Hello tout le monde ! Vous l'attendiez peut-être avec impatience, et bien la voici, la fameuse suite. Alors avant toute chose, je tiens à faire un gros WARNING, car cette partie contient un passage érotique, déconseillé aux mineurs. Ce chapitre est (malheureusement) le dernier, mais rassurez-vous, l'histoire se poursuivra dans une autre publication. Tout est plus ou moins planifié comme ça dans ma petite tête.

Un grand merci encore à vous qui me suivez, et aussi un grand merci pour vos messages d'encouragement qui, pour certains, sont tombés à un moment où le moral était au plus bas, ça m'a beaucoup touché !

Rating : M

Beta-reading : Merci à Shinory qui est toujours là pour m'aider, et que j'embrasse au passage !

Comme j'aime bien écrire et lire en musique, il y en a une qui m'a particulièrement inspiré à cause de son ambiance douce et "aérienne" si je puis dire. Il s'agit de Fly on de Coldplay, je trouvais que ça collait plutôt bien (bon peut-être pas pour ce qui est des paroles mais vraiment pour l'ambiance). Ce n'est que mon appréciation personnelle, mais si ça vous tente, allez l'écouter. Bon chapitre et bonne lecture !


Under the stars

- Nami…, appela-t-il sérieusement.

Elle avait gardé les yeux fermés en attendant patiemment son baiser alors que le lagon s'illuminait de plus en plus et il ne savait pas vraiment ce que cela augurait. Son naturel méfiant reprit instantanément le dessus.

- Nami ! insista-t-il avec un peu plus de fermeté.

Ses paupières papillonnèrent légèrement, dévoilant au fur et à mesure ces orbes opalescents, qui devinrent très vite interrogateurs face à son air sérieux.

- Qu'est-ce qui ne va pas ?

- Regarde, répondit-il en donnant un léger coup de tête en direction des lueurs.

Elle fronça les sourcils d'incompréhension et tourna la tête avec une incertitude dans le regard.

- Qu'est-ce que…

Elle se tut en voyant les centaines de points luminescents sous la surface de l'eau. Il y en avait désormais tout autour d'eux et l'eau qui était si sombre lorsqu'ils étaient arrivés, était devenue presque limpide, animée d'une multitude de couleurs.

- C'est magnifique ! s'émerveilla la jeune femme.

- Moi ça ne m'inspire pas, on ferait mieux de regagner la berge pour que je puisse récupérer mes katanas.

- Quoi ?! non ! ça n'a rien de dangereux, je pense que ce sont les coraux qui produisent cette lumière.

- Humph…

L'éclat phosphorescent fit pétiller ses yeux ambrés d'une nouvelle façon qui n'avait rien à voir avec lui. Elle était captivée par la lumière tel un papillon et sembla oublier qu'ils étaient dans un moment intime. Nami se détacha de lui comme transit par ce nouveau spectacle. Il regretta presque de l'avoir interrompu car elle semblait plus attirée par ce phénomène naturel que par une éventuelle étreinte passionnée avec lui.

Il devait bien reconnaître que toutes ses lumières chatoyantes qui éclairaient le fond du lagon avec son eau cristalline, était un spectacle d'une surprenante beauté et avait quelque chose de surréaliste. Soudain, une petite main se glissa dans la sienne tandis que Nami prenait une grande inspiration et s'élançait sous la surface en l'entrainant dans sa suite. Il n'eut pas le temps de protester mais roula tout de même des yeux avant de prendre, lui aussi, une grande inspiration.

Si en surface la vue du lagon éclairé sous le ciel parsemé d'étoiles était resplendissante, en dessous il s'agissait d'un tout autre spectacle à vous couper le souffle. Le fond marin brillait de mille feux dans un festival de nuances de bleu, de rose, de vert et de jaune… une vraie palette de peintures aux couleurs de l'arc-en-ciel. Le récif corallien s'étendait sur tout le sol sablonneux de l'atoll, dans une variation impressionnante de reliefs et d'aspérités. Il y avait des sortes de petits arbustes vermillon, des boules épineuses violettes, des espèces de plateaux jaunes qui se chevauchaient, et même certains ressemblaient à des fleurs de chrysanthèmes avec le pourtour vert et le centre rose. De petits poissons tout aussi colorés évoluaient dans ce paysage fantastique, jouant à cache-cache dès que les deux pirates s'approchaient d'un peu trop près.

Au fur et à mesure qu'ils avançaient en profondeur, ils découvraient de nouvelles formes et de nouvelles combinaisons de couleurs, et vers le centre du lagon, quelques algues d'un vert sombre, qui dansaient langoureusement. Plus ils progressaient dans leur exploration, plus elles devenaient grandes et nombreuses. Elles avaient pris le pas sur les coraux et formaient un cercle uniforme, comme un tapis chatoyant à l'épicentre du lagon. En passant un peu trop près de l'une d'entre elles, Nami en toucha une extrémité. Le contact provoqua soudainement une lueur phosphorescente sur la plante aquatique mais qui ne dura qu'un court instant. Surprise par cette réaction, la jeune femme s'arrêta, obligeant Zoro à faire de même, et elle tendit la main vers le tapis sombre. Avec une légère hésitation, elle toucha à nouveau un bout de la plante qui se mit aussitôt à rayonner d'un vert clair éclatant, puis, captivée par ce phénomène, Nami fit courir sa main de droite à gauche, brossant le haut de la végétation. Une vague luminescente éphémère suivit son mouvement, ce qui parut beaucoup amuser la navigatrice. Le bretteur était un peu plus modéré dans son émerveillement et tâchait de surveiller qu'aucun danger ne survienne en jetant des petits coups d'œil à droite et à gauche par intermittence. Tout à coup, il se sentit entrainé en avant et posa son regard sur la jeune femme qui arborait un grand sourire malgré ses lèvres pincées. Elle les fit nager dans cette masse mouvante, s'amusant de ce jeu de lumière à leur passage. Zoro ne pouvait pas nier que le phénomène avait un côté enchanteur mais il préférait rester sur ses gardes. Toutefois, la vue de Nami qui s'émerveillait de ce spectacle interactif était tout aussi plaisante. Soudain, la jolie rouquine s'arrêta, comme à l'affût de quelque chose. Le bretteur leva un sourcil interrogateur et cette dernière tendit son bras libre pour pointer du doigt une petite zone dénuée de végétation mais avec quelque chose en son centre.

Il n'arriva pas à identifier ce que c'était, et apparemment, la navigatrice non plus car elle semblait curieuse d'aller voir. Il la laissa la guider, toujours main dans la main. Ils approchèrent de ce petit rond de sable blanc et Zoro vit une sorte de coffre. Alors ce pourrait-il que Nami ait eu raison ? Elle allait être intenable. Et il ne pensait pas si bien dire car lorsqu'il posa son regard sur la jeune femme, celle-ci commençait à s'agiter frénétiquement alors que ses joues devenaient de plus en plus gonflées et ses yeux écarquillés de façon exorbitante. Comment une femme qui passait sa journée à hurler sur les autres pouvait à ce point manquer de souffle en apnée. Cela le dépassait. Elle luttait contre son manque d'oxygène et l'envie irrépressible d'aller découvrir ce que contenait le coffre. Nami commença à virer au rouge et elle dut se résoudre à lui faire signe en pointant le doigt vers le haut, qu'elle devait remonter. Comme s'il n'avait pas deviné… Zoro tira sur leur mains jointes et l'attira brusquement vers lui. Instinctivement, la navigatrice se débattit mais il avait beaucoup plus de force qu'elle et il lui attrapa le visage, de façon un peu brusque, entre ses grandes paumes avant de plaquer sa bouche contre la sienne.

Au début, elle essaya de le repousser, ne comprenant pas le but de la manœuvre, mais lorsqu'il insuffla de l'air entre ses lèvres, Nami se raccrocha à lui comme à une bouée de sauvetage et aspira avidement ce regain d'oxygène. C'était bien pour aider sa compagne qu'il avait opté pour ce choix car elle n'aurait jamais eu assez d'air pour remonter à la surface, mais d'un autre côté, il mentirait si cela ne lui servait pas de prétexte pour embrasser la rouquine.

Ce baiser, il en avait rêvé toute la journée… non en fait, il en avait rêvé depuis leur dernière entrevue secrète. Il se rendait compte que plus ils passaient du temps ensemble, à faire leurs petites affaires, plus il attendait impatiemment le prochain moment où il pourrait la tenir dans ses bras. Le simple contact de ses lèvres contre les siennes suffisait à le faire se sentir complet. Il n'avait jamais eu conscience de ce petit vide en lui jusqu'à ce qu'ils s'embrassent dans la salle de bain. Était-ce elle qui avait créé ce manque ou bien était-il là depuis le début ? Difficile à dire, mais le fait est que Nami suscitait un besoin chez lui, qu'il n'avait jamais ressenti jusqu'à présent et qui semblait s'intensifier à chaque entrevue. Sans qu'il ne sache comment, elle avait su se frayer une place particulière dans son estime. Et d'un autre côté, c'était ce qu'il avait redouté.

Il entrouvrit son œil tandis qu'elle se repaissait de sa réserve d'oxygène. Elle avait les yeux fermés mais son visage était redevenu serein. Finalement, Nami scella ses lèvres, rompant l'échange d'air, et s'écarta légèrement. Tout comme lui, elle ouvrit les yeux et leurs regards plongèrent l'un dans l'autre. C'était étrange comme instant. Ils s'étaient embrassés à maintes reprises, mais cette fois-ci avait quelque chose de particulier. Peut-être était-ce dû au fait qu'il avait partagé un souffle de vie avec elle ? Ou bien était-ce l'endroit ? Ils flottaient en apesanteur entourés d'un paysage féérique. Ou bien à cause du regard qu'elle posa sur lui, curieux mélange de tendresse et d'affection, qui lui procura une drôle de sensation de chaleur au fond de la poitrine. Ça n'avait rien d'un désir sexuel, c'était juste une sensation agréable.

L'instant ne dura que quelques secondes mais il lui avait semblé que le temps s'était arrêté. Il aurait pu arriver n'importe quoi, le monde aurait pu s'écrouler autour d'eux, qu'il n'aurait stoppé ce moment pour rien au monde. Puis Nami leva les yeux vers la surface et le charme se rompit aussitôt. Elle battit des pieds entama son ascension tandis qu'il l'observait sans bouger, hésitant quant à la suivre, et un peu perplexe sur ce qu'il avait ressenti. Peut-être devrait-il remonter lui aussi, après tout, elle l'avait quand même privé d'une quantité non négligeable d'oxygène, si bien qu'il sentait les prémices du manque d'air lui picoter les poumons. Cela dit, il pouvait encore tenir quelques instants.

Il s'apprêtait à s'élancer à son tour vers la surface quand un scintillement dans le sable, près du coffre, attira son œil. Il jeta à nouveau un regard vers la lueur blanchâtre de la lune à travers l'eau, s'assurant que Nami était bien remontée, avant de plonger. En deux coups de brasse il fut à proximité du coffre délabré et enfonça sa main dans le sable blanc. Ses doigts entrèrent en contact avec quelque chose de solide et il les ressortit aussitôt dans un nuage opaque de sédimentation. Il attendit quelques secondes avant de découvrir au creux de sa main, une petite chose scintillante et ronde. Une pierre précieuse ? Il écarta le sable de son pouce afin de mieux visualiser. Oui il s'agissait bien d'une gemme. Zoro la saisit entre son pouce et son index pour observer son éclat à la lumière. Il n'était pas un spécialiste des pierres précieuses mais il n'avait pas souvenir d'en avoir vu une pareille, ni même que c'était possible. Elle était d'un bleu outremer profond, mais en son cœur, suivant l'exposition, apparaissaient des volutes tantôt émeraudes, tantôt cuivrées, comme si elle enfermait des cristaux liquides.

Finalement, il s'en voulut d'avoir douté des facultés de sa nakama, car s'il avait trouvé cette gemme, il devait bien en avoir d'autre dans ce coffre. N'empêche, quel gland ce cuistot ! Dire qu'il avait barboté dans l'eau tout l'après-midi et qu'il n'avait même pas été foutu de voir ce coffre en plein milieu. Si jamais il y avait bel et bien un trésor, il allait l'entendre ! Bon certes, si ce crétin l'avait trouvé, Zoro n'aurait pas eu ce moment en tête-à-tête avec la jolie rousse, mais il retenait quand même encore une fois l'inefficacité du pervers au sourcil en vrille.

En tout cas, Nami allait être dingue quand elle verrait ce petit caillou scintillant. Il entendait déjà le son extatique de sa voix dès qu'ils auraient refait surface. Mais peut-être qu'il pouvait s'en servir pour négocier quelques termes avec elle ? Il n'avait strictement aucune idée de la valeur de cette chose, mais elle pouvait très bien contribuer à diminuer sa dette mirobolante ou même obtenir des consommations à l'œil. Pas bête ! Cette pierre pouvait s'avérer être un sacré atout, qu'il était peut-être plus judicieux d'utiliser à un moment plus propice. Zoro la rangea vite fait dans la poche de son short et jeta un coup d'œil vers le haut pour voir, à temps, Nami qui redescendait, les poumons chargés à bloc.

C'était une vision peu ordinaire mais tout aussi délectable. La navigatrice nageait vers lui, alors que le jeu de lumière se reflétait sur sa peau tandis que ses cheveux détachés ondulaient librement autour de sa silhouette. Elle n'avait rien à envier aux sirènes de l'île des Hommes-poissons. Elle le rejoint rapidement et le questionna du regard. Il secoua la tête pour lui faire comprendre que tout allait bien et qu'il pouvait tenir encore un peu. Nami lui sourit avant de revenir sur ce qui avait attiré son attention en premier. Elle plaça ses deux mains de chaque côté du coffre et lança un regard à son camarade pour savoir s'il était prêt. Zoro hocha la tête et la jeune femme souleva tout doucement le couvercle. Une lueur dorée s'échappa de la boite, faisant miroiter l'espoir d'une richesse future, sous leurs yeux ébahis. Cependant, lorsqu'il fut complètement ouvert, l'excitation retomba aussitôt, tout comme leurs éventuels projets de fortune. A l'intérieur se trouvait qu'un amas de petites boules dorées filandreuses accrochées les unes aux autres, qui brillaient d'une lueur palpitante. Sérieusement ? pensa Zoro, encore des coraux ? Il regarda à l'intérieur et constata que le fond du coffret avait disparu. Cette chose avait poussé à l'intérieur, et si jamais il y avait eu un quelconque trésor, cela faisait belle lurette qu'il n'était plus là. Il chercha à capter le regard de Nami mais celle-ci fixait l'intérieur, les yeux aussi désespérément vides que le coffre. Un léger sourire finit par étirer ses lèvres délicates et un voile mélancolique, dont il ignorait la provenance, passa devant ses pupilles.

Malheureusement, ses poumons se manifestèrent un peu plus intensément, criant leur manque d'oxygène en lui brûlant la cage thoracique. Il ne pouvait plus repousser l'échéance plus longtemps, il allait devoir remonter. Zoro posa la main sur l'épaule de la jeune femme qui était toujours perdue dans ses pensées, et la sortit de sa torpeur. Elle posa un regard interrogateur sur lui et, comme elle précédemment, il pointa la surface du doigts alors qu'il sentait qu'il allait virer au bleu d'ici peu de temps. Cela dû se voir car elle se hissa à sa hauteur et enroula ses bras autour de son cou et s'empressa de plaquer sa bouche contre la sienne. Nami souffla un fin filet d'air entre ses lèvres et il sentit le feu dans sa poitrine s'atténuer. Le bretteur aurait préféré qu'elle garde son oxygène pour elle, car il ne lui aurait pas fallu longtemps pour remonter, et elle en avait bien plus besoin que lui. Il essaya de la repousser gentiment pour lui faire comprendre que cela lui avait suffi mais la jeune femme resserra son étreinte autour de son cou et se pressa un peu plus contre. Cette fois-ci, il douta du bien-fondé de cette intention, surtout lorsque sa langue s'immisça entre ses lèvres, le forçant à ouvrir la bouche pour l'accueillir.

Il avait un peu honte de l'admettre, mais il ne résista presque pas, et passa ses bras autour de la fine silhouette de sa compagne afin de la tenir un peu plus près de lui. Son corps frêle se moula parfaitement contre le sien, sa poitrine rebondie s'aplatissant délicieusement le long de son torse et ses jambes s'entremêlèrent avec les siennes. Le baiser salvateur réveilla une faim nouvelle, une faim plus primaire, qui devenait de plus en plus persistante lorsque Nami se tenait à proximité de lui. Depuis quand était-il devenu aussi faible et dépendant face aux charmes d'une femme ? Non, pas d'une femme, mais plutôt de cette femme. Il n'y avait qu'avec elle qu'il éprouvait ces nouveaux besoins et qu'il ressentait la nécessité de les exprimer de manière physique. Elle l'avait ensorcelé, toute sorcière qu'elle était, il ne voyait que cela comme explication. Et le pire, c'était qu'il ne cherchait même pas à lutter.

Ses mains se mouvèrent d'elles même dans le dos de la jolie rousse pour en apprécier la douceur de sa peau alors qu'elle glissait ses longs doigts entre ses mèches vertes, lui massant le crâne délicatement. Sa langue furtive trouva rapidement son homologue et l'entraîna dans une danse endiablée. L'eau sembla se réchauffer autour d'eux, ou bien était-ce son propre corps qui irradiait ? Mais très vite ce baiser exigea un peu plus que ce que l'apnée pouvait leur offrir. A contre-cœur et surtout par nécessité, Zoro y mit fin en éloignant la jeune femme un peu déboussolée sur le coup. Sans prendre le temps de chercher à lui expliquer, il l'entraîna avec lui vers la surface. Quelques battements de jambes plus tard, ils fendirent enfin les flots pour se retrouver sous le ciel étoilé où chacun aspira avidement tout l'air marin que leurs poumons pouvaient contenir.

Une fois rassasié, le bretteur voulu reprendre là où ils s'étaient arrêtés mais la jeune femme lui fila entre les doigts, et afficha un sourire malicieux.

- Premier arrivé à la plage ! s'écria-t-elle tout en nageant vers la rive.

Il fut un peu déconcerté par ce soudain changement d'humeur, mais ne se perdit pas trop en réflexion et s'élança à la poursuite de la « chatte-voleuse ». Comme si elle avait la moindre chance, pensa-t-il alors qu'un sourire carnassier étirait ses lèvres. Il était un compétiteur dans l'âme, et il n'allait certainement pas se freiner pour elle. Tirant sur ses muscles et poussant sur ses jambes, il accéléra la cadence pour la rattraper. Nami était à quelques mètres devant et se rapprochait dangereusement de la rive, mais il comblait l'écart au fur et à mesure. Ils arrivèrent dans la zone où ils avaient désormais pieds, et la jeune femme abandonna la nage au profit de la course lorsque l'eau lui atteint la taille. Il fit de même, deux secondes plus tard, et allongea ses enjambés pour la rejoindre. Elle redoubla d'effort pour mettre de la distance entre eux et si cela continuait, elle allait réussir à le battre. Il n'allait certainement pas se laisser faire, hors de question qu'elle pose un pied sur le sable sec ! Zoro força un peu plus sur ses jambes et lorsqu'il jugea être à bonne distance, il bondit en avant dans une détente impressionnante. Ses bras tendus devant lui, s'enroulèrent autour de la taille de sa nakama qui poussa un petit cri de surprise et il l'entraîna avec lui dans sa chute. Ne voulant pas non plus la blesser, le pirate aux cheveux verts roula sous elle pour amortir sa chute. Ils atterrirent avec un grand splash dans la faible profondeur d'eau, le sable lui gratta la peau sur tout son flanc droit mais malgré l'engourdissement dû au choc, il se releva presque instantanément tout en laissant Nami se débattre seule. Ce n'était peut-être pas très fair-play mais elle jouait rarement fair-play de toute façon, alors pourquoi pas lui ?

Il repéra ses katanas toujours plantés dans le sable à quelques mètres de là et sourit voyant la victoire à sa portée. Cependant, lorsqu'il s'élança, une poigne de fer enserra sa cheville et lui fit perdre l'équilibre. Il s'écrasa face la première dans l'eau et, en prime, il but la tasse. La garce ! Elle le dépassa avec un petit rire cristallin alors qu'il toussait pour recracher l'eau affreusement salée qu'il avait ingurgité mais ne s'avoua pas vaincu pour autant. Au moment où elle passa à côté de lui, sans regarder, ses doigts agrippèrent quelque chose d'humide et il tira dessus. La rouquine émit un couinement et il entendit un nouveau splash. Au moins il avait réussi à la ralentir et il ne devait pas perdre cet avantage. Rampant à quatre pattes sans lâcher la prise qu'il avait sur elle, Zoro remonta au niveau de la jeune femme qui gigottait dans tous les sens dans le faible niveau d'eau comme un poisson échoué. Il trouva étonnant qu'elle ne se soit pas relevée aussitôt, mais lorsque ses yeux se posèrent sur ses longues jambes, il constata qu'elle était en bikini et que son short était descendu au niveau de ses genoux, tandis que ses doigts étaient fermement accrochés à l'une des jambières. Nami le fusilla du regard alors qu'elle essayait de se dépêtrer frénétiquement de l'entrave en secouant les jambes. Par réflexe, il lâcha le tissu, chose qu'il regretta presque immédiatement, car elle lui envoya un coup de pied dans le torse et le fit basculer en arrière, sur les fesses. Le petit short marron vola le temps d'une seconde pour retomber dans un plouf sur le côté alors que la navigatrice tentait de se relever maladroitement. C'est qu'elle avait de la ressource la sorcière ! pesta-t-il intérieurement, et elle ne semblait pas prête à renoncer à son petit défi puéril. Zoro se dépêcha de se remettre debout et poursuivit sa compagne qui avançait en tanguant dangereusement pour atteindre la plage. L'eau leur arrivait au niveau des chevilles lorsqu'il fut à son niveau et s'apprêtait à la dépasser mais cette peste ne trouva rien de mieux que de lui faire un croche-pied. Dans sa précipitation, ses pieds s'emmêlèrent, le faisant trébucher et elle voulut en profiter pour le distancer mais il lui saisit le poignet et tira en arrière. Le corps de Nami se heurta au sien et ils tombèrent à nouveau dans l'eau, ou le peu qu'il restait, car à un pas de là, se trouvait le rivage bien sec. La jeune femme avait atterri sur lui et il la tenait étroitement contre son torse, bloquant ses bras pour l'empêcher de se débattre et ainsi se faufiler telle une anguille, vers la victoire.

- Lâche-moi, gros balourd !

- Tu rêves ma vieille !

Sentant qu'elle était presque parvenue à se libérer, il les fit rouler sur le côté et se retrouva au-dessus d'elle. Zoro pesa de son poids sur le corps frêle de la rouquine pour l'immobiliser puis lui attrapa les poignets et les plaqua de chaque côté de la tête. Elle feula de rage alors qu'elle luttait pour se défaire de son emprise avant de finir par se figer. L'ancien chasseur de pirates leva la tête vers l'étendue de sable fin. Il aurait pu en profiter, et la laisser sur place pour remporter le défi, mais lorsque son regard se posa à nouveau sur son visage auréolé de sa crinière cuivrée qui flottait dans l'eau, toute sa compétitivité s'envola. Pour la deuxième fois aujourd'hui, il ressentit quelque chose d'étrange alors que ses yeux chocolat le scrutaient intensément, comme s'ils perçaient à travers son âme et venaient le réchauffer de l'intérieur. Leurs visages, déjà proches, étaient inévitablement attirés l'un vers l'autre, comme sous l'effet d'une force magnétique. Encore une fois, sa perception du temps et de l'espace se retrouva perturbée par la sensation envoûtante que procurait leur proximité. Il la vit entrouvrir légèrement la bouche, sur laquelle perlait une goutte d'eau salée, alors qu'un voile venait assombrir ses prunelles mordorées et une teinte rosée colorait le haut de ses joues. Il libéra ses poignets et se tint sur son avant-bras afin de ne pas l'écraser, mais surtout pour écarter une mèche humide qui lui collait le front, à l'aide de son autre main. Zoro pensa un instant qu'elle allait profiter de ce moment pour s'échapper, mais Nami plaça une main sur son omoplate et l'autre sur sa joue tandis qu'une de ses jambes s'arrimait à sa hanche. Le cœur du bretteur fit un bond dans sa poitrine et la faim qu'il avait ressenti un peu plus tôt, s'en trouva décuplée. Les doigts de la jeune femme, qui se trouvaient sur sa joue, glissèrent vers sa nuque et l'incitèrent à combler l'espace entre eux.

Cependant, plutôt que de se jeter avidement sur elle, il se refreina et savoura tendrement la douceur de ses lèvres mêlée à la salinité de l'eau. Le baiser n'avait rien à voir avec ceux qu'ils avaient l'habitude d'échanger, celui-là était doux, sans empressement mais il l'électrisait d'une façon sans égale. Nami dut ressentir la même chose car elle resserra sa jambe autour de sa taille ainsi que ses bras autour de ses épaules pour se coller plus étroitement à lui. Sa poitrine généreuse se pressa un peu plus contre son torse tandis que les petits triangles en tissu trempé ne dissimulaient pas vraiment les pointes durcies par l'excitation. Sa peau était tellement douce et agréable sous ses doigts alors qu'ils descendaient le long de ses courbes outrageuses. L'étincelle qui s'était allumée au creux de ses reins se transforma en flamme. Zoro abandonna la douceur du moment pour intensifier leur baiser en s'immisçant dans la bouche entrouverte de sa compagne afin de goûter sa saveur si personnelle et exquise. Fidèle à son tempérament impétueux, la jolie rousse lutta pour avoir l'ascendant sur leur duel buccal, ce qui était toujours un plaisir pour Zoro. Il n'était pas du genre à aimer la facilité, et en cela, Nami s'avérait une formidable opposante.

Tout en s'embrassant à en perdre haleine, le bretteur fit glisser sa main libre sur la cuisse galbée qui était sur sa hanche, et attrapa l'arrière de son genou afin de la maintenir fermement contre lui alors qu'il mimait le frottement de leur ébat à venir. Dans un gémissement approbateur, sa petite main se perdit dans sa tignasse verte à laquelle elle s'agrippa fermement, laissant par moment ses ongles acérés lui érafler le scalpe tandis qu'elle lui mordillait la lèvre. Il gronda de plaisir face à ses sévices alors que la chaleur entre eux s'accroissait à une vitesse fulgurante. Ses mains vagabondaient sur toute la surface de son corps, de ses épaules jusqu'à ses jambes en passant par ses fesses. Cependant, le peu de vêtements qu'elle portait, commençait à être gênant dans sa quête d'exploration. Sans rompre leur baiser, il roula sur le dos en l'entrainant avec lui pour qu'elle soit au-dessus. Sa main remonta dans le milieu de son dos à la recherche de la cordelette qui emprisonnait les deux globes rebondis. Ses doigts s'entortillèrent à l'aveugle autour de la ficelle rouge avant de tirer dessus pour défaire le nœud. Ce dernier céda sans trop de difficulté mais ils durent se séparer, à contre-cœur, pour permettre à la jeune femme de faire passer le haut de maillot de bain par-dessus sa tête et de le jeter à l'eau. Zoro l'observa alors qu'elle déployait ses charmes sous ses yeux, ses longs cheveux mouillés lui collaient à la peau et leur couleur orangé tranchait parfaitement avec le blanc crémeux de sa peau, tout comme le bleu prononcé de son tatouage à l'épaule. Elle était incroyablement ensorcelante avec ses lèvres rougies par leur échange et cette lueur brûlante de désir qui dansait dans ses prunelles denses.

La navigatrice fondit à nouveau sur sa bouche tandis qu'elle entreprenait de faire courir ses mains sur son torse alors qu'il faisait de même, insistant un peu plus sur ses deux globes de chair rebondis. Elle s'attarda sur sa cicatrice en la caressant délicatement, comme si elle craignait qu'elle lui fasse encore mal, bien que ce ne soit pas le cas. Nami relâcha ses lèvres et lui adressa un regard fiévreux avant de suivre de sa bouche, le chemin qu'avaient emprunté ses mains. La navigatrice semblait vouloir prendre les rênes de leur échange, ce qui n'était pas pour lui déplaire. Elle embrassa le haut de sa cicatrice, puis suivit le sillon de chair boursouflée tout en retraçant les contours de ses muscles abdominaux de ses doigts. Ils arrivèrent à la lisière de son short et se faufilèrent sous l'élastique alors que sa bouche venait d'atteindre la fin de sa route. Penchée en avant, presque à quatre pattes, le visage à quelques centimètres de l'aine, elle leva ses yeux brûlant de désir vers lui et il sentit son souffle se coincer dans sa gorge. Il avait rarement vu vision plus érotique que celle-ci, ou peut-être était-ce l'anticipation pour la suite des évènements qui la rendait si excitante ?

Dans un état second, il s'appuya sur ses coudes et souleva le bassin pour lui permettre de poursuivre son projet. Nami déposa un baiser à la frontière du vêtement avant de le faire glisser lentement le long de ses jambes, libérant son sexe enhardit par les stimulations visuelles et physiques de son amante. Plaçant ses genoux de chaque côté de ses jambes, la jolie rousse semblait captivée par la vue qu'offrait son membre fièrement dressé, car il la vit s'humecter les lèvres de la pointe de sa langue. Elle posa les mains sur ses cuisses, effectuant de petits cercles pour les masser doucement puis se pencha pour déposer de petits baisers qui semblaient incendier sa peau afin de suivre le chemin qu'elles avaient tracé. Son pouls battait à tout rompre dans ses tempes alors que son cœur pompait son sang pour l'envoyer à l'endroit stratégique, et son rythme ne cessait de s'accélérer au fur et à mesure qu'elle s'en approchait avec cette bouche tentatrice. Plus la proximité s'intensifiait, plus il se languissait de ce contact inédit, car c'était bel et bien la première fois qu'elle prenait cette initiative, et même plus, il s'agissait de la première fois tout court. Jamais, dans le peu de conquêtes qu'il avait eu, il n'avait laissé une femme lui prodiguer un tel acte. C'était une sorte de vulnérabilité avec laquelle il ne se sentait pas du tout à l'aise. Pourtant, en cet instant, ce fut tout le contraire, il ne désirait qu'une chose, sentir la douceur de ses lèvres contre le point le plus sensible de son anatomie. Son tourment était sur le point d'être abrégé lorsqu'elle le surplomba mais il eut soudain un doute quant à l'envie de sa partenaire. Il ne voulait pas la forcer à faire quelque chose juste pour son plaisir à lui…

- Nami, souffla-t-il avec peine alors que sa voix bien plus rauque qu'à son habitude s'éraillait sous l'intensité du désir. Tu n'es pas obl…

- Tais-toi et laisse-moi faire, gronda-t-elle dangereusement avec une autorité surprenante.

Il fut tout aussi surpris de constater dans quel état de soumission il se trouvait, car il obtempéra docilement. A quoi l'en avait-elle réduit ?! Et pire encore, une partie de lui aimait ce revirement de situation. Une Nami dominatrice avait un côté incroyablement excitant. Il déglutit difficilement alors qu'il sentit le souffle brûlant de son amante venir caresser son membre et sa main qui s'enroulait à sa base. Ses yeux noircis s'accrochèrent au sien, qui devait être d'une couleur similaire, et elle ne le lâcha pas du regard lorsque ses lèvres entrèrent enfin en contact avec sa peau hypersensible. Un grondement guttural remonta des tréfonds de sa poitrine alors qu'il découvrait de toutes nouvelles sensations. Il résista difficilement à l'envie de donner un coup de rein afin de s'engouffrer dans sa cavité buccale, mais il voulait avoir le plaisir de découvrir ce qu'elle avait prévu de lui faire subir. Ses lèvres enveloppèrent délicatement son gland dans une douce chaleur moite et sa langue vint le taquiner par intermittence, électrisant tous ses sens à le rendre fou. Et dire qu'elle ne faisait que commencer…

Sa main débuta un lent va-et-vient de haut en bas pendant qu'elle continuait de torturer la pointe de sa virilité, puis sans prévenir, elle l'engloutit presque entièrement de sa chaleur humide et enroula sa langue contre sa chair palpitante. Surprit par la sensation soudaine, Zoro bascula la tête en arrière en échappant un gémissement qui tenait plus du grommellement. Nami suivit le mouvement de sa main, à contre-mesure, variant la pression de ses lèvres pendant que son autre main caressait sa cuisse, puis son ventre. Elle lui imposait la cadence qu'elle souhaitait, alternant lenteur effroyable lorsqu'il souhaitait un mouvement vif et franc, et rapidité enivrante quand il voulait profiter. Elle jouait de façon vicieuse aux montagnes russes avec ses émotions dans l'unique but de le rendre dingue, ce qui, pour être franc, fonctionnait très bien ! Tout le self-control dont il faisait preuve jusqu'à présent se réduisait drastiquement comme une peau de chagrin, ce qui était très frustrant pour quelqu'un d'aussi rigoureux que lui. Il entrouvrit un œil (qu'il ne se souvenait même pas avoir fermé) et contempla ce succube qui prenait un malin plaisir à le torturer, car il ne loupa pas la lueur d'amusement sadique dans ses prunelles abyssales, ni même le fantôme d'un sourire sur son visage. Comme pour lui donner raison, elle ralentit ses mouvements et l'effleura à peine, lui arrachant un sifflement exaspéré. Il leva son bassin afin de chercher le contact qu'il désespérait tant, mais elle s'éloigna un peu plus. Alors, il leva la main pour l'enfouir dans sa chevelure de feux mais là encore, elle le rabroua en lui donnant un coup sec sur le poignet. Il voulut grogner pour marquer son mécontentement mais elle le « punit » en faisant érafler ses dents le long de sa verge douloureusement gonflée. De façon complètement involontaire et tout à fait spontanée, il émit un petit geignement plaintif et étrangement aigu (absolument pas viril du tout) dont il s'ignorait être capable, ce qui le fit rougir violemment d'embarras. Qu'est-ce que cette femme était en train de faire de lui ? Il ne se reconnaissait plus. A son grand désespoir, Nami l'abandonna et se redressa, gardant sa position agenouillée, tout en le toisant sournoisement. Elle arborait cette aura maléfique dont elle faisait parfois preuve lorsqu'elle était très en colère, ou d'humeur particulièrement machiavélique.

- Sois gentil et ne bouge pas, ordonna-t-elle d'une voix mielleuse.

Un rictus sadique releva la commissure de ses lèvres. Sa fierté piquée au vif, Zoro se redressa en position assise afin d'être au même niveau que la jeune femme, avec un air qu'il espéra menaçant. Il n'allait sûrement pas se laisser parler ainsi ! Il ouvrit la bouche pour s'offusquer mais elle le devança :

- Prononce un seul mot et tu devras te débrouiller seul avec ça, asséna-t-elle en désignant du menton son membre érigé.

Le bretteur serra les dents au point de les faire grincer et lui adressa un regard pire que noir, qu'elle soutint effrontément sans problème. S'il avait eu la langue bien pendu, il lui aurait fait remarquer que ça n'aurait pas été une première (il pensa notamment à l'interruption de leur barbotage dans la baignoire) mais le risque qu'elle le prenne au mot était bien trop grand et à ce moment précis, c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait. Non, ce dont il mourait d'envie, c'était de lui faire perdre ce petit sourire suffisant et il envisagea un instant se jeter sur elle pour lui faire sauvagement l'amour, mais sa petite main de chapardeuse enveloppa à nouveau son pénis et lui infligea de brefs vas-et-viens, qui lui firent perdre instantanément ses résolutions. Elle se pencha vers lui, approchant son visage à quelques centimètres du sien, et il continua de la fixer avec véhémence. Son autre main vint se poser sur sa joue, du côté de son œil scarifié, qu'elle caressa doucement de son pouce.

- Bon garçon, souffla Nami contre ses lèvres.

La garce ! Elle osait reprendre son expression lorsqu'ils avaient couché ensemble la première fois. Est-ce qu'elle cherchait à se venger en osant l'imiter ? ou bien était-ce juste un aspect plus sombre de sa personnalité qui se révélait ? peut-être bien un peu des deux… Et aussi énervant que cela pouvait être, il n'en restait pas moins captivé et foutrement excité. Sans doute était-ce aussi la raison du pourquoi il était aussi docile. La sorcière captura ses lèvres d'une façon possessive et les pinça entre ses dents, tout en continuant les sévices sur son membre turgescent, avant de les abandonner promptement. Elle posa la main qui se trouvait dans ses cheveux, à plat sur son torse et le força à retourner en position allongée.

Sans plus de cérémonie, elle reporta son attention vers son appendice et entreprit de le lécher du plat de la langue, telle une glace. La scène du début d'après-midi s'imposa à son esprit dans un rapide flash, et il réalisa rapidement ce qu'avait subi le pauvre esquimau à la mandarine. Lui aussi allait fondre si ça continuait, surtout quand elle le prit entièrement en bouche. Ses doigts s'enfoncèrent dans le sable humide sous la faible surface de l'eau tandis qu'elle s'activait pour lui faire vivre le plus divin des enfers. Rien que la vue de son corps à moitié nu, avec sa tête rousse qui montait et descendait, avec l'étendue bleue luminescente en arrière-plan qui se reflétait sur sa peau laiteuse, avait quelque chose d'irréel et de transcendant. Elle accéléra progressivement sa cadence, faisant jouer sa langue de temps en temps, alors que ses lèvres le comprimaient de façon exquise. Sa tête bourdonnait et sa respiration devenait complètement anarchique. C'était assez frustrant et un peu humiliant, mais il n'allait pas briller par sa persévérance comme les autres fois. Il sentait déjà les prémices de l'orgasme fourmiller dans ses membres, signe qu'il n'allait plus durer très longtemps.

- Na… Nami, soupira-t-il avec difficulté.

- Hum hum…

- Je.. Je vais… Je ne vais pas tenir…

Il n'avait franchement pas envie qu'elle s'arrête, mais il ne souhaitait pas non plus la surprendre, l'obligeant de ce fait, à faire quelque chose qui pourrait la répugner. Cependant, contre ce à quoi il s'attendait, elle accéléra un peu plus, et à travers son esprit brumeux il crut qu'elle n'avait pas saisi ce qu'il voulait dire. Sa main abandonna le sol sablonneux pour lui attraper le bras afin de la pousser à s'écarter mais Nami la chassa prestement et en réponse, elle l'absorba un peu plus profondément, venant presque toucher le fond de sa gorge. La sensation lui fit céder le peu de lucidité qu'il lui restait, et il sentit tout son corps se contracter violemment. Sa tête partit à la renverse alors qu'il se libérait dans la bouche avide de son amante, avec un grondement bestial. A travers son œil à moitié clos, il aurait pu jurer que les étoiles dans le ciel s'étaient mises à danser le temps d'une seconde. La rouquine accompagna ses dernières convulsions et récupéra chaque goutte de semence entre ses lèvres. Lorsqu'il redescendit enfin de son petit nuage, Zoro eut un léger frisson dû au contraste entre la chaleur exacerbée de son corps et la tiédeur de l'eau dans laquelle baignait de la tête jusqu'aux pieds. Il se redressa sur ses coudes et se retrouva nez à nez avec la jeune femme qui se léchait les babines, les joues légèrement rosies et les yeux encore brillants.

Sans plus de réflexion, le bretteur l'attira à lui et s'empressa de l'embrasser, glissant sa main dans ses boucles humide. Elle se coula contre lui, enroulant ses bras autour de son cou et le laissa approfondir le baiser. Nami pouffa doucement quand il fit la grimace à travers leur baiser alors qu'il venait de goûter un peu du fruit de ses ardeurs sur sa langue, mais cela ne l'arrêta pas pour autant. Au contraire, il y avait un côté possessif qui lui plaisait assez. Ils finirent par se séparer pour reprendre leur souffle, et la jolie rousse lova sa tête dans son cou. Zoro se recoucha sur le dos tout en la tenant dans ses bras, caressant doucement sa peau dénudée, ce qui la fit ronronner de plaisir. Son regard se reporta sur la voûte céleste, illuminée de milliards de points fixes scintillants, ou en de rares occasions, l'un d'eux semblait se décrocher et filait d'une façon éclatante dans une trajectoire éphémère. Sans doute était-ce dû à une libération non négligeable d'ocytocines qui le rendait un peu plus sentimental, mais il n'avait rarement vu de nuit aussi belle, et il n'y avait aucune autre personne, mis à part la jeune femme dans ses bras, avec qui il aurait aimé partager ce moment.

- Alors, que penses-tu de ma technique à un sabre, ô Grand épéiste ? Demanda malicieusement Nami sans bouger.

Zoro émit un petit rire amusé. Jamais il n'aurait eu l'idée d'appliquer le nom d'une attaque qu'il utilisait fréquemment, pour ce genre de pratique, mais il devait avouer que c'était plutôt bien trouvé. En revanche, la prochaine fois qu'il se battrait, il lui serait difficile de sortir cette scène de sa tête, et ça, c'était moins amusant.

- Je dirais que c'est d'une efficacité assez redoutable, mais elle pourrait sûrement être encore améliorée, répondit-il sur un ton espiègle.

Interpellée, Nami se redressa pour le dévisager.

- Comment ça, améliorée ?! De là où j'étais, ça me semblait plutôt réussi !

- Ne me fais pas dire ce que je n'ai pas dit, femme ! Prends ça comme un encouragement pour une prochaine fois.

- Quel présomptueux tu fais ! Qu'est-ce qui te fait croire qu'il y aura une prochaine fois ?

Il afficha un sourire narquois et rapprocha son visage du sien :

- Je le sais parce que tu es aussi orgueilleuse que moi et tu ne supporteras pas de ne pas savoir si tu peux faire mieux ou non.

- Tss crétin !

Son sourire s'élargit voyant qu'elle ne cherchait même pas à démentir ses propos. Elle reposa sa tête sur son épaule et tous deux écoutèrent en silence, le chuchotement des vagues. Après un certain temps, Zoro se rappela la raison première de leur venue sur cette île, et se souvint de la récompense promise en cas de trouvaille… or ils étaient bredouilles, et pourtant il avait eu une sacrée rétribution.

- Pas trop déçue de ne pas avoir trouvé de trésor ?

- Qui te dit qu'on ne l'a pas trouvé ?

- Hein ?

Il avait loupé un épisode ou quoi ? Ou alors, elle savait pour le caillou dans sa poche. Le regard de Nami se perdit dans le vague tandis qu'un faible sourire apparaissait sur ses lèvres roses.

- Plus j'y réfléchis, et plus je trouve que cela fait sens. Le trésor mentionné dans le texte était étincelant et de toutes les couleurs, visible en certaines occasions… je pense que finalement, il ne parlait pas de pierres précieuses ou d'or, mais qu'il s'agissait en fait d'une métaphore pour décrire le phénomène qui s'est produit sous nos yeux. Ce sont les coraux le vrai trésor de cette île. En un sens, tu avais raison, il s'agissait d'une fable…

Sa voix s'était atténuée sur la fin de sa phrase, dénotant d'une certaine mélancolie. Pour une fois, il aurait préféré avoir tort. Il analysa son interprétation, d'après ce qu'elle lui avait raconté précédemment, et ne trouva pas ça idiot, mais cela n'expliquait pas pourquoi il avait découvert une pierre précieuse. Peut-être devrait-il le lui donner maintenant ? Mais en faisant cela, il perdait tout espoir de négociation dans une situation future qui le nécessiterait peut-être.

- Qu'est-ce que tu fais du coffre qu'on a vu ?

- Peut-être des pirates ? ou bien une tempête qui l'aurait amené jusqu'ici ? Qui sait…

Zoro fronça les sourcils. Ça ne lui ressemblait pas de capituler de la sorte. En même temps, lui non plus ne s'expliquait pas la présence de ce coffre.

- C'est tout l'effet que ça te fait ? On n'a pas un rond, et ça ne t'énerve même pas ?

Elle se dégagea quelque peu de son étreinte pour plonger son regard dans le sien. Elle avait l'air tout à fait sereine et ses grands yeux noisette ne trahissaient d'aucun remords.

- Non. Parce qu'on a découvert un lieu merveilleux, dont on est les seuls à profiter.

Sa réponse aussi sincère que touchante le surprit, mais d'une façon agréable. C'était étonnant et inattendu, mais sans doute aimait-elle aussi passer du temps avec lui. Jusqu'à présent, il pensait qu'elle ne cherchait qu'un moyen de décompresser et d'apaiser la tension qui pouvait parfois les animer, mais peut-être y avait-il plus que cela. Ce qu'il redoutait depuis le début était lentement en train de se produire. Est-ce que ce qu'il éprouvait s'apparentait à de l'amour ? Il n'en savait trop rien, il n'était jamais tombé amoureux, et les sentiments ce n'était pas son fort. Toujours était-il que son affection pour Nami s'accroissait de plus en plus sans qu'il ne puisse contrôler quoi que ce soit, et ce, de façon bien plus rapide qu'il ne l'aurait pensé. Mais même s'il n'aimait pas spécialement ne rien contrôler, Zoro était curieux de voir où cela pouvait mener, malgré le risque que cela engendrait. Mais après tout, il vivait déjà dangereusement.

Repoussant ses tergiversations dans un coin de son esprit, il préféra se concentrer sur l'instant présent, en l'occurrence, la magnifique jeune femme au corps sublime qui se reposait impunément sur lui. Il savait qu'ils ne devraient pas tarder à retourner au bateau, afin d'éviter tout soupçon, alors autant qu'il profite de ce rare moment de tranquillité pour exprimer toute son affection pour elle et puis, il avait un challenge à relever après l'incroyable prestation qu'elle lui avait faite. Nami plissa soudainement les yeux et un sourire de connivence apparut au coin de ses lèvres, devinant aisément où menaient ses pensées, à cause de leur étroite proximité. Un sourire similaire naquit sur ses lèvres et il les fit basculer pour se retrouver de nouveau au-dessus. Son amante se laissa faire sans opposer la moindre résistance, le regard qu'elle posa sur lui était chargé de confiance et tendresse, même si une pointe de malice dansait dans le fond de ses prunelles. Zoro réalisa à quel point il devait s'estimer chanceux d'être digne d'un tel regard chez une femme telle que Nami. Finalement, peut-être était-il bien en train de tomber amoureux de sa nakama, mais en cet instant, l'idée ne lui parut plus aussi saugrenue. C'est pourquoi, il se fit la promesse de faire de cette nuit un souvenir inoubliable, marquant ainsi un tournant dans leur relation, et que les étoiles leur en soient témoins.

Fin...


Du moins pour cette partie.

J'espère avoir bien retranscrit l'évolution des sentiments de Zoro pour Nami et que cette petite plongée vous aura plu. Vous devez vous en douter, mais la petite pierre aura son utilité un peu plus tard ;)

Comme toujours, n'ayez pas peur de me faire part de vos impressions, sur ce que vous avez aimez ou moins appréciez.

Voilà voilà, je vous dit à bientôt !