Chapitre 2 : « Super idée »
- Qui ? s'énerva Tenten. Qui décide de commencer une grève des trains un dimanche ?
Revenons cinq minutes sur la situation. Nous étions cinq jeunes femmes avec des gueules de bois terribles devant la gare à regarder notre seul espoir de rentrer chez nous s'effondrer. Des personnes faisaient brûler des pneus à l'entrée et des drapeaux de la CGB, confédération général des bosseurs, étaient dressés de part et d'autres de la gare. Je compris vite qu'aucun train ne circulerai et que notre seul moyen de transport avait disparu.
Je regardai mes amies avec des yeux ronds. Aucune d'entre nous n'osa parler avant quelques minutes. Nous avions fait demi-tour et commencions à marcher. Nous réfléchissions toutes à un moyen de rentrer mais aucune solution ne semblait apparaitre. L'histoire de ma vie, ces situations… Le jour où une journée se passait bien, c'est que la fin du monde était proche. J'avais une chance inexistante, une vraie miss catastrophe. Ce genre de situation n'était pas une première dans notre groupe même si on avait réussi à ce que ce soit de plus en plus rare. Du moins, nous avions toujours un plan de secours… Sauf aujourd'hui.
- Et Dai.. commença Ino.
- Ils ont pas de voitures, coupa Tenten.
- Kanku… tenta Hinata.
- Il est pas là ce week-end, l'interrompit Temari. »
Le blanc reprit, nos téléphones avaient vibré plusieurs fois mais aucune de nous n'avait décroché ni parlé de ces coups de fils ignorés. J'étais tellement épuisée que même si j'aurai dû réfléchir à un moyen de rentrer, mon esprit restait désespérément vide. Il n'y avait de toute façon qu'une seule solution et nous étions sans doute toutes arrivées à cette conclusion depuis plusieurs minutes maintenant. Seulement aucune de nous ne semblait prête à la proposer à haute voix. Soudain Tenten s'arrêta et pris une grande inspiration.
- Je suis fatiguée, j'ai mal aux pieds, j'ai la tête dans le cul et j'en ai marre de marcher alors avant que mes semelles ne soient réduites en poussière, je vais demander ce que personne n'ose demander ici. On les appelle ou on reste à moisir ici pour le reste de nos vies ?
Nous y voilà.
- Si on les appelle, ils vont nous incendier, nous prévint Temari d'un air fatigué.
- De toute manière c'est pas comme si ils ne le savaient pas que nos soirées étaient de vraies beuveries, fit Ino résignée.
- Parle pour toi surtout ! Enfin tu as raison mais si ils viennent nous chercher, il voudront des explications précises, lui répondit Tenten en replaçant le bras d'Ino sur ses épaules. Putain Ino t'es lourde !
- Rappelez-moi comment on a pu se retrouver dans une merde pareille ? Demanda la plus affaiblie de nous toutes.
- Comme d'habitude, on a suivi les idées de Sakura, commença Hinata dans un long soupir comme si elle répétait ce récit pour la centième fois de sa vie.
- Vous étiez consentantes ! Dis-je en prenant un air offensé.
- Puis celle de Tenten, continua notre brunette.
- Oui bon j'avoue que c'était pas la meilleure idée que j'ai eu mais quand même...
- Et enfin celle de Temari, finit-elle.
- A la base c'était une bonne idée ! Seulement j'avais oublié que lorsqu'on était toutes ensemble, ça ne se passait jamais comme prévu..
- Bon du coup, on appelle lequel ? Nous interrogea Ino décidée à sortir d'ici.
- Les filles, il est déjà dix heures passé et on est dimanche, je suis prête à mettre ma main à couper qu'ils sont déjà tous réuni au terrain de basket pour s'entraîner, constatai-je.
Évidemment, c'était eux qui avaient à plusieurs reprises essayé de nous joindre ce matin. Nous nous retrouvions tous les dimanches matin au stade de basket pour nous entrainer. Malheureusement on avait complètement oublié de les prévenir que nous ne pourrions pas ce matin. Ils devaient déjà s'inquiéter pour nous à vrai dire. Pourquoi Gaara avait décidé de rentrer ce week-end… Sérieusement c'était mon seul allié dans ces moments difficiles.
Ce n'est pas tellement que nous avions peur des garçons de la bande. Cependant ils étaient assez protecteurs et nous étions vraiment très proches. Ils ne seraient pas ravis d'apprendre que nous avions suivi des personnes que nous connaissions à peine. Même si Temari connaissait bien Daiku, ce n'était pas très intelligent de les avoir suivi à deux heures de route de chez nous.
- Moi je n'appelle personne, je ne sais même plus comment on est arrivé ici, se désolidarisa Ino.
Courageuse mais pas téméraire, celle-là. Pour sa défense, il est vrai que ce serait difficile pour elle d'expliquer une situation dont elle ne se souvenait plus. Ce qui n'était pas la première fois…
- Super, on note le soutien Ino. Tu nous dois un repas dans la semaine pour la peine, déclara Tenten.
- C'est mieux que de risquer ma vie, marmonna Ino en s'asseyant sur un banc.
- C'est bon hein, au mieux Sai te dira qu'il n'apprécie pas ton comportement, lui expliqua Temari. Imagine notre pauvre Hinata face à Kiba ou pire encore Sakura !
- Oui bah ça va hein, enfonce le couteau dans la plaie, me plaignai-je.
J'avais une relation très particulière avec mon meilleur ami. Nous n'étions pas spécialement tactile, ne passions pas des heures à parler chez nous ou au téléphone. Cependant il y avait cette connexion inexplicable entre nous. Ce lien unique qui le rendait plus proche de moi que quiconque. Je savais tout sans qu'il parle et inversement. Il n'avait pas eu une vie facile et avait perdu sa famille très jeune. Je pensais être pour lui sa famille, son chez lui. Voilà pourquoi, il cherchait constamment à me protéger. Je le soupçonnais de toujours souffrir de la perte soudaine de ses parents et transposer cette peur sur moi. Je ne pouvais pas comprendre ce qu'il ressentait mais je ne pourrais jamais lui reprocher.
- Je sais ! s'écria Tenten.
Avait-elle trouvé une solution à tous nos problèmes ? Connaissait-elle la façon de nous sauver toutes ? Drama queen, le retour. Une lueur d'espoir apparut dans mon cœur…
- Et si Sakura…
Et disparut aussitôt.
- … appelait Shikamaru ? Après tout Shikamaru est le plus calme des gars et réfléchit toujours avant de juger si oui ou non, il doit s'énerver. Et Sakura sera la plus à même à nous défendre si il commence à s'énerver. Puis Sakura et Shikamaru sont les seuls à ne jamais s'être engueulé dans le groupe, même quand ils ont rompu, c'était une rupture mature et intelligente. Ça pourrait diminuer les dégâts.
Ok, un point pour le panda. C'était pas une idée complètement débile mais pourquoi il fallait toujours que je prenne les choses en main ? Pourquoi ?
- Super idée ! s'exclamèrent Hinata et Temari.
C'est sûr que c'est super quand on est épargnée. Mon mal de tête ne faisait que s'empirer et la fatigue n'aidait en rien. Ne cherchant pas à débattre, je pris mon téléphone dans ma poche.
6 appels manqués
Super… Je cherchais le numéro de Shikamaru et tapait mon écran tactile pour appeler.
- Essaie de glisser ça en douceur, me chuchota Tenten.
Je levais mon pouce pour lui intimer de me faire confiance et que je gérais complètement la situation. Un léger sentiment d'appréhension m'envahit et pendant deux secondes, j'eus l'espoir qu'il ne réponde pas. Sauf que le tout puissant n'était jamais de mon côté.
- Allô ?
- Shikamaru ! Tu vas bien ? Les amis ? La famille ? Comment va le mal de dos de ta mère à ce propos ? »
Ok, j'avais légèrement paniquée. Le coup du « faire comme si tout était normal » était foutu. Je vis Temari se taper la main contre le front. Tenten se retint de rire. Ino et Hinata avaient la bouche ouverte et l'air de se demander d'où j'avais bien pu sortir un truc pareil. Shikamaru enchaîna donc, un peu perturbé.
- Euh oui tout va bien. Et toi ?
- Oui ça va bien. Tu es où ?
- Je suis au terrain de basket avec les gars. Pourquoi ? »
C'était sûr. Il n'aurait pas pu être avec des amis inconnus à un brunch, non il fallait que tous les dimanches, il soit au terrain de basket. Aucune surprise, aucun suspens cet homme ! Je lançai un regard désespéré aux filles.
- Sakura ? Qu'est-ce qu'il se passe ? Vous avez fait quoi encore ?
Trop intelligent pour son propre bien ce Shikamaru.
- Pourquoi tout de suite, il faut que les filles soient impliquées ? Et qu'il y ait un problème ? Je ne peux pas t'appeler comme ça pour renforcer notre lien ?
Vas-y, tourne autour du pot ma fille. Il ne fait que cinq degrés et tes amies sont en train de geler sur place mais c'est un détail.
- Sakura, la dernière fois que tu m'as appelé, c'est quand ton ordinateur a planté et que l'image était restée coincée sur une photo de toi en train de faire du pole dance habillée en pompom girl vampirique sexy pour le dernier Halloween.
Je cherchais justement à supprimer cet horreur lorsque mon ordinateur avait lâchement décidé de me trahir.
- Ok, très bien M. Le Géni ! Tu as gagné ! déclarai-je.
- Donc ?
- Donc on est coincé à Suna à cause d'une grève de train stupide. On a pas de voitures et il fait cinq degrés. Tu penses que tu peux venir nous chercher avec Sai ?
Qui ne tente rien n'a rien … Les filles me regardèrent avec plein d'espoir.
- Les gars ! Héla Shikamaru de loin.
Je décidais de mettre le haut-parleur pour que nous puissions toutes savoir de quoi il en était.
- Les filles sont à Suna, faut que j'aille les chercher. Il me faut une autre voiture, quelqu'un veut bien venir ?
- Attends, comment ça elles sont à Suna ? demanda une voix qui ne pouvait être que Neji, le cousin de Hinata.
- C'est tout ce que je sais, mec. J'en saurais plus quand j'y serai mais en attendant, elles vont choper une pneumonie si on met trop de temps.
Shika, un vrai. Voilà pourquoi c'était l'homme à appeler.
- Je viens, j'ai ma voiture, dit une autre voix que je devinais comme étant celle de mon meilleur ami.
Il avait jamais de devoirs lui ? Sa voiture tombait jamais en panne ? Contrairement à la mienne d'ailleurs.
- Moi aussi, autant tous y aller maintenant, rajouta Neji.
- Ok, allô ? Sakura ?
- Oui ? répondis-je en hurlant sur le haut-parleur pour une raison inconnue.
- Calme-toi … On arrive, on est là dans deux heures. Essayez de trouver un endroit chaud.
- T'inquiète, on va aller faire amis-amis avec les brûleurs de pneus… grommela Temari.
- Quoi ? S'étonna Shikamaru.
- Non rien ! Merci Shikamaru, à tout à l'heure, répondis-je en lui raccrochant au nez.
Super la politesse Sakura, c'est comme ça qu'on traite les gens qui viennent te chercher à deux heures de chez toi après une soirée. Je rangeai mon portable et réfléchis, qu'allions-nous bien pouvoir faire pendant deux heures ?
- Je propose déjà qu'on essaye de se coiffer, déclara Ino en me regardant droit dans les yeux.
- Message reçu, Ino je te remercie du compliment. Je te laisse t'en charger vu que je ne sais même pas à quoi je ressemble.
Voilà comment la place de la mairie de Suna se transforma en salon de coiffure. Ino démêla assez mes cheveux pour faire deux tresses. Tandis que je démaquillais Hinata qui avait encore des traces noires sur les joues. Temari refit les couettes de Tenten pendant ce temps. J'aimais tellement ces filles. Lorsque nous étions ensemble, rien ne nous arrêtait. Je n'étais pas stressée par la situation car elles étaient là et inversement. J'étais chez moi avec elles, peu importe où.
Une fois que nos têtes nous parurent à peu près acceptable. Soyons honnête, nous ne pouvions faire mieux. Nous décidâmes de marcher un peu pour activer nos muscles et éviter de mourir de froid. La ville était déserte et tout était fermé excepté une boulangerie où je décidai d'acheter assez de viennoiseries pour nous et les garçons. La nourriture apaisait les âmes. Sakura Haruno, 2013.
Suna n'était qu'une petite ville, il n'y avait pas grand-chose à voir ou faire.
- On peut entrer dans l'église, non ? demanda Hinata.
- Ah oui, il fera plus chaud ! répondit Ino.
- Peut-être que le tout puissant m'en remerciera, murmurai-je.
- Sakura, le tout puissant t'a abandonné il y a bien longtemps, rit Temari en me poussant dans l'église.
J'adorais les églises. En vérité, j'adorais tout type de lieux religieux. L'apaisement et le calme que je ressentais en y rentrant me permettait de faire le vide dans mon esprit. Je pris place sur une chaise, pendant qu'Hinata, ayant reçu une éducation religieuse plus poussé que nous autres, allumait un cierge avant de me rejoindre.
- Tu penses qu'ils vont nous fâcher ? me demanda-t-elle discrètement.
- On est majeur Hina. Ils ont rien à dire et puis on a pas été complètement irresponsable. Daiku est un ami proche de Temari. Et franchement quelle était la probabilité qu'il y ait une grève aujourd'hui ?
- Élevée avec nous toutes réunies, ria Hinata.
Je riais à la remarque de Hinata. C'était tout à fait vrai. Rien ne se passait jamais comme prévu et tout dégénérait très facilement lorsque nous étions ensemble mais c'est ce qui nous donnait des souvenirs mémorables. Je posai ma tête sur l'épaule de mon amie afin de fermer les yeux pour soulager mon mal de crâne. Dix-huit ans et déjà plus en âge pour ce genre de soirée.
Il ne devait plus rester très longtemps avant que nos amis ne viennent nous chercher. J'espère vraiment qu'il n'y aurait pas de scènes. J'étais fatiguée et las de ces histoires de jalousie et possessivité. Je souhaitais seulement rentrer, prendre une douche et faire la sieste devant un film de Noël débile. Et j'avais une tonne de vocabulaire à apprendre… Je lâchais un soupir. Quelle idée de vouloir faire des études de langues quand on était nulle mais archi nulle pour apprendre du vocabulaire.
La musique du compoudrier des Totally Spies se mit à résonner dans l'église et je glissais ma main dans ma poche en marmonnant des excuses avant de sortir de l'église toute rouge.
- Oui Jerry ? Euh pardon, allô ?
Ok, j'arrête de boire à partir de maintenant. Jusqu'à la prochaine soirée.
- Faut vraiment que tu changes de sonnerie de téléphone et que t'arrêtes de boire toi, me reprocha mon meilleur ami.
Je sentis un sourire dans sa voix et je me décontractais aussitôt. Il devait être fâché mais ma maladresse le faisait toujours rire. Ce qui était un peu l'hôpital qui se foutait de la charité si vous voulez mon avis, M. Le Tout Puissant.
- Je sais, je sais. Qu'est-ce qu'il y a, Naruto ?
- On est à Suna, dit-il plus sérieusement. Vous êtes où ?
- Devant l'église !
- Ok, on est là dans deux minutes.
Je rentrais précipitamment dans l'église et fit signe aussi discrètement que possible aux filles de sortir.
- Ils sont déjà là ? demanda Tenten.
- Ils ont dû rouler vite de peur qu'on attrape froid, pensa à haute voix Hinata.
- Je sais pas en tout cas, il vaudrait mieux pas trop les faire attendre, dis-je en les pressant vers la sortie de l'église.
Pile à ce moment-là, trois voitures se garèrent devant l'église. Et Kiba ouvrit sa fenêtre pour nous hurler une de ses habituelles imbécilités.
- Rassurez-moi, vous êtes juste allées vous confesser, aucune de vous s'est mariée cette nuit ?
- Si on devait se confesser, on y passerait la journée mon cher, répondis-je du tac au tac.
- Ça, je n'en doute pas pour toi Sakura, me chambra-t-il.
Kiba était mon défouloir du second degré, on aimait s'attaquer sans jamais se vexer. On savait que nous n'étions pas sérieux.
- Allez, montez, nous lança Shikamaru. On va pas passer la journée ici.
- D'abord, distribution de viennoiseries ! hurla Ino en brandissant sa poche. Qui veut quoi ?
Les garçons sortirent tous des voitures pour prendre leurs viennoiseries. Ah les hommes. Si simples à satisfaire…
- Je veux un pain au chocolat moi ! déclarai-je en poussant Temari pour me servir.
- Eh, protesta-t-elle.
- C'est pour mes fesses meurtries suite à ton attaque d'hier, me défendais-je.
- Je veux pas en savoir plus, annonça Sai en quittant la meute avec son croissant. »
On mangea sagement nos viennoiseries sur le trottoir. La nourriture instaurait le calme. Je me dépêchai tout de même d'engloutir mon pain au chocolat car il faisait vraiment froid et je sentais mes doigts se geler autour de ma nourriture.
- Du coup, qui sont les responsables cette fois-ci ? Demanda gentiment Sai.
- Sakura, Tenten et Temari, lâcha une Ino trop fière de ne pas être citée cette fois-ci.
- Ça va hein. On était toute là dans cette histoire, répondis-je avec beaucoup de crédibilité…
- En tout cas, je suis content de voir que tu vas mieux Temari, dit sèchement Shikamaru.
Je faillis mourir étouffer avec une miette de chocolatine en tentant de retenir un fou rire. Ma chère amie Tenten rit doucement en me tapant le dos. Temari, quant à elle, vit rouge et baissa la tête s'en voulant du mensonge débile qu'elle avait donné à son meilleur ami.
Mes dents commencèrent à claquer à cause du froid quand je sentis une grosse laine chaude m'entourer le cou. L'écharpe sentait Naruto. Je me retournai et le voyais regarder les autres discuter comme si de rien n'était. Il était grand, beaucoup plus grand que moi, musclé et le parfait stéréotype de l'homme parfait physiquement. Blond aux yeux bleus.
Ce geste, c'était Naruto par excellence, ses petites attentions étaient rares et toujours dans la pudeur. Il était assez énervé et attendait sagement que je lui donne une explication. Je le savais car il n'avait pas parlé depuis tout à l'heure ce qui signifiait qu'il se retenait de parler. Normalement mon meilleur ami était de nature très… trop bavarde quand on était nombreux. Il me lança un rapide coup d'œil et ouh oui il était pas content. Qu'il calme ses ardeurs tout de même, il n'était pas mon père et je n'avais pas découché pour aller à pieds dans le parc de Kiri faire un plongeon dans le lac gelé avec Tenten. Pas cette fois en tout cas.
- On y va ? Demanda Hinata me sortant ainsi de mes pensées. C'est pas qu'on se les pèle mais presque.
Sous ses paroles pleine de sagesse, je n'attendis pas plus d'une demi seconde pour foncer vers le fauteuil passager de la voiture de Naruto. Ce dernier me rejoignit assez rapidement et eut à peine le temps de mettre le contact que je mettais le chauffage à fond. Hinata et Kiba s'installèrent peu de temps après sur les places arrières de la voiture. Naruto enleva son manteau et me le donna. Il n'aimait pas conduire avec. Je m'en servis comme d'une couverture et m'installai confortablement pour regarder par la fenêtre. Nous quittâmes la ville rapidement et je commençai à me rafraichir et me détendre. Quelle histoire encore…
- Donc ? demanda Kiba.
- Quoi ? Grommelai-je à moitié endormie.
- Vous comptez nous donner une explication ? enchaina-t-il.
- Ah oui ! Dit Hinata.
On avait complètement oublié ce détail.
- On est sorti entre filles fêter le célibat d'Ino. On a rencontré Daiku, l'ami d'enfance de Temari et ses potes. Sauf qu'ils devaient rentrer à Suna dans la nuit mais on passait une trop bonne soirée alors on a décidé de les suivre et quand on a été à la gare ce matin pour rentrer, y'avait une grève. Voilà, expliquai-je brièvement, las et fatiguée de cette journée.
- Voilà ? fit Naruto tout en continuant de fixer la route, pauvre route. Donc vous vous amusiez et vous êtes partis chez des mecs que vous connaissiez pas à deux heures de route d'ici en pleine nuit ?
Tout de suite, dis comme ça, c'est facile hein.
- C'était un très bon ami de Temari et ils étaient vraiment sympa. On a passé une très bonne soirée, on a juste bu et joué à des jeux chez eux, Naruto, dit innocemment Hinata.
Hinata, ma sauveuse, une vraie sœur.
- Donc tu me dis que vous avez joué à des jeux toute la nuit et que personne n'a couché avec personne ? rétorqua Naruto.
Grand blanc. Oh que le siège était confortable. Waouh les arbres dehors étaient magnifiques, ils doivaient avoir bien froid.
- Hinata ? demanda Kiba, attendant visiblement une réponse de notre part.
- J'ai dormi sur le canapé moi, murmura-t-elle.
- Sakura ?
- Naruto ?
- Tu réponds pas ?
- Tu sais quoi ? Cette conversation n'est pas très intéressante ? Pourquoi on parlerait pas plutôt de ta soirée d'hier soir, toi ? Comment c'était ?
- J'ai joué à Mario Kart toute la soirée avec Kiba, il me doit un MacDo et toi ? T'as couché avec un de ces mecs, n'est-ce pas ?
Pourquoi il ne pouvait pas changer de sujet comme toute personne normale, comme moi par exemple. Au pire, qu'il le sache ou non qu'est-ce que ça changeait ? Rien. Il avait un avis à donner ? Non. Il avait le droit d'en donner un ? Non. Je n'avais qu'à lui dire haut et fort que oui t'as passé la nuit avec un mec et que c'était fort agréable parce que ça faisait quatre mois que… Bon, je n'avais peut-être pas besoin d'en dire autant.
- Oui… chuchotai-je.
Pour le courage, on repassera. En même temps, cet homme était un ancien rebelle à se battre de tous les côtés. Je vous assure que quand il était fâché, mon mètre soixante se sentait ridicule face à son mètre quatre-vingts sept.
Il tapa sur son volant d'un coup sec et je sursautai sur mon siège. Et voilà, c'est reparti… J'étais bien trop fatiguée pour ça.
- T'as aucun droit d'être énervé Naru là.
- Je sais.
Ok. Choc, incompréhension. Cette réponse n'était pas inscrite dans ma liste de réponses potentielles.
- Euh ok. Alors pourquoi tu réagis comme ça ?
Il tourna ses yeux azurs vers moi. Ces yeux. Ses yeux. Toute l'explication y était écrite. Je m'étais mise dans une situation dangereuse et il était inquiet. Il avait passé une soirée tranquille avec son pote et ne s'était pas douté une seule seconde de ce que je faisais avant de se rendre compte que je n'arrivai pas au stade. Puis nous avions ignoré leurs appels et enfin nous leur avions demandé de venir à Suna sans aucune explication.
- Désolée.
La conversation se finit comme cela. J'étais un peu troublée par cette discussion mais tellement épuisée que je m'endormis juste après. Je me réveillai en sursaut lorsqu'une main se posa sur ma cuisse.
- On arrive dans cinq minutes, Sakura, me dit doucement mon meilleur ami. Réveille les marmottes, s'il te plait.
Je me retournais et vit Hinata affalée sur Kiba, la tête contre son épaule tandis que lui avait la tête posée sur le dessus du crâne de la douce. Je pris un instant pour les admirer.
- Ils sont trop mignons, t'es sûr qu'il faut les réveiller ?
- Sinon on peut les laisser mourir de froid dans la voiture sur le parking de la résidence. Ce sera sur ta conscience par contre, dit-il calmement avec son sourire stupide collé au visage.
- Super, casseur d'ambiance.
Je décidais donc de sauver la vie de mes amis et les réveillais avec une douceur rare chez moi. Nous arrivâmes quelques minutes plus tard. Et je n'eus pas le temps de dire « ouf » que j'entendis une porte se claquer et Tenten hurler. Super…
- T'es qui ? T'es mon père, peut-être ? Alors qu'est-ce que ça peut te faire avec qui je passe mes soirées et avec qui je couche ? Je suis une femme libre et indépendante, je couche avec qui je veux même avec lui si je veux, cria-t-elle en désignant un pauvre étudiant qui galérait à transporter ses courses et qui nous regarda d'un œil dubitatif. J'en ai plus que marre de tes réactions alors soit tu me trouves une bonne justification soit tu me fous la paix !
Ah oui carrément. Neji et Tenten étaient de vrais chiens et chats. Si Temari et Shikamaru se taquinaient souvent, avec Neji et Tenten c'était La Villa des Amitiés Brisées tous les deux jours à la résidence.
