DISCLAIMER:

Cette fanfiction est basée sur le monde merveilleux d'Harry Potter, propriété de J. K. Rowling. La plupart des personnages, lieux, etc. lui appartiennent.

Cette histoire est la traduction française de Living with Danger, premier volet de la fabuleuse série Dangerverse, écrite par la talentueuse Whydoyouneedtoknow. J'ai obtenu l'accord de l'autrice pour publier cette traduction.


Chapitre 4: La dompteuse


Chère Aletha,

Je sais que je ne t'ai pas écrit depuis un bon moment, et, pour être honnête, je ne sais pas vraiment quoi te dire. La dernière fois que nous nous sommes vus, le monde était vraiment différent pour nous deux. Mais j'aimerais te voir, pour te dire certaines choses qui, je crois, sont importantes. Je suis un peu malade maintenant, alors je serai bloqué à la maison pour un jour ou deux, mais je suis libre n'importe quand après ça. J'apprécierais une réponse, même si c'est seulement "Non".

Merci,

Remus Lupin

Remus posa sa plume et considéra sa lettre. Je pense que ça fera l'affaire.

J'espère, c'est mon quatorzième brouillon.

Il agita la lettre dans les airs un moment pour faire sécher l'encre, la plia et l'adressa : Miss. Aletha Freeman. Puis il se rendit à sa cheminée. Un rapide "Incendio!" et une pincée de poudre de Cheminette plus tard, il s'agenouilla sur la couverture qu'il avait plié et déposé devant la cheminée. « Bureau postal de Londres. » dit-il clairement, avant de mettre sa tête dans le feu verdoyant.

Lorsque la rotation s'arrêta, il regardait à l'intérieur du Bureau postal de Londres, sur le Chemin de Traverse. L'une des caissières, une petite sorcière blonde, l'aperçut et s'approcha. « Bonjour monsieur, que peut-on faire pour vous aujourd'hui? »

« J'aimerais poster une lettre. » dit Remus. « C'est combien pour louer un hibou postal? »

« Local ou international? »

« Local, définitivement. » En tout cas, je l'espère. Aux dernières nouvelles elle vivait à Londres.

« Quatorze noises, monsieur. Dois-je le charger à votre voûte chez Gringotts, ou payez-vous maintenant? »

« Je vais vous payer maintenant, merci. » Remus fouilla dans sa poche jusqu'à ce qu'il trouve une mornille et la lança dans la cheminée. Il compta silencieusement, mesurant le temps que prenait la mornille à voyager à travers le réseau de Cheminette. Mille-et-un, mille-et-deux, mille-et…

La mornille clinqua sur le plancher du bureau de poste. « Je m'en occupe tout de suite, monsieur. » dit la caissière, en la ramassant. « Puis-je avoir votre nom et votre adresse, s'il-vous-plait? »

« Remus Lupin, numéro 17 Oxman Road, Cold Crossing, Surrey. » À quinze minutes de Little Whinging. À peine. Je m'inquiète pour Harry depuis six mois et j'apprends qu'il habite à peine à quinze minutes de chez moi… pas étonnant que Dumbledore n'ait jamais voulu me dire où il se trouvait.

La caissière enregistra les informations à son bureau, puis retourna à la cheminée avec une poignée de noises. « Votre hibou arrivera dans environ une demi-heure, monsieur Lupin. » Elle laissa tomber les noises dans un entonnoir pendant à côté du feu. Elles glissèrent à travers la connexion et tombèrent à côté de Remus, sans lui tomber en plein visage, ce pour quoi il fut décidément reconnaissant. « Merci d'avoir utilisé les services du Bureau de Poste du Chemin de Traverse, et bonne journée! »

« Merci, madame. » Remus sorti sa tête du feu, toussa une fois ou deux, et ramassa les noises qui s'éparpillait dans l'âtre.

Une demi-heure. Assez de temps pour dîner.

Alors qu'il se faisait un sandwich, les pensées de Remus ne cessaient de se tourner vers Harry, et vers les Granger. Harry et Neenie semblent s'aimer, autant que deux bambins peuvent aimer quoi que ce soit. Et il a manifestement tissé des liens forts avec Danger. Il la considère probablement comme une mère, ce qui est bien – il a besoin d'une mère.

Mais il a besoin d'un père aussi. Ainsi que Neenie. Et ils n'ont personne…

Il arrêta cette pensée avant que ça ne spirale vers des pensées inconvenantes.

Je n'ai absolument aucun droit de penser à quelque chose comme ça. J'ai rencontré ces personnes hier seulement, peu importe à quel point je les trouve charmantes et gentilles. Peu importe que la fillette, aussi timide qu'elle soit, m'apprécie assez pour s'endormir dans mes bras, et que je sois désespérément attiré par sa sœur…

Bon, je l'ai admis, autant le dire à voix haute alors…

Remus déposa son sandwich et soupira. « D'accord. Danger m'attire énormément. »

Puis il rit en réalisant le double sens de cette phrase.

Donc oui. Je suis attiré par elle. Mais ça ne pourrait jamais fonctionner. Je suis un loup-garou. Une fois par mois, j'entre dans une folie meurtrière où je ne veux rien d'autre qu'attaquer des êtres humains. Quelle personne saine d'esprit penserait à mettre une enfant, encore moins deux enfants, dans la même maison que moi?

Bien sûr, quelle personne saine d'esprit laisserait un enfant dans une maison où ses gardiens légaux l'enferment dans un placard?

J'imagine que ça prouve une chose.

Je ne suis pas entièrement sain d'esprit.

Mais Sirius et James me le disent depuis des années…

Un tapotement à la fenêtre le sorti de ses pensées. Oh, le hibou est arrivé. Parfait.

Il ouvrit la fenêtre et le hibou voleta dans la pièce, se perchant sur le dossier d'une chaise de cuisine. Rapidement, il ouvrit sa lettre et ajouta un post-scriptum.

P.S. C'est à propos d'Harry. R.L.

« Ça devrait retenir son attention. » murmura-t-il pour lui-même alors qu'il soufflait sur l'encre pour la sécher. Aletha avait été l'un des visiteurs les plus assidus des Potter, venant discuter avec Lily et jouer avec Harry au moins une fois par semaine. Une femme forte et terre à terre, la première femme à occuper la position de batteur à Poudlard depuis une dizaine d'années, elle aurait adoré avoir des enfants elle-même, mais Sirius avait toujours été trop intéressé à créer des ennuis, d'abord pour ses patrons puis, lorsque la guerre s'est empirée, pour Voldemort…

Il avait prévu de la demander en mariage bientôt, il me semble. Quelque part début novembre, puis prévoir un mariage pour Noël…

Mon Dieu, cette histoire ne cesse d'empirer chaque fois que je m'y attarde. Des vies ruinées partout où je me tourne. Lily, James, Sirius, Aletha, Harry, moi… même Danger et Neenie ont vu leurs vies brisées par des mangemorts.

Il attacha sa lettre à la patte du hibou avec un bout de ficelle, et il s'envola.

Mais le point commun de toute l'humanité est sa capacité à recommencer. Peut-être que nous, tous les survivants, pourrions recommencer ensemble? Créer un foyer quelque part et reconstruire nos vies, s'aidant les uns les autres?

Impossible, répondit son côté cynique. Tu rêves.

Mais l'idée s'était installée dans son esprit, et il refusait de la laisser partir. Ça pourrait valoir la peine. Peut-être. Possiblement.

C'est un rêve, d'accord, mais est-ce que tout ne commence pas par un rêve?


Danger rêvait.

Elle conduisait le long de routes qu'elle n'avait jamais vues dans sa vie éveillée, conduisant comme si elle prenait ce chemin chaque jour, ou chaque nuit, comme ce l'était à ce moment. Neenie dormait dans son siège d'auto sur la banquette arrière du camion. Elles devaient se dépêcher, plus vite, elles n'avaient pas beaucoup de temps…

À droite, virage serré à gauche, puis elle était arrivée. Elle gara la voiture, remarquant l'heure avant de l'éteindre – 22h13. Elle courut en montant les marches du porche de la maison devant laquelle elle s'était garée. La porte s'ouvrit sous ses doigts, elle entra et la referma derrière elle.

Elle n'eut qu'un moment pour regarder autour d'elle avant qu'elle n'entende un lourd tapage, un fracas, comme si quelque chose était lancé contre un mur encore et encore. Et que le mur commençait à se briser sous l'impact…

Non, je me trompe. Pas un mur, une porte.

Cette porte.

La porte en question avait l'air de mener à une garde-robe, mais il y avait clairement quelque chose à l'intérieur. Quelque chose qui voulait sortir.

Et quelque chose était sur le point de sortir. La porte craquait.

Trois coups de plus allaient faire l'affaire, estima Danger, faisant un pas sur le côté.

Encore deux.

Un.

Crash.

La porte vola en éclats et une longue forme grise et poilue érupta de la garde-robe, atterrit sur le plancher de l'entrée, puis poussa un hurlement de triomphe.

Un loup.

Non, un loup-garou.

Remus. Ça doit être lui.

Le loup-garou remarqua Danger et grogna.

Danger nota avec une certaine distance qu'elle devrait vraiment être terrifiée, mais pourtant elle ne trouvait pas l'énergie nécessaire pour ressentir la peur. Son âme tout entière était concentrée sur ce qu'elle devait accomplir…

Le loup-garou la chargea, sautant pour la mordre, et elle se laissa rapidement tomber sur le sol. Son saut le porta par-dessus sa tête, et elle leva le bras pour attraper l'une de ses pattes. Un choc électrique la traversa, puis—

Elle s'assit dans son lit, haletante.

Rapidement, elle alluma la lumière et regarda le réveil. 21h49.

Je dois y aller. Maintenant.

Elle s'habilla plus rapidement qu'elle ne l'avait jamais fait, attrapa Neenie et courut en bas de l'escalier, déverrouillant le camion avant que son esprit, presque hystérique, ne la rattrape. Mais qu'est-ce que je fais? Les loups-garous détestent les humains, ils essaient de les tuer! Je ne devrais pas faire ça!

Il y a deux jours, tu ne savais même pas que les loups-garous existaient, dit-elle à son côté hésitant attachant Neenie dans son siège. Alors la ferme.

Le côté hésitant grommela, mais se calma.

Danger n'avait aucune idée d'où vivait Remus Lupin, à l'exception de la notion générale que c'était dans les environs. Pourtant, exactement comme dans son rêve, la route se dessinait devant elle, comme si elle en connaissait le chemin depuis l'enfance. « Tourne à droite ici. » ou « Un virage serré à gauche approche. » flottait dans son esprit précisément lorsqu'elle en avait besoin. C'était un sentiment étrange.

Je me demande si c'est ma magie, et si je pourrais trouver le chemin vers n'importe quel endroit où j'ai vraiment besoin d'aller? Ça ne semble pas très spectaculaire pour de la magie, mais peut-être que c'est comme ça lorsqu'elle se déclare tardivement…

Elle gara son camion devant la maison qu'elle avait vu en rêve, exactement comme l'heure passait de 22h12 à 22h13 sur le tableau de bord. Elle monta l'escalier en courant, se demandant dans un coin de sa tête si la porte allait s'ouvrir pour elle, et ne ressentant aucune surprise lorsque ce fut le cas. Elle la referma derrière elle et la verrouilla, promenant son regard dans la pièce.

La maison était petite et un peu miteuse, mais très vivante. Un mouvement sur le manteau de la cheminée attira son attention. Un bébé aux cheveux noirs rampa dans le cadre d'une photographie puis roula sur le dos, affichant un grand sourire sur un visage très familier.

Harry. Et une photographie magique, en plus. C'est certainement la bonne maison.

Juste à ce moment, le tapage venant de la garde-robe commença.

Danger découvrit que lorsque c'était réel, elle ressentait la peur. Une peur presque paralysante. Elle se serait sauvée, mais une chose la retenait.

Si je ne fais rien, il sortira de la maison et attaquera des gens, peut-être même qu'il les tuera. Puis, au matin, lorsqu'il réalisera ce qu'il a fait, la seule question sera s'il a le temps de se suicider avant que les autorités ne l'abattent. Il ne pourrait jamais vivre avec ça sur la conscience.

Et je ne peux pas vivre sans lui.

Lorsqu'elle en aurait le temps, décida Danger, elle allait faire une évaluation psychiatrique complète et s'assurer qu'elle ne se transformait pas en une princesse à l'eau de rose.

La porte vola en éclats.

J'imagine que non, une princesse à l'eau de rose se serait déjà évanouie…

Le loup-garou se précipita vers elle—elle vit ses muscles se contracter en préparation de son saut, et plia les genoux dans une chute contrôlée—la silhouette grise passa par-dessus sa tête, grognant dans sa direction alors qu'il passait—sa main vola dans les airs et 'enroula autour de l'une de ses pattes avant—elle sentit la rugosité de ses coussinets, la douceur de sa fourrure, le tranchant de ses griffes émoussées—

Le choc fut bien pire dans la vie réelle qu'en rêve. Elle fut vaguement consciente de tomber sur le sol, le loup tombant à ses côtés, sa main toujours enroulée autour de sa patte…


Remus retrouva conscience dans un sursaut. Où suis-je?

La dernière chose dont il se rappelait était le désespoir. Il avait regardé la porte de la garde-robe deux minutes avant le lever de la lune et avait soudainement remarqué que le grain du bois semblait contenir plus de lignes verticales qu'il ne le devrait. La porte craquait. Elle ne supporterait probablement pas ses assauts habituels cette nuit. Et il était trop tard pour qu'il ait le temps d'y faire quoi que ce soit.

Alors je devrais être quelque part en campagne, probablement couvert du sang de la personne innocente que j'ai mordu ou, si je suis vraiment très chanceux, toujours dans la garde-robe. Au lieu de quoi, je…

Porte une robe du soir?

« Tout va bien? » demanda une voix familière depuis l'autre côté de la petite pièce aux murs de pierre où il était assis. Sirius Black, parfaitement habillé de robes du soir d'un rouge sombre, était appuyé contre le mur. « On dirait que ton chien vient de mourir. »

« Qu'est-ce qui se passe? »

« Qu'est-ce qui se passe, demande-t-il, » dit Sirius en s'adressant au vide. « Comment peux-tu oublier ton propre mariage? »

« Quoi? »

« Allez viens, c'est notre signal! » Sirius traversa la pièce et attrapa le poignet de Remus, le tirant en direction de la porte. « Tu as des doutes? C'est une fille adorable, je t'en débarrasserais bien si je n'en avais pas déjà une moi-même… »

« Non, non, » dit Remus, réalisant ce qui devait être en train de se passer. C'est un rêve. C'est tout. Juste un rêve. « J'étais seulement un peu distrait. Je suis prêt maintenant. »

« Parfait. Nous y voilà. »

Ils mirent le pied dans – la Grande Salle?

C'était bien la Grande Salle de Poudlard, mais Remus ne l'avait jamais vu ainsi. Les tables avaient disparu, remplacées par de longs bancs en deux sections, faisant face à l'autel où Remus et Sirius se tenaient, et tous remplis de gens. Il y avait des fleurs et des rubans blancs partout, et un homme à la calvitie avancée se tenait sur l'hôtel, à quelques pas d'eux, portant ce qui ressemblait aux robes officielles du Ministre de la Magie. Sirius propulsa pratiquement Remus dans sa direction. « Juste comme la répétition, Lunard. » lui murmura-t-il.

Je souhaiterais bien m'en souvenir, Patmol! Rétorqua Remus dans sa tête, mais il ne dit pas un mot.

La musique qui jouait dans la pièce changea vers une marche nuptiale. Deux paires de demoiselles d'honneurs et de garçon d'honneurs remontèrent séparément l'allée, suivis d'une dame d'honneur, puis, finalement, la foule se leva sur ses pieds pour accueillir la mariée.

Soi voile cachait son visage, donc Remus ne pouvait pas la voir clairement, mais il connaissait l'homme qui l'escortait le long de l'allée—Albus Dumbledore en personne. Il lança un regard vers les gens du cortège. La demoiselle d'honneur aux cheveux bruns semble familière… Je ne connais pas ces gens roux… l'autre garçon d'honneur ressemble à James, mais c'est impossible. Je reconnais Aletha en face de Sirius…

La mariée s'arrêta au pied de l'autel et se tourna vers lui. Dumbledore leva doucement son voile et Remus se trouva face à une paire de yeux bruns illuminés de joie, une joie qu'il ne put s'empêcher de ressentir également en la reconnaissant.

« J'étais si heureuse de te voir, que j'ai oublié que je ne savais rien de toi. » Résonna la voix de Danger dans sa tête. « Puis soudainement je savais tout de toi. Absolument tout. »

Et au moment où Remus attrapait les mains de sa fiancée entre les siennes, il découvrit ce qu'elle avait voulu dire.

La vie de Gertrude Kelly Granger joua en accéléré dans sa tête. Il en apprit autant sur elle en quelques secondes qu'il l'aurait fait en plusieurs mois, voire plusieurs années, normalement.

Elle avait toujours été un rat de bibliothèque et un peu tête en l'air, une fille tranquille qui aimait sa famille et son foyer par-dessus-tout, qui ne sortait presque jamais, n'avait jamais eu de petit ami, ni de rendez-vous sérieux. Elle était bien avec les enfants, pas fantastique, mais pas désespérante non plus, mais sa petite sœur s'était emparée de son cœur dès la première fois où elle avait posé les yeux sur son minuscule visage. Elle n'avait travaillé qu'à temps partiel dans sa vie et était habituée à une vie où les choses arrivaient facilement, sans coups durs ni grands drames.

Puis ses parents avaient été tués.

Si ça n'avait pas été de Neenie, réalisa Remus, le monde de Danger se serait écroulé ce jour-là, tout comme le sien l'avait fait à l'halloween précédent. Ses parents étaient son monde, comme ses amis l'étaient pour lui. Elle, tout comme lui, avait songé au suicide à un moment. Mais Neenie avait besoin d'elle, et cela lui avait permis d'avancer, l'avait forcé à récupérer et à se battre.

Et ils ont besoin de moi maintenant. Harry, Danger et Neenie ont besoin de moi. Je ne peux pas les laisser tomber.

« … jusqu'à ce que la mort vous sépare? » termina l'homme en robes officielles, dont le peu de cheveux restants étaient roux, remarqua Remus maintenant qu'il était plus près.

Remus réalisa que la question lui était adressée. « Euh, oui, je le veux. »

Apparemment c'était la bonne réponse, puisque l'homme se tourna vers Danger et répéta ce qu'il avait dit à Remus.

« Oui, je le veux. » sa réponse résonna clairement dans la Grande Salle.

« Par les pouvoirs qui me sont conférés en tant que Ministre de la magie, je vous prononce mari et femme. Vous pouvez embrasser la mariée. »

Remus fit ce qui lui était demandé.

La voix de Danger fit de nouveau surface dans son esprit.

« Et, s'il-te-plait ne le prend pas mal, mais si tu embrasses aussi bien dans la vraie vie que dans ce rêve…wow. »

Je dirais la même chose de toi, beauté. Vraiment.

Je suis définitivement en amour.

Tout devint flou autour d'eux alors qu'ils terminaient leur baiser, et soudainement ils dansaient, se balançant dans les bras l'un de l'autre sur quelque chose de lent et magnifique, un morceau de Bach, pensa Remus.

Danger lui sourit espièglement. « J'ai compris le deuxième quatrain du poème. »

« En totalité? »

« Je pense, oui. Écoute :

"The wolf that runs in brightest dark (Le loup qui court dans le noir le plus clair)

Of fear in danger strikes no spark, (Ne crée pas d'étincelle de frayeur dans le danger)

For she is maid of warrior soul (Car c'est une femme au cœur de Guerrier)

And by her touch his mind is whole. (Et par son toucher son esprit est entier)"

Le loup c'est toi, bien sûr— "le noir le plus clair" veut dire lorsque la nuit est la plus claire, la nuit de la pleine lune. Alors la première ligne fait seulement te désigner. » Elle déposa sa tête sur son épaule. « Mon beau loup. »

« Est-ce que "danger" dans la deuxième ligne veut dire toi? » demanda Remus.

« Je pense que oui. » dit Danger sans relever la tête. « Et la troisième ligne parle de moi aussi. Gertrude veut dire guerrière, alors "la femme au cœur de guerrier", c'est moi. » Elle écarta sa tête, juste assez pour le regarder dans les yeux. « Les trois premières lignes signifient que tu ne m'effraie pas quand tu te transforme. »

« Je ne t'effraie pas? »

« Eh bien, la première fois, oui. Mais ça ne m'effraiera plus. »

« Pourquoi? »

« Quand tu te transforme, tu perds ton esprit humain dans celui du loup, n'est-ce pas? »

« Exact. »

Elle sourit, et Remus réalisa à nouveau à quel point elle était belle. « J'ai découvert ce soir que ma magie renverse cela. Je suis une dompteuse de loup-garou. Lorsque je te touche après ta transformation tu reprends possession de ton esprit. Tu es en contrôle. »

En contrôle… Merlin, tout ce que ça signifierait pour moi…

Je n'aurais plus jamais à avoir peur. Personne n'aurait plus à avoir peur de moi. Je ne m'épuiserais plus les nuits de pleines lunes, alors je n'aurais pas besoin de la journée du lendemain pour m'en remettre. Je pourrais avoir une vie normale.

Si c'est vrai.

Merlin, je vous en prie, faites que ce soit vrai!

Le seul problème c'est que, puisque Danger est la seule capable de cette magie, je devrai rester près d'elle.

Regardant la femme entre ses bras, il réalisa à quel point il souhaitait que ce rêve, ce mariage, soit réel.

C'est un problème? Je ne le pense pas…

« Et tu ne peux plus dire que tu ne me connais pas. » dit Danger avec un sourire alors que le volume de la musique augmentait. « On sait tout l'un de l'autre, maintenant. Alors je pense que je peux dire ceci. Je t'aime, Remus Lupin, loup de mon cœur. »

Remus sentit sa voix se briser lorsqu'il essaya de répondre. Il dut déglutir avant de reprendre. « Je t'aime, Gertrude Granger, Danger de ma vie. »

Elle leva les sourcils. « Ça sonne horrible. »

Remus rit. « Oui, ça sonne terrible, n'est-ce pas? »

Sirius et Aletha dansaient tout près. Dumbledore avait conduit McGonagall sur la piste de danse. Les garçons et les filles d'honneur dansaient en paires, un rouquin pour chaque paire…

« Le rouge dans le poème. » dit Remus lentement. « Le rouge qui est réellement orange. Est-ce que ça voudrait dire roux? »

« Sais-tu, je pense que ça pourrait bien. » Dit Danger en suivant son regard. « Mais c'est quelque chose dont on s'occupera demain. »

Alors qu'ils se perdaient dans la musique, Remus ne put s'empêcher de souhaiter, juste un peu, que demain n'arrive jamais.