Chapitre 11
Severus Snape quittait le terrain de Quidditch pour s'en retourner au château, l'air soucieux. On était déjà à la mi-août et l'année scolaire débuterait dans deux semaines. Deux semaines avant qu'il ne doive faire preuve d'encore plus de discrétion quant à son vrai parti, à l'aide qu'il procure à Harry, au fait qu'il soit plus un protecteur qu'une menace pour ce concentré de potentiel frivole du monde sorcier d'aujourd'hui.
Et il avait cette impression croissante que le Golden Boy tiendrait à poursuivre le Quidditch.
Il était tellement préoccupé par ses pensées qu'il ne remarqua ni l'environnement qui se trouvait autour de lui, ni le gros labrador noir qui courrait à toute allure dans sa direction. Il releva la tête que lorsqu'il entendit un léger 'pop', mais ce ne fut que trop tard : on l'avait déjà saisit au cou et accolé douloureusement contre les pierres du château.
« Que veux-tu dire par aveugle !? Que lui as-tu fait, -Snape- ? » Les yeux de Black étaient noirs de malveillance, son visage tordu en un masque de pur colère et lorsqu'il avait craché le nom de Snape, il avait resserré sa prise. Snape saisit la main fugace pour permettre à son sang de monter jusqu'à son cerveau et à un peu d'air de descendre dans ses poumons. Puis il se permit de ricaner.
« De toute évidence, ce que toi tu n'as pas été capable de faire – reconstruire sa vie. » Dit-il puis il envoya promptement un coup dans l'entrejambe de Black. Celui-ci le relâcha aussitôt avec un gémissement. L'expression narquoise de Snape céda place à une grimace haineuse tandis qu'il sortait sa baguette et la pointait sur l'homme recroquevillé sur lui-même prêt à lui infliger des douleurs supplémentaires.
« Sirius, Severus, ça suffit ! » La voix de Remus sonnait comme un vieux souvenir du passé – il avait du le faire si souvent lorsqu'ils n'étaient encore que des étudiants. Snape releva la tête son air menaçant toujours au visage et vit le loup-garou courir dans leur direction. Il empoigna Sirius juste à temps pour l'empêcher de bondir de nouveau sur le maître des potions. Ce qui n'était pas facile vu que le fugitif fulminait apparemment contre Snape et Remus, tous deux.
« Pourquoi ne m'as-tu rien dit Lunard ? Tu le savais pendant tout ce temps, et il a fallu que je l'apprenne dans une lettre qui n'est même pas écrite de la main de mon filleul ? »
« C'est exactement la raison pour laquelle je ne t'ai rien dit, Patmol. Harry s'est merveilleusement bien amélioré dans bien des domaines, et Severus a fait le plus gros. Calme-toi – tu pourrais te faire repérer. Dumbledore nous attend, Harry est dans son bureau. » Réussit à dire Remus tandis qu'il luttait contre le plus grand. À l'évocation du nom de Harry, le pop se fit entendre de nouveau et le gros chien noir se précipita vers la droite.
Il abandonna Snape et Remus qui se relevaient, et réarrangeaient leurs robes pour ne pas paraître trop négligés. Ils firent en sorte de ne pas croiser leur regard.
Et aucun des deux ne remarqua le rat se retirer secrètement à toute vitesse.
§§§§§§
Harry serrait puis desserrait nerveusement le bout de la canne de Hermione. Elle s'était avéré être un objet qu'Harry affectionnait presque autant que sa baguette. Il pouvait entendre le tintement de porcelaine que faisait Dumbledore en se servant une tasse de thé.
« Du thé ? » Lui proposa-t-il de son habituelle amabilité. Harry eut un sourire sarcastique.
« Si Sirius risque d'arriver dans – »
Et comme si on le lui avait soufflé, le gros chien fit irruption dans la pièce, retrouva en un pop son apparence et se jeta littéralement sur le jeune Gryffondor, l'écrasant presque dans une énorme étreinte et le tenant fermement contre son torse.
« Harry, dis-moi que tout cela n'est qu'une mauvaise farce, dis-moi que tu vas pour le mieux… » Ne cessait de bredouiller Sirius tandis que Harry lui rendait finalement son étreinte, mais il tenta par la suite de s'en libérer lorsqu'il se rendit compte qu'il avait besoin d'un peu plus d'air que ce qu'il avait dans sa position actuelle.
« Mon cher Sirius, je pense que tu pourrais te sentir quelque peu rassuré si tu laissais le jeune Harry respirer. » Dit gentiment Dumbledore, Sirius relâcha lentement Harry, chagriné.
Harry se mordit la lèvre et cilla un bon nombre de fois, retâtant le bout de sa canne. Il fit un mince sourire à son parrain.
« Je vais bien, Sirius, vraiment. Tout comme je te l'ai dit dans la lettre que je t'ai envoyée. »
Il entendit Sirius prendre une longue respiration – Harry supposait qu'il l'avait maintenant suffisamment examiné pour avoir remarqué son regard flou, le fait qu'il ne portait pas de lunettes et sa main bandée. Il prit à son tour une profonde respiration.
« Cependant… Je suis bel et bien aveugle. Ce n'est pas si… si mauvais que ça parait. » Déclara-t-il, bien que ça sonnait quelque peu boiteux, même pour lui. Le silence qui s'en suivit dans la pièce était très inconfortable – Harry n'avait aucun moyen de sonder la réaction de Sirius, aucun moyen de savoir ce qui passait par la tête de l'homme, aucun moyen de se préparer à sa réaction. Tout ça le rendait mal à l'aise. En particulier depuis qu'il entendait Snape et de Remus entrer dans la pièce, et il savait par définition que l'atmosphère allait s'intensifier jusqu'à atteindre un niveau explosif exponentiel.
« Sirius, Harry nous a tous rendu fiers en vue des dernières semaines. » Se fit entendre la voix de Remus.
« Qui t'as fait ça ? » Fit la voix de Sirius, encore plus venimeuse que celle de Snape, si cela pouvait encore l'être. Harry frissonna.
« Sirius… Ça n'a pas d'importance. »
« Ça a de l'importance ! Ils doivent payer ! »
« Je présume que tu es celui qui va s'en charger ? » La voix de Snape était acide.
« Je ne pense pas que ce soit profitable au jeune Harry. » La voix de Dumbledore raisonna comme un soutien ferme à l'oreille de Harry. L'atmosphère dangereuse se radoucit rapidement
« Peut-être que Harry et Sirius ont du temps à rattraper » Ajouta Dumbledore.
Snape soupira, grognant quelque chose, que l'ouïe développée de Harry réussit à saisir 'du moment qu'il ne le ramollit pas', puis il entendit Remus dire qu'il ne serait pas très loin. Les deux sorciers partirent et Dumbledore se dressa de sa chaise.
« Vous pouvez, bien entendu, utiliser mon bureau aussi longtemps qu'il vous plaira. »
« Monsieur le directeur, si cela ne vous dérange pas, serait-ce possible de sortir quelque part en toute sécurité ? » Se dépêcha de demander Harry, un plan se formait vaguement dans son esprit – il devait par tous les moyens impressionner son parrain.
Dumbledore hésita, puis dit :
« Tu peux utiliser les Jardins Couverts. Je suis sûr que ça ne dérangera pas ni Pompom ni Matty. Utilise la cheminée de ta chambre pour t'y rendre. »
§§§§§§
Sirius observa Harry se diriger rapidement et sans aucune difficulté vers sa chambre, tâtonnant légèrement devant lui de sa canne claire. Aucun son ne s'en dégageait, mais on pouvait voir que ça aidait de toute évidence Harry. Il fut quelque peu surpris, et il se sentit coupable et un peu déçu de voir Harry aussi agile – et heureux. Bien sûr, il en était heureux. Ça le gênait simplement de savoir que c'était Snape qui l'avait aidé à atteindre un tel niveau, et non lui. S'il n'avait pas été sous sa forme de chien à suivre son filleul, il aurait eu un regard menaçant.
Harry était nerveux. Il savait que la rivalité avec Snape n'aiderait en rien les choses. Il avait tenté dans sa lettre de présenter sa situation de la meilleure façon. Mais à présent, Harry doutait que la tête brûlée qu'était son parrain, n'ait prit la peine de lire sa lettre. Dès qu'ils furent arrivés dans la chambre de Harry et que la porte fut fermée, Sirius reprit sa forme humaine et soupira, regardant toujours Harry avec méfiance.
« N'as-tu pas besoin d'aide pour cela ? » Demanda-t-il tandis que les doigts de Harry retraçaient le dessus de la cheminée et serpentaient vers le pot de poudre de cheminette.
« Non, ça va. » Harry fit en sorte que sa voix soit aussi détachée que possible. Alors qu'il retirait le couvercle du pot de poudre, La tête de Sacha sortit furtivement de la manche de Harry, appréciant l'air. Sirius sursauta puis haleta.
« C'est un CORAIL ! » cria-t-il, sa voix se trouvant un octave au-dessus. Cela donna une folle envie de rire à Harry.
« Elle s'appelle Sasha. C'est mon familier, et quand j'en ai besoin, elle est mes yeux. »
« Elle est VENIMEUSE ! » Sirius fit un pas et le corps de Sacha s'enroula un peu plus autour du poignet de Harry, tout en dévoilant ses crochets pointus au fugitif.
« Oui et si tu t'agite trop elle va penser que tu es son ennemi. » Harry roula des yeux, envoya de la poudre de cheminette puis cria 'Jardins Couverts'.
Lorsque Sirius émergea à son tour, il débattait encore et encore sur Sasha.
« Elle pourrait te mordre pendant ton sommeil ! Tu ne la laisse tout de même pas dormir avec toi, n'est-ce pas ? »
« Elle préfère dormir roulée en boule au pied du lit, où il y a toutes les couvertures entassées. Franchement, Sirius, elle n'est aucunement dangereuse pour moi sinon le professeur Snape ne l'aurait pas—»
« C'est Snape qui ta donné ce serpent ? Débarrasse-t-en immédiatement ! » Cria Sirius et bougea avec l'intention de détacher le serpent à l'allure d'un bracelet multicolore du poigné de Harry.
Harry pensa qu'il serait plus facile de lui faire rentrer des informations par la force plutôt que par des "bonnes paroles. Il sortit donc sa baguette et dit :
« Pago » Sirius gela instantanément sur place mais était quand même encore capable de parler.
« Snape m'a aussi enseigné à me défendre. Remus, à ne plus avoir peur des ténèbres. Et Dumbledore n'a pas cessé de croire en moi. » Harry tournait tout autour de la forme immobile de Sirius, parlant d'un ton assuré, presque strident, et chaque nom était comme un coup de fouet au fugitif. Celui-ci demanda doucement, les yeux abattus, bien qu'il sut que Harry ne pouvait pas percevoir cette expression.
« N'as-tu pas du tout besoin de moi ? »
Très rapidement, Harry évalua la voix, la tonalité et le léger tremble qu'il percevait dans la voix de Sirius, ce qui le fit se sentir risiblement plus fort que pouvait l'être le plus âgé des deux sorciers. Il était, pour la première fois depuis qu'il était aveugle, en position de soutenir quelqu'un et pas d'être soutenu.
« Finite Incantatem, J'ai besoin de toi Sirius… Pour me montrer que tu peux encore me traiter comme tu l'as toujours fait… Que j'ai encore une chance d'être Harry… et non quelqu'un d'encore plus… spécial. »
Sirius semblait vouloir pleurer tout autant de joie que de chagrin, il enlaça son filleul une fois de plus puis esquissa un sourire.
« Tu as l'air en forme Harry » Il jeta un coup d'œil tout autour de lui. « Et ouah, nous sommes dans le jardin secret de Pomfresh et de Bibine. Comment se fait-il que ton père et moi n'avons pas réussit à trouver cet endroit lorsque nous étions à Poudlard ? » Dit-il avec nostalgie, Harry en rit, soulagé.
« Alors dis-moi donc à quoi ça ressemble ! » Harry poussa du coude son parrain, d'un air enjoué, et Sirius l'entraîna dans les chemins des jardins aux allures des tropiques, décrivant tout d'une manière aussi réaliste, ludique qu'aussi humainement et inhumainement possible.
§§§§§§
« Très bien, Potter. J'en ai discuté avec Flitwick. J'aime bien la qualité dans l'envoi et la direction de votre sort Lepidae – et je pense qu'il serait plus efficace de trouver un moyen pour qu'il en soit de même avec tout ce que vous pourriez lancer à un adversaire. » Dit Snape au garçon qui se tenait prêt, en face de lui.
Harry acquiesça. Le Professeur Flitwick était rentré à Poudlard presque deux jours avant Sirius, mais Harry avait évité le petit professeur pour la simple et bonne raison qu'il lui semblait entendre des reniflements dissimulés à chaque fois que le professeur se trouvait à proximité. Snape poursuivit.
« Vous pouvez ensorceler votre baguette pour décocher un sort et atteindre votre cible. Tout ce qu'il vous suffit de dire est 'Ento' avant de prononcer votre sortilège ou votre sort. »
« C'est aussi simple que ça ? » Demanda Harry, incrédule.
Snape eut un sourire narquois.
« Votre chance de Gryffondors persiste, Potter. Oui, c'est aussi simple que ça. Il n'y a quelqu'un seul hic. »
Harry grommela et fit tourner sa baguette entre ses doigts.
« Cela vous puise plus d'énergie – et vous fatiguerait vite. Donc il serait mieux de ne pas l'utiliser à tout va, ou pour des sorts idiots. Flitwick vous déconseille de l'utiliser plus de trois fois de suite. »
« Ou alors quoi ? »Demanda Harry.
« Ou vous mourrez et le méchant l'emportera » Dit Snape avec un plaisir sordide.
Harry ne put s'empêcher de rire.
« Aussi, Potter – J'ai décidé de rendre les choses plus intéressantes, puisque cela fait longtemps que nous nous entraînons en duel un à un.
Les sourcils de Harry atteignirent la racine de ses cheveux lorsqu'il entendit le bruit de pas familier de – Remus Lupin.
« Re – Professeur Lupin ? » Lâcha-t-il.
« Salut Harry. J'ai pensé que je pouvais faire un saut par ici. » La voix douce de Remus contenait son impatience.
« À partir de maintenant vous allez vous battre en duel contre deux personnes, Potter. Ne vous attendez jamais à ce que Voldemort soit équitable. »
« Ou clément… » Ajouta Remus décochant un premier sort vers Harry qui l'entendit juste à temps pour l'esquiver en sautant.
Harry prit un air menaçant comme à son habitude, mais il était, de toute évidence, nerveux. Lorsqu'il évita le sort de Snape, il lança un sort de désarmement en direction du murmure qu'il entendait.
« Allons donc ! Oublis l'Expelliarmus ! Tu n'atteins jamais ta cible ! » Claqua la voix de Snape puis Harry grogna le premier sort qui lui venait à l'esprit.
« Fagouro ! »
Snape faillit faire tomber sa baguette lorsqu'une onde irritante le toucha, Harry se retourna alors vers Remus profitant du fait que le maître des potions soit occupé…
… Seulement pour entendre la dernière syllabe du sort qui lui était lancé. Par réflexe, il invoqua un bouclier—mais pas suffisamment vite. Bien que le sort d'impulsion de Remus aurait du projeter Harry contre le mur celui-ci ne parvint qu'à le faire tomber sur le dos.
Discernant le bruit d'un talon, il pointa sa baguette dans cette direction et pour être sûr de ne pas rater sa cible, il lança :
« Ento Expelliarmus ! » il y eut ensuite un grognement et une baguette vint lui atterrir dans la main. Il sourit, mais se retrouva la minute d'après saisi par deux bras.
« Ne vous réjouissez pas trop tôt, Potter – Il va vous falloir s'occuper de votre arrogance, ou serait-ce de la stupidité des Gryffondor » Entendit-il tandis qu'il se débattait.
« Relâche le garçon Severus – il s'est plutôt bien débrouillé pour une première fois, et puis, il est parvenu à te lancer avec précision un sort et m'a désarmé. Il aurait pu nous avoir tous les deux. »
« Il POUVAIT ; Mais il ne l'a pas fait. Que cela vous serve de leçon, Potter – une fois que vous avez l'avantage, ne le laissez JAMAIS vous échapper, ou il ne vous reviendra jamais. » Il put entendre la voix plutôt irritée de Snape, puis Harry fut libéré. Il se releva.
« Très bien, dans ce cas, on se refait un tour ? Et je vous lancerais quelque chose de plus fort qu'un sort de chatouille. » Grogna Harry.
« A qui le dîtes-vous ! Ce n'est certainement pas fini –» Il eut un grognement qui surprit Snape dans ses paroles, puis un le bruit de mouvement d'une baguette. Harry fronça les sourcils lorsqu'il entendit Remus se précipité à l'endroit même où il supposait être le maître des potions
« Professeur ? »
« Ça va Harry, ne t'inquiète pas » Le son de la voix de Remus n'en disait pas de même.
Harry s'approcha, et il savait en quelque sorte ce qu'il se passait de par la respiration de Snape et de par le grincement des dents qu'il entendait.
« C'est la marque, n'est-ce pas ? »
« Tout juste Potter. Maintenant, déblayez le terrain et allez chercher votre toutou. »
Remus lui chuchota d'obéir, puis dans un soupir, Harry invoqua la canne de Hermione à lui, alla récupérer Sasha et quitta la pièce. Il savait que le maître des potions pouvait prendre soin de lui-même.
Alors, pourquoi se sentait-il aussi mal ?
§§§§§§
Voldemort se tourna lorsqu'il entendit un pop et Queudever s'approcha, s'inclina et trembla.
« Alors, mon fidèle serviteur ? » Demanda-t-il, tout en caressant Nagini.
« Ha..ha-harry Potter est en effet bien aveugle, m'Seigneur… » Tenta l'homme.
« Et… ? »
« Et… et il est entraîner… par Snape et.. et Lupin, m'Seigneur. »
« Et qu'en est-il de Snape ? »
« Il… il a dit à Black… il..il est revenu aussi à Poudlard, mon Seigneur… donc il a dit que… qu'il… il avait reconstruit la vie de P-p-potter, m'Seigneur. Et Lupin a dit… que Snape… était celui qui avait le plus aidé, mon Seigneur. »
« Cela… n'est pas prometteur… Mais dis-moi as-tu vraiment vu Snape aider Potter ? »
Le visage de Queudever se décomposa.
« Je ne suis… suis pas resté, mon Seigneur… Je ne voulais pas… être remarqué. » Réussit à prononcer Queudever bien que ses dents s'entrechoquaient. « Mais…mais il semblait vraiment sincère… » Essaya-t-il d'ajouter par désespoir.
Voldemort fit claquer sa langue.
« Tu ne m'as pas servit aussi bien que je l'aurais voulu… et je ne tolère aucune faute. » ronronna-t-il , fixant son regard dans les yeux froid de Nagini. Queudever tomba au sol et se mit à ramper.
« Cependant, tu m'as rapporté un autre… comment devrions nous appeler cela… point de vue. Je ne suis donc pas trop irrité. Doloris. »
À suivre
Chapitre 12
Snape transplana dans une quelconque maison moisie où le rassemblement des partisans avait lieu à un moment où il n'y aurait aucun problème avec les moldus. Il regarda autour de lui, ressentant son propre souffle chaud se propager en dessous de son masque. Son cœur battait à une allure impossible lorsqu'il se retrouvait parmi de vrais Mangemorts— Ça avait toujours été ainsi depuis qu'il était revenu parmi eux, après avoir rencontré un vieux sorcier avec une longue barbe blanche. Aujourd'hui ne faisait pas exception.
Il y avait aucune raison pour tout cela change.
Tom Riddle était assis sur un large fauteuil – son trône, comme beaucoup l'appelait, et regardait les silhouettes encapées devant lui. Snape remarqua qu'il ne devait y avoir que trois ou quatre personnes à ses côtés. Tout le monde n'y avait pas été convoqué. Snape fronça les sourcils. Qu'il y avait-il de spécial ce soir pour que peu de Mangemorts n'aient été mis au secret ?
« Mes fidèles ssserviteurs… » Tom siffla bien le « s », ce qui donna des frissons à Snape – Ça n'était jamais bon signe.
« Je n'ai convoqué ici que mes meilleurs… et plus fidèle ssssuivants… privilégiés. » Siffla Tom. Tout le monde s'inclina et prononça comme d'une seule voix un merci, tentant de cacher leur anxiété afin de montrer ne serait-ce qu'un peu d'enthousiasme.
« Ssseverus… Mon fidèle maître des potions… » Tom tourna son regard en direction de Snape tandis que celui-ci s'avançait ; son cœur battait si vite qu'il craignait que le Seigneur des Ténèbres ne puisse l'entendre.
« Mon Seigneur. »
Le doloris frappa Snape si fort et si vite que celui-ci fut tout d'abord surpris de le sentir. Que se passait-il ? Pourquoi le punissait-il ? L'avait-il appelé pour le tuer ?
Puis la douleur balaya toutes ses pensées pour ne laisser que souffrance. Snape hurlait, le masque tomba de son visage terminant sa course au sol. Le reste des Mangemorts regardaient la scène, étonnés voire même effrayés. Allaient-ils tous devoir subir ce que Snape endurait ?
« Tu m'as trahi, Ssseveruss… » Dit Voldemort, le sang de Snape se glaça au point que celui-ci ne sentit même plus les effets du Doloris.
« Non mon seigneur. Jamais. » Dit-il, essayant de se mettre à genoux.
En vain. Le Doloris le frappa de nouveau et Voldemort invita les autres à venir le rejoindre. Soulagés de voir qu'ils n'avaient pas été appelé pour se faire torturer mais plutôt pour torturer, les Les Mangemorts s'exécutèrent, jusqu'à ce que les hurlements ne puissent plus contenir l'agonie de l'homme et finissent par s'estomper. Du sang coulait de la bouche et des narines du maître des potions, ses yeux étaient presque blancs et son corps était parcouru de convulsions telles que l'on pouvait entendre ses os protester.
Puis le sort prit fin.
« Faites en sorte qu'il puisse parler. » Ordonna de loin la voix froide, et un certain sort rendit douloureusement conscience à Snape dont le corps était brisé et que la douleur n'avait même pas encore commencé à envahir.
« Tu t'es détourné de moi, Severuss… ça m'a fait mal— je t'ai montré à quel point. » Dit Voldemort d'une voix doucereuse.
« Non, Mon Seigneur… comment… aurais-je… pu faire ça… ? » Répondit Severus faiblement, sachant très bien que cela ne servait à rien de disserter sur le sujet avant que Tom Riddle ne l'ait abordé—sinon, il montrerait qu'il avait des choses à cacher comme il en était d'ailleurs le cas.
« Qu'as-tu à me dire au sujet de Poudlard et de Harry Potter ? » Demanda lestement Voldemort.
L'esprit de Snape était rempli de douleur et d'horreur. Avait-il vu ? Mais comment ? Quand ?
Nagini siffla quelque chose à son maître, et Snape décocha un regard, puis répondit.
« Mon seigneur… Du—Dumbledore m'a ordonné… d'aider Potter dans l'art des duels… aveugles… » Haleta-il, « Ce qui est… pour son plus grand malheur… parce que je ne fais que le rabaisser jour après jour… et ne lui enseigne rien d'utile… le garçon sera… inefficace lorsque viendra le jour… de la vrai bataille. »
« J'hésite à te croire. » Dit Voldemort puis envoya un autre sort. Snape hurla de nouveau alors que sa peau éclatait sous la pression des veines autour de la marque des ténèbres, rendant ainsi sa main gauche inutilisable. Du sang chaud et âcre coulait abondamment sur le sol.
« C'est… c'est la vérité, mon seigneur. » Haleta Snape.
« Quoi d'autre ? » Dit-il d'une voix douce.
« S… irius Black est… revenu à Poudlard… Mon Seigneur… » Grogna Snape, essayant d'appuyer sur son bras gauche, mais remarqua bien vite que les doigts de sa main droite partaient dans des directions bizarres.
Voldemort acquiesça intérieurement.
« Rien d'autre ? »
« Dumble…dore… a relié… Potter à sa chouette… pour qu'il puisse voir… le garçon est… maintenant complètement dépendant de sa chouette. » Dit Snape, dans un fol espoir.
En effet, les yeux brillaient suite à cette nouvelle information qu'il n'avait de toute évidence pas eue.
« Je vois. Me dis-tu vraiment la vérité ? » Demanda le Seigneur des Ténèbres qui envoya encore une fois un doloris sur Snape.
« Oui, mon Seigneur » Soupira Snape dès qu'il le put.
« M'es-tu encore fidèle ? » Voldemort sourit puis lança un sort sur Snape pour le propulser dans les airs et le laisser retomber par terre.
« Oui… Mon… Seigneur… » Murmura Snape désespérément.
« Même avec toute cette douleur que tu endures ? » Persista Voldemort, et il envoya Snape dans l'âtre de la cheminée, l'allongeant sur le tisonnier. Snape grogna et parvint à dire d'une manière décousue.
« Vous… méritez le… mieux… Mon… Seigneur… »
Voldemort se redressa.
« Voici le niveau de loyauté que j'attends de vous tous. Severus est un exemple pour vous tous. »
Puis la réunion prit fin.
§§§§§§
Harry se dirigea à toute allure vers l'infirmerie, ne se servant presque pas de sa canne, sa baguette le tirait gentiment dans la bonne direction. Il n'avait pas besoin qu'on lui dise – il avait été aux premières loges. Sirius trottinait à ses côtés et accompagnait Harry à l'infirmerie sous sa forme de Sniffle. Dumbledore était déjà présent et Pompom s'éloignait tout juste du lit. Harry aurait bien voulu pouvoir voir l'expression de leur visage.
« Mr le Directeur ? »
« Oh, Harry. Tu savais que j'étais déjà là ? »
« Je vous ai entendu chuchoter quelque chose à Madame Pomfresh, Monsieur. Est-ce qu'il… » Dit Harry calmement.
« Il va survivre. » Le rassura gentiment Dumbledore, mais Harry put discerner de la fatigue dans sa voix.
Harry acquiesça. Sniffle enfouit son museau dans la main de Harry, et celui-ci put ressentir toute la compassion que son parrain voulait lui apporter. Ça lui redonna courage.
« Severus ne se réveillera pas avant un bon moment, Harry, j'en ai bien peur. » La voix de Dumbledore était apaisante bien que ce n'était pas pour annoncer une nouvelle réjouissante. « Mais il avait prévu de faire une sortie au Chemin de Traverse demain pour acheter tes affaires scolaires. Je ne pense pas qu'il apprécie que tu n'y ailles pas. »
Harry fronça les sourcils.
« Monsieur, je ne me sens pas encore prêt. » Dit Harry calmement, ses doigts caressaient les oreilles de Sniffle sans même y prêter attention.
« Je pense que si, et tu ne seras pas seul. En aucun cas je ne pensais te laisser marcher aux côtés de Severus en public— peut-être que les choses sont mieux ainsi. On m'a informé que les Weasleys ont aussi l'intention d'aller faire leurs achats demain. Molly sera certainement contente de te retrouver là-bas. »
« On me verra avec une canne. » Insista Harry.
Dumbledore soupira.
« On ne repoussera pas cette sortie plus longtemps, j'en ai bien peur mon garçon. Cependant, tu n'es pas obligé d'utiliser ta canne si ça te gène – de plus, il me semble que tu as un fidèle chien d'aveugle nommé Sniffle. Je suis sûr qu'il est parfaitement qualifié pour ce travail. » Dit –il d'une voix bien plus optimiste qu'auparavant. Sniffle aboya un coup pour montrer son accord. Harry ne put que sourire.
« Et s'il le faut, j'aurai Sasha » Dit Harry qui entendit un sifflement affectueux provenant du serpent multicolore autour de son poignet. Il ne l'utiliserait pas pour voir à travers ses yeux – après son cauchemar il n'avait pas très envie de se reconnecter ainsi avec qui que ce soit. Harry se leva.
« Je me préparerai… et je reviendrai de nouveau demain. » Dit le garçon, le ton de sa voix montrait clairement qu'il ne quitterait pas longtemps le chevet de son professeur.
Alors qu'il retournait à sa chambre, il demanda en fourchelangue à Sasha :
« Comment était-il, Sasha ? »
« Très mal en point, Harry… il a beaucoup sssouffert. Il dormait et était couvert de bandages. »
Harry ne répondit rien, et lorsque plus tard, dans sa chambre, Sirius lui demanda, il ne lui dit rien de ce qui avait été dit entre lui et Sasha.
Au lieu de ça, il détourna la conversation sur l'épreuve qu'il l'attendait le lendemain : le Chemin de Traverse.
§§§§§§
Molly Weasley avait eu suffisamment de temps pour contrôler ses larmes et ses excédents d'émotion à l'annonce de la situation délicate de Harry. Ron lui avait aussi raconté l'excellente adaptation de celui-ci, elle avait d'ailleurs été plutôt surprise de ne pas entendre de récits larmoyants d'un petit garçon terrifié. Elle ne savait donc pas à quoi s'attendre, tandis qu'elle patientait accompagnée de Fred, George, Ron et Ginny jusqu'à l'arrivée de Harry pour aller acheter les habituelles fournitures scolaires. Ron lui donna un léger coup de coude.
« Quoi qu'il arrive maman, ne renifle pas. Harry peut entendre un reniflement à des kilomètres. »
Fred et George avaient déjà idolâtré les nouvelles capacités de Harry.
« Tu crois qu'il pourra tester quelques-unes de nos farces sonores ? Tu sais un truc du genre le caramel 'chuchote-et-explose', ou -»
« Ne parlez pas ainsi du pauvre Harry ! » Dit Mme Weasley hargneusement à Fred qui adressa un sourire honteux à sa mère – cependant, la petite lueur malicieuse ne quitta ni les yeux de George ni les siens.
« Bonjour, Mme Weasley. » Dit une voix familière et quelque peu faible à gauche de Mme Weasley, ce fut si soudain que toute la colonie de Weasley sursauta. Harry eut un petit rire, tandis que Sniffle aboyait d'amusement.
« Harry, mon chéri ! Je ne t'ai pas entendu arriver ! » S'exclama la sorcière puis elle serra fortement Harry contre elle – une étreinte qui avait toujours plu à Harry car c'était le contact maternelle le plus proche qu'il ne pourrait jamais avoir. Harry rigolait presque comme un enfant à qui on faisait le tour du 'cacher – pas cacher'
« Et bien, peu de personne le peuvent ces derniers temps. Je n'aime pas entendre le son de mes propres pas. » Il sourit légèrement tandis qu'il se desserrait de l'étreinte et resserrait sa prise sur la laisse de Sniffle. Mme Weasley avait perdu la parole alors qu'elle remarquait les changements de l'adolescent : ses yeux, bien que brillants, étaient troubles et ne bougeaient pas, fixant droit devant – la lumière qui lui arrivait sur le visage, ne le perturbait pas du tout. Sa tête était penchée sur le côté légèrement levée comme s'il cherchait à mieux entendre. Heureusement, Ron s'était occupé de couvrir le mutisme et l'immobilité de sa mère :
« Harry, mon ami, ça fait du bien de te revoir, et toi aussi Sniffle ! »
« Oui, il m'aide - je ne voulais pas utiliser la canne d'Hermione pour sortir. » Harry sourit alors que Sniffle fouettait l'air de la queue.
« Mais c'est génial ça, Harry, tu peux te faufiler n'importe où. C'est vrai que tu peux même entendre Snape arriver ? » Demanda George tout excité, ce qui fit sourire Harry.
« Et bien, au moins Rusard ne sera plus un problème. » Dit-il, évitant toute discussion sur Snape. Pas pendant que l'homme était alité se battant pour s'en sortir.
« Tu as l'air en pleine forme, Harry. » Dit simplement Ginny, le visage de Harry rayonna, ces simples mots réussirent effectivement à lui donner du baume au cœur.
« Merci, Gin. » Répondit-il calmement.
« Allez, ne nous attardons pas ici, les enfants. Nous avons des achats à faire. Mme Weasley avait retrouvé son autorité en même temps que sa voix en moins de temps que les enfants le pensaient nécessaire, et avait réussi à ne pas montrer de différence de traitement envers Harry. Sirius servait de guide extrêmement vigilant, bien déterminé à faire preuve d'une meilleure efficacité que la canne. Harry restait silencieux, lorsque tout à coup, la première vague de sons le submergea.
A sa grande surprise, Harry trouva qu'il n'avait pas tant de difficultés à distinguer les sons entre eux et il semblait s'habituer au brouhaha du Chemin de Traverse en bien moins de temps qu'il ne lui en avait fallu pour le calme de sa chambre ainsi que du reste du château. Cette réalisation le remplit de joies et le réconforta quelque peu.
« Je n'ai pas besoin de me réapprovisionner en potions, courtoisie de Snape. » Dit Harry alors que Ron et lui survolaient la liste des fournitures. Les jumeaux se penchèrent vers Harry à la manière de conspirateur.
« Par le plus grand des hasards, aurais-tu accès à la réserve de Snape ? Ou l'aurais-tu entendu murmurer le mot de passe ? Ou… »
« Euh, Snape ne me laisse même pas descendre dans les cachots, alors son bureau privé encore moins. » Harry sourit alors qu'il entendait les jumeaux soupirer de déception.
« Mais ne vous inquiétez pas, c'est bien plus simple de se glisser dans d'autres endroits secrets… » Ajouta Harry tout en pensant au jardin secret et espérant qu'il n'enfreindrait aucun règlements en y conduisant le terrible duo. Dans tous les cas, cela parvint à remonter suffisamment le moral des jumeaux.
« Okay, maintenant les bouquins. » Dit Ginny puis Sniffle commença à tirer Harry dans la bonne direction suivi de tous les autres. Harry se mordait la lèvre d'un air pensif. Il entendait Ron marcher à ses côtés et Mme Weasley s'occuper de réprimander les jumeaux pour leurs bêtises, puis il se pencha sur le côté.
« Dis, Ron… »
« Oui, Harry ? »
« Lorsqu'on sera à la librairie, ça ne te dérangerait pas de me prévenir si il y a des… euh… »
« Ne t'inquiète pas Harry Je te préviendrai s'il y a des reporters. Hermione m'a dit que tu pourrais être nerveux à propos de ça. Aucun ne passera à travers les Weasleys. » La voix de Ron était pleine de fierté, ce qui fit sourire Harry.
« D'ailleurs, où est Hermione ? »
« Elle avait quelque chose à faire, un certain insecte à… libérer. Sous certaines conditions, comme elle le dit si bien. » Répondit Ginny, les trois jeunes éclatèrent de rire alors qu'ils entraient dans la librairie.
Pour choisir les livres, Harry établit le lien avec Sasha, de façon à être capable de lire les titres sur les couvertures comme il le faisait avant. Alors que Ron gardait ses distances avec le serpent multicolore, Fred et George était fascinés par ce qui ce trouvait au poignet de Harry puis ils vinrent lui demander si Sasha accepterait de leur donner un peu de son poison. Sasha refusa avec véhémence. Harry annula le lien dès qu'il eut fini, de peur de blesser son compagnon reptilien.
« Tiens, tiens, mais qui avons-nous là, Potter et les Weasleys. » Cette voix traînante était reconnaissable entre mille. Harry se renfrogna tandis qu'il se tournait vers la provenance de cette voix. Il entendit Ron se tendre près de lui, Ginny avaler de l'air, et les jumeaux se mettre en position d'attaque. Mme Weasley était occupée à payer les livres de Ginny.
« Malfoy, tu devrais vraiment changer de numéro, ça en devient ennuyeux. » Dit Harry d'une manière détachée qui surprit non seulement Draco mais également les Weasleys. En fait, Draco ne savait pas quoi répondre puis Harry murmura 'allons-y Sniffle' pour partir. Cela ramena Draco à la réalité. Il ricana.
« Oh comme c'est charmant. On t'a offert un bâtard pour te consoler d'être myope comme une taupe ! »
Harry, Ron Ginny, Fred, George et Mme Weasley qui revenait de la caisse se figèrent tous. Sniffle se tourna vers Malfoy et montra les crocs, ne bondissant pas sur celui-ci simplement parce que Harry le tenait fermement par sa laisse. Harry sourit, d'une mimique que Ron jurait d'avoir vu à plusieurs reprises sur le visage du Professeur de Potion.
« En fait Malfoy, je n'ai pas encore reçu de cadeau de consolation. » Dit-il avec désinvolture, mais d'un ton de voix dur qu'il prenait parfois. En une fraction de seconde, il sortit sa baguette. « Murkus » Il sourit de satisfaction pour justice rendue, tandis que les rires éclataient tout autour de lui. Il se fichait de ne pas pouvoir voir Draco recevoir un bon gros tas de boue en plein visage. Il lui suffisait d'entendre les réactions. « Maintenant, je pense pouvoir dire que j'ai reçu mon cadeau de consolation. » Dit Harry d'un ton suffisant puis partit avant que Draco ne puisse faire quoi que ce soit.
§§§§§§
Harry retourna à l'infirmerie dans l'après midi du même jour. Il était seul, si on n'incluait pas Sasha enroulé autour de son poignet. Il écouta avec attention, mais n'entendit rien d'autre que la respiration régulière et douce provenant du lit. Apparemment, Pompom ne se trouvait pas dans l'infirmerie. Harry s'approcha silencieusement du maître des potions et chercha du bout des doigts une chaise. Lorsqu'il la trouva, il la tira vers lui et s'assit dessus.
« Je ne suis pas fatigué, Harry. » Siffla doucement Sasha, Harry réfléchit mais jugea préférable de ne pas voir Severus Snape blessé et brisé. Il préférait garder l'image de l'homme audacieux et sur de lui dans sa tête.
« Ca va, Sasha. » répondit-il en sifflant puis il écouta pendant un long moment la respiration du Maître des Potions, essayant de faire du tri dans ses émotions. Il avait été témoin de chaque étape de la réunion avant que Snape n'atterrisse à l'infirmerie. Il avait senti une partie de sa douleur bien que pas assez. Le respect que Harry portait à son austère professeur n'avait fait qu'augmenter au fil de la vision. Il n'arrivait pas à croire que Snape pouvait passer par autant de douleur, souffrir, craindre sans jamais abandonner et avoir encore suffisamment de lucidité pour altérer la vérité afin de contenter Voldemort et de protéger le garçon-qui-a-survécu ; ainsi lorsque le moment viendra, l'élément de surprise sera dans son camp. Harry était émerveillé et il sentit son cœur aller pour cette forme faible allongée devant lui.
Sans réfléchir, il attrapa de sa main qui tenait sa baguette la main droite du Professeur. Ses doigts touchèrent la peau nue. Elle n'était pas moite, pas répulsive. Elle était chaude—trop chaude. Peut-être que le Maître des Potions était fiévreux. Ses doigts vagabondèrent vers le front, le nez aquilin—
« Vous vous amusez, Potter ? » La voix était rauque et faible, pas encore soyeuse et provocante. Harry retira immédiatement sa main comme s'il venait de se faire prendre . Il entendit Snape ricaner légèrement.
« Tu dois certainement te sentir victorieux, n'est-ce pas… la puissante chauve-souris graisseuse finalement vaincue et… »
« Arrêtez. » Dit Harry doucement, blessé par ces simples mots parce que ça lui donnait un aperçu auquel il ne s'attendait pas. « S'il vous plait, arrêtez Professeur. Je… vous admire. »
Snape ne s'attendait pas du tout à ce que quelqu'un lui dise cela, encore moins de la part du Golden Boy. Cela suffit pour qu'il se décide à ouvrir les yeux, puis il tourna le regard pour observer l'adolescent assis sur la chaise. Harry était recroquevillé, la tête légèrement penchée en avant, les yeux vivant d'émotions. Snape était certain que le garçon retenait des larmes, donc il ne dit rien. Harry continua.
« Personne n'aurait pu faire ce que vous avez fait, Monsieur. Je… suis désolé d'en avoir été la cause. »
« Le monde ne tourne pas autour de votre petite personne, Potter. » Lança Snape au garçon, mais le ton de sa voix était aimable.
Un long moment de silence s'en suivit, puis Harry déglutit.
« Monsieur… »
« Encore réveillé par vos soin, Potter ? »
« Dans deux jours les cours vont reprendre. »
« Quelle perspicacité de votre part. »
« Ils vont me demander comment je suis devenu… aveugle. »
Silence.
« Moins vous en direz, mieux vous vous porterez, Potter. Faites appel à votre imagination d'adolescent. » Dit Snape alors qu'il se redressait douloureusement.
Harry sourit. Il resta pendant près d'une demi-heure avant que Madame Pomfresh ne vienne 's'assurer du repos du Professeur', rien d'autre ne fut dit.
Rien d'autre n'était nécessaire.
À suivre
Chapitre 13
Le Chaudron Baveur était dans un vacarme énorme. Le quai 9 3/4 bourdonnait avec trop d'excitation et d'énergie, même pour un premier septembre. Et chaque sorcier ou sorcière qui était abonné au quotidien la gazette du sorcier n'avait qu'un seul sujet de discussion : Harry Potter. L'article qui avait secoué les fondations de la communauté sorcière était comme suit...
Le Garçon-Qui-A-Survécut est aveugle
Par Spécial Reporter Rita Skeeter
Nous avons appris que le Garçon-Qui-A-Survécut, Harry Potter, le gagnant de la coupe de trois sorciers tenue sur les terres de Poudlard, ne peut plus voir. Le garçon a résidé à Poudlard une grosse partie des vacances d'été, et, selon des rumeurs des sources venant de l'école, il est sous les soins de Madame Pompom Pomfresh, l'infirmière de l'école. La question que nous pouvons nous poser est pourquoi le garçon n'a pas été envoyé à Sainte Mangouste pour lui assurer les meilleurs soins, quand il est évident que Harry Potter n'a pas été épargné par les attaques incessantes des partisans de Vous-Savez-Qui. Apparemment ce serait précisément la raison pour laquelle Harry Potter restera sur les Terres de Poudlard, donc sous la protection des plus puissantes protections auxquelles est soumise l'école.
Les raisons de la cécité de Harry sont mystérieuses. Nos sources impliquent le résultat d'une dangereuse attaque ou d'un combat d'un certain sortilège, mais les faits réels ou événements ne sont pas clairs à proprement dit. Une chose nous vient alors à l'esprit de tous : il se peut que la cécité de Harry Potter soit le résultat d'une attaque de Mange-Morts ou de Vous-Savez-Qui lui-même, puisque le ministre nie même la plus petite possibilité que le Seigneur des ténèbres ait retrouvé ses pouvoirs ,bien que se soit une opinion fortement soutenue par le Professeur Albus Dumbledore, ordre de Merlin, Première Classe, et Harry Potter lui-même ! Nous n'avons donc pas de réponses à cela.
Ron sourit presque lorsque le Poudlard Express se retira de la gare. Il observa Hermione qui attendait la réaction de son ami, après la lecture de l'article.
« Alors ? »
« Je dirais que cet article est beaucoup moins odieux que ceux de l'année dernière. » Ron grimaça et poussa le journal sur le côté. « Comment as-tu géré ça ? »
« J'ai fait du chantage. Je suis toujours la seule qui sait qu'elle est un animagus illégal. Je garderais son secret uniquement si elle écrit ce que nous n'objecterons pas qu'elle écrive. Tu as remarqué ? Elle a commencé à donner de la crédibilité à Harry en ce qui concerne le retour en puissance de Tu-Sais-Qui, et pas son portrait de déranger ! »
Hermione bondit dans son excitation pour relire les phrases à relever.
« C'est vraiment génial 'Mione' … mais… tu ne te demandes pas comment Harry est devenu aveugle ? »
La fille soupira.
« J'aimerais penser qu'ils étaient avec des Mange-Morts ou quelque chose du genre... mais alors ton père aurait su, après tout il est du ministère. Quelque chose nous aurait averti. »
« C'est vrai... et Percy est toujours très proche de Fudge. Orgueilleux comme il est, il nous dirait pour Harry."
« ET le ministère ne permettrait jamais au directeur de nourrir Harry à la santé dans l'école. Rita est juste sur ça. »
Ron était très calme, et jeta un coup d'oeil au compartiment avant de poser la prochaine question.
« Penses-tu que les Dursleys l'ont fait ? Je veux dire, qu'ils le maintiennent mis en cage comme un animal et tout. Nous avons dû le sauver des années passées. »
« OH, Ron, ce serait horrible ! Et Harry ne nous a jamais dit qu'ils le frappaient lui ou autre chose."
Cependant, les yeux de la fille montraient clairement qu'elle n'écartait pas cette possibilité le moindre du monde.
"Bien ... Harry ne parle pas beaucoup d'eux. Donc nous ne savons pas vraiment quelque chose d'eux. Et peut-être c'était une sorte d'accident que les Dursleys firent pire ou autre." Ron s'hérissa à l'idée qu'Harry n'avait pu avoir accès à des soins appropriés. Il se promit de le venger si c'était le cas.
« Je regrette que je ne puisse pas exécuter la magie en dehors de l'école - alors je montrerais aux Dursleys! Et je prendrais Fred et George avec moi! »
Hermione fit taire Ron.
« Nous ne savons pas vraiment s'ils sont à blâmer, Ron. Et pour l'amour du ciel, baisse ta voix. Nous ne voulons pas paraître encore plus coupable que nous le sommes peut-être.
« Bien, Bien. Si ce n'est pas la petite Sang-De-Bourbe et la Belette. Perdu votre Taupe Potter ? Ne faut-il pas le guider pour qu'il ne rentre pas dans les murs et dirige sa baguette sur lui-même ? » Draco parla d'une voix traînante de l'entrée du compartiment avec, cette fois, Crabbe et Goyle. Hermione serra des dents au moment où elle fut nommée, mais cette fois c'était Ron qui lança une parfaite raillerie :
« Je ne sais pas Malfoy, il me semblait qu'il savait pas mal où viser avec sa baguette, tu ne crois pas, face de boue ? Ou, est-ce face de furet plein de boue ? Ou, non attends, attends, face de fouine rebondissante pleine de boue ! » Dit-il en riant toujours de la précédente promenade sur le chemin de Traverse. Draco devint rouge de colère et sortit sa baguette.
« hm,hm Malfoy – ou la première chose que tu verra…
… sera l'infirmerie quand on sera à l'école. »
Les deux baguettes des jumeaux Weasley entourèrent les trios Serpentards. A l'intérieur du compartiment, Hermione et Ron firent de même. Crabbe et Goyle regardèrent Draco en signe de question et celui-ci râla et s'éloigna, jurant vengeance. Fred et Georges sourirent et entrèrent dans le compartiment.
A partir de ce moment, le chemin jusqu'à l'école fut paisible – bien que l'absence d'Harry dans le train refroidisse l'enthousiasme général… Sauf celle des Serpentards.
« Vous m'avez appelé, Professeur ? »
« Oui, Potter. C'est important, donc essayez de vous concentrer autant que votre intelligence puisse vous le permettre. Je veux que personne ne sache que votre serpent est votre façon de voir. Est-ce clair ? Vous pouvez avoir votre chouette avec vous à chaque fois que vous avez vraiment besoin de voir et faites comme si vous pouviez voir à travers elle. »
« Vous allez vraiment m'autoriser à prendre Hedwige en classe de Potions ? » Harry était incrédule. Il entendit Snape claquer sa langue, un signe de concession à contre cœur qu'il devait faire pour son cours.
« Oui Potter. Mais vous devez lui dire de rester perchée sur votre épaule tout le temps. Sasha doit être dans votre manche et aucun sifflement en fourchelangue ne doit être entendu. J'accepte que vos … deux autres amis soient conscients de votre état, donc pour être sûr, ils doivent faire assez de distraction pour que personne ne remarque qu'on vous parle. Il est impératif que tout le monde croie que vous voyez à travers les yeux de votre chouette. »
Harry savait pourquoi c'était si important. Draco Malfoy aurait reporté à son père ce qu'il utilisait, et l'information que Snape avait donné à Voldemort devait être confirmée pour pouvoir assurer la couverture et la vie de l'homme, même pour un court lapse de temps. Il acquiesça.
« Oui, monsieur. »
Un lourd silence s'installa. Sasha lui siffla qu'elle était mal à l'aise et il la caressa sur la tête discrètement, commençant immédiatement à se conformer aux souhaits du Maître des Potions.
« Votre… trimestre ne peut pas être encore déclaré à l'un ou l'autre, comme je suis sûr que vous pouvez le comprendre. Pas à cause de votre – considérable – embarras. Cependant, vous pouvez être sûr que vous pratiquerez ce que je vous enseignerais avec Lupin, ou au moins avoir tout le monde croyant que vous faite cela. »
« Ne vous inquiétez pas professeur. Je le pourrais. »
« Vous ne pourrez manifestement plus jouer au Quidditch au début de l'année. Le Professeur McGonagall vous a placé comme attrapeur de réserve. » Jeta Snape à Harry avec un vieux regard d'indifférence à défaut de tempérer. Le garçon tressaillit mais son expression neutre changea très peu et seulement une fraction de secondes.
« Je… Je comprends, monsieur. »
« J'ai convenu avec Madame Bibine qu'elle vous entraîne… parmi d'autres arrangements. » Dit Snape presque négligemment mais il était entièrement conscient de donner au garçon une raison de s'en sortir avant qu'il n'étouffe ses rêves dans une mer et ne les fasse disparaître. Il pouvait voir comment tout son visage se détendit et ses épaules se décontractèrent à ce moment- - bien que à son honneur il ne demanda pas ce que ces nouveaux arrangements pouvaient être. Snape se rattrapa de sourire pendant qu'il étudiait les légères alternances dans les expressions du garçon.
« C'est tout pour le moment, Potter. N'essayez pas de paraître aussi susceptible- - Je suis sûr que vous devrez diriger, les Gryffondor sont spontanés sur ce point particulier. » Ajouta t-il, sa voix tranchante déséquilibrant à nouveau l'atmosphère. Harry acquiesça et sourit comme il perça les environs, presque au départ décisif. Snape eut la désagréable impression que Harry commençait, un peu comme Lupin, à ne pas prendre ses railleries et sa voix tranchante au sérieux. Il serra ses dents de colère sur ça.
Et le gamin était aveugle- - donc aucun regard furieux ne porterait ses fruits. Maudit Potter.
Harry s'agita dans sa chambre. Il était inquiet. Allions-nous devoir partager le même dortoir et tout le reste qui va avec. Si c'était le cas, il aurait de grandes difficultés à cacher Sasha, à se relaxer. Harry ne pouvait toujours pas comprendre cela, mais quand il fit, il détestait être regardé comme ce qu'il était maintenant. Il détestait cela avant, mais maintenant ça l'énervait encore plus. Reconnaissant, sa cécité le protégeait de la plupart des regards- - exceptés ceux de Rémus Lupin, Albus Dumbledore et Severus Snape. D'un façon ou d'une autre il pouvait toujours dire quand l'un ou l'autre des trois professeurs était en train de le regarder.
«Salut Harry. Je savais que je te trouverais sûrement ici. »
Harry sourit et se retourna.
« Monsieur le Directeur, je n'arrive toujours pas à entendre vos entrées. » dit-il calmement, touchant la poignée de la canne. Dumbledore rit tout bas.
« Ne faudrait-il pas garder quelques amusements, non ? Avant que je te dise pourquoi je suis venu, veux tu un bonbon au citron ? »
Harry sourit. Il devrait normalement décliner mais il était vraiment nerveux. Le temps avançait et le vrai spectacle commencerait et les instructions de Snape ne l'aidaient pas à soulager son anxiété.
« J'en aimerait bien un, professeur. » Dit-il et hors de porter de où il était il entendit le bruissement du papier. Dumbledore le fit pour être sûr que la main du garçon le prenne correctement et il prit un bonbon. Harry le fourrait dans sa bouche et le savoura. Il entendit un grondement autour d'eux et un petit bourdonnement sous ses pieds comme il le sentait habituellement quand les escaliers bougeaient. Mais puisque Dumbledore ne semblait pas du tout alarmé ou affecté par cela, Harry garda le calme.
« Je me demandais Harry, »demanda Dumbledore presque gaiement, « si tu aimes cette chambre. »
Le cœur d'Harry rata un battement.
« Oh, oui monsieur. Je l'aime beaucoup. Elle- - elle m'a offerte tant de choses. »
« C'est vraiment un chance car tu vas être obligé de la garder. » Dit Dumbledore une joie cachée dans la voix quand il a annoncé qu'il aimait cette pièce. Harry ne put empêcher son sourire qui allait d'une oreille à l'autre.
« Vraiment, Monsieur ? »
« Bien sûr ! C'est l'une des chambres des préfets de Gryffondor. En tant que préfet, tu te dois de rester ici. Plus tôt dans l'été, j'ai juste demandé de déménager dans une chambre plus commode pour le Professeur Snape. Je… ne pense pas qu'il apprécierait de monter jusqu'à la tour Gryffondor tous les jours. » Harry pouvait imaginer le pétillement dans les yeux du vieux sorcier. Il ne le réalisa pas de suite puis, sa mâchoire tomba.
« Vous… vous m'avez nommé Préfet ? Mais… ça ne se peut pas… »
« Tu feras un bon Préfet, j'en suis sûr. Pour garder une… couverture sur tes capacités en duels, ça peut être accomplit facilement sans te soucier de tes devoirs de préfet. »
« Mais monsieur, vous ne… ne risquez pas de mettre le professeur Snape en danger ? »
Dumbledore sourit à la réponse.
«Tom Riddle croit que le Professeur Snape t'entraîne aux duels seulement- - donc sachant ton chemin à Poudlard et d'autres routine quotidienne sa crédibilité ne sera pas en péril. Après tout, il y a d'autres professeurs pouvant t'enseigner ici. » Dit-il avec bonté, et Harry se sentit rassuré.
Dumbledore continua, fourrant un bonbon au citron dans sa bouche.
« Maintenant, je suis sûr que tu as entendu le grondement dans les murs ? »
Harry acquiesça.
« C'était ta chambre retournant à sa propre place. Maintenant, quand tu passeras la porte tu te retrouveras en haut de l'escalier menant à la salle commune des Gryffondors. Les dortoirs des garçons sont derrière la porte à ta gauche, et celui des filles à droite. En face de toi se trouve l'un des escaliers menant à la chambre de la préfete - - qui sera, je crois, Miss Granger. Je pense que je t'ai dit tout ce que je devais te dire, Harry. » Dumbledore s'approcha du jeune Gryffondor qui était toujours estomaqué par la joie de garder sa chambre privée et par le fait que quand il sortira de sa chambre, il ne tombera pas n'importe où et il sera un préfet- - le premier 'aveugle'. Il essaya de sortir de ses pensées quand il sentit la main du directeur épingler sa robe. L'insigne de Préfet.
« Dans le cas où tu te demanderais si tu le mérites- - il n'y a pas un seul garçon ou une seule fille à Gryffondor qui ait montré autant de contrôles et de responsabilités que vous, Mr. Harry Potter. Le fait que tu puisses voir ou non avec tes yeux est hors de propos. »
Et avec ça, le sorcier bienveillant sortit de la chambre. Harry n'entendit aucun pas jusqu'à ce que le Directeur commence à descendre les escaliers.
Harry prit une profonde respiration avant de quitter la tour des Gryffondors, exploitant plus attentivement, juste au cas où il ferait un faux pas à cause de sa nervosité. Il ne voulait pas se tromper pas quand la première impression est aussi importante. Il tira sur sa robe et écouta le miroir lui dire ce qu'il fallait qu'il arrange à son apparence. Il pouvait entendre le brouhaha des étudiants entrant dans le hall principal pour le festin. Il s'arrêta avant l'aile principale, en haut de l'escalier derrière l'armure, il aimait se cacher quand il était frustré. Il s'attarda quelque temps, une envie de remettre son entrée à plus tard le prit. Ainsi, s'il restait dans la salle commune, il ne verrait le visage de personne, y compris le choixpeau, les Serpentards agressifs ou les Poufsouffles reniflants ?
Il entendit des pas venants derrières lui- - ils les distingua, il les reconnaissait par leur légèreté la façon de marcher, faisant penser à un son.
« Froid aux pieds, Potter ? »
Harry se frotta le bout de son nez.
« Quelque chose comme ça, monsieur. » Admit Harry franchement au maître des potions, simplement et naturellement, alors que, quelques temps plus tôt il se serait tendu pour une joute verbale.
« Penser à ce que je vais vous dire : Les lunettes ne vous ont jamais empêchées d'êtres vous. » ricana le maître de potions et il avança rapidement vers l'avant pour prendre position à la Table Principale. Harry toucha son visage, réalisant maintenant qu'il ne portait pas ses éternelles lunettes- - et il ne les avait pas porté durant tout l'été. Il ne se souvint plus où elles étaient- - et il ne voulait pas se souvenir de la dernière fois qu'il les avait portés. Il mania sa baguette avec ses doigts. Il n'avait pas voulu d'un sort de camouflage sur sa cicatrice, brûlant sa chair, constamment apeuré qu'un sortilège puisse briser le sort et révéler la cicatrice. Harry ne voulait pas être pris au dépourvu si une telle occasion arrivait. Au lieu de cela, il portait un gant léger, découpé au bout des doigt pour q'il puisse avoir un contact direct s'il devait toucher un quelconque objet. Le gant était très fin, cuir souple. Il l'aimait beaucoup. Sirius avait dit qu'il était 'cool'.
Il soupira et se mit à descendre les escaliers vers la Grande Salle, le brouhaha des étudiant l'engouffrant. Il souhaita qu'il puisse y avoir Sirius dans les environs sous forme de Sniffle, mais il était parti le jour précédent. Dumbledore l'avait envoyé en mission au début de l'été- - Harry se souvint de cette conversation particulière. C'était la même chose que quand Snape lui avait dit qu'il reprenait son rôle d'espion. Sirius avait interrompu tout ce qu'il faisait pour venir voir et aider Harry- - mais c'était maintenant qu'il avait le plus besoin d'aide et comme il n'était pas dans un quelconque danger immédiat, Sirius Black avait du reprendre sa mission première.
Harry comprenait. Mais comme toujours il lui manquait déjà avec ses réactions extravagantes et son comportement tapageur.
« Es-tu prêt Harry ? » lui siffla Sasha, comme le garçon s'attardait encore, maintenant en face de l'entrée de la Grande Salle, et déjà, il entendit les murmures du type 'il tient une canne' et 'penses-tu qu'il ne voit vraiment plus ?' et 'Comment pourrait-il ETRE un préfet alors qu'il ne voit pas ?' ou encore 'Où sont ses lunettes ?' et un réponse comme ' il n'a plu BESOIN de ses lunettes maintenant serais-tu stupide ?'.
Harry frappa le dessus du corail de la tête de son serpent, maintenant le cachant dans le large pli de la manche de sa robe.
« Oui, je le suis… et tu dois être calme maintenant, ou la prochaine fois, je ne te prendrais pas avec moi. Ils ne doivent pas encore savoir pour toi. »Lui dit Harry pour la tranquilliser, il contrôla son visage et entra dans la Grande Salle.
Le brouhaha ne s'arrêta pas- - non pas du tout. C'était devenu plus bruyant. Tout était plus fort 'Ca va, Harry ?' et 'pauvre Harry, puis-je te mener quelque part ?' il les entendait de partout. Il était tenté de sortir sa baguette, viser tout ceux qui avaient pitié de lui et dire qu'il pouvait très bien avancer lui-même. Heureusement, l'air fâché qu'il commençait à arborer faisait partir les gens de son chemin, mais mystérieusement, il était en train de marcher et il fut stoppé par une voix qui l'appela joyeusement :
« Hé, Harry ! Tu m'as manqué ! » Et Hermione Granger se jeta dans ses bras. Il l'étreignit étroitement, ne quittant toujours pas la canne, et sans faire exprès, ça frappa quelqu'un [la canne.
« Tu m'as manqué aussi, Mione. Particulièrement quand nous étions sur le chemin de Travers avec les Weasley. »
« Ron ne t'a pas raconté ? »
« Oh oui. J'ai lu l'article- - une grande amélioration dans cet écrit d'intimidation si je peux dire. »
« Mec, mauvais! Tu es un préfet! » Harry sourit en entendant la voix de Ron.
« Oui ! Je l'ai découvert aujourd'hui. »
« Pas de doute alors que les Gryffondors peuvent faire plus de choses… » Dit Pansy Parkison d'une voix traînante. « Parce que c'est stupide d'avoir un préfet aveugle- - que vas-tu faire, donner des coup avec ta canne jusqu'à ce que quelqu'un sorte ? » se moqua t'elle et d'autre rirent. Harry leva un sourcil et sourit venimeusement vers la direction de Pansy. Il sentit une main discrète le tourner pour partir- - et il était certain qu'il se faisait fusiller du regard.
« Je ne sais pas Pansy- - mais pourquoi ne demandes-tu pas Malfoy ? Je suis sûr qu'il a eu un aperçu en avant première de mes méthodes. » Dit-il avec sarcasmes, et retourna auprès de ses amis.
« Allons nous asseoir, voulez-vous ? »
Quand ils s'assirent, Fred et Georges, qui s'assirent tout près, commencèrent à parler rapidement.
« L'équipe de quidditch est toute triste et inquiète- - Dubois en particulier. »
« Il devra juste trouver un autre attrapeur pour quelques temps. » Dit Harry et il changea de place. Le quidditch était toujours un sujet auquel il ne pouvait pas parler ouvertement. Il se souvint que Snape avait dit qu'il avait pris 'd'autres arrangements' avec madame Bibine.
« Ouais, on sait. Il fera des essais. Il trouvera un gardien. Qui penses-tu qu'il pourrait prendre comme Attrapeur ? »
Harry pensa à ça.
« Colin Crivet. »
Hermione grogna et Ron resta bouche bée.
« Tu ne peux pas être sérieux. »
« Bien sûr que je suis sérieux. Il a l'œil pour repérer les choses qui ne doivent pas être trouvées, et prendre leur photo. Il peut repérer un vif, aussi. » Harry sourit et repris sa cane.
Puis, tous se calmèrent lorsque la Cérémonie de Répartition commença. Et ensuite, Dumbledore fit son discours.
« Une nouvelle année commence, et je vous souhaite la bienvenue aux anciens comme aux nouveaux étudiants. Je souhaite également vous rappeler quelque règles habituelles- - Tel que la Forêt Interdite qui comme son nom l'indique est interdite, vous ne pouvez sortir de vos dortoirs après le couvre feu. Ce sera tout pour le moment, et comme chaque année, je vais vous annoncer les nouveaux remplacements. Cette année, nous avons une fois de plus le Professeur Lupin en DCFM- -»
Dumbledore attendit que le tonnerre provenant de la table des Gryffondors et les applaudissements des Poufsouffles et des Serdaigles cessent. Rémus acquiesça et sourit aux étudiants, content qu'ils l'apprécient toujours malgré qu'ils sachent son secret. La table des Serpentards n'applaudit pas, et la plupart d'entre eux le regardèrent froidement, mais quelques uns semblaient correct avec l'idée.
Dumbledore continua.
« L'autre nouvelle que j'ai à vous annoncer est plus sérieuse, malheureusement. Vous devez certainement tous être au courant de ce qui c'est passé pour un de nos étudiant, votre camarade, Harry Potter. Je vous demanderais de ne pas harceler Mr Potter pour savoir dans quelle circonstance il est devenu aveugle- - Je vous assure qu'il y avait les Ténèbres impliquées. Tolérez son intimité face à ce problème. » Dumbledore laissa le temps aux élève de comprendre ces phrases. Harry souriait presque narquoisement, mais gardait un visage impassible. Qui savait ce que les étudiants s'imaginaient s'être passé- - aucun sort qu'un face à face avec 10 Mangemorts, il en était sûr. Si seulement ils savaient… mais ils ne sauront pas. Harry ne leur dirait jamais.
Il avait encore sérieusement grandi, et Ron le poussa pour qu'il réalise qu'il était temps de manger. Et manger rapidement pour pouvoir ensuite amener les Premières Années à la tour Gryffondor.
S'il se sentait nerveux pour ça, Harry ne pouvait le dire. Quand il le moment vint, lui et Hermione se levèrent.
Combien sont-ils, Mione ? Demanda t-il prestement.
« 15. Veux-tu que je me mette en tête et rester derrière ? »
« Na. Ils s'attendent tous à ce que je sois derrière. Je prends la tête. »Dit Harry avec une grimace et déployant sa canne, et prudemment il s'avança vers les escaliers.
« Suivez moi, mes Premières Années, et restez en rang, ne vous éparpillez pas. »Dit il avec désinvolture à un groupe traînant des pieds et sans même un chuchotement. Il se demanda même s'ils étaient sourd où s'ils étaient juste en train de la fixer. Tapant autour avec sa canne, il ouvrit le chemin, jusqu'à ce qu'il entende des pas s'éloigner beaucoup trop. Il s'arrêta. Quelques premières années sursautèrent derrière lui.
« Mione, quelqu'un s'égard. »
« Je l'ai vu, Harry. Toi, quel-est-ton-nom, Zaheed. Revient avec le groupe. » Il tendit sa main et sourit. Il pu faire cela. Il commença encore à parler. Il pu maintenant entendre les soupirs de 'il lui parle' et ' il ne semble pas avoir besoin de voir !' et 'mental !'
Quand il s'arrêta en face du portrait de la Grosse Dame et dit le mot de passe pour que tous entendent, il entendit Sasha lui siffler, quand les étudiant furent tous déposés :
« Je pensssse que tu les as impresssionné, Harry. »
Et Harry se sentit enfin accepté.
À suivre
Chapitre 14
Le 2 septembre était un jeudi. Et sur l'emploi du temps que Harry avait reçu, le jeudi commençait avec un double cours de Potion. Harry s'était réveillé très tôt, réveillé aujourd'hui par le pépiement des oiseaux et le bruit de pas des Elfes de Maison qui allumaient le feu matinal et d'autres choses pour la journée. Il s'habilla en chancelant avec des doigts froids. Des papillons voletaient dans son estomac pour ce jour qui était le premier d'une longue série de mensonge. Il n'avait aucune idée de ce que cette journée lui réservait. Il tendit son bras gauche pour que Sasha y monte.
« Es-tu nerveux, jeune Maître ? » demanda le serpent corail alors qu'elle s'enroulait elle-même bien au chaud autour du maigre poignet.
« Oui… Très. » répondit Harry, caressant la tête triangulaire. La langue de Sasha donna un petit coup sur la peau de Harry en une légère caresse. Harry sortit sa baguette. « Je vais te jeter un sort d'invisibilité partielle, Sasha, donc tant que tu seras le long de la manche de ma robe on ne te verra pas. »
« Ne t'explique pas… Je te fais confiance. » Sasha donna un coup de langue et goûta l'air, savourant le changement des ondes magiques alors que Harry jetait le sort. Puis Harry enfila sa robe d'école.
Il ouvrit la porte de sa chambre et déplia sa canne, rangeant sa baguette. Comme il avait de plus en plus confiance en ses sens restants, Harry utilisait de moins en moins sa baguette pour s'orienter. Il ne voulait pas que les gens sachent qu'il comptait vraiment dessus… Cela révèlerait seulement ses faiblesses évidentes. Harry eut un sourire narquois alors qu'il marchait vers la volière pour prendre Hedwige. Snape et sa paranoïa commençaient déteindre sur lui.
Il ouvrit la porte de la volière et fut accueilli par l'air douillet et les bruits légers et doux des hiboux qui se reposaient là.
« Hedwige. Viens là, ma fille. » Dit-il doucement. Harry ne s'en était pas aperçu, mais il avait commencé à parler dans des tons bas et velouteux qui ne faisaient pas de bruits. Hedwige vola vers le bras tendu de Harry et s'y percha. Harry sourit faiblement. « Est-ce que tu as envie d'être mon complice, ma fille ? » Demanda t'il affectueusement à l'oiseau, et Hedwige hulula amoureusement, mordilla l'oreille de Harry pour lui montrer son accord. Harry caressa les plumes douces et soyeuses, et se retourna pour aller déjeuner.
§§§§§§
« Tout va bien, Harry ? »
Harry jura que la prochaine personne qui lui demanderait cela, serait ensorcelée en violet.
« Oui, Dennis, je vais bien. »
« Est-ce que tu veux que je t'emmène quelque part ? » Demanda Dennis tout excité. Harry se demanda si toute cette histoire n'était pas un jeu pour le jeune étudiant.
« Non, Dennis, je peux me débrouiller. Mais s'il te plait décale-toi, où ma canne te donnera peut-être un coup. » Répondit Harry avec beaucoup plus d'impatience dans la dernière partie de sa phrase que nécessaire. Dennis sauta sur le côté et Harry marcha avec plus de méfiance. Il trouvait que d'une manière ou d'une autre, ses camarades de classe continuaient d'être sur son chemin après que l'étudiant surexcité ait sauté sur le côté. Il se demanda s'ils le faisaient exprès ou s'ils étaient purement et simplement maladroits.
Ce fut avec cette pensée qu'il s'assit en boudant pour prendre son petit déjeuner, qui surgit dès qu'il toucha sa fourchette et son couteau.
« Salut Harry. Tu as l'air en rogne. » La voix de Ron le fit soupirer.
« C'est juste que c'était bien plus facile quand le château était vide. » s'exclama-t-il et il prit un morceau de toast pour Hedwige qui était sur son épaule.
« Ne t'inquiète pas, Harry. Ce sera bientôt mieux. Ils se rassemblent autour de toi c'est tout. » Dit Hermione avec autorité en mangeant ses œufs.
« Tu penses que si je leur jette un sort, ils garderont leurs distances ? » Dit Harry avec sensation et prit une bouchée de toast et de confiture dans sa bouche. Il y eut une pause autour de lui qui l'étonna momentanément, puis Ron dit avec son tact habituel :
« Mec, tu nous fait peur, on dirait Snape ! »
« RON ! »
Harry eut seulement un petit rire.
« En parlant de Snape, on a un double cours de Potion qui approche. »
« C'est pour ça que tu as Hedwige avec toi ? » Demanda Ron. Harry fit un signe de la tête.
« C'est ton Familier pour la vue ? Je pensais que c'était… »
« Chut ! Tu as raison, Hermione, mais cela doit rester secret. Les Serpentards ne doivent pas savoir que j'ai… Autre chose. C'est pour ça que je l'ai enchantée pour qu'elle soit invisible. » Harry chuchota si doucement que Ron et Hermione durent se pencher de quelques centimètres pour l'entendre.
« D'accord… Mais pourquoi ? » Demanda ensuite Hermione.
« Parce que Voldemort pense que je vois par Hedwige. Et il doit continuer à le faire. La vie dépend de cette information. » Chuchota Harry. Ron et Hermione se regardèrent avec gène et incompréhension. Ils réalisèrent tout les deux que Harry faisait plus particulièrement allusion à la seule vie en jeu : celle de Séverus Snape.
« Qu'est-ce qu'on doit faire ? » Demanda Hermione.
« Juste faire attention à ce que personne ne m'entende parler Fourchelang pendant Potion et Divination, Ron. »
Ron hocha la tête, et quand il vit à son expression que Harry attendait toujours une réponse, il dit :
« Ca marche, Harry… Bien que je ne crois pas que nous t'aiderons vraiment… »
« RON ! »
§§§§§§
Hedwige râla de mécontentement d'être dans les cachots.
« Monsieur Potter, le fait que le directeur m'oblige à tolérer votre… 'Besoin' comme votre retard ne fait pas que j'autorise votre chouette à perturber ma leçon. Moins 5 points pour Gryffondor. » La voix suave coupa comme un rasoir l'atmosphère calme de la salle de classe de Potion.
« Oui, professeur. » Harry caressa calmement la poitrine d'Hedwige. Ron se hérissa, et s'assit pour couper ses racines de santal avec plus de malice que plus tôt.
Les doigts agiles de Harry sentirent les tranches des racines et les coupa avec précision en tranches extrêmement fines qui rivalisaient avec la qualité d'un professionnel. Puis il tâtonna autour, ses doigts serpentant autour du chaudron.
« Sasha… ? »
« C'est violet foncé, Harry. » Répondit immédiatement le serpent.
Harry procéda ainsi avec sa potion, et Snape regardait le garçon aveugle du coin de l'œil. Une autosatisfaction chaude l'envahit alors qu'il marchait à grands pas dans la salle de classe, fier de lui pour avoir pensé à une solution aussi efficace sur le fils Potter. Il rit narquoisement en lui-même et se demanda si la santé de Harry Potter d'infirme à mieux qu'avant l'avait assez délivré de la dette à laquelle il n'aimait jamais penser : la dette sorcière envers James Potter. Bien.
Alors qu'il sortait du côté Serpentard de la salle, il fronça les sourcils. Il voyait Draco Malfoy préparer un morceau de racine de la forêt de la forêt de mirkwood tout en jetant des coups d'œil vers la table de Potter. Foutu môme. Snape avait toujours vu que le jeune farceur Malfoy et ses copains embêtaient les Gryffondors dans sa classe. Et le jeune Malfoy le savait. Son corps se tendit alors que les racines (1) pouvaient faire en sorte que la potion soit prête à exploser. Ca aurait été une erreur tactique d'empêcher Draco de faire la farce, comme son favoritisme était une évidence pour ses camarades Mangemorts et Voldemort pour qui Snape était loyal. Mais s'il ne le faisait pas, en même temps, le liquide corrosif toucherait la moitié de tous les Gryffondors de cinquième année.
Draco donna un coup de baguette et la racine (2)fila rapidement en direction du chaudron de Harry. Snape sortit sa baguette.
Et la main de Harry se referma autour du petit ingrédient quelques secondes avant qu'il atteigne la surface bouillante. Ron fut ébahi, Hermione cligna des yeux, Neville lâcha ses racines, les yeux de Draco s'ouvrirent sous le choc et un soupir interrompit toute la classe. Snape découvrit qu'il avait besoin de beaucoup de volonté pour ne pas sourire comme Lupin la dernière fois dans la salle de duel. Le garçon avait vraiment dépassé ses attentes les plus folles. Cependant, il arriva à garder son sérieux alors que Harry mettait calmement les racines de côté et continuait à travailler.
Snape fut tenté, seulement tenté, d'enlever 20 points à Serpentard…
…Mais c'était hors de question pour 'Snape Le Mangemort'. Donc Snape respira à fond, lança un regard furieux à Malfoy, dont Harry savait qu'il n'aurait aucun effet sur le garçon, et décida que pour le reste de l'heure qu'il n'enlèverait pas davantage de points, même à Neville.
Bien, peut-être quelques-uns, pour Neville. Ce garçon était une sacrée menace.
Heureusement, le reste de la classe se passa dans le calme, et Snape prétendit qu'il n'avait pas vu Hermione aider Neville pour ne pas que sa potion explose. Il ne pouvait vraiment pas déduire aucun point, tout comme il ne pouvait pas exprimer sa satisfaction devant le niveau de Harry de réussite. Il connaissait assez bien le jeune Gryffondor pour être sûr que Harry l'avait remarqué.
« Harry ! On ne peut pas laisser ce… Ce Serpentard partir après ce qu'il a tenté de faire en Potion. » Bredouilla Ron alors que Harry marchait, il se retourna, la canne tapotant, un petit sourire à peine visible sur les lèvres.
« Ne t'inquiète pas, on ne le fait pas. »
« Harry, ne fais rien qui t'attirera des ennuis. » prévint Hermione.
Harry rit ironiquement.
« Hermione… Je suis déjà mouillé. Je n'ai pas peur de la pluie.
« Donc, que va-t-on lui faire ? » Demanda Ron avec impatience, ses yeux pétillaient d'excitation, son esprit carburait pour essayer d'imaginer quelles autres capacités Harry n'avait pas encore montré.
Harry flatta Hedwige et enleva le sort qui la maintenait perchée sur son épaule. La chouette blanche s'envola, soulagée.
« Quelque chose… D'original. » Harry eut un rire narquois. Ron eut un large sourire, et Hermione soupira d'inquiétude.
§§§§§§
Snape marcha rapidement vers le bureau de Dumbledore.
« Que ce passe t-il Albus ? »
Le directeur semblait à la fois amusé et énervé.
« Fudge est furieux. Pour ne pas avoir été informé de l'état de Harry. »
Snape ricana.
« Il menace de nous accuser d'agir contre les intérêts du monde magique. »
Snape se renfrogna.
« Cependant, depuis l'article sur Harry et … Les ruminations et les rumeurs sur les circonstances de la cécité de Harry, il n'est pas disposé à dire que le ministère n'est pas responsable. »
Snape fit rouler ses yeux.
« Il est disposé à considérer le fait que Voldemort est revenu. »
Là-dessus, Snape décida de s'asseoir dans le fauteuil avec un grand geste pour mieux écouter.
« Il tiendra compte de l'Ordre du Phénix, ensuite ? »
Dumbledore versa du thé pour eux deux. « Quand il découvrira quelque chose dessus. »
Snape leva un sourcil. « Vous ne lui avez pas dit que l'Ordre avait presque complètement ressurgi ? »
« Non. Et je n'en ai pas l'intention. »
« Et pourquoi pas ? Cet homme est malléable, et maintenant il acceptera tout ce que vous lui direz. Il n'a aucun courage. »
« Mais il a le pouvoir de vous poursuivre en justice, pour être le spécimen le plus proche qu'il peut donner pour montrer qu'il contrôle la… Prochaine crise. »
Snape ricana à nouveau et remplit le reste de la pensé du vieux sorcier. « Et s'il assiste à une réunion de l'ordre, il saura que j'en suis un membre, et donc il le dissoudra, et dans le même temps ma couverture vis-à-vis de Voldemort tombera. »
Dumbledore fit simplement un signe de la tête et but une petite gorgée de sa tasse. Snape claqua ses dents, diverses pensées mangemoriennes et grossières parcouraient son cerveau au sujet du Ministre Fudge.
« Séverus. »
Les yeux de Snape se fixèrent à nouveau sur le directeur.
« Oui ? »
« Je n'ai jamais trouvé le moment de vous dire à quel point je pense que vous avez fait un excellent travail avec Harry. » Dumbledore sourit chaleureusement, et Snape ressentit la même sensation apaisante et englobante qui l'avait atteint quand il avait accepté le défi d'un adolescent aveugle. Cette fois pourtant, il ne ressentait autre chose, le soupçon sombre et froid d'une émotion entra en lui, le rongeant impitoyablement.
« Je ne mérite pas vos éloges, directeur. » Dit-il calmement, baissant les yeux de la même manière que ses étudiants, et alliés prodigues…
« Pourquoi pensez-vous cela, Sévérus ? » Demanda Dumbledore avec bienveillance.
« Quand vous m'avez envoyé ramener Potter de toute urgence… »
« Oui ? »
« …Je ne l'ai pas fait de toute urgence. »
Il en résultat un silence et il n'osa pas lever les yeux. Il savait qu'il avait échoué pour voir la déception et le mépris sur Albus, le directeur de Poudlard et son approbation était la seule raison pour laquelle Snape vivait. Il continua simplement.
« Je… Pensais que vous exagériez, et vous aviez admis que Sybille n'était jamais fiable… Et j'étais énervé que… Et bien j'y suis allé une demi-journée plus tard. » Il déglutit.
Le silence persista un peu, mais il fut brisé par le tintement de la porcelaine.
« Vous y êtes allé exactement 3 heures et 20 minutes après que je vous ai pressé d'y aller. » La voix de Dumbledore était presque neutre. Snape leva les yeux avec stupéfaction. Le vieux sorcier fit un signe de la tête.
« Oh, je sais. Je l'ai toujours su, Séverus. »
« Et… vous avez tout de même… ?... vous n'avez jamais dit… ? »
Dumbledore sourit tristement, ses yeux encore chaleureux et plein d'acceptation. Toutefois Snape tressaillit intérieurement face à la tristesse qu'il pouvait y percevoir. Tristesse qu'il avait provoquée, exactement comme la fierté d'auparavant.
« Oui, je vous ai laissé prendre en main la responsabilité de l'entraînement d'Harry, et ne vous ai jamais confronté avec… vos manques de confiance en mes instincts, parce que je sais que le plus impitoyable juge pour vous est vous-même. Vous, mon ami, avez la capacité d'élaborer le plus difficile, le plus fastidieux des châtiments pour vous… et dans le même temps, faire en sorte qu'ils excusent, rachètent et retournent l'entièreté, si possible, de ce dont vous avez amputé à votre mauvais côté. »
Snape soupira en chancelant.
« Cela me hante que le garçon puisse encore voir si je m'étais mis en route. »
Dumbledore était pensif.
« La possibilité existe. » Dit-il, sans diminuer la peur du Maître des Potions. « Mais vous devez interroger Harry à propos de cela. »
L'horreur qui se grava momentanément sur le visage de Snape était aussi rare que la neige en été.
Il secoua presque sa tête, incapable de dire qu'il ne pouvait pas se briser lui-même en disant cela à Harry.
Mais le regard du directeur était implacable, et Snape ne pouvait pas dire non.
§§§§§§
Draco était encore perplexe à propos de Harry. Peu importe comment il faisait le calcul, il en était simplement incapable. Harry était aveugle. Les aveugles étaient normalement mendiants et d'autres faibles spécimens de l'humanité, vous remerciant de leur donner un coup de pied et par conséquent de l'attention.
Ils n'étaient pas capables seuls de vous résister d'aucune manière.
Donc pourquoi Harry Potter se débrouillait non seulement pour comprendre ce qu'il devait faire pour démolir sa farce, mais aussi l'empêcher avec ce moyen spectaculaire ? Ce qui lui donnait l'impression de ne pas contrôler la situation devant sa petite cour, et y gagner un regard furieux de Snape pour ne pas avoir réussi sa farce envers Potter comme il le faisait d'habitude.
Il était tellement plongé dans ses pensées, qu'il ne faisait attention à rien, et n'avait certainement rien entendu. C'était un jeu d'enfant pour Ron et Hermione de faire sortir Crabbe et Goyle. Harry avait demandé de lui laisser Draco. Ils murmurèrent doucement 'Rictusempra'. Draco leva les yeux seulement quand les deux adolescents tombèrent.
Harry fit un sourire sinistre au garçon blond, ou vers lui. Il resta seul dans le couloir calme proche des cachots, où Draco marchait, sa cane blanche près du corps, sa baguette pointée sur lui, sur lui. Les yeux verts dans le vague scintillaient avec une froide logique, Harry était calculateur, et fit que cela soit terrible à voir.
La voix de Harry partie comme un coup de fouet.
« Disoculo ! »
Soudain, le monde de Draco passa au noir. Il ne pouvait rien voir. Peu importe le nombre de fois qu'il clignait des yeux, L'obscurité n'avait pas de fin.
Draco n'avait jamais eu aussi peur de sa vie. Il commença par battre l'air de ses mains, gémissant, et quand rien ne vint le sauver, il hurla.
« Silencio. » La voix de Ron était enchantée
Soudain la voix de Harry fut tout près, et les bras battants de Draco furent giflés avec un bâton assez dur, Draco pensa qu'il s'agissait de la canne. C'était douloureux.
« Est-ce que tu penses que c'est amusant de s'en prendre à un aveugle, Malfoy ? » La voix de Harry était inébranlable et sarcastique, rappelant vaguement une autre. Il tenta de battre en retraite, seulement pour trébucher et tomber sur quelques obstacles. Une pointe dure en bois fut fourrée sous son menton.
« Je pense que je suis d'accord avec toi. C'est plutôt amusant de s'en prendre à eux, n'est-ce pas ? C'est plutôt amusant de martyriser les autres et les Mangemorts, n'est-ce pas ? » La voix de Harry était ferme et presque dure.
« Seulement peut-être pas aussi sympathique quand le Mangemort s'attaque à toi, pas vrai, Sang Pur ? » Dit la Voix d'Hermione.
Draco pleurait, reniflait en s'excusant et demandait à être pardonné. Même avec le silencio actif. Il entendit un grognement.
« Finalement il ne vaut rien. » cracha le roux et il se leva, se détournant. Hermione soupira et sourit au jeune Weasley, et le suivit. Harry garda le bout de sa baguette appuyé sur la peau molle sous la mâchoire de Draco.
« Le charme disparaîtra avec la blague, Malfoy. Juste assez de temps pour que tu réfléchisses un petit moment, si tu peux. » Chuchota le Garçon-Qui-A-Survécu dans l'oreille de Draco, puis il partit sans bruit.
À suivre
Chapitre 15
« Mais si je vous dis, professeur, que Potter m'a blessé ! » Draco avait bien du mal à contrôler sa colère pour paraître traumatisé. Snape le regarda pendant un bref instant du coin de l'œil s'arrêtant de griffonner des remarques sévères sur les copies de Potions.
« Vous me paraissez aller très bien, Malfoy. »
« Mais, Monsieur ! » Fit Draco, horrifié. Comment Harry pourrait-il s'en sortir aussi facilement après l'avoir quasiment rendu aveugle et avoir eu l'audace de s'opposer à lui de manière plus active qu'avant.
Snape ricana.
« Je ne demanderais pas moins que de faire renvoyer Potter pour votre bon plaisir, Malfoy. Mais je pense nous aurons quelques difficultés à convaincre le directeur ou encore le Professeur McGonagall qu'un élève aveugle vous a agressé aussi sauvagement et est parvenu à supprimer toute trace de son attaque derrière lui. »
Draco sentit le rouge lui monter aux oreilles tandis qu'il baissait le regard, serrant les dents de rage et de honte. Rien que l'idée qu'un Harry Potter aveugle les ait surpassés lui et ses deux sbires et qu'il ne pouvait rien faire contre, le mettait en rogne. Il n'osa pas rencontrer le regard de son professeur, Mangemort accompli… et il redoutait de voir comment réagirait son père à une telle nouvelle.
Draco se promit vengeance. Il passa même tout le week-end à y réfléchir.
§§§§§§
Lundi matin était réservé pour les cours de Divination des cinquièmes années.
« Mes chers enfants, bienvenue pour cette nouvelle année de Divination. Je sens que cette année vous apportera une meilleure pénétration des mystères du futur… » Dit Sybil Trelawney de manière détachée à sa classe de cinquième année assise sur les poufs. Ron ricana, Harry eut un demi-sourire plutôt sarcastique. Les yeux de Trelawney louchaient derrière ses énormes verres en direction des Gryffondors.
« Mes chers enfants, cette année ne sera pas facile, je peux le voir. » Dit-elle d'un ton âpre. On pouvait lire sur le visage des deux garçons un 'vous êtes douée pour déclarer ce qui est évident'. En fait, parmi ceux qui étaient satisfaits des cours du professeur Trelawney, on ne pouvait compter que Parvati Patil, Lavande Brown et Hedwige qui appréciait si bien la chaleur et l'atmosphère presque étouffante qu'elle s'était installée sur l'épaule de Harry et se mit en bonne condition pour dormir.
« Cette année nous allons apprendre comment obtenir les secrets du futur à l'aide du lancer de pierres. Bien sûr il me faut vous avertir que seulement ceux qui ont un don pourront réellement apprécier les Pierres de Divination… » Dit-elle tandis qu'elle déposait deux petits sacs sur chaque table.
Harry ouvrit le sac et en sortit de légers petits cailloux. Ils étaient doux et chauds au toucher. Les yeux de Sacha se fixèrent sur ceux-ci, puis Harry vit qu'ils étaient soit gris soit de couleur obsidienne et qu'il avait un caillou blanc dans chaque sac. Il y en avait trois gris, trois de couleur obsidienne et un blanc. Ils ressemblaient tous à des pierres que l'on peut trouver au bord de mer. Ron sourit encore derrière lui.
« Ouh là ! Je peux déjà voir ma mort, » chuchota le roux derrière sa barbe, sachant que Harry l'entendrait — et en effet Harry gloussa.
« Il y a Padma qui te fixe » Dit Ron à la manière d'un complot, ce qui fit qui élargit encore plus le sourire de Harry. Le professeur Trelawney fit claquer sa langue puis dit d'une voix montrant son mécontentement :
« Toute cette agitation ne peut qu'obscurcir votre Vision, les Pierres de Divination ne vous seront dès lors plus d'aucune utilité. Je vous prie, mes chers, de garder le plus grand silence. »
Lorsque le silence fut parfaitement retrouvé, elle recommença à parler d'une voix distante et mystérieuse :
« Ouvrez vos livres à la page 328… cependant, mes chers enfants, si vous ne pouvez toujours pas sentir la force des pierres, j'ai bien peur qu'elles ne vous soient d'aucune utilité… Bien, prenez les pierres dans votre main gauche, la pierre blanche doit être placée au milieu. Lorsque vous vous sentirez près à voir votre futur, secouez les pierres sept fois entre vos mains et lancez-les droit devant vous, sur la table. »
Harry entendit le bruit de plusieurs pierres tomber sur les tables, puis il lança aussi les siennes, bien qu'il ne sentît pas la moindre force à part celle des serres sur son épaule. Puis avec l'aide de Sacha, il observa la façon dont les pierres étaient éparpillées et se mit à la comparer avec les images du livre de Divination, afin de lire sa prédiction. Pas qu'il en attendait grand-chose.
En fait, Harry était prêt à annoncer qu'il avait une fois de plus vu son horrible et inévitable destin, lorsqu'il constata que le dessin, que formaient les pierres grises et de couleur obsidienne, apparaissait effectivement dans le livre de Divination.
Danger mineur : Lorsqu'une des trois pierres grises se trouve à l'écart des deux autres et proche de la blanche. Pour une plus ample analyse de se dessin, cf. page 330.
Harry se rendit rapidement à cette page-là.
Ami inattendu : Lorsque deux pierres noirs se trouvent à proximité des deux pierres grises restantes et à l'écart de la blanche.
Harry regarda de nouveau ses pierres à travers Sasha. Il n'y avait pas de quoi douter, la pierre blanche et une des grises se touchaient, tandis que deux des noirs et le reste des grises étaient réunies au même endroit. Il vit que la pierre noire restante se trouvait à l'écart des autres pierres, allant presque se mélanger à celles de Ron. Il retourna voir la liste des interprétations concernant les pierres isolées.
Égalité : Lorsqu'une des pierres noires se trouve complètement à l'écart des autres groupes de pierres restantes.
Avez-vous interprété votre prédiction, mon cher ? Je sens que votre troisième œil est en marche. » Il entendit la voix de Trelawney se rapprocher vers lui. Harry déglutit, peu sûr de ce qu'il devait penser…
« Je vais avoir un allié inattendu, une égalité et un… danger mineur. » Dit-il, gardant pour la fin ce qui exciterait son professeur son professeur de Divination. Trelawney roucoula presque de sympathie, ce qui réveilla Hedwige et la fit hululer, tandis qu'Harry avait à cet instant la grande envie de descendre par la trappe.
« Oh mon cher, mon cher. C'est terrible en effet ! Tu devrais faire en sorte de mettre tout en ordre dans ta vie, mon cher, avec un tel présage de la part des Pierres ! » Dit-elle, ses nombreux bracelets tintant très certainement à la suite d'un mouvement brusque. Ron à côté de lui raillait.
'Allez, ça ne veut strictement rien dire ! Ce n'est pas si MAUVAIS que ça. »
En réponse à ça, Trelawney secoua la tête sérieusement et tristement, comme l'aurait fait un sage face à un idiot. Bien que Harry avait envie de sourire, il se sentait quand même préoccupé et décida donc, au cas où, de garder en tête sa première vrai divination.
§§§§§§
Draco attendait Harry juste en face de la salle de classe de DCFM. Et ça n'a pas manqué, l'aveugle arriva, tâtant légèrement autour de lui, ses deux amis à sa droite – Ces dernier temps, Harry semblait éviter de se retrouver au milieu du trio.
« Malfoy attend à la porte. » Dit Ron, déjà prêt pour combattre.
« Calme-toi Ron. Tout ira bien, il ne va rien tenter avec le professeur Lupin à côté pour l'entendre. Pourquoi n'irais-tu pas avec Mione t'asseoir à une table ? » Incita-t-il de manière à ce que Hermione entraîne Ron dans la classe avant que celui-ci n'ait le temps d'objecter. Harry prit son temps pour s'approcher, agaçant ainsi Draco avec sa lenteur.
« Je ne laisserai pas tomber, Potter. » Grogna le blond à voix basse. Harry s'arma d'un sourire narquois.
« Je n'ai pas la moindre idée de ce dont tu parles, Malfoy. Après tout je fais tout mon possible pour qu'on s'entende. » Dit-il d'un air moqueur, énervant Draco encore plus. Comment était-il possible qu'un Gryffondor puisse se jouer de lui ? Comment par tous les Saints pouvait-il s'opposer à lui encore plus qu'avant ?
Draco observa Harry passer avec assurance devant lui. Il fronça les sourcils, lorsqu'il vit le Gryffondor appeler ses amis puis se diriger sans aucune difficulté là où il les avait entendus répondre. Il n'y avait absolument rien à dire. Personne ne pourrait être ainsi sans aucune aide. Potter devait avoir un secret qui l'aidait à être l'étincelant héros-martyre.
Draco était décidé à le découvrir. Puis, il l'utiliserait contre lui – et le laisserait se perdre dans les ténèbres comme il l'avait été jusqu'à ce que le sort Disocculo disparaisse. Il lui rendra donc la pareille au centuple. Il fera payer à Potter. Et à toutes les personnes qui soutiendront le pauvre morveux.
« M. Malfoy, cela vous dérangerait-il de nous rejoindre ? » La voix du professeur Lupin le fit revenir à la réalité. Draco traversa de manière hautaine la salle pour prendre place sur une chaise. Une année de plus avec un loup-garou en loques sous prétexte d'être professeur de DCFM. C'est pathétique.
Remus regarda sa classe qui s'installait contentieusement pour le cours. Ses yeux tombèrent sur le trio. Harry fronçait les sourcils écoutant ce que Ron lui chuchotait et Hermione roulait des yeux. Il sourit intérieurement – tout paraissait presque normal. Si seulement ça pouvait en être le cas. Il soupira et commença la leçon.
« Aujourd'hui nous allons parler des golems – Ils doivent être à la page 90 de votre livre. Est-ce que quelqu'un sait ce qu'ils sont ? »
Hermione avait levé la main comme d'habitude.
« Oui, Mlle Granger. »
« Un golem est fait d'argile. Il peut servir de protecteur ou d'assassin. Il ne ressent ni la douleur, ni la peur et ne peut penser par lui-même. Rubey Lew fut le premier à avoir créé un golem en 1390. »
« Très bien, Mlle Granger. Cinq points pour Gryffondor. On peut amener à la vie un golem en inscrivant le mot 'Ameth' sur son front. Qu'est ce que ce mot signifie ? »
Cette fois-ci ce fut Draco qui leva la main.
« M. Malfoy. »
« Ce mot veut dire la 'Vérité', Monsieur. Et 'Meth', la 'Mort'. » Il sourit dédaigneusement à Hermione.
« Très bien M. Malfoy. Cinq points pour Serpentard. Pour tuer un golem il suffit d'effacer la lettre A du mot Ameth de son front, ce qui ne laissera plus que 'Meth', comme nous l'a dit M. Malfoy, ce mot signifie 'Mort'
« Que signifie la cicatrice de Potter sur son front ? » Railla Draco ce qui fit éclater de rire les Serpentards.
Ron prit un air menaçant tout comme Hermione le fit, mais Harry, lui, trouva la remarque quelque peu drôle et réprima un rire. Cela surprit énormément le jeune Gryffondor de voir qu'une plaisanterie de son éternel ennemi pouvait l'amuser. En fait, tous les pics envoyés par Snape, semblaient modérer les effets que de telles remarques pouvaient provoquer en lui, les répliques d'un camarade de classe ne pouvaient donc que le faire rire.
Bien que le professeur Lupin ait repris les cinq points qu'il avait accordé à Serpentard.
§§§§§§
« Je vous ai appelé, mes plus fidèles Mangemorts… pour une raison très spéciale.
Les individus aux capes noirs et aux masques blancs bougèrent anxieusement. La plupart des 'raisons spéciales' de Voldemort avaient toujours impliqué des hauts niveaux de douleur. Qu'eux aussi devaient subir.
Nous avons un plan qui nous permettrait de rentrer à l'intérieur même de Poudlard. » Voldemort savourait chaque mot.
« Comment, Mon Seigneur ? Dit une voix, pleine d'enthousiasme qui provenait de l'assemblée sombre.
« Ah, Lucius, mon fidèle ami. Je savoure l'enthousiasme dans ta voix. Mais je n'aime guère être interrompu. »
Lucius se prépara à recevoir un sort, mais rien ne vint. Apparemment, Voldemort devait être bien trop heureux de son plan pour vouloir punir quiconque.
Voldemort caressa Nagini, puis reprit la parole.
Les portes de Poudlard s'ouvriront lors du jour de pleine lune de mon choix… Il n'y aura donc plus de protection pour nous en interdire l'entrée. Je m'occuperai de tout cela. Vous, pendant ce temps, ferez en sorte qu'avant ce jour, les Détraqueurs soient à nos côtés et que vos frères et sœurs enfermés à Azkaban soient tous libérés d'ici le mois d'octobre. »
Les Mangemorts s'inclinèrent pour prouver leur obéissance. Puis Voldemort dit :
« Severus. »
« Mon Seigneur. »
« J'aurais besoin de tes compétences en potions. Il me faudrait la plus puissante des potions de réplication. »
« Mon Seigneur, quelles sortes de réplications aurez vous besoin d'accomplir ? » Demanda Snape, comme s'il lui fallait le savoir pour la potion. Il n'en avait pas vraiment besoin – mais il le devait pour avoir une idée de ce que le Seigneur des Ténèbres mijotait.
« De grosses choses – de la taille d'un être humain. » Fut tout ce que le Lord lui révéla.
Et Snape ne prendrait pas le risque de demander de plus amples explications.
§§§§§§
Draco avait trouvé le moyen de prendre sa revanche sur Harry Potter. Il avait longuement réfléchi durant le week-end dernier et avait compris une des faiblesses de Harry – sa chouette. Il utilisait Hedwige pour voir pendant les cours ou du moins en partie. Draco était déterminé à savoir ce qu'il en était réellement.
Il se dirigea donc vers la volière. Lorsqu'il ouvrit la porte et vit la chouette blanche, il sourit, les rayons de soleil du crépuscule se reflétaient dans ses yeux et sur ses dents de manière presque sauvage.
Comme la vengeance est douce.
À suivre
