2 : Affection et amertume.
Un mois plus tard
-Non Léo, tu t'es trompé dans ton calcul. Signala Regina assise au comptoir, près de l'enfant qui faisait ses devoirs.
Emma était devant, préparant le repas du soir, elle s'était lancée dans un chili et avait presque fini, tout chauffait, et elle s'apprêtait à préparer le assiettes d'ici quelques minutes. Mais pour le moment elle profitait de voir sa douce petite amie aider son adorable fils avec ses exercices de mathématiques à faire pour le lendemain, pendant qu'elles deux buvaient un verre de vin et que tout les trois grignotaient des cacahuètes.
-Mais Gina, je comprends rien. Marmonna l'enfant.
-Ne dit pas ça Léo, tu as bien réussi avant, là tu as juste fait une erreur de deux dans ta soustraction. Expliqua la brune. Regarde, si tu as huit cacahuètes. Commença-t-elle en en présentant huit devant lui. Et que tu en enlèves trois, tu te retrouves avec combien?
Léonard compta les dernières en les pointant du doigt.
-Cinq. Affirma le brun en les prenant pour les enfourner dans sa bouche.
-Parfait. Sourit Regina. Tu as tout compris, continue, et on voit si tu as bon ensuite. Proposa-t-elle.
Léonard se concentra alors sur sa feuille, pendant que la brune prenait une gorgée de vin. Son regard s'arrêta alors sur la femme qui souriait face à elle, et lui rendit un doux sourire, tout en lui lançant un regard interrogateur, se demandant pourquoi elle les regardait avec autant de tendresse et d'amour dans les yeux.
-Vous êtes beaux comme ça, ensemble. C'est tout. Murmura Emma.
-Je t'aime. Sourit Regina.
-Chuut. J'arrive pas à calculer quand vous parlez. Grogna Léonard à côté.
La brune gloussa doucement et caressa la tête brune de l'enfant près d'elle tout en regardant la page. Le téléphone de la blonde sonna à cet instant, et celle ci l'attrapa, en faisant signe à la brune de surveiller le repas, elle alla dans sa chambre pour répondre, ne voulant pas déranger son fils qui était concentré. Regina resta assise, surveillant le repas de loin, tout en aidant Léonard et corrigeant ce qu'il venait de finir. Alors qu'elle était en train de lui expliquer son dernier exercice, Emma revint, plus rapide et agitée qu'avant.
-Je dois y aller. Prévint-elle.
-Pardon? Où? Qu'est ce qu'il se passe? S'inquiéta Regina, les deux bruns ayant relevé la tête pour regarder la femme.
-Un accident ferroviaire, tout les membres des urgences sont appelés à l'aide. Expliqua la blonde. En tant que chef je dois y être. Je peux vous laisser tout les deux, hein? S'assura-t-elle en mettant ses chaussures.
-Bien sur. Je vais gérer le repas et le coucher de Léo. Assura la brune, qui comprenait les urgences médicales.
-Ça te va aussi chéri? Demanda Emma en prenant son sac et ses clés.
-Bah oui, je suis avec Gina, donc c'est bon. Répondit son fils, comme si c'était évident, en se remettant à travailler.
-Parfait. Fais pas de bêtises, et sois sage. Je t'aime. Fit la blonde en embrassant sa tête.
-Oui maman, t'aime aussi. Fit vaguement Léonard.
Emma se tourna alors vers sa compagne, qui avait pivoté sur le siège pour passer un bras autour de ses hanches. La blonde se colla à elle au mieux et l'embrassa.
-Je risque de rentrer tard, m'attend pas pour te coucher, et fais comme chez toi. Poussa Emma avant de placer un autre baiser sur ses lèvres. Je t'aime. Rappela-t-elle en reculant vers la porte.
-Je t'aime aussi. Sourit doucement la brune.
Emma sortit dans le couloir, et les regarda une dernière fois avant de partir.
-Faites pas de bêtises et on se voit demain. Argua-t-elle, avant de rajouter sans réfléchir. Et toi, t'as pas intérêt à te barrer.
La porte claqua, et Regina continua de fixer la porte, n'en revenant pas d'entendre ça. Elles avaient un peu rediscuté de leur passé depuis leurs retrouvailles, dans les quatre derniers mois, et pourtant jamais elle n'avait reçu une remarque aussi violente. Elles en avaient discuté, avaient remis les choses au point, Regina s'était excusée et la blonde lui avait dit que c'était pas nécessaire, qu'elle avait compris son choix et ne lui en voulait pas. Mais au vu de cette remarque là, elle lui en voulait plus qu'elle ne l'avait dit avant, et la brune s'en inquiétait. Elle avait voulu parler de tout ça avec Emma pour repartir sur des bases saines, et elle pensait vraiment que tout avait été arrangé et pardonné, mais la blonde avait encore l'air amère et rancunière sur ce qui c'était passé.
-Gina? Gina? Appela le brun.
-Oui, qu'est ce qu'il y a? Se reprit la brune en tournant son regard vers l'enfant.
-J'ai fini. Mais tu m'écoutais pas. Ça va? Demanda l'enfant.
-Oui tout va bien, Léo, ne t'inquiète pas. Sourit faussement Regina. Elle prit le cahier et vérifia son exercice. Et bien tu as tout bon, bravo. Félicita-t-elle. Tu ramasses tes affaires et je nous sers le repas.
Léonard sauta de son tabouret et partit dans la chambre avec ses affaires, pendant que Regina contournait le comptoir pour prendre les assiettes et les remplir. Le chili de son amante sentait merveilleusement bon, et elle était encore un peu plus agacée de savoir que son Emma était parfaite. La brune comprenait totalement le fait que sa petite amie pouvait être encore amère face à leur passé, elle le comprenait vraiment, mais elle ne comprenait pas qu'elle le cache, qu'elle ne lui dise rien, et elle avait envie de lui en vouloir pour ça, mais tout était fait pour qu'elle ne puisse pas. Le repas délicieux, la bouille adorable de la blonde, son odeur partout dans l'appartement et surtout sur le sweat que Regina portait, et surtout il y avait..
-Maman cuisine trop bien! S'exclama Léonard en prenant son assiette pleine.
Il y avait ce petit brun adorable, que Regina aimait presque autant que sa mère. Elle prit son assiette et le suivit pour s'asseoir dans le canapé avec lui devant un dessin animé. Ils commencèrent à manger en silence, la brune perdue dans ses pensées, ressassant ses idées, son passé et les paroles d'Emma, se demandant ce qu'elle devait faire, en parler, ne rien dire, essayer de régler le problème, laisser le temps arranger les choses, aller vers Emma ou la laisser venir vers elle, elle n'arrivait pas à savoir. Léonard à côté d'elle voyait bien qu'elle était triste et que quelque chose n'allait pas, mais il ne savait pas quoi, il avait peur de demander, c'était la première fois qu'ils étaient tout les deux sans la blonde, et il ne savait pas si sa mère serait d'accord pour qu'il soit curieux. Mais après un moment, son assiette très avancée, il se lança.
-Pourquoi tu à l'air triste Gina? Demanda le brun.
-Pour rien. Ça va. Assura Regina.
-C'est à cause de moi? J'ai fais quelque chose de mal? Tu veux pas être seule avec moi? Questionna Léonard.
-Non Léo, tout va bien, je suis heureuse d'être avec toi, et tu n'as rien de mal, tu es parfait, je t'assure. Promit la brune en caressant sa tête.
-Tu me trouves parfait? Interrogea le brun.
-Oui, tu ne le savais pas? S'étonna Regina.
-Bah je savais pas trop. Admit timidement Léonard. J'aimerais bien que tu m'aimes, genre vraiment vraiment, un peu comme une seconde maman, ou un truc comme ça. Marmonna-t-il.
-Mon chéri, je t'aime tu sais. Je t'aime énormément. Assura la brune. Je ne pensais pas que tu voudrais que je sois comme ta deuxième maman. Mais si tu le veux, je le serais avec bonheur. Tu es un petit garçon extraordinaire, intelligent et drôle en plus d'être très mignon. Sourit-elle en caressant sa joue. Alors je suis amoureuse de ta maman, et toi je t'aime fort, pas parce que t'es son fils ou que je m'y sens obligée, mais parce que tu es un petit gars exceptionnel.
-Alors tu m'aimes vraiment vraiment? Sourit Léonard.
-Oui Léo. Gloussa Regina, amusée par sa réaction. Si ta maman veut bien, j'espère qu'un jour tout les trois on formera une vraie famille.
-Bah on en est une. Une famille c'est quand les gens s'aiment et ont des liens parentaux. Alors y a maman qui m'aime parce que je suis son fils, et puis vous deux vous vous aimez énormément, super amoureuses depuis toujours, et tu dis que tu m'aimes comme un fils, et moi je t'aime comme une maman, pas autant que maman, mais presque. Donc on est une famille. Sourit Léonard en haussant les épaules, comme si c'était logique.
-Tu as raison, on est une famille. Fit tendrement la brune avec une légère moue attendrie, avant d'embrasser sa tête.
Léonard reconcentra son attention sur le dessin animé à la télé, en se décalant pour être collé à la brune. Cette dernière fit de même, et passa un bras autour de l'enfant pour caresser ses courts cheveux bruns. Son esprit divaguait vers Emma à nouveau, elle était un morceau de cette famille, et devait absolument remettre les choses en ordre, la blonde ne devait plus avoir peur de la voir la fuir à nouveau, elle devait lui faire confiance, au moins assez pour lui dire quand elle avait des peurs et des inquiétudes. Elle voulait une famille unie et saine, pas une avec des amertumes, des soucis, et des problèmes. Près d'elle Léonard voyait qu'elle était toujours aussi perturbée.
-Gina, t'es sûre que tu vas bien? Demanda Léonard. C'est à cause de maman?
-Non, non. Mentit la brune. Tout va bien, je te le redis, ne t'inquiète pas. Elle se pencha et embrassa son crâne. Je vais faire la vaisselle, profite de ton épisode c'est le dernier. Remarqua-t-elle en le lâchant doucement.
Léonard hocha la tête et s'enveloppa dans la couverture, pendant qu'elle allait juste à côté pour laver et ranger tout, voulant délester sa petite amie de tout ça, celle ci rentrerait surement crevée, et n'avait pas besoin de ça en plus. Et puis elles devaient avoir une discussion compliquée, alors autant préparer le terrain, et être la parfaite petite femme pour que la blonde soit plus détendue. Après de longues minutes, elle entendit le générique du dessin animé, et quelques secondes après, alors qu'elle s'apprêtait à rappeler Léonard à l'ordre celui ci prit la parole.
-C'est fini Gina! Je vais mettre mon pyjama pour aller faire dodo. Déclara l'enfant.
-Pense à ton pipi, chéri, tu n'auras pas envie de quitter ta couette une fois dedans. Sourit la brune.
L'enfant rit en allant dans la salle de bain, et Regina se sentit plus calme d'un coup. Ce garçon était un bonheur, adorable, intelligent, affectueux, il était un soleil dans sa vie, tout comme sa mère. La brune le savait, sans eux elle n'était plus capable d'exister, les rares soirs où elle dormait chez elle, seule dans son appartement, elle avait l'impression d'étouffer, comme si le vide et les murs se rapprochaient, l'entourant à l'en écraser. Au moins quand elle était chez les Swans elle avait plein d'amour et de bonheur avec eux. Ce soir encore, Léonard prêt il se glissa dans son lit, et la brune vint le voir.
-C'est bon chéri, tu es prêt à faire dodo? Demanda Regina, depuis la porte de la chambre, prête à éteindre la lumière.
-Attends. Réclama Léonard, tenant sa couette, la tête dans l'oreiller. Tu..tu veux bien me faire un bisou. Maman m'en fait toujours un.
La brune lui sourit tendrement, et vint vers le lit, s'agenouillant au sol devant lui, et passa un bras autour de l'enfant, l'autre venant dans les cheveux bruns. Elle déposa un baiser sur son front.
-Fais de beaux rêves chéri, je t'aime fort. Souffla-t-elle avant d'embrasser sa pommette droite.
-Moi aussi Gina. À demain. Murmura Léonard, en fermant les yeux.
Regina se releva et quitta la chambre, éteignant la lumière après un dernier regard pour le petit. Elle ferma la porte et alla s'asseoir dans le canapé, retournant encore et toujours la situation dans sa tête. Elle finit par aller prendre une douche et enfila son pyjama, avec un sweat de son amante sur elle, avant d'aller se coucher sur le canapé, la couverture sur elle, voulant attendre Emma. Seulement vers deux heures du matin, la fatigue la rattrapa, et elle s'endormit dans le canapé.
Le lendemain, quand elle se réveilla, elle sentit une vive douleur dans son dos et sa nuque et comprit rapidement que la nuit sur le canapé en était responsable. Étonnée de ne pas avoir été réveillée par la blonde, elle jeta un oeil à l'heure. Il était neuf heure, Emma n'était peut-être pas rentrée après tout. Elle se sortit de sous la couverture, la replia et la mit à sa place, avant de prendre son téléphone, pour voir qu'il n'avait plus de batterie. Elle voulu aller récupérer son chargeur dans la chambre, mais en passant la porte, elle eut la surprise de voir Emma, étalée sur le lit, toujours dans sa tenue de journée, endormie. Elle brancha alors son téléphone avant d'aller en cuisine préparer des gaufres pour les deux Swans, ruminant le fait que sa petite amie ne l'avait même pas réveillée pour aller se coucher ensemble en rentrant. Il ne fallu pas un quart d'heure pour qu'une Emma fatiguée ne fasse son apparition. Elle sourit en voyant Regina faire les gaufres et vint dans son dos pour embrasser sa nuque.
-Hello poupette. Souffla la blonde. Merci pour ce petit déjeuné en préparation.
-De rien. Répondît froidement la brune.
Emma sentit tout de suite que quelque chose n'allait pas, elle l'avait déjà trouvée tendue en l'enlacant, mais avait pensé que ca venait seulement d'elle, seulement à son ton elle savait qu'il y avait autre chose. Elle se décala légèrement, un bras autour de la taille de la brune, elle se plaça contre elle sur le côté.
-Problème? Interrogea la blonde.
-Hmmhmm. Répondît la brune.
Emma leva les yeux au ciel, son amante avait toujours fait ça, et malgré toutes les années de séparation elle n'avait apparemment pas changé ça. Tout comme la blonde n'avait pas changé sa réaction, elle était toujours agacée.
-Développe moi le soucis s'il te plaît. Réclama la blonde.
-Et bien tu m'as laissé endormie sur le canapé, au lieu de me réveiller pour qu'on se couche ensemble, alors que si je me suis endormie sur le canapé, c'est que je t'attendais. Expliqua sèchement Regina. Mais-
-Je suis rentrée à quatre heure et demi du matin, je ne voulais pas te réveiller, parce que tu avais l'air de dormir profondément. J'ai remis la couverture, embrasser ton nez et je suis partie me coucher, parce que je tombais de sommeil. Argua rapidement Emma, voulant se défendre et pas se laisser faire.
-Bref. Marmonna la brune, qui ne voulait pas se laisser avoir. J'aurais pu passer ça, mais après ta petite phrase avant de partir hier je ne suis pas apte à faire le tri entre ce qui me blesse mais qui n'est pas important et ce qui me blesse mais qui l'est. Gronda-t-elle.
-Qu'elle petite phrase? Demanda la blonde.
-Tu ne t'en souviens même pas, alors qu'elle était d'une violence pour moi. Bredouilla Regina, qui sentait la douleur de la veille grandir de nouveau en elle.
-Je suis partie en disant que je t'aimais, toi et Léo, et que vous deviez pas faire de bêtises. Rappela Emma. C'est la blague sur le fait de faire des bêtises? Si c'est le cas c'était juste une blague, je sais très bien que mon fils est en sécurité avec toi, plus qu'avec n'importe qui d'autre en dehors de moi. Assura-t-elle.
-Je me fiche de ça Emma. Soupira la brune en mettant de nouvelles gaufres à cuire. Elle se tourna pour regarder sa petite amie. Avant de fermer la porte, tu m'as dit "t'as pas intérêt à te barrer". Lâcha-t-elle en la regardant dans les yeux.
Emma resta muette de longues minutes face à elle, elle n'arrivait pas à réaliser qu'elle avait dit ça. Pas qu'elle ne le pensait pas, mais elle avait fait en sorte de terrer ça au fond d'elle depuis qu'elle avait retrouvé la brune, pour ne pas avoir cette discussion, pour ne pas reparler de ce moment de sa vie qui lui avait fait si mal. Mais apparement la peur d'être de nouveau abandonnée par Regina était plus grande et imposante que prévu, et c'était sorti tout seul, sans qu'elle ne s'en rende compte.
-Gina..je..
-Pourquoi? Coupa Regina. Pourquoi tu ne m'as pas dis que tu m'en voulais encore? Que tu avais toujours mal?
-J'avais peur que tu m'en veuilles de ne pas savoir passé à autre chose. J'avais peur que tu penses que je t'aime pas assez. Marmonna la blonde.
-Et c'est le cas? Tu m'aimes pas assez pour que ça marche malgré mon erreur d'il y a sept ans? Osa demander la brune, la gorge nouée à l'idée que sa petite amie lui dise que c'était le cas.
-Je t'aime, tellement que ça va marcher, mais ça n'efface pas ce qui s'est passé il y a sept ans. Je t'aime juste moins aveuglément, moins naïvement, mais avec plus de craintes. Je sais pas si c'est mieux ou pas, je sais juste que je t'aime et que je te veux pour le reste de ma vie. Mais comme je te l'ai dis ça n'efface pas la peur que j'ai d'un jour te voir à nouveau t'effacer, disparaître. Expliqua Emma.
-Je ne vais pas partir! J'ai fais une erreur, j'étais jeune et pleine d'ambition et je pensais qu'on s'aimerait pas assez pour que ça dure toute notre vie et que le jour où on se séparerait j'aurais en plus pas la carrière que je voulais, et j'aurais tout pour être détruite. J'avais vingt deux ans, j'étais jeune et j'ai agis bêtement. J'ai fais une erreur. Argua Regina. Mais je suis plus vieille aujourd'hui, j'approche la trentaine et je sais, je sais que c'est toi, je sais que quoi qu'il arrive se sera toujours toi comme ça a toujours été toi.
-Alors pourquoi on se prend la tête là? Nous voulons être ensemble, nous nous aimons, c'est ce qui importe non? Souffla la blonde, désabusée, et encore bien fatiguée par sa nuit de travail.
-Parce que tu es partie hier soir en me disant que je n'avais pas intérêt à me barrer, et par conséquent ça veut dire que tu ne me fais pas confiance, pas entièrement et que tu vis avec la peur que je parte, et je n'aime pas savoir ça. Gronda Regina.
-Tu es sérieuse? Tu m'en veux d'avoir peur de vivre à nouveau le plus grand cauchemar de ma vie et de te perdre?! Tu m'en veux de ça alors que c'est légitime? S'agaça Emma.
-Non, je ne t'en veux pas de le ressentir, je t'en veux de ne pas m'avoir parlé de ça. On aurait pu discuter, j'aurais compris à quel point tu avais besoin de savoir que je serais toujours là. Je dois te le prouver. Argua la brune.
-Tu n'as rien à prouvé, je dois juste me rassurer, ça vient pas de toi, mais de moi. Rétorqua la blonde.
-Non, on est un couple, chaque douleur, chaque pensée sombre, chaque soucis sont à réglé ensemble, surtout quand ça nous concerne nous deux. Tu aurais dû m'en parler, au lieu de me le balancer comme ça. Appuya Regina.
-Mais c'est sorti tout seul j'ai pas fait exprès! S'exclama Emma.
-Mais tu-
-Maman? Gina? Interrompit Léonard en arrivant, à l'angle du mur, caché dans le couloir, laissant voir qu'un morceau de son visage. Vous...Vous êtes fâchées? Demanda-t-il timidement, mal à l'aise.
-Non mon coeur, tout va bien. Assura Emma en s'accroupissant pour qu'il vienne. Léonard vint rapidement s'accrocher à ses épaules, et la blonde le serra. Tu as bien dormi chaton?
-Oui, Gina m'a fait un bisou de bonne nuit, alors j'ai bien dormi. Sourit Léonard. Tu fais des gaufres Gina? Demanda-t-il.
-Et oui, un samedi matin doit toujours avoir un super petit déjeuné. Gloussa Regina en s'occupant des gaufres.
Ils s'installèrent autour du comptoir pour le petit déjeuné, les deux femmes se parlant à peine, elles avaient échangé un regard qui en disait long, elles parleraient plus tard. C'est seulement en fin de journée, alors que Regina arrivait dans la salle de pause de l'hôpital, dans sa blouse, venant de finir une opération, elle vit la blonde, dans son ensemble des urgences, assise dans le canapé, la fixant.
-Tu es dans la salle de pause des titulaires. Remarqua Regina.
-C'est tout ce que tu trouves à me dire? Grimaça la blonde.
-Pardon. Soupira la brune. L'opération a été longue, et je me sens épuisée, c'était maladroit, pardon.
-Okay. Accepta Emma toujours assise. On peut parler alors? Demanda-t-elle.
-Bien sûr. Je t'écoute. Acquiesça Regina en venant s'asseoir près d'elle, sans contact.
-Je t'aime et ça me fait peur parce que la dernière fois que je t'ai aimé ainsi, tu es partie. Je ne dis pas que tu vas recommencer, je ne dis pas que tu vas me quitter à nouveau, je dis simplement que malgré ma volonté j'ai peur. La dernière fois j'ai failli m'effondrer et tout abandonner, si je l'ai pas fait, c'est parce que j'ai trouvé Léo. Expliqua la blonde.
-Je ne vais pas partir Emma. Et je sais que ce ne sont que des mots et que seulement l'avenir te prouvera qu'ils sont vrais. Et je comprends ta peur. Ce que je te demande, c'est que tu ne me caches pas ce genre de chose. J'ai essayé tant de fois de parler avec toi de notre passé, mais tu disais que tout allait bien, alors je t'ai cru et je pensais vraiment que tu avais réussi à pardonner mes erreurs. Je découvre maintenant que c'est pas vrai. Souffla la brune en tendant la main pour passer une mèche blonde derrière son oreille. Je veux juste que tu ne me caches pas ces choses là, je peux les comprendre, et je ne peux être présente et t'aider que si je suis au courant, je veux juste que tu me parles.
-Okay. Accepta Emma en tournant la tête pour embrasser la paume de sa petite amie. Je te promets de te parler de mes peurs à l'avenir. De tout en fait. Promit-elle en venant se coller à elle, passant une jambe sur celles de la brune, enroulant ses bras autour de ses épaules. Embrasse moi.
Regina passa ses bras autour de sa taille, et vint capturer ses lèvres dans un long baiser.
-Tu m'as manqué idiote. Souffla la brune en venant chercher un second baiser.
-Pourquoi j'ai le droit à idiote là? Argua la blonde.
-Parce que tu l'es et tais toi maintenant. Gloussa Regina en l'embrassant du bout des lèvres. Maintenant qu'on se boude plus, je dois te raconter ma soirée d'hier avec ton fils.
-Il me l'a dit. Ce matin après ton départ pour l'hôpital. Sourit Emma, toujours pressée contre elle. D'après lui sa seconde maman Gina qu'il aime très fort mais juste un peu moins qu'il m'aime moi, l'aime énormément et est d'accord pour être sa maman et un membre de notre famille. Résuma-t-elle.
-C'est ça en gros. Tu ne m'en veux pas d'avoir dit ça? S'assura la brune.
-Non, tu es notre famille. Assura la blonde en l'embrassant. Rentrons maintenant, Léo nous attend, et je veux être au calme avec vous deux.
Regina accepta, et c'est les mains liées qu'elles quittèrent l'hôpital pour l'appartement, avec la hâte d'être sereinement ensemble avec l'enfant.
