Disclamer : Rien ne m'appartient, ni Merlin, ni l'histoire
Titre : Trust
Auteur : Elfpen
Traducteur : Ange Phoenix
Résumé : "Bien sûr que j'aurais pu vous tuer. Je pourrais vous tuer maintenant. J'aurais pu vous tuer il y a des jours, des mois, des années, quand je le voulais. Ça aurait été facile, plus facile que de cligner des yeux. Mais je ne l'ai jamais fait, Arthur. Et je ne le ferai pas. Jamais." REVEAL FIC NON-SLASH
Bêta : Ange Phoenix
Autorisation : J'ai l'autorisation de traduire toutes ses fanfictions
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Trust
Chapitre 4
Quelque temps après le départ d'Arthur, Gaius soupira et se retourna pour regarder la porte de la chambre de Merlin.
« Tu peux sortir maintenant, Merlin. »
Après un moment de silence, la porte s'ouvrit en grinçant et Merlin descendit dans la pièce avec culpabilité. « Comment avez-vous su que j'étais là ? » demanda-t-il avec incrédulité.
« Merlin, accorde-moi un peu de crédit. Je suis peut-être vieux, mais je ne suis pas aussi sourd que tu le penses, et tu as vécu ici assez longtemps pour que je sache à quoi ressemblent tes pas. » Il versa du cidre pour le garçon et lui fit signe de s'asseoir. « Peu importe, s'ils sont presque silencieux. Alors, qu'as-tu entendu ? »
Merlin haussa les épaules. « Assez de choses, » dit-il. Gaius semblait quelque peu mécontent de cette réponse vague, mais il la laissa passer. « Arthur n'a pas dit grand chose. »
« Je ne sais pas si je le ferais non plus, à sa place », répondit Gaius. Un moment de silence passa entre eux. Il y avait beaucoup de choses qu'ils pouvaient dire – notamment sur la confrontation dans la salle du trône, sur Arthur, sur ce que Gaius avait dit, sur le destin de Merlin, mais d'une certaine manière, ils savaient tous les deux, aussi bien que l'autre, que malgré toutes les conversations possibles, ce n'était pas le moment de parler. Merlin fixa son regard sur son cidre, se réchauffant les mains sur la chope.
« Pensez-vous qu'il me pardonnera un jour, Gaius ? » demanda Merlin. Gaius l'observa, et ne dit rien pendant un long moment.
« Donne-lui du temps. »
Merlin fronça légèrement les sourcils. Il savait que le mieux qu'il pouvait faire pour le moment était d'attendre. Il aurait aimé pouvoir faire plus. Gaius se leva et contourna Merlin, lui pressant l'épaule avant d'aller vers son lit, qui était juste à côté.
« Tout ira bien, Merlin, tu verras. » Il tapota la tête de Merlin comme un père le ferait avec son fils. « Souffle toutes les bougies quand tu vas iras coucher. Bonne nuit, Merlin. »
Très bien. Tout allait peut-être bien, pensa Merlin, mais ça ne voulait pas dire que ce serait toujours pareil, pour le meilleur ou pour le pire.
Merlin observa le lever du soleil sur Camelot depuis son perchoir sur une petite colline juste à l'extérieur de la forêt de l'ouest. C'était un matin froid, et l'haleine de Merlin s'élevait dans un nuage de vapeur d'où il était assis, les bras enroulés autour de ses genoux. N'importe quel autre matin, il aurait souri. Les oiseaux gazouillaient, les feuilles bruissaient, et les cloches matinales de Camelot sonnaient leur bienvenue au nouveau jour. Cependant, la clarté du jour avait été ternie ce matin-là par une tempête de doute qui avait fait se froncer les sourcils de Merlin en un froncement inquiet. Il n'avait pas fermé l'œil la nuit dernière, après que Gaius l'ait appelé. Ce qu'il avait entendu la nuit dernière l'avait rendu encore plus nerveux et frustré qu'il ne l'était auparavant. Arthur n'avait pas été lui-même. Merlin savait qu'il prenait toute cette situation incroyablement mal, et il souhaitait pouvoir faire quelque chose pour aider, mais il savait qu'il ne pouvait pas. Il n'avait pas vu Arthur en personne depuis leur conversation dans la salle du trône quelques jours auparavant, et, vu que c'était Merlin qui avait causé la détresse du roi, il ne pouvait rien faire d'autre que de regarder et d'attendre, alors que son destin et celui de son ami étaient en jeu. Merlin soupira dans ses genoux et observa les gardes au loin sur les remparts. Arthur lui avait dit pendant des années qu'il était totalement inutile. Merlin ne l'avait jamais vraiment cru, jusqu'à maintenant. C'était l'un des moments les plus cruciaux de sa jeune vie, et il ne pouvait absolument rien faire d'autre que de rester assis là. Il était inutile.
« Merlin ? »
Merlin reconnut la voix et regarda à sa gauche, où Gwaine grimpait jusqu'au poste de surveillance de Merlin.
« Gwaine, » Merlin commença à se lever, mais le chevalier tendit une main apaisante.
« Pas besoin d'être excité, » dit-il. « Je t'ai vu venir ici il y a un moment. » Gwaine s'assit lourdement à côté de Merlin. « J'ai pensé que tu pourrais vouloir un peu de compagnie. » Il sourit. Pendant que Gwaine parlait, Merlin l'avait simplement fixé. Après quelques secondes de silence et de regard, Gwaine fronça les sourcils. « Quoi ? »
« Tu es en train de me parler. »
Gwaine fronça les sourcils. « Oui, c'est vrai, en fait. C'est surprenant ? » Il leva un sourcil.
Merlin leva le sien en retour et détourna le regard. « La dernière fois que j'ai vérifié, les chevaliers de Camelot n'avaient pas l'habitude de bavarder avec des sorciers reconnus. »
Gwaine haussa les épaules. « Bon point. Bien que, entre toi et moi, ce sorcier que nous avons vu sur le champ de bataille il y a quelque temps ne ressemblait pas vraiment à un sorcier. »
Malgré lui, Merlin était offensé. Il leva un sourcil inquisiteur vers Gwaine. « Oh vraiment ? »
Ignorant l'expression sombre de Merlin, Gwaine secoua la tête. « Non, pas du tout. Il était maigre, c'est certain. Il était sale, sans aucun doute. Il était courageux, peut-être, bien que stupide, seul face à Morgane. » Gwaine secoua sa tête encore. « Mais non, il n'avait pas l'air d'un sorcier. »
« Et à quoi ressemblait-il ? » demanda sèchement Merlin. Gwaine le fixa avec un petit sourire.
« À un ami », dit-il. Immédiatement, le visage de Merlin s'adoucit et il détourna le regard. Le sourire de Gwaine grandit.
« Honnêtement, Merlin, » dit-il en passant un bras autour des épaules de Merlin, « pensais-tu que j'allais oublier notre amitié si facilement ? Donc tu es un sorcier — c'est un peu choquant, je l'admets — mais je sais que sous toute la magie, les dragons et les surprises, tu es toujours Merlin. »
Merlin voulut le remercier, mais ne put que soupirer et détourner le regard. « J'aimerais que tout le monde pense comme toi, Gwaine. »
Le sourire de Gwaine quitta son visage et il enleva son bras des épaules de Merlin. « J'ai entendu parler de ce qui s'est passé dans la salle du trône, » dit-il, et Merlin le regarda avec surprise. « Pas de détails, remarque, mais les autres chevaliers et moi-même en avons entendu parler. Je suis désolé qu'Arthur le prenne si mal. »
Merlin secoua la tête. « Ce n'est pas de ta faute. J'aimerai juste... savoir quoi faire. »
Gwaine sembla inhabituellement pensif pendant un moment avant de dire, « Attendre, je suppose. »
Oh, comme Merlin commençait à mépriser ce mot.
« Maintenant, allons-y », Gwaine changea de sujet, se déplaçant vers l'avant pour mieux voir Merlin. « Voyons cela, alors. »
« Voyons quoi ? »
« Ta magie ! Je n'ai pas vraiment eu l'occasion de la voir pendant la bataille, me battant pour ma vie, et j'aimerais savoir à quoi elle ressemble. » Quand Merlin ne fit rien d'autre que de le fixer avec confusion, il fit un sourire encourageant. « Oh, allez, Merlin ! Je viens de découvrir que mon meilleur ami est l'un des sorciers les plus puissants du monde ! Bien sûr que je suis curieux — s'il te plaît, juste un peu de magie ? »
Bien que le sourire charmant et la supplication n'aient eu aucun effet sur Merlin, deux petits mots l'avaient convaincu de faire plaisir à Gwaine. Meilleur ami. Merlin ne put retenir un petit sourire. « Très bien. Que veux-tu que je fasse ? »
Gwaine fit une pause momentanée pour passer en revue les possibilités. Un lent sourire se répandit sur son visage. Il fit un signe de tête en direction d'un jeune pin qui poussait à quelques mètres de là. « Peux-tu changer la couleur de cet arbre ? »
Merlin fronça les sourcils. Quelle étrange demande. « Peut-être, » dit-il, « Je n'ai jamais vraiment eu de raison de le faire. »
« Eh bien maintenant tu en as une, » dit Gwaine, supposant que sa demande était une raison suffisante. « Que dirais-tu d'une belle et vive nuance de rose ? »
Après avoir jeté un regard perplexe à Gwaine, Merlin haussa les épaules et prit une grande inspiration, construisant mentalement un sort qui devrait faire l'affaire et essayant d'ignorer le fait que Gwaine le fixait. « Crohmcran bándearg », dit-il en faisant un signe de tête vers le petit pin. Il pouvait entendre Gwaine haleter quand ses yeux se changèrent en or. Puis le chevalier se retourna pour regarder l'arbre, et il éclata de rire.
« Ha ! Un pin rose ! Parfait ! » Il tapa Merlin dans le dos et lui sourit, et Merlin n'eut qu'à sourire en retour. « Un sorcier en effet, mon ami ! Un maigrichon, peut-être, mais peu importe. C'était génial ! »
« Tu penses ? Je veux dire, ma magie, je ne - c'est-à-dire, elle ne te fait pas... peur ? » demanda Merlin avec appréhension. Gwaine continua à rire.
« Bien sûr que non ! Tu es toujours Merlin, comme je l'ai dit, et je te fais confiance. » Ses mots signifiaient plus pour Merlin qu'il ne pourrait jamais le savoir. Toujours souriant, Gwaine continua, « D'ailleurs, sais-tu à quel point cela pourrait être amusant ? »
Et pour une raison quelconque, Merlin n'était pas sûr d'aimer le ton de voix.
