Chapitre 4 :
C'est rapidement parti en couille
Ma vessie brûle... je n'ai pas encore parlé de ça parce que je ne veux pas y penser. Je n'ai plus mon pénis... ni les couilles qui vont avec, bien évidement sinon ça serait bizarre, vous imaginez bien : des couilles qui pendouillent, ça ryme, remarquez donc c'est peut-être pas si mal. En tout cas j'admet qu'il y a une certaine poésie ou alors je suis très nul(le) en poésie ?C'est vraiment bizarre, trop bizarre et tellement gênant. Souvent, je sautille sur mes jambes parce que ma vessie brûle, les toilettes et la douche sont devenues mes pires ennemies, heureusement que je peux me laver tout habillé (ou toute habillée ? Je m'embrouille) avec le tuyau du jardin. Pétunia semble inquiète, Vernon s'en fou... et Dudley a grogné quand j'ai mouillé sa place préférée sur le canapé.
"Peut-être que tu devrais passer aux toilettes ?" me propose gentiment Hagrid. "Nous allons passer par un bar, j'suis sûr que Tom sera ravi de t'accueillir."
"Mmmh, ça ne sera pas nécess- outch..." non seulement ça brûle mais ça urge, de plus en plus. "Peut-être, on verra."
C'est ainsi que je suis entré dans le monde magique par la porte de derrière... littéralement, on est passé par les chiottes avant tout. Ma situation gênante dévie lentement par l'humiliant... de quoi ai-je l'air, sérieux ?!
En sortant, je tombe sur le Professeur Quirell qui me dévisage longuement... je réalise un peu tard que j'ai utilisé les toilettes des hommes, ça doit être pour ça qu'il me dévisage puisque ma cicatrice est bien cachée. Et c'est à mon tour de le regarder d'un air étonné : qu'est-ce qu'il fiche ici ?! Il n'est censé voler la pierre que dans quelques jours.
"Vous êtes un habitué ?" je lance, frontalement parce que je n'ai pas envie de prendre des gants.
Dévoiler mon jeu n'est pas malin mais je n'ai pas l'impression de continuer ma vie : retourner dans le passé a créé une déchirure... j'ai l'impression de vivre la vie de quelqu'un d'autre. Mon enfance s'est transformé en un terrain d'expérimentation immense où tout est possible : j'ai envie d'essayer des trucs, je ne me sens pas responsable de cette vie... je ne me sens pas responsable de ce corps. Ce n'est pas moi, je suis vraiment mort la semaine dernière. Je commence un peu à l'admettre... je suis mort.
"Un ha-habitué ?" répète-t-il, balbutiant. "Mmmh... on p-p-p-peut dire ça, o-oui."
Il suffit que je le touche... je le sais, maintenant : si mon doigt effleure sa peau, il partira en fumée. J'ai jamais aimé ce prof alors... on le détruit, maintenant. Qu'est-ce que vous en dites ?!
"Iris, je peux te présenter le Professeur Quirell !" s'écrie joyeusement Hagrid.
Oh putain, je l'aime tellement, Hagrid. Il vient de m'offrir la solution : une petite poignée de main et ça sera fini.
"Je suis Iris Potter, enchantée." je m'exclame d'une voix enjouée. "Serrons-nous la main, Professeur."
Le Professeur Quirell sursaute en entendant mon nom et il fixe ma main, très récalcitrant. J'ignore s'il sait... ou s'il est juste terrifié par cette situation imprévue : il vient sûrement tous les jours sur le lieu du crime pour préparer son cambriolage et il ne s'attendait certainement pas à voir la Survivante débarquer, au milieu de ses plans. Peut-être est-ce moi qui ai tout déclenché, la première fois ?
"Ç-ç-ça ne s-s-s-ra pas nécessairrrre, v-v-v-vraiment." dit-il en mettant ses mains derrière son dos.
"Oh je vous en prie, c'est un si grand honneur."
"Hon-n-neur ?"
"Mais oui !"
Comme il est trop mortifié et qu'il reste crispé sur sa chaise, je décide de lui toucher directement le visage... au pire, si ça rate, je passerais pour quelqu'un de bizarroïde mais j'ai toujours admiré Luna alors ça ne me dérangera pas de lui ressembler.
Sans prévenir, je pose mon index sur son front et il hurle quelques secondes de douleur... son corps se disloque et son visage craquèle peu à peu avant que son corps entier ne disparaîsse dans un nuage de fumée.
Ce nuage de fumée que je n'ai pas pu voir, en 1ère année puisque je me suis évanoui... et heureusement parce que c'est terrifiant : le bout d'âme de Voldemort est visible, trop vulnérable pour attaquer alors il prend la fuite mais je n'avais pas envie de rencontrer une fumée au visage de serpent de mon ennemi, pas aujourd'hui, en tous cas. Ce matin encore, je luttais encore pour échapper aux nattes, vous admettrez que c'est rapidement parti en couille, cette affaire. Pas comme moi, plus comme moi.
"Que... que... que s'est-il passé ?!" s'exclame Hagrid, bouleversé. "Est-ce que... est-ce que ce tas de cendres... c'est... c'est..."
"Oh ? C'est tout ce qu'il reste du Professeur Quirell, effectivement." je réponds calmement. "J'ignore totalement ce qu'il s'est passé, je suis innocent ! Te. Mes affaires pour l'école ne vont pas s'acheter toutes seules alors... on peut aller sur le Chemin de Traverse, maintenant ?"
Tous les regards sont braqués sur moi, ils sont tous terrifiés... je viens d'assassiner un type sous leurs yeux et j'ai l'air de m'en foutre éperdument alors je suppose que je passe pour une putain de sadique. Peut-être même qu'ils s'imaginent que la Survivante a tourné à la folie sanguinaire ?! Meh, ils n'ont pas tort, en un sens... j'ai envie de profiter cette re-Vie pour prendre une revanche sur la Mort.
-Fin du 4ème chapitre-
...à suivre...
