†††††
III.
AMUSANT ? PAS VRAIMENT.
†††††
Les semaines passaient et à ma plus grande surprise, je n'avais pas subi de représailles pour ma petite scène où je m'étais involontairement - ou presque - mise en avant. Cela me rassurait en fait autant que cela m'inquiétait. Je me disais sans cesse qu'ils n'allaient pas tarder à me le faire payer chèrement, même si je ne risquais rien du tout. Je passais quasiment tout mon temps d'adolescente normale - mon rôle au lycée - avec Amélia, Kévin et Anthony. J'ai quand même commencé à me rendre compte que Kevin était assez intéressé par ma petite personne mais j'essayais d'agir d'une manière qui ne lui donnait aucun espoir vain. Mes parents avaient même fini par m'autoriser une soirée pyjama chez Amélia et je me préparais à m'y rendre sachant que le lendemain nous irions à une immense fête foraine. Je préparais doucement mon sac après avoir pris des nouvelles de Jacob - à qui je semblais manquer plus que de raison - qui ne semblait attendre qu'un mot de ma part pour débouler à la Nouvelle Orléans sur son fier destrier mécanique tel un prince charmant amérindien moderne.- Tu prépares ton sac très lentement, fit ma mère assise sur mon lit.
Je la regardai alors, la voyant me sourire d'être presque une enfant normale et je souris avant de répondre :
- J'essaye d'éviter d'user de mes capacités, je m'habitue à tout faire comme mes amis du lycée.
- Ce n'est pas idiot, fit ma mère.
- Oui, d'après Grand-mère, conserver cette habitude au quotidien va m'empêcher d'user des mes pouvoirs par inadvertance.
- Esmée est vraiment très intelligente, répondit ma mère en souriant.
- Comme toutes les femmes de la famille, les hommes sont plus limités.
- Sympa pour eux, fit ma mère en riant.
- Non mais c'est vrai... Il ne sont pas idiots mais sont totalement illogiques.
- Comment ça ? demanda ma mère.
- Ben c'est simple Bella...
- J'ai du mal à m'y faire, fit celle-ci.
Je l'appelais toujours Bella désormais comme pour mon père, cela m'éviterait de gaffer également par inadvertance en parlant à mes amis. J'avais par deux fois failli dire Maman en parlant d'elle mais c'était la chose que je devais éviter au maximum alors je m'y habituais également.
- Je sais... Donc je disais, regarde Grand-père, certes il résiste au sang mais est-ce vraiment intelligent de travailler dans un hôpital ? En plus ils lui rendent visite c'est risqué. Et toi et Edward c'est pareil. C'était des prises de risques énormes. Même si je suis contente qu'il t'ait sauvée lors de l'accident, imagine que cela ait été filmé...
- Effectivement, avec les jeunes hyperconnectés de nos jours, ils auraient été grillés, fit ma mère. C'est pour ça que tu dois faire très attention.
- Je fais attention Bella. Je me maîtrise de plus en plus aisément quand les gens se blessent.
- Je sais ma puce.
- Et toi alors tes cours de médecine ?
Ma mère avait enfin commencé l'Université et elle était souvent en train d'étudier pendant que mon père jouait du piano.
- Très intéressant... J'attends impatiemment d'avoir besoin d'un stéthoscope vu que je me demande comment j'entends mieux, fit elle en s'esclaffant.
- Ma mère médecin... Vu ta maladresse...
- Hey, fille indigne, fit elle en riant.
- Je suis impatiente d'aller aussi à l'Université.
- Bon là, t'as le temps. Tu auras encore ta terminale à faire.
- J'aurai le choix j'espère...
- Renesmée, ne sois pas si pressée ma puce.
- Je sais... Mais quand même... C'est vraiment si différent ?
- Tu sais, je rentre tous les soirs mais c'est très festif, heureusement que je ne suis pas en dortoir.
- C'est vrai que ça compliquerait pas mal...
- Je t'emmène chez ton amie? demanda alors ma mère.
- Si tu veux, dis-je en fermant la fermeture éclair de mon sac.
Naturellement, je bus du sang plus que de raison - au cas où - pour faire une bonne réserve. Ce serait bête qu'en pleine nuit je me réveille et me mette à déguster une de mes seules amies. Le voyage ne fut pas bien long, Amélia vivant en centre-ville et je saluai ma mère quand elle repartit me laissant seule avec mon amie sur son perron.
- C'est toujours ta belle-sœur qui t'emmène ? demanda Amélia.
- Oui... Elle s'est attachée à moi, répondis-je.
- C'est bizarre, elle n'est pas vraiment beaucoup plus vieille.
- Ho mais elle sort avec mon frère depuis qu'ils ont seize ans, elle en a vingt-cinq, dis-je conformément aux mensonges que j'avais établis.
- Et ils vivent toujours chez tes parents ? fit celle-ci surprise.
- Oui, Bella voulait intégrer une université et comme Edward a perdu son travail a cause de la crise, ils nous ont suivis.
- Quand même... Tu sembles proche.
Amélia et sa manière d'insister sur chaque point, elle deviendrait agent du FBI que cela ne me choquerait pas. À cause d'elle je devais souvent créer de nouveaux mensonges mais mon excellente mémoire m'empêchait de m'y perdre. En même temps, la plupart du temps je ne fais que me servir de la réalité en la détournant.
- Tu ne le répète à personne mais Bella ne peut pas avoir d'enfant, c'est un peu tabou tant elle en est traumatisée.
- Merde...
- Oui, alors comme j'étais un peu la petite fille de la maison, elle s'est mise dans la peau d'une seconde mère avec moi, passant beaucoup de temps à me raconter des histoires, ce genre de choses...
- Je comprends mieux... Désolée de poser des questions, fit elle mal à l'aise.
- C'est dommage mais avec mon frère, ils songent à adopter... Bon bref, on va pas plomber l'ambiance.
Façon détournée de dire que je voulais changer de sujet et vu la lourdeur du mensonge - même si techniquement ma mère ne peut plus avoir d'enfants - Amélia se décida à m'emmener dans sa chambre. Cela allait être ma première soirée pyjama, je ne savais pas vraiment à quoi m'attendre. Après un repas très équilibré - sur la balance du gras vu que c'était chips, pizza et glace - j'eus droit à une séance de maquillage.
- Quand même, tu as la peau pâle, fit Amélia s'occupant de mes joues.
- Forks, il y pleut tellement que je ne voyais pas beaucoup le soleil.
- Il fait meilleur ici? demanda Amélia.
- Oui, mais il fait plus humide... Enfin...
- Plus moite? comprit Amélia.
- Voilà, c'est ce que je voulais dire.
Nous rîmes alors de la difficulté de la phrase et Amélia mit la musique à fond. Je n'étais pas très fêtarde - je n'en ai jamais eu l'occasion - mais se trémousser comme une déchaînée sur du Lady Gaga ou du Dua Lipa avait quand même quelque chose de très relaxant. Je devais cependant faire semblant d'être épuisée et essoufflée - les humains fatiguent eux - et je ne l'oubliais pas.
- Ho la vache, fit Amélia. Quelle éclate.
- J'avoue qu'on ne s'ennuie pas, dis-je en mentant un peu.
C'était pas ma façon de m'amuser, la mienne c'était traquer les pumas... Pas le même délire.
- Et maintenant le sujet intéressant, fit Amélia.
- Ha bon lequel ?
- Les mecs! fit elle alors amusée.
- Ce sera rapide comme sujet.
- Ha bon? Au cas où tu n'aurais pas remarqué...
- Kévin ? Je suis au courant, ça se voit un peu.
- Mon frère est pas discret.
- Et il est où d'ailleurs ?
- Chez Anthony. Et à Forks? demanda-t-elle intéressée.
- Hmmm...
- Y a anguille sous roche... Allez balance la vieille...
- Bon, d'accord...
Je sortis mon téléphone et cherchait une photo de moi et Jacob, où ne voyait pas trop de choses étranges - du genre une meute de métamorphes à moitié à poils ou Emmett avec du sang d'ours sur le t-shirt - et lui montrai la photo.
- Une... La vache mais il est plus vieux !
- Oui, un peu... dis-je gênée.
- Et ben on dirait pas.
- Quoi donc?. dis-je étonnée.
- En fait t'es une coquine! fit elle en me bousculant.
- Bah pourquoi ? dis-je surprise.
- Attends... Tu couches pas avec?
- Euh... Non.
- Et il attend? Et ben... Il est accroc ma cocotte le laisse pas filer.
Oui, c'est clair Jacob est accroc - ou à crocs selon le point de vue - surtout imprégné je dirai mais bon.
- Vous êtes ensemble depuis longtemps ?
- Non c'était... deux ou trois mois avant le déménagement, dis-je.
Quinze ans ma grande, depuis que je suis née... Comme si je pouvais répondre cela.
- Et c'est ton premier mec?
- Oui... Et toi?
- Ho moi j'ai eu quelques histoires...
- Tu as déjà... eu des relations sexuelles ?
- T'es vieux jeu... oui je me suis déjà envoyée en l'air, fit elle en riant.
- D'accord... dis-je gênée - et un peu vieux jeu merci Papa -.
- C'est amusant, si c'est pas glauque.
- T'as eu beaucoup de relations ?
- Ho euh..., fit elle avant de commencer à compter sur ses doigts. Declan, Calvin, Anthony, Jenna, Sam...
- Anthony ? Jenna? dis-je choquée.
- Oui, le pote de mon frère... Vacances, ennuis, envie... Cocktail miracle, fit elle en riant.
- Ok... Donc tu l'as déjà fait avec une fille aussi.
- Je voulais essayer... C'est bien aussi.
Et là elle m'a regardée fixement et je me suis mise à paniquer - fait amusant pour une hybride - avant de la voir sourire.
- Hey panique pas je déconne...
- Ok...
- Sauf si tu veux.
- Non non, merci... Je préfère les garçons. Je n'ai jamais été tentée.
- Je plaisantais Renesmée, m'assura Amélia.
- Ho désolée... J'ai cru que...
- T'es à ça de prendre tes jambes à ton cou... Du calme ma grande. Allez parle moi de ton chéri.
- D'accord... Il s'appelle Jacob...
Et j'ai commencé à raconter ma vie, ou une version de ma vie où nous étions tous des gens normaux.
†††††
Le lendemain, après une grasse matinée pour Amélia, nous avons fini par rejoindre Kévin et Anthony à l'immense fête foraine. Ils se gavaient presque de sucrerie - encore un repas équilibré - et je devais les imiter. J'étais quand même consternée, j'étais une hybride vampire-humain en train de me gaver de barbe à papa et de pommes d'amour, comme si cela me plaisait. Tandis que je mangeais de la matière bien collante rose fluo, je laissais mon esprit divaguer sur mes activités préférées qui étaient loin derrière moi: les nombreuses virées en moto avec Jacob, chose qui me manquait le plus en réalité, mes parties de chasse avec Oncle Emmett - surtout quand on faisait en plus la course - les parties de baseball avec toute la famille, les concours de vitesse et de force avec les Quileutes, même les cours de bonne manière de Tante Rosalie me manquait, c'était pour dire. Ici, j'avais droit à des virées shopping - ne pas critiquer ou Tante Alice va me crucifier -, des sorties au cinéma - encore ça peut passer sauf les comédies romantiques et comme Amélia en est friande -, la bibliothèque et les ballades dans les rues de la Nouvelle Orléans. Parfois j'avais de la chance, on faisait un musée sur l'histoire de la ville et je la découvrais. Une fois j'ai accompagné ma mère à l'Université et c'était intéressant mais bon... Au moins on chassait un peu dans le bayou mais les alligators sont moins dangereux que les ours, et leur goût bien plus salé.
- Hey, on va sur le grand huit ? fit alors Anthony.
- T'es sûr ? dis-je plus par ennui qu'autre chose.
- Si tu as peur, je peux rester avec toi, fit alors Kevin par gentillesse.
- Allez viens!!! me supplia Amélia.
Et j'ai fait la queue, supportant sa lenteur - et qui dit lenteur pour un humain dit extrême lenteur pour moi - avant d'enfin m'installer. Le manège démarra et je dus alors simuler l'effarement, la peur et l'amusement. Je me disais alors qu'en fait la vie d'humain devait être bien chiante si ce manège était le meilleur moyen pour eux d'avoir des sensations fortes. Comment trouver cela amusant quand je peux sauter d'une falaise et une fois en bas ne me soucier que de l'état de mes vêtements - attention sinon Alice hurle -, ou encore taper la discute avec une meute de pumas, ou même sauter pour récupérer une balle de base-ball en vol, me taper la foudre et retomber par terre les cheveux ébouriffés en souhaitant m'en prendre un autre... Je me demande comment ma famille a fait pour supporter cela si longtemps. On a alors continué aux autos tamponneuses, au marteau de force - j'avoue, j'étais tentée de faire une démo de la mienne mais ça ne m'aurait pas servi à grand chose -, au jeu de tir. Là c'était un peu plus amusant, je pouvais montrer que je savais viser grâce à mon excellente vue sans pour autant éveiller les soupçons.
- Et ben dis donc, fit Kévin récupérant pour moi des bijoux - mon lot de victoire, que j'offrirai à Maman -.
- Quoi? demandai-je alors.
- Où t'as appris à tirer comme ça ? demanda alors Amélia.
- Ho j'ai un cousin, Emmett, il est trappeur et garde forestier, il m'a appris à chasser.
- C'est cool! fit alors Anthony.
- Sa femme Rosalie ne trouve pas ça amusant, dis-je mentant encore.
- Qui aurait cru qu'un petit bout comme toi sache charger un fusil et s'en servir comme si ça ne pesait rien? fit Amélia.
- Tu sais je suis une fille pleine de surprise, dis-je avec mesquinerie.
- Bon... On a encore pas de temps... On se refait des tours de grand huit ? fit Anthony.
Ils étaient extrêmement enjoués - pas moi - mais je les suivis vers les attractions à sensations fortes. On fit un tour, puis sur un autre, je m'ennuyais encore et je refusais d'y retourner.
- Je reste avec toi, fit Kévin.
- Mais non, vas-y... C'est trop pour moi.
Il finit - à la quatrième fois que je lui répondis la même chose par y aller - et je restais installée sur un banc en les regardant. Ils me faisaient des signes dans leurs manèges si amusants à leurs yeux. Je soupirai alors de lassitude.
- C'est moi ou t'as la tête de la fille qui se fait chier? fit une voix près de moi.
J'ai immédiatement tourné la tête et j'ai vu devant moi le grand brun sadique, Jake, appuyé sur mon banc une bière à la main. J'étais tellement épuisée de lassitude que je n'avais même pas entendu quelqu'un s'approcher de moi. J'ai alors bondi du banc pour éviter de lui tourner le dos et mon propre dos percuta quelqu'un.
- Si ça c'est pas paniquer, une vraie chatte qui réagit au bruit, fit une voix féminine.
Je me retournai encore et je vis Tina, un sourire diabolique aux lèvres, elle était aux côtés de David et Ernesto. J'étais dans la merde.
- Je ne veux pas d'ennuis... On est entourés de monde et si vous faites quelque chose je hurle, dis-je agissant en humaine.
- Elle fait moins la fière dis donc, fit Tina.
Je les regardai en alternance, étrangement j'espérais qu'ils s'en prennent à moi, ça me ferait de l'animation. Ils allaient être servis.
- Tu réponds à ma question ? fit Jake.
- Quoi? dis-je surprise.
- Pourquoi t'as la tronche de la fille qui est en train de mourir d'ennuis ? fit Jake.
- Ho je... Je ne suis pas fan des attractions, dis-je.
- Ha dommage...
- Comment ça dommage ?
J'entendis alors les rires des trois autres et je n'étais pas des plus rassurées.
- Je me disais que peut-être la bienséance et le savoir vivre de toute cette populace stupide te lassait.
- T'as du niveau de langage d'un coup.
- Ouais je deviens poète quand je m'emmerde.
- T'es vraiment un taré.
- Quoi? Regarde les déambuler comme une bande de débiles profonds se gavant de sucre comme si leur vie en dépendait avant de faire des tours de manèges. Une bande d'inutiles qui veulent ressembler à tout le monde.
Je regardais alors vers la foule et étrangement je pensais pareil mais parceque j'étais différente et non humaine alors qu'eux l'étaient.
- Tu ne serais quand même pas un tueur de masse? dis-je soudainement inquiète.
- Hahaha, putain quel humour... Quoique ça mettrait de l'animation.
- Et ça le reprend, fit Ernesto.
- Mais en même temps si ils savaient que...
- La ferme Dave, fit Tina.
Je les ai regardés bizarrement, je me demandais ce qu'était la suite de la phrase avec intérêt.
- Et vous faîtes quoi ici si vous les considérez comme des débiles profonds ?
- On ne fait que passer, fit Jake. Tu veux t'amuser avec des vrais gens ou tu préfères rester à te faire chier sur ton banc?
- Je... Je suis avec mes amis, dis-je alors.
- Si tu veux te marrer, dis leur que tu as autre chose à faire. Nous on va s'éclater.
Je les vis alors s'éloigner et je me demandais comment eux s'amusaient. J'ai réfléchi longuement - quinze seconde en vrai - et j'ai sorti mon téléphone pour envoyer un texto à Amélia. " Je suis désolée, un problème à la maison, mon frère viens me chercher, je me suis éclatée on se voit au lycée, bye". C'était hypocrite mais non vexant. J'ai alors suivi rapidement le groupe étrange.
- Tiens la petite nous a suivis, fit Tina.
- Je... C'était pas une proposition ?
- Ho bah si, fit elle. Allez premier arrêt.
J'avais à peine remarqué que nous nous étions aventurés dans les quartiers moins populaires, plus glauques et plus louches, et la population était clairement moins amusante. J'ai regardé devant quoi nous étions et c'était une supérette. J'étais étonnée, c'était faire des courses leur amusement ? Jake - qui enfilait une veste en cuir sur son t-shirt gris - me fit signe d'entrer avec lui et Tina. Je les suivis et Tina partit dans des travées tandis que je restai avec Jake.
- Des chips?
- Euh ouais...
- Rassure moi, t'es pas dans un trip bio vegan à la con?
- Non... Je suis carnivore, dis-je avec un sourire que j'étais la seule à pouvoir comprendre.
- Parfait, bon tiens ça, fit il en me glissant un paquet dans les bras.
Je le suivis encore et on était devant les frigos remplis d'alcool. Je le voyais sortir des grandes bouteilles, des packs et je vis arriver Tina.
- Ben dis donc, vous mourrez de soif, dis-je.
- Mouais y en a pour au moins deux cents dollars, fit Tina avec un grand sourire.
- Et donc? dis-je.
- Leçon numéro une pour s'éclater, fit Tina.
- Qui est... demandai-je alors.
- Ce que tu veux, tu le prends.
- Hein?
- T'es rapide alors ça ira, fit Jake.
- Encore vous, SALES PETITS MERDEUX !!!
Je penchai alors la tête pour voir de qui il s'agissait, visiblement du patron de la supérette. Il avançait vers nous et je regardai vers eux étonnée. Ils s'étaient barrés littéralement me laissant comme une idiote.
- Hey toi! Je te tiens, fit alors l'homme en serrant mon bras.
- Mais je... Lâchez moi!
- Tu vas prendre pour eux, fit il en essayant clairement de me faire mal.
Instinctivement, il me mit en colère et je l'ai poussé. Je l'ai vu percuter le rayonnage qui se renversa. Je n'avais pas contrôlé ma force et je n'avais plus trop le choix, je me mis alors à courir, sortant de la supérette et cherchant ces enfoirés du regard. C'était ça leur vengeance, m'attirer des emmerdes.
- Attendez que je vous retrouve je vais vous...
- HEY!!! Tu viens? fit Tina au bout de la rue.
J'étais surprise, ils n'étaient pas partis... Je me suis alors mise à courir vers eux et je déboulai dans une ruelle, il y avait leurs motos.
- Vous êtes malades! dis-je alors.
- T'as l'air de t'amuser d'un coup! fit Jake.
Effectivement, l'adrénaline qui parcourait mon corps sous le stress et la surprise m'avait fait du bien. Je n'arrivais pas à y croire.
- Putain mais et les caméras? dis-je énervée.
- Pff, elles n'ont jamais fonctionné... Allez grimpe, fit Jake après avoir attrapé mes "achats" pour les glisser dans un sac qu'il lança à David.
- T'as un casque ? demandai-je alors.
Vu les rires, ils n'en avaient pas. J'hésitai un peu, puis je me suis dirigée vers Jake pour monter derrière lui.
- T'as déjà fait de la moto?
- Souvent.
- Bon tu t'accroches où tu veux.
- Espèce de... commençai-je offusquée de son allusion.
- REVENEZ ICI!!!!
Je levai alors ma tête dans la direction de la voix et je vis le gérant avec... un fusil à pompe ? Non mais c'était la merde. Soudain, je sentis la moto démarrer en trombe sur la roue arrière et je dus me retenir à Jake. Il fonçait vers le gérant et le percuta du pied, le jetant à terre. Je me suis retournée et je vis Ernesto attraper le fusil en passant.
- Ça c'est cadeau !!!! hurla-t-il amusé.
- Youhou!!!! fit alors Tina qui suivait.
- Va te faire mettre !!! fit Dave en passant et administrant un coup au gérant.
Ils étaient complètement malades et encore je ne savais pas à quel point. Ils roulaient tous extrêmement vite, zigzaguant entre les voitures, parfois à contre sens - la majorité du temps - et étrangement je m'amusais. J'avais l'impression d'être supérieure à la population lambda, comme si j'étais moi-même en somme.
- Alors tu t'éclates? fit Jake devant moi.
- Vous êtes des malades! hurlai je.
Si mon père me voyait, il me mettrait dans une valise et m'enverrait à Forks en avion cargo et que dire de Grand-père Charlie, j'avais volé et participé à une agression, plus les infractions routières. Je dus m'accrocher plus fortement, les virages de Jake se faisaient plus erratiques. C'était à ce moment là que je me rendis compte que nous étions sur l'autoroute, en sens inverse. Ils étaient réellement fous, je ne risquais pas grand-chose mais eux, ils étaient des humains. Je tournai alors la tête et je vis les trois motos sortirent de l'autoroute par une des montées, toujours en sens inverse.
- Tu fous quoi?
- Tu veux de l'adrénaline ? En voilà, écarte les bras.
J'étais stupéfaite et surtout, j'obéis. C'était génial, je pouvais tomber à chaque instant et le vent sur mes mains me donnait l'impression de sauter de la falaise. Je me rendis compte qu'il se dirigeait vers quelque chose de métallique, qui allait être un tremplin.
- Non mais... REGARDE !!!
- Je sais, fais pas chier!
Il fonça dessus et nous décollâmes, sautant dans le vide tandis que la moto retombait vers une route en dessous. Il y avait les trois autres motos et leurs pilotes hurlèrent leur joie quand nous retombâmes au sol. Moi aussi j'hurlai - à peine honteuse - et je laissai mes sensations s'exprimer :
- OUAIIIIIIIIIIIIS!!!!!
†††††
Le reste du chemin se fit dans un calme plus relatif, sortant à peine de la Nouvelle Orléans et nous nous dirigeâmes vers un grand bâtiment, une sorte de hangar où je vis un enseigne de club de sport. Ils roulèrent tous jusque l'arrière du bâtiment et s'arrêtèrent devant une grande porte de garage. Je descendis de la moto et j'étais simplement surexcitée.
- Mais vous êtes des dingues! dis-je alors plutôt amusée.
- Et encore, ce n'était que de la mise en bouche, fit Jake.
Je le regardai bizarrement tandis qu'il ouvrait la grande porte, il y avait un l'intérieur des bancs, des canapés à l'état lamentable, un frigo, un billard... Un vrai squat en somme.
- Hep! fit la voix d'Ernesto derrière moi.
Je me suis retournée, pensant qu'il voulait que je porte quelque chose et je tombai nez à nez avec l'embouchure du fusil à pompe. Il me braquait. Je me rendis alors compte qu'ils pourraient tenter de me tuer et - n'ayant jamais subi de coup de feu - j'ignorais ma résistance face à ceux-ci. Je m'étais figée, totalement figée.
- Ne tir...
- Non mais t'es débile ? fit Jake en hurlant.
Je le vis arriver et administrer à son ami un coup de poing extrêmement violent.
- Mec je déconnais !
Je regardai Jake assez surprise, il avait pensé à ma sécurité - ce que je pensais - mais il s'exprima:
- Tu aurais nettoyé les bouts de cervelle ? Crétin.
Je le regardai retourner à l'intérieur assez choquée, il ne s'était pas soucié de moi en vrai. Je les vis tous entrer et j'attendis dehors.
- Tu t'es crue dans Buffy? Tu veux un invit ou t'attends la neige? fit Jake en se moquant de moi.
Si il savait... Bien sûr je n'en avais pas besoin de sa fichue invitation alors j'entrai.
- Hey Jake? fit Tina.
- Quoi?
- Je suis en sueur, je peux te piquer un t-shirt propre ?
- Fais comme chez toi Tin, fit il en s'allumant une cigarette.
Je vis alors - avec stupeur il faut bien reconnaître - la jeune métis enlever son t-shirt et avancer vers un placard. Heureusement que je n'étais pas devant elle car j'aurai tout vu, visiblement la présence des mecs ne la gênait pas. Cependant, je remarquais que son dos était couvert de cicatrices. Je me demandais ce qui avait mettre une fille de son âge dans cet état.
- Tu restes debout? fut sèchement Jake. Allez viens poser ton cul.
Je le regardai alors assez méchamment mais me dirigeait vers un des fauteuils individuels
- C'est chez toi ici? demandai-je alors.
- Hey ouais, fit Ernesto. T'as vu la salle de sport c'est à son paternel. Nous on squatte.
- Et on s'entraine à mort en haut, fit David.
- Jamais tu te tais toi? fit Tina en le bousculant.
Je vis alors Jake ouvrir tranquillement le sac contenant le butin et lancer des bouteilles d'alcool aux autres. Puis il se leva et me tendit également une bouteille.
- Je ne bois pas, dis-je.
Tout comme pour la drogue, j'ignorais les réactions de mon corps pour les substances diverses telles que l'alcool. Je ne voulais pas prendre de risques, pas avec des humains près de moi.
- Ha ouais... Mortel, fit David.
- Ça vous choque que je ne boive pas?
- C'est toi que ça regarde, fit Jake en s'installant et vidant un quart d'une bouteille de vodka d'un coup.
Je commençai à voir que non seulement ils buvaient mais ils prenaient des substances aussi, des comprimés précisément en plus des joints.
- Et donc vous jouez les fous à motos pour vous éclater ? demandai-je.
- Jusqu'à ce qu'on s'éclate, fit David en mimant la mort.
- Tu sais... Renesmée c'est ça ?
- Oui, c'est ça, dis-je.
- T'as pas un surnom ?
- Je le réserve à mes proches, dis-je.
- Attention elle sort ses griffes, fit Tina en jouant au billard.
- La vie est courte Renesmée et si c'est pour se faire chier durant celle-ci autant se suicider tout de suite. Nous on la vit à cent à l'heure.
- C'est idiot, on a qu'une seule vie.
- Oui, mais nous on sait que ce soir on peut tous être mort, un camion, un braqueur, et d'autres trucs... On ne sait pas si demain matin on sera toujours tous les quatre alors... On vit à fond.
Je les regardais assez étonnée, ils semblaient réelle le penser. Je vivrai éternellement, mon côté vampire, et c'était vrai que le peu que je vivais comme une humaine, je m'ennuyais profondément.
- Je vois...
J'ouvris alors la bouteille d'alcool et en but la moitié d'un coup les choquant. Je vis alors Jake s'approcher de moi et prendre ma bouteille.
- Mollo la crevette, fit il.
- Hey, et pourquoi ?
- Parce que si on finit dans mon pieu, tu serais capable de dire que je t'ai violée, alors que si t'es pompette tu seras peut-être juste motivée et je dis jamais non!
- T'es un sacré porc.
- Mourir ce soir, demain, qu'importe j'aurai tout vu tout vécu, fit celui-ci.
- Hey, fit Tina. Renesmée tu joues aux fléchettes ?
- Oui, dis-je en me levant ça m'arrive.
Je m'approche alors du jeu de fléchettes et je ne trouve pas les fléchettes justement. Tout à coup j'entends un bruit métallique derrière moi, Etnesto a posé une boite et l'ouvre.
- Qu'est-ce que...
J'étais ébahie, dans cette boîte il y avait ce que l'on appelle vulgairement des couteaux de lancer, comme des kunaïs japonais mais sans garde, juste une sorte de crochet. Je compris aisément que c'était pour tenir sur l'arrondi des doigts, juste là où on met les bagues.
- Nous on joue avec ça, fit Tina en en prenant trois.
Je la vis alors prendre les kunaïs - à défaut d'autres mots - et les lancer. Elle mit cent quatre-vingts points, le maximum possible, certes la cible restait large mais quand même.
- Allez essaye, fit elle en haussant les sourcils.
- Ok, je suis douée tu vas voir.
J'ignorais si c'était l'alcool où l'excitation mais je voulais les épater et je les ai lancés. Tchac - au centre -, Tchac - encore au centre - et Tchac - Tadam, trois dans le centre -. J'étais fière de moi et entendre siffler Ernesto de stupeur me fit plaisir.
- C'est qu'elle est douée en plus d'être mignonne, fit Tina. T'es pas un cas désespéré.
- C'est censé être un compliment ?
- Si tu veux...
- Ouais elle les met au centre, fit alors David moqueur, mais ça ne bouge pas.
Je me tournai vers lui étonnée, et il me regarda en souriant.
- Dave a raison, fit Tina. Faut jouer la version pour adultes maintenant.
- La... version pour adultes ? dis-je étonnée.
- La cible va bouger, t'inquiètes tu vas voir c'est marrant, on y joue souvent.
- Euh d'accord... Et où elle est la cible? demandai je
- Juste derrière toi.
Je me retournai intriguée, je n'avais rien vu du tout et il n'y avait rien. À part Jake forcément. Je le vis alors me sourire amusé.
- Tu... Vous déconnez?
- Allez crevette, fit Jake en levant la main et me provoquant de l'index.
- Mais... C'est dangereux.
- Tu verras, avoir la vie de quelqu'un au bout d'une lame, c'est le pied... Lance!
Je le regardai paniquée en serrant la lame, je m'étais fichue dans un sacré guêpier.
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Réponse ReviewNedwige Stark
J'espère que ce chapitre te plaît également.Sinon je te conseille le site CleverPdf pour convertir le fichier, ça fait des pdf d'assez bonne qualité en général.Le fait qu'il soit un Bad Boy très limite ne gêne pas trop? Ou ça le rend encore plus intéressant ?
