Traduction : Tressym383
Relecture : Zodiaaque
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NP : [Emiko Yure] Ooh merci ! Ce commentaire me fait extrêmement plaisir. La traduction est une forme de réécriture, et avec les quelques chapitres que j'ai d'avance, je pense pouvoir dire que les moments où je m'amuse vraiment à le faire, c'est lors des dialogues ! C'est assez marrant et satisfaisant de chercher à savoir comment les personnages pourraient exprimer une même phrase, mais avec le langage français. Zodiaaque m'aide aussi beaucoup dans le bon choix des mots. J'espère que la suite de la traduction ne te décevra pas.
Résumé : Bakugo décide que ce devoir est le pire de tous, mais son groupe ne l'est peut-être pas autant.
"Quelqu'un a vu Bakugo ?" demanda Kirishima à la demi-douzaine d'étudiants dispersés dans la salle commune.
"Si toi tu sais pas où il est, personne le sait." répondit Sero.
"Ouais, t'es un peu comme son confident." ajouta Kaminari.
"Je l'ai pas vu pendant le dîner." réfléchit Mina à haute voix. "Il l'a peut-être oublié ?"
"Je suppose." Kirishima fronça les sourcils, se perdant dans ses pensées. Habituellement, Bakugo suivait un régime alimentaire très strict, avec le même sérieux et la même détermination quasi-obsessionnelle que le reste de son entraînement.
"Il fait souvent ça quand ils se disputent." informa doucement Midoriya, la voix à peine audible depuis son siège au coin le plus éloigné de l'îlot de la cuisine.
"Ils ?" releva Mina. "Tu veux dire, avec sa mère ?"
Il hocha la tête, se rapetissant comme s'il regrettait toute l'attention qu'il venait de mettre sur lui.
"Est-ce qu'il va... bien ?" s'enquit Kirishima avec hésitation.
Midoriya se tendit un peu plus à l'interrogation directe, se mordillant nerveusement la lèvre.
"C'est pas vraiment à moi de..." Il s'interrompit.
"Okay, mais… Je veux dire-" Il fit une pause pour rassembler ses pensées. "Elle lui fais pas, genre... Elle lui fait pas vraiment mal, si ?"
Midoriya jeta un coup d'œil interrogateur à Todoroki que Kirishima ne comprit pas. Todoroki hocha la tête et lui fit signe de venir. Le carmin se pencha sur le comptoir avec curiosité, ne laissant que quelques centimètres entre eux trois. Todoroki parla le premier.
"Je suis généralement contre l'ébruitement… des affaires des autres, mais Bakugo est têtu et je sais que tu te soucies vraiment de lui." Il jeta un coup d'œil aux trois autres membres de leur groupe d'amis. "Et tu as l'intelligence émotionnelle pour réagir avec tact..."
"Sans offense hein, mais comment sais-tu quoi que ce soit sur Bakugo ?"
"J'avais besoin d'en parler." avoua Midoriya, les épaules affaissées par la culpabilité. "Je savais que Todoroki ne dirait rien et ne jugerait pas quelque chose comme ça."
"Quelque chose comme quoi ?" il demanda prudemment, l'appréhension flottant dans sa poitrine.
"On passait beaucoup de temps ensemble quand on était petit. La plupart du temps chez moi ou dans la forêt, mais je me retrouvais parfois chez lui. Leurs disputes étaient... mauvaises. Vraiment mauvaises." Midoriya ferma les yeux au souvenir. "Un jour, alors que j'étais chez lui, l'école l'a appelée parce que Kacchan s'était retrouvé dans une bagarre et elle... elle a vraiment pétée un câble. « Tu te sens fort quand tu bats des plus faibles que toi ? Tu ne l'es pas ! », elle lui disait ça pendant qu'elle le poussait et... Punaise, ça a vraiment dégénéré. Elle a continuée à lui dire ce genre de choses, l'a giflé et l'a poussé sur la table basse. J'étais caché pendant la majeure partie de la scène mais il était couvert de bleus à la fin."
Fidèle à lui-même, des larmes coulaient sur son visage alors que Todoroki restait impassible. Midoriya jeta un œil aux alentours, comme s'il venait de se rappeler qu'ils étaient dans un lieu public, avant de se pencher à nouveau.
"Il m'a dit- Enfin, il m'a crié de le dire à personne parce que sa maison n'était « pas mes putains d'affaires »." Il secoua la tête alors que son débit de paroles s'accélérait, se rapprochant peu à peu de ses marmonnements. "J'aurais dû le dire à quelqu'un, mais il devenait déjà de plus en plus distant, et je voulais pas qu'il arrête d'être mon ami."
"Tu n'étais qu'un enfant." lui rappela doucement Todoroki.
Nous sommes encore des enfants, pensa Kirishima tandis qu'il prenait peu à peu conscience de la situation.
"Au début du collège, il m'avait dit que ça allait mieux." renifla Midoriya. "Mais je doute qu'il m'ait dit la vérité."
À la troisième sonnerie, Bakugo pria la bonne chance pour que personne ne décroche, mais…
« Résidence Bakugo. »
"Hey papa." Il grimaça. "T'es tout seul ?"
« Oui. » Le soupçon transperçait sa voix. « Pourquoi demandes-tu ? »
Autant aller droit au but
"Il y a cette journée débile réservée aux parents qui va bientôt arriver." Il pouvait le faire, il le pouvait. "Et je veux pas que maman vienne."
Silence.
Puis, « J'ai entendu dire qu'elle avait un peu fait une scène au lycée aujourd'hui. »
Katsuki renifla avec un amusement feint. "On peut dire ça, ouais."
Masaru fredonna, comprenant. « Elle ne serait pas très contente si elle le découvrait. »
"Alors lui dis pas." il répliqua automatiquement. "L'invitation devrait pas être reçue avant un jour ou deux, et je sais que c'est toi qui t'occupes du courrier."
« D'accord. »
D'accord
Il ne s'attendait pas à ça.
« Donc, pas de Maman. » continua Masaru. « Veux tu que moi je vienne ? »
"Ce... serait bien." avoua Katsuki.
« D'accord. »
D'accord
Son père allait rarement à l'encontre de Mitsuki, mais il n'avait jamais eu autant de liberté qu'à cet instant pour l'éviter. Les pires actes de désobéissance dont il avait fait preuve le concernant se résumaient à ne pas avoir mis sa mère au courant des bonbons qu'il lui donnait en cachette ou des devoirs qu'ils mettaient de coté.
« J'y serai. » assura Masaru au silence de son fils. La seule réponse qui sortit de sa bouche fut :
"D'accord."
« On s'y verra là-bas, Katsuki. »
"Ouais."
Il raccrocha. Une nervosité soudaine bouillonnant dans son estomac.
Et s'il se faisait prendre ?
Si elle le découvrait et que j'étais pas là pour qu'elle me crie dessus ?
Est-ce que ça ira pour lui ?
Il secoua la tête avec frustration. Masaru était un adulte, il pouvait faire face seul aux sauts d'humeur de Mitsuki pour une fois. Il s'en sortira.
Il s'en sortira
Ouais
"Baku-brooooo !"
Il faillit sauter à l'autre bout de sa chambre au son du soudain martèlement à sa porte.
"Quoi ?!" il cria avec autant d'agressivité qu'il le pouvait.
"Jirou et Momo nous attendent." lui répondit Kirishima avec enthousiasme. "On va aller commencer le devoir d'Aizawa dans un café."
"Génial. Amusez-vous bien."
"Ça te ressemble pas d'être comme ça."
Bakugo émit un son entre un reniflement et un ricanement.
"Enfin, éviter les lieux communs si, mais pas ignorer le travail scolaire. Tu veux être le meilleur, non ? Tu veux vraiment laisser le sort de ta note entre nos mains ?"
En fait, c'était exactement ce qu'il avait prévu de faire. La présence de Momo garantissait une note au moins satisfaisante et elle était trop gentille pour le pénaliser parce qu'il n'avait pas participé.
"Queue d'cheval peut relever le niveau." Il haussa les épaules.
"C'est pas très viril." protesta Kirishima, avant d'ajouter avec un soupir, "Écoute mec, je sais que t'aimes pas ce devoir. T'auras même pas à parler, viens juste manger quelque chose."
Je le mérite pas
Il ouvrit la porte à contrecœur et se renfrogna devant le sourire victorieux du rouquin.
"On y va ou quoi ?" Il lui bouscula légèrement l'épaule en passant, juste pour rappeler qu'il n'était toujours pas enthousiasmé par la situation.
Queue d'cheval et Oreilles de Bouddha n'étaient malheureusement pas les seules présentes dans la salle commune.
"Le confident de Bakugo a encore une fois démontré son niveau de puissance !" plaisanta Kaminari. "C'était sûr à cent pourcents !"
"Va crever dans un coin." il grogna.
"Je peux appeler un chauffeur si vous voulez." proposa Momo au groupe.
"Je préfère prendre le métro comme une putain de personne normale." refusa Bakugo.
"Elle propose pour être gentille, mec." le reprit Kirishima. "Mais ouais, je suis partant pour marcher jusqu'à la gare, c'est pas très loin."
Il fallut à peine deux minutes au blond pour regretter cette décision. Les regards et les chuchotements le suivirent jusqu'à la station, mais le véritable enfer commença lorsqu'il patienta sur le quai.
"C'est le gamin de Kamino ?"
"Ouais, je me souviens de ses yeux rouges sur la vidéo du festival sportif."
"N'a-t-il pas été pris en otage déjà deux fois ?"
"J'aimerais bien lui parler, mais j'ai peur d'attraper la rage."
Si lui-même pouvait entendre tout ça, alors tout le monde le pouvait. Il voulait baisser ses aides auditives... mais les augmenta à la place.
"Tu penses que c'est un espion ?"
"Il fait sûrement la comédie pour attirer l'attention. Personne ne peut vraiment être autant en colère tout le temps, le cœur ne le supporterait pas."
Il voulait que tout s'arrête, pour qu'il puisse mourir et enfin échapper à cette situation. Deux filles un peu plus âgées ricanaient en regardant dans sa direction. Il devrait arrêter d'écouter, mais il n'y arrivait pas.
"Je parie qu'il fera son stage avec Midnight, vu le nombre de fois qu'il s'est fait menotté."
"Je crois que c'est elle qui l'a enchaîné au festival."
"Kinky."
Il put sentir le regard gêné de Kirishima et fit aussitôt semblant de ne rien entendre.
"Il est plutôt beau gosse si on fait abstraction de son côté taré. J'aimerais bien l'enchaîner un de ces jours."
Malgré la chaleur des étincelles au creux de ses paumes, un frisson le parcourut. Il voulut crier, mais sembla s'étouffer avec sa propre voix.
"Qu'est-ce qui vas pas avec vous ?!" Kirishima se retourna pour faire face aux filles avec une fureur que Bakugo ne lui connaissait pas.
"C'était juste une blague !" se défendit la plus grande (et plus courageuse, apparemment). "Calme toi."
"Blague ou pas, ça craint de dire des trucs comme ça !" il s'emporta.
"Oh s'il te plait, pratiquement tout ce qui sort de la bouche de ce gosse craint." elle se moqua. "Qu'il ne se comporte pas comme ça s'il est incapable de supporter que les autres fassent de même."
"Vous le connaissez même pas !" Kirishima se rapprocha. "C'est pas un quelconque événement scolaire, il a été kidnappé, putain ! Il s'est fait séquestrer par des criminels et personne ne savait si on le reverrait un jour ! Il aurait pu mourir !"
La respiration lourde de Kirishima devient le seul bruit du quai. Le silence rugissait aux oreilles de Bakugo, le laissant paralysé. Il finit par devenir de plus en plus fort, jusqu'à ce qu'il se rende compte que c'était la rame du train qui arrivait.
"Nous devrions y aller." murmura Momo, plaçant doucement une main sur l'épaule à-demie durcie du carmin. Il l'ignora.
"Monte dans ce putain de train, Tête d'orties."
"T'es sûr ?"
Kirishima le dévisagea mais finit par s'approcher, incertain.
"J'ai pas été clair, putain ?" il répliqua en montant dans le wagon, prêt à laisser les autres derrière si ça lui permettait de s'échapper.
Un silence gênant tomba sur le groupe avant que Kirishima ne franchisse les portes palières à son tour pour faire face à son ami qui tirait la tronche.
"Ça va, mec ?"
"Incroyablement bien." Bakugo grogna.
"C'est pas ce que j'aurai dit." Il sourit d'un air triste. "T'es plutôt pâle, en fait."
"Va te faire voir."
"Je suis sérieux, mec." Il plaça lentement une main sur les jointures blanches serrées autour de la bar en métal qui se trouvait entre eux. "Ce genre de merdes t'arrivent souvent ?"
"En quoi ça te concerne ?"
"T'es mon ami." Kirishima fit de nouveau cette espèce de sourire triste. "Si on te cherche des noises, on me les cherches à moi aussi."
"Ça, c'est clair." affirma Jirou depuis son siège. "Je pense t'avoir plus entendu jurer ces cinq dernières minutes que depuis que je te connais."
"Eh bien, ces gens emmerdaient mon pote." Kirishima haussa les épaules, puis se pencha plus près, parlant sur un ton intentionnellement inaudible pour Jirou. "On a pas à faire ça ce soir, si tu veux rentrer."
"J'ai dit que j'allais bien."
"C'est pas grave si c'est pas le cas." il répondit, l'air douloureusement sincère. "T'as le droit de pas aller bien. C'était carrément du harcèlement sexuel."
"Tais-toi." il maugréa, échouant à cacher son violent frisson face au terme.
"D'accord." céda Kirishima. "D'accord, mais... Dis juste un mot, et on repart."
"Idiot." il souffla, avant d'ajouter plus doucement, "...Merci."
Le café choisi par Momo s'avérait être à cinquante pourcents un salon desservi par un café-bar, tandis que l'autre moitié arborait des tables propres et un véritable bar.
"C'est donc ce qu'est un café pour toi ?" Bakugo leva un sourcil sceptique à la brune. L'endroit, avec ses finitions artificiellement rustiques et esthétiques, et dans des locaux à l'apparence à la fois chère et neuve, lui rappelait les amis du boulot de ses parents. Tellement de travail pour que tout ça ait l'air usé, pour un résultat aussi cher que ridicule.
"C'est trop cool !" s'exclama Kirishima, les yeux brillants d'admiration.
"Mon père a fait quelques concerts ici." commenta Jirou. "C'est petit, mais c'est l'un de ses endroits préférés pour jouer."
Bien sûr, il n'y avait que lui pour le détester. Le casseur d'ambiance grincheux qui ne pouvait s'amuser que par la compétition et la violence.
"Vous voulez commander des boissons avant de commencer ?" Momo les dirigea poliment vers le comptoir, comme s'il ne pouvait pas trouver le putain d'accueil tout seul.
"Euhh... Je vais être honnête, j'ai aucune idée de ce que signifient la plupart de ces mots." avoua Kirishima pendant qu'il regardait le design artistique et impressionnant du menu sur le tableau. "Je vais juste prendre la même chose que toi."
Kirishima et Jirou se collèrent pratiquement à Momo lorsqu'elle se mit à leur expliquer ses recommandations avec le langage condescendant d'une experte. Elle prononça des mots comme « corsé », « notes terreuses », et autres conneries dont il se fichait.
"Vous faites la monnaie ?" il s'enquit lorsque ce fut son tour.
"Hm ouais, je suppose." répondit l'employé clairement fatigué.
"Un café noir et deux milles yens." Il sortit une carte de son porte-monnaie.
"T'as quelque chose de prévu ?" demanda Kirishima pendant qu'ils attendaient au bar.
"Non, pourquoi ?"
"J'utilise de l'argent liquide seulement pour les stands de street food qui n'acceptent pas la carte." Il haussa les épaules.
"Oh." Il s'occupa les mains en réarrangeant les billets dans son portefeuille. "Nan, mon père et moi avons toujours fait ça. En petites quantités quand on achète d'autres trucs, pour que ma mère s'en aperçoive pas."
"Elle est si stricte sur les dépenses ?" demanda prudemment le carmin.
"Putain, non." il ricana. "Elle-même dépense beaucoup, c'est juste une obsédée du contrôle. Tout se passe sur un compte au nom de mon père qu'elle ne connaît pas. Donc si on doit payer des trucs qu'elle n'approuve pas, elle le verra pas sur les relevés bancaires."
"Oh." répondit maladroitement Kirishima. "Quel genre de trucs ?"
Le blond se raidit. Il ne savait pas pourquoi il continuait de répondre. Peut-être qu'il n'était juste pas préparé à mentir parce que personne n'avait jamais pris le temps de demander.
"Une fois après une violente dispute, mon daron a fait ses valises et est parti quelques jours. Il disait qu'il avait besoin d'air et était allé à l'hôtel." À ce stade, il se rappelait surtout de cette histoire parce qu'on la lui avait racontée, ses propres souvenirs ayant quelques manques avec le temps. "Ma mère a dit à leur banque que son identité avait été volée. Tous leurs comptes ont été bloqués, sa carte d'identité a été signalée, il était baisé. Pas d'autre choix que de retourner à la maison et régler le problème."
"Ça craint." plaignit Kirishima.
"Il est devenu plus intelligent après ça." Bakugo haussa les épaules, mal à l'aise avec l'expression du carmin, qui se trouvait entre la confusion et l'inquiétude. "Ça va."
Kirishima ouvrit la bouche pour continuer, mais s'arrêta soudainement.
"Quoi ?" il claqua sur la défensive. "T'as un putain de truc à dire ?"
"Ils ont juste appelé ton nom, mec." Il leva les mains en signe de paix.
Bakugo attrapa sa boisson sur le comptoir et s'éloigna avant que le carmin ne puisse lui poser une autre question.
Il avait oublié cette vieille dispute. Mitsuki y avait promis de ne plus jamais frapper son fils (sûrement juste devant son père) mais avait rompue cette promesse trop souvent.
On s'en va
Ce moment, Katsuki s'en souvenait très bien. C'était le jour où son père avait finalement porté ses couilles et avait dit que s'en était assez. Puis avait éclaté en sanglots sur le trottoir devant l'hôtel lorsque sa fuite s'était faite foutre en l'air.
"Je suis désolé Katsuki, je ne sais pas quoi faire."
Il fourra son porte-monnaie dans sa poche, affaissant ses épaules autant qu'il le pouvait sans renverser son café, et suivit le reste du groupe jusqu'à une ribambelle de poufs et coussins éparpillés autour d'une table basse.
"Mec, tu prends du café noir à seize heures ?!" Kirishima gémit. "Mon pote, s'il te plaît, prend soin de toi."
"Va te faire voir."
"Je savais pas que le café entrait dans ta routine fitness." ajouta Jirou.
Elle avait raison, ce n'était pas le cas. Il ne dormait pas très bien ces derniers temps, mais ce n'était l'affaire d'aucun extra.
"Va crever dans un coin."
"Tiens, c'est pour ça que t'as des problèmes d'images." sourit Jirou.
"En parlant de problèmes d'images." s'aventura Momo d'un air désespéré. "Je pense que nous devrions commencer par voir les points que nous voulons développer avant de nous pencher davantage dans les recherches."
"Ça semble être un bon programme !" encouragea Kirishima. "On commence par quoi ?"
"Je pensais que..." Elle s'interrompit nerveusement. "Nous pourrions regarder les taux de réussite des héros du classement et les comparer avec ceux de leur popularité. Nous pourrions ensuite comparer les héros proches du public et ceux plus discrets pour savoir si leur rapport avec la population a une incidence sur la qualité de leur travail."
"C'est super, Momo !" Jirou serra la main de l'autre fille de manière encourageante.
"Pourquoi dois-tu y intégrer des maths ?" gémit dramatiquement Kirishima.
Avec son comportement timide et calme, c'était facile d'oublier à quel point Queue d'cheval était intelligente. Il n'aurait jamais pu la comprendre s'il ne pouvait pas lire sur ses lèvres, mais peu importe ce qu'elle disait, ça valait généralement la peine d'être écouté.
"Je suis ravie que ça vous plaise." Elle sortit une tablette à l'aspect manifestement cher de son sac. "J'ai peut-être déjà quelque peu entamé le travail..."
La brune avait déjà mis en page un tableau avec plusieurs colonnes de missions et statistiques de popularité concernant les vingt premiers héros du classement.
"Je m'attendais à ce qu'il y ait une corrélation entre les dommages collatéraux et la cote de popularité, mais le lien entre les deux ne s'est pas avéré si significatif." Momo avait l'air de finalement se détendre, maintenant qu'elle était dans son élément. "La popularité semble être bien plus liée à des articles positifs sur les réseaux ou à la présence dans des émissions."
"Donc t'as prouvé que les gens sont des connards stupides et superficiels avec des maths." Bakugo eut un sourire ironique. "Bon travail, Queue d'cheval."
"Merci, je crois." elle lui répondit, incertaine. "C'est cependant différent avec les opinions qu'ont les héros les uns par rapport aux autres. Les statistiques des missions et celles de leur popularité n'ont pas d'importance sur le terrain."
"Donc fondamentalement, si tu travailles bien, les autres héros ne se soucient pas vraiment du fait que tu sois un connard ou non." conclut Jirou. "C'est une bonne nouvelle pour toi, Bakugo."
"T'as pas fini ?!" il répliqua. "Réglons ça dehors, je vais te montrer à quel point je peux être affreux !"
"Je passe mon tour." elle répondit calmement. "Je ne voudrais pas-"
Elle fut coupée par Momo. Comme d'habitude, Bakugo ne réussit pas à l'entendre.
"Tu veux bien répéter ?" il demanda.
"Ces gens à la gare..." elle s'aventura anxieusement. "Ils ont dit des choses assez horribles su-".
"Non." Il lui lança son meilleur regard noir.
"Je-"
"Lâche l'affaire, Queue d'cheval !"
"D'accord." elle céda, avant de changer d'avis et de laisser échapper, "Je voulais juste dire que ce n'était pas correct et je suis désolée que tu aies à subir ça."
Le blond hésita brièvement, avant de se reprendre avec un faible, "Peu importe."
Il ne s'investit pas dans la présentation de Momo sur les statistiques des différents lieux démographiques. Les plus jeunes étaient plus susceptibles d'apprécier Hawks malgré son comportement arrogant. Les hommes étaient plus susceptibles d'approuver le comportement et les méthodes sévères d'Endeavor. Et le petit pourcentage qui désapprouvait autrefois All Might avait apparemment chuté vers le zéro après sa retraite.
"Putain, pourquoi tout le monde s'est mis à apprécier All Might après avoir découvert sa faiblesse ?" il interrompit.
"C'était un dernier combat assez extraordinaire, mec." répondit Kirishima. "Si j'étais pas déjà fan, ça m'aurait conquis."
"Peut-être pensent-ils que son sacrifice est noble." renchérit Momo.
"C'est stupide." Il retomba dans le fond de son siège, les bras croisés pour reprendre sa position boudeuse. "Quel genre de personnes lui manquent de respect tout au long de sa carrière, puis décident qu'elles l'aiment bien par pitié ? C'est des conneries."
"Ce n'est pas de la pitié." le reprit Momo avec une vigueur surprenante. "C'est de l'admiration. Il n'a pas gagné ses combats que lorsque c'était facile, il a aussi risqué sa vie et s'est battu contre toute attente jusqu'à la toute fin. C'est quelque chose de vraiment héroïque, si tu veux mon avis."
Tout le groupe la regarda, surpris par sa soudaine ferveur.
"J-je veux dire... C'est juste ce que je pense." elle se reprit aussitôt. "Ce n'est que mon av-"
"T'es géniale, Momo !" intervint Kirishima.
"Ouais, t'étais plutôt badass là." approuva Jirou avec une légère rougeur aux joues.
"Ouais, peu importe." grogna Bakugo. Il rassembla ses notes négligées et commença à les glisser dans son sac.
"Tu pars ?" questionna Kirishima.
"Ça a l'air de quoi, bordel ?"
"Nous avons fait de bons progrès." déclara Momo. "Nous devrions rentrer tous ensemble. Nous ne sommes pas censés sortir seuls en dehors de l'enceinte de l'école."
"Quelle bonne élève." il marmonna, ne faisant pour autant aucun geste pour partir sans eux.
Elle a raison et tu le sais. Elle a toujours raison.
