Disclamer : Rien ne m'appartient, ni Merlin, ni l'histoire

Titre : Trust

Auteur : Elfpen

Traducteur : Ange Phoenix

Résumé : "Bien sûr que j'aurais pu vous tuer. Je pourrais vous tuer maintenant. J'aurais pu vous tuer il y a des jours, des mois, des années, quand je le voulais. Ça aurait été facile, plus facile que de cligner des yeux. Mais je ne l'ai jamais fait, Arthur. Et je ne le ferai pas. Jamais." REVEAL FIC NON-SLASH

Bêta : Ange Phoenix

Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes ses fanfictions

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Trust


Chapitre 3


Arthur n'était pas sûr que la cape bleue l'aidait réellement à dissimuler son identité lors de ces escapades clandestines, mais quoi qu'il en soit, elle cachait son visage et le faisait se sentir plus en sécurité. Il avait trop de choses en tête pour que les gens le dévisagent alors qu'il errait dans le château à la nuit tombée.

Le roi s'était rendu dans les quartiers de Gaius des dizaines de fois, mais pour une raison quelconque, les événements récents lui semblaient étrangement étrangers, comme s'ils avaient changé du jour au lendemain, comme tout le reste de la vie d'Arthur. Arthur n'était pas sûr que Gaius soit réveillé à cette heure de la nuit. Il frappa tout de même.

Cela prit une minute, mais bientôt Gaius était à la porte, une robe de chambre enfilée à la hâte et encore déboutonnée au col de sa chemise de nuit. Le guérisseur leva une bougie vers la silhouette encapuchonnée devant sa porte. « Arthur ? »

« J'ai besoin de vous parler, » dit calmement Arthur, « À propos de Merlin. »

Quelque chose comme de l'appréhension traversa les yeux de Gaius pendant une fraction de seconde, puis il soupira et s'écarta pour laisser Arthur entrer.

Après avoir allumé suffisamment de bougies pour que les deux hommes puissent se voir, Gaius offrit au roi un verre de cidre chaud, qu'il refusa. Haussant les épaules, le médecin se servit un verre et s'assit en face de son roi. La lumière des bougies vacilla en silence pendant un moment.

« Je suppose que c'est à propos du fait que Merlin ait de la magie, n'est-ce pas ? » demanda Gaius après un moment d'attente.

« Vous le saviez. » C'était une déclaration, pas une question.

« Je le savais. Depuis le moment où il a posé le pied à Camelot. » Gaius fit une pause, et avec le plus petit des sourires, ajouta, « Il m'a sauvé la vie le jour où nous nous sommes rencontrés, vous savez. Je ne connaissais même pas son nom, encore moins qui il était, et il m'a sauvé la vie. »

Arthur ignora la dernière partie de ce que Gaius avait dit. « Merlin a dit que sa mère l'a envoyé ici, vers vous. »

« Elle l'a fait. Hunith ne connaissait pas assez la magie pour aider Merlin correctement. Elle et moi sommes de vieux amis, et elle savait que j'avais de l'expérience dans les arts magiques. Elle m'a fait confiance pour garder le secret de son fils et l'aider à apprendre à maîtriser ses capacités. »

Arthur fronça les sourcils. « Vous voulez dire que vous pratiquez aussi la magie ? »

« Non, » répondit rapidement Gaius, « J'ai pratiqué la magie dans le passé, mais pas depuis que votre père l'a fait interdire. J'ai mis ces pratiques derrière moi il y a longtemps. La loi est la loi, » dit-il, puis il ajouta prudemment, « aussi malavisée qu'elle puisse être. »

« Et pourtant, vous laissez Merlin pratiquer la magie sous votre toit », Arthur semblait réellement perplexe. « Pourquoi ne pas simplement lui dire d'arrêter ? » Arthur avait été quelque peu surpris de voir Gaius sourire.

« Après que la sorcellerie ait été interdite, j'ai eu le choix d'arrêter de pratiquer la magie », dit Gaius avec tristesse. « Merlin n'a pas eu ce luxe. »

« Que voulez-vous dire ? »

Gaius prit une profonde inspiration et s'appuya sur la table pour regarder Arthur dans les yeux. « Merlin ne possède pas la magie que vous et moi nous l'imaginons, » expliqua-t-il, « Il n'a jamais eu à l'étudier, à apprendre des sorts ou des incantations. Il était capable d'utiliser la magie avant de savoir marcher, Arthur. » Gaius laissa couler. « Merlin est la toute dernière chose qu'Uther a considéré quand il a interdit la magie — un sorcier qui ne peut être rien d'autre, un garçon qui n'a pas le choix. » Quand Arthur ne dit rien et regarda Gaius avec un intérêt intense, le médecin continua. « Quand Merlin est venu pour la première fois chez moi, il n'avait aucun contrôle sur ses pouvoirs. Il les utilisait qu'à l'instinct, et cela ne pouvait que le conduire à l'exécution. » Il secoua la tête avec regret. « Heureusement, quand il s'agit de magie, Merlin apprend vite. »

Arthur s'assit, contemplant ce qu'il venait d'apprendre. Merlin était né avec la magie ? Sans vraiment le réaliser, Arthur avait supposé que Merlin était parti avec une vieille sorcière ermite pour apprendre des chants, des sorts et des envoûtements. Mais être né avec ? Arthur n'avait jamais envisagé une telle chose.

« Pourquoi n'ai-je jamais entendu parler d'autres sorciers comme ça avant ? »

Gaius haussa les épaules. « Parce que personne n'en a entendu parler. Jusqu'à présent, je ne connais aucun sorcier comme Merlin, à part Morgane. »

Le visage d'Arthur s'assombrit à la mention de ce nom. « Morgane ? »

Le médecin hocha la tête. « Les pouvoirs de Morgane étaient similaires à ceux de Merlin — elle est née avec, sans pouvoir les contrôler. Cependant, ils sont devenus évidents beaucoup plus tard dans sa vie que ceux de Merlin. » Gaius fronça les sourcils tristement, et regarda par la fenêtre sombre pendant un moment. « À bien des égards, Morgane et Merlin étaient très semblables. Je souhaite seulement que Morgane n'ait pas choisi la voie qu'elle a choisie. C'est un miracle que Merlin n'ait pas emprunté le même chemin il y a des années auparavant, avant de venir ici. »

« Qu'est-ce qui l'a empêché de l'emprunter ? » demanda Arthur, sincèrement intrigué.

Gaius haussa les épaules. « Merlin a été élevé dans un monde hostile à son espèce, mais ceux qui l'ont élevé savaient. Hunith savait que la magie n'était pas mauvaise — comment pourrait-elle penser le contraire ? Elle a appris à Merlin à penser la même chose, peu importe à quel point tout le monde détestait la magie. Pourtant, quand il est venu ici, il était en conflit avec ses capacités. » La voix de Gaius devint un murmure. « Il m'a dit une fois qu'il pensait être un monstre, une créature du mal. J'ai passé du temps à le convaincre du contraire. »

Arthur observa avec culpabilité ses genoux, essayant d'imaginer Merlin, Merlin le fou, le courageux, luttant année après année contre sa propre nature. Il ne pouvait pas rencontrer les yeux de Gaius.

« Morgane, d'un autre côté, n'a pas eu le soutien que Merlin a eu. Elle a été élevée par l'ennemi de tout ce qui est magique ; Uther n'a jamais pu lui offrir autre chose que l'opposition et la douleur. Tout le monde autour d'elle lui disait que les sorciers n'étaient bons qu'à être brûlés sur le bûcher. Elle était effrayée, seule et en danger. Elle a tendu la main à tous ceux qu'elle pensait être capable de comprendre. Malheureusement, Morgause l'a trouvée avant que Merlin ne puisse essayer de l'aider lui-même. »

Arthur hocha lentement la tête, absorbant doucement l'information. Il resta silencieux pendant un long moment, et Gaius sirota son cidre distraitement. Après ce qui aurait pu être des minutes ou des heures, une pensée commença à s'insinuer dans l'esprit d'Arthur. Il savait que Morgane était une sorcière extrêmement puissante — la plus puissante de leur âge, disaient certains, et maintenant Gaius lui disait qu'à bien des égards, Morgane et Merlin étaient similaires. Est-ce que cela signifiait...

« Gaius, » Arthur leva les yeux et rencontra le regard du médecin. L'appréhension se lisait sur son visage alors il demanda, timidement, « Exactement... Quelle est la puissance de Merlin ? »

À peine visible, un sourire se répandit sur le visage de Gaius, et ses yeux s'illuminèrent d'une fierté paternelle. « Merlin est Emrys, » dit-il doucement. « Les druides prononcent son nom depuis des centaines d'années maintenant, sur des tons réservés aux légendes et aux prophéties. Il est le sorcier le plus puissant qui ait jamais vécu. »

Les réserves émotionnelles d'Arthur étaient épuisées depuis plusieurs jours, mais la confusion, la peur et la douleur étaient toujours présentes. Il détourna le regard.

« C'est... Beaucoup de choses à assimiler », dit Gaius, et il donna au roi un moment de silence avant d'ajouter, « Vous devez savoir, Arthur, qu'il a voulu vous le dire pendant des années, mais il ne savait pas comment. Il était terrifié à l'idée que vous puissiez le tuer, ou l'abandonner. »

Arthur avait presque envie de rire. « Il a peur de moi ? C'est le sorcier le plus puissant du monde, et il craint ma colère ? » Il secoua la tête, pas étonné. « Pourquoi ? »

Gaius regarda son roi, comme si la réponse était évidente. « Vous êtes son ami, Arthur. Même si vous le menaciez d'être exécuté, Merlin n'oserait même pas lever la main sur vous. Son pouvoir n'a pas de limites, mais son cœur en a certainement, et dans son cœur, il sait qu'il ne pourrait jamais vous faire de mal. Ce n'est pas à ça que sert sa magie, » lui dit prudemment Gaius.

Ce n'était pas à cela qu'elle servait. Arthur ferma les yeux, et soudainement, une image apparut devant ses yeux : Merlin, dans la salle du trône, les yeux baissés, les mains repliées derrière son dos, la gorge saisie par le poing d'Arthur. Mais contrairement à ce qu'il avait vu dans la salle du trône quelques jours plus tôt, Arthur pouvait voir dans son esprit le pouvoir et la magie qui ondulaient juste sous la surface, retenus seulement par une loyauté inébranlable et, d'une certaine manière, par l'amitié. Inexplicablement, Arthur avait du mal à y penser, et encore plus à en parler.

« Alors à quoi elle sert ? » demanda-t-il à Gaius après un moment, la voix rauque.

Gaius se pencha en avant une fois de plus. « Vous. »

« P…Pardon ? »

« Vous ne pouvez pas savoir, Arthur, combien de fois Merlin a fait enter la magie dans votre vie, combien de fois il vous a défendu vous et ceux que vous aimez avec la chose même que vous détestez. Sa vie a tourné autour de vous depuis le jour où il est arrivé ici, et depuis ce jour, la magie en a fait partie. Il a sauvé votre vie plus de fois que je ne le pense, et a donné la sienne sans réfléchir, tout ça pour vous. » Gaius regarda Arthur dans les yeux en disant, à peine au-dessus d'un murmure, « Il sait que vous avez détesté la magie toute votre vie, Arthur, mais il sait aussi que si quelqu'un doit changer cela, ce sera lui. Et il est prêt à placer sa foi dans ceux en qui il a confiance, peu importe le coût. »

Arthur ne pouvait rien faire d'autre que de rester assis et le regarder, en silence. Un long moment s'écoula.

« Vous êtes l'œuvre de Merlin, Arthur Pendragon. Il ne pourra jamais mettre fin à votre vie, peu importe si vous mettez fin à la sienne ou non. »

Et soudainement, les mots de Merlin, anciens et nouveaux, lui revinrent à l'esprit.

Vous ne savez pas combien de fois je vous ai sauvé la vie !

Savez-vous combien de fois j'ai dû sauver votre postérieur royal ?

Je serai là où je suis toujours, à vos côtés, pour vous protéger.

J'ai confiance en votre destin.

Nous finirons ça, Arthur. Ensemble.

Ensemble.

Arthur pouvait sentir sa gorge se serrer alors qu'il essayait de comprendre tout ça. C'était trop, trop à la fois. Cela allait prendre du temps. Il cligna rapidement des yeux et baissa les yeux vers ses propres mains où elles reposaient sur ses genoux. Gaius lut son expression et le laissa tranquille pendant un long moment. Puis, doucement, il posa une main sur le bras du roi.

« Il n'y a pas si longtemps, Arthur, je vous ai dit qu'un jour, vous apprendrez, qu'un jour, vous comprendrez combien votre peuple a fait pour vous, » dit-il doucement. « Et maintenant, j'espère que vous commencez à réaliser ce que je voulais dire. » Il donna à l'épaule d'Arthur une pression rassurante et lui laissa quelques minutes de silence avant de dire, pas méchamment, « Vous avez besoin de dormir, Arthur. »

« Quoi ? » Arthur sortit d'une profonde réflexion et déglutit bruyamment. « Oui... Oui, bien sûr... » Il se leva bêtement et se dirigea vers la porte. La main sur le loquet, il s'arrêta et se retourna. « Gaius ? »

« Oui, votre majesté ? »

« Merci. Et... je suis désolé. »

Gaius lui offrit un sourire. « Il n'y a pas de quoi être désolé, Arthur. »

Arthur n'était pas sûr de cela, mais il acquiesça et sortit. Il trouva ses appartements dans un étourdissement de pensées sans mots et réussit à faire son lit et à éteindre toutes les bougies par lui-même, mais quand il posa sa tête sur l'oreille, il ne put s'empêcher de penser à cela :

Merlin aurait normalement fait ça.

Mais d'une certaine manière, Arthur savait que Merlin ne le ferait plus jamais ; trop de choses avaient changé pour que cela se reproduise.


Et voici le troisième chapitre ! J'espère qu'il vous a plu !