Note de l'autrice : Un grand merci pour vos retours suite aux premiers chapitres de cette petite histoire ! Chaque commentaire, mise en favori ou follow m'ont fait très plaisir, vous n'imaginez même pas.
La suite arrive enfin ! Bien que retardée par un détour d'écriture le mois dernier : la rédaction de mon One Shot Lovesick. Pour celles et ceux qui l'auraient lu, vous remarquerez sans doute qu'il a influencé ma caractérisation du personnage de Lavande dans ce nouveau chapitre de In Pursuit Of :)
Bonne lecture ! Et les deux prochains chapitres ne tarderont pas cette fois-ci : ils sont écrits et en cours de relecture.
In Pursuit Of
PEACE
(Hermione)
À la table de la Grande Salle, Ron inclina la tête sur le côté avec un air perplexe puis s'étira en arrière comme pour prendre du recul sur la situation.
« Donc si j'ai bien compris, entreprit-il de récapituler, Cormac s'est comporté comme un… « muffle », tu disais Hermione ? C'est pourquoi tu l'as giflé… puis que... Malfoy lui a cassé le nez ? »
En face de lui, Hermione, Harry et Ginny hochèrent la tête à l'unisson. La première, dépitée ; le second, amusé ; la troisième, ensommeillée.
« Et voilà pourquoi tu vas te retrouver en retenue avec ces deux-là pendant tout le mois de janvier ? »
Hermione grimaça, s'enfonçant dans son siège.
Oui, voilà ce qu'elle avait gagné à laisser son orgueil l'emporter sur sa raison. Approcher Cormac pour rendre Ron jaloux avait définitivement été une grave erreur. Hermione se sentait sotte d'avoir réagi comme une gamine qui, humiliée par les actions d'un garçon, ne saurait riposter qu'en s'humiliant davantage. Le fiasco de la fête de Slughorn lui laissait un goût amer. Elle valait mieux que ça, se répétait-elle.
« Eh bien, une soirée palpitante, en somme », conclut Ron.
Détectant une pointe de sarcasme dans son ton, elle l'imagina quelque peu satisfait de la situation. L'homme qui avait souffert d'être mis de côté – puis qui avait délibérément cultivé cet isolement par fierté – devait se sentir vengé. Quitte à ne pouvoir assister aux soirées du Club Slug, autant qu'elles ne vaillent pas le coup. Quitte à ce que Cormac ait accompagné Hermione à la fête de Noël, autant qu'il ait été un épouvantable cavalier.
Ron croqua dans une tartine couverte de confiture avec un air vainqueur. « Je vous l'avais bien dit », devait-il songer.
Hermione voulut lui crier que tout ça n'avait rien à voir avec le professeur Slughorn ni avec Cormac McLaggen, mais tout avec lui et son égo. Elle voulut lui répéter qu'elle souhaitait initialement l'inviter, lui, et que s'il s'était tenu sous le gui à ses côtés, elle aurait peut-être une plus belle histoire à raconter.
Mais l'opportunité d'être honnête s'envola au moment où Lavande vint s'asseoir près de Ron. En guise de salutation, elle planta ses lèvres sur sa joue et agrippa amoureusement son bras. Hermione détourna les yeux, tentant de ne pas écouter la voix mielleuse de sa camarade, jusqu'à ce que celle-ci se teinte d'inquiétude.
« Au fait Hermione, comment vas-tu ? », demanda Lavande, désormais légèrement penchée sur la table, pour porter toute son attention sur l'interpellée.
Ne comprenant ni le regard soucieux ni l'élan soudain de la jeune femme, Hermione fronça les sourcils.
« J'ai eu vent de ce qui s'est passé à la fête de Slughorn, poursuivit-elle. Quel porc ce Cormac, incapable de garder ses lèvres dans sa poche, c'est vraiment indé…
- Quoi ? » l'interrompit Ron, confus.
Hermione avait possiblement omis de mentionner quelques détails dans le récit qu'elle avait fait à Ron de la soirée, réunissant les mains baladeuses et les baisers volés de Cormac derrière le vague terme de « conduite répréhensible ».
« Cormac a quoi ? », fit Ron ahuri, ses yeux alternant entre les deux jeunes femmes.
Harry se dépêcha d'enfoncer un gros morceau de pain dans sa bouche pour ne pas avoir à intervenir, tandis que Ginny continuait à siroter son café en silence, le visage encore froissé par le sommeil.
« Cormac a un petit pois dans la tête, résuma Lavande précipitamment pour faire taire Ron, avant de se concentrer de nouveau sur Hermione. Je les connais, les garçons comme lui, ils font la sourde oreille quand on leur dit non, mais tu as bien fait de te défendre…
- Mais comment tu sais tout ça ? », coupa Ron en dévisageant Lavande.
Honnêtement, c'était une bonne question. La journée venant de commencer, Hermione doutait que les événements de la veille aient eu le temps de s'ébruiter.
Au cours des années passées à dormir dans le même dortoir, Hermione s'était souvent étonnée de la remarquable habileté de Lavande à en savoir bien plus qu'elle ne le devrait sur les relations entre élèves à Poudlard. Oh, elle n'usait jamais de ces informations à mauvais escient – au contraire, si Hermione y réfléchissait bien – mais cela restait troublant.
« Ne jamais dévoiler ses sources, Ron », rétorqua Lavande sur le ton de l'évidence.
Hermione tourna la tête vers Harry, qui répondit à son regard inquisiteur en haussant les épaules, les joues encore gonflées par le pain qu'il s'affairait péniblement à mâcher. Puis elle jeta un coup d'œil en direction de Ginny qui, la caféine semblant l'avoir enfin réveillée, fit une mine admirative devant la mystérieuse omniscience de Lavande.
« Bref, reprit cette dernière, agacée d'être interrompue. J'espère que Cormac aura compris le message et qu'il ne t'approchera plus à l'avenir, Hermione. »
Ginny ne put refréner un petit rire derrière sa tasse de café.
« Merci, répondit Hermione, quelque peu gênée par la sympathie de sa camarade, avant de tourner son attention vers la rouquine. Qu'est-ce qui te fait rire, Ginny ?
- Oh, tu sais, commença-t-elle, difficile de ne pas approcher une personne quand on est coincé en retenue avec elle pour un mois.
- Comment ? s'écria Lavande, l'air choqué. Mais enfin, qui a bien pu trouver judicieux de te coller avec le garçon qui t'a importuné ?
- Le professeur Rogue, répondit Hermione.
- Qui d'autre ? surenchérit Ron.
- C'est inadmissible, s'indigna Lavande.
- Et voilà pourquoi la violence ne résout rien, les enfants », conclut Ginny, prenant un ton sage du haut de son jeune âge.
Son morceau de pain finalement avalé, Harry reprit part à la discussion :
« À vous entendre, on croirait que Cormac est un plus gros problème que Malfoy. »
Tous les regards se tournèrent vers le garçon aux lunettes rondes.
Le silence se fit autour de la table.
Et pendant que la conversation se ranimait, que Ginny déconseillait à Harry de remuer le couteau dans la plaie, que Lavande pâlissait en demandant ce que Malfoy avait à faire dans cette histoire et que Ron, la regardant avec de gros yeux, répondait qu'il ne comprenait décidément pas comment elle en savait autant sans pourtant tout savoir – pendant ce temps-là, Hermione garda les yeux fixés sur Harry.
Sous ses airs blagueurs, il ne la bernait pas. Son intervention trahissait ses préoccupations.
Plus tard dans la journée, avant que Ron et lui ne quittent le château pour le Terrier, le temps des vacances de Noël, Harry la prit à part.
« Promets-moi de garder un œil sur Malfoy durant les heures de retenue, Hermione. C'est une opportunité d'en savoir plus, il faut la saisir. Note tout comportement qui te paraîtrait étrange, aussi insignifiant soit-il. D'accord ? »
Hermione n'avait aucune envie de prêter attention à Draco Malfoy. Honnêtement, elle avait d'autres préoccupations en tête : réussir ses études, tenir Cormac éloigné d'elle, cesser d'en pincer pour Ron, ne plus être injuste envers Lavande par jalousie, préserver Harry des philtres d'amour…
Cependant, l'ombre du retour de Voldemort éclipsait ces inquiétudes adolescentes. Et quand bien même Hermione se refusait à croire que Malfoy – ce médiocre et lâche fils à papa – puisse jouer un rôle quelconque dans cette catastrophe, Harry en était lui persuadé.
Alors Hermione lui promit de faire attention.
Réponse aux guests (update du 06/05/21) :
Jane9699, si jamais tu repasses un jour par là : merci beaucoup pour ton commentaire ! *yeux qui pétillent*
