DISCLAIMER : Tous les personnages et l'univers de Harry Potter appartiennent à JK Rowling.

Rating : M+

Genre : romance / slash / Yaoi


Bonjour à tous,

Merci pour vos reviews toujours aussi enthousiastes.

Bonne lecture !


Chapitre 4

Vendredi 26 septembre 2008 – Loutry-Ste-Chaspoule

- Avec son éditeur et sa femme sous les verrous, il y a peu de chances que le dernier roman d'Aidan Hirsch soit publié à titre posthume, déplora Hermione en débarrassant la table.

- En effet, dit Harry en vidant son verre de vin.

Hermione soupira et rassembla une pile d'assiettes.

- Mais toi, tu l'as, le roman, n'est-ce-pas ? dit-elle d'un air dégagé.

- Heu… oui. Sur une clé USB. Elle fait partie des pièces à conviction.

- Hm. Je me disais que peut-être… quand le procès sera terminé… tu pourrais…

- Hermione ! s'offusqua Ron.

- Quoi ? J'ai une chance de pouvoir lire l'œuvre ultime d'Aidan Hirsch ! protesta Hermione d'une voix haut perchée.

- L'œuvre ultime, répéta Ron en levant les yeux au ciel. Non mais… tu t'entends…

- Sérieusement, Hermione, intervint Harry. Qu'est-ce que tu trouves à ses bouquins ? C'est un ramassis de conneries !

- Tu exagères ! C'est un peu romancé, c'est vrai mais…

- Romancé ? Bon sang, je suis auror, ton mari était auror… tu te rends tout de même compte que Hirsch est complètement à côté de la plaque !

- Ce n'est pas ça l'important, répliqua-t-elle.

- Ah oui ? Et c'est quoi l'important ?

- Son héros est beau et séduisant. Et tellement charismatique, dit-elle rêveusement.

- Charismatique ? dit Ron. Beau ? Comment sais-tu qu'il est beau ? C'est un foutu bouquin !

- Je l'imagine, c'est tout…

- Ah vraiment ? insista Ron. Et tu l'imagines comment au juste ?

Hermione opéra un repli stratégique vers la cuisine pour y déposer la vaisselle et éviter de répondre. Quand elle revint, elle changea opportunément de sujet.

- Alors, comme ça tu as revu Malefoy, dit-elle à Harry.

- Heu… oui.

- Ron m'a dit qu'il travaillait dans la communication, c'est ça ?

Harry regarda Ron avec étonnement.

- Les relations publiques, corrigea ce dernier.

- Ah oui. Et ça consiste en quoi au juste ?

- Heu…

Un braillement énergique dans le babyphone détourna l'attention d'Hermione.

-J'y vais, dit-elle en se levant.

Elle grimpa à l'étage.

-Tu ne lui as rien dit ? demanda Harry.

Ron haussa les épaules.

- Non, dit-il. Pas qu'elle le jugerait ou quoi… mais… tu sais bien qu'elle peut être pipelette par moments. Malefoy n'a peut-être pas envie que tout le monde sorcier sache ce qu'il fait pour gagner sa vie.

- Ouais… tu as raison.

- Tu vas le revoir ?

- Heu… je… je ne sais pas… l'enquête est finie… je n'ai plus de raison de…

- Tu as envie de le revoir ? coupa Ron avec un petit sourire en coin.

Harry soupira. A quoi bon mentir ?

-Bordel, oui, admit-il.

Ron se mit à rire.

- Qu'est-ce que tu attends ?

- Tu en as de bonnes, toi ! Quelle excuse pourrais-je trouver pour me pointer chez lui ?

- Depuis quand tu as besoin d'une excuse ?

- Mais…

- Harry, la plupart des gens que ce mec côtoie payent pour profiter de sa compagnie. Je suis certain qu'il a besoin de quelqu'un qui verra en lui autre chose qu'un produit de consommation.

Pour le coup, Harry était mouché.

- Je n'imaginais pas que toi, entre tous, tu m'encouragerais à fréquenter Malefoy… pas après tout ce qu'il t'a fait…

- La vie est courte, Harry. Autant ne pas perdre du temps avec des rancœurs stériles.

Harry regarda son meilleur ami. La guerre l'avait changé. La mort de Fred l'avait changé. Radicalement. Du grand benêt dégingandé, il ne restait presque plus rien. Il avait toujours le même humour, mais son attitude était plus posée, plus réfléchie, comme si la maturité l'avait rattrapé d'un coup. Et ses yeux étaient un peu plus tristes.

Harry posa la main sur son épaule.

-Merci.

Ron se contenta de lui sourire. Tout était dit.

O°O°O°O°O°O°O

Jeudi 2 octobre 2008 – Square Grimmaurd, Londres

En dépit de ce que Ron pouvait dire, Harry avait mis la moitié de la semaine à trouver un prétexte pour se rendre chez Draco. Et ce prétexte était actuellement devant lui.

L'idée lui était venue la veille. Il était directement monté au grenier, un endroit où il n'était allé que deux fois depuis qu'il avait emménagé dix ans plus tôt. Il y avait entassé toutes les vieilleries de la famille Black : meubles, bibelots hideux, et autres artefacts de magie noire. Mais il s'était souvenu que parmi tout ce bazar, il y avait un coffre renfermant des photos de famille. Il les avait passées en revue et avait trouvé son bonheur : des clichés sorciers représentant Narcissa, ses sœurs et leur tante et même des photos de Draco enfant, avec sa mère.

Harry les avait posées sur la table et depuis une bonne heure, il triturait son téléphone portable. Finalement, il se décida et commença à écrire un message.

-Salut Malefoy. C'est Harry Potter. J'ai trouvé ton numéro dans le dossier d'enquête. J'espère que ça ne t'embête pas que je l'utilise.

Il appuya sur envoi et attendit. Une minute. Deux minutes. Cinq. Un petit ting le fit sursauter.

-Tu es un fouineur Potter. Je l'ai toujours dit.

Merde, se dit Harry. Il s'apprêtait à s'excuser quand un autre message s'inscrivit.

-Pas de problème. Qu'est-ce qui t'amène ?

Harry souffla de soulagement.

- J'ai fait du rangement dans le grenier et j'ai trouvé des photos de la famille Black, de ta mère notamment. Je me disais que tu aimerais les avoir.

-Tu me refiles tes vieilleries ? Tu me prends pour un vide-grenier ou quoi ?

Harry fit un sourire en coin.

-Il y a une photo de toi. Tu dois avoir quatre ou cinq ans, tu es sur les genoux de ta grand-tante Walburga et tu lui pelotes les nichons.

Il fallut un certain temps pour la réponse lui parvienne.

- Ma grand-tante n'avait pas de nichons. Mais un mono-nibard qui ressemblait à un pneu de camion. Je ne suis sûrement pas en train de la peloter.

- Je t'assure que si.

Nouveau temps d'attente.

-C'est tout ce que tu as trouvé comme excuse pour me voir ?

Ouch. Grillé, Potter. Ce n'était pas la peine de s'empêtrer dans des mensonges.

-Oui, écrivit-il. Je l'admets. Ce n'est pas très subtil, je le reconnais.

Cette fois, l'attente fut si longue que Harry songea qu'il ne recevrait jamais de réponse. Il allait ranger son téléphone quand un petit ting retentit.

-Viens dimanche à 10h30. On prendra un brunch.

Puis, une seconde plus tard :

-Et amène cette putain de photo.

Harry ne cessa pas de sourire du reste de la soirée.

O°O°O°O°O°O°O

Dimanche 5 octobre – Wellington Square, Londres

Harry consulta une nouvelle fois sa montre. 10h40. Il avait déjà sonné à quatre reprises sans que Malefoy donne signe de vie. Il l'avait également appelé sur son portable mais il tombait immédiatement sur la messagerie. Malefoy lui avait-il posé un lapin ? Harry soupira et s'assit sur une des marches de l'escalier. Peut-être était-il tout simplement à l'épicerie ou à la boulangerie pour un achat de dernière minute ? A moins qu'il ne soit inconscient sur le sol de sa cuisine, victime d'un malaise ou de toute autre chose ?

Harry songeait sérieusement à lancer un alohomora sur la porte quand un taxi s'arrêta devant la maison. Draco en sortit, le visage fermé.

-Salut Potter, dit-il en grimpant les marches. Désolé pour ce retard. Je comptais rentrer plus tôt mais j'ai été… retenu.

Harry comprit alors que Malefoy n'avait pas passé la nuit chez lui. Evidemment.

-Un client ? dit-il plus sèchement qu'il ne l'aurait voulu.

Malefoy lui lança un regard étrange.

-Oui. Un client, répliqua-t-il sommairement en déverrouillant la porte.

Ils montèrent à l'étage en silence. Malefoy le fit entrer dans l'appartement.

-Mets-toi à l'aise, dit-il. Je dois passer à la salle de bain. Je n'en ai que pour quelques minutes.

- Y a-t-il quelque chose à faire ?

- J'ai tout préparé hier soir, dit Draco en désignant le comptoir sur lequel des plats étaient alignés. Il y a un sort de conservation.

Disant cela, il retira sa veste ainsi que l'écharpe enroulée autour de son cou, dévoilant partiellement une fine ligne rouge sur sa peau à hauteur de son col de chemise.

- Qu'est-ce que c'est que cette marque sur ton cou ? demanda Harry, suspicieux.

- Ce n'est rien, répondit Draco en relevant son col précipitamment.

- Malefoy, je sais reconnaître une trace de strangulation quand j'en vois une !

Malefoy claqua la langue.

-N'importe quoi ! C'est une juste une irritation. Un peu d'essence de murlap et il n'y aura plus rien.

Il voulut se rendre à la salle de bain mais Harry l'en empêcha en le saisissant par le bras. Sans pouvoir s'en empêcher, il grimaça de douleur.

- Qu'est-ce que tu as ? insista Harry.

- Rien qui te concerne.

- Malefoy, ne me prends pas pour un con !

Draco leva les yeux au ciel.

- Enlève ta chemise, exigea Harry.

- Quoi ?

- Enlève ta chemise.

Draco se força à arborer un sourire méprisant.

-Si tu veux me voir à poil, Potter, faudra allonger le fric… et je ne suis pas donné.

Exaspéré, Harry sortit sa baguette et jeta un sort informulé. Aussitôt, la chemise de Malefoy disparut, le laissant torse nu. Harry n'eut pas le loisir d'admirer combien le serpentard était bien foutu car il ne pouvait détacher ses yeux des marques rouge vif autour de ses poignets, de ses biceps et de son cou.

-Putain, Potter ! siffla Malefoy. Pour qui tu te prends ?

Mais Harry n'écoutait pas. Il avait fait quelques pas de côté pour avoir une vision du dos de Malefoy. Des lacérations le zébraient de haut en bas.

- Par Merlin, Malefoy… qui t'a fait ça ? murmura-t-il, choqué.

- Je t'ai dit que ça ne te regardait pas !

- C'est ton client, c'est ça ? C'est lui qui t'a fait ça ?

- Fous-moi la paix ! Oui, c'est mon client !

- Il n'a pas le droit ! C'est… c'est une agression ! Tu dois déposer plainte !

- Je ne vais rien faire du tout ! cria Draco. Il a payé pour ça !

Harry était abasourdi.

- Quoi ? souffla-t-il.

- Tu m'as entendu. C'était dans le tarif.

- Mais… pourquoi ? Pourquoi tu t'infliges ça ?

Malefoy haussa les épaules.

- Ça me rapporte trois fois plus qu'une soirée ordinaire. Et puis… ce n'est pas un problème. Je suis un sorcier. Un sort et quelques potions, et on en parle plus.

- Ce n'est pas une raison !

- Oh bon sang, Potter, soupira Draco. On ne va pas en faire un drame ! Si seulement cet idiot n'avait pas voulu remettre ça ce matin, je serais arrivé à l'heure et j'aurais eu le temps de tout faire disparaître…

- Ce connard t'a baisé ce matin ?

- C'est quoi ton problème, Potter ?

Harry semblait sur le point d'exploser.

- Je ne comprends pas, voilà ! éructa-t-il. Que tu baises des types pour de l'argent, passe encore, même si je suis convaincu qu'avec un peu de bonne volonté et un peu d'effort, tu aurais très bien pu t'en sortir autrement ! Mais… ça ? Pourquoi acceptes-tu de… de… de te laisser humilier de la sorte ?

- Parce que j'aime ça ! C'est comme ça que je prends mon pied, Potter ! cracha Malefoy.

- Quoi ?

- J'aime ça, répéta-t-il.

- Je ne te crois pas.

- Peu importe. Tu es comme tous les autres, Potter. Tu prétends que tu ne me juges pas, mais c'est tout l'inverse… et en fait, tu es pire que les autres. Les autres, ils me crachent peut-être à la gueule, mais au moins, ils ne sont pas hypocrites. Pas comme toi.

Malefoy s'approcha lentement, un sourire mauvais sur le visage.

-Tu aimerais me baiser, n'est-ce-pas ? murmura-t-il dangereusement. Oh, je le vois bien. Mais t'abaisser à me payer ? Non. Ce n'est pas digne du Sauveur du Monde sorcier. Alors, tu essayes de m'amadouer, de faire copain-copain, pour que je te donne mon cul gratuitement, tellement je suis désespéré d'être aimé pour ce que je suis…

Il s'approcha encore.

- Tu te trompes, Potter. Je ne suis pas désespéré, contrairement à toi.

- Tu ne sais rien de moi, parvint à dire Harry.

- Non ? Laisse-moi te dire ceci : si tu t'intéresses tant à ma vie, c'est parce que la tienne est désespérément vide et ennuyeuse. Tu n'es qu'un petit pédé coincé qui pense que vivre comme un hétéro le rendra plus acceptable. Alors, tu te permets de juger les gens comme moi. Parce que la vérité, c'est que je te dégoûte.

Harry lui asséna une gifle monumentale. Malefoy voulut la rendre mais Harry avait des réflexes. Il lui saisit le bras avant qu'il parvienne le frapper.

Les deux hommes restèrent immobiles quelques instants, se mesurant du regard. Puis Harry baissa les yeux sur sa main qui entourait l'avant-bras de Malefoy, posée sur sa Marque des Ténèbres. Aussitôt, Harry retira sa main, comme s'il s'était brûlé, une grimace éloquente sur le visage.

-Eh bien, murmura Draco sans pouvoir dissimuler la peine qu'il ressentait. Au moins, c'est clair. Je te dégoûte vraiment.

Harry recula, incapable de prononcer le moindre le mot. L'instant d'après, la porte de l'appartement claquait avec force.

O°O°O°O°O°O°O

11 novembre 2008 – Square Grimmaurd, Londres

Harry était morose. Il n'avait jamais aimé le mois de novembre. Il faisait froid, et humide, et gris. Rien à voir avec les belles journées enneigées, glaciales mais lumineuses, de décembre et de janvier. Pour ne rien arranger, sa journée de travail avait été prodigieusement ennuyeuse.

Il alluma un feu dans la cheminée du salon et décida de se préparer une tasse de thé.

- Encore de mauvaise humeur à ce que je vois, observa le portrait de Madame Black quand il passa dans le couloir pour se rendre à la cuisine.

- Qu'est-ce que ça peut vous faire ? grogna-t-il en réponse.

- Espèce de sale petit sang-mêlé effronté ! s'emporta Madame Black. Quelle honte de devoir cohabiter avec…

Les insultes de la matriarche furent étouffées par la lourde porte de la cuisine qu'Harry referma derrière lui. Il mit une bouilloire à chauffer et mit les feuilles de thé dans la théière. En soupirant, il s'appuya contre le plan de travail en attendant que l'eau soit chaude.

C'est vrai qu'il était d'une humeur massacrante depuis plusieurs semaines. Et ce n'était pas seulement dû au temps ou à son travail. Il ne cessait de ressasser sa dispute avec Malefoy. Comment les choses avaient-elles pu dégénérer comme ça ? De quel droit Malefoy s'était-il permis de lui dire toutes ces choses ? Il ne savait rien de lui, absolument rien !

L'inverse est vrai aussi, Potter, murmura une voix dans sa tête.

Il fut interrompu dans ses réflexions par le sifflement de la bouilloire. Il versa l'eau dans la théière et prit une tasse dans l'armoire. Il posa le tout sur un plateau et y ajouta une assiette avec quelques biscuits confectionnés par Molly.

Il allait emmener son plateau dans le salon quand la cloche de l'entrée retentit lugubrement. Il sursauta. Qui pouvait bien lui rendre visite ? Il n'attendait personne. Quant à Ron et Hermione, ils utilisaient habituellement la cheminée.

Intrigué, il traversa le couloir.

- J'espère que ce n'est pas encore un de ces peigne-culs que tu ramènes d'habitude, dit Madame Black.

- Je ne vous demande pas votre avis. Je suis ici chez moi.

- Oooh ! Quel petit…

- LA FERME ! cria Harry tout en ouvrant la porte.

- Je n'ai encore rien dit, Potter.

Harry ne pouvait être plus stupéfait. Sur le pas de sa porte, se tenait nul autre que Draco Malefoy, une boîte carrée entre les mains. Il était vêtu d'un jean, d'un col roulé noir et d'une veste en cuir doublée.

-Bonsoir, Potter, dit-il simplement.

L'espace d'un instant, Harry se demanda comment Malefoy avait pu accéder à la maison, celle-ci étant incartable. Puis il se rappela qu'il était déjà venu ici étant enfant.

- Malefoy, répondit-il froidement en croisant les bras sur son torse. Que fais-tu ici ?

Malefoy prit une inspiration.

- Je suis venu te présenter des excuses. Je pensais que ceci aiderait, dit-il en tendant la boîte à Harry.

- Qu'est-ce que c'est ?

- Tartelettes au brownie et mousse au chocolat.

Immédiatement, Harry eut l'eau à la bouche au souvenir de la délicieuse pâtisserie. Il resta pourtant stoïque, observant Malefoy qui se tenait placidement devant lui.

Finalement, il s'écarta.

-Entre, dit-il.

Malefoy suivit Harry dans le couloir. Au moment où ils passaient près du portrait de Madame Black, celle-ci se mit à nouveau à vociférer.

- Et un de plus ! cracha-t-elle. C'est un vrai défilé, ma parole ! Espèce de vaurien ! Tu fais de cette glorieuse maison un véritable lupanar ! C'est insultant ! C'est…

- Bonsoir, Tante Walburga.

Madame Black se tut instantanément. Elle fixa le nouveau venu avec méfiance avant d'écarquiller les yeux.

- Tu es un Black ! dit-elle. Je ressens l'aura de mon auguste famille ! Qui es-tu ? Je pensais notre lignée éteinte avec ce bon à rien de Sirius !

- Je suis Draco Malefoy. Le fils de votre nièce, Narcissa.

Madame Black le fixa encore, les lèvres pincées et les sourcils froncés, puis releva le menton.

- Je n'aimais pas ton père, dit-elle.

- Il ne vous aimait pas non plus.

- Hum. Mais au moins ta mère a eu le bon goût d'épouser un sang-pur, un vrai. Pas comme ta tante, qui s'est acoquinée avec un sang-de-bourbe !

- Taisez-vous ! s'énerva Harry. Ted Tonks était…

- Que fait-il encore là, lui ? coupa Madame Black.

- Je suis chez moi !

- Plus maintenant qu'un véritable héritier de la lignée des Black vient réclamer son dû ! Il va te jeter dehors comme le malpropre que tu es ! Immonde sang-mêlé !

- Je ne vais rien faire du tout, répondit Draco. Harry Potter a légitimement hérité cette maison de son parrain, Sirius Black. Il a tous les droits d'être ici.

- Comment oses-tu ? siffla Madame Black. Tu devrais avoir honte de trahir ainsi ta famille !

- Oh, ce ne serait pas la première fois, dit Draco d'un air dégagé.

- C'est un scandale ! C'est…

- TAISEZ-VOUS ! cria Draco en dégainant sa baguette. Sinon, je vous détache du mur et je vous jette à la décharge moldue !

- C'est impossible ! Mon tableau est soumis à un sort de glue perpétuelle !

- Seulement pour empêcher un étranger à la maison des Black de retirer votre portrait. Mais je ne suis pas un étranger, n'est-ce-pas, ma Tante ? dit-il d'un ton doucereux.

Madame Black eut un petit hoquet de stupeur et Harry aurait pu jurer qu'il avait vu le tableau frémir.

-Alors ? Allez-vous vous taire ou dois-je mettre ma menace à exécution ?

Madame Black tourna la tête, vexée, mais ne dit plus un mot.

Harry et Draco continuèrent leur chemin vers la cuisine.

- C'est vrai ce que tu as dit ? demanda Harry. Tu peux la décoller du mur ?

- Non, bien sûr que non, dit Draco. Mais l'essentiel, c'est qu'elle le croit. Tu devrais avoir la paix pour un bon moment.

- Eh bien… merci.

- Pas de quoi.

Harry invita Draco à s'asseoir.

- Je viens de faire tu thé. Tu en veux ?

- Volontiers.

Harry remplit deux tasses. Il avisa l'assiette de biscuits qu'il s'était préparée et la boîte qui contenait les tartelettes. La politesse aurait voulu qu'il les présente à table, mais sa gourmandise lui dictait de les garder pour lui tout seul. Finalement, il opta pour la politesse et disposa les tartelettes sur une autre assiette. Il amena le tout sur la table.

Il s'assit en face de son invité, ne sachant pas trop quoi dire.

Malefoy souffla un peu sur son thé, faisant vaciller le petit nuage de vapeur par-dessus et but une gorgée.

- Tu sais qu'aujourd'hui, c'est un jour spécial pour les moldus ? dit Malefoy. Ils commémorent la fin de la première guerre mondiale. Ils appellent cela l'armistice.

- Je sais. Avant d'entrer à Poudlard, quand j'étais à l'école moldue, tous les ans, on se rendait au monument commémoratif de Little Whinging. Depuis quand tu t'intéresses à l'histoire moldue ?

- Depuis que j'ai visité l'Imperial War Museum il y a deux ans. C'était fascinant. Depuis, j'ai fait des recherches. Il semblerait qu'un membre de la branche moldue de ma famille a…

- Attends, quoi ? La branche moldue de ta famille ? Je croyais que vous étiez des Sang-Pur depuis 1000 générations !

Malefoy leva les yeux au ciel.

-Bon sang, Potter, tu ne connais rien à rien. Toutes les grandes familles sorcières ont au moins eu un cracmol dans leurs descendants. Ces cracmols sont bien souvent à l'origine des familles aristocratiques moldues que nous connaissons aujourd'hui. Ce qui ne m'empêche pas, moi, d'être un Sang-Pur… Bref, je disais que manifestement, un Malefoy aurait participé à la bataille de la Somme en 1916. Incroyable, non ?

- Incroyable, en effet. Et tu es venu jusqu'ici pour me parler de ça ?

- Non, dit Draco. Je me disais simplement que c'était le bon jour pour te proposer une trêve. Un armistice.

- Je ne savais pas que nous étions à nouveau en guerre, Malefoy.

Malefoy soupira.

- Tu ne me faciliteras pas la tâche, hein ?

- Jamais.

Cette réponse honnête arracha un petit sourire à Draco.

-Je te l'ai dit, reprit-il. Je suis venu pour te présenter des excuses. Je… je n'aurais pas dû te parler comme je l'ai fait. C'est juste que… tu… tu semblais te soucier sincèrement de moi et… moi, j'avais honte que tu voies… ce que tu as vu. Alors, j'ai réagi de la seule manière que je connais : en t'agressant. Je suis désolé.

Harry croisa les bras sur son torse et s'appuya sur le dossier de sa chaise. Il fixa Malefoy avec attention.

- Je ne suis donc pas un petit pédé coincé à la vie parfaitement ennuyeuse et qui rêve de te baiser à l'œil ?

- Non, répondit Draco. Et si on en croit ma grand-tante Walburga, c'est même plutôt l'inverse, ajouta-t-il avec un sourire en coin. Elle a l'air de dire que c'est un vrai hall de gare, ici.

- Connard.

Malefoy sourit. Il y avait dans le regard de Harry une lueur amusée qui démentait son propos.

- Je te dois des excuses, moi aussi, dit Harry au bout d'un moment. Je n'avais pas à te juger. Ta vie sexuelle ne regarde que toi. Si… si c'est ce que tu aimes, alors je ne…

- Je n'aime pas ça, coupa Draco. A vrai dire, je déteste ça. C'est… avilissant.

- Mais… mais alors… pourquoi tu les laisses faire ? Pour l'argent ?

Draco baissa les yeux.

-Non, murmura-t-il. Parce qu'une partie de moi pense que je le mérite.

Harry écarquilla les yeux.

-Tu étais un enfant, Draco.

- Je sais. Il n'empêche que des gens sont morts à cause de moi.

- Des gens sont morts à cause de moi également.

Draco eut un rire amer.

- Tu plaisantes, Potter ? Tu as sauvé des gens. Tu nous as tous sauvé.

- Non. Sirius est mort parce que j'ai été incapable de fermer mon esprit. Et peut-être que si je m'étais rendu plus vite à Voldemort, Tonks, Remus et Fred seraient encore vivants.

- Tu ne penses pas vraiment ce que tu dis…

- Je l'ai pensé très longtemps. J'ai passé presque cinq ans en thérapie pour parvenir à accepter que je n'étais pas responsable de ces morts.

Il chipota une fissure dans le bois de la table.

- Mais il y a une chose que je ne me pardonnerai jamais.

- Laquelle ? demanda Draco.

- Le sort que je t'ai lancé dans les toilettes en sixième année.

- J'allais te lancer un doloris…

- J'ai bien failli te tuer, Malefoy.

- Tu ne l'as pas fait.

- Non, parce que Rogue est arrivé à temps pour te sauver.

Draco fit lentement glisser son doigt sur le rebord de la tasse en porcelaine.

-Tu n'as jamais pensé que… que si tu avais réussi ton coup, tout aurait été différent ? Les mangemorts ne seraient pas entrés dans l'école, tout ça ne serait peut-être jamais arrivé. Tes amis seraient encore vivants.

Bien sûr qu'il y avait pensé, mais il était hors de question de l'admettre devant Draco. Pas alors que cette idée lui était tout bonnement insupportable.

- Tu veux vraiment que je te haïsse, jeta Harry, en colère à la fois contre Draco et contre lui-même.

- C'est ce que nous faisons de mieux. Nous haïr.

- C'est faux ! Nous…

- Potter, j'ai bien vu le dégoût sur ton visage quand tu as touché ma Marque.

Harry ouvrit la bouche pour répondre, puis la referma. Il n'y avait rien à répondre. C'était la stricte vérité. Il avait été dégoûté, à un point qu'il ne saurait décrire.

Malefoy comprit les mots derrière son silence. Il repoussa doucement sa tasse de thé et se leva.

- Il est temps pour moi de partir, dit-il. Merci pour le thé.

- Merci pour les pâtisseries. Merci surtout de ne pas en avoir mangées… je n'avais pas vraiment envie de les partager, dit Harry d'un ton léger.

- Hum. Gourmand. Tu as vraiment tous les défauts, Potter, plaisanta Draco.

- D'ordinaire, je ne suis pas gourmand. Sauf quand il s'agit de tes pâtisseries.

Draco lui fit un petit sourire triste et Harry sut à cet instant que s'il ne faisait rien pour le retenir, il ne le reverrait plus jamais. Alors, il fit la seule chose qui lui sembla censée en cet instant. Il avança vers Draco, saisit les revers de sa veste et l'attira à lui. Il l'embrassa.

Les lèvres de Malefoy étaient étonnement tièdes et douces. Il se demanda pourquoi ça le surprenait autant. Le baiser était lent et chaste, ce qui ne l'empêcha pas de ressentir comme un courant électrique qui le traversait de part en part.

A contrecœur, il s'écarta.

- Je ne te déteste pas, dit-il. Plus maintenant.

- Moi non plus.

Un silence étrange s'installa entre eux. Harry le raccompagna à la porte d'entrée. Alors que Draco descendait les marches du perron, un vent glacial s'engouffra dans le couloir, faisant frissonner Harry.

- Malefoy ? appela-t-il.

Draco se retourna.

-Je n'ai jamais visité l'Imperial War Museum, dit Harry.

Draco fit un sourire en coin.

-Dimanche. 11 heures.

Puis il transplana.

O°O°O°O°O°O°O

14 février 2008 – Wellington Square, Chelsea, Londres

Le War Museum fut suivi les semaines suivantes par la National Gallery, puis le Victoria and Albert Museum et la Tate Modern. Ils se rendaient aussi au restaurant, au cinéma ou au théâtre chaque fois que l'occasion se présentait, c'est-à-dire à chaque fois que Draco n'était pas avec un client. Ils s'amusaient, riaient, parlaient de tout et de rien, flirtaient un peu mais au grand dam de Harry, ils ne s'étaient plus jamais embrassés.

De son côté, Draco était beaucoup plus détendu et plus ouvert qu'il ne l'avait jamais été. Il n'hésitait plus à parler de son travail, racontant quantité d'anecdotes et de détails hilarants certes, mais qui, jour après jour, attisait chez Harry un sentiment étrange. Un sentiment qu'il ne pouvait nier plus longtemps : la jalousie.

Pour autant, Harry ne disait rien car il ne voulait surtout pas gâcher ce lien précieux mais fragile qui était né entre eux. Ainsi, Harry n'avait fait aucun commentaire quand Draco avait passé le Nouvel An dans une suite au Savoy, admirant le feu d'artifice entre les bras d'un inconnu depuis le balcon de la chambre, plutôt que sur les quais de la Tamise, avec lui. Même chose quand un client l'avait emmené trois jours à Rome, une ville que Harry crevait d'envie de visiter et qui représentait pour lui la quintessence de l'escapade romantique.

Il ne put donc cacher son étonnement quand Draco l'invita à passer la soirée chez lui le jour de la St Valentin. Sans doute que Draco n'avait pas pris conscience de la date car il ne comprenait pas l'air surpris de Harry.

Ce n'était pas un dîner romantique, loin de là, mais Harry s'en fichait pas mal. Ils avaient mangé des pizzas, bu du vin et ils étaient maintenant avachis dans le canapé, en train de regarder des épisodes de la série 24 heures chrono, leur nouvelle passion commune. Draco soupçonnait d'ailleurs Harry d'avoir un petit faible pour Jack Bauer.

- Tu ne lui dirais pas non, hein ? le taquina-t-il à la fin de l'épisode.

- N'importe quoi…

- Ne mens pas, Potter. Tu rougis.

- Allez, lance le suivant au lieu de raconter n'importe quoi, bougonna Harry.

Draco réprima un ricanement.

- J'ai eu un client qui se faisait appeler Jack Bauer, dit-il.

- Sérieux ?

- Tout à fait ! Il avait mis en place tout un scénario. J'étais un espion anglais en possession d'informations ultra confidentielles. Il devait me repérer dans un hôtel du centre de Londres et ensuite me rejoindre dans ma chambre.

- C'est incroyable !

- Pas tant que ça. Il n'était pas le premier à vouloir jouer un rôle. James Bond a la cote d'ailleurs. C'est plutôt amusant, je dois dire.

- Et comment est-il rentré dans la chambre ? En escaladant la façade ? En faisant exploser la fenêtre ?

- Rien de tout ça. Il a « crocheté la serrure », dit Draco en mimant les guillemets avec ses doigts. Puis il est rentré en me menaçant avec une arme, factice évidemment, mais assez crédible.

- Et il ressemblait à l'original ?

Draco rigola.

- Petit, cheveux foncés, bâti comme un bûcheron pour bonzaï.

- Ouch, tu as dû être déçu…

- Absolument pas. En fait… c'est tout à fait mon type de mec.

Harry sentit ses joues s'échauffer brusquement et des papillons s'envoler dans son estomac. Il mit cela sur le compte d'une trop grande consommation de vin.

- Dans le monde sorcier, c'est toi qu'ils imiteraient, lâcha Draco l'air de rien.

- Hein ?

- Bah… tu es un peu le Jack Bauer du monde sorcier, non ? Ce serait toi, leur mise en scène.

Cette remarque valut à Draco une bourrade bien sentie, à laquelle il répondit par un coup de coussin. Rapidement, le débat termina en une bagarre bon enfant jusqu'à ce que Harry se retrouve couché sur Draco, leurs visages à dix centimètres l'un de l'autre. Le temps sembla momentanément suspendu, puis, sans que Harry ne sache trop qui avait initié le premier mouvement, ils s'embrassèrent. Cela n'avait rien à voir avec le baiser qu'ils avaient partagé dans la cuisine du Square Grimmaurd. Celui-ci était intense, passionné, exaltant, tant et si bien que Harry ne put s'empêcher de glisser ses mains sous le t-shirt de Draco et caresser ses flancs.

Bon sang, sa peau était délicieusement tiède et encore plus douce qu'il ne se l'était imaginée, et Merlin savait combien il s'était imaginé des choses. Ce qu'il n'avait pas imaginé par contre, c'était d'être brusquement repoussé de l'autre côté du canapé.

Interloqué, il remonta ses lunettes sur son nez pour voir Draco, debout, qui le fixait d'un regard noir.

- Putain, tu n'es pas différent des autres ! s'énerva Draco. Tout ce que tu veux, c'est coucher avec moi !

- Quoi ? Non ! Je…

- Laisse tomber les explications foireuses ! Je suis peut-être une pute, mais j'ai encore ma fierté !

- Merde, Draco ! Je ne sais pas ce qui te prends… on était seulement en train de s'embrasser !

Draco souffla en se passant la main dans les cheveux.

- Tu fais chier, Harry, marmonna-t-il en arpentant son salon. Je te faisais confiance ! Je… je croyais qu'on était amis, que… que ce qu'on avait te convenait… mais non… tu es comme tous les autres…

- C'est faux ! s'insurgea Harry. Nous sommes amis, et je te respecte ! Mais…

Il s'interrompit en soupirant.

-Mais quoi ? insista Draco.

Harry détourna le regard.

- Je… je croyais que… que tu étais bien avec moi et que peut-être… un jour… nous pourrions…

- Nous pourrions quoi ?

- Sortir ensemble.

Draco ricana.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle ! s'emporta Harry. Je suis sérieux !

- Oh ça, j'imagine que tu l'es, répondit Draco en levant les yeux au ciel. Mais c'est n'importe quoi. Jamais nous ne pourrons sortir ensemble.

- Ah oui ? Et pourquoi pas ?

- Parce que ta vie est dans le monde magique, Harry ! Ton travail, tes amis ! Que va-t-il se passer quand tu voudras aller voir un match de Quidditch ? Ou te balader sur le Chemin de Traverse ? Ou aller boire un verre avec tes amis ?

- Tu m'accompagneras, c'est aussi simple que ça.

- Justement, non, ce n'est pas simple, parce qu'il est hors de question que je retourne dans le monde sorcier, pas après tout le mal que je me suis donné pour recommencer ma vie à zéro.

- Mais…

- Il n'y a pas de « mais ». Sitôt que j'aurai remis un pied sur le Chemin de Traverse, les gens me dévisageront, ils se poseront des questions et ils iront fouiner dans ma vie pour déterrer le moindre de mes secrets. Et crois-moi, tu n'as pas envie que le monde sorcier sache que tu te tapes un prostitué !

- J'en ai rien à foutre du monde sorcier ! Ils s'accommoderont de mon choix !

- Ce que tu peux être naïf, dit Draco dans un rire amer. Tu crois que parce que tu es leur Sauveur, ils t'écouteront ? Foutaises ! Quand tu as témoigné à mon procès, quand tu m'as fait acquitter, tu as cru que tout était réglé, hein ? Eh bien, non, Potter. Tout le monde a hoché la tête quand tu parlais, tout le monde a fait comme s'ils en avaient quelque chose à foutre de ce que tu disais, mais après… quand tu as eu le dos tourné, quand tu es retourné à ta vie, qu'est-ce qui s'est passé ? Ils m'ont harcelé, ils n'ont eu de cesse de me pourrir la vie jusqu'à ce que je n'en puisse plus !

Draco avait les joues rouges, les yeux brillants et le souffle court.

- Les choses seront différentes, dit Harry. Le temps a passé, les gens…

- Les gens n'ont pas changé. Ils ne changeront jamais.

- Draco…

- De toute façon, jamais tu n'accepteras que je continue à travailler pour Monica, n'est-ce-pas ?

Harry écarquilla les yeux.

- Evidemment que non !

- Eh bien, voilà.

- Merde, Malefoy ! Pour ce trou du cul d'Aidan Hirsh tu étais prêt à tout arrêter !

- C'était un tort. Cette histoire avec Aidan m'a appris que je ne pouvais compter que sur moi-même.

- Tu… tu es en train de me dire… que tu n'as pas confiance en moi ? dit Harry, estomaqué.

Draco soutint son regard.

- Il ne s'agit pas seulement de toi. Mais de tes amis, du monde sorcier, de tous les gens qui auront un avis sur moi. On murmurera sur ton passage, il y aura des articles dans la presse…

- Rien que je ne connaisse déjà.

- Tu prends ça à la légère mais…

- Non ! le coupa durement Harry. N'essaye pas de me mettre ça sur le dos ! Ne m'utilise pas comme alibi à ta lâcheté !

- Ma lâcheté ?

- Exactement !

Draco redressa le menton.

-Si c'est ce que tu penses, alors nous n'avons plus rien à nous dire.

Harry ne répondit pas. Il se contenta de récupérer sa veste sur le dossier d'une chaise.

-Tu sais, dit-il d'un ton fatigué, alors qu'il allait s'en aller, je ne te comprends pas. Tu ne veux pas revenir dans le monde sorcier, de peur d'être humilié. Mais tu acceptes de l'être par des clients qui te maltraitent…

- Ce sont les règles du jeu. Je suis payé pour ne rien leur refuser.

Harry soupira tristement et quitta les lieux.

A suivre...