Yo !

Et le thème pour cet OS était Chien.

Je préviens Spoiler saison 8, c'est du post-canon !

J'ai toujours pas fini cette saison, mais j'ai vu plusieurs fois qu'après la mort d'Allura Lance s'isole dans une ferme, donc soit c'est un headcanon courant soit c'est canon. En tout cas je pars de ça.

Bonne lecture !

Pose les valises, y a du lait au frigo.

« J'ai pas la place pour des chiens chez moi. Alors j'installe mon labo ici. »

Pidge débarque comme si de rien, après un an. Un an que Lance ne répond plus aux appels, un an qu'il se terre ici, il a choisi sa solitude, il pensait que Pidge, entre tous, pourrait comprendre. Qu'il a besoin d'être seul.

Mais iel débarque avec trois chiots dans son camion, et une quantité d'équipement informatique que Lance n'a vu qu'à la Garrison.

« Y aura pas assez d'électricité pour alimenter tout ça. »

C'est la seule chose à laquelle il pense pour lea faire partir. Travailler depuis ici, c'est pas possible. C'est aussi pour ça qu'il aime.

Rien ne lui rappelle le passé. C'est de la terre à travailler à la force de ses bras, c'est du ménage à faire, c'est concret et il est le seul à dépendre de lui. Comme unique souvenir, il a pris Kaetelnecker avec lui. Elle donne encore du lait, et Lance lui parle tous les jours. Il espère qu'elle ne se sent pas trop seule.

Pidge hausse les sourcils, avec son sourire un peu démoniaque de cellui qui a un coup d'avance sur les autres. Iel sort un cristal de sa poche, de la taille d'un poing fermé. Et Lance soupire.

« Y a pas de réseau non plus.

— J'ai prévu d'installer une antenne.

— Tu peux pas juste débarquer comme ça et faire ce que tu veux chez moi ! »

Les épaules de Pidge se tendent. Lance n'a jamais été du genre à crier, à part sur Keith. Beaucoup de choses ont changé. Pidge soupire, s'approche des chiots et les descend du camion un à un. Ils sont minuscules.

« Lance, on t'a laissé un an. Si tu veux vraiment pas, tu peux me virer, physiquement. Mais je peux plus te regarder sombrer, et je te jure que je lâcherai rien avant d'avoir trouvé un moyen de t'aider.

— Et si je veux pas d'aide ?

— Bah. »

Pidge hausse les épaules. Sourit. C'est un vrai sourire, et à sa manière de bouger les épaules, Lance sait ce qui vient. Des bras autour de sa taille, une tête sur sa poitrine. C'est brûlant, ça fait tellement longtemps qu'il n'a pas touché quelqu'un. Pidge le serre plus fort que nécessaire, ça lui rappelle les étreintes après les batailles, le besoin de s'assurer que les autres sont encore en vie, se tenir jusqu'à se faire mal pour pouvoir se détendre. Si ça fait mal, c'est qu'on vit.

« Je m'en fous, de ce que tu veux. Je suis pas capable d'attendre que tu veuilles aller bien.

— C'est … très égoïste et très honnête. »

Et il sourit. Les chiots piaillent, et Pidge relâche son étreinte pour les prendre dans ses bras. Les trois en même temps. Iel a gardé sa forme de paladin, on dirait.

« Mes deux plus belles qualités. Mec, j'ai traversé l'univers et abandonné ma mère pour retrouver mon frère et mon père. Si tu crois que tu peux te débarrasser de moi facilement, tu te fourres le doigt dans l'œil jusqu'au coude. »

Et Lance voit dans ses yeux la détermination, implacable, made in Pidge, qui lea pousse toujours plus loin que ce qu'on peut attendre d'ellui. Vers l'impossible. Si quelque chose peut le sauver, c'est peut-être ce regard. La détermination et la tendresse.

Alors il l'aide à s'installer une chambre, avec un espace pour les chiots. Deux filles et un garçon, Lulla, Lilo et Lotor. Pidge aime beaucoup dire Lotor a glissé sur sa pisse et l'a léchée.

Ils sont minuscules, parce qu'ils sont très jeunes. Un mois à peine, le trajet a été difficile.

« C'est un peu ma faute, Pidge dit, et ses yeux sont voilés. Quand on a su que Bae Bae était enceinte, il était encore assez tôt pour la faire avorter. Elle est morte en couches.

— Je suis désolé. »

Pidge inspire, expire. Iel passe la main sur le crâne de Lulla. Sous ses yeux, des marques bleues rappellent le pelage de son père.

« Elle avait presque six ans, mais … C'est bête, j'avais l'impression qu'elle voulait les garder ? Chez le vétérinaire, elle grognait quand on touchait son ventre en parlant d'avortement. Je projette peut-être. Mais elle s'est sacrifiée pour qu'ils puissent naître.

— Il y en a d'autres ?

— Quatre. On en a perdu un sur les huit, le vétérinaire dit que c'est un bon ratio, surtout pour une portée aussi … spéciale. Ma mère et mon frère les gardent pour l'instant. Quand ils seront plus âgés, Kosmo et Keith en emmèneront un avec eux dans l'espace. Shiro et Curtis sont tombés amoureux de Lumen, et Hunk vient les voir tous les jours. Il dit qu'il n'aurait pas le temps, mais je suis sûr qu'il en prendra au moins un. »

Les yeux de Pidge sont vifs. Lance avait oublié à quel point ils pouvaient changer vite. Passer de la détermination à la colère, de la colère à la tendresse, de la tendresse aux larmes. Pidge pleure, et ça déclenche quelque chose chez Lance. Il avait oublié que ça faisait du bien. Il passe un bras autour de ses épaules.

Il l'a fait mille fois, pendant les nuits sans sommeil dans le Château des Lions, quand Varadero lui manquait trop et qu'iel désespérait de retrouver sa famille. C'est familier, c'est nostalgique, mais Lance se surprend à être là. Maintenant. Comme s'il découvrait le présent pour la première fois. Il regarde les chiots, leurs visages sont flous à cause des larmes.

« Bae Bae a laissé un merveilleux héritage, il dit, et il pense à eux.

— Je sais. Est-ce que c'est horrible, si je ne regrette pas ? »

Ils se tiennent serrés. Est-ce que c'est horrible ? Est-ce qu'ils ont le droit, d'avoir envie de vivre ?

.

.

.

C'était supposé être juste fluff, mais c'est peut-être un peu triste ?

Well.

Je vais retourner écouter A Little Bit of Earth en rêvant de Plance fluffy.

A plus !