroit—il pourrait aussi bien porter un néon clignotant le signalant—mais pour l'instant, il allait juste chevaucher cet étalon fou aussi loin que possible.
Pas que Derek soit un étalon fou.
Mais Stiles voulait absolument le chevaucher.
Il libéra sa bouche. "Tout ce temps, tu m'aimais bien ?"
"Oui." Le souffle de Derek était chaud contre son visage.
"Wow." Stiles souhaitait vraiment avoir ce journal My Little Pony après tout. Parce que juste à côté de la page intitulée 'les sentiments que j'ai pour Derek Hale', il devrait y avoir une page intitulée 'les sentiments que Derek Hale a enfin admis avoir pour moi'. Et peut-être, juste peut-être que Derek n'avait pas voulu être un complet connard tout ce temps après tout. Peut-être qu'il était juste vraiment mauvais pour communiquer avec autre chose que ses sourcils. "Vraiment?"
Derek poussa un grognement frustré. "Oui !"
"D'accord," dit Stiles, haletant. "Embrasse-moi encore, oui."
Parce que même s'il n'avait pas voulu l'être, Derek avait été un gros con, et Stiles ne lui donnait pas de laissez-passer pour ça, mais c'était certainement quelque chose qu'il pouvait mettre de côté pour l'instant et s'en occuper plus tard, quand ils se seraient débarrassés de leurs autres besoins pressants, comme l'érection de Stiles—et évidemment, celle de Derek aussi.
"Embrasse-moi encore, Derek et puis, je veux que tu me baises."
Eh bien, regardez-le prioriser comme un adulte.
Quinze minutes plus tard, ils étaient emmêlés sur le lit de Stiles, le t-shirt de Stiles était par terre, et si Derek ne retirait pas immédiatement le jean de Stiles, ça allait barder. Vraiment barder.
"Oh, putain de merde," grogna Stiles et ouvrit le bouton de son jean. "Ce n'est pas si dur !"
Derek s'immobilisa au-dessus de lui et sourit. "Es-tu sûr de ça ?"
Il mit sa main sur le jean de Stiles, juste au-dessus de sa bite. Et fit en quelque sorte passer quelques milliers de volts d'électricité à travers lui. Stiles se plia presque en deux sur le matelas.
"Derek !" Il s'écroula à nouveau, à bout de souffle. "Putain de merde ! Tu voudrais peut-être y aller doucement, je pense que je suis assez sensible ici."
Derek se pencha sur lui et mordilla sa lèvre inférieure. "Je veux te voir jouir."
"Oh." Le souffle de Stiles s'échappa de lui. "Dans ce cas, continue."
Derek frotta sa mâchoire contre la joue de Stiles, et la sensation de sa barbe était juste insensée. Sérieusement, Stiles n'avait aucune idée de pourquoi quelque chose comme ça devrait mettre le feu à tout son corps, mais ça ne servait à rien de le remettre en question. C'était apparemment une chose qui existait, comme la gravité. C'était incontournable.
"Oh mon dieu," gémit Stiles. Ça allait se terminer à une vitesse embarrassante. Comme s'il avait treize ans et qu'il venait de découvrir Redtube.
Derek ouvrit la braguette de Stiles, et ce minuscule frottement des dents en métal n'avait jamais semblé aussi prometteur. Stiles ne pourrait probablement plus jamais enlever son jean sans repenser à ce moment. Puis, soudain, son jean se retrouva autour de ses cuisses et—putain de merde—il en fut de même pour ses sous-vêtements Batman.
Derek se pencha soudainement. Il attrapa l'ourlet de son Henley et le passa par-dessus sa tête.
"Putain de merde," chuchota Stiles, émerveillé, parce que qui avait des abdos comme ça ? Ceux-ci ne devraient pas exister en dehors des fantasmes. Puis Derek détacha son propre jean et le cerveau de Stiles disjoncta.
Disparu.
Éclata comme une ampoule.
Rien que statique.
Il était en train de fixer la bite de Derek putain de Hale.
Doux. Jésus. Il la voulait. Il la voulait de toutes les manières imaginables. Pour la toucher, pour la goûter et pour la prendre jusqu'au bout en lui. Merde. Était-il prêt pour ça ? Il ne savait pas. Il ne voulait pas non plus trop y réfléchir, parce que maintenant semblait être le moment idéal pour garder son cerveau hors ligne et laisser son instinct faire le travail.
Il n'avait pas besoin qu'autre chose—comme s'inquiéter de combien cela pourrait faire mal, ou comment il n'avait aucune putain d'idée de ce qu'il faisait et que ce serait probablement terrible - se mette en travers du chemin.
"Stiles ?"
"Mmm ?" Oh, c'est vrai, contact visuel. Derek avait aussi des yeux.
Derek passa un doigt sous le menton de Stiles et releva son visage pour l'embrasser tendrement. "Es-tu sûr de vouloir faire ça ?"
"Oui. Putain, oui. Ou, oui, putain."
"As-tu du lubrifiant ?"
Il était un adolescent plein d'hormones qui s'occupait des courses de la maison. Bien sûr, il avait du lubrifiant. "Tiroir du haut. Des préservatifs aussi, si, euh, si nous en avons besoin."
"Je ne peux ni attraper ni transmettre d'IST, donc c'est à toi de décider."
"Je suis totalement pour ne pas utiliser de préservatifs." Stiles n'avait pas besoin que son père trouve un préservatif usagé dans les ordures. Non pas que son père fouillait dans les ordures à la recherche de telles choses, mais pourquoi prendre le risque ?
Derek se pencha pour ouvrir le tiroir de la table de chevet, tandis que Stiles se tortillait pour sortir entièrement de son jean. Puis Derek s'allongea à côté de lui, tenant le lubrifiant, et toute cette merde devint totalement réel. Une partie de Stiles préférerait que Derek ne soutienne pas son regard pendant que ses doigts descendaient vers le sud, parce que c'était un peu bizarre. Pourquoi les trucs comme la préparation ne pouvaient-ils pas se produire dans une sorte de brume magique, et ne pouvaient-ils pas passer directement des préliminaires à la baise sans aucune gêne entre les deux ? Il tressaillit lorsque les doigts plein de lubrifiant de Derek frôlèrent ses poils pubiens—aurait-il dû se raser ? S'épiler ?—puis contournèrent sa bite et ses couilles, et approchèrent infailliblement son trou. Stiles pouvait sentir son visage chauffer.
"Es-tu sûr ?"
Stiles hocha la tête. "Ouais."
La première pression du doigt de Derek en lui semblait bizarre. Genre assez bizarre pour que Stiles se demande si tout le porno qui ait jamais existé mentait ou, plus probablement, s'il y avait quelque chose qui n'allait pas chez lui. Ne serait-ce pas juste sa chance ? Il était excité par une forte brise, mais il était tellement défectueux qu'il s'avérait qu'il n'aimait pas le sexe. Il allait être condamné à se branler pour le reste de sa vie, ce qui, même si c'était génial, Stiles avait espéré que ça n'arriverait pas à la cheville du vrai truc.
Juste au moment où il se demandait comment il allait simuler un peu d'enthousiasme pour ça, Derek enfonça son doigt plus profondément, et le recroquevilla ou quelque chose du genre, et putaindebordeldemerde, ça devait être sa prostate. "Jésus !"
"Tu aimes ça ?"
"Non, j'ai juste choisi ce moment pour trouver la religion," marmonna Stiles, parce que putain, le visage suffisant stupidement sexy de Derek. Et Derek sourit vraiment. Un sourire authentique, et quand il se pencha pour presser sa bouche contre celle de Stiles, il laissa échapper un souffle qui pourrait presque être un rire. Et Stiles avait fait ça. Il embrassa Derek plus férocement, courageusement parce qu'il avait fait Derek Hale presque rire, et c'était un putain de superpouvoir. "Allez. Fais-moi plus de choses cochonnes."
Et cette fois-ci, c'était définitivement un rire, et Stiles sourit grandement en réponse. Pendant un moment, du moins, parce qu'ensuite Derek ajouta un deuxième doigt en lui et les choses devinrent complètement sérieuses. C'était bizarre. Du bon bizarre. Chaque pression des doigts de Derek allumait Stiles de l'intérieur, et il se tortilla. Avant qu'il ne s'en rende compte, il se balançait légèrement d'avant en arrière sur les doigts de Derek, et il n'arrivait pas à reprendre son souffle. Derek l'étirait, et ça faisait mal, mais c'était aussi la meilleure chose au monde.
Le sexe était complexe. Du bon complexe.
"Derek. Derek, Derek."
"D'accord." Derek retira ses doigts et Stiles grommela à leur perte. Puis les mains de Derek furent sur ses cuisses, remontant ses jambes et les ouvrant davantage pour que Derek ait la place de s'agenouiller entre elles.
"Oh merde." Quand il sentit le bout chaud et arrondi du sexe de Derek se presser contre son trou, Stiles eut un moment de panique. Derek l'apaisa en déposant une ligne de baisers sur sa gorge et sa mâchoire, jusqu'à ce que Stiles s'enfonce dans le matelas. Puis Derek s'enfonça et putaindemerde, il n'y avait plus de retour en arrière maintenant. La bite de Derek Hale était dans son cul. C'était historique. Ça changeait sa vie. Il devrait tweeter ça. Où avait-il laissé son téléphone ?
"Stiles." Derek plissa les yeux. "Concentre-toi."
Grillé.
Stiles le rapprocha de lui pour un baiser désordonné. "Tu as toute mon attention, sourwolf."
Et puis ce fut vraiment le cas, parce que la douleur s'intensifia un peu, et ça faisait vraiment mal, et Stiles prit une profonde inspiration.
"Ça va ?"
Stiles ne savait pas s'il voulait qu'il ressorte ou qu'il aille plus loin. "Juste, euh, vas-y doucement ?"
Derek s'arrêta, chaque minuscule mouvement vers l'avant était accompagné d'un baiser, d'une caresse ou d'un vague murmure réconfortant. Et lentement, vraiment lentement, la douleur perdit de son intensité, et se transforma en autre chose. C'était de l'envie. La bite de Stiles se durcit à nouveau, et soudainement, tout allait bien dans le monde, et ils étaient tombés dans un rythme que même le corps non coordonné de Stiles pouvait suivre, et c'était bon. Vraiment, vraiment bon. Il en voulait plus.
"Oh putain. Derek, putain."
Heureusement, Derek savait lire entre les lignes, car il accéléra le rythme. Et wow, l'endurance du loup-garou allait être amusante à explorer. Stiles passa une main entre leurs corps et enroula ses doigts autour de sa bite. Chaque poussée secouait sa prostate, secouait sa main et secouait sa bite. Il pourrait faire ça pendant des heures, sauf qu'il était déjà si foutrement proche.
Quand Derek grogna et lui mordit la gorge, il jouit.
Il jouit fortement, dans un désordre tremblant de membres agités et d'explosions de fluides corporels. Quand il se resserra autour de la bite de Derek, Derek jouit aussi, et putain de merde, c'était sa première fois et ils avaient joui tous les deux à peu près ensemble. Il était clairement un dieu du sexe. High five !
"High five," marmonna-t-il, et il essaya de lever une main molle.
Derek grogna doucement contre sa gorge avant de sortir de lui et rouler sur le côté.
Ils restèrent couchés là, les membres encore enchevêtrés, et Stiles essaya de se rappeler comment respirer. Puis il essaya de se rappeler comment ne pas paniquer. Parce qu'il venait de coucher avec Derek putain de Hale.
"Stiles." Derek frotta sa poitrine. "Je peux t'entendre paniquer."
"En fait, c'est une pré-panique," lui dit Stiles. "Quand ce sera le vrai truc, tu le sauras."
Derek se releva sur un coude et lui lança un regard noir. "Arrête ça."
"Excusez-moi ?"
"Arrête ça." Le regard de Derek s'assombrit. "Tu n'es pas autorisé à paniquer à ce sujet."
"Oh, et tu vas en quelque sorte l'arrêter, n'est-ce pas ? Avec ton aigreur effrayante de sourwolf ?"
Derek souffla. "Oui."
C'était la chose la plus ridicule que Stiles ait jamais entendue.
Il rigola si fort qu'il oublia complètement de paniquer.
Ils ne parlèrent pas.
Pas exactement. Mais après que Derek se soit habillé, il embrassa Stiles si lentement qu'il fondit presque, puis lui dit qu'il le verrait demain.
Alors ils ne parlèrent pas. Mais cela n'avait pas d'importance.
Parfois, ils n'avaient pas besoin de parler.
Il s'avéra que le silence n'était pas toujours aussi effrayant que le pensait Stiles.
À l'école le lendemain, Scott lui jeta un regard étrange en classe, suivi d'une lente inspiration, et puis il disparut. Il revint avant le déjeuner, et offrit à Stiles un sourire embarrassé et un animal en ballon. Ça pourrait être une girafe. Ou un caniche. Stiles n'était pas vraiment sûr.
"Un animal ballon, vraiment ?" Stiles ne put s'empêcher de sourire. "Merci Scotty."
Scott lui donna l'étreinte la plus serrée de toute l'humanité, puis ruina le tout en disant: "je pense toujours que c'est une sorte de connard."
Stiles lui frappa la tête avec sa girafe-caniche. "Hé, c'est mon en-quelque-sorte-petit-ami dont tu parles."
Scott sourit. "Et comment comptes-tu annoncer à ton père que ton en-quelque-sorte-petit-ami est un ancien meurtrier présumé dans la vingtaine ?"
Nique Scott.
Et nique sa vie.
Stiles supposa qu'il avait besoin d'un peu de temps pour s'adapter à tout ça avant même de penser à l'annoncer à son père. Probablement dans une dizaine d'années. Ouais, une décennie, ça devrait le faire.
Il fallut encore une semaine à Derek pour acheter un nouveau téléphone.
Derek était dans la chambre de Stiles, dans le lit de Stiles, quand il l'alluma et que tous ses anciens SMS commencèrent à arriver.
Stiles entendit le moment où Derek laissa échapper un son entre la douleur et la surprise, et il se rappela, le visage brûlant, du SMS qu'il avait envoyé la nuit où Derek l'avait sauvé du Čudnovata: Cette nuit-là quand on allait le faire, tu le voulais ou était-ce juste par pitié ?
Son propre téléphone vibra. Son cœur s'emballa alors qu'il baissa les yeux vers l'écran de son téléphone.
Tu es la meilleure chose de ma vie.
Stiles n'avait absolument pas la gorge nouée. Il leva les yeux et sourit à Derek, et Derek lui sourit en retour, puis Stiles grimpa sur ses genoux, enroulant ses bras autour de sa nuque et l'embrassa.
Il était tellement heureux qu'il pourrait…
Non. Il ne pleurerait pas.
Mais il devrait peut-être investir dans ce journal My Little Pony après tout, parce qu'il s'avérait qu'il avait beaucoup de sentiments en ce moment et peut-être, juste peut-être, qu'ils valaient la peine d'être notés.
"Tu n'es pas si mal toi-même, Derek putain de Hale," dit-il, et Derek sourit, rit et enfouit son visage dans le cou de Stiles.
