Bonjour :-)
J'espère que vous vous portez bien. On se trouve pour la quatrième semaine consécutive avec la suite ! Je vous remercie pour vos reviews, favoris et follow. Ça me fais extrêmement plaisir.
J'avoue avoir eu un petit coup de mou et de remise en question, mais certaines de vos reviews m'ont vraiment fait du bien et m'ont totalement reboosté à écrire ! Merci 3
Les personnages et l'univers appartiennent à J.K Rowling.
Merci Audelie pour ta réactivité ton super travail de relecture !
Bonne lecture !
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Chapitre 4 :
Hermione papillonna des yeux pour s'acclimater à la forte luminosité de la pièce. Où était-elle ? Que s'était-il passé ? Elle peina à se concentrer, mais des brides de souvenirs lui revirent progressivement. L'entretien avec McGonagall, son baiser avec Drago, la salle sur demande, Ron et les ténèbres. Chaque émotion qu'elle avait traversée durant cette demi-journée passa une à une, lui remettant tout en mémoire. Ce n'était pas un rêve, tout cela s'était bien passé.
La brune se redressa lentement dans le lit et observa l'immense salle dans laquelle elle se trouvait. Hermione n'était pas à Ste Mangouste, non. Elle était toujours à Poudlard, à l'infirmerie. Mais il n'y avait personne à ses côtés, où étaient passés Ron et Drago ? L'ancienne Gryffondor croisa le regard de l'infirmière, une jeune femme rondelette ayant pris depuis quelques années la place de Mrs Pomfresh, partie à la retraite. L'infirmière lui offrit un sourire emplit de bienveillance et s'approcha de son lit. Elle sortit de l'une de ses poches un petit morceau de papier qu'elle lui tendit. L'ancienne rouge et or arqua un sourcil et le prit tout en la remerciant. Elle l'ouvrit et découvrit une élégante écriture italique.
« Merci pour ce merveilleux moment.
D. »
La sorcière sourit tout en caressant le bout de papier. Cela avait été comme dans un rêve, quelque chose de bien trop beau, de bien trop parfait pour être vrai. Et surtout d'improbable. À quel moment dans sa vie elle aurait imaginé avoir des sentiments, autres que négatifs, à l'encontre de ce serpent ? Jamais. Mais la vie était assez sournoise pour créer des rebondissements et elle était bien placée pour le savoir.
Pendant ce temps, Ron s'était approché du lit sans que Hermione ne le remarque.
– L'infirmière m'a dit que tu étais réveillée, comment vas-tu ?
Hermione referma rapidement le bout de papier et le glissa sous la couverture. Elle releva son regard mordoré vers son époux et esquissa un semblant de sourire. Elle ne l'avait pas entendue arriver. Le visage de Ron ne portait plus cette suspicion, mais plutôt de l'inquiétude. C'était légitime. Hermione ne tombait que très peu malade, ne faisait quasiment jamais de malaise et la voir dans cet état avait dû effrayer son mari.
– Ça va, répondit-elle en remontant la couverture sur elle.
– J'ai eu si peur pour toi, dit-il avec une pointe de nervosité dans la voix. C'est à cause du surmenage que tu as perdu connaissance. Malefoy m'a dit que vous aviez préparé avec McGonagall un plan pour l'insertion des futurs diplômés. Tu ne devrais pas travailler autant.
– Je…
Elle comprit rapidement que Drago avait menti pour que leur présence à Poudlard soit crédible. Sa malice de Serpentard n'était pas à remettre en cause à ce jour. Elle ne pouvait que le remercier de lui laisser un peu plus de temps avant d'annoncer à Ron la vérité. La brune n'avait aucune envie de le confronter ici même, dans ce lit d'infirmerie et à la vue de tous. Ce n'était pas le moment adéquat pour lui expliquer. Il était peut-être plus judicieux de lui parler de ce genre de choses dans un environnement plus intime et rassurant. Sûrement à la maison…
– Où est-il ? ne put s'empêcher de demander Hermione.
– Qui ça ? Malefoy ? Il est parti il y a quelques minutes.
– Oh…
La lionne essaya de ne pas montrer de déception sur son visage. Elle aurait aimé le voir, même juste l'apercevoir, ancrer une nouvelle fois son regard dans son esprit. Mais ce qui l'inquiétait, c'était que son corps le réclamait déjà…
– Si tu te sens mieux nous pouvons rentrer.
La brune acquiesça sans rien dire de plus. Avant qu'ils ne partent de l'infirmerie, la directrice de Poudlard s'était rendue au chevet de la ministre et par chance, Ron n'avait pas évoqué le mensonge de Drago devant McGonagall. Mais le regard perçant de son ancienne professeure de métamorphose l'avait dérangé. Elle s'était sentie épiée, comme si elle avait essayé de voir quelque chose en elle. Mais ce n'était que de la paranoïa, le simple contrecoup de son malaise.
Quelques heures plus tard, ils arrivèrent dans leur demeure. Ron était aux petits soins avec elle, se révélant très attentionné, peut-être trop. Elle n'avait quand même pas besoin de son aide pour enfiler une paire de pantoufles ! Malgré ses protestations, Ron continuait de la choyer avec excès. Et ce surplus d'attention ne lui facilitait pas la tâche. Les paroles qu'elle voulait lui dire restaient en travers de sa gorge, bloquées par la peur. Comment pouvait-elle lui dire dans la même journée qu'elle avait commis l'irréparable avec un autre homme et qu'elle ne voulait plus continuer leur mariage ? Cela était au-dessus de ses forces, mais elle devait y faire face avec courage.
Son époux s'assit à côté d'elle dans le canapé et lui tendit le thé qu'il venait de lui préparer. Hermione le remercia et prit la tasse entre ses doigts. Curieusement, elle aurait aimé sentir la chaleur désagréable s'en émaner, cette brûlure qui lui aurait donné une un peu de cran pour affronter ce qui allait venir. La lionne contempla le visage du roux, détaillant chaque cicatrice qu'il avait en sachant parfaitement comment ils les avaient eues, chaque ridule que le temps avait approfondie, chaque tache de rousseur qui parsemait son doux visage. Elle plongea son regard dans les orbes bleus de cet homme qu'elle connaissait depuis plus de trente ans, avec qui elle avait tant partagé et elle pouvait y lire tout l'amour qu'il éprouvait. Ces derniers temps avaient été durs entre eux et c'est empli de nostalgie et de tristesse qu'Hermione lui murmura d'un ton tremblant.
– Ron... je dois te parler de quelque chose.
– Tu peux tout me dire ma chérie, dit-il d'une douce voix pour l'encourager.
Ron se pencha vers elle pour lui embrasser le front, mais Hermione eut un léger mouvement de recul. Elle ne voulait pas qu'il la touche après la tendresse qu'elle avait reçue de la part de Drago. Elle voulait encore se souvenir de la sensation et du goût de ses lèvres contre les siennes et contre sa peau. Elle ne souhaitait pour rien au monde briser cette connexion qui s'était créée entre eux.
– Ron. C'est très sérieux.
Ne comprenant pas la réticence soudaine de son épouse, le rouquin la regarda avec un visage bien plus grave. Il n'était pas préparé à cette annonce et au fond personne ne l'était.
– Je… je…
Hermione peina à parler. L'angoisse étouffa le son de sa voix, elle était incapable de prononcer ces mots. Elle s'était imaginée tant de fois ce moment fatidique, réfléchissant à chacune de ses paroles. Mais rien ne se passait comme elle l'avait imaginé. La brune avait sous-estimé sa capacité à dire ses mots devant l'homme qu'elle avait aimé pendant plus de vingt-ans. Mais elle avait introduit son annonce, il fallait qu'elle continue, elle ne pouvait plus faire machine arrière.
– Je… je veux divorcer, souffla Hermione.
Un étrange mélange de soulagement et d'appréhension envahit la brune. Les dés étaient jetés. Ron fronça machinalement les sourcils, pas très sûr d'avoir compris l'exactitude des termes employés par son épouse. Jamais il n'aurait pensé entendre ces mots franchir les lèvres de la femme de sa vie. Il avait dû mal entendre, il ne voyait pas d'autres explications !
– Qu…quoi ? dit-il dans un rire reflétant son ahurissement.
– Je veux divorcer, dit Hermione avec plus de confiance malgré les trémolos dans sa voix.
– Arrêtes Hermione. Je ne comprends pas, qu'est-ce qu'il ne va pas entre nous ? J'ai pris conscience de mes erreurs et j'ai fait mon possible pour les réparer. Je pensais que tu avais remarqué ces efforts et que tout allait bien ! commença à s'emporter Ron. Il s'est passé quelque chose ?
L'ancienne rouge et or avala avec difficulté sa salive. Il s'était bien passé quelque chose, mais ce n'était pas pour ça qu'elle souhaitait rompre. Elle devait lui dire la suite, lui dire qu'elle l'avait trompé avec l'homme qu'il détestait toujours autant depuis leurs années à Poudlard. Mais ça ne sortait pas. Elle était pétrifiée par la lâcheté. Le stress avait infesté chacune de ses cellules, son cœur tambourina plus fortement dans sa poitrine. Où étaient ses aptitudes de Gryffondor ? Elle n'avait gardé que la hardiesse lorsqu'elle avait couché avec Drago, mais son courage pour assumer ses erreurs et sa force pour encaisser les conséquences de celles-ci n'étaient pas au rendez-vous.
– C'est… c'est un tout Ron. Je n'en peux plus. Je ne suis plus heureuse… dit-elle en murmurant ces derniers propos.
Ron hocha la tête, encaissant les difficiles paroles. Il passa sa main sur son visage et soupira. Il ne s'était pas attendu à entendre ça. Comment pouvait-elle mettre un terme à leur amour ? Il l'aimait tellement… Il ne se voyait pas sans elle. Hermione était la femme de sa vie, la seule qu'il avait véritablement aimée. Celle pour qui il aurait donné tout l'or du monde, sa vie, son âme. Comment pouvait-elle lui faire cela ? Ils avaient tout partagé, ils avaient construit une famille heureuse et aimante, ils avaient une vie qui leur convenait. Mais cette vie ne la rendait plus heureuse. Il se sentait coupable. Il n'avait pas été assez à la hauteur pour lui rendre ce bonheur et cet amour qu'elle lui procurait tant.
– Tu ne m'aimes plus ? demanda le roux, les yeux rouges et embués de larmes.
La lionne fixa un instant le sol, le visage meurtri par les émotions. Elle détestait le voir dans cet état et en être la cause la rongeait de l'intérieur, mais elle ne pouvait plus vivre comme si de rien n'était. Lui mentir au quotidien n'était pas une solution, ni pour lui, ni pour elle. L'illusion ne durait qu'un temps et ils ne pouvaient se permettre d'en perdre. La brune releva ses prunelles noyées de larmes et hocha négativement la tête, confirmant les craintes du roux. Ron renifla et porta son regard sur un point fixe derrière Hermione.
– Tu es sûre de vouloir faire ça ?
– Oui, affirma la brune.
Il hocha de nouveau la tête et inspira bruyamment. Ron se leva du canapé et sortit de la pièce silencieusement, laissant seule Hermione avec son horrible mensonge et la culpabilité qui pesait une tonne sur son cœur. Elle ne lui avait dit que la moitié et n'avait pas eu le courage de dire toute la vérité. L'ancienne rouge et or éclata en sanglots. Elle s'était défilée, par peur des représailles, peur de l'avis et du jugement de ses proches. Mais elle devrait y faire face un jour ou l'autre. Le chaudron était encore bouillant, n'était-il pas mieux qu'Hermione attende d'avoir assez de recul pour en parler ? Ou seulement si elle se cherchait des excuses.
[...]
Le week-end suivant la révélation de Hermione, Ron n'avait pas mis un pied dans leur maison. Cependant, grâce aux informations de Ginny, Hermione avait su qu'il était retourné chez ses parents. Son cœur s'était de nouveau brisé en entendant sa belle-sœur dire qu'il le vivait très mal. Cette décision n'était pas une partie de plaisir pour Hermione. Elle n'aimait peut-être plus Ron, mais elle ne voulait pas le faire souffrir. Cette issue était inévitable. Et puis ils n'étaient pas que deux dans cette relation, leurs enfants subiront le résultat de ce divorce. Ils reviendraient la semaine prochaine pour les vacances d'été, comment allaient-ils leur annoncer cette triste nouvelle ?
L'adultère d'Hermione pesait un peu plus lourd chaque jour, pour autant, ses sentiments envers Drago n'avaient pas changé. Elle désirait le voir, lui parler de ce qu'elle ressentait dans cette difficile situation. Lui partageant ses craintes, ses peurs, ses angoisses, mais elle ne pouvait pas. Drago n'était pas l'instigateur de cet adultère, la faute reposait sur elle. Et il lui fallait du temps pour encaisser ce manquement. Elle ne se voyait pas le revoir alors que tout n'était pas clair dans sa tête. C'était encore trop tôt. Pour ne rien arranger, Ginny l'avait félicitée, d'une certaine manière, d'avoir rompu avec son frère avant de faire quoi que ce soit avec celui qu'elle aimait. Mais la brune n'avait pas eu l'audace de lui dire la vérité, elle avait également rompu la promesse qu'elle avait faite à Ginny. Elle avait cédé comme une lâche, à un plaisir purement égoïste. Hermione ne pensait pas que ce fardeau était aussi lourd à porter… Mais cela la réveillait la nuit, lui criant qu'elle était une mauvaise personne. Si elle avait été à la place de Ron, elle aurait aimé qu'il lui dise la vérité. Et s'il l'apprenait par quelqu'un d'autre ? Non, Drago ne le dirait à personne, elle lui faisait confiance. Hormis les deux protagonistes, personne d'autre n'était au courant.
Une nouvelle semaine débuta. Ce lundi, Hermione partit au travail très tôt. Elle n'avait toujours pas de nouvelles de Ron et ne pensait pas en avoir dans l'immédiat. La brune avait passé le week-end à ruminer le passé tout en pleurant. Et elle en voyait les conséquences, ses yeux étaient bouffis et rouges, son teint ne devait pas être très frais non plus, mais elle s'en fichait. La lionne voulait juste sortir de chez elle et se changer les idées, le travail serait une nouvelle fois son refuge. Marchant dans les locaux encore vides du ministère, Hermione fut surprise de croiser quelqu'un. Elle releva ses prunelles ternes vers l'homme qui lui fit un signe de main accompagné d'un grand sourire. Elle détourna rapidement les yeux et marcha d'un pas rapide tout en le contournant.
Il portait le visage de sa passion traîtresse. Hermione ne voulait pas lui parler, parce qu'elle savait qu'elle craquerait de nouveau. Et même si son esprit lui disait qu'elle était maintenant « presque » en règle pour s'approcher de lui, elle ne pouvait pas. Tout était encore trop confus pour elle.
Drago observa la brune passer comme une furie à côté de lui en l'ignorant. Que lui arrivait-il ? Pourquoi réagissait-elle ainsi ? Peut-être que ce n'était pas sa journée. Ne lui en tenant pas plus rigueur, il la laissa filer. Mais un mauvais pressentiment s'installa au fond de son estomac.
Le lendemain, il croisa de nouveau Hermione au ministère et elle l'ignora de plus belle. Quelque chose n'allait définitivement pas. Avait-il fait quelque chose de mal ? Ils ne s'étaient pas reparlés depuis ce qui s'était passé à Poudlard, mais il s'était assuré qu'elle allait bien après son malaise, sans que personne ne soit au courant. Peut-être était-elle énervée car il ne l'avait pas contactée depuis ? Toujours aussi capricieux, il était déterminé à la confronter dès qu'il verrait la moindre mèche de ses cheveux entrer dans son champ de vision.
Le surlendemain, Drago traînait dans les nombreux étages du ministère. Ce n'était pas dans son habitude, mais il devait trouver Hermione. Il voulait comprendre ce qu'il se passait. Parce qu'au fond de lui, il ne s'était pas imaginé la suite des événements se dérouler ainsi. Soudainement, le timbre de voix qu'il recherchait retenti à sa droite et il dirigea vers l'endroit où il pensait trouver Hermione. Jackpot Gringotts, elle était à quelques pas de lui. Le blond prit son courage à deux mains et attrapa le bras de Hermione, l'obligeant à s'arrêter. Elle se retourna vers lui, les sourcils froncés.
– Lâche-moi s'il te plait.
– Pas avant que tu m'aies dit ce que tu as.
– Je n'ai rien, dit-elle froidement.
Drago pouffa d'un air dédaigneux. Tout l'univers était au courant quand Mrs Granger était énervée ou contrariée. Alors bien sûr que quelque chose la tracassait. L'ancien Serpentard relâcha doucement son bras et planta son regard de glace dans le sien.
– Pas à moi, Hermione. Je vois très bien que ça ne va pas.
– Effectivement, ça ne va pas. Et tu ne peux rien faire pour améliorer ça ! répondit Hermione dont les yeux commencèrent à s'embuer de larmes.
– Dis-le-moi, lui demanda-t-il avec plus de douceur malgré la fermeté de son ton.
– Que je te dise en avant-première que je vais divorcer avec Ron ?
Divorcer avec le stupide rouquin ? Un sourire naturel s'esquissa sur les lèvres du blond sans qu'il l'en empêche. Un obstacle s'était tout naturellement retiré. Il n'avait pas grand-chose à faire finalement pour accéder à celle qu'il désirait. L'ancien vert et argent allait lui rétorquer ô combien elle avait eu raison, mais la brune le coupa dans son élan.
– Et que… que je ne sais pas quoi penser de nous.
Le sourire de Drago disparut aussi vite qu'il fut arrivé. Venait-elle réellement de dire ça ? Il arqua un sourcil, le visage figé par la surprise. C'est vrai qu'ils n'avaient toujours pas évoqué ce qui pourrait se passer entre eux. En revanche, ils s'étaient dit assez de choses pour comprendre qu'une issue favorable était envisageable entre eux. Alors pourquoi ce revirement de situation ?
– Donc tu regrettes ce qu'il s'est passé entre nous ?
Hermione sentit les larmes rouler sur ses pommettes rougies. Comment pouvait-il croire ça ? Bien sûr que non, elle ne regrettait pas. Elle avait apprécié chaque seconde passée à ses côtés. Et cela serait mentir si elle disait qu'elle ne voulait pas que cela se reproduise. Elle souhaitait plus que tout au monde le voir, être à nouveau si proche de lui, mais son esprit était hanté par l'image de Ron meurtri par le chagrin. Noyée dans ses pensées, la brune prit plus de temps qu'il ne fallait, inquiétant Drago qui en tira des conclusions hâtives.
– Très bien. Je pense avoir compris, dit-il sèchement.
Le blond la toisa un instant et tourna les talons. Il n'était pas vexé, ni en colère, mais déçu. Il avait fondé de l'espoir en elle et cette nouvelle sur son divorce aurait pu tout changer, mais non. Comment avait-il pu penser qu'elle le quitterait pour lui ? Elle l'avait seulement utilisé pour trouver un vrai prétexte pour quitter son conjoint, incapable de le faire de son plein gré. Elle l'avait utilisé et il ne s'en était même pas rendu compte. Cette révélation était terriblement douloureuse.
Hermione le regarda partir, le cœur serré. Elle était incapable de lui courir après, de l'arrêter dans sa course qui les éloignait l'un de l'autre. Il pensait quelque chose de totalement faux à son sujet. Mais elle ne pouvait rien faire, son corps refusa de bouger, sa bouche s'était enfermée dans un mutisme profond. Elle fixa, impuissante, sa longue silhouette s'effacer au détour d'un couloir. Venait-elle de le perdre ? Elle ne le savait pas encore. La lionne avait juste besoin de temps, mais est-ce que Drago souhaitait en perdre encore ?
Le soir même, la ministre reçut un hibou de la part de Ron. Il lui indiqua qu'il voulait parler de leur situation aux enfants lorsqu'ils reviendraient de Poudlard. C'était évident. Hugo et Rose se demanderaient où est leur père s'il n'est pas à la maison. Et puis ils ne pouvaient pas leur cacher quelque chose d'aussi important. Hermione lui répondit immédiatement, mentionnant qu'ils devaient se voir avant pour se mettre plus ou moins d'accords sur des points. Mais Ron n'était pas décidé à la revoir avant, il lui rédigea sur un parchemin les quelques consignes qu'il désirait. Hermione le laissa faire, rien ne servait de s'énerver plus que cela. Elle était épuisée par tout ce qu'elle venait de vivre et les histoires ne semblaient pas être terminées.
[...]
Aujourd'hui, le vendredi 12 juin 2020, les élèves de Poudlard rentraient dans leur famille pour les vacances d'été. Drago attendait son fils sur le quai de King's Cross. Pendant cette longue attente, son regard navigua entre les différentes familles pour tenter d'apercevoir la personne qu'il recherchait. Mais elle n'était pas là.
Cela faisait quelques jours que Drago avait parlé à Hermione et il n'avait pas cherché à rentrer en contact avec elle, sa fierté en avait pris un sacré coup. La déception était toujours présente, mais force était de constater qu'elle lui manquait. Il aurait tant aimé croiser son regard noisette qui avait le pouvoir de lui faire douter de la notion du temps lorsqu'il s'y plongé. Drago pensait la retrouver à la gare, attendant ses enfants, mais il n'y avait que la femme de Potter. Et il aperçut du coin de l'œil, le rouquin venir près de sa sœur. Les bruits de couloir ne mentionnaient pas encore le futur divorce entre Weasley et Hermione, mais cela ne tarderait pas. Et cette fatalité lui faisait peur. Il savait que la ministre avait nombre d'admirateurs, rien que ses collègues adoraient centrer leurs conversations sur elle. Une femme brillante, forte, de pouvoir et vraiment très belle. Cette pensée lui fit serrer la mâchoire. Sa jalousie n'était pas légitime, mais il ne pouvait la contrôler. Il voulait qu'elle soit sienne. Drago soupira de lassitude et aperçut le train entrer en gare. Au moins il aurait son fils à la maison, ce qui le ferait penser à autre chose, sauf s'il n'arrêtait pas de parler de Rose. Scorpius ne savait pas dans quoi il s'était embarqué à être en couple avec une Granger. Y-avait-il un gène qui rendait les Malefoy faibles face aux Granger ?
[...]
Hermione attendait patiemment que Ron rentre de King's Cross avec les enfants. Elle faisait les cent pas, répétant le discours qu'elle allait tenir devant leurs enfants. Elle s'attendait à tous les scénarios possibles : de la tristesse, de l'incompréhension, de la colère. La lionne s'en voulait terriblement de leur infliger ça. Ils ne devaient pas s'attendre à ce que leurs parents se séparent le premier jour de leurs grandes vacances, mais la vie n'attendait pas le meilleur moment pour qu'un événement se réalise.
L'ancienne rouge et or entendit la porte d'entrée s'ouvrir et un brouhaha enfantin égaya instantanément la grande demeure. Son cœur se gonfla de joie et elle pensa immédiatement à tous leurs merveilleux moments en famille. Cette même famille qu'elle était sur le point de briser. Hermione secoua la tête pour enlever cette pensée morose et observa ses enfants se débarrasser de leurs bagages. Son petit dernier courra vers elle et la serra contre lui, heureux de retrouver sa mère. Hermione resserra cette étreinte et déposa un baiser dans sa tignasse rousse. Rose les regarda un peu en retrait et sa mère ouvrit son autre bras pour qu'elle vienne les rejoindre. Sans se faire prier, la jeune fille participa au câlin. Hermione profita pleinement de cette embrassade, que le bonheur et l'amour baigne encore cette union. La lionne les relâcha à contrecœur et regarda ses deux magnifiques petits, les yeux brillants. Elle espérait qu'ils ne lui en veulent pas, ou du moins qu'ils comprennent son choix…
La brune releva ensuite la tête vers son mari qui était positionné contre le chambranle de la porte. Elle avala avec difficulté sa salive. C'était la première fois depuis sa demande de divorce qu'elle le revoyait, cela faisait donc une semaine aujourd'hui. Pourtant, elle avait l'impression que des années s'étaient écoulées. Il s'était passé bien trop de choses en si peu de temps. Ron lui fit un signe de tête et partit en direction de la cuisine. Hermione demanda aux enfants de monter leurs affaires dans leurs chambres. Hugo et Rose écoutèrent leur mère et montèrent à l'étage pour ranger leurs valises. Pendant ce temps, Hermione se dirigea dans la cuisine et trouva Ron appuyé contre le plan de travail, les bras croisés sur son torse.
– C'est toi qui as fait ce choix Hermione et tu l'assumeras devant nos enfants.
– Je ne pense pas que montrer cette désolidarisation soit quelque chose de bien, dit Hermione en fronçant les sourcils.
– Parce que tu crois que je le désire ce divorce ? Tu aurais dû m'en parler avant… j'aurai fait n'importe quoi pour empêcher que cela n'arrive. Tu devrais nous laisser une autre chance.
– Ron… souffla Hermione en pinçant l'arête de son nez. Je ne reviendrais pas sur ma décision. Et je pensais que tu aurais fait la part des choses pour nos enfants. Mais soit, j'assumerai mon choix.
Hermione sentit une pointe d'agacement la piquer. Elle ne devait pas se laisser distraire, elle devait être calme pour pouvoir expliquer sa décision à Rose et Hugo. La mère de famille appela ses enfants pour qu'ils descendent. Hermione et Ron s'assirent côte à côte à la table de la salle à manger. Les enfants s'assirent en face de leurs parents, attendant patiemment ce qu'ils souhaitaient leur annoncer. Mais le visage inexpressif de leur père n'indiquait rien de bon.
– Qu'est-ce qu'il se passe ? demanda Rose, de la peur dans la voix.
– Nous avons quelque chose d'important et de très sérieux à vous dire. Je…
Les paroles d'Hermione restèrent bloquées dans sa gorge, comme lorsqu'elle l'avait annoncé à Ron. Elle devait à nouveau faire face à cette difficulté. Elle était épuisée par cette semaine de révélation, de pleurs, de doute, de crainte, de remise en question. Elle voulait que tout cela se termine. Et puis vite elle lâchait ses mots et plus vite les choses se mettraient en place pour pouvoir les appréhender. Rien ne servait de s'éterniser pour enjoliver les choses, les faits étaient les mêmes. Hermione prit une grande inspiration et annonça le début de leur nouvelle vie.
– Nous… enfin je... J'ai décidé de divorcer de votre père.
La brune posa son regard ambré sur ses enfants qui restèrent complètement immobiles. Un grand blanc s'installa à la table, pesant lourdement sur chaque membre de la famille. Hermione entrelaça ses doigts entre eux, la nervosité avait rendu ses paumes moites. Elle attendait un signe, une moindre réaction de la part de ses enfants, mais rien. Ils étaient comme pétrifiés. Décidant de casser ce silence, elle enchaîna d'une voix qu'elle voulut neutre.
– Votre père partira chez vos grands-parents en attendant de trouver un logement. Pour le moment vous resterez ici avec moi…
– C'est toi qui as décidé de briser notre famille donc c'est toi qui devrais partir, pas papa, la coupa Rose avec colère.
La jeune fille se leva brusquement de sa chaise, la raclant au sol dans un bruit désagréable et toisa sa mère d'un regard noir. Rose ne dit pas un mot de plus et monta rapidement les marches de l'escalier et s'enferma dans sa chambre en claquant violemment la porte. Hermione se doutait que sa fille allait réagir ainsi. Elle avait pris sans aucun doute de l'impulsivité de son père et elle ne lui en voulait pas. Elle irait lui parler une fois que la tension serait redescendue, cela ne servait à rien de courir après elle. Mais ses paroles touchèrent en plein cœur Hermione. Sa fille pensait qu'elle brisait leur famille et d'une certaine manière, elle avait raison.
La mère de famille continua son discours pour Hugo qui était sagement resté à table, les yeux baignés de larmes. Jamais il n'avait pensé que ses parents puissent divorcer. Et cette annonce à la veille de leur premier jour de vacances n'était pas la chose à laquelle il s'était imaginé. Il allait avoir deux maisons ? Comment allaient-ils faire pour les fêtes et les repas de famille ? Et les vacances ? Tout un tas de questions se chamboulèrent dans sa tête et sa mère tenta de lui répondre avec franchise, tout en le rassurant, difficile exercice de funambule. Il n'était encore qu'un enfant innocent et être confronté à cet événement n'était pas une chose simple. Ni pour sa sœur qui était plus âgée.
Ron avait quitté la maison quelque temps après l'annonce. Il avait dit au revoir à ses enfants et était parti sans parler à Hermione. La brune avait mangé en compagnie de son fils, Rose n'avait pas voulu descendre. L'ancienne Gryffondor avait apporté à manger à sa fille dans sa chambre, respectant son choix de l'ignorer pour la soirée.
Une fois Hugo couché, le silence prit place dans la grande maison. Allongée dans son grand lit, Hermione songea à la rude journée qu'elle avait eue. Une autre journée remplie d'émotions et à l'allure interminable. Essayant d'échapper à la fatigue que son quotidien lui imposé, son esprit navigua vers des horizons plus légers, plus agréables, mais tout aussi dévastateurs. L'ancienne Gryffondor pensa immédiatement à Drago qui lui manquait. Des regrets s'immiscèrent sournoisement. Elle aurait sans doute pu aller chercher les enfants à la gare avec Ron, elle l'aurait aperçu sur le quai attendant son fils. Si seulement elle n'avait pas eu peur que son regard la trahisse une fois de plus devant ceux qui la connaissaient le mieux. Peut-être que Drago l'aurait ignoré, elle n'avait rien manqué de la douleur qu'elle avait vu sur son visage lors de leur dernière discussion au ministère. Une fois que son divorce sera officiellement prononcé, elle pourra aller lui parler et avec un peu de chance il comprendra la distance qu'elle avait dû mettre entre eux. Du moins, si elle arrivait à tenir jusqu'au jugement.
[...]
Les vacances d'été s'annonçaient chargées. Narcissa Malefoy avait déjà programmé de nombreuses sorties avec son petit-fils qu'elle ne voyait pas assez à son goût. Et surtout, elle voulait libérer du temps pour Drago. Sa charge de travail allait être importante cet été puisqu'il était responsable de l'organisation de la coupe du monde de Quidditch et l'idée de laisser seul Scorpius n'était pas dans ses plans. Il serait bien mieux chez ses grands-parents que chez les Potter !
Assit dans le salon en compagnie de son fils, Drago le regardait lire un magazine sur le Quidditch. Il sourit en le voyant si concentré. Ces derniers temps, il ne prenait pas suffisamment conscience de ce qu'il avait autour de lui. Le décès de son ex-femme avait été l'élément déclencheur. La vie était trop courte pour être gâchée. Il vivait autrement, ne souhaitant rater aucune opportunité que la vie lui offrait, profiter de chaque moment passé avec les personnes qu'il aimait. Sentir à quel point il était vivant, apprécier la force de chaque émotion. Et surtout, il s'était promis de mettre sa fierté de côté, l'empêchant d'accéder au bonheur. Cette pensée l'emmena irrémédiablement vers une personne qui hantait chaque jour son esprit.
– Dis-moi Scorpius… T'es-tu déjà disputé avec Rose ?
Le jeune blond releva ses orbes gris du magazine et hocha positivement la tête.
– Ouh là ! Oui très souvent, pourquoi ?
– Et… que fais-tu pour te réconcilier avec ?
Venait-il réellement de demander conseil à son fils de quatorze ans ? Oui. Ce n'était pas le moment d'avoir honte, il aurait tout le reste de sa vie pour se maudire d'avoir demandé ça à Scorpius. Mais si la fille était la même que la mère, alors peut-être qu'il aurait une piste pour tenter une éventuelle « réconciliation ».
– Dernièrement, je lui ai offert un livre qu'elle voulait vraiment et j'ai demandé aux elfes de lui préparer son gâteau préféré.
Drago ne put s'empêcher de pouffer de rire. Elle était bien la fille de sa mère, un vrai rat de bibliothèque. Mais ce qui retint l'attention de l'ancien vert et argent, c'est que son fils était vraiment attentionné. Il ne le pensait pas comme ça. En même temps, cela faisait quatre ans que Scorpius n'avait que Rose en bouche, alors il devait bien rentabiliser son attachement.
Tout à coup, un hibou frappa son bec contre le carreau d'une fenêtre. Scorpius se dépêcha d'aller lui ouvrir et récupéra l'enveloppe avant de caresser la petite bête. L'adolescent revint vers son père et lui tendit la lettre.
– C'est pour toi.
Drago fronça les sourcils et la prit. Qui pouvait lui envoyer un hibou à cette heure tardive de la nuit ? Son cœur s'accéléra lorsqu'il reconnut l'écriture apposée sur le papier. C'était son écriture. Le cœur de l'ancien Serpentard palpita avec force contre son thorax, l'angoisse le prit soudainement à la gorge, l'empêchant de respirer convenablement. Drago n'avait même pas remarqué que son fils s'était éclipsé du salon. Le blond regarda un instant à travers la fenêtre, observant la lune entourée de brumeux nuages gris. Un orage estival n'était pas loin d'éclater, tout comme dans le cœur de Drago. Que voulait-elle lui dire ? Peut-être que cette lettre changerait sa vie, il ne le savait pas encore. Il devait trouver le courage de l'ouvrir. Drago inspira profondément et décacheta l'enveloppe, les doigts légèrement tremblants.
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Et voilà pour le chapitre 4 ! Impatients d'en savoir plus ? ;-) #passioncliffhanger
Pensez-vous que Ron va découvrir que Hermione l'a trompé ?
J'attends vos reviews pour en discuter !
Nous nous retrouvons dimanche prochain (dans l'après-midi) pour le tout dernier chapitre qui va marquer la fin de cette histoire ! Merci de votre lecture et de votre fidélité.
À la semaine prochaine ;-)
Rosaël
