Bonjour vous ! Alors, petit avertissement, ce chapitre part quelque peu en couille, d'une part parce que je n'y connaît pas grand' chose en agences gouvernementales paranoïaques et d'autre part parce que… le concept même de l'histoire est un peu con au départ XD
Merci à Noxvae pour son commentaire sur le chapitre précédent et bonne lecture à, heu, ceux qui ont envie de lire !
Dans les bureaux de la NSA, c'était le branle-bas de combat (vous admirerez la rime). Peu après l'intervention de Gary, l'ex-chauffeur du Président des Etats-Unis, Larry avait exhumé une bonne fois pour toutes le dossier Winchester et comparé les photos du frère cadet avec le visage du soi-disant Sam qui apparaissait dans la dernière vidéo de Jack Kline (qui portait d'ailleurs le même nom que l'assistante du même Président et qui avait été portée disparue le jour de l'agression de l'homme d'Etat). Dans l'éventualité où le gamin n'était pas complètement dingue, Sam Winchester le psychopathe était Sam Winchester le chasseur de monstres.
Restait à savoir si les monstres existaient. Sans avoir osé l'avouer à ses collègues, Larry lui-même commençait à y croire, au fond de lui.
Après tout, si le surnaturel n'existait pas, comment Mary Winchester pouvait-elle être en vie et arborer le visage de ses trente ans ? Si les Winchester connaissaient un rituel bizarre pour ramener les cadavres à la vie, cela expliquerait leurs nombreuses morts et résurrections miraculeuses !
Tant qu'il y était, Larry avait entré le visage de la rouquine dans la base de données de la NSA et découvert son identité : Céleste Middleton, une orpheline disparue de la circulation depuis l'adolescence. Elle avait changé plusieurs fois de nom ces dernières années pour Charlie ou encore Carrie, mais c'était bien elle, son parcours dans l'informatique en était la preuve. Elle avait ensuite passé quatre ans sous les radars avant de réapparaître du jour au lendemain sur les caméras de sécurité de Topeka, où elle cherchait vraisemblablement des figurines en édition limitée tout en draguant une vendeuse.
Comment une hackeuse s'était-elle retrouvée avec une morte, un psychopathe et un gamin innocent, c'était un mystère. Et visiblement, l'équipe ne se résumait pas à ça vu qu'il manquait Dean et Castiel - un ange, semble-t-il.
Tout ça faisait trop de bizarreries pour Larry, qui avait fini par avertir ses supérieurs qui avaient quant à eux jugé bon de prendre contact avec le FBI. Depuis, le bureau entier était en effervescence et des hommes en costume noir et à la coiffure impeccable entraient et sortaient du bâtiment en murmurant des choses à leur poignet. Les vidéos de Jack passaient en continu sur un écran géant et le moindre de ses propos était enregistré, analysé, interprété, même quand il traitait Tom Ellis de version "gentille et édulcorée" de son propre père - le Diable, vous suivez ?
Les psychologues pensaient que Jack faisait sa crise d'adolescence et reportait son agressivité sur un père absent, un truc du genre. Larry les trouvait ridicules. Le pauvre gosse était entouré de criminels qui lui lavaient le cerveau, ouais !
Ou alors… tout était vrai.
C'est Gary qui pensa le premier à pister Dean, qui avait été "enlevé par Michel", qui que soit ce Michel. Aussitôt, tous les satellites gouvernementaux reçurent la photo de l'aîné Winchester et leur renvoyèrent des informations… étonnantes à son sujet. Sam, quant à lui, restait invisible.
A midi, ce jour-là, Dean Winchester se trouvait au Caire, en Egypte. Cinq minutes plus tard, il fut aperçu à Stockholm avec un costume luxueux et une casquette à la française. Inexplicablement, il disparut des caméras jusqu'à ce qu'un satellite le détecte à New Delhi. Le criminel exécuta ainsi des dizaines de sauts d'une destination à l'autre à une vitesse impossible et sans moyen de locomotion visible. Il se contentait d'apparaître et de disparaître trop rapidement pour que leurs agents aient le temps de l'appréhender, un point c'est tout.
Larry, de son côté, pensait avoir compris comment Dean Winchester voyageait, même s'il se garda bien d'en parler aux autres. Michel, la téléportation… les Véhicules. Dean n'avait pas été simplement enlevé, il était possédé par l'archange Michel en personne (toujours selon ces affreux bouquins) !
….Il allait falloir qu'il lise la suite chez lui, tiens. Juste par curiosité.
Quand Dean (ou plutôt Michel) s'arrêta enfin, les satellites le trouvèrent dans le Wyoming. Le Directeur du FBI entreprit aussitôt d'envoyer ses agents à sa poursuite et, alors que le bureau se vidait, Larry découvrit une nouvelle vidéo sur le compte du jeune Jack (qu'il soupçonnait de plus en plus d'être le fils de Kelly Kline, la maîtresse du Président Rooney).
- On a un live ! annonça-t-il par simple professionnalisme avant de se caler devant son écran pour la regarder avec fascination.
- Dean est dans le Wyoming, paraît-il, fit Jack, excité, à l'adresse de son téléphone. Nous avons donc pris la route pour aller le secourir et Castiel nous rejoindra là-bas avec Rowena ! Regardez tous les chasseurs qui ont accepté de nous suivre !
Il leva la caméra vers la vitre arrière du véhicule dans lequel il se trouvait, montrant pas moins de cinq pick-up roulant à toute allure à sa suite. Jack retourna ensuite le téléphone pour le placer dans la poche de sa veste, au niveau de sa poitrine. De cette façon, la lentille dépassait pile poil du tissu et filmait tout ce qui se passait en laissant les mains libres au jeune homme.
- Relevez toutes leurs plaques, je veux savoir où ils sont basés ! ordonna le directeur de la NSA.
- Mais ils viennent de partout ! lui apprit une employée qui pianotait furieusement sur son clavier. Il y a une plaque de l'Indiana, de l'Idaho et même une plaque canadienne !
- Mais comment ont-ils su aussi rapidement où se trouvait Dean ? murmura Larry pour lui-même.
- Je m'en fiche, isolez tous les panneaux routiers, les restaurants et les magasins qu'ils dépassent ! aboya à nouveau le directeur.
Larry plissa les yeux pour apercevoir un panneau routier par la fenêtre de l'Impala (ah, qu'il aimait cette voiture), mais même avec un logiciel de retouche, le texte était illisible. Un peu comme si quelqu'un (un très bon hackeur, par exemple) avait flouté tout ce qui aurait pu les aider à tracer les chasseurs - enfin, les criminels en bidouillant le téléphone de Jack.
En fait, s'il avait communiqué le numéro de plaque de l'Impala aux autres, ils auraient peut-être pu les retrouver plus facilement, mais Larry voulait voir ce qui allait se passer dans le Wyoming. S'il s'avérait que les Winchester n'étaient qu'une bande de tueurs sans pitié, il les vendrait à son chef, mais pas tout de suite.
- Il vous en a fallu, du temps, lâcha une petite rousse à l'air revêche en guise de salutations quand les chasseurs émergèrent de leurs véhicules.
- Rowena… commença Sam. Merci d'avoir retrouvé Dean pour nous !
- Oh, ce n'était qu'un petit sort de localisation, rien de bien compliqué, se rengorgea la femme, visiblement ravie qu'on la remercie.
- Vous êtes sûre de vouloir rester ? s'inquiéta Mary.
- He bien, si Michel reste en liberté, tout le monde sera en danger, surtout moi. Je veux me battre, assura la sorcière avec une expression outrée sur le visage, comme si le simple fait qu'on puisse vouloir la tuer l'indignait.
- Mais qui est ce Michel, à la fin ? lâcha le directeur, complètement perdu. Et qui est cette femme ? Vous avez des infos ?
- On sait juste qu'elle s'appelle Rowena McLeod, monsieur. Visiblement, elle passe son temps à déménager mais elle a l'air d'être une femme sans histoires…
Est-ce que c'est une vraie sorcière ? se demanda Larry en attaquant ses ongles, pris par l'intrigue.
En silence, l'équipe d'assaut entra dans un vieux hangar en ruines et se dispersa dans le bâtiment, les armes à la main. Charlie fit signe à ses chasseurs de rester en petits groupes au cas où et rejoignit les Winchester et Jack, ses pieds effleurant le sol sans un bruit.
Ils débouchèrent hors des décombres qui camouflaient presque l'entrée de la bâtisse et tombèrent nez à nez avec nul autre que Dean, qui les attendait seul, les mains dans le dos et un sourire arrogant sur le visage. Une pile de cadavres bizarres s'était formée à ses pieds. On distinguait des yeux jaunes, des crocs et des griffes dans le tas informe, mais ni Dean ni les chasseurs n'y prêtaient vraiment attention, comme si ce genre de scène était normale.
- Vous en avez mis, du temps, commenta Dean - ou plutôt Michel. Je commençais à croire que vous ne viendriez jamais.
- Rends-moi mon frère, enfoiré, le salua Sam, visiblement furieux.
- Viens le chercher, sourit Michel.
Alors que les chasseurs s'élançaient vers lui d'un même mouvement, un groupe hétéroclite s'interposa entre l'archange et eux, leur bloquant la route. Les nouveaux venus avaient eux aussi la bouche garnie de crocs luisants et certains arboraient des griffes noires pas très engageantes.
- Je n'y comprends plus rien, souffla le directeur de la NSA en se laissant tomber sur une chaise à roulettes.
Larry, de son côté, avait reconnu des vampires et des loups-garous, mais ce soir, la lune n'était pas pleine, ce qui rendait la présence des derniers impossible. S'il s'agissait d'acteurs, ils étaient très bons car la haine qui brûlait dans leurs yeux paraissait tout à fait authentique. Plusieurs chasseurs s'arrêtèrent et froncèrent les sourcils, mais la plupart continuèrent d'avancer, machettes et pistolets au clair. Castiel - il ne pouvait s'agir que de lui - tailladait avec une lame argentée et tuait les monstres simplement en les touchant, un peu comme dans les bouquins Supernatural. Larry n'arrivait pas à croire qu'il voyait un véritable ange se battre aussi hargneusement aux côtés d'une bande d'humains dépenaillés.
- Comment il fait ça ? demanda une de ses collègues à voix haute. C'est des effets spéciaux ? Un canular ?
- En live ? argua un autre agent incrédule.
Tout le monde grimaça et poussa des exclamations quand un vampire attrapa le bras de Jack, mais un vieil homme bourru surgit derrière lui pour lui trancher proprement la tête.
- Fais gaffe à toi, morveux !
- Merci Bobby ! lança le garçon en ramassant sa machette d'une main tremblante.
- Abite ! cria la rousse un peu plus loin, projetant en arrière deux adversaires par la simple force de son esprit.
- Allez la sorcière ! l'encouragea une stagiaire du FBI, un plateau plein de tasses de café à la main.
Tout le monde la regarda de travers, mais la jeune femme était tellement plongée dans l'action qu'elle ne se rendit compte de rien.
Jack ne comprit pas d'où venaient les hommes en noir armés de flingues qui débarquèrent d'un peu partout à un certain point de la bagarre.
- FBI ! Les mains sur la t-
Interdits, ils se figèrent en voyant l'échauffourée de tous les diables qui avait lieu sous leurs yeux et ce petit moment de surprise leur valut de se prendre une marée de monstres enragés dans la tronche. Plusieurs humains en costume succombèrent à une morsure ou à un coup de griffes, mais les chasseurs ne tardèrent pas à leur prêter main forte pour éviter une hécatombe.
Finalement, même si les balles des humains en costume ne faisaient pas grand' chose à l'armée de Michel, les monstres finirent par s'éparpiller et disparaître entre les décombres, paniqués à l'idée d'affronter deux fois plus d'ennemis que prévu.
Quand tous leurs ennemis eurent disparu, les chasseurs scrutèrent l'obscurité pour entrevoir l'archange Michel, mais le salaud avait déjà disparu, comptant sûrement sur ses larbins pour exterminer les humains. Mary poussa une exclamation dégoûtée et Sam, furieux, shoota dans un bout de chaise en bois qui traînait.
Les fédéraux, quant à eux, essayaient toujours de comprendre ce qui venait de se passer.
- Ce sont de vrais crocs ! fit l'un des agents du FBI en tâtant la mâchoire d'un des cadavres. Et de vraies griffes aussi !
Stupéfaits, les agents n'eurent même pas le loisir de poser des questions vu que les chasseurs avaient déjà entrepris de les assommer les uns après les autres, à l'image de Castiel qui opérait plus en douceur pour le même résultat.
- Il faut qu'on bouge avant qu'ils ne reviennent à eux, ordonna Sam. Laissez les cadavres de monstres, c'est trop tard de toute façon. Récupérez tout ce que pourrez trouver d'intéressant et filez ! Et Jack…
La grande main de l'homme se referma sur le téléphone du garçon.
- Arrête de filmer !
Le silence se fit dans les bureaux de la NSA et s'éternisa un peu trop longtemps. Un téléphone finit par sonner, brisant l'enchantement, et un agent du FBI y répondit sans quitter l'écran noir des yeux.
- Oui… oui, bien sûr. …Ah. D'accord, merci.
Il glissa à nouveau son portable dans sa poche et n'eut pas besoin de hausser le ton pour que tous l'entendent :
- Nos agents ont été retrouvés assommés dans ce bâtiment… nous avons perdu cinq confrères dans la manœuvre et un sixième s'est réveillé à l'hôpital. Il semblerait que ces… gens l'y aient conduit.
Personne ne dit mot. Personne ne savait quoi dire, plutôt. Larry, pour sa part, avait hâte de rentrer chez lui pour se replonger dans sa lecture. Il avait raison. Le surnaturel existait bel et bien et le FBI tout entier venait d'en avoir la preuve ! Ce qui voulait dire que Sam et Dean Winchester étaient d'innocents (aha) chasseurs de monstres et qu'ils avaient sauvé le monde, entre autres choses.
- Larry, fit une voix tout près de son oreille.
Larry sursauta et se tourna vers son boss, qui s'était courbé en deux pour lui parler discrètement.
- Monsieur ?
- Vous allez envoyer ce dossier à la broyeuse, je peux compter sur vous ?
- Bien sûr Monsieur, assura l'humble employé en acquiesçant avec énergie.
- Bien. Et officiellement, il ne s'est rien passé, d'accord ? dit le chef en haussant la voix pour que tous puissent l'entendre. Le dossier Winchester n'a jamais été rouvert, compris ?
- Quel dossier, Monsieur ? fit innocemment Agatha, la voisine de bureau de Larry.
Le directeur fixa tout le monde à la ronde avec sévérité, puis alla s'enfermer dans son bureau avec les agents du FBI qui zonaient toujours chez eux. Larry détruisit tout ce qui concernait les deux frères avec diligence, puis effaça leurs photos des bases de données gouvernementales. En apparence, les Winchester n'avaient jamais été ciblés par leur agence.
Ce soir-là, Larry rentra chez lui et jeta à la poubelle ses posters des X Men.
Il avait d'autres héros à aduler, maintenant.
FIN
Je ne sais absolument pas si la moitié de ce que j'ai écrit sur la NSA est réel XD Enfin, voilà, c'est fini ! Larry a dépassé mes espérances pour un personnage secondaire, bravo à lui !
J'espère que vous avez aimé ce crack qui a totalement changé d'orientation en cours de route !
