Bonjour tout le monde, Mitsumi est de retour dans ce chapitre pour se jouer des mauvais tours, et croyez-moi, elle n'a même pas besoin de l'aide de Giratina pour ça !

Je remercie Ange pour la review et vous dis à la prochaine.

Bonne lecture.


Au bout du cinquième jour, j'ai enfin réussi à échapper au pokémon. Bon, pour pas longtemps, mais juste assez pour me réfugier dans une petite cavité d'où il n'arrivait pas à passer et me récupérer. Il a râlé, et je lui ai répondu que je n'aimais pas être triturée dans tous les sens, roulée dans des poils (puants au passage), ou encore me faire épiler les cheveux de force. Giratina a sifflé et s'est mis à attaquer les parois jusqu'au moment où un rocher de la taille de sa tête lui tomba, heu, bah… sur la tête, et le sonna partiellement.

Mais bon, il avait suffit à me faire peur, et le peu de confiance que j'avais en la protection de la paroi s'était effritée aussitôt qu'il avait tenté de l'attaquer. J'ai attendu tellement longtemps que j'ai dû finir par m'endormir, car il ne faisait aucuns bruits quand je sortis lentement de mon trou. J'avais la gorge sèche, et j'aurais presque tué pour de l'eau.

Giratina avait changé de coin, lassé par ma patience. Tout était calme et je vis plus nettement des bulles flotter vers moi. Elles me montraient des coins où il y avait de l'eau, car je reconnus les villes à côtés des lacs ou même de la mer, vers la Ligue Pokémon.

Tout en me demandant comment allait mon oncle et s'il s'inquiétait pour moi (oui, parce que j'ai la mauvaise manie de débarquer sans prévenir chez les gens, en plus, donc il est pas prêt de s'inquiéter et mes parents sont un peu trop morts pour faire gaffe au fait que j'ai disparu), je me mis en quête d'un point d'eau.

Miracle ! Une cascade ! Je courus jusqu'à la source, avant de me figer. Giratina était en haut, et il dormait. Il savait !

J'y vais, j'y vais pas… ? Tant pis, j'avais trop soif !

Je tentais le tout pour le tout, et allais jusqu'à la cascade. Évidemment que dans le noir, je ne vis pas la bosse formée sur le sol par un petit rocher, et allais m'étaler de tout mon long sur le sol, avec un VLABADABAOUM ! bien discret, un peu comme si une fanfare de cent cinquante musiciens se cassait la gueule en même temps. Ce fut d'un silence impressionnant et la chute me coupa momentanément le souffle.

Je passais les quelques secondes suivantes à respirer comme un magicarpe asphyxiant, et me dis de –

- Attendez, cette phrase ne veut strictement rien dire ! Lâchais-je tout haut. Comment un magicarpe qui s'asphyxie peut respirer en même temps ?!

Y a eu un bruit de pets. J'ai relevé vivement la tête, oubliant le magicarpe pour me concentrer sur le monstre plus haut. Je jetais un regard angoissé à Giratina. Le légendaire pionçait toujours ? Alors que je venais de faire plus de bruits que la horde de révolutionnaires en 1789 devant la Bastille ! Et que je venais de lui démontrer mes compétences linguistiques hors normes ?!

Bon... Quand le chat n'est pas là, les souris dansent, hein ? C'est bien ce qu'on dit.

Je pris de l'eau dans mes mains en coupe et but à longs traits. Ça faisait du bien. Jusqu'au moment où l'eau est passée par le trou de la prière, soit à la troisième gorgée.

Si Giratina semblait se moquer de la langue française, il n'avait pas l'air d'apprécier d'être réveillé par quelqu'un qui s'asphyxie en buvant de l'eau (oh, nous y revoilà…). Il ouvrit les yeux alors que je tentais comme une malade de calmer ma toux ! Puis il me fonça dessus.

J'ai pas fait trois mètres, évidemment, mais au moins j'aurais tenté le tout pour le tout. C'est ce que je lui ai dit, mais il n'avait pas l'air d'en tenir cure.

- Grrrrrrr….

- D'accord, d'accord ! Lâchais-je en levant les mains devant moi alors qu'il m'avait soulevée par la taille via un tentacule pour m'amener vers sa tête. Je comprends, t'es pas content, mais je trouve que du dramatise un peu quand même.

Visiblement, mon argument n'était pas valable parce qu'il a secoué son tentacule d'avant en arrière comme s'il tentait de secouer un arbre en rugissant.

Quand il s'est arrêté, j'ai sentis ma bile remonter, et, j'ai tout rendu… Sur sa tête…

Je crois que je n'ai jamais dû courir aussi vite de toute ma vie.


- Pour la mille-deux-cent-trente-septième fois, j'ai dit que je m'excusais !

- Raaaaaaaaah !

- J'avais pas l'intention de te vomir dessus ! Je tiens à ma vie, tu sais ?! Allez, lâche-moi bordel !

J'avais passé la journée suivante à devoir nettoyer mon vomi, avant de finir compressée entre les griffes de son cou quand il ne me dormait pas dessus. Je ne me plaindrais plus à l'avenir quand il se contentera de poser sa tête sur moi. Elle est légère comparée au légendaire entier.

Giratina finit par laisser tomber la partie, et me laissa tomber – au sens propre, sur une plateforme. Je tournais vivement la tête et vit quelque chose qui scintillait. Je me relevais, intriguée et allais vers l'objet. C'était un bout de verre.

En levant les yeux, je vis que j'étais arrivée dans une sorte de cimetière d'objets.

- Sacrée collec', ai-je dis à Giratina qui aurait haussé les épaules s'il en avait eu. Oh, un duvet !

J'ai ramassé l'objet en question sans réfléchir.

Giratina s'immobilisa, et je vis un débat intérieur dans son regard. Je m'attendais à ce qu'il balance des attaques pour me faire lâcher l'objet, mais il n'en fit rien. Mon regard se posa sur un livre, et je le saisis de ma main libre, tout en conservant le duvet dans l'autre. Je pensais au duvet en me disant pourrais au moins dormir dans quelque chose de chaud, si je parvenais à convaincre Giratina de bien vouloir me le céder temporairement.

- Théories quantiques, lus-je à voix haute, avant de reposer le livre sur un matelas usagé. Très peu pour moi…

Quelque chose me tira brutalement en avant, et je me retrouvais à la hauteur du légendaire, qui flotta en s'élevant dans son monde. Il venait de saisir le duvet, et m'exhorta à le lâcher via de violentes secousses de gauche à droite avec sa tête. Et j'étais à plus de 15 mètres du sol !

Heureusement, dix ans d'expérience de ma poigne contre celle de mon cousin pour savoir qui aurait la manette de la Wii pour avoir Mewtwo sur Smash Bros me sauva la mise. Ça me rappelait ces enfants au parc qui se tenaient au pied de la balançoire pendant que de plus grands qu'eux tentaient de les faire lâcher prise et de leur dérober la place. Mais s'il continuait ainsi, il allait m'arracher les bras. J'allais quand même pas relâcher le duvet à cette hauteur, non ? À ce niveau, cela équivalait à une pure tentative de suicide, quoique que je sois bien désespérée sur ce coup là.

- Pose-moi ! Criais-je. Pose-moi que je te le rendes !

Giratina laissa tomber l'affaire et le duvet au passage, et je finis -pour une fois chanceuse- sur le matelas. Il avait l'air contrarié que je me sois emparée de l'objet sans le consulter avant. Finalement, le légendaire opta pour un compromis. Il reprit le duvet dans sa gueule (et mon bras avec), et nous trimballa jusqu'au coin où il pionçait plus tôt. Je tins bon et Giratina me déposa dans le coin de la grotte. Puis il se retourna dans sa position initiale avant que je ne le dérangea plus tôt et s'installa confortablement sur le sol.

Je secouais mon bras couvert de bave, dégoûtée. La salive manqua d'être projetée sur son dos, et je m'arrêtais net. Pas question de refaire un épisode vomi !

Giratina bâilla et ferma les yeux.

Il se rendormait ? Et moi dans tout ça ? Je vais quand même pas m'endormir ici avec lui à côté !

- Je – Je peux garder le duvet ? Demandais-je.

- Rrrrrr…

- Enfin, temporairement. Je veux pas le garder pour toujours, il est à toi et –

Le renégat souleva sa queue et l'abattit brutalement devant moi. Je fis un bond en arrière, mon cœur ratant un battement et la fermais aussitôt. Giratina se détendit et se remit à somnoler.

- Bon, ben bonne nuit, je suppose, murmurais-je plus pour moi-même que pour lui après quelques minutes à regarder partout, sauf le pokémon.

Je n'avais pas spécialement envie de m'endormir à côté de lui, mais je manquais cruellement de sommeil. Puis je constatais qu'il ne m'avait pas forcée à dormir sous lui, donc c'était déjà un progrès en soi. Priant pour qu'il me ficha la paix à mon réveil, j'ouvris prestement le duvet et me glissais dedans. Je cherchais un coin confortable sur le peu d'herbe dans la cavité où caler ma tête, et sombrais dans un sommeil sans rêves.


Je m'étirais rapidement après m'être extirpée du duvet. Giratina n'était plus là, et il y eu un moment où je m'étais demandée pourquoi il n'avait pas cherché à m'ennuyer alors que je dormais. Je secouais le duvet et le repliais, avant de constater que j'étais couverte de poils gris. Donc, Giratina avait dû s'enrouler autour de moi à un moment donné. J'avais le sommeil plus lourd que je ne le pensais, ou alors j'avais été vraiment épuisée.

J'ai réfléchis à ce que je voulais faire de ma journée, puisque je n'avais aucune idée de comment sortir du Monde Inversé. J'ai dressé des idées dans ma tête, avant de décider de retourner vers le coin à objets.

Il faisait jour dans le Monde de Réalité, puisque je voyais la lumière percer les diverses bulles d'eau. Giratina n'était nulle part en vue dans les coins. Je savais parfaitement que si je tentais de prendre quoi que ce soit, le renégat n'allait pas apprécier, donc je me dis que je ferais juste une sorte d'inventaire, histoire de tuer le temps. Puis, peut-être que j'allais trouver un moyen de sortir d'ici via le cimetière. Quand j'arrivais sur place, je constatais qu'il y avait de tout et du n'importe quoi. Je me demandais ce que le légendaire pouvait bien faire avec ça. Il y avait des objets comme un vélo, une balle de tennis, des colliers... Et j'en passe. D'où cela provenait-il ?

Je trouvais une ma bouteille d'eau qui était vide et filais la remplir. Si Giratina me disait quoi que ce soit, je pourrais toujours lui demander si je pouvais l'emprunter, même si je n'avais aucune idée de sa réaction.

Je dressais des théories sur le cimetière en question.

Peut-être que ce pokémon était comme moi, un GROS sentimental. Ça se pouvait. Il m'est arrivé de garder un papier de bonbon usagé qu'un gamin -qui avait perdu sa mère- m'avait donné lorsque je l'avais retrouvée. Et bien peut-être que Giratina collectionne les objets... Faut dire que quand on passe son temps à observer les gens sans rien faire, on doit se faire chier à un moment où un autre.

Je refermais le bouchon au moment où Giratina revenait, ce qui me fit reculer. Il fixa la bouteille et j'eus une idée. Je retournais mes poches en vitesse, des fois qu'il veuille m'attaquer. Je farfouillais dedans et dégotais un taille-crayon. Je lui montrais et le jetais dans le tas d'objets.

- Tiens, tu peux le garder et l'ajouter à ta collection. J'ai besoin de t'emprunter la bouteille pour boire, mais je te la rendrai aussi.

Giratina siffla.

Avisant une ouverture pas loin du cimetière, je filais me mettre à l'abri. Je pus voir que le légendaire était penché sur le taille-crayon, l'air très intrigué. Au moins, il ne m'avait pas coursé ni attaqué. Peut-être que la notion d'échange en était la cause ? Je regardais sa réaction pendant que Giratina était toujours sur le taille-crayon. Je lui aurais bien dit ce que c'était, mais je suis pas sûre qu'il comprenne le concept sans avoir un crayon pour une démonstration.