Note d'auteur : Bonjour à vous, j'espère que vous avez passé un bon week-end et que vous allez bien, voici la suite de la fanfiction en espérant que ça vous plaise !
Je vous souhaite une bonne lecture !
Le regard de Marlène observait les gouttes de pluie qui tombaient sur les pavés appartenant à ce village qu'était Godric's Hollow.
Loin d'être une ville rassurante puisque la nuit était tombée depuis maintenant plus d'une heure, elle ne comprenait définitivement pas pourquoi elle devait se retrouver sur ce banc, qui était par chance à l'abri de la pluie.
Aucune parole depuis qu'il l'avait plaqué contre cet arbre, seulement, le bruit des gouttes d'eau s'écrasant sur le sol sans jamais en finir.
C'était un silence dont la demoiselle aurait bien pu se passer sachant le nombre de questions qui lui venaient à l'esprit et qu'elle se retenait de poser pour ne pas froisser celui qui avait été un ami ou plutôt quelqu'un dont elle avait été, autrefois, proche.
« Alors, tu es bien réelle ? »
La jeune femme aux cheveux châtains finit par relever la tête vers celui qui s'était enfin décidé à couper court à ce silence qui commençait à devenir de plus en plus dérangeant, sûrement pour tous deux.
« Je suis aussi réelle que tu ne l'es, Black, avait-elle répondu en le fixant dans les yeux.
- Quand comptais-tu me dire que tu étais encore vivante ? demanda-il avec ce regard mauvais.
- Je… Je ne… »
Elle se mit à bégayer n'arrivant plus à prononcer quelconque mots, c'était bien trop difficile surtout face à ce regard pleins de reproches qu'il pouvait partager à qui voulait le percevoir.
« Tu ne comptais jamais avouer à quiconque que tu étais en vie, c'est ça ? Je te croyais moins lâche ! »
Marlène venait de goûter à l'amertume de ces paroles, il n'avait pas choisi ses mots par hasard, Sirius la connaissait bien et savait tout autant ce qu'elle détestait au plus au point.
« Je ne suis pas lâche, contrairement à ce que tu peux penser ! s'exclame-elle en finissant par se relever de ce banc, se retrouvant sous la pluie battante.
- Tu étais en vie tout ce temps et tu n'as même pas daigné faire un signe ! Qu'attendais-tu, hein ?! J'ai cru que tu étais morte, ils ont tous cru que tu l'étais ! Tu as eu droit à un putain d'enterrement ! »
Il s'était relevé brutalement en faisant des mouvements de son bras droit en direction du cimetière duquel ils s'étaient éloignés, et pour toute réponse, elle avait fait un pas en arrière.
C'était instinctif, cette peur qui la ravageait, ce souvenir de la brutalité.
« Tu crois que je suis heureuse d'avoir laisser croire que j'étais morte ?! Vraiment ! T'es qu'un crétin, Black ! Jamais, tu ne pourrais comprendre ! Tous mes cauchemars d'enfance sont devenus réels et tout ça, tout ça, oui ! Tout ça, c'est de ta putain de faute ! »
Les pleurs venaient maintenant rongés le visage de la jeune femme qui avait pointé son index vers lui qui était face à lui, elle avait envie d'hurler des choses horribles, mais ce n'était pas quelque chose qui serait nécessairement sage ni raisonnable.
« Ils sont morts à cause de moi… »
Marlène observait cet épave qui était face à elle, alors c'était ce qui restait de cette guerre ?
Des décombres qu'il faudrait jeter sans se soucier de plus de détails, des débris devenus inutiles.
« Ce n'est pas de ta faute, Sirius… Les seules personnes responsables de tout ça, ce sont ces monstres qui nous ont tous pris… »
Dans un élan, dans un besoin, elle s'était rapprochée de lui afin de venir se réchauffer dans les bras de ce jeune homme affecté par le deuil, tout comme elle l'était encore profondément.
Qui ne le serait pas ? Ils avaient tous les deux perdus, une part d'eux.
Le trente et un octobre, l'un avait perdu son meilleur ami tandis que l'autre avait perdu sa meilleure amie pour laisser place à un nouvel espoir.
Ils étaient trempés jusqu'aux os et pourtant, ils ne bougeaient pas d'un millimètre, ils profitaient chacun de la chaleur de l'autre, de ce besoin physique qui était réconfortant.
Ce silence entre eux était l'un des plus bruyant, il n'y avait pas besoin de mots à exprimer à haute-voix, il n'y avait besoin que de gestes pour qu'ils se comprennent mutuellement.
Leurs regards qui se croisaient sans cesse, leurs mains droites qui s'entrelaçaient l'une à l'autre à ne plus vouloir se détacher et surtout, cette main gauche qui s'agrippait à la nuque du brun comme si tout ça allait finir par disparaître.
Ils avaient besoin de noyer leurs chagrins, de noyer leurs peines et leurs regrets en se remémorant un passé qui était bien trop lointain pour eux, maintenant.
C'était une nécessité pour eux de se dire que tout ce qui avait été positif dans leurs vies n'avait pas encore disparu.
Pourtant quand les lèvres du brun ténébreux vint à s'approcher de celle de la femme indépendante, cette dernière s'écarta en secouant la tête négativement.
« Ce n'est pas une bonne idée, Sirius… C'est une erreur… Je dois… Je dois partir »
Sans plus d'attente, Marlène se détacha de cette prise réconfortante et s'apprêtait à s'éloigner s'il ne l'avait pas stoppé grâce à leurs doigts encore bien entrelacés.
« Pourquoi… Même après tout ce temps ! Pourquoi ?! »
Elle s'était retournée vers lui, observant alors ce regard hargneux qu'il portait envers elle, mais surtout cette blessure qu'il portait dont elle avait été souvent l'une des rares spectatrices.
« Après tout ce temps ?! Crois-tu vraiment que le temps arrange toutes les blessures ? Que le temps arrangerait les blessures que tu as causé ?! Te rends-tu compte ?! Des tous les cadavres qui nous entourent là maintenant ?! »
Cette haine qu'elle portait, elle était bien trop forte pour faire l'impasse.
Il fallait que cette envie irrépressible d'être dans les bras de ce jeune homme disparaisse, qu'elle s'éloigne de cette vieille tentation perfide qui ne cause que peine et douleur de plus.
Il venait de la lâcher alors pourquoi ? Pourquoi restait-elle ici à le fixer intensément comme si quelque chose pouvait changer la donne ?
« Je n'ai jamais voulu te faire du mal, Marlène. »
La jeune femme aurait pû être surprise d'autant de sincérité dans la voix de Sirius, seulement, elle le savait et elle l'avait toujours su qu'il n'avait pas voulu la blesser.
Pourtant, c'était sa nature à lui et il ne pourrait peut-être rien y changer.
« Pourtant tu l'as fait ! Tout comme ton frère ! Ce n'est plus assez de dire que tu ne le souhaitais pas, parce que… Parce que c'est tout de même arrivé ! »
Marlène avait hurlé ces mots, puis d'un pas s'était reculé alors que ses pleurs se multipliaient sans cesse, elle en était à un point où elle regrettait d'être venue voir la tombe où reposait son amie.
Bientôt, le corps de la demoiselle disparaîtra pour laisser une traînée nuageuse qui s'en allait vers une direction.
Elle ne pouvait pas en subir plus, il lui fallait une pause ou peut-être une fin à tout ça.
Pardonner, ce n'était pas quelque chose qu'elle pouvait faire ou qu'elle pourrait faire à l'avenir.
En temps de guerre, même si elle faisait des efforts, l'impardonnable ne peut être pardonner.
La jeune femme avait transplanné jusqu'à la chambre où elle logeait et c'était directement dévêtu de ses vêtements trempés.
Ses pleurs ne cessaient de ravager son visage fatigué et cerné par le manque de sommeil, c'était sûrement plus qu'elle ne pouvait encaisser.
La goutte d'eau qui déborde le vase, le poisson de trop dans l'aquarium.
Elle s'était laissé glisser contre sa porte de chambre à demie-nue, trahissant son corps amaigri par le manque de nutriments, par des carences importantes.
Les cicatrices sur son corps laissaient percevoir toute la douleur qu'elle a pu subir, toutes les souffrances qui lui avaient été infligées jusque-là.
Cette femme, autrefois, forte n'était plus qu'une enfant fragile et apeurée par ce monde si froid et brutal, une enfant ayant perdue toute innocence et tout espoir.
Une enfant qui aurait découvert la vérité sur ce monde, un peu trop sombre.
Combien de temps resterait-elle à se terrer à une vie qui n'est pas la sienne ? Combien de nuit les passerait-elle à faire ces cauchemars ? Combien de jours, les fantômes du passé, viendront-ils la hanter ? Combien de fois devra-elle observer ses amis hurler de folie ? Combien…
C'était les questions qui traversaient son esprit, encore et encore, des questions qui lui faisaient plus de mal que bien, des questions qui ne faisaient qu'augmenter la souffrance de ces blessures qui n'arrivaient aucunement à guérir.
Mais pourrait-elle ? Y avait-il une possibilité pour elle de guérir toutes les blessures du passé ?
