Bonjour à tous et merci pour vos reviews qui ne font qu'augmenter, cela est très motivant :). Très contente que l'histoire vous plaise.
Bonne lecture !
In My Veins : Chapitre 3
Rippley, Cribbe et Locks sursautèrent dans une parfaite harmonie lorsque leur client Drago Malefoy frappa la table d'un coup de poing retentissant.
« Alors écoutez moi tous bien, je ne vous paie pas 100 Gallions de l'heure pour m'entendre dire que l'on ne peut rien faire ! »
« Nous n'avons aucune preuve qu'elle ait injecté cette potion » se risqua Rippley légèrement effrayé. « Ça aurait pu être n'importe qui »
« Mais nous n'avons pas de preuve qu'elle ne l'ait pas fait non plus ! » cracha le blond.
« Ici la charge de la preuve incombe à l'accusation » osa Locks.
« FOUTAISES ! »
« Je comprends votre colère Mr Malefoy mais de grâce, pouvez-vous me lâcher s'il vous plaît ? » fit le petit avocat qui tremblait littéralement de peur.
« Drago, calme toi et cesse de crier. Tu vois bien que ces hommes font tout ce qu'ils peuvent pour nous aider »
Drago grogna avant de le laisser retomber sur sa chaise.
Velma Greengrass, la mère d'Astoria, avait assisté à la scène complètement impuissante face à la colère de son beau fils.
L'expression "Les chiens ne font pas des chats" ne s'appliquait absolument pas dans le cas de cette famille. Velma était sûrement la femme la plus douce que Drago ait pu rencontrer dans sa vie. Il n'avait de respect pour pratiquement personne mais Velma était une exception. C'était comme un seconde mère pour lui. Elle l'avait vu grandir et l'avait beaucoup soutenu moralement durant la sombre époque de Voldemort.
Et quand Velma parlait, il écoutait.
Il soupira donc avant de se jeter à son tour dans le fauteuil.
« Je veux qu'elle soit rayée de l'ordre de Médicomagie. Trouvez une solution » ordonna t-il.
« Cela risque d'être compliqué sans... »
« Alors mettez vous au travail. Cette fille a injecté à ma femme une substance qui a provoqué sa mort. Donc soit vous la faites condamner ou soit c'est sur vous que je me vengerai. Et quand j'en aurai finis, vous ne serez plus que de minables petits avocats commis d'office bon à défendre les créatures magiques. Ai-je bien été assez claire ? »
Velma lui lança alors un regard scandalisé.
« Quoi ? je n'ai pas crié cette fois »
Karl faisait les cents pas dans la pièce tandis qu'Hermione, recroquevillée sur le canapé, se balançait de gauche à droite dans un silence morbide.
« Tu dois revenir sur ta déposition Hermione et arrêter tout de suite les frais »
« Explique moi ce qui s'est passé. Je veux tout savoir dans les moindre détails » fit-elle sur un ton ferme.
Karl prit alors une grande inspiration avant de s'adosser nerveusement à la fenêtre.
« J'étais passé la voir avant la fin de ma garde. Elle était fiévreuse et avait des nausées. Je ne pensais pas que la Pimentine aurait aggravé son cas »
« C'était écrit en gros et en gras dans son dossier, ALLERGIQUE ! »
Hermione tremblait de colère. A ses yeux, c'était la mort la plus absurde qui puisse arriver car elle aurait pu être largement évitée.
« Je ne sais pas quoi te dire, je ne l'avais pas vu »
« Je t'en supplie Karl, dis-moi que tu ne m'as pas laissée prendre toute la responsabilité en sachant qu'elle était morte d'une allergie à la Pimentine que TU lui avais administré ! »
« Comment peux-tu croire ça ? Jamais de la vie. Je viens de l'apprendre en même temps que toi. Je croyais que c'était réellement une éclampsie »
« Et c'est quoi cette histoire de sort mal employé ? Quel sort lui as-tu jeté ce jour-là ? »
« Je ne sais pas mais écoute Hermione, je vais aller voir Hawkset et me dénoncer » dit-il en s'approchant de la brune. « Et toi, tu dois revenir sur ta déposition »
« Mais je ... »
« C'est du sérieux cette fois ! Tu risques de perdre le droit d'exercer et à vie ! Tu ne te rends donc pas compte de la gravité de la situation ? »
« C'est moi qui était assise sur cette chaise, pas toi. Je me rends bien compte de la gravité de la situation ! » s'énerva t-elle. « Et je sais aussi qu'ils n'auront aucun moyen de prouver que je l'ai fait. Et l'affaire sera classée »
Karl se tapota le front complètement désemparé par ce que venait de dire sa petite amie.
« Pourquoi tu persistes ? »
« Ce n'est pas une question de persistance mais de logique. Il y'a 90 % de chances que je sois acquittée. Pourquoi irais-tu te dénoncer et te faire condamner aussi facilement ? Alors que tout sera réglé d'ici 6 mois. C'est idiot ! »
« Et les 10% qui restent ? hein ? Je ne sais pas Hermione, la situation est compliquée. Franchement, on aurait plus de chance de gagner au loto que de ne pas se faire choper par le vieux Hawkset »
« Tu as une autre solution peut-être ? »
« Oui, me laisser aller me dénoncer »
« Non »
« Hermione.. »
« J'ai dit NON ! Je ne te lasserai jamais faire ça. Je ne veux pas que tu sois obligé de renoncer à tout tes rêves. Les erreurs ça arrivent »
Une perle de larme commença à couler le long de sa joue. À vrai dire, Hermione n'était pas sûre de ce qu'elle était en train de faire. Une part d'elle savait qu'elle était innocente et que le comité allait finir par l'acquitter mais d'autre part il y avait quand même des chances qu'elle soit à radiée à vie de la Médicomagie. Dans tous les cas, elle était déjà impliquée et elle ne trouvait pas nécessaire pour le moment que Karl plonge lui aussi. Elle l'aimait trop pour ça.
Le jeune homme la regarda quelques secondes interloqué avant de s'asseoir auprès d'elle.
« Oui mais...et toi alors ? »
« Oh moi, tu sais, je suis une vraie petite Lionne. Je me relèverai toujours. Je me battrai toujours »
Il s'approcha d'elle avant de prendre délicatement son visage entre ses mains.
« D'accord mais tu sais que je ne te laisserai jamais plonger à ma place si les choses se gâtent n'est-ce pas ? Si l'on s'aperçoit qu'ils ont l'onde d'une preuve contre toi, j'irai me dénoncer avec ou sans ton accord ! Est-ce que c'est clair ? »
« Très clair »
« Et promets-moi que tu arrêteras de me protéger si ça arrive »
« Je te le promet » répondit-elle avec un faible sourire.
« Une dernière chose. Viens habiter avec moi »
Hermione surprise le regarda alors avec de gros yeux. C'était bien la dernière chose à laquelle elle s'attendait, surtout en de telles circonstances.
« Quoi ? »
« Je sais bien que je t'avais dit que je n'étais pas prêt pour tout ça. Mais il est hors de question que je te laisse vivre cet enfer seule. Reste avec moi »
« Ne te sens pas obligé... »
« Je le fais parce que je t'aime Hermione. Et de toute façon tu n'auras bientôt plus de salaire. Est-tu réellement en position de refuser ? » dit-il sur ton légèrement moqueur.
« Effectivement » fit-elle dans un long soupir. « J'avais complètement oubliée ce détail »
Karl lui sourit avant la prendre délicatement dans ses bras. Ils restèrent quelques minutes dans cette position tandis que le jeune homme caressait les cheveux de sa dulcinée. Hermione se sentait bien. C'était le plus bel endroit à ses yeux. Être dans ses bras.
« En fait, que te voulait Malefoy ? Je l'ai vu te murmurer quelque chose à l'oreille » fit le blond ce qui fit sortir Hermione de ces songes.
« Oh ça ? rien du tout. D'ailleurs j'aimerai te demander un service »
« Tout ce que tu veux » répondit-il en l'embrassant sur le front tout en se redressant.
« J'aimerai t'accompagner à la cérémonie de commémoration d'Astoria »
« Quoi ? Mais comment tu es courant que j'y serai ? » fit-il comme prit par surprise.
« Je me doute bien que l'hôpital voudra faire bonne figure en exposant publiquement leur soutien à la famille Malefoy »
« Perspicace comme d'habitude mais non, je ne te laisserai pas aller là bas » répondit-il sur ton glacial.
« Mais je dois le voir »
« Justement, tu veux qu'il te tue cette fois ? »
« Non mais je n'ai pas eu le temps de lui dire...»
« De lui dire quoi ? »
« À quel point je suis désolée »
Le matin des funérailles de sa très chère sœur, Daphné Greengrass avait pour mission de faire disparaitre la totalité de ses affaires. Sa mère étant trop effondrée pour ça et son mari, trop en colère. Elle s'était donc portée volontaire pour effectuer cette triste tâche dont personne ne voulait.
Daphné était une jeune femme de 25 ans dotée d'une élégance et d'une beauté sans pareille. Grande, brune et élancée avec des yeux de biches, ces différentes tenues étaient dignes d'un défilé de luxe. Chaque vêtement qu'elle portait respirait le prestige mais surtout l'argent. Elle ne portait d'ailleurs jamais deux fois la même robe en satin.
Ce n'était pas digne de son rang.
Daphné était l'archétype même de la jeune fille privilégiée sous tout rapport. Riche et belle, sa classe sociale attirait les meilleurs partis de Londres. La presse à scandale se faisait une joie de décrypter ses tenues à chacune de ses sorties. Elle faisait partie de la jeunesse huppée du monde magique. Elle en était la reine. Sa répartie cinglante agaçait autant qu'elle impressionnait.
Et tandis qu'elle avançait lentement dans la chambre obscure de sa sœur, elle toucha délicatement chaque meuble, chaque vêtement, chaque bijoux qui se trouvait sur son chemin. Son regard s'arrêta sur une photo d'Astoria prise le jour de son dernier anniversaire. Elle prit le cadre entre ses mains et contempla sa défunte sœur sans la moindre émotion. Sans la moindre larme.
Elle l'avait aimée et détestée à la fois.
Aimée parce que c'était sa cadette et que par pure rationalité, elle s'était toujours occupée d'elle. Et détestée parce qu'elle lui avait volé son amour d'enfance, Drago Malefoy.
Drago et Daphné avaient grandis ensemble, leur famille respective ayant été toujours très amis. Elle était présente quand il avait fait ses premiers pas, quand il avait fait son premier caprice, quand il s'était cassé sa première dent. Elle était à ses côtés également le jour de leur 11 ans sur ce fameux quai 9 3/4 et de sa remise de diplôme à la prestigieuse école en finance magique et international. Mais le pire de tout, elle était présente le jour de son mariage avec Astoria, sa petite sœur qu'elle avait apprit à détester au fil des années. La trahison fraternelle étant trop forte, Daphné n'avait de cesse de la haïr de tout ses forces.
Celle-ci était au courant des sentiments qu'avait son ainée pour le blond. Combien de fois Daphné s'était confiée à elle pendant les années Poudlard ? Ces années ou Drago couchait de droite à gauche sans se soucier ni de rien, ni de personne. Combien de fois s'était-elle précipitée en larmes dans les bras de sa petite sœur, se lamentant sur cet amour non partagé ? Et pourtant, cela n'avait pas empêché Astoria de la poignarder littéralement dans le dos. Et le pire dans tout cela, c'est qu'elle ne semblait pas regretter une seule seconde le mal qu'elle lui avait fait et ceci jusqu'au dernier jour de sa vie.
Les filles Greengrass avaient une réputation de "Bitch" depuis qu'elles avaient appris à marcher. Mais alors, "quelle était la pire des deux ?". Beaucoup de personne s'accordait sur le fait que Daphné était plus insupportable que sa petite sœur. C'était certainement vrai mais ce n'était sûrement pas la plus vicieuse. Voler le grand amour de sa sœur ? C'était la pire des infamies.
Est-ce que Daphné était réellement contente que sa sœur soit morte ? Non.
Est-ce que Daphné pleurait sa sœur ? Un peu.
Est-ce que Daphné était heureuse de récupérer ce qui lui avait toujours appartenu ? Oui.
Elle avait attendu sagement et patiemment son heure, tapis dans l'ombre tel un animal en cage. Attendu d'être réellement aimé d'un amour sincère et passionnel par lui. Et maintenant qu'Astoria n'était plus, elle pouvait reprendre sa place qui lui était du depuis le début.
En pensant à cela, elle attrapa délicatement un T-shirt noir d'homme qu'elle reconnut comme lui appartenant. Elle ne put alors s'empêcher de le porter à son nez et d'inhumer lentement son odeur. Cette odeur si familière et qui éveillait tout ces sens depuis plus de 20 ans.
Il était enfin à elle et plus personne ne se mettrait en travers de son chemin.
Blaise Zabini se regardait dans le miroir comme il le faisait très souvent. Habillé d'un élégant costume noir, il se trouvait encore plus beau que d'habitude. Personne n'aurait pu croire qu'il se rendait à une veillée funéraire. D'ailleurs, cela sera sûrement bientôt la sienne quand la petite Weasley se rendra compte qu'il n'était pas à l'hôpital le jour de la sortie d'Ariana. Quel gâchis, il était pourtant si beau.
Il se sourit une dernière fois à lui même avant de porter de nouveau son attention sur son meilleur ami. Drago, totalement débraillé pour le coup, était assis à son bureau plongé dans une vague de parchemins qu'il analysait frénétiquement les uns après les autres.
« Tu ne veux pas un faire un break ? » lui demanda Blaise en s'affalant dans le canapé les jambes croisées. « Tu sais encore ce que veut dire l'expression "prendre un bain" ? Car en te voyant j'en doute fortement ! »
Drago s'immobilisa avant de lancer un regard noir à son ami.
« Un break ? Un break ? » siffla t-il entre ses dents.
« Ok Ok, j'ai rien dit...»
« Il n'est pas question de "break" ici, tu m'entends ? »
« Oui, oui...»
« Quand je pense que ce comité va prendre 6 mois pour enquêter. 6 MOIS. Des incapables ! »
« Oui mais le plus important au final est que... »
« S'ils croient que je vais attendre 6 mois pour savoir ce qui est arrivé à ma femme, ils se mettent la baguette dans l'œil. Cette salope va tomber bien avant. Crois- moi »
Blaise se leva pour s'approcher lentement de son ami au risque de se faire jeter des parchemins à la figure.
« Mais pourquoi est-tu si sûr qu'elle ait fait ça ? Bon c'est vrai que Granger est parfois agaçante mais elle n'en reste pas moins très brillante dans son domaine. Je ne pense pas que... »
« Blaise je t'arrête tout de suite. Ce n'est pas parce que tu viens de faire un gosse à la Weaslette que cela te donne le droit de dire du bien de sa copine »
Blaise soupira en se pinçant légèrement l'arête du nez.
« Ok ok, au temps pour moi. C'est quoi tout ça ? »
Celui-ci venait d'intercepter quelques dossiers qui trainaient sur le grand bureau.
« Les analyses d'Astoria, les notes de Granger et tout un tas d'autres trucs que je ne comprends pas trop »
« Et qu'est-ce que tu cherches exactement ? »
« Merci d'écouter quand je te parle, ça fait plaisir. Je cherche la preuve que c'est elle qui ait injecté la Pimentine. Parce que c'est elle, j'en suis persuadé. » répondit-il en arrachant sèchement le parchemin des mains de Blaise.
« Et tu penses que c'était délibéré de sa part ? »
« Qu'importe, le résultat est le même. Et elle va payer pour ça »
Blaise regarda son ami se précipiter sur tous les bouts de papiers qui l'entouraient tel un animal sauvage venant de flairer des traces de sang.
« Ecoute Drago, je comprends que ce soit important pour toi de te venger de Granger. Mais dans moins d'une heure nous allons célébrer la vie de ta femme. Tu ne veux vraiment pas faire une pause et nous rejoindre dans le salon ? Il y a beaucoup de monde qui te cherche tu sais »
« Ah oui, et pour me dire quoi ? À quel point ils sont désolés de ce qui m'arrive ? Je ne veux pas de leur pitié et encore moins de leur compassion. Vas-y toi »
« Drago... »
« Vas-y »
Blaise regarda son ami avec affection. Astoria était décédée depuis deux semaines et l'état de Drago ne faisait qu'empirer jour après jour. Son obsession de faire payer l'ancienne Gryffondor commençait à l'inquiéter. Rien d'autre ne comptait pour lui. Même les funérailles de sa femme n'était pas une priorité à ses yeux. On avait d'ailleurs l'impression qu'il n'avait pas dormit depuis des semaines et qu'il trouvera enfin le sommeil le jour ou il aura fait condamner Hermione.
« Allez Drago, viens ! »
Blaise se retourna vers la voix féminine qui s'élevait derrière lui. Une grande brune élégamment vêtue attendait sur le pas de la porte. Sa tenue, une longue robe noire lui collant au corps, frôlait même l'indécence dans ce contexte funeste.
Mais depuis quand était-elle là elle ?
« J'ai dis non. T'es sourde ou quoi ? Bon et puis fichez-moi la paix »
Drago se leva brutalement et prit la direction de la sortie quand la grande brune l'attrapa soudainement par le bras.
« Lâche moi tout de suite Greengrass » lui cracha Drago au visage.
« Non pas avant que tu ne prennes une douche et que tu nous rejoignes. La culpabilité de ta moldue de meurtrière attendra »
« Depuis quand est-ce que tu me donne des ordres ? » lui demanda t-il sur un ton menaçant en s'approchant un peu plus de son visage.
« Je ne te donne pas d'ordre. Mais c'est ce que Astoria aurait voulut »
Elle avait fait mouche.
A l'évocation de sa défunte femme, Drago recula d'un pas, légèrement troublé.
« Je la pleure assez comme ça la journée. Je ne vais pas le faire en plus devant tout le monde »
« Moi aussi je la pleure tu sais. Peut-être que... peut-être qu'on pourrait la pleurer ensemble » fit Daphné sur ton frisant la provocation plus que la compassion ce qui provoqua un regard de dégout de la part de Blaise.
Drago, loin d'être surprit par son comportement la dévisagea avec un sourire au lèvre.
« Tu ne changeras jamais Greengrass »
« Cela n'avait pas l'air de te poser un problème à l'époque Malefoy »
Drago retira violement alors son bras de l'emprise de la jeune femme avant de la regarder de haut en bas avec dédain.
« Pousse toi sinon je risque de faire des choses qui ne vont pas te plaire » fit-il en associant le geste à la parole.
Une fois le champs libre, le blond se rua alors vers la sortie non sans fulminer de rage au passage.
« Non mais sérieusement, tu ne veux pas attendre que ta sœur soit enterrée d'abord ? » fustigea Blaise.
« Elle l'est. Depuis exactement 2H, 51 minutes et 23 secondes »
Hermione donna la touche finale à sa tenue du jour. Elle avait portée une petite robe noire tailleur lui arrivant aux genoux, agrémenté d'un long collier en or et des petits talons noirs. Elle avait également relâchée ses longues boucles brunes qui lui tombaient maintenant dans le dos.
« Je suis prête »
Karl rentra dans la chambre en arborant un look très différent. Hermione ne put s'empêcher lui lancer un regard hébété devant ce changement radical.
« Mais qu'est-ce que tu as fait à tes cheveux ? »
« Ça te plaît ? »
En effet Karl avait changé la couleur de ces cheveux, passant du blond au noir.
« Heu oui mais pourquoi t'as fait ça ? »
« Je sais pas trop, envie de changement je suppose »
« Et cela ne pouvait pas attendre après la commémoration ? »
« Allons-y, on va être en retard d'ailleurs. Tu es toujours aussi sûre de toi ? »
« Oui » répondit elle en regardant une dernière fois son reflet dans la glace.
Hermione s'avança timidement dans la foule d'invité qui jonchait le hall du manoir Malefoy. Elle tenait fermement le bras de son compagnon tout en essayant de ne pas trop se faire remarquer.
Parmi les visages présents ce soir-là, elle reconnut beaucoup d'anciens élèves de la maison Serpentard, le comité de l'hôpital et l'assistant du ministre de la magie en personne.
Elle ravala nerveusement sa salive en priant de ne pas croiser Hawkset. Elle ne se sentait pas le courage de lui expliquer sa présence et encore moins publiquement.
« Ca va ? » marmonna Karl.
« Granger ! »
Et merde ! Encore pire que Hawkset.
Hermione se retourna avant rencontrer le regard glacial de Daphné Greengrass. La jeune femme devait bien faire une tête de plus que la Gryffondor ce qui lui permettait de la regarder littéralement de haut.
« Tu es gonflée de te pointer ici ! »
« Elle voulait rendre Hommage à Astoria » répondit Karl en s'interposant naturellement entre les deux femmes.
« C'est une blague j'espère ? »
« Elle est innocente jusqu'à preuve du contraire » souffla un Karl déterminé à défendre sa petite amie.
Daphné ne répondit pas et se contenta de regarder Hermione de haut en bas avec dégout.
« Ma foi, faites-ce que vous voulez » fit elle en prenant une coupe que l'elfe venait de lui présenter. « Du moment qu'elle ne traîne pas dans mes pattes »
« Attends Daphné ! » cria Hermione en poussant légèrement Karl afin de faire face à l'ancienne Serpentarde.
« Quoi encore ? »
« Je voulais te présenter mes sincères condoléances pour la perte de ta sœur »
« Et ? tu penses que tu t'en sortiras en me faisant de la lèche ? » dit-elle en éclatant de rire.
Hermione se faisait violence pour ne pas lui jeter son verre au visage.
« Je ne crois rien. Je voulais juste te faire part de ma sincère compassion. Astoria était ma patiente et... »
« C'est bon c'est bon, j'ai compris » répondit Daphné sur un ton sec.
« Peux-tu me dire ou je pourrai trouver Malefoy s'il te plaît ? j'aurai besoin de lui parler »
En entendant le nom de son beau-frère dans la bouche d'Hermione, Daphné recracha subitement sa gorgée de vin rouge avant de la regarder avec la plus grande méfiance du monde. Karl quant à lui, ne put s'empêcher de contempler la petite brune avec une pointe d'incompréhension.
« Pourquoi ? Qu'est-ce que tu lui veux ? »
La réponse est dans la question pensa une Hermione agacée.
« Intitule d'être malpolie Daphné » fit Blaise d'une voix traînante en arrivant par derrière la sœur d'Astoria. « Hermione, Karl » continua t-il en leur lançant un sourire bienveillant.
Le métisse avait eu l'occasion de passer beaucoup de temps avec le couple quand il était lui même avec Ginny. Il avait apprit à apprécier petit à petit la brune qu'il trouvait intelligente et particulièrement intègre.
« Viens » fit Blaise en prenant Hermione par la main.
« Quoi ? Non, Drago n'a pas le temps ! » raga Daphné en la pointant grossièrement du doigt.
« Du temps, il n'a que ça » lui souffla l'ancien Serpentard. « Suis-moi Granger »
« Je viens avec toi » fit Karl d'un ton ferme en récupérant sa main que Blaise avait saisit plus tôt. Un peu trop brutalement d'ailleurs pensa le métisse.
« Non Karl, ça ira. Je préfère le voir seul... » dit-elle un peu gênée de rembarrer son compagnon publiquement.
« Et tu as bien raison, mieux vaut ne pas effrayer la bête... » dit Blaise avant de rire de sa propre blague.
Hermione lui sourit avant le suivre à travers les étages sous le regard anxieux de Karl et agacé de Daphné.
« Je te trouve sacrément courageuse n'empêche ! Tu n'es pas une Gryffi pour rien toi ! » fit le métisse tandis qu'ils longèrent le couloir du deuxième étage.
Hermione commença légèrement à s'inquiéter. Dans quel état allait-elle trouver Malefoy ?
« J'espère qu'il n'a pas sa baguette sur lui... » murmura t-elle.
« Hein quoi ? »
« Heu non, rien »
Légèrement anxieuse, Hermione prit un peu de temps avant de comprendre ou elle était. Et elle connaissait ce couloir pour y être déjà venue par le passé en compagnie de Mr Williams.
Les deux Guérisseurs avaient été appelés par Astoria, laquelle était trop faible pour se déplacer ce jour là. Et le transplanage était interdit à ce stade de la grossesse. Hermione avait donc, et pour la toute première fois, pénétré dans la chambre de l'ancienne Serpentarde. Elle se rappelait comme si c'était hier.
Flashback
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Nous étions en début d'année. Il faisait un froid glacial mais pourtant le manoir scintillait grâce aux nombreux rayons de soleil qui le traversait. On aurait put se croire dans un château des contes pour enfants tellement que tout était incroyable magnifique.
« Allez allez miss Granger, , nous n'avons pas la journée ! »
« Oui oui j'arrive »
Elbert Williams était un homme de la soixantaine. Les cheveux blancs, les cernes sous les yeux, le Gynécomage était un homme connu pour être toujours "empressé". On ne pouvait souffler que très rarement quand on travaillait à ces côtés, ce dont Hermione ne se plaignait pas, bien au contraire. Il avait la santé d'un jeune homme de 20 ans, toujours à courir partout entre tout ces patients. Elle avait apprit avec lui plus en une semaine qu'en un mois avec les autres. Et cela n'avait pas de prix dans son métier.
« Rappelez-vous miss Granger qu'on ne doit pas le regarder droit dans les yeux »
« Qui ça ? »
« Leur serpent »
« Hein ? Mais de quoi vous parlez ? »
« De rien, je voulais être sûr que vous m'écoutiez ! »
Hermione soupira avant de s'arrêter devant une gigantesque porte en marbre dorée. Williams la tapota légèrement avant de rentrer suivit de près par la petite brune.
Astoria était assise sur un grand lit recouvert de draps blancs. Elle s'était faite faire une longue tresse et portait une chemise de nuit également blanche. Le soleil qui traversait les rideaux et la couleur noire de ces cheveux faisaient ressortir son joli teint porcelaine. Si elle ne la détestait pas autant, Hermione aurait put admettre qu'elle était vraiment belle.
« Bien le bonjour Miss Greengrass, comment allez-vous aujourd'hui ? » demanda le vieux Gynécomage avec son éternel sourire bienveillant.
« Je ne le sens plus bouger ! Enfin si parfois il bouge, puis après rien. C'est gave ? » demanda la brune bizarrement inquiète.
Hermione avait une envie subite de lever les yeux au ciel mais se retient quand ceux d'Astoria se posèrent sur elle.
« Un problème Granger ? »
« Non non aucun problème. Et c'est tout à fait normal qu'il ne bouge pas tout le temps. Toi par exemple, est-ce que tu es sans cesse en train de gesticuler ? »
« Non » grogna t'elle en s'enfonçant au creux du lit.
« Miss Granger, pouvez-vous ausculter Miss Greengrass je vous prie ? Je dois encore remplir ses satanés formulaires. À croire que nous sommes des bureaucrates et non des guérisseurs ! » pesta son mentor.
Hermione s'exécuta avec un beau sourire hypocrite et s'approcha d'Astoria, baguette à la main.
« Je suis surprise »
« De quoi ? » demanda Hermione en s'approchant de son ventre pour écouter le cœur du bébé.
« Que tu sois resté aussi longtemps. J'ai perdu mon pari »
« J'ai un peu peur de te demander de quoi tu parles »
« Nous avons parié avec Drago »
« Intéressant » fit Hermione sur un ton sarcastique.
« Il avait parié que tu tiendrais plus de 5 mois. Et moi que tu ne dépasserais pas le premier. Je suis vraiment déçu qu'il ait eu raison » dit Astoria avec un sourire provocateur sur le bout des lèvres.
« Au moins je vous fais passer le temps, c'est déjà ça !»
« Tu devrais t'estimer heureuse que l'un de nous pense que tu es réellement bonne dans ce que tu fais Granger »
« La joie m'étouffe, cela ne se voit pas ? » répondit Hermione d'une voix trainante.
Et pourtant, au plus profond de son petit égo, Hermione était flattée que Malefoy ne la sous-estime pas. Il ne sera probablement jamais le président de son fan-club, mais petit à petit, pas à pas, l'oiseau faisait son nid...
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« Attends ici, je vais le chercher »
Hermione sortit brutalement de ses souvenirs. Blaise n'était plus là. Elle se trouvait désormais dans une grande pièce. À première vu cela semblait être un petit salon privé. Un petit salon privé qui faisait la taille de son appartement n'empêche.
Elle soupira avant de se rapprocher des tableaux accrochés au mur et des photos entreposées par-ci et par-là. Elle avait devant ses yeux la dynastie Malefoy au grand complet. Elle avait l'impression que chacun d'entre eux sortait tout droit d'un magazine de mode. Ils étaient tous tellement beaux avec leur sourire ultra parfait. C'était surréaliste.
« Tiens,tiens.. »
Hermione se retourna pour faire face à l'homme qui voulait assurément sa mort. Loin de porter un costume noir comme les autres invités, Drago s'était juste accommodé d'un t-shirt blanc avec un jean noir et des baskets. Il marcha d'un pas nonchalant dans la pièce sans détourner le regard de celui de la Gryffondor.
« Malefoy » fit-elle simplement en se raclant la gorge.
« Tu es sacrement téméraire de te pointer chez moi. Ou imprudente. Surtout après nos deux dernières rencontres »
« Je.. je voulais te parler. Tu ne m'en as pas vraiment laissé l'occasion récemment »
« Me parler de quoi Granger ? m'expliquer comment tu as tuée ma femme ? »
« Tu crois vraiment que je lui aurais donné la mort de sang-froid ? »
« Oui. Tu la détestais »
« Autant qu'elle me détestait. Mais j'étais sa Gynécomage , sa santé était ma priorité absolue. Je ne lui aurai jamais fait de mal »
Le blond secoua la tête tout en s'efforçant de ne pas éclater rire. Hermione osa alors faire un pas vers lui malgré sa panique flagrante.
« Je sais que tu me déteste Malefoy et ça depuis très très longtemps. Et en toute honnêteté, je te le rends bien. Je sais aussi que tu ne me dois rien mais je te demande me croire quand je te dis que je ne suis pas responsable de sa mort »
« Qui alors ? »
« Pardon ? »
« Si ce n'est pas toi alors, qui c'est ? »
« Je...je n'en sais rien »
Drago se rapprocha alors subitement d'elle ce qui provoqua chez Hermione un repli militaire et fit deux pas en arrière.
« Tu penses vraiment qu'il te suffit de venir chez moi pour me déblatérer des mensonges et que comme par magie tout soit oublié ? »
« Ce ne sont pas des mensonges. Et je suis consciente qu'on ne peut rien oublier »
En disant cela, Hermione avait encore reculé de plusieurs pas en voyant le blond avancer lentement vers elle.
« Qu'est-ce que ça fait de tuer une femme et son enfant hein ? Dis-moi »
La brune continua à reculer avant de se cogner contre quelque chose. Elle était coincée. Et la situation allait maintenant s'empirer quand elle sentit Drago poser son bras sur le mur, juste à côté d'elle. Il était maintenant très proche. Proche au point ou elle pouvait sentir son souffle sur son visage.
« Si tu savais à quel point je te hais Granger. Une haine viscérale. C'est toi qui aurais dû mourir. C'est tout ce que tu mérites »
Hermione ravala sa salive en tentant de répondre quelque chose mais restait figée face à tant de haine et de colère. Jamais de sa vie elle ne s'était aussi sentit détesté par un autre être humain. Elle pouvait également le voir dans ses yeux gris aciers. Un regard assassin qui aurait pu l'achever sur place si seulement c'était possible.
« Malefoy, pour la énième fois, je n'ai pas tuée Astoria »
Drago sourit en se rapprochant du visage de la Gryffondor qui devenait de plus en plus pâle au fil des secondes qui passèrent. Il la fixa dans les yeux pendant exactement trois minutes, moment durant lequel la pièce s'était engouffrée dans un silence de mort. C'est comme s'il essayait de sonder ses yeux, pire son âme. Hermione n'osa pas bouger ne serait-ce que de un millimètre, trop occupée à ne surtout pas baisser les yeux face à lui.
« Je voulais juste te voir pour te dire à quel point j'étais désolée que tu aies perdu ta femme. Je le suis sincèrement »
Drago ne répondit pas tout de suite. Il replaça lentement l'une des mèches de cheveux d'Hermione qui obstruait sa vision avant d'arborer son sourire le plus mesquin.
« Va donc raconter tes inepties à Hawkset. Pour moi tu n'es qu'une meurtrière doublée d'une menteuse » lui cracha t-il finalement à la figure.
Et "Clap!". Malefoy venait de se prendre une magnifique gifle. C'en était trop pour Hermione qui avait désormais les oreilles qui sifflaient.
D'abord surpris, le blond toucha délicatement sa joue devenue rose avant de jeter un regard noir à la brune.
« Comment oses... »
« Je t'interdis de dire ça ! Tu n'as aucune idée de ce que je vis depuis la mort d'Astoria » s'exclama t-elle en le bousculant en arrière.
Celui-ci la regarda d'un air hébété totalement pris au dépourvu.
« C'est à dire ? tu en souffres aussi alors ? »
« Évidemment, je ne suis pas insensible à ce point ! Ce n'est pas facile pour moi également. J'ai perdu ma patiente. Je te comprends »
Drago lui lança alors un sourire narquois avant de l'attraper violemment par le bras.
« Viens avec moi »
« Quoi ? mais pour quoi faire ? aiiiiieee mais tu me fais mal Malefoy ! Je n'irai nulle part avec toi ! »
Drago ignora ses protestations et la tira dans le couloir avec toute la force dont il disposait à ce moment là. Les cris d'Hermione ne faisant qu'accentuer sa détermination.
« LACHE MOI ! JE NE VEUX PAS TE SUIVRE ! »
Elle lui donna alors plusieurs coup de pieds puis entreprit de faire demi-tour quand soudain elle sentit ses jambes décollées du sol. Et en moins de deux secondes qu'il n'en fallait, elle se retrouvait la tête en bas le long du dos du jeune homme ainsi que le fessier en l'air.
« DÉPOSE MOI TOUT DE SUITE » s'exclama t'elle en lui assenant des coups de poings dans le dos. Elle secoua également ces jambes mais le seul résultat fut la perte de ses petits talons noirs. Désormais pieds nus, la brune hurla encore plus fort devant la réaction impassible de Drago. Elle était agacée d'être si menue et petite à côté de lui.
Ce n'était pas juste !
Après avoir été traité de toutes les insultes possibles et inimaginables par Hermione, le blond rentra finalement dans une petite pièce se trouvant un étage au dessus avant de la jeter au sol comme un vulgaire sac de pomme de terre.
« Aieeeeeeeeeeeee ! CONNARD ! Espèce de taré ! Je te jure que...»
Mais la brune s'arrêta net en se rendant compte dans la pièce dans laquelle elle se trouvait. Elle comprit tout de suite ce qu'il tenait tant à lui montrer et courut rapidement vers la porte avant d'être bloqué par le bras de Malefoy qui venait de lui faire barrage.
« Laisse-moi passer ! »
« Hors de question Granger. Tu souffres n'est-ce pas ? Regarde un peu ce que je vis tous les jours »
« Non »
« REGARDE ! »
« NON ! »
« Granger, retourne toi ou je te tue ! »
« Je préfère la mort ! »
Et non sans surprise il la retourna alors de force en la serrant contre lui pour l'empêcher de bouger. Elle faisait désormais face à ce qu'elle voulait fuir, Malefoy resserrant un peu plus ses bras autour d'elle. Elle put sentit son souffle chaud sur son épaule tandis que tous ses membres à elle étaient pris de violents tremblements.
Drago lui dégagea ses longues boucles brunes qui couvraient délicatement son cou avant de se rapprocher un peu plus d'elle.
« Tu as perdu une patiente ? Voici ce que j'ai perdu moi » lui souffla t'il au creux de son oreille.
Hermione tourna la tête vers la droite tout en s'efforçant de garder les yeux fermer. Elle aurait pu rester longtemps comme ça si son ennemi juré ne venait pas de prendre son menton entre ses mains pour la forcer à regarder. Une brève lutte physique s'ensuivit et chacun bien déterminé à atteindre son objectif ultime. Et quand elle déposa enfin les armes et ouvrit les yeux, c'était comme si l'on venait de lui donner un coup de poignard au ventre. Au milieu de cette petite pièce lumineuse se trouvait un berceau. Un unique et magnifique petit berceau aux couleurs verts et dorés.
Elle pouvait voir d'ici des photos du couple souriant gaiement face à l'objectif ainsi que quelques-unes d'Astoria enceinte. Il y avait également des peluches, une ou deux banderoles ou l'ont pouvait lire "C'est un petit Serpentard" ou encore "Bienvenue à la maison".
Hermione dont les larmes coulaient maintenant le long de son visage détourna de nouveau l'œil de ce triste spectacle. Elle aperçu alors le regard insistant de Drago à travers le miroir en bois qui se tenait en face d'eux. Celui-ci n'avait cessé d'observer les réactions de la lionne. Les yeux gris du blond à travers le reflet lui donnaient froid dans le dos. Encore plus quand il s'approcha de nouveau afin de lui donner le coup de grâce.
« Ne t'avise plus jamais de me dire que tu me comprends. Plus jamais. »
Puis il relâcha brutalement son emprise en lui lançant un dernier regard glacial avant de disparaître laissant Hermione seule face à ses propres démons.
Daphné qui avait assisté à toute la scène car alarmée par les cris de la jeune fille, attendit patiemment que Drago croise son chemin.
« Qu'est-ce que tu foutais avec elle ? Et qu'est-ce qu'elle fait dans la chambre de Scorpius ? » demanda t-elle en lui barrant une nouvelle fois la route.
Drago ne répondait pas mais s'approcha d'elle d'un air menaçant.
« Tu m'espionne maintenant ? »
« Non non pas du tout, je passais par là » fit Daphné en reculant d'un pas.
« Que ce soit bien claire Greengrass, tu ne m'intéresses pas. Je ne t'ai jamais aimée de son vivant et ça ne sera pas plus le cas maintenant. Maintenant laisse moi tranquille ».
Il la poussa légèrement avant de disparaitre dans les étages du manoir.
Daphné le vit s'éloigner et porta son regard sur une Hermione recroquevillée et pleurant à chaude larme. La petite Lionne ne pouvait détacher ses yeux de tout "cet amour" qui s'étalait devant elle et qui était maintenant réduit à néant. Plus d'Astoria, plus de bébé, plus rien.
« Tiens. Tu ferais mieux de partir et de ne plus jamais revenir si tu ne veux pas qu'il te tue pour de bon ! »
Hermione attrapa au vol ces talons que venait de lui jeter à la figure la sœur d'Astoria. Elle acquiesça les yeux remplis de larmes puis se leva pour rejoindre le hall.
Elle marcha quelques minutes le long du couloir en tenant ces chaussures contre sa poitrine, ne sachant pas trop ou aller. La seule chose qu'elle désirait à cet instant précis était de rentrer chez elle. Elle ne pouvait plus supporter de rester dans la maison qui avait vu Astoria enceinte, Astoria heureuse, Astoria vivante.
« Te voilà enfin ! Ça fait dix minutes que je te cherche partout ! » s'exclama Karl qui accourait vers elle avant de la serrer contre lui. « Qu'est-ce qui t'arrive ? Tu trembles comme une feuille »
« Ce n'est rien » répondit-elle dans un murmure.
« Tu as pleuré. Qu'est-ce qui s'est passé ? »
« Laisse tomber. Je veux juste rentrer à la maison »
« Tout de suite ? Je dois voir Narcissa Ma.. »
« S'il te plaît » supplia t-elle , les yeux encore embrumés de larmes.
Karl souffla avant de poser une main sur son épaule.
« D'accord, laisse moi juste prévenir Hawkset avant. Je reviens te chercher »
Hermione acquiesça et le regarda s'éloigner avant de regarder par la fenêtre. C'était le printemps et le jardin du manoir baignait dans une immensité de fleurs en tout genre. Devant ce magnifique paysage, Hermione ne put s'empêcher de repenser une nouvelle fois aux paroles de Drago.
Meurtrière.
C'était ce qu'elle était désormais à ses yeux et ça même si le comité la disculpait. Elle sentit alors le parfum du jeune homme qui s'était fondu dans ces vêtements durant la bataille. Le parfum de la haine, le parfum du mépris. Sentiment avec lequel elle allait devoir composer pour le reste de sa vie afin de protéger l'homme qu'elle aimait.
Mais à quel prix ?
« Excusez-moi »
« Hum ? »
Hermione se retourna lentement vers la voix qui s'élevait derrière elle.
« Désolée de vous déranger, mais je viens de vous voir avec ce jeune homme, Karl Rosewood. Vous le connaissez ? »
« Oui c'est mon compagnon, pourquoi ? »
Hermione qui venait d'entendre des pas, se retourna brièvement l'espace d'une seconde avant de reposer de nouveau son regard sur l'inconnue qui avait maintenant disparue.
« Nous pouvons y aller » fit Karl qui venait de revenir. « Allons déménager tes affaires »
