Chapitre 3 : Où Voldemort parle du passé

Résumé :

Durant l'été des dix-sept ans de Harry. Dumbledore est mort.


- Severus, on risquerait de penser que tu n'as jamais tenu un bébé avant ça. Tes mains comme ceci, » et avec des gestes impatients, Lord Voldemort arrangea ses bras pour qu'il soutienne correctement le nourrisson. Il n'était jamais bon d'oublier une leçon fournie par le Seigneur des Ténèbres, donc Severus rangea soigneusement le souvenir là où il ne le quitterait jamais. Les mains comme ceci, délicat mais ferme, pour soutenir la tête.

Il leva la tête vers les yeux rouges, impatients, avides, et sentit l'esprit de son maître frôler le sien.

- Tu n'as jamais tenu un bébé avant ça, » répéta Voldemort. « Comment as-tu bien pu atteindre un âge respectable sans jamais accomplir une telle chose ? »

- Je ne sais pas, Maître, » dit Severus à voix basse, observant le bébé. Cela semblait plus sûr. « Je n'ai ni frère ni sœur. Je n'ai jamais eu l'occasion. Je suis surpris que vous- »

- Severus.

Un seul mot, et il se tut. Il ne chercha pas à nouveau à croiser le regard du Seigneur des Ténèbres, mais il vit les doigts pâles de son maître se serrer autour de sa baguette, et sut qu'il était passé très près de dire quelque chose qu'il n'aurait pas dû.

- Merci de m'avoir corrigé, Maître, » dit-il, et il se serait agenouillé, si une main puissante sur son épaule ne l'avait pas retenu.

- Pas alors que tu tiens un bébé, » dit le Seigneur des Ténèbres, sa voix aiguë amusée de nouveau. « Viens. Assieds-toi. Quand tu viens lui rendre visite, nous pouvons nous montrer un peu plus informels. »

Ils s'assirent dans des fauteuils, et Severus continua à regarder le bébé dans ses bras.

- Va-t-elle toujours dormir autant ? » se demanda-t-il à voix haute.

- Hélas, non. Bientôt va venir une plus grande compréhension du monde, et avec elle sa colère, sa peur, et son chagrin. Et elle va finir par apprendre à parler, et donc poser des questions.

Severus leva le visage vers son maître, qui contemplait le feu.

- Dumbledore a, je crois, partagé avec toi une partie de ses croyances à propos de mes antécédents.

- Oui, Maître. Il y a quelques années, après l'incident avec la Chambre des Secrets.

- Tu n'en as jamais parlé.

- Non, Maître. Je ne pourrais jamais partager un secret que vous ne souhaitez pas que je partage.

- Un serviteur si digne de confiance, » dit Voldemort, comme une plaisanterie réservée à quelques initiés. Severus, qui connaissait cette plaisanterie, s'autorisa un léger sourire.

Elle était si petite. Elle allait grandir, devenir forte, fière, sombre, belle et puissante, mais pour le moment elle était incroyablement fragile. Il pourrait lui briser le cou d'un seul geste, et il ne le paierait, en fin de compte, que de sa propre vie.

Il ne le ferait pas. Ce n'était pas, il espérait, dans sa nature.

- Quand j'étais enfant, » continua Voldemort, toujours tourné vers le feu, « Ils nous forçaient à les aider avec les plus jeunes. Je le haïssais. »

- Haïr est un mot puissant, Maître.

- C'est le mot adapté. Des créatures répugnantes, misérables.

- J'ai toujours vu la plupart des enfants ainsi, Maître.

- Ils ne sont pas si mauvais quand ils sont en âge d'être corrigés, mais je n'ai toujours aucun talent en la matière.

- Je ne… suis pas sûr d'en avoir non plus, Maître.

- Donne-la moi.

Severus hésita, puis réalisa qu'il hésitait. Avec un accès de colère envers lui-même, il se leva, et rendit le bébé à son maître.

- Voilà pourquoi je suis certain que tu auras un talent pour ça. Tu as le cœur tendre, Severus.

- Maître, » protesta-t-il.

- La paix, mon serviteur. Cela m'est utile. Sois satisfait.

- Puis-je y aller ?

- Oui. Regarde-moi dans les yeux, Severus. » Obéissant, il fixa les yeux rouges et froids, alors que Voldemort disait « Confudo.»