Chapitre 3

Aussitôt arrivé en haut, il reçut une énorme gifle qui lui fit perdre balance et il tomba presque totalement en bas de l'escalier. Il se frappa la tête durement sur une des marches et vit rouge pour une seconde. Il se remit debout tant bien que mal et passa une main dans ses cheveux à l'arrière de sa tête. Ils étaient humides et quand il regarda ses doits, il vit un peu de sang.

-Ça, c'était ta vraie punition pour avoir poussé Justin en bas de l'arbre, gronda Pauline du haut de l'escalier, Maintenant va faire la vaisselle!

Flavien monta les marches en courant. Il connaissait bien cette voix. Quand Pauline était dans cette humeur, il valait mieux faire ce qu'elle disait ou alors les conséquences pouvaient être très douloureuses. Il l'avait bien appris à ses dépends. Arrivé en haut, il se dirigea immédiatement vers la cuisine, déposa Grégoire sur une chaise et fit couler l'eau.

Pendant qu'il lavait les assiettes, il pensa à Bob qui l'attendait peut-être toujours près du chêne. Il avait hâte d'aller le rejoindre, mais il ne savait pas si Pauline allait le laisser sortir. Il finit de laver les fourchettes, puis essuya le tout et replaça chaque morceau à sa place dans les armoires. Bien sûr, aucun morceau ne s'agençait avec les autres, mais il mit les morceaux semblables ensemble.

Quand il eut fini, il s'approcha lentement de Pauline qui fumait sur sa chaise en écoutant un de ses savons à la télé.

-Qu'est-ce tu veux? Demanda-t-elle impatiemment.

-Ben, fit Flavien d'une petite voix, J'peux tu aller dehors?

-Vas-y! Répondit Pauline en l'envoyant de la main, J'te veux pas dans les pattes de toutes façons!

Flavien chuchota un bref merci et sortit à la hâte. Dehors, il courut aussi vite que ses petites jambes le lui permirent et se rendit jusqu'au vieux chêne. Dès qu'il le vit, il aperçut Bob assis au pied de l'arbre. Flavien s'approcha.

-Scuse moi Bob, Justin m'a encore mis de quoi su l'dos!

Bob se retourna

-J'comprends Flavien, c'est pas grave. Hey, veux-tu jouer avec mon nouveau camion? C'est ma mômmy qui me l'a acheté hier.

Bob lui tendit son beau camion bleu tout neuf.

-Merci, fit Flavien d'une petite voix timide, C'est gentil.

Flavien n'en revenait pas de la générosité de son ami. Évidemment, il aurait fait pareil, mais lui, à part Grégoire, il n'avait pas beaucoup de jouets. À la place, il s'amusait avec ce qu'il trouvait, des branches, des cailloux, etc. Bob lui prêtait aussi ses jouets et Flavien lui était très reconnaissant.

Le camion était tellement beau! Flavien en avait vu des pareils dans la vitrine du magasin de jouets pas loin de l'école. Bob était vraiment chanceux! Sa mère lui achetait toujours plein de jouets. Flavien lui, n'aurait jamais cette chance.

Il eut une idée soudaine.

-Viens-tu Bob, j'ai une bonne idée de ce qu'on pourrait jouer!

-Ok!

Les deux amis se mirent à courir vers le boisé et on les entendit rire de très loin.

Sur le vaisseau, on avait transporté Flavien au centre de santé. Pétrolia lui avait fait quelques tests pendant que tout le monde était réuni autours du jeune homme toujours aussi immobile.

-J'ai rien trouvé à part une activité cérébrale anormalement élevé.

-Ça veut dire quoi ça? Demanda Bob un peu énervé.

-Ça veut dire qu'il se passe des choses dans sa tête, un peu comme des rêves.

-Il est somnambule? Demanda Charles.

-Non, c'est plus des ondes comme s'il se souvenait de quelque chose.

Valence s'approcha.

-Il se souviendrait de quoi?

-Je l'sais pas au juste, Répondit Pétrolia, Mais c'est des souvenirs intenses. Valence, si tu veux jeter un coup d'œil…

La psychologue prit les lectures du scanner et commença à les étudier soigneusement. En tant que spécialiste du cerveau, il lui revenait d'examiner les scans pour déterminer la cause du malaise de Flavien. Pourtant, elle n'avait jamais vu ce genre de données avant.

Elle leva les yeux et regarda le reste de l'équipage.

-Je vais aller chercher ce que ça pourrait être dans mes livres de psychologie.

Sur ce, elle prit les feuilles et parti dans son bureau, résolue à déterminer la signification des scans.

Pétrolia se pencha près de l'opérateur radar et murmura :

-Qu'est-ce que tu as mon beau Flavien?