Salut salut !

On se retrouve pour ce quatrième jour du Marichat May.

Thrème du jour : Café

Bonne lecture !

Adriana108 : Ravie que ces premiers jours te plaisent ! Voici la suite ;)


Un café crème pour le chaton

Marinette jeta un œil à la grande horloge murale du café où elle travaillait. Depuis deux ans, en parallèle de ses études de stylisme, l'étudiante avait trouvé ce petit travail, qui lui permettait de prendre un peu d'indépendance. Postuler dans un café lui avait d'abord semblé impossible, au vu de sa maladresse légendaire, et elle avait longuement hésité. Mais qui ne tente rien n'a rien pas vrai ? Elle redoublait de concentration pendant son service et les accidents se faisaient de plus en plus rares.

Et la voilà donc, après deux petites années à servir cafés et pâtisseries chaque week-end. Elle appréciait beaucoup l'ambiance de la petite boutique. C'était très convivial et ses collègues étaient toujours gentils et compréhensifs envers elle. Bien sûr, elle avait dû trouver des excuses toujours un peu farfelues quand un akuma pointait le bout de son aile, mais ils ne lui avaient jamais rien reproché.

Mais ce qu'elle aimait le plus, c'était lors de son service du samedi, à seize heures, quand l'un des habitués franchissait la porte du petit établissement. Un habitué qui passait rarement inaperçu.

Alors qu'elle servait un café, la petite cloche de la porte sonna, et des chuchotements s'élevèrent dans la salle.

« Bonjour Chat Noir. Comme d'habitude ? »

Il acquiesça et s'installa, comme toujours, sur le deuxième tabouret du comptoir. Il aimait cette place qui lui permettait de discuter avec la jeune serveuse entre deux clients.

Elle lui servit un café crème et une tartelette aux citrons et s'accouda au comptoir en face de lui.

« Tu as l'air épuisé. »

« Cette patrouille était interminable ! J'ai secouru deux chats coincés dans un arbre, j'ai aidé une vieille dame à retrouver son chemin, j'ai stoppé un homme qui tentait de voler un sac et j'ai encore du expliqué à Monsieur Damoclès qu'il ne devait pas reprendre ses vieilles habitudes. Sans oublier que j'ai réconforté Monsieur Rat qui a retrouvé un de ses protégés empoisonné. »

« Pas facile la vie de héro... » Concilia Marinette qui savait très bien de quoi elle parlait.

Un client entra et elle s'éloigna pour le servir.

Chat Noir regarda sa tasse avant d'en prendre une longue gorgée. Il aimait bien venir dans ce petit café à la fin de ses patrouilles.

L'ambiance chaleureuse lui permettait de décompresser avant de rentrer chez lui. Puis il devait s'avouer que la compagnie n'était pas si mal. C'était devenu son petit rituel du samedi. Au départ, c'était compliqué, dès qu'il franchissait la porte, les gens se mettaient à la regarder et à parler tout bas, entre eux. Mais avec le temps, les habitués n'y prêtaient plus vraiment attention, et les autres ne venaient que rarement le déranger.

Marinette revint vers lui et se saisit d'un petit plateau sur lequel elle déposa plusieurs pâtisseries. Elle prépara ensuite un café et déposa la tasse avec le reste puis en prépara une deuxième. Le temps que toutes ses préparations ne soient terminées, elle se retourna vers Chat Noir.

« Il n'y a pas eu beaucoup d'akumatisations cette semaine, le Papillon serait-il fatigué ? »

« Je ne sais pas. En tout cas ça fait du bien de ne pas avoir à courir partout quotidiennement. J'avoue que j'aimerais bien quelques petites vacances héroïques. »

Marinette lui offrit un sourire compatissant et repartie à la préparation de son plateau. Elle le prit et commença à contourner le comptoir. Mais son regard accrocha un couple qui passait dehors, devant la vitrine. Elle aurait reconnu ces mèches bleues parmi des centaines.

Bien qu'ils se soient séparés il y a presque huit mois, c'était toujours difficile pour Marinette de le croiser avec sa nouvelle petite amie. Les yeux rivés sur le couple, elle ne regardait pas où elle posait les pieds. Elle commença à trébucher. Chat Noir, sa condition de super-héros aidant, sauta par-dessus le comptoir et la rattrapa de justesse. Ce qu'il ne sauva pas en revanche, ce fut le plateau plein de délicieuses provisions. Les gâteaux s'écrasèrent au sol et les tasses se renversèrent. Le pantalon de Marinette s'imprégna d'une large tâche brune. Elle poussa un petit cri quand le liquide brûlant entra en contact avec sa peau.

« Ça va Mari ? » Demanda un collègue qui s'occupait de la plonge à l'arrière et qui avait entendu la chute du plateau.

« Je suis en train de me brûler avec le café. Tu veux bien prendre ma place quelques minutes ? »

Son collègue accepta et Marinette prit la direction des vestiaires en intimant Chat Noir de la suivre. Elle lui montra un lavabo où il pourrait nettoyer sa combinaison et s'enferma dans le vestiaire. Elle enleva le plus rapidement possible son pantalon, afin de soulager sa jambe où la zone avait commencé à rougir. Elle s'assit sur le banc et profita de l'air frais, le laissant caresser sa peau meurtrie.

Des petits coups furent frappés à la porte.

« Tout va bien Marinette ? »

« Oui, j'ai retiré mon pantalon. Le café était vraiment chaud, j'ai une petite brûlure sur le tibia. »

« J'ai préparé de quoi te soulager, tu me laisse entrer ? »

Marinette réfléchit une seconde. Laisser entrer Chat Noir alors qu'elle était en culotte ? Certainement pas. Mais en même temps, elle n'avait pas vraiment le choix. Son vêtement était encore plein de café chaud, elle n'avait rien pour se changer et elle avait mal. Elle finit par aller déverrouiller la porte et retourna s'asseoir.

Chat Noir entra doucement. Il la vit assise sur le banc et remarqua immédiatement l'endroit qui faisait souffrir la jeune femme. En silence, il marcha jusqu'à elle et la fit pivoter sur le banc. Il releva sa jambe qu'il allongeât sur le banc. Il y déposa des feuilles de papier essuie tout qu'il avait imbibé d'eau, en espérant que cela la soulagerait au moins un peu. Il se redressa et parcourut la petite pièce du regard. Il trouva une boîte accrochée au mur, décorée d'une croix blanche. Il la récupéra, l'ouvrit et farfouilla à l'intérieur.

Il revint finalement auprès de Marinette, il s'assit à son tour et passa la jambe de la jeune femme par-dessus les siennes. Il ouvrit alors le tube de crème anti-brûlures et en déposa un peu sur la peau endolorie. Il commença un massage léger de la zone, prenant soin de ne pas trop appuyer, mais surtout de ne pas la blesser de ses longues griffes.

Marinette l'avait regardé faire en silence. Elle était hypnotisée par la concentration du jeune homme et par la délicatesse de ses gestes. Bien que la zone soit douloureuse, le contact de la crème froide lui avait fait du bien. Elle regardait les doigts de Chat Noir dessiner, tout en finesse, de petits cercles sur sa peau rougie.

Elle eut rapidement un coup de chaud en imaginant Chat Noir la caresser ainsi sur tout le corps. Le rouge lui monta aux joues et elle détourna les yeux. Ces dernières années, son regard sur le félin avait changé. Elle avait mûri et avait su devenir raisonnable concernant Adrien. Elle avait d'ailleurs fini par tourner la page de ses sentiments pour lui durant sa relation de deux ans avec Luka. Mais elle ne pouvait pas dire que Chat Noir la laissait totalement indifférente. Mère nature avait été généreuse avec le jeune homme ces dernières années et avait très bien fait son travail.

Chat Noir suivait consciencieusement les mouvements de ses doigts sur la peau de la jeune femme. Il focalisa son esprit sur une seule chose : soigner Marinette. Mais sa concentration était mise à rude épreuve. La peau si douce de Marinette, ses longues jambes entièrement exposées et ses joues rosies par la timidité.

Il mentirait s'il disait ne jamais avoir été attiré par elle. Elle avait, tout l'été, portée des shorts ou jupes sous son petit tablier. Il n'avait pas pu s'empêcher de jeter de rapides coups d'œil. Ses jambes athlétiques, ses fesses rebondies, son teint pâle, ses yeux profonds, son sourire et ses lèvres. Elles avaient l'air si sucré, il rêvait de les goûter, juste une fois.

Sans vraiment qu'il ne s'en rende compte, ses doigts avaient quitté la zone nécessitant les soins, et continuaient leurs caresses toujours plus haut sur la jambe de Marinette.

Cette dernière ferma les yeux et profita du toucher électrisant du héros masqué. Elle se perdit totalement dans le moment, oubliant où ils se trouvaient.

Un raclement de gorge les fit sursauter et brisa la bulle dans laquelle ils s'étaient enfermés. Ils s'éloignèrent le plus possible l'un de l'autre en un battement de cils.

« Mari, euh… Il commence à y avoir du monde… ça va mieux ? »

« Oui ! Oui, bien mieux, j'arrive tout de suite. »

Elle ramassa à la hâte son pantalon qu'elle enfila difficilement. Il était toujours sale et mouillé mais le liquide avait au moins pu refroidir, elle pourrait finir son service comme ça. Après s'être rapidement remise en état de travailler, elle se dirigea vers la porte pour quitter les vestiaires. Mais, sur le pas de la porte, elle s'arrêta et se retourna vers Chat Noir. Elle le remercia pour tout, un petit sourire en coin.

« A samedi prochain ! » Cria-t-il alors qu'elle s'éloignait.


A demain pour le thème Nightmares (cauchemars)