Avant de vous laisser lire, je souhaitais remercier les deux review anonymes à qui je n'ai pas pu répondre personnellement mais dont les petits mots m'ont fait vraiment plaisir !

En espérant que ce troisième et avant-dernier chapitre vous plaira^^

Bonne lecture,

Yume u_u


Chapitre 3 : 2e épreuve, résistance

Ron posa une tasse de chocolat chaud devant son frère aîné, l'observant avec perplexité. George, lui, semblait particulièrement amusé par sa proposition. Le plus jeune demanda finalement en s'asseyant :

— Pourquoi voudrais-tu le faire travailler avec George au labo ? Tu détestes Olivier à ce point ?

Charlie huma avec délice le chocolat qui lui rappelait les odeurs de son enfance. Ron le faisait exactement comme leur mère ! Quelle nostalgie...

— Charlie, est-ce que tu m'écoutes ?

— Hm ? Ah, oui, non, ce n'est pas parce que je le déteste. C'est pour le tester.

Ron porta sa propre tasse à ses lèvres alors que George répétait « le tester ? » d'un air suspicieux.

— Pour savoir s'il est digne de s'accoupler avec moi et devenir mon compagnon.

Ron recracha son chocolat par le nez et se mit à vivement tousser, sous le regard dégoûté de George qui en avait reçu sur le bras.

— Ron, t'es dégueu !

— C'est Charlie ! Bon sang, mais tu ne peux pas le dire autrement ?

Le dragonnier haussa les épaules. Il ne voyait pas comment il aurait pu le dire d'une autre manière…

— Et puis c'est quoi le rapport entre le fait qu'il te drague et subir les expériences de George ? s'entêta Ron. Même moi je ne le fais plus, c'est suicidaire !

— Ce n'est pas siii dangereux que ça, soupira George en dissimulant subtilement sa main droite qui avait pris l'apparence d'une serre d'hippogriffe depuis trois jours.

— Il a survécu à une confrontation avec un cornelongue roumain, je me suis dit que je pourrais augmenter le niveau de difficulté. Je ne te demande pas de le handicaper à vie, George. Histoire de vérifier s'il a assez de réflexes et d'instinct pour s'intégrer à la famille Weasley. Le minimum, quoi : explosions, potions dangereuses, expériences qui dérapent… Amuse-toi.

À voir le sourire de George, Charlie fut assuré qu'effectivement, il allait bien s'amuser.

— Ça tombe bien, j'avais justement besoin d'un nouveau cobaye depuis que Ron a mis son véto. Ce sera ma petite vengeance pour ses entraînements de Quidditch de l'enfer !

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Olivier arriva sur place à l'heure prévue. Il salua Charlie en rougissant et eut à peine le temps d'en faire de même avec ses frères avant que George ne lui attrape le bras en s'exclamant « allez, viens capitaine ! ». Il le traîna aussitôt vers l'arrière-boutique où ils s'enfermèrent. La dernière chose que le dragonnier vit fut le sourire sadique de son petit frère.

Ron, affalé sur le comptoir, soupira profondément.

— Je ne comprends pas trop la démarche, quand même, dit-il à Charlie qui était assis sur une chaise à côté de la caisse. C'est quoi exactement tes critères pour « t'accoupler », comme tu dis ? Ce n'est pas juste quand quelqu'un te plait ?

Charlie se tourna vers son petit frère, surpris qu'il parle de cela. Ils n'avaient jamais eu ce genre de conversation, tous les deux. Leurs huit ans d'écart ne leur avaient pas permis d'être particulièrement proches, enfants. Sans compter que les jumeaux étaient perpétuellement sur le dos de Ron tandis que Charlie collait plutôt Bill. Et une fois adultes, entre la guerre et le travail de Charlie, ils n'avaient jamais trop eu l'occasion d'aborder ce type de sujet.

La plupart des choses qu'il connaissait sur son frère venaient des lettres de sa mère et des journaux. Autant dire qu'il en savait assez peu sur la vie de Ron et encore moins sur sa façon de penser.

— Personne ne me plait particulièrement, répondit sincèrement Charlie. Je préfère les dragons, mais évidemment, on peut difficilement envisager un compagnonnage ou un accouplement avec.

Ron fit une grimace terrible à cette idée.

— Alors, pourquoi envisager Olivier ? Il est spécial ? Ou bien tu fais subir des tests à tous ceux qui te draguent ?

Il haussa les épaules.

Si d'autres gens l'avaient dragué, il ne s'en était jamais rendu compte en tout cas.

— Il m'a offert un bébé dragon. Ça m'a donné envie de lui laisser une chance de prouver sa valeur. Et toi alors ? Comment as-tu fait pour décider de t'accoupler avec Hermione ? Aïe !

— Ne dit pas ça comme ça, grogna Ron qui venait de le frapper. Je sors avec Hermione parce que je suis amoureux d'elle et qu'elle est amoureuse de moi, c'est tout.

— Vous avez pourtant participé à la guerre ensemble, pas vrai ? Vous avez dû vous battre l'un pour l'autre, j'imagine…

— Je n'ai jamais affronté de dragons pour ses beaux yeux en tout cas !

Il fronça cependant les sourcils et resta silencieux quelques instants, avant de rectifier :

— Bon, j'ai quand même assommé un troll pour lui sauver la vie quand on était en première année. Je ne sais pas si ça compte.

Charlie le dévisagea avec stupeur.

— Un troll ?

— Oui. Un troll des montagnes.

— À douze ans ?

— Onze, c'était à Halloween donc je n'avais pas fêté mon anniversaire encore.

— Comment as-tu pu te trouver face à un troll des montagnes à onze ans ? Il n'y a pas de soin de créatures magiques en première année.

Ron lui accorda un sourire malicieux.

— J'ai vécu plus d'aventures en dehors des cours que pendant, tu sais. C'est ça d'être le meilleur ami du grand Harry Potter ! On est aussi allé affronter une horde d'accromentules dans la forêt interdite, l'année suivante, pour tenter de sauver Hermione qui avait été pétrifiée… À côté de ça, je peux te dire qu'un troll des montagnes, ce n'est rien du tout.

S'il se souvenait bien, Ron avait une peur panique des araignées, même les plus minuscules. Il se demandait comment son petit frère avait bien pu s'en sortir face à des arachnides de plus d'un mètre de haut.

Un lointain bruit d'explosion perça la bulle de silence du laboratoire, attirant l'attention des deux rouquins restés dans la boutique.

— Tu crois qu'ils s'en sortent ?

— Sans doute.

— Tu veux qu'il s'en sorte ?

Surpris, Charlie se tourna vers Ron qui se décida à développer :

— Tu as envie qu'il soit « digne » ou est-ce que tu vas lui faire subir des épreuves jusqu'à ce qu'il abandonne ?

Le dragonnier pencha la tête sur le côté, réfléchissant sérieusement à la question.

— Je suppose que ce serait bien qu'il réussisse les épreuves. Je peux me passer de compagnon, mais si je trouve quelqu'un qui soit capable d'accepter ma vie de dragonnier et qui puisse me soutenir à l'avenir, cela ferait sans doute plaisir aux parents.

— Papa, je n'en doute pas, mais je pense que le seul désir de maman ce serait d'être grand-mère.

— Il m'a donné déjà un petit, je te l'ai dit.

— Les dragons, ça ne compte pas à ses yeux.

Charlie fit la moue. Il aurait préféré que sa mère l'accepte tel qu'il était et non pas tel qu'elle aurait voulu qu'il soit… C'était sans doute trop lui demander.

— Ron ?

— Hm ?

— Est-ce que cela te gêne que j'aime les dragons ?

Le plus jeune se tourna, le dévisageant avec perplexité.

— Ben non. Je trouve ça super classe, au contraire.

— Et ça te dérangerait que je sorte avec un homme, si Olivier réussit les épreuves.

Il avait fait attention d'utiliser le vocabulaire de son frère pour ne pas le déconcentrer. En effet, Ron se contenta de hausser les épaules :

— On s'en moque que ce soit un homme ou une femme. Ce qui compte, c'est qu'il tienne à toi, pas vrai ?

— Tu as raison.

Il réfléchit quelques secondes puis revint sur une question qui continuait de le perturber :

— Et Hermione a déjà affronté des trolls et des accromentules pour toi ?

Ron rit et lui jeta un regard amusé et fier.

— Mione m'a sauvé la vie tellement de fois que je ne pourrais même pas les énumérer ! Bon, ce n'est pas tout ça, mais il faut que j'aille ouvrir la boutique. Reste là et sois sage en attendant que George en ait fini avec ton potentiel futur copain !

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Ils allèrent chercher Olivier à midi.

Charlie commençait à angoisser à l'idée que son prétendant n'ait pas survécu ou soit trop abîmé pour supporter une ou deux petites épreuves de confirmation. Visiblement, Ron avait raison de penser qu'il avait peut-être envie qu'Olivier les réussisse…

Quand ils ouvrirent la porte du laboratoire, il eut heureusement la bonne surprise de voir que même si une grande partie des vêtements d'Olivier avait fondu, il était toujours entier. Bon, il tremblait un peu et semblait prendre appui sur une seule jambe. Au moins, il souriait de toutes ses dents.

— Alors ?

Il avait posé la question à George.

— Alors, répondit son frère, il n'est pas handicapé à vie, comme promis ! s'exclama le propriétaire de la boutique avec un air ravi. Et il se débrouille très bien avec les explosions et les potions instables. J'ajouterai également qu'il a réussi à éviter les petites blagues que je lui ai fait subir. Mon diagnostic, mon cher monsieur, est que cette personne est en mesure physique, magique et mentale de survivre à l'intégration à la famille Weasley.

Olivier avait l'air fier comme un Serpentard. Il gonflait le torse avec orgueil, mais Charlie pouvait percevoir une touche de soulagement au fond de ses yeux, et un espoir suintant les pores de sa peau.

De toute évidence, il pensait qu'avoir réchappé des expériences de son petit frère lui assurait une place toute faite à ses côtés.

C'était un peu naïf, mais Charlie supposait qu'il ne devait jamais avoir subi de protocoles semblables jusqu'à présent. Il ne pouvait donc pas en vouloir au joueur de Quidditch de croire qu'il en avait déjà fini avec la phase de séduction.

— Félicitation Olivier. On se retrouve dans deux semaines pour la dernière épreuve. Je t'enverrai un hibou pour t'indiquer l'endroit.

Le sourire d'Olivier fondit comme neige au soleil et il tituba. Cependant, il hocha la tête avec détermination sans se démonter.

Le fait que son prétendant ne proteste pas fut, en soit, une mini-épreuve réussie.

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