Je ne possède aucun des personnages des films

[Suite de "Exfiltration" ] : 10 jours après les évènements de Los Angeles, Ethan obtient le droit de sortir de l'hôpital à condition qu'il se repose. Si ce dernier imaginait passer les prochaines semaines dans une planque de l'IMF, ses discussions avec Ilsa et les étranges visions qu'il a eu lorsqu'il s'est senti mourir vont lui faire prendre une autre direction, mais tout n'est pas fini Conrad est toujours dans la nature et son désir de vengeance est toujours aussi fort.

En espérant que cela vous plaise

Bonne lecture

PS : Au fait j'ai commencé à faire du tri et à remettre de l'ordre dans mes publications en faisant une sorte de table des matières dans mon profil alors n'hésitez pas à y faire un tour ;)


RACINES

Chapitre 4

Luther avait été faire un tour en dehors de la maison, c'était toujours mieux que de rester dedans à se regarder sans savoir quoi se dire. Ils étaient tous là pour Ethan. Ils avaient bien vus comme il était ému et bouleversé de se retrouver ici, mais aussi comme il en avait besoin… Seulement, tant que leur ami n'était pas décidé à les laisser vraiment briser sa bulle, c'était compliqué et ils avaient un peu tous l'impression de violer son intimité. Luther les avait rassuré en disant qu'Ethan était heureux qu'ils soient là et qu'il lui fallait juste un peu de temps… et puis, il avait décidé d'aller faire un tour.

Luther avait de l'avance sur les autres membres du groupe, Ethan avait parlé avec lui de cet endroit. Il avait donc fait le tour de la maison pour découvrir le fameux chêne centenaire qui avait abrité sa cabane d'enfants.

Un sourire s'était formé sur son visage en découvrant la plateforme et en imaginant à quoi pouvait ressembler les jeux d'un Ethan de 6 ou 7 ans… Il y était sans doute déjà question de voyages et d'aventures… mais sans doute pas de mort ou de sang…

Luther soupira et s'assit sur un banc sommairement taillé dans un tronc d'arbres. C'était tellement paisible ici… Comment imaginer que le gamin qui avait couru dans ces champs puisse être devenu l'un des agents secrets les plus efficaces de tous les Etats-Unis ? Efficace, mais taciturne… Ambrose qui lui reprochait de sourire tout le temps, dix huit ans plus tard, ils étaient rares ses sourires, ce qui les rendaient de plus en plus précieux…

Luther soupira et se laissa lui aussi dériver dans ses souvenirs. Depuis leur première rencontre, ils en avaient traversé des missions périlleuses, des situations de mort imminente, des opérations bancales, mais réussies. Luther avait presque toujours été au côté de son ami, n'en manquant que quelques unes. Ils s'étaient soutenus, s'étaient vus mourir, s'étaient sauvés la vie mutuellement… Luther se revoyait sous cet orage en Irlande, les mains plaquées sur la poitrine d'Ethan, lui hurlant de tenir bon pendant que le secours étaient en route. Il se revoyait pisser le sang dans ce faubourg de Mogadiscio, les yeux terrifiés d'Ethan braqués sur lui pendant qu'il lui parlait de sa femme pour le faire tenir… Il revoyait aussi des nuits de planque, des journées passées dans des bunkers, des moments de fatigue où ils s'étaient endormis sur l'épaule de l'autre… Son sourire quand il avait démissionné pour être avec Julia, ses larmes quand il avait décidé qu'il devait la quitter pour la protéger… Il revit même son regard troublé et ému quand Ilsa lui avait demandé de partir avec elle… Avec Julia c'était bien les deux seules femmes qui avaient vraiment comptées dans sa vie… Luther soupira.

Il ne savait plus vraiment depuis combien de temps il était assis là, mais il était temps de rentrer et il se dirigea vers la maison. En entrant, il trouva Ilsa sur le canapé. La jeune femme avait trouvé un album photo qu'elle feuilletait sous le regard réprobateur de Benji pendant que Brandt s'était servi un verre, arguant qu'une bouteille de vin, au moins ça ne périmait pas.

Luther les dévisagea et demanda.

- Où est Ethan ?

- Toujours en haut, répondit Benji.

- Ça fait deux heures, ajouta Brandt.

- Je n'ai pas osé monter, souffla Ilsa.

- Je m'en occupe, répliqua Luther.

Personne ne répondit. Il était si logique que ce soit Luther qui monte le rejoindre.

L'escalier fit du bruit sous ses pas et Luther regarda à droite et à gauche. Il y avait plusieurs portes, mais une seule était entrouverte. Luther soupira et se rapprocha, découvrant la chambre typique d'un adolescent. Il y avait une platine, des disques, une batte de base-ball, un sac de boxe au fond, pendu à un crochet, et sur les murs des posters de film dont il lut les titres.

- Orange Mécanique, Star Wars, le Parrain, Taxi Driver, Apocalypse Now, l'Exorciste, Midnight express, French Connection, Duel, L'inspecteur Harry… Tu n'avais pas mauvais goût en matière de films et en musique non plus, dit-il en feuilletant la caisse où se trouvaient ses vinyles.

Assis sur le lit, ses vieux gants de boxe craquelés à la main, Ethan redressa la tête et observa les posters au dessus de son lit.

- La peinture était bonne à refaire, au moins je ne la voyais pas comme ça.

- Sérieusement tu écoutais des artistes de la Mowntown ?

- J'ai toujours écouté de tout.

- Et ça ? Demanda Luther en désignant les gants qu'il tenait pendant qu'il frappait doucement dans le sac de boxe.

- Tu as vu ce patelin ? Ce sont des fermiers, des agriculteurs… Tu m'as vu sur les photos en bas ? Je faisais la moitié de tous ces types, il fallait bien que je compense.

Luther rit doucement et Ethan esquissa un sourire.

- Je fais toujours la moitié de toi, d'ailleurs.

- Oh quand même ! Protesta son ami pour la forme en venant s'asseoir à côté de lui sur le lit.

Il observa les livres sur les étagères : de la science-fiction, des livres d'aventures, des grands voyages. Ethan suivit son regard et posa ses vieux gants de boxe sur la table de chevet.

- Tu sais, la vie est paradoxale… Elle me paraissait tellement petite cette chambre… comme une cellule de prison et là aujourd'hui, quand je regarde tout ça, je me sens libre…

Luther hocha doucement la tête sans dire un mot et Ethan lui tourna un regard rempli de regret.

- Depuis que je suis assis là, je me demande ce qu'aurait été ma vie si je n'étais pas parti en pleine nuit sur un coup de tête…

- Ethan… murmura Luther en le voyant se mettre à trembler doucement sans s'en apercevoir à cause de ses émotions.

Mais son ami continua à haute voix perdu dans ses pensées.

- Je me serai sans doute marié jeune, comme la plupart des gars d'ici… peut-être avec Amy… J'aurais bien voulu avoir des enfants, trois ou quatre ça m'aurait plus. Une famille un peu nombreuse… C'est terrible d'être fils unique, Luther… Si tu savais comme j'en ai souffert… J'avais l'impression que mon père attendait tellement de moi… mais entre la ferme et les études je n'arrivais pas à suivre toutes ses exigences… Ce qui fait que je passais mon temps à le décevoir, si j'avais eu un frère, on aurait été deux, on se serait soutenu, on aurait pu se répartir les tâches… Si tu savais le nombre de fois ou j'ai dormi deux ou trois heures dans une nuit pour concilier ce qu'il me demandait et mes devoirs… Je sais qu'il avait besoin de moi, mais j'étais si épuisé…

Luther nota la buée dans les yeux de son ami, mais il avait réussi à retenir ses larmes.

- Je peux le comprendre, c'est du boulot une ferme, mais tu sais… et je n'ai pas connu ton père, donc, je ne veux pas que tu le prennes mal, mais il y a une chose dont je suis presque sûr, c'est qu'il devait être fier de toi et qu'il le serait encore plus aujourd'hui.

- Tu crois ? Demanda Ethan sur un ton triste.

- Oui, répondit Luther en glissant sa main sur son dos pour lui presser la nuque. Quel père ne pourrait pas être fier d'un fils qui risque sa vie tous les jours pour sauver des milliers de gens, sans attendre un seul remerciement en retour ?

- Merci…

- Ce n'est que la vérité.

Ethan lui sourit et retint ses larmes qu'il essuya pudiquement.

- Il me manque…

Les mots étaient sortis sans qu'il ne puisse les retenir et Luther lui pressa l'épaule, ça il pouvait le comprendre.

- Ils me manquent tous les deux… Tu sais… quand je me suis senti mourir là-bas, je ne sais pas ce qui s'est passé, j'ai eu comme une sorte de vision et je ne me suis vu ici avec eux… je… je les ais prit dans mes bras… Tout cela semblait si réel… et ça n'arrête pas de tourner dans ma tête et… ça fait longtemps que je n'avais pas remarqué que ça me manquait autant… ça ne devrait pas pourtant, vu tout ce temps, mais je serais prêt à donner ma vie pour avoir la chance de retourner dans le temps, juste pour les serrer une vraie dernière fois dans mes bras et leur dire que je les aime…

Ethan se tut, maîtrisant mal ses émotions, même s'il ne pleurait toujours pas réellement et Luther le ramena contre lui.

- C'est normal qu'ils te manquent et que tu penses à eux. Il y avait de l'amour dans cette maison. On ne guérit pas de la perte des gens qu'on aime. Ce n'est pas de la faiblesse Ethan, tout le monde a envie de pouvoir profiter des bras d'un père et de la douceur d'une mère… et ta vision, c'était peut-être pour te faire comprendre que c'était le bon moment pour rentrer…

Ethan ne dit rien et hocha doucement la tête. Il essuya du bout des doigts une nouvelle larme rebelle et garda le silence, Luther laissa passer quelques minutes, le temps qu'il redevienne maître de lui-même, lui donna une légère tape dans le dos et lui sourit.

- Allez viens, je crois que les autres nous attendent.

Ethan hocha la tête et se leva de son lit, imité par Luther.

...

Quand ils descendirent au rez-de-chaussée, Ilsa et Benji tournèrent la tête dans leur direction et leur sourirent. Ethan leur répondit de la même manière, notant au passage l'album photo sur les genoux d'Ilsa.

- Tu étais un très joli bébé.

Ethan lui fit les gros yeux et la jeune femme baissa les yeux.

- Je suis désolé. J'aurais du te demander la permission.

- Non, si tu savais le nombre de personne qui ont vu ces photos. Ma mère l'avait toujours sous la main cet album. Même les livreurs y avaient droit…

- Je la comprends, tu es joli avec ton uniforme.

- Mon uniforme ?

- Oui, les dernières pages, lui dit Ilsa en l'ouvrant.

Ethan se rapprocha et découvrit des photos de l'armée ou de paysages de certaines de ses premières missions. Un frisson le parcourut.

- Elle les a gardés… Elle ne me l'a jamais dit… J'essayais de lui envoyer des photos et des nouvelles, mais elle ne me répondait jamais vraiment.

- Eh bien, elles sont là, avec ses plus beaux souvenirs, dit Ilsa.

Luther sourit et posa une main sur son épaule.

- Tu vois qu'elle était fière de toi…

- Pourquoi elle ne m'en parlait pas ? Je croyais qu'elle m'en voulait toujours d'être parti.

- Tu étais son fils Ethan, bien sûr qu'elles avaient de l'importance ces photos et il y a une tête connue sur la dernière, dit la jeune femme.

Ilsa tourna la page et Ethan sourit en voyant le fameux dernier cliché. C'était une photo prise un peu à l'arrache devant un avion cargo qui devait l'emmener en mission, mais il n'était pas seul sur la photo. Il y avait Luther qui le tenait par les épaules et un mot écrit à la main par Ethan : "Ne t'en fais, je suis entre de bonnes mains…"

- Je n'étais même pas sûr qu'elle l'avait reçu celle-là. Elle était inquiète que je parte en Afghanistan si tôt après les attentats, mais au final c'est elle qui est morte une semaine plus tard…

- Et tu as failli ne pas en rentrer, bougonna Luther.

Ethan lui adressa un léger regard, touché de sentir qu'il était toujours bouleversé par cette mission ratée et Ilsa referma l'album. Un silence s'établit. Un silence brisé par Brandt le nez dans les placards de la cuisine.

- Dis tes placards sont vides, il y a un magasin quelque part ?

- Oui, en ville il y a une supérette normalement.

- Bien, allons faire quelques courses alors…

Ce n'était pas que Brandt était moins touché par les mots d'Ethan ou par son émotion que les autres, mais il avait bien compris que son ami avait besoin de se couper de ça aussi par moment et faire les courses lui changerait les idées. D'ailleurs Ethan lui répondit par un sourire, même s'il se demandait à quoi pouvait bien ressembler désormais le centre ville.


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