"Himeka ? Tu penses qu'on peut faire une fin encore plus tendue à chaque fin de chapitre ou ca serait dangereux pour la santé de nos petits lecteurs ?"
- a.k.a. Kacchan
xD Oui je pense qu'on devrait mettre ça en objectif. On a pris beaucoup de plaisir sur ce chapitre et on avait extrêmement hâte de vous le partager. Soyez méchant avec Katsuki, il a des grosses tendances à la crétinerie. En tout cas, je vous souhaite à tous une excellente lecture.
Résumé
La première rencontre entre Izuku, Shoto et Katsuki a été quelque peu tendue. Après qu'Izuku ait accompagné les invités écossais jusqu'à leurs chambres, il a fait visiter ses appartements à Katsuki. Celui-ci s'est laissé aller à quelques allusions indécentes qui préoccupent Izuku…
Attentes pré-nuptiales
Après avoir demandé à ce qu'on apporte de l'eau à son fiancé, Izuku s'était retranché dans sa chambre. Claquant la porte, il se colla dos à elle et s'effondra au sol.
Il avait eu trop d'émotions d'un seul coup. Il essaya déjà de faire une liste de points positifs. Katsuki ne semblait pas trop bête, pas trop velu et était même plutôt beau garçon. Il n'avait pas passé son temps à jurer et à crier lorsqu'ils s'étaient retrouvés seuls et il avait l'air de trouver Izuku à son goût. Les points négatifs étant qu'il semblait tout de même assez colérique, orgueilleux et qu'il s'était permis des remarques tout à fait troublantes.
Le rouge lui monta de nouveau aux joues. Il était peut-être temps qu'il songe à la chose. Après tout, "la chose" est l'un des devoirs du mariage. Il soupira, il n'avait aucune idée de ce qui l'attendait lors de cette première nuit et cela le terrifiait. Pourquoi n'y avait-il pas de livre qui traitait sur ce point dans la bibliothèque royale ? Sans nul doute qu'il l'aurait déjà trouvé, lu attentivement tout en prenant des notes.
Il en aurait bien discuté avec quelqu'un mais sa seule famille était Shoto et Fuyumi et aucun des deux ne saurait lui parler de sexualité. Il savait qu'ils étaient encore vierges et il ne se voyait pas accoster des membres de la cour pour une leçon de sexualité accélérée.
Sans savoir pourquoi, Izuku était persuadé que Katsuki devait avoir de l'expérience. Beaucoup. Et ce n'est pas qu'il n'ait jamais été attiré par quiconque, Katsuki ne le laissait d'ailleurs pas indifférent, mais il n'avait pas pu établir de liens avec les personnes de la cour. Il n'était décidément pas de ceux qui sont capables d'aller chercher leur plaisir auprès de coups d'un soir sans nom et sans visage. Pour lui le sexe était intimement lié à la confiance, à l'amour et au mariage. Peut-être était-ce naïf ou stupide, mais il avait lu bien trop d'oeuvres romantiques pour vouloir découvrir cet aspect de sa personne avec n'importe qui.
Mais voilà, il allait épouser un inconnu, qui ne partageait pas exactement sa culture et avec lequel il n'était clairement pas encore assez intime pour oser aborder ces sujets. Ce qui était totalement idiot puisque s'il n'en parlait pas maintenant, il allait devoir expérimenter tout cela sans jamais en avoir discuté.
Il se fustigea intérieurement pour ses idéaux romantiques qui l'avaient empêché d'acquérir un savoir et une expérience qui le délivrerait de biens des affres en ce moment. Certes il savait théoriquement comment donner du plaisir à un homme, il en était un et il lui arrivait de se prodiguer lui-même quelques caresses intimes, mais cela lui semblait génant de tenir le sexe d'un autre dans sa main. Ou même de se montrer nu à lui. Et s'il ne le trouvait pas beau ?
La porte dans son dos le cogna alors que Shinsou tentait de rentrer dans les appartements de son maître.
- Excusez-moi, dit-il en se relevant et en laissant le passage libre.
- Je venais voir si vous étiez rentré, le roi m'a demandé de le tenir informé lorsque vous seriez de retour dans votre chambre. Je vais l'en informer.
- Non ! Attends… demanda Izuku qui voyait soudain en son suivant le dernier espoir qu'il lui restait.
- Je… j'aurais quelques questions… je ne sais pas à qui les poser…
Izuku était mortifié, mais il n'avait pas vraiment d'autres options. Shinsou qui sembla comprendre que leur discussion ne pourrait pas se faire à travers une porte ouverte, entra et se tint devant son maître, attendant qu'il trouve les mots pour formuler ses questionnements.
- Je… vais me marier
- C'est effectivement ce qui est prévu.
- Et il y a des choses que l'on fait avec son mari…
Shinsou qui commençait à comprendre ce dont il retournait, leva un de ses sourcil et réprima un sourire en coin. Izuku n'avait qu'une seule envie, se cacher dans un trou très profond et disparaître, mais il devait aller au bout de sa phrase, il n'avait pas le choix. Sinon il se retrouverait de nouveau seul face à ses questions et ses inquiétudes, sans aucun début de réponse.
- Je voulais savoir… comment… enfin, est-ce que…
Ses questions se bousculaient dans sa tête et la gêne l'empêchait de les formuler à voix haute. Shinsou prit une grande respiration, voyant qu'il ne couperait pas à cette conversation et se sachant pourtant incapable de laisser son jeune maître face à ce tourment, il décida de lui venir en aide. Le pauvre était orphelin et Shinsou se sentait un peu responsable de lui.
- Très bien, ne dites rien de plus, je vais vous dire tout ce que je sais. Quand deux hommes se marient, ils vont pratiquer l'acte ensemble. Cet acte, constitue à mettre le sexe de l'un dans le rectum de l'autre.
Shinsou donna ses explications concises et claires, avec le calme et la désinvolture qui le caractérisait. Après tout, cela restait quelque chose d'assez naturel. Ce qui n'était pas naturel était pour un valet d'en parler avec son maître, mais puisque celui-ci le lui demandait, alors il n'avait pas de raison de s'en trouver gêné.
Izuku ouvrit la bouche mais aucun son n'en sortit. Il porta la main à sa bouche, horrifié. Cela devait être douloureux ! Et s'il n'était pas comme les autres ? Et si ça ne rentrait pas ? Et s'il était sale ? S'il sentait mauvais ? Son cœur commença à s'emballer et il se leva pour aller vers la bassine qui lui servait à se laver le visage le matin et se passa de l'eau sur le front et les joues. Il se sentait nauséeux.
- Vous allez bien ? Vous désirez un peu d'eau ? Je ne voulais pas vous effrayer, je ne comprends d'ailleurs pas ce qui vous terrifie à ce point. C'est un peu douloureux les premières fois si vous allez trop vite, mais c'est en général quelque chose de plaisant à pratiquer avec son mari.
Très bien se dit Izuku, je vais me concentrer sur le fait que c'est plaisant. Après tout, si tout le monde le fait, pourquoi je n'en serais pas capable. Il prit de grandes respirations.
Et puis, si ce n'est pas très plaisant, ce ne sera qu'un moment désagréable à passer, n'est-ce pas ? se dit-il. Et pour le reste il suffirait de se laver juste avant. Et il ne mangerait rien pour éviter d'être indisposé lors du mariage, de toute façon le stress l'empêchera sûrement d'avaler quoi que ce soit. Voilà, c'était un début de plan au moins.
Puis il lui vient à l'esprit que peut être que ce serait à lui de mettre son sexe dans le rectum de Katsuki. Il frissonna à cette idée. Cela ne lui paraissait pas très engageant. Maudit soit-il pour avoir repoussé ses pensées loin de son esprit, s'il avait pris le temps d'y songer plus tôt, il aurait eu plus de temps pour s'y préparer. Il lui restait à peine vingt-quatre heures pour s'y faire. Peut-être aurait-il mieux valu qu'il découvre tout ça sur le moment.
Il s'astreignit à prendre quelques longues bouffées d'air, puis ayant retrouvé un peu de calme, il rassura son fidèle serviteur.
- Désolé Shinsou, ça va mieux. Tu peux aller prévenir le roi que je suis dans mes appartements, il risque de s'inquiéter si nous le faisons patienter plus longuement.
- Bien
Il baissa la tête et disparut par la porte.
Izuku venant d'obtenir de nouvelles et précieuses informations sur sa nuit de noces ne pouvait s'empêcher de continuer à cogiter. Un sexe pouvait-il vraiment passer par là ? En entier ? Et c'était censé être "plaisant" ?
Peut-être que c'était vrai ? Après tout, il n'avait jamais eu l'idée de mettre quoi que ce soit à cet endroit-là alors peut-être qu'il était passé à côté de quelque chose… Il n'avait aucune idée de la sensation que ça lui procurait.
Il était encore perdu dans ses pensées au moment où Shoto pénétra dans sa chambre. Il se précipita vers son ami et lui attrapa les mains.
- Tu vas bien ? Il ne s'est pas montré vulgaire, insultant ou mauvais quand tu te trouvais avec lui ? s'enquit Shoto.
Izuku, encore un peu ébranlé par les événements, ne put s'empêcher de fondre en larmes. Shoto le serra dans ses bras et sous les sanglots d'Izuku, qui libérait tout le stress accumulé ces derniers jours, personne n'entendit les quelques coups frappés à la porte, ni celle-ci s'entre-ouvrir. Pourtant Katsuki se trouvait juste derrière et il luttait de toutes ses forces pour ne pas entrer et arracher son futur époux des bras du roi.
- Reviens sur ta parole, je t'en prie, il est arrivé en tenue de combat, il parle comme si tu lui appartenait et regarde l'état dans lequel tu es. Il est indigne de toi, il est rustre et brutal, il ne pourra pas te rendre heureux.
Izuku se libéra de l'étreinte de Shoto au grand soulagement de Katsuki et affichait un visage irrité sous ses larmes.
- Shoto, tu l'as provoqué dès son arrivée et nous savons que les écossais ne sont pas comme nous, mais ça ne veut pas dire qu'ils sont mauvais. Puis il a raison sur un point, demain nous serons mariés, le moins que nous puissions faire, c'est de s'appeler par nos prénoms et passer un peu de temps ensemble !
Shoto ne répondit que par une moue désobligeante. Certes, Katsuki semblait un peu rustre mais honnête et droit. Izuku avait ressenti le besoin de défendre celui qui deviendrait son mari. Même si le mariage n'avait pas encore été prononcé, il se sentait déjà lié à lui et il ne laisserait pas son ami, même s'il était roi, manquer de respect à son promis.
- Je vais lui jurer amour et fidélité Shoto, je te demanderais de te montrer respectueux quand tu parles de lui.
Katsuki derrière la porte retint un petit sourire satisfait.
- Tu es sûr que tu es prêt à faire ça ? demanda Shoto.
- Je suis un peu… fébrile. Mais ma décision est prise, cette alliance est nécessaire pour le pays et il est de mon devoir de faire passer le royaume avant mes désirs.
- Pour la centième fois, tu n'avais pas à faire ça.
- Il est trop tard et je ne regrette pas mon choix. C'est juste intimidant de se marier à un homme qu'on ne connaît pas.
- Surtout quand il est ecossais.
- Merci pour ces paroles réconfortantes… répondit ironiquement Izuku en levant les yeux au ciel.
Cela tira un petit sourire à Shoto, Katsuki quant à lui se senti blessé dans son orgueil. Certes le jeune lord n'avait jamais caché que l'alliance politique avait motivé ses projets, cependant...Katsuki avait accepté à cause d'un autre sentiment. L'idée que le jeune noble considère leur mariage comme un sacrifice plutôt qu'une bénédiction agaçait profondément le présomptueux chef de clan. Il se sentit stupide d'avoir été le seul à percevoir en l'autre la promesse d'un avenir ensemble. Son futur époux semblait avoir accepté ce mariage pour ce qu'il était : une union de simple convenance, pour la cohésion du pays. Il fit claquer sa langue sur son palais, si c'était ainsi qu'il souhaitait entrevoir leur futur, fort bien, il s'y tiendrait.
- Je sais que tu as fais ça pour m'aider, mais comment penses tu que je vais tenir ici sans toi ? avoua Shoto soudain très sérieux.
Izuku prit les mains de Shoto entre les siennes.
- De nous deux, celui qui a le plus besoin de l'autre, c'est moi.
Ce petit jeu ne pouvait plus durer ! Katsuki, dévoré par la jalousie, ouvrit la porte de la chambre d'Izuku et dévoila sa présence. Izuku sursauta, surpris par l'irruption et lâcha soudainement les mains du roi, en reprenant une position plus respectable envers son souverain.
- Lord Midoriya, mon roi, déclara Katsuki en baissant la tête en signe de respect tout en ravalant sa bile. J'étais venu apporter à mon fiancé ce morceau de tissu du tartan de mon clan, il est de coutume en Ecosse, pour les mariés de porter le tartan du clan auquel ils se lient.
Izuku, d'abord interloqué de l'utilisation de son nom, fut touché par cette attention, il rougit et tendit les mains vers son prétendant, s'emparant de l'étoffe qui lui était offerte. Il prit le temps d'admirer le motif et la qualité du tissu sous ses doigts avant de relever la tête vers son futur époux et de le remercier chaudement. Durant un instant, Katsuki oublia la présence du roi, rien ne comptait, excepté les yeux avec lesquels le couvait Izuku. Il dut se contraindre à rester immobile, se rappeler que ce qu'il croyait lire dans les yeux de cet homme n'étaient que des mensonges, car seul la raison le poussait à cette union. Il était le seul à avoir ressenti ce lien qui les reliait.
- Je vous laisse maintenant, je vous retrouverai à la réception.
- Est ce que vous m'accompagnerez ce soir ? demanda Izuku avant d'avoir même pu réfléchir à sa demande.
- Je ferai selon vos désirs.
Il ouvrit la porte qu'il tint à l'attention du roi, lui indiquant subtilement qu'il était temps de laisser Izuku seul dans sa chambre. Le roi sortit de mauvaise grâce des appartements de son ami, outré d'être congédié par un étranger qu'il honnissait déjà. Les deux hommes partirent chacun dans la direction opposée de l'autre, leurs pas se répondant entre les murs du couloir.
De nouveau seul, Izuku plia soigneusement son présent et le posa sur son bureau. Il s'assit et il fut surpris par l'apaisement que lui avait apporté la courte visite de Katsuki. Il était venu lui même lui apporter cette étoffe, pour le mariage. Cette attention était une preuve pour Izuku que son fiancé se souciait de lui et pensait à ce mariage, pas simplement comme à une corvée politique mais comme une véritable union.
Izuku qui réfrénait depuis des semaines tout espoir de bonheur, d'amour véritable et de félicité dans ce mariage arrangé, fut soudain submergé par tous les rêves qu'il avait dû enterrer. Le simple geste de Katsuki et la façon dont il avait répondu à sa demande avait réveillé ses plus folles espérances.
Il tenta de les restreindre pour ne pas souffrir inutilement, mais un seul regard sur le tartan qu'il allait fièrement porter le lendemain mit un terme à toute sa volonté. Le bout de tissu plié avec soin sur son bureau lui apparaissait maintenant comme une promesse.
Shinsou ajusta une dernière fois sa tenue quand de légers coups retentirent à la porte. Cette fois Katsuki attendit respectueusement que le suivant de son promis lui ouvre la porte.
Katsuki apparut dans une belle chemise, un gilet et un pantalon moderne. Son tartan était présent sous la forme d'un morceau de plaid qu'il portait sur son épaule gauche. Izuku trouva que cela lui seyait à merveille. Il lui sourit chaudement mais l'écossais ne lui répondit pas. Gêné, Izuku baissa les yeux en rougissant. C'était sûrement dans sa nature d'être peu avenant et retenu. Il lui tendit cependant le bras pour qu'il s'y repose.
Izuku le guida dans les couloirs du palais jusqu'à la salle de réception prévue pour le soir, dans un silence palpable qu'il mit sur le compte du stress. Après tout, toutes les personnes importantes d'Angleterre seraient présentes, cela pouvait être intimidant.
A leur arrivée, le roi et les convives du chef de clan étaient tous déjà présents, les futurs époux étant arrivés les derniers comme le voulait la tradition. Tout le monde avait un verre à la main, des serveurs se baladaient avec des plateaux couverts de mets délicieux et des coupes remplies de champagne. Momo et Toru avaient sorti le grand jeu apparemment. Le silence se fit doucement après leur entrée, un serveur glissa une coupe dans une des main des deux promis et le roi leva la sienne.
- Aux futurs mariés, que leur union leur apporte autant de joie et de bonheur qu'elle apportera de paix au royaume.
Tous levèrent leur coupe avant de boire une gorgée et la fête fut officiellement lancée.
EIjiro observait d'un œil ravi son ami auprès de son futur époux. Il était curieux de connaître un peu plus l'homme qui allait partager la vie du chef de clan, surtout qu'ils allaient se côtoyer fréquemment très prochainement. Et même si les deux semaines de voyage qu'ils allaient passer ensemble les rapprocheraient inévitablement. Son impatience légendaire le poussa à aller poser quelques questions à la personne de l'assemblé qui semblait le connaître le plus.
Le roux engloutit son verre pour se donner du courage, puis un deuxième car le roi était quand même assez impressionnant. Puis il se dirigea vers son altesse qui pour l'instant se trouvait seul. L'idée que cela puisse être une volonté de sa part ne lui traversa pas l'esprit.
- Votre altesse, je suis ravi d'avoir l'opportunité de discuter avec vous !
Shoto tourna la tête vers l'écossais qui osait s'adresser à lui de la sorte. Il était grand, les cheveux rouges, un sourire franc et une attitude ouverte et avenante malgré son manque d'étiquette. Ne sachant pas quoi répondre à cette interruption, il fit un signe de tête pour l'encourager à parler. Il l'aurait bien toisé avec froideur pour le décourager à engager la conversation, mais il devait tout faire pour entretenir de bonnes relations avec les écossais, sinon le sacrifice d'Izuku serait fait en vain.
- Je suis ravi que Lord Midoriya se marie avec le chef Bakugo, il semble calme et gentil, c'est exactement ce qu'il faut à mon ami.
- Izuku est la meilleure personne que je connaisse et mon plus cher ami, j'espère que votre chef saura s'en rendre compte et le traitera avec les égards qu'il mérite.
- Ce sera le cas, lui assura Eijiro. Quand Laird Bakugo décide de faire quelque chose, il le fait toujours sérieusement. Depuis qu'il a accepté la main de Lord Midoriya, il n'a plus pensé qu'à ça. Et en plus d'être un chef de clan que je respecte, Laird Bakugo est un ami qui m'est très cher. Je peux vous assurer que votre ami n'aurait pas pu trouver meilleur époux.
- Vous semblez tenir Laird Bakugo en très haute estime. Je n'ai pas entendu que du bien de lui, certaines personnes m'ont même rapporté qu'il était colérique et borné comme un diable, déclara Shoto dont l'agacement l'emporta sur sa résolution de se montrer aimable.
- Diantre, qui vous a dit cela ? demanda Eijiro qui ne pouvait pas honnêtement réfuter ces affirmations.
- La cheffe Mitsuki Bakugo.
Eijiro resta quelques secondes la bouche ouverte ne sachant quoi répliquer. Puis il se reprit.
- Qui peut se vanter de ne pas avoir de défauts, vous même… commença Eijiro avant de se rappeler qu'il s'adressait au roi, … vous savez que les qualités prennent le pas sur les défauts et Katsuki en a beaucoup pour contrebalancer les siens. Il est loyal, fiable, déterminé, fort, courageux…
- Si vous l'aimez tant, pourquoi ne pas l'avoir épousé ?
Les oreilles et la nuque d'Eijiro s'enflammèrent, il déglutit, il n'avait pas du tout envisagé le tournant que prenait la conversation. Il souhaitait juste être un bon ami et défendre son chef face à la piètre estime que semblait lui porter le roi.
- Vous vous méprenez sur la teneur de mes sentiments. Il est mon chef, mon ami, je défends son honneur. Et qu'en est-il de Lord Midoriya, a-t-il des défauts ?
- Oui, il est bien trop prompt à sacrifier sa personne pour le bien des autres.
- Est-ce véritablement un défaut ?
- S'en est un pour moi.
- Et quelles sont les qualités que vous appréciez ? s'enquit le roux.
- La sincérité et la loyauté.
- J'apprécie également beaucoup la franchise, mais ce doit être difficile de se montrer toujours parfaitement franc lorsqu'on est roi, fit remarquer le Laird.
- Il suffit de se montrer habile avec les mots que nous employons.
- Je ne doute ni de votre franchise, ni de votre talent à manier les mots, lui assura Eijiro.
Le silence s'appesantissait. Se rendant compte qu'il était temps de laisser le roi, il fit une petite révérence et entreprit de retrouver ses camarades dans la foule. Il se retourna pour contempler une dernière fois le roi qui lui avait fait une forte impression.
L'ambiance de la soirée était joyeuse, l'orchestre jouait une belle mélodie discrète qui permettait aux discussions d'aller bon train. Mina et Hanta s'étaient lancés dans un concours de batifolage, mais ils se heurtaient à la mauvaise réputation que les écossais semblaient avoir au cœur de la cour d'Angleterre.
Plus malin dans ce domaine, Denki s'était plutôt intéressé aux domestiques et comptait fleurette à une serveuse. Mitsuki, accompagnée de son mari, prenait des nouvelles de la reine Rei auprès de la princesse Fuyumi.
Les deux futurs mariés se faisaient accoster sans arrêt pour recevoir des félicitations de la part de toutes les personnes présentes. Une queue s'était formée devant eux, pour que chacun des invités puisse avoir une chance d'assouvir sa curiosité mal placée et se faire bien voir. Ils venaient tous afin d'observer de plus près le grand méchant chef de clan écossais qui s'évertuait à se montrer courtois et supporter son calvaire en silence afin de ne pas créer d'esclandres.
Izuku, toujours très intimidé par la prestance de mon futur époux, n'arrivait pas à formuler les questions qui lui encombraient la tête et le peu d'intimité dont ils bénéficiaient au cours de la soirée n'était pas là pour aider.
Laird Kirishima les rejoignit bientôt et dès que la foule compacte des anglais se fut dispersée. Il se permit de se montrer plus familier avec son chef qu'Izuku se serait attendu.
- Il faut espérer que le repas de demain sera plus consistant, tu m'étonnes que ces lords anglais soient si maigrichons s'ils ne mangent que des petites bouchées comme ça, déclara Eijiro en enfournant un canapé dans sa bouche. Il se reprit rapidement, enfin, sauf vous lord Midoriya, vous êtes resplendissant de santé et … resplendissant tout court même !
- Serais-tu en train de faire des avances à mon futur mari devant moi ?
- Non ! Non absolument pas, c'est terrible, chacune des conversations que j'ai ce soir se termine de façon catastrophique, je crois que le roi pense que je suis amoureux de toi…
- Comment ?! Mais qu'est ce que tu es allé lui raconter tête d'orties ?
- Rien, je suis allé parler avec lui et … je ne sais même pas comment c'est arrivé. Honnêtement, le roi ne semble pas te porter dans son cœur… alors je lui ai dit que tu avais plein de qualités et… olala...
- Eijiro, as-tu bu ?
- Très peu, quelque chose comme 5 coupes de champagne à peine !
Izuku écarquilla les yeux, 5 coupes ! S'il avait lui-même ingurgité autant de champagne, il serait incontrôlable à l'heure qu'il est. Cependant il aurait aimé rassurer Eijiro qui lui semblait sympathique, mais aucune phrase de réconfort ne lui venait en tête d'autant plus qu'il avait le sentiment d'être laissé volontairement à l'écart de la conversation.
- Je vais aller voir ce que font les autres, je crois que Denki a disparu avec la petite serveuse de tout à l'heure. Mais Mina et Hanta tentent toujours de faire bonne impression, je vais aller me mêler à eux, déclara Eijiro avant de laisser le jeune couple seul.
Un silence pesant s'abattit sur eux. Intérieurement Izuku paniquait mais ne trouva aucun sujet de conversation et son vis à vis ne montra aucun signe de gêne par rapport à la situation, contrairement à lui. Peut-être aimait-il le calme et le silence ? Si tel était le cas, ils étaient mal assortis. Izuku ne tenait pas en place, il avait toujours besoin de faire quelque chose et quand ce n'était pas le cas il parlait, beaucoup. Sans arrêt. Mais ce soir son cerveau était aux abonnés absents, alors qu'il avait désespérément besoin de dire quelque chose. La bonne chose, la chose qui briserait la glace et qui lui permettrait de se rapprocher un peu de Katsuki.
- Merci encore pour le tartan, c'est une attention qui m'a beaucoup touché, avoua Izuku les joues brûlantes.
- C'est la tradition, déclara froidement Katsuki.
Le silence retomba sur eux comme un couperet. Izuku se tendit encore un peu plus tandis que Katsuki regardait au loin. Qu'avait-il pu faire ou dire de mal depuis leur dernière entrevue pour que Katsuki se montre si froid et distant. Car il n'avait pas rêvé ce qu'il s'était passé dans la chambre du chef de clan, même s'il semblait un peu contrarié, il avait discuté et même taquiné le jeune lord. Peut-être qu'il n'aimait pas la foule. Izuku lui-même n'était pas très à l'aise entouré par autant de personnes.
- J'ai hâte de découvrir l'endroit où vous vivez, tenta de nouveau Izuku, jetant un petit regard en biais vers Katsuki, n'osant pas le regarder directement dans les yeux. Je ne suis jamais allé en Écosse.
Le chef de clan grogna mais Izuku était enfin lancé et toujours mal à l'aise du silence qui s'étirait entre eux, alors que la salle autour d'eux résonnait des conversations agitées des convives et d'éclats de rires, continua de parler.
- Il parait que c'est beau, mais il y pleuvrait encore plus qu'à Londres, je n'ose pas imaginer ce que ce doit être ! J'adore être dehors, je fais beaucoup de jardinage, cependant c'est moins agréable sous une averse.
- La pluie ne dure jamais longtemps.
Izuku serra les dents. Il savait que le chef de clan était capable d'aligner plus de mots que cela, il l'avait montré avec Eijiro. Il avait écrit des lettres dont les phrases faisaient plus de quatre mots ! L'apeurement d'Izuku se mua en déception et il croisa le regard insistant du roi. Il se retourna alors de nouveau vers son promis, un faible sourire aux lèvres pour ne pas inquiéter d'avantage son ami.
Il n'aurait pas dû laisser des espoirs se faufiler dans sa tête, voilà qu'il avait maintenant une terrible envie de fondre en larme ce qui lui était parfaitement impossible. En l'espace de quelques heures, il avait espéré pouvoir passer un bon moment à découvrir la personnalité de son futur époux et tirer quelques informations sur la vie qu'il allait entreprendre avec lui. Mais il semblerait que ce n'était pas plus que ce qui avait été convenu : un mariage arrangé. Il aurait sans doute ses propres appartements en Ecosse et il serait libre de faire ce que bon lui semble, dans la limite du raisonnable.
Il s'empara d'une autre coupe de champagne sur le plateau d'un serveur qui passait à proximité, la soirée allait être longue, il lui fallait faire quelque chose pour s'occuper.
Heureusement ils ne tardèrent pas à se faire de nouveau accoster par un quelconque lord. Izuku sauta sur l'occasion pour faire durer leur conversation plus que nécessaire, afin de se distraire des sombres pensées qui flottaient dans sa tête.
Le roi leur fit ensuite l'honneur de les rejoindre, après tout, ils étaient le sujet de la réception donnée ce soir.
- Tout se passe selon vos souhaits ? s'enquit le roi.
- Parfaitement, répondit succinctement le chef de clan sans pour autant montrer le moins du monde qu'il appréciait la soirée.
- Momo et Toru ont fait un travail formidable, et ce champagne, ne le trouvez-vous pas divin ? Il est certainement français, s'enquit Midoriya auprès de son royal ami.
Katsuki soupira devant la frivolité de la conversation en cours. Alors son mari s'intéressait à ce genre de choses ? Ce champagne ne méritait pas une telle éloge…
Mais Katsuki ne put s'empêcher de remarquer comment ses joues rosissaient de plaisir à discuter avec son ami, ce qui fit naître en lui deux sentiments tout à fait opposés. Premièrement, le teint du visage d'Izuku était le plus joli du monde et deuxièmement, il était tout à fait détestable que ce fut le roi qui fit naître un tel enthousiasme chez son promis. Au diable les mariages arrangés ! Que n'aurait-il donné pour avoir la chance de le courtiser et de lui faire une véritable demande. Mais il en était ainsi malheureusement, il dû se contenir pour ne pas briser la délicate flûte en cristal qu'il tenait dans sa main.
- Et combien de coupes de ce merveilleux champagne avez-vous déjà bu, mon ami ? lui demanda le roi.
- Deux seulement, mais vous connaissez ma résistance pour les boissons alcoolisées, le reste de la soirée se fera à la limonade pour moi !
Ils rirent tous deux, rendus complices par l'évocation d'un souvenir sans doute. Mais avant que Katsuki ait pu formuler une réplique rappelant à ses deux vis à vis qu'il était terriblement malpoli de l'exclure de la conversation, sa mère, son père et Fuyumi firent irruption dans leur petit groupe.
Fuyumi posa une main sur l'épaule de celui qu'elle considérait comme un frère et sourit à l'attention de Katsuki.
- Je suis enchantée de faire votre connaissance, Seigneur Bakugo.
- Moi de même, Princesse Fuyumi, répondit poliment le chef de clan sous l'œil vigilant de sa mère.
- Je suis ravie de lier nos deux familles ! Même si Izuku n'est pas à proprement parler mon frère, c'est tout comme. Le roi et moi nous sommes occupés de lui depuis qu'il a 14 ans, quand malheureusement nos pères sont tombés ensemble sur le champ de bataille.
Dire que Katsuki trouvait le petit vert bavard. Cela devait être un truc d'anglais, sans doute. Bien que le roi semblait assez peu loquace en l'absence de son futur époux. Mais ce lien expliquait l'absence de mariage entre les deux hommes, ce qui toutefois ne ravissait pas Katsuki. Si tout ce qui les retenaient de se marier étaient leurs liens familiaux, cela n'empêchait pas que le cœur d'Izuku soit déjà pris.
Katsuki ne savait pas trop quoi répondre à cette longue tirade et c'est sa mère qui intervint à sa place.
- Nous nous occuperons avec le plus grand soin d'Izuku, je suis sûr qu'il se plaira au sein de sa nouvelle famille.
- Cela fait des jours que notre fils prépare l'arrivée de Lord Midoryia, il a fait redécorer sa chambre, ajouter des meubles et des livres depuis qu'il a appris que Lord Midoriya aimait lire, ajouta son père.
Katsuki jeta un regard noir à son traitre de père et Shoto fronça les sourcils, reportant son regard sur le chef de clan.
- C'est vrai ? Vous… vous avez fait ça ? bafouilla Izuku.
- Hum, acquiesça de mauvaise grâce le chef de clan.
- C'est très aimable de votre part, renchérit Fuyumi.
Un silence gêné s'installa dans leur petit groupe, jusqu'à ce qu'un serveur courageux s'interpose, en penchant vers eux un plateau contenant des rondelles de concombre surmontées d'un morceau de saumon fumé et de fromage frais. Finalement après avoir complimenté la qualité des mets servis à la soirée, la conversation s'enchaîna sur des sujets légers.
Katsuki ne participait pas. Il avait du mal à digérer sa déconvenue et il s'en voulait d'avoir été si naïf concernant son prétendant. Il n'avait pas envisagé un seul instant que le Lord ne tomberait pas immédiatement sous son charme ni qu'il puisse être déjà épris d'un autre homme.
Quand son promis attrapa une nouvelle coupe de champagne, son bras esquissa un mouvement pour l'en empêcher, mais il se retint de lui rappeler qu'il avait déclaré qu'il n'en boirait pas une de plus. Le regard de Shoto était toujours insistant sur lui, cela agaçait Katsuki qui n'aspirait en cet instant qu'à la solitude.
La mère de Katsuki, aidée par son père, décrivait les landes écossaises à Izuku qui avait retrouvé son enjouement ordinaire et posait mille questions. Les forêts, les parties de chasse, les fêtes traditionnelles, les jeux des highlands… Tout passait au crible de la curiosité d'Izuku.
Katsuki ne put s'empêcher de remarquer que Lord Midoriya avait une éducation irréprochable. Contrairement à Katsuki qui boudait depuis le début de la soirée, son attention pour tout ce qui concernait le peuple qui allait l'accueillir ne semblait même pas feinte. Il se serait attendu à la voire empreinte de l'obligation polie qu'il était censé montrer, mais le visage d'Izuku semblait trop ouvert, trop sincère pour ça. Les mots du jeune lord lui revinrent en mémoire "je peux vous assurer que je me suis toujours montré honnête et il en sera ainsi durant notre union".
S'il s'était montré honnête il aurait dû l'avertir que ce mariage ne serait fait que d'obligations politiques et de faux semblants, mais surtout sans amour. Bien sûr, Katsuki n'était pas amoureux du jeune homme, mais il était persuadé que cela aurait pu facilement devenir le cas. Les charmes d'Izuku étaient flagrants et agissaient puissamment sur le chef de clan. Ses atouts physiques étaient admirables, comme ses grands yeux ou ses belles mains, mais le peu de la personnalité qu'Izuku lui avait permis de voir jusque-là le charmait tout autant. Sa timidité, sa joie de vivre, sa curiosité, sa vulnérabilité, son indignation…
Se tenant toujours à côté de son promis, Katsuki le retint par le coude alors qu'il titubait sous l'effet de l'alcool en voulant faire un pas de côté. Il y vit là l'occasion d'enfin s'échapper. Prenant un air de circonstance, il offrit un faible sourire d'excuse à son audience et déclara qu'il était temps de raccompagner son futur époux à ses appartement, afin qu'il soit en forme pour la journée du lendemain.
Ils quittèrent la salle de réception sous le regard toujours plus pesant de Shoto.
- Vous savez, je ne suis pas saoul, déclara le lord quand ils furent assez éloignés pour être certain de ne pas être entendu.
- Pourtant vous avez failli vous étaler devant moi il y a quelques instants, fit remarquer Katsuki dans un grommellement.
- Vous ne me connaissez pas encore suffisamment, mais je suis assez maladroit. J'ai souvent des bleus et des écorchures car je tombe ou je me blesse sans cesse en jardinant.
Les couloirs se succédaient et Katsuki laissait son fiancé le guider dans ce palais inconnu. Arrivés en silence devant ses appartements, Izuku, ragaillardis par les quelques coupes qu'il avait bu, ne pouvait supporter que la soirée se termine ainsi. Il avait besoin de savoir ce qui l'attendait pour l'avenir. La certitude que leur union serait froide et distante serait plus simple à vivre que le doute.
- En sera t-il ainsi tout le temps, monsieur ? demanda Izuku, ses yeux déterminés bien que brillants de larmes contenues.
- Qu'entendez-vous par-là ?
- Vous m'avez à peine adressé la parole, ai-je fait quelque chose pour vous mécontenter ou êtes-vous terriblement déçu par la personne que je suis ? Après tout, nous ne nous étions pas rencontrés avant. L'image de moi que vous avez formé dans votre tête est peut être très différente de la réalité ?
- Sans aucun doute, puisque j'étais venu trouver ici, un homme désireux de s'unir à moi.
- C'est le cas, lui assura Izuku perdu.
- Je croyais que vous vous montreriez honnête, vous me l'aviez garantit, mais je vois que vous n'assumez pas devant moi ce que représente réellement ce mariage pour vous. Rien de plus qu'une simple alliance politique. Oseriez-vous nier cela ?
- Je… c'est le cas mais… vous aussi vous vous mariez pour cela. Après tout, pourquoi d'autres ? Vous ne me connaissez même pas, de quoi d'autre pourrait-il s'agir ? Moi au moins, je cherche à apprendre à vous connaître. Je m'évertue à aspirer à plus que cela. Vous ne m'avez même pas adressé la parole, vous n'avez même pas daigné vous intéresser à moi !
- J'en ai bien assez vu et entendu, vous me croyez sot ou bien aveugle ? Difficile de manquer l'affection toute particulière que vous et le roi vous vous portez. Il a raison, rien ne vous oblige à m'épouser demain, vous avez encore le choix, une question vous sera posée, vous pouvez répondre par la négative. C'est le roi, si vraiment vous le désirez, vous pouvez vous unir à lui.
Izuku aurait presque eu envie de rire si la situation n'avait pas été aussi pathétique. Certes des bruits sordides couraient dans la cour, mais il n'envisageait pas que son promis eût pu les entendre en si peu de temps. A moins que… Avait-il entendu une partie de leur discussion avant d'entrer dans sa chambre pour lui porter le tartan ? Cela faisait sens.
- Je ne suis pas amoureux du roi, pas plus qu'il ne l'est de moi. Vous n'avez pas idée des épreuves que nous avons traversées ensemble. Je suppose que peu de personnes sont capable de comprendre. Je vous saurais gré de me faire confiance, en tant que votre futur époux, je vous assure que vous aurez toujours des paroles sincères de ma part.
Katsuki décida de tester cette prétendue sincérité d'une façon extrêmement simple.
- Alors dites moi, Lord Midoriya, que pensez-vous de moi à cet instant ?
Soudain effrayé, Izuku se sentit pris au piège. Il ne pouvait pas être sincère en restant respectueux, or il était censé être les deux.
- Avant que je ne réponde à cette question, dites-moi si vous préférez la sincérité à la politesse.
- Je n'ai que faire de la bienséance.
Izuku redoutait cette réponse mais pris une grande inspiration, le champagne aidant il s'apprêta à dire le fond de sa pensée sans retenue.
- Je vous trouve orgueilleux et capricieux monsieur. Pour être parfaitement honnête, vous me faites peur. Et j'aurais sans doute dû vous confronter plus tôt mais j'ai d'abord cru que votre froideur était due à l'anxiété créée par cette soirée. Mais à cette heure, je ne pense plus que vous puissiez ressentir une quelconque angoisse et ce pour quoi que ce soit vu votre attitude de ce soir. Vous m'avez délibérément ignoré devant nos deux familles et toute la cour. Sans vous soucier de l'opinion que les autres auraient de moi, ni du fait de me blesser ou de m'humilier ainsi.
- J'ai agi avec l'étiquette que méritait des épousailles politiques, comme vous l'avez souhaité. J'admet être tout ce que vous décrivez mais c'est avec fierté que je l'assume. Je ne suis pas placide ou complaisant comme vous autres anglais. Je suis venu ici avec des attentes personnelles et j'ai été déçu qu'il n'en soit pas de même pour vous. J'ai bien l'intention de subvenir à tous vos besoins et de vous traiter avec la déférence que vous méritez. Mais je composerai mon attitude au diapason de la vôtre.
- C'est faux ! Ce soir je me suis montré ouvert et joyeux, tentant de discuter avec vous et vous ne m'avez répondu qu'avec une froideur digne de vos contrées nordiques. Et sachez monsieur que j'ai aussi des attentes personnelles !
- Vraiment ? Alors que désirez-vous de moi Lord Midoriya, dites-le moi, je vous en prie.
- Je.. je veux plus qu'un mariage de convenance, je veux… plus que ça, avoua t-il dans un souffle, n'osant formuler à haute voix tout ce que cela impliquait.
- Alors vous aurez plus, répondit Katsuki qui s'était rapproché et déposa ses lèvres sur celles d'Izuku.
L'anglais eut un hoquet de surprise qui n'eut pour seul effet que d'ouvrir sa bouche et le chef de clan en profita allègrement. Ce baiser était à l'image de l'écossais, brut et enflammé, sa langue envahit la bouche d'Izuku, caressant fougueusement la sienne. Katsuki continuait de se rapprocher de son futur époux qui reculait à chaque pas jusqu'à ce que son dos heurte le mur et que le corps de Katsuki soit enfin plaqué contre le sien, chaud et ferme contre lui. Collé ainsi contre son promis il dû relever légèrement la tête pour ne pas rompre ce baiser, car oh non, il ne voulait pas qu'il se termine. Les sensations dépassaient tout ce qu'Izuku aurait pu imaginer. L'odeur de Katsuki avait envahi son nez, sa bouche était avide et le dévorait d'une exquise façon, déclenchant le feu d'un désir encore inconnu chez lui. Les mains rêches de Katsuki étaient venues effleurer les joues constellé de taches de rousseurs avant qu'il ne s'éloigne de lui.
Le côté droit de sa bouche se releva en un faible sourire quand il put constater l'état d'Izuku dont les mains agrippaient encore fermement son veston.
- Bonne nuit, Izuku, dit-il avant de se retirer, le laissant haletant et légèrement sonné.
