Ce matin, ce ne fut pas le sommeil lourd qui empêcha Iruka de se réveiller avant même la sonnerie de son réveil. Sa chambre était encore sombre la faute aux rideaux occultants, et Iruka pouvait alors avoir tout le loisir de s'imaginer une douce présence à ses côtés. Les réveils solitaires étaient peut-être ce qu'il y avait de plus douloureux dans le fait de vivre seul. Alors, souvent, au réveil, il serrait contre lui le deuxième oreillers inutile du lit double dans lequel il se réveillait. Il ne le faisait pas véritablement sciemment, c'était plus un automatisme que son corps et son esprit avaient élaboré pour pallier à la douloureuse solitude qu'il tentait tant bien que mal de nier.

Iruka ne put tout simplement pas se rendormir. Il était à la fois impatient et angoissé de cette première leçon de cuisine. Il n'était alors que sept heures du matin et il se mit à s'occuper comme il le pouvait pour ne pas y penser. Il prit sa douche en s'oubliant presque sous l'eau brûlante et réconfortante, il s'étonna même à se raser le visage à la perfection. Il se berça de la douce odeur florale qui vint ensuite l'habiter. Il avait hérité de sa mère une adoration pour l'hydrolat de jasmin. Il se sentait toujours plus en confiance quand il en portait et tout de suite, ses nerfs se calmèrent. Tout va bien se passer, se répétait-il en boucle en revêtant son uniforme Chûnin.

Quand l'heure fut arrivée, Iruka était en train de mettre un peu d'ordre dans sa belle cuisine. Et c'est probablement à cet instant qu'il se rendit compte d'un problème évident.

Il n'eut pas le luxe de réfléchi à comment y remédier. La sonnette venait de retentir aussi fort que son cœur. Alors qu'il se précipitait pour l'ouvrir, il ne savait pas s'il était impatient, stressé ou bien totalement terrifié. Il n'était pas sûr non plus du pourquoi toutes ces émotions entraient en collision. Était-ce l'appréhension de revoir cet homme qui a accompagné ces fantasme humides la veille ? Ou bien était-ce la simple idée de cuisiner ? Ou même de le faire devant quelqu'un qui maîtrisait si bien cet art à la perfection, qu'il pourrait délibérément se moquer de lui ? Pire, peut-être qu'il était un cas si désespéré que Sukea ne pourrait alors rien faire, et alors Iruka ruinerait le dîner de couple du Hokage.

Toujours est-il qu'avant d'ouvrir la porte, il vérifia inconsciemment s'il n'avait pas de bosse sur son cuir chevelu et si sa queue de cheval était bien maintenue. Il prit le temps de prendre un visage souriant mais pas trop, puis la porte fut ouverte.

« Ohayo Iruka-Sensei ! S'exclama joyeusement l'homme brun.

- O-Ohayo Sukea-san ! Répondit Iruka en l'invitant à rentrer. »

Une tasse de thé lui fut offerte alors qu'ils prirent tous les deux, place à table.

« Dites-moi Iruka-sensei. Par où voulez-vous commencer ? Demanda Sukea en sortant un calepin pour prendre des notes.

-Eh bien, commença Iruka en humant son thé. J'aimerais apprendre à cuisiner des ramens. Et comme toping, des nitamago et des aubergines grillées.

- Je vois. C'est tout à fait normal de commencer par son plat préféré, argumenta Sukea en prenant des notes.

- Comment savez-vous ça ? Balbutia Iruka.

- Eh bien... répondit nerveusement Sukea en balayant rapidement la pièce du regard. Vous avez une décoration très représentative, s'amusa-t-il en désignant du regard un tableau de métal représentant un ramen.

- C'est vrai... acquiesça Iruka. Dites, je n'avais pas pensé à un détail pour le moins... embêtant.

- Dites-moi, rassura Sukez en refermant son calepin.

- Je... Je n'ai pas vraiment d'ustensiles de cuisine. J'ai une bouilloire, un micro-onde, des baguettes... et... pas grand-chose d'autres, avoua nerveusement Iruka. J'ai une gazinière mais je ne m'en suis jamais vraiment servi, ici.

- Ne vous en rendez pas malade. Allons faire un tour sur le marché, ce sera également l'occasion de vous apprendre à bien choisir vos aliments. »

Ils prirent le temps de terminer le thé avant de prendre la route sur la quartier sud du village, où prenait place le marché hebdomadaire.

Comme un samedi de début septembre à Konoha, le soleil était au rendez-vous aussi bien que la foule et les marchands bruyants.

« Je ne peux pas accepter ça Sukea-san ! S'offusqua Iruka en sortant rapidement son porte feuille.

- Puisque je vous dis que c'est compris dans les cours que je donne ! Répondit Sukea en lui confisquant le porte monnaie.

- Mais rendez-moi ça enfin !

- Bon, qui la paye cette mallette d'ustensiles ? S'exaspéra le vendeur. »

Iruka ne savait franchement plus où se mettre. Ils venaient seulement d'arriver sur le marché et ils étaient déjà devenue le centre de l'attention de ces messieurs dames. D'autant plus que cette mallette de cuisinier coûtait la bagatelle soixante mille ryo, soit le prix de son crédit d'habitation mensuel, et Sukea venait de lui préciser que cela faisait parti du forfait. Iruka fut pris d'une soudaine panique. Il avait bien de l'argent de côté mais combien allait lui coûter cette formation ? Allait-il avoir assez ? Et si toutes les économies pour la venue de l'enfant de Naruto allaient y passer ? Le temps qu'il ne cherche réponse à toutes ces questions, il avait dans la main une mallette coutant une fortune et son porte feuille était revenu entier dans sa poche.

« Cadeau de la maison, dit Sukea d'un clin d'œil en reprenant sa marche.

- Mais... Vous avez dit que cela faisait parti du forfait ! Gronda Iruka en trottinant derrière lui.

- C'était pour vous faire taire, s'amusa le brun. Tenez, allons jeter un coup d'œil aux aubergines. »

Cela eu le mérite de clôturer la conversation. Iruka n'avait aucune idée de comment choisir une aubergine. D'autant plus que le matériel de cuisine hors de prix qui venait de lui être offert de l'aidait pas à se concentrer. Il n'avait pas voulu les faire remarquer plus qu'il ne l'avait déjà fait, mais ce cadeau l'avait rendu plus que mal à l'aise.

« Détendez-vous, sensei, dit gentiment Sukea en posant une chaude main sur son épaule qui le fit frissonner. A votre avis, comment doit être une aubergine ?

- Hmm, déglutit Iruka. Violette je suppose, dit Iruka en analysant le stand de légume.

- C'est un peu trop facile ça, sensei, se mit à rire doucement Sukea véritablement trop proche de l'oreille d'Iruka, qui s'écarta de quelques centimètres pour ne pas que ses jambes ne l'abandonnent.

- Une aubergine... commença l'homme brun en en prenant une dans l'étalage, se doit d'être brillante, comme celle-ci. »

Iruka sursauta doucement quand Sukea prit l'une de ses mains pour y poser le légume.

« Que pouvez-vous me dire sur cette aubergine, Iruka-sensei ? Demanda l'homme brun en referment les doigts d'Iruka dessus. »

Tentant par tous les moyens de rester maître de lui malgré la sensation des grandes mains sur les siennes, Iruka fit tourner l'aubergine sur elle-même sans trop savoir quoi dire.

« Hmm... Elle est... de couleur vive.

- Oui, mais encore ? N'hésitez pas à la tâter ou même à la caresser, murmura Sukea en passant doucement la pulpe de ses doigts sur l'aubergine. »

Iruka fronça doucement les sourcils en direction de son professeur de cuisine qui arborait un visage souriant. Il se sentit un peu bête de lui obéir. Surtout quand il aperçu la marchande lui jeter un drôle de regard.

« Vous avez une façon... pour le moins étonnante de caresser une aubergine, Iruka sensei, murmura Sukea en retenant un rire.

- C'est vous qui avez les idées mal placées ! Gronda Iruka en sentant pourtant ses joues rougir.

- Vous voyez, Iruka Sensei, si vous avez pu caresser cette aubergine... Eh bien, de cette façon, c'est parce qu'elle a une taille idéale. Elle tient parfaitement dans votre main, sans être trop petite pour autant. C'est la taille parfaite.

- Je vois, se racla la gorge Iruka en fuyant le regard qu'il jugeait de braise. »

Sukea lui reprit gentiment le légume des mains et se mit à imiter Iruka en y mettant plus de poigne.

« Et elle se doivent aussi d'être parfaitement ferme sous nos doigts »

Un clin d'œil plus tard et plusieurs aubergines furent alors choisies à la perfection par Iruka, qui avait malgré lui, comprit à la perfection comment choisir une aubergine.

Le reste de leur sortie se passa plus tranquillement. Ils durent acheter le reste des ingrédients nécessaires à la préparation des aubergines rôties, prévues pour la première leçon. Iruka devait bien s'avouer que pour l'instant, le stress était parti bien loin. Sukea était un homme amusant et détaché, et malgré ses sous-entendues exaspérants -qui cela dit avaient été d'une grande aide pour savoir comment choisir une aubergine, il semblait être un homme facile à vivre. Tout cela pour résumer que, Iruka avait passé une très bonne matinée en sa compagnie. Cependant, le retour à la réalité arrivait bientôt, alors qu'ils marchaient sur le chemin du retour. Il tenta de se rassurer cependant. Jusque-là, son professeur de cuisine avait été très pédagogue d'une certaine mesure et rassurant, alors il ne devrait pas avoir à s'en faire. Il se demandait cela dit, s'il devrait l'inviter à manger ou pas. Après tout, il n'allait pas manger tout seul tout ce qu'ils allaient préparer ou même pire le jeter ? Quoi que si cela s'avèrerait être un désastre, ils n'en auraient alors pas le choix.

« Vous êtes encore dans les nuages, Iruka-sensei, s'arrêta Sukea devant la maison du proviseur adjoint qui continuait sa route. »

Iruka s'arrêta net pour faire demi-tour et se diriger jusqu'à sa porte pour l'ouvrir.

« Désolé, c'est que... commença-t-il en ouvrant la porte pour l'inviter à entrer. Je suis un peu nerveux, pour tout vous avouer, ajouta-t-il plus bas en retraçant sa cicatrice. »

Sukea le rassura d'une main chaleureuse sur l'épaule avant d'aller déposer les sacs de courses sur l'ilot centrale de la cuisine. Iruka disposait dans cette maison d'une très belle cuisine fonctionnelle qui ne lui servait bien évidemment jamais.

Ils se lavèrent les mains silencieusement à tour de rôles, signe que le cours allait commencer. Et tandis qu'Iruka ressuyait les siennes, Kakashi commença à laver les aubergines. Le jeune proviseur adjoint ne parvenait pas à dévier son regard de ces belles mains lavant soigneusement les légumes du marché. Elles étaient grandes et fines et semblaient même très habiles et précise. Si se demander s'il était un shinobi était la première question qui aurait dû lui traverser l'esprit, Iruka, s'imaginait plutôt ces belles mains (lui) faire bien autres choses que des mudras.

« Je ne vais pas vous brusquer, sensei. Tout va bien se passer... je vous le promets, murmura Sukea d'une voix agréablement doucereuse alors qu'il invita Iruka à se placer face à lui. »

Iruka acquiesça en venant se mettre face à lui, de l'autre coté de la table. Il l'observa vider les sacs de courses et ouvrir sa propre mallette de cuisine. Nerveusement, Iruka fit de même avec la sienne et soudain, il devait bien se l'avouer, une drôle de fierté grandissait en lui à l'idée que peut-être un jour, tout ce somptueux matériel lui servirait dans la vie véritablement de tous les jours. Peut-être même qu'il pourrait préparer des crêpes à ses petits-enfants. Un sourire se dessina malgré tout sur son visage nerveux. Il se mordit la lèvre en apercevant son professeur de cuisine retrousser ses manches.

« A partir de maintenant, pour devrez songer à m'appeler Sukea-sensei, Iruka. Ça vous va ?

- Oui ! S'exclama Iruka un peu plus rapidement qu'il ne l'aurait voulu. Bien-sur. »

- Bien, sourit l'homme brun. Pour la première partie de cette leçon, commença Sukea en plaçant une aubergine sur son plan de travail, vous aller simplement m'observer découper cette aubergine en tranche. Ensuite, je répèterai plus lentement sur une seconde aubergine et vous imiterez mes gestes. Commençons. »

Et Iruka l'observa. Il y avait une telle dextérité dans ses mains encore, qu'Iruka se demandait si c'était lui qui avait les idées si mal placées de vivre une vie platonique depuis plusieurs années, ou si tout ces gestes étaient pleinement suggestifs. Toujours est-il que quelques minutes plus tard, de belles tranches d'aubergine furent somptueusement dressées dans une assiette sous un rayon de soleil. Iruka en salivait déjà, et il dut déglutir quand Sukea l'invita à se munir d'un couteau.

Ne sachant pas lequel choisir parmi la multitude, Iruka leva un regard nerveux à Sukea qui le choisit à sa place pour le mettre dans sa main.

« Les couteaux Nakiri sont parfaitement conçues pour découper les légumes, argumenta-t-il en refermant les doigt d'Iruka dessus. Attention, il coupe très fort. »

Anxieusement, Iruka prit une aubergine et là déposa devant lui.

« Repliez vos doigts sur eux même lorsque vous découper, ainsi, vous ne risquez pas de vous couper, alerta Sukea et joignant l'acte à la parole. On y va ?

- On y va, sourit Iruka. »

Concentré, Iruka imitait les gestes de l'homme brun avec précision et s'étonna lui-même de sa dexterité. C'était évident qu'il était lui aussi habile des mains. Tout les shinobi était habile des mains. Mais c'était plut fort que lui, quand Iruka cuisinait, il perdait absolument tout ces moyens. Mais cette fois, avec la présence finalement plus rassurante que stressante de Sukea, tout se passa très bien. Il reçu même des compliments lorsqu'il eu terminé de découper le légume en tranches d'épaisseurs fines et parfaitement égales.

Tandis qu'ils préparèrent la marinade à base de miso, toujours en face à face, Iruka comprit alors comment les élèves de son académie avaient pu tous aussi bien réussir leurs pains au curry. L'homme était patient, précis, mais aussi quelque peut autoritaire et ça, Iruka ne pouvait expliqué pourquoi, mais il aimait ça.

« Alignez-les sur une grille et mettez les au four, ordonna Sukea en joignant l'acte à la parole. Comme ceci.

- D'accord, répondit Iruka en déposant délicatement les tranches d'aubergine sur la deuxième grilles du four posée sur la table.

- D'accord qui ? Demanda Sukea en attrapant son regard. »

Iruka se figea pour le regarder et pouffa doucement de dire.

« Sérieusement ?

- Sérieusement, Iruka. »

Non sans rouler des yeux et ne pouvant effacer le sourire niait sur son visage, Iruka rejoignit l'homme brun devant le four, grille en main.

« D'accord... Sukea-sensei »

Iruka ne sut dire si c'était si c'était à cause de la chaleur du four qu'il venait d'ouvrir, mais il sentit ses joues le bruler, alors qu'il se pencha pour y glisser la grille. Il n'y avait d'ailleurs pas que ses joues qui brulaient. Il sentait parfaitement le regard de son « sensei » sur son derrière tendu.

« Je préfère ça. »

Sont les mots qu'il entendu tout près de ses oreilles à l'instant où il se rendit compte que Sukea s'était penché par-dessus lui pour les lui susurrer avant de ses redresser.

« Ne refaites plus ça, sursauta Iruka en refermant le four, puis il croisa les bras. J'aurai pu me brûler.

- C'est moi le sensei, Iruka. »

A comprendre, c'est moi qui donne les ordres, pensa Iruka avec amusement. Il comprenait parfaitement. En tant que sensei, il n'aimait franchement pas qu'un élève lui donne des ordres.

« Alors... hésita-t-il en s'adossant au frigo. On fait quoi en attendant ?

- Vous nettoyez le plan de travail pendant que je m'occupe de laver les ustensiles. Ce sera prêt d'ici là.

- D'accord, dit Iruka en lui passant devant, puis il s'arrêta en soufflant d'exaspération en sentant une main sur son avant-bras. Sukea-sensei. »

Le lavage de la cuisine fut fait méthodiquement, et Iruka malgré l'exaspération, devait s'avouer qu'il y avait quelque chose d'amusant dans le fait de réellement l'appeler sensei.

Un petit jeu commençait à se créer entre eux sans qu'Iruka ne s'en rende compte, il se laissait parfaitement prendre au jeu et même, il appréciait cela.

C'est lorsque la sonnerie de fou retenti qu'il se rappela ce qu'il s'était demandé plus tôt dans la journée. Devait-il inviter Sukea à manger chez lui ? Allaient-ils avoir assez à manger avec deux aubergines ?

« Hm, Sukea... Sensei ? Demanda Iruka alors qu'il se lavait les mains.

- Oui ? Répondit Sukea en ressuyant les siennes.

- Vous... Voulez rester manger ? Demanda Iruka en passant une main dans sa nuque. »

Il y eu un petit rire qui retenti alors que Sukea tendit les maniques achetées le matin même à Iruka.

« Bien sûr, j'ai prévu de faire quelques nouilles sautées pendant que vous dressez les aubergines. »

Iruka avait remarqué une seconde chose. Lorsque Sukea endossait son rôle de professeur de cuisine, il était différent. Il restait le même homme bienveillant et rassurant, mais il était moins maladroit et plus sur de lui, et une agréable chaleur vagabondait en lui lorsque Sukea lui disait quoi faire.

Finalement, ces cours de cuisine s'annonçaient géniaux, se dit Iruka en plaçant délicatement les fines tranches d'aubergine sur la belle vaisselle qu'il avait sortie de ses placards avec étonnement.

Et en effet, à l'instant où Iruka termina sa dernière tâche de la première leçon, les nouilles sautées vinrent accompagnées les tranches de légumes.

Elles étaient délicieuses, et Iruka ne put s'empêcher de sourire en admirant ce qu'ils avaient fait ensemble.

« Itadakimasu ! S'exclama Sukea en lui tendant une de ses paires de baguettes.

- Itadakimasu, répondit Iruka en les prenant en mains. »

La pulpes des doigts de Sukea qu'il avait rencontrées, eu l'effet d'une décharge d'électricité et ce fut à cet instant qu'Iruka comprit une chose.

Il désirait, Sukea-sensei. Il le désirait vraiment.

Il le désirait si fort que tout le long du repas, il ne regarda rien d'autre que ses fines lèvres roses aspirer les nouilles qu'il avait préparé.

Iruka eu bien du mal à manger avec les idées obscènes qui avaient traversé son esprit tout le long du repas. Il manqua de s'étouffer plusieurs fois, ce qui semblait amusé Sukea qui n'avait d'avis d'Iruka, aucune idée de ce à quoi il pensait lorsqu'il allait chercher les nouilles avec sa langue.

« Vous allez bien, Iruka, demanda Sukea se léchant les lèvres.

- Oui, haleta Iruka. Je... C'était très bon. »

Fut tout ce qu'Iruka put dire pour sa défense.

« Vous êtes tout rouge, s'amusa le brun en débarrassant la table.

- C'était parce que c'était chaud, se défendit l'Umino en l'accompagnant.

- C'est vrai que c'était très chaud, fit-il écho dans un murmure si sensuel, qu'Iruka se demanda s'il l'avait imaginé ou si ce fut réel. »

Ils firent la vaisselle ensemble. Iruka la lavait tandis que Sukea la ressuyait, et Iruka se pouvait pas dire si l'un des deux le faisait exprès, mais leurs mains et leurs bras se rencontraient tout le temps. Et l'eau brulante qui engloutissait sans arrêt ses mains et ses avant-bras n'arrangeait rien au feu qui consumait Iruka de l'intérieur.

Lorsque tout fut terminé, ils retirèrent tout les deux leurs tabliers de cuisine, et Iruka se demanda si inviter Sukea à rester prendre le thé était une bonne idée, toujours est-il qu'il tenta le tout pour le tout.

« Sukea-san ?

- Oui ?, répondit rapidement Sukea en refermant sa valise de cuisine.

- Je me demandais si...

- Si je voulais rester prendre le thé ? »

Iruka sourit timidement en retraçant sa cicatrice, lui offrant son regard doux habituel.

« Eh bien... Oui, j'aimerais beaucoup.

- Ce ser... »

Soudain, Iruka vit Sukea se figer.

« Non, je ne peux pas, avait-il rapidement répondu en regroupant ses affaires.

- Oh... Je... Désolé, je ne sais pas ce qui m'a pris, déglutit Iruka en essayant de cacher sa déception. »

Sukea prit la parole après un silence pesant, uniquement brisé par ses pas rapides et désordonnés, sur le pas de la porte qu'il ouvrit de lui-même.

« Quelque chose d'urgent au travail, furent les derniers mots de Sukea avant de ne devenir plus qu'un souvenir, alors que la porte fut hâtivement fermée, ne laissant derrière lui qu'un vide silencieux. »

Iruka passa son après-midi à passer en revu pour essayer de trouver ce qu'il avait bien fait de mal pour se faire rejeter de la sorte. Et finalement, il se dit que le problème venait probablement de lui, comme d'habitude.

Et arrivé le soir, dans son grand lit double, blottit contre lui-même comme à l'habitude, il fut triste de constater une chose : il n'avait probablement aucune chance de séduire une homme aussi charmant que Sukea...sensei.