Bonjour,

Je remercie vivement Yz3ut3 pour sa review !

Je vous annonce avec plaisir que la fanfic est désormais terminée, et que je posterai le dernier chapitre dans le courant de la semaine prochaine.

En attendant, bonne lecture !


— Vous pouvez y aller. N'oubliez pas, pour la prochaine fois…

Mais le reste de ses mots furent noyés dans le brouhaha des étudiants quittant la serre. Neville avait encore oublié une règle fondamentale de l'enseignement, une de celles que les vétérans répètent aux nouveaux. Ne jamais rien dire après « Vous pouvez y aller ». Il soupira, amusé, mais surtout épuisé. Il adorait son nouveau métier, être de retour à Poudlard était encore mieux que prévu. Le vieux château n'avait pas changé, ce qui avait un côté réconfortant. Le jeune homme rassembla ses affaires et jeta un dernier regard dans la serre, afin de s'assurer qu'il n'avait rien oublié.

Ce fut à ce moment-là qu'une petite chouette d'une espèce inconnue s'engouffra dans les lieux. Ce n'était pas celle d'Hannah. Le petit volatile se posa sur son bureau et tendit sa patte, la tête légèrement penchée sur le côté. Neville détacha délicatement le courrier et s'excusa auprès de la chouette : il n'avait rien à lui offrir. Il ignorait si les oiseaux comprenaient l'anglais, mais il ne pouvait pas s'en empêcher malgré tout. Elle poussa un ululement joyeux et s'envola à tire-d'aile à l'extérieur, en direction de la volière. Visiblement, elle connaissait Poudlard.

Il reconnut aussitôt l'écriture ronde d'Astoria et, de surprise, son coeur s'arrêta un bref instant. Il s'était demandé, à plusieurs reprises ces derniers temps, si elle lui répondrait. La première semaine de son arrivée, il fut déçu de ne recevoir aucun signe d'elle. Sans doute, s'était-il dit, qu'elle ne comptait pas donner suite à sa lettre, à présent que sa curiosité avait été satisfaite. Et puis, il s'était raisonné. Pourquoi lui attachait-il tant d'importance ? Il ne savait même pas à quoi elle ressemblait aujourd'hui, quelle était sa vie. Et puis surtout, il aimait Hannah, n'est-ce pas ? Et au bout d'un moment, il avait tout simplement cessé d'y penser, toute cette histoire lui causant des noeuds au cerveau.

Et pourtant, c'est avec nervosité qu'il décacheta la lettre d'Astoria. Ses doigts tremblants durent s'y reprendre à plusieurs fois pour la déplier correctement. Au fur et à mesure de sa lecture, un sourire idiot naquit spontanément sur ses lèvres, sans qu'il ne le réalise vraiment.

— Professeur ?

Neville sursauta comme un gamin pris en faute et cacha la lettre derrière son dos. Il ne s'agissait que d'Alberto, un troisième année de Serdaigle. Il avait eu sa classe un peu plus tôt dans la journée.

— Excusez-moi de vous déranger… J'ai oublié mon livre de cours tout à l'heure, je venais le récupérer.

— Oui, bien sûr, entre Alberto. Je te l'ai mis de côté.

Il tendit le livre en question au troisième année de Serdaigle, tentant de reprendre une attitude professionnelle. L'étudiant s'éclipsa sans demander son reste. Neville se laissa tomber sur sa chaise et prit sa tête entre les mains. Ses réactions étaient décidément navrantes… Il décida de replier la lettre et de la mettre précautionneusement dans sa poche. Il déciderait plus tard ce qu'il en ferait.

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Chère Astoria

Pour le moment, il n'y avait que ces deux mots qu'il avait réussi à coucher sur le parchemin. Depuis une semaine, Neville séchait sur la rédaction de sa réponse à la jeune femme. Il avait commencé cinq lettres différentes, qui avaient toutes fini dans la cheminée de ses appartements privés. Il se mettait dans une position où il perdait toute spontanéité et s'inquiétait de la manière dont elle interpréterait le courrier.

Et puis, il prit une décision. Il était nécessaire de crever l'abcès, de briser l'illusion qu'il entretenait dangereusement dans son esprit. Ce n'était pas bon, ni pour lui, ni pour elle, ni pour Hannah. Déterminé, il trempa sa plume dans l'encrier et écrivit la suite du courrier.

Professeur Londubat ? Merci pour le coup de vieux ! En tout cas, tu n'as pas à t'excuser pour ton délai de réponse, nous n'avons aucun engagement l'un envers l'autre. Cela me fait plaisir d'avoir de tes nouvelles et de savoir un peu ce que tu deviens. Bravo pour ta reconversion, je sais que ce n'est pas facile d'admettre qu'un métier ne nous correspond pas… J'étais Auror avant de me lancer dans l'enseignement et je ne regrette pas mon choix une seule seconde.

Poudlard est toujours le même, c'est très réconfortant mais aussi un peu intimidant… Les étudiants sont plus turbulents que de notre temps je trouve, mais les collègues m'ont dit que c'était une fausse impression. Au moins, je n'ai pas affaire à des successeurs de Fred et George Weasley cette année… Et tu as raison de poser la question, il y a pas mal de nouvelles têtes parmi les profs. Par exemple, le professeur McGonagall est directrice, elle est remplacée en métamorphose par Mrs Nosy, qui travaillait au Ministère jusqu'à présent. Par contre, Flitwick, Sinistra, Slughorn, Trelawney et Hagrid sont toujours là. J'espère que je n'oublie personne !

Neville leva sa plume et se mordit la lèvre avant d'écrire la suite. Il avait peur de dépasser les limites.

Si tu es disponible un de ces jours, nous pourrions prendre une Bièraubeurre à Pré-au-Lard après ma classe, en souvenir du bon vieux temps. Cela me ferait plaisir de retrouver une ancienne camarade ! Si tu le veux, bien entendu.

Amitiés,

Neville

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— Rappelle-moi, c'est bien ce soir que tu sors ?

Astoria se retourna vers Drago. D'un oeil critique dans le miroir, il ajustait sa longue robe de sorcier verte émeraude, afin qu'elle ne comporte aucun pli.

— Oui, je dois retrouver des amis à Pré-au-Lard après le travail.

Elle ignorait pourquoi elle ne lui disait pas simplement la vérité, qu'elle allait boire une Bièraubeurre avec Neville Londubat. Cela n'avait aucune conséquence, n'est-ce pas ?

— Très bien. Amuse-toi bien !

Et il lui planta un baiser sur les lèvres avant de transplaner vers ses locaux. La jeune femme laissa échapper un soupir de soulagement. Il n'avait posé aucune question. Heureusement, car elle n'aurait pas su lui mentir les yeux dans les yeux. Une partie d'elle était même déçue qu'il ne l'aie pas fait. Ne tenait-il pas à elle ? Mais elle étouffa rapidement cette petite voix mesquine, probablement issue d'une trop importante tendance à lire des romans sentimentaux.

A son tour, elle lissa avec un soin tout particulier les pans de la robe bleue nuit qu'elle avait revêtu pour cette longue journée. La brunette s'était assurée de ne paraître ni trop apprêtée, ni trop négligée. Puis, contrairement à son mari, elle prit le temps de sortir respirer l'air frais du jardin avant de transplaner vers le Ministère.

La journée parut interminable. Astoria surveillait l'heure avec nervosité, les mains tremblantes, incapable de se concentrer. Les mots, jetés sur le parchemin, semblaient danser devant ses yeux, vidés de leur sens. Et pourtant, on lui avait confié une tâche importante. En effet, elle travaillait sur un communiqué de presse concernant le très médiatique procès posthume de Severus Rogue. Le dossier avait traîné pendant des années dans les cartons du Département, certainement un peu embarrassé sur la position à tenir. Depuis l'arrivée d'Hermione Granger, l'amie à qui Neville avait proposé sans succès de l'accompagner au bal, les choses s'étaient accélérées. En deux mois, elle avait pris en main les rênes de leur service avec un enthousiasme contagieux. Elle palliait avec efficacité aux lenteurs et lacunes de Mr Carmichael, leur chef de service.

L'ex-Serdaigle se demandait encore si c'était une bonne idée d'avoir répondu par l'affirmative à l'invitation de Neville. Ils allaient juste boire un verre, comme deux vieux camarades, n'est-ce pas ? Il n'y avait aucune intention cachée là-dessous, aucune malice. Alors pourquoi stressait-elle comme s'il s'agissait d'un premier rencard ?

— Astoria, tu as une minute ? demanda Hermione, la faisant sursauter. Oh, je t'ai fait peur ? Désolée, ce n'était pas mon intention…

— Oh ce n'est rien, répondit-elle avec empressement. Oui bien sûr, que puis-je faire pour toi ?

— Le chef m'a parlé de ton intention de reprendre tes études… Où en es-tu à ce sujet ?

— Il n'y a rien qui presse, c'était juste une idée en l'air. Vous pouvez encore compter sur moi…

— Au contraire, je trouve que c'est une excellente idée ! J'ai épluché tous les travaux des employés ici et ton travail m'a sauté aux yeux. Tu as une belle plume, particulièrement rigoureuse. Tu ferais une excellente greffière. Mais peut-être as-tu un autre projet ?

Rougissante, Astoria bégaya de remerciements et lui assura que non, c'était exactement ce qu'elle envisageait de faire.

— Parfait ! Je t'enverrai le dossier d'inscription à la formation demain, n'hésite pas à me solliciter si tu as besoin d'aide pour le remplir.

Et Hermione s'en fut, telle une tornade brune. Astoria était un peu déboussolée. Auparavant, elle avait soigneusement évité l'ex-Gryffondor, persuadée que celle-ci lui tiendrait rigueur de son mariage avec Drago Malefoy. Son mari lui avait d'ailleurs conseillé de l'éviter autant que possible. Et puis, c'était une amie de Neville aussi. En quelques secondes de conversation, Hermione Granger avait fait voler tous ses préjugés en éclats.

°OoO°OoO°

Finalement, Astoria serait en retard. Sa nervosité avait atteint des sommets au moment de quitter le Ministère, si bien qu'elle transplana plus loin que prévu, pour marcher jusqu'aux Trois Balais et prendre le temps de se calmer. Dans le froid de ce mois d'octobre, elle regretta un peu son choix. Et s'il quittait les lieux avant même qu'elle arrive, exaspéré par son retard ? Non, cela ne ressemblait pas à Neville…

Mais finalement, que savait-elle de lui ? Ne lui créait-elle pas une image loin de la réalité, qui la poussait à cacher leur correspondance auprès de Drago, qu'elle avait pourtant épousé de son plein gré ? Si elle devait être parfaitement honnête avec elle-même, Astoria n'avait pas la conscience tranquille. Il était encore temps de faire demi-tour, de transplaner au manoir et d'arguer que la sortie prévue avait tourné court. Mais non, l'envie et la curiosité furent plus fortes.

Sa montre affichait dix-huit heures quinze lorsqu'elle franchit le seuil de l'auberge, le coeur battant à tout rompre, les membres légèrement engourdis par la nervosité. Les yeux rivés au sol, elle se défit lentement de son écharpe et tapota ses pieds sur le tapis de l'entrée. Tétanisée, elle en venait presque à espérer son absence.

— Astoria ? Par ici !

Elle reconnut sa voix entre mille et ses yeux se posèrent sur un homme à peine plus âgé qu'elle. Installé dans un coin tranquille, près d'une fenêtre, il lui fit un petit signe de la main. Les lieux étaient presque vides et les seules personnes présentes ne leur prêtaient aucune attention.

Neville Londubat avait encore changé depuis la dernière fois qu'elle l'avait vu, lors de sa dernière année à Poudlard. Certes, son béguin lui était passé à ce moment-là, mais elle aurait été aveugle pour ne pas voir l'évolution qui s'était opérée chez lui. Ses rondeurs d'enfant s'étaient évanouies, laissant place à une mâchoire saillante, désormais mangée par une barbe naissante. Ses cheveux châtain clair, coupés court, mettaient en valeur ses yeux d'un bleu brillant. Un grand sourire illuminait son visage. Malgré lui, le coeur d'Astoria rata un battement. La jeune femme s'avança timidement vers sa table, les jambes tremblantes.

— Ah, enfin ! Le pauvre, ça fait bien une demi-heure qu'il t'attend, intervint Madame Rosmerta.

Neville et Astoria rougirent brusquement, comme un seul homme.

— Ne… Ne l'écoute pas, elle dit des bêtises, bégaya Neville d'un ton rieur.

— Je suis désolée du retard, vraiment. J'ai mal évalué la distance à marcher à partir de mon point de transplanage…

— Ne t'inquiète pas, c'est très bien, répliqua-t-il d'un ton rassurant.

— Alors, qu'est-ce que je vous sers les jeunes ?

Madame Rosmerta n'avait que peu changé. Tout au plus, des filaments argentés apparaissaient dans sa longue chevelure blonde, son beau visage à peine marqué par le temps. Admirative, Astoria rêvait de vieillir comme elle. Neville prit sa commande.

— Une Bièraubeurre, s'il te plaît. Et toi, Astoria ?

— Moi aussi, merci.

La propriétaire du pub s'éclipsa et Astoria reporta son attention sur le jeune homme en face d'elle. La jeune brune avait espéré qu'au moment où elle arriverait sur place, toute sa nervosité s'envolerait, le mythe s'écroulerait. Perdu. Ses doigts tremblaient sous la table, elle peinait à sourire de manière naturelle. Pourquoi diable réagissait-elle ainsi ? Elle était mariée ! Neville se cala au fond de sa chaise et brisa la glace.

— C'est gentil d'être venue jusqu'ici. Ca te fait un bout depuis Londres, non ?

— Je ne m'en plains pas, ça me fait un peu changer d'air, répondit-elle, rassurée de constater que sa voix, elle, ne tremblait pas. Et je ne suis pas si fatiguée. Ce n'est pas moi qui ai passé la journée dans une serre remplie de gamins !

Il éclata de rire et l'ex-Serdaigle plaça ses mains sur ses joues, les coudes sur la table, afin de masquer son rougissement. Elle ne put s'empêcher de le suivre d'un rire léger.

— Alors, c'est vraiment mieux que d'être Auror ?, reprit-elle.

— Tu n'as pas idée. D'accord, je suis épuisé le soir, c'est vrai. Mais c'est tellement enrichissant ! Et puis, je peux m'occuper de plantes toute la journée, ce n'est pas un métier de rêve, ça ?

— Je trouve ça fou, vraiment… Depuis qu'on est jeunes, on nous dit que le Graal des métiers de sorciers, c'est l'Auror, va savoir pourquoi. C'est génial de voir quelqu'un démentir cette conception. Qu'est-ce qui t'a décidé ?

— J'en avais assez de me battre.

Cette phrase, prononcée d'un ton sérieux, la plongea dans les souvenirs traumatisants de la guerre. Bien qu'elle n'ait jamais été en première ligne, Astoria se souvenait de la peur permanente qu'elle éprouvait pour sa famille à l'époque. Les Greengrass ne faisaient pas partie des clans ayant fait allégeance à Vous-Savez-Qui, alors la Serdaigle craignait qu'à un moment ou à un autre, il leur force la main. Cela n'arriva heureusement jamais. D'ailleurs, ce ne fut qu'après Poudlard qu'Astoria finit par répondre aux avances de Drago, qui fit des pieds et des mains pour prouver qu'il n'était pas un des leurs. Elle n'accepta un premier rendez-vous qu'après son procès, où le témoignage d'Harry Potter fut capital pour les Malefoy. Et aujourd'hui, elle ne regrettait pas son choix.

Le bruit sourd que firent les chopes de Bièraubeurre sur la table la tira de ses pensées et elle reporta son attention sur Neville. Son charme aussi avait changé avec les années, il était devenu intimidant. Par Merlin, dans quoi s'était-elle fourrée ? Le visage de Drago s'imposa dans son esprit. Elle lutta contre elle-même pour ne pas établir de comparaisons. Drago était son mari, point.

— Et toi, reprit-il d'une voix douce, qu'est-ce qui t'a décidé à arrêter les études de Guérisseur ?

— Ce n'est pas aussi noble que toi… Disons que je m'étais fait de fausses idées sur ce métier. La pression, l'adrénaline… Ce n'est pas pour moi. Du coup, je travaille à la Justice magique maintenant. Avec une de tes amies d'ailleurs, maintenant que j'y pense. Hermione Granger.

— Oh, quelle coïncidence ! C'est vraiment une chic fille.

— Malheureusement, je ne la connais pas très bien… Mais elle a l'air sympathique. D'ailleurs, on a un peu discuté aujourd'hui !

Neville se raidit imperceptiblement, ses jointures blanchirent autour de son verre. Non, elle se faisait certainement des idées, car son visage conservait une expression enjouée.

— Ah oui ? Et tu… Tu lui as dit qu'on se voyait ce soir ?

Astoria se mordit la lèvre, coupable. Délirait-elle ou est-ce que Neville ne voulait pas non plus que leur pseudo-relation se sache ? Quelle relation, d'ailleurs ?, se réprimanda-t-elle. Il n'y avait que de l'amitié tout au plus, n'est-ce pas ?

— Non, ce n'est pas du tout venu dans la conversation, répondit-elle précipitamment avant d'avaler une longue gorgée de Bièraubeurre. Elle voulait en savoir plus sur mes projets de formation, ceux dont je t'ai parlé dans une lettre.

— Ah oui, s'enthousiasma-t-il, un peu plus détendu. C'est une super idée d'ailleurs ! Et où est-ce que cela se passerait ?

— Au Ministère, il y a des salles prévues pour ça, c'est assez pratique d'ailleurs. Mais ce n'est qu'un projet pour le moment.

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Ils discutèrent ainsi durant une bonne heure, la gêne des débuts laissant progressivement place à l'enthousiasme et à la familiarité. Leurs nombreux éclats de rire leur firent du bien à tous les deux après cette longue journée et cette attente.

Neville avait appréhendé ces retrouvailles, même s'il en était l'initiateur. Au départ, son intention avait été de démystifier Astoria. En effet, ses principaux souvenirs d'elle remontaient à de nombreuses années et ils étaient très flatteurs pour la jeune femme. Il fallait qu'il la voie, qu'il lui parle, pour se la sortir de la tête, et rendre à Hannah la place qui lui revenait de plein droit.

Malheureusement, l'opération était pour le moment un échec. Lorsqu'il l'avait vue arriver, les espoirs, qu'il avait soigneusement cultivés, avaient volé en éclats. Elle était d'une beauté discrète, avec sa longue chevelure brune qui tombait en cascades dans son dos et ses grands yeux verts en amande. Malgré l'affection que Neville éprouvait pour elle, Hannah ne soutenait pas la comparaison. Il se morigéna aussitôt pour ces pensées peu amènes et se calma : il était impossible qu'elle n'ait pas quelqu'un dans sa vie. Et il avait raison. A l'annulaire d'Astoria, brillait un anneau en or blanc et une bague sertie d'un diamant de belle taille. Et pourtant, pas une seule fois, Astoria ne mentionna son mari, dont il ignorait jusqu'au nom.

Après une conversation particulièrement passionnée, le jeune professeur s'interrompit et l'observa, un petit sourire en coin.

— Quoi ? fit-elle, presque sur la défensive, les mains autour de sa boisson désormais vide.

— Tu sais, je me demandais un peu à quoi m'attendre. Si tu avais changé depuis que… comment tu dis déjà ? Depuis que je t'ai sauvé d'une flaque de boue. Je ne suis pas déçu.

Les joues de la brunette se teintèrent d'un rouge délicat et ses yeux vert le fuirent, soudainement focalisés sur l'escalier des Trois Balais. Il rassembla alors tout son courage.

— Dis-moi… Qui est l'heureux élu ? demanda-t-il, son index désignant les bijoux sur la main gauche d'Astoria.

Il ne s'était pas attendu à une telle réaction de sa part. Elle sursauta comme une gamine prise la main dans le sac et observa ses bagues comme si elle les voyait pour la première fois. Avec une moue triste, elle consentit à répondre.

— Drago. Drago Malefoy.

Le choc dut se lire sur le visage de Neville, car elle rassembla ses affaires, avec un discret reniflement. Puis, sans le regarder, elle lui souhaita une bonne soirée et le remercia pour l'invitation, tout en déposant quelques mornilles sur la table. D'un geste gracieux, elle se leva et quitta précipitamment les lieux.

Drago Malefoy. Cet arrogant Mangemort, quoiqu'en dise la justice, s'en sortait décidément bien. Blanchi, aucune peine de prison, aucun remords pour ses années à rudoyer Neville à Poudlard et maintenant, il apprenait qu'il avait les faveurs d'Astoria Greengrass. Les imaginer ensemble lui donna la nausée. Neville avait été prêt à accueillir n'importe quel nom avec grâce, même un Cormac McLaggen. Mais Malefoy ? Ce petit tyran, autoproclamé prince des Serpentard ? Avec elle ? Si douce, si intelligente, si…

Et après la colère, vint la culpabilité. Hannah ne méritait pas ça.


Oups, comment est-ce que cela va bien pouvoir se terminer ? La pente est glissante...

Comprenez-vous la réaction de Neville ? La fuite d'Astoria ? Est-ce que ce rendez-vous était finalement une bonne idée ? Je veux tout savoir !

Merci de m'avoir lue, n'hésitez pas à me laisser un petit mot (ou un long paragraphe au choix) pour me dire si ça vous a plu.

A bientôt pour le dernier chapitre !