Chapitre 3 : Merci
Le vent glacial se faufila sous mon manteau alors que j'observais une scène vue et revue. Je n'avais dormi que cinq heures depuis hier, mon mal de crâne jouait de la batterie dans ma tête et mes yeux menaçaient de se fermer à tout moment. Ne pouvait-on pas me laisser un jour de répit ?
- Oui c'est ça ! Fais ce que tu veux, j'en ai rien à foutre ! Cria Neji.
Oui bien sûr et moi je n'aimais plus le chocolat. Tenten n'attendit pas son reste et partit furibonde en direction de l'ascenseur. Il y eu un grand blanc et … Un … Deux … Je crois qu'Hinata avait même arrêté de respirer. Ok, super pour les réactions et le soutien les gars. A vrai dire, les possibilités étaient réduites pour ce cas-là, soit je suivais Tenten soit Temari la suivait. Nous étions les plus proches de la brunette.
- J'y vais, déclarai-je en courant après ma brune préférée.
Courir était un bien grand mot. Je trottinai en priant pour que mon pain au chocolat ne revienne pas par le mauvais chemin. J'appelai mon amie dans une expiration désespérée, digne des plus gros fumeurs. Je ne fumais qu'en soirée et le reste du temps j'avais un très bon cardio mais après la nuit dernière, les deux cents mètres que je venais de faire relevait déjà du défi.
- Sakura, vraiment, il y a pas besoin. J'ai l'habitude, il est toujours comme ça.
- Je sais mais tu me permets de fuir Naruto là, lui souriais-je.
Oui, j'étais un génie à mes heures perdues.
- Il t'a pêté un câble ? Demanda-t-elle étonnée, pensant sans doute qu'il avait réagi aussi violemment que Neji.
- Non, au contraire, il n'a rien dit, lui intimai-je.
- Oh… Commença-t-elle en réfléchissant. C'est encore plus flippant.
- Oui, c'est pour ça que je fuis. Viens, on va chez moi ! Faut quand même que tu me racontes.
Home sweet home. Mon petit vingt-cinq mètres carré était mon cocon, il n'avait rien d'extraordinaire. Lorsque nous rentrions, on trouvait une bonne dizaine de chaussures rangées, pour la plupart. A droite, il y avait une porte qui menait à la salle de bain puis en avançant de quelques pas, on découvrait, le salon, chambre, salle à manger, bureau et cuisine tout ça en une seule et même pièce. La décoration était chaleureuse, j'avais disposé des coussins, un plaid bleu clair et des draps blancs sur mon petit lit une place qui me servait également de canapé. Une petite télévision était installée en face de mon lit, sur mon bureau où étaient déposés des cahiers ouverts. Mes parents m'avaient offert plusieurs plantes que j'avais utilisé comme décoration un peu partout dans la pièce.
J'adorais cet endroit et encore plus aujourd'hui. J'ouvris la porte et retirai mes baskets à l'entrée puis avançai vers le placard situé à l'entrée où je récupérais un t-shirt assez long pour me servir de robe et le balançai dans la salle de bain rapidement.
- Je fais comme chez moi, j'ai vraiment besoin de me brosser les dents, je crois que je pourrais tuer quelqu'un si je lui soufflais dessus, se plaignit Tenten.
- T'inquiète, tu sais où c'est. Perso, je vais aller me doucher, prévenais-je en attrapant une culotte dans ma commode.
Je me dirigeais vers la salle de bain où je me dévêtis pour rentrer dans la douche. Cela pouvait paraître bizarre mais nous n'avions aucun complexe avec les filles. On faisait partie de la même équipe de basketball depuis le collège et nous ne comptions plus le nombre de fois où on s'était retrouvé à se doucher toute en même temps. Il était rare que cette situation arrive en dehors des vestiaires mais là c'était cas de force majeure.
J'activais l'eau chaude et soupirai de soulagement lorsque je sentis l'eau ruisseler sur mon corps.
- Alors ? Demandai-je à mon amie à travers la paroi.
- Alors il me saoule.
- Dis-moi quelque chose que je ne sais pas, répondis-je en rigolant.
Tenten était proche de Neji, elle l'adorait sincèrement. Mais parfois, notre Hyuga était un peu trop possessif avec elle, sans véritable raison apparente. Cela semblait mignon au premier abord cependant ma brunette me ressemblait bien trop et je savais qu'elle se sentait oppressée par la situation.
- J'adore Neji, vraiment il est extra. Il sait toujours quand parler et quand ne pas parler. Il est toujours là pour moi et les trois quart du temps vraiment je sais pas comment je ferais si je ne savais pas qu'il était là en cas de besoin.
Le récit habituel reprenait…
- Mais un quart du temps, mon dieu ! J'aimerai qu'il disparaisse pour que je puisse enfin respirer pleinement.
Ah, ça c'était nouveau mais pas surprenant.
- Il se prend pour qui à me dire avec qui j'ai le droit de coucher ou non ? Mon père ? Je veux dire, ok, on aime bien s'amuser et avoir des histoires d'un soir.
Et voilà, j'étais innocemment en train de shampooiner mes cheveux roses et on venait me mêler dans des histoires où je n'avais rien à faire.
- Mais c'est pas pour autant qu'on est des prostituées !
- Surtout qu'on est pas payées, marmonnai-je.
- Tu sais ce que c'est son problème ? continua Tenten sans relever ma remarque. C'est que c'est un mec avec des principes, un mec bien tu vois ! S'il couchait un peu en dehors des relations sérieuses comme Kiba ou Naruto, j'aurai la paix !
- Oui, j'en doute un peu, commentai-je doucement.
- Mais non ! S'écria mon amie en m'ignorant admirablement. Monsieur est sérieux, Monsieur fait des tests avant même d'enlever la capote. Monsieur fait l'amour et ne baise pas. Alors je devrais faire pareil ! Il pense quoi que j'ai quatorze ans ? Que je n'ai pas eu d'éducation sexuelle ? Il est qui pour me dire qui fréquenter où, quand, comment ? Je l'adore mais trop, c'est trop Saku. Je comprends pas pourquoi il agit comme ça.
Je comprenais complètement mon amie. Je n'aurai jamais pu supporter ce qu'elle supportait. Neji était en tort, nous étions des jeunes femmes responsables et libres. Il n'avait aucun droit sur mon amie et sa manie à s'énerver dès qu'elle couchait avec quelqu'un devenait de plus en plus suffocante même pour la bande. C'était lassant de les voir s'embrouiller pour des banalités qui n'avaient pas lieu d'être. Pourquoi agissait-il comme ça ? C'était vraiment bizarre… A moins que … Non impossible… Mais quand même…
- Il est pas amoureux de toi quand même ? Suggérai-je arrivant à la conclusion de ma pensée.
Tenten manqua de s'étouffer avec son dentifrice et recracha sa brosse à dent et le contenu de sa bouche en toussant assez fort. Note à moi-même, analyser la situation avant de dire une information choquante. Je sortais de la douche, enroulant ma serviette autour de moi et tapais le dos de mon amie avant qu'elle ne meurt.
- Sérieusement Sakura, réfléchis avant de sortir un truc pareil, me dit-elle après quelques minutes et un verre d'eau.
- Désolée, murmurai-je.
- C'est impossible. Genre impossible, ok, et ne me refais plus jamais.
Il est vrai que c'était impossible, ou alors cela signifiait qu'il l'aimait depuis longtemps et aimait sa cousine tout autant vu qu'il se comportait presque pareil avec notre adorable Hinata.
- Il faudrait que tu lui parles, Tenten. Je sais que tu appréhendes beaucoup ce moment et que tu as essayé de lui dire plusieurs fois. Mais à chaque fois, vous étiez en pleine dispute. Essaye de t'asseoir avec lui et de lui dire ce que tu ressens calmement.
J'étais bien placée pour savoir que c'était plus facile à dire qu'à faire. Heureusement qu'avec Naruto, quatre-vingt pour cent du temps nous nous comprenions sans nous parler. L'autre vingt pour cent par contre…
- Comment est-ce que tu réagis toi lorsque Naruto t'énerve ?
- Je m'énerve, on s'engueule, on se crie dessus, je me mets à pleurer d'énervement puis on s'ignore deux-trois jours jusqu'à ce que la personne en tort s'excuse. Puis on parle calmement. Mais ça reste assez rare…
Et heureusement, quand je repensais à nos précédentes disputes, mon cœur se serrait. Il s'agissait rarement de disputes de pacotilles, il n'y avait pas de malentendus entre Naruto et moi. Naruto et moi, c'était l'évidence à chaque instant. Cependant, nous avions le sang chaud, et étions têtus… Très têtus. Voilà pourquoi lorsque nous étions énervés, les choses pouvaient rapidement dérapées. Je pouvais rapidement dire des choses que je ne pensais pas et plus d'une fois nous nous étions blessés de cette façon. Seulement, ses mots pouvaient avoir un effet aussi bénéfiques que dévastateurs sur moi. Les rares fois où on s'était fâché au point de ne plus se parler pendant des jours, je l'avais vécu terriblement. Je n'avais plus faim, plus aucune envie, je ne trouvais plus le sommeil. Heureusement cela arrivait assez rarement.
J'avais enfilé mon t-shirt et me brossais les cheveux quand j'entendis quelqu'un toquer doucement à la porte. C'était Hinata. J'allais entrouvrir la porte et je constatai que j'avais raison. Oui, je reconnaissais mes amis à leur façon de toquer à ma porte. C'était flippant.
Hina était accompagnée d'un Neji gêné, qu'elle avait probablement trainé jusqu'ici, et d'un Naruto qui venait sûrement s'incruster chez moi. J'avais sérieusement besoin de me reposer et je n'avais pas franchement envie de discuter avec lui maintenant.
- Elle va bien ? Me demanda Hinata.
- Oui, je vais bien, répondit une voix derrière moi, on peut parler Neji ?
Ça, c'était ma Tenten, toujours dans l'action. Neji hocha la tête et lui fit signe de le suivre. Toujours aussi chaleureux ce jeune homme. Ma brunette me fit un clin d'œil et sortit de mon appartement pour suivre le taciturne.
- Ma mission est accomplie, se félicita Hinata, j'y vais, j'ai vraiment besoin d'une douche là. A plus les loulous !
Et c'est comme cela qu'elle m'abandonna face à mon Naruto. Vraiment, j'étais épuisée. Je rêvais de m'écraser sur mon lit et d'attendre qu'une assiette de pâtes se téléportent dans mon ventre. J'en étais à ce niveau de flemme.
- J'ai pas envie de parler là Naru … Avouai-je en soupirant.
- Je sais, je vais te faire à manger, dit-il en se frayant un chemin dans mon appartement sans demander son reste.
Naruto était colérique et bagarreur. Il était borné et obstiné. Il était fier. Il avait beaucoup de défauts qu'il montrait à peu de personnes. Mais Naruto, c'était la gentillesse, la fidélité, le dévouement. Il n'hésitait jamais à aider quelqu'un dans le besoin. Il avait ces petites attentions discrètes, celles qu'on ne remarque pas mais qui font toute la différence. Il avait cette force en lui pour toujours tirer le positif des situations. Il était fort, bien plus fort que moi. Et c'est cela qui m'attirait à lui. Il était ma force. Et au fond de moi, je savais être la sienne.
Il avait attrapé une casserole pour mettre de l'eau à bouillir et remuait tranquillement les lardons quand je vins poser ma tête contre son dos.
- Merci, murmurai-je.
Nous n'étions pas très démonstratif au quotidien. Contrairement à Hinata et Kiba, nous n'avions pas une relation fusionnelle qui engendrait un besoin de contact physique amical entre nous. Les câlins sincères restaient rares. Mais de temps en temps, comme aujourd'hui, lorsque j'étais épuisée, je me permettais de franchir cette barrière et venait recharger mes batteries dans ses réserves.
- Je te fais seulement des pâtes carbo, Saku.
Naruto, c'était la modestie, même s'il aimait parfois blaguer en se jetant des fleurs. Je n'eus pas besoin de le regarder pour savoir qu'il avait un léger sourire sur les lèvres.
- Je suis fatiguée, accepte juste mes remerciements sans faire de chichis.
- D'accord, je les accepte sans chichis, répondit-il en riant.
Quel abruti. Il riait de moi et de ma fatigue.
- J'ai si faim ! Sérieusement t'aurais pas pu avoir juste des nouilles instantanées, c'est beaucoup plus rapide à faire, se plaignit-t-il.
- Il n'y a aucun apport nutritif dedans, tu dois manger mieux que ça si tu veux devenir un basketteur pro, marmonnai-je dans son dos.
Le reste de la journée ne fut en rien intéressant. Naruto élu domicile chez moi pour regarder des trucs nuls à la télé tandis que je passais des heures à tenter d'apprendre vainement mon vocabulaire. Je m'endormis vers vingt heure et me réveillait une heure plus tard, seule, sans surprise.
Mon réveil sonna et la radio se déclencha. J'émergeai doucement, ouvrant les yeux doucement pour découvrir la noirceur de la pièce. L'hiver s'était installé depuis une quinzaine de jours et quelques semaines s'étaient écoulées depuis notre aventure à Suna. Les vacances de Noël avaient était bien chargées en nourriture et en fous rires. J'avais passé la moitié des vacances à manger et l'autre à digérer tout en regardant des films avec Naruto. Il n'avait malheureusement pas neigé mais la météo annonçait que les premières chutes de neiges seraient imminentes. Si l'on croyait leurs prévisions…
Le premier réveil après les vacances était toujours le plus difficile. Je me levai doucement et me hâtai de me préparer sachant qu'il fallait que j'aille vérifier que mon meilleur ami s'était bien réveillé, ce dont je doutais grandement. J'enfilais mes gros collants en laine noir, une robe pull grise et me maquillai légèrement. Je pris le temps de manger un petit déjeuner équilibré, une tartine, un kiwi et un yaourt. Je préparai deux sandwichs avec du beurre et de la confiture et les mis dans une boite en plastique. Je finis de m'habiller en enfilant mon manteau d'hiver beige, une énorme écharpe verte et mes Doc Martins. J'étais une personne très frileuse et l'hiver, ma mobilité était souvent réduite au minimum requis à cause de mes nombreuse couches de vêtements.
Quarante-cinq minutes après mon réveil, je descendais les escaliers vers l'étage en dessous du mien pour aller réveiller mon boulet, enfin mon meilleur ami. Je toquais à la porte de manière incessante et très ennuyante. C'était bien la seule façon de le lever, je l'avais appris d'expérience. La porte s'ouvrit après trois bonnes minutes, me confirmant mes soupçons. Mon blondinet avait les cheveux en pétard d'un côté seulement, il avait dû dormir de l'autre. Il avait la marque de l'oreiller sur la joue droite et un filet de bave séché sur le coin de la bouche. Super sexy… Il était torse nu, en jogging. Sexy. Enfin bref, on se calme.
- Tiens le bonhomme Michelin est de sortie, constata en souriant mon ami d'une voix rauque.
- Je savais que je ne pouvais pas te faire confiance aujourd'hui. On a dix minutes, Naruto ! Fonce à la douche !
- Pourquoi t'es aussi stressée dès le matin, Saku, sérieux, marmonna-t-il.
- Parce que tu l'es pas assez, allez, le pressai-je en le poussant dans la salle de bain.
Première partie du plan effectuée. Deuxième partie du plan, je me tournai vers la pièce à vivre et soupirai. Naruto et le rangement, ça faisait plus de personnes que la planète ne pouvait en contenir. Je ramassai quelques affaires pour libérer de la place et attraper le sac de sport qui trainait vide sur le sol. J'y fourrai une tenue de basket, un jean, un pull, un t-shirt et ses chaussures puantes que je pris soin de mettre dans un sac en plastique avant. J'y glissai aussi la boite en plastique que j'avais préparé à l'avance.
- Sakura, ferme les yeux.
- Quoi encore ? On a pas le temps là Naruto !
Non mais sérieusement, c'était pas le moment de faire une surprise ou je ne sais quoi. Il nous restait à peine cinq minutes pour partir.
- Je te rappelle que tu m'as pas laissé prendre mes habits avant de m'envoyer à la douche donc ferme les yeux, m'ordonna-t-il.
Oh Tout Puissant. Quelle blonde ! J'ouvris sa commode et attrapai un caleçon, un jogging et un t-shirt. Naruto était en FAC de sport spécialisé en basket. Il allait toujours en cours en jogging car il avait entrainement tous les matins.
Je lançai les affaires dans le couloir devant la porte de la salle de bain et me retournai.
- Je t'ai mis des affaires devant la salle de bain ! hurlai-je très embarrassée et soulagée qu'il ne voit pas mon visage rouge.
Trois minutes plus tard, nous sortîmes de l'appartement.
- La clé ! hurlai-je.
- Je l'ai, Saku, crie pas, on est pas dans Fort Boyard.
- Avec toi parfois, j'ai des doutes !
On descendit les escaliers à la vitesse grand V et Naruto m'ouvrit la porte allant vers le hall que je traversai en courant.
- On est en retard à cause de toi, andouille ! Sérieusement Shikamaru, t'as six réveils et ils servent à rien ! Active-toi là ! Pourquoi tu marches ! cria une voix depuis le fond du hall d'entrée.
- Sérieusement Temari, t'es obligée de me casser les oreilles dès le matin ? Grommela Shikamaru.
- Bah oui parce qu'apparemment il n'y a que ça qui te réveille ! Cria mon amie en le poussant pour le faire au moins trottiner.
Je soupirai de soulagement en me rappelant que je n'étais pas la seule à me trainer un boulet. Je fis signe à ma Temari adorée, qui me répondit en roulant des yeux, me faisant comprendre qu'elle en avait bien marre de nos boulets.
- Et bien, au final, je suis bien content que ce soit toi qui vienne m'engueuler, Saku, me glissa Naruto à l'oreille en riant.
- Fais attention à ce que je ne prenne pas exemple sur elle si ça continue ! rétorquai-je en lui faisant un clin d'œil. A plus tard, Tema, Shika !
Je fis signe à mes amis et courrai vers la sortie. Temari et Shikamaru allaient dans la direction opposée à la nôtre, je ne pris donc pas le temps de les attendre. De toute façon, nous étions déjà en retard. Chacun son boulet. Si nous attendions tout le monde, nous n'allions jamais arriver.
- Putain, Gai va encore me donner des pompes à faire. Il est quelle heure ?
- J'en sais rien Naruto, grouille, dis-je en courant.
- Tu sais que je pourrais courir plus vite mais que je t'attends là, me fit remarquer mon ami.
Ma fierté en prit un coup mais je gardais la tête haute et prit la décision mature de l'ignorer. On avait pas le temps de se chamailler ni le souffle. J'avais une bonne dizaine de centimètres de moins que lui au niveau des jambes et cela ne m'aidait pas à suivre son rythme.
On arriva enfin devant sa FAC et il fonça vers l'entrée. Je ne m'arrêtai pas et poursuivi mon chemin.
- Sakura ! Cria mon meilleur ami.
- Quoi ? répondis-je en m'arrêtant pour me tourner vers lui.
- Merci, hurla-t-il avec son stupide sourire collé au visage.
Mon cœur manqua un battement. Ce sourire, je l'avais tellement attendu, j'avais tout fait pour qu'il l'ait un jour. Et depuis la première fois où j'avais eu la chance de le voir, je l'avais chéri. Ce sourire, c'était le plus beau du monde.
- Dépêche-toi, tu vas être en retard ! Lui répondis-je en reprenant mes esprits.
Je ne pus m'empêcher de sourire de toutes mes dents. Je fis demi-tour et me remis à courir. Cinq minutes plus tard, j'arrivais, écharpe à la main, manteau grand ouvert, devant ma salle de classe. Je toquai et entrai.
- Sorry for being late, m'excusai-je à mon professeur de phonétique.
- Make sure it is the first and last time my dear, répondit-il.
J'hochai la tête et alla m'installer à côté de Tenten qui était déjà en train d'écouter le podcast à retranscrire. Elle dégagea une oreille de son énorme casque audio et se tourna vers moi.
- Laisse-moi deviner, Naruto s'était pas réveillé, me glissa-t-elle en riant.
- M'en parle pas. J'ai tapé le sprint de ma vie, répondis-je en enfilant mon casque.
Je sentis mon portable vibrer et l'ouvrit discrètement. C'était une photo des sandwichs que j'avais préparé ce matin.
« T'es la meilleure. »
« Je sais »
La modestie faisait partie de mes qualités. La journée passa à une vitesse folle et je me retrouvai rapidement acculée de trois projets à faire en équipe et de quatre exposés à préparer. J'arrivais épuisée à mon dernier cours, seule. Il s'agissait d'une option, j'avais choisi traditions culturelles et Tenten avait pris criminologie. Je m'installai au milieu de l'amphithéâtre, assez près pour pouvoir entendre si jamais le cours m'intéressait et assez loin pour faire autre chose si ce n'était pas le cas.
- En effet, tes cheveux sont vraiment un atout pour te reconnaitre ! m'interpella doucement une voix sur ma droite.
Je me retournai et vit le barman du Trianon me regarder avec un doux sourire sur le visage.
- Sasori ! m'exclamai-je ne m'attendant pas à le voir ici.
- Je peux m'asseoir ?
- Oui vas-y, je connais personne ayant pris ce cours de toute façon. Enfin à part toi du coup !
- Merci, moi non plus. Deidara, l'autre barman, précisa-t-il devant ma confusion, a pris criminologie.
J'allais dire que Tenten avait pris le même cours lorsque le professeur prit la parole.
- Ce matin, les chaines météo ont annoncé de la neige pour ce soir. Savez-vous qu'au Japon, il est considéré que si deux personnes assistent aux premières neiges ensemble, ils tomberont amoureux et leur amour sera pur et éternel ? commença le professeur. Bien sûr, cela reste à vérifier.
J'écoutai son cours, passionnée. Il parla de toute sorte de tradition et de différence culturel. Des plus religieuses au plus insolites. Avec Sasori, nous primes plaisir à débattre avec le professeur et les autres élèves. Nous rions encore ensemble des anecdotes que nous avions appris lorsque je vis Tenten et Deidara en train de discuter dans le hall d'entrée.
- Oh Sakura ! me héla mon amie. C'était bien votre cours ?
- Oui super ! m'exclamai-je en même temps que Sasori.
- Le nôtre aussi ! ajouta Deidara légèrement.
Lui, c'était un taciturne fêtard d'après mon instinct expert.
- On doit y aller, Sakura ! Neji m'a déjà envoyé quatre messages me disant qu'il était en train de mourir de faim devant le Mcdo. Désolé les garçons, on parlera plus la prochaine fois !
Ils nous accompagnèrent finalement jusqu'au Mcdo qui était sur leur chemin et on en profita pour échanger nos numéros. Ils étaient vraiment sympas et cela faisait du bien de voir d'autres personnes en dehors de la bande.
Tenten et moi allions traverser la route pour rejoindre nos amis qui nous attendaient en se plaignant lorsque je vis un flocon blanc passer devant moi. Tenten ne sembla pas le voir et avança vers nos amis tandis que je restais plantée devant le passage piéton. Je levai les yeux et vis d'innombrables flocons arriver dans ma direction. Je baissai le regard et vis Naruto me regarder en souriant. Soudain il n'y eu plus que lui, je n'entendais plus mes amis m'appeler, la seule chose qui résonnait dans ma tête était la voix de mon professeur de traditions culturelles.
