Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas aussi bien dormi. Les dortoirs étaient superbes et, par chance, je ne partageais pas la chambre avec Pansy. Cette fille ne m'inspirait absolument rien de bon.
Après une bonne heure à me préparer, je regardai mon emploi du temps. « Soin aux créatures magiques », voilà qui me semblait fort intéressant. Je pris cet énorme livre poilu sur lequel j'avais accroché une lanière pour qu'il ne me morde pas, et sortis du dortoir. Dans la salle commune, les étudiants discutaient entre eux, à croire que personne n'était pressé d'aller en cours. J'aperçus la petite tête blonde de Drago, entouré de ses acolytes. Je leur fis un signe de tête et m'éclipsai par la porte.
Cela faisait déjà plusieurs minutes que j'arpentais les couloirs de l'école. J'avais déjà oublié à quel point ce château était immense. Je sortis le plan de mon sac, et cherchai où pouvait se trouver le cours de soins aux créatures magiques.
- Besoin d'aide, peut-être ?
Un garçon brun, à peine plus vieux que moi, qui portait les couleurs de Serdaigle s'était approché, suivi par deux roux identiques du même âge, mais qui arboraient les couleurs de Gryffondor.
- Je… Peut-être oui, je cherche le cours de soin aux créatures magiques.
Il regarda le plan, et pointa l'endroit précis du bout du doigt. Bien, c'était en extérieur déjà ; il était certain que je n'étais pas au bon endroit.
- Au fait, moi c'est Gaston, et voici Fred et George. Le château est grand mais tu finiras par t'y habituer.
- Moi, c'est Pandore. C'est un plaisir. Je vous remercie beaucoup ! C'est vrai que c'est immense. Je pense que je vais garder mon plan bien précieusement encore quelque temps.
- N'hésite pas, si tu as besoin de quoi que ce soit, me lança Fred, sous le regard amusé de ses deux compères.
Ils me firent tous les trois un signe de la main et je pris le couloir suivant, en prenant bien soin de suivre les indications du plan à la lettre. Après de longues minutes de marche, j'arrivai enfin vers l'extérieur du château. J'avais la nette impression de passer plus de temps à arpenter les immenses couloirs, qu'à aller en cours.
Je reconnus, à quelques mètres devant moi, le fameux Potter et ses deux amis, dont Drago se moquait la veille. Je ne savais pas ce qu'il y avait entre eux, mais il était certain que ce n'était pas de l'amour.
Je suivis le groupe qui devait se rendre, tout comme moi, au cours du professeur Hagrid. Nous arrivâmes dans une clairière, proche de ce qui semblait être la cabane du garde-chasse, bordée par de petits rochers. Le professeur nous attendait au centre, tandis que le reste des étudiants arrivait petit à petit. Mes camarades de Serpentard arrivèrent également, poussant les autres élèves afin de se frayer un chemin plus au-devant.
- Ah, t'es là aussi Baguette ? me dit Pansy, totalement amusée par le nouveau surnom qu'elle m'avait dégoté.
- Baguette ? Sérieusement Parkinson ? C'est quoi ton problème avec moi ?
- Ah, les français et leur manque d'humour…
Je sentais bien qu'elle essayait de me pousser à bout, même si je ne savais pas pourquoi. Apparemment, se faire remarquer par toute sa bande était un point essentiel pour elle.
- Ça devient de l'acharnement, fais attention, je vais finir par croire que tu en pinces pour moi.
Les garçons qui ne nous avaient pas quittés des yeux, se mirent à nous siffler, amusés. Je les ignorais, attendant que le professeur prenne la parole. Une nouvelle fois, Drago et sa bande s'en prirent de nouveau à Potter, en imitant les détraqueurs pour l'effrayer. J'essayais réellement de comprendre ce qu'il pouvait bien y avoir entre eux pour que Drago s'acharne à ce point sur lui. Je me promettais d'enquêter pour en savoir plus.
Tout fier de son premier cours en tant que professeur, le garde-chasse s'écarta pour nous présenter la créature que nous allions étudier aujourd'hui. Il ne s'agissait rien de moins que d'un hippogriffe. J'avais lu beaucoup de choses sur ces créatures dans les ouvrages du magizoologiste, Norbert Dragonneau. Il me semblait avoir lu qu'il était assez difficile de les dompter, ce qui apparemment n'était pas le cas de notre professeur.
Spontanément, il proposa à l'un d'entre nous de le nourrir. J'aurais adoré approcher cette créature de plus près. Son pelage semblait si doux, et ses plumes si grandes. Mais mon désir de ne pas me faire remarquer dès le premier jour prima sur le reste. Je vis les autres étudiants se reculer, tandis que Potter restait planté là, à l'admirer.
- Ah ! Harry !
Le professeur se frotta les mains, d'un air satisfait. Harry se retourna, étonné. Il ne s'était pas rendu compte que le reste de la classe s'était reculé, trop terrorisé pour approcher l'animal. Le professeur lui expliqua comment s'approcher doucement de l'animal, en lui faisant une révérence, afin de lui montrer son respect, et qu'il n'était pas un danger pour lui. L'hippogriffe est un animal très fier. Intérieurement, je me disais qu'il s'entendrait parfaitement avec Drago et son petit air hautain. La tension était palpable ; au moindre mauvais geste, l'animal pourrait sauter sur le jeune Gryffondor. Je me surpris à m'arrêter de respirer quelques secondes, jusqu'à ce qu'Harry arrive à caresser l'hippogriffe.
L'hybride, en pleine confiance, s'avança et colla son front sur celui du jeune étudiant. À ce moment, je l'enviai particulièrement. Connaître une telle symbiose avec un animal était exaltant. Le Professeur Hagrid porta Harry, apeuré, sur le dos de la bête, et lui claqua l'arrière train pour le faire partir au galop. Après quelques mètres de course, l'hippogriffe s'envola. Je les regardai partir au loin, le sourire aux lèvres. Quelle sensation incroyable ! Le vol dura de longues minutes, durant lesquelles les étudiants se remirent à parler entre eux. L'hippogriffe se posa à l'endroit même où il était encore quelques minutes avant que le cours ne débute. Harry semblait aux anges. Le professeur le fit descendre de l'animal, le sourire aux lèvres. Ils échangèrent quelques secondes, lorsque je vis Drago fou de rage, se diriger vers la bête, tout en lui hurlant dessus. Buck, aussi fier que mon camarade, se cabra face à lui. Prise de panique, je courus vers Drago, lui attrapant le bras pour le faire pivoter en arrière, me faisant chuter sur lui. Par chance, l'animal ne nous atteignit pas. J'entendais notre professeur grommeler vers l'hippogriffe. Je regardais Drago dans les yeux, y voyant un mélange de peur et de soulagement.
- Est-ce que tu vas bien, Drago ? Qu'est-ce qui t'a pris de l'insulter comme ça ? Il aurait pu te tuer !
Il ne répondait pas, encore sous le choc. À califourchon sur lui, je tentais de le faire revenir à lui en le secouant un peu. Pansy, rouge de rage, me poussa un grand coup, me faisant tomber au sol.
- Ne lui parle plus jamais comme ça ! On n'a pas besoin de toi !
C'était une blague, ou quoi ? Drago ne prononçait toujours rien, encore en état de choc. Je regardais le professeur lorsqu'Hermione, la jeune Gryffondor, interpella « Hagrid » pour qu'il emmène mon camarade à l'infirmerie. Il s'exécuta immédiatement, portant Drago dans ses bras comme s'il n'était qu'une petite poupée de chiffon. Un garçon roux, qui me rappelait étrangement quelqu'un, s'approcha de moi et me tendit la main pour m'aider à me relever.
- Tu devrais faire attention aux gens que tu fréquentes.
- C'est ce que je commence vraiment à me dire… lui répondis-je en jetant un regard au groupe de Serpentard.
- Au fait, moi c'est Ron, voici Hermione, et je pense que tu connais déjà Harry.
Hermione s'approcha de moi, tout sourire. Elle était vraiment très jolie, avec ses petites tâches de rousseurs qui recouvraient ses pommettes et son petit nez.
- Tu as été très courageuse Pandore. Mais fais attention, Malfoy et sa bande ne sont pas des gens très fréquentables.
- J'ai cru remarquer, oui. – Plus je regardais Ron, et plus il me rappelait quelqu'un. – Ron, tu as des frères et sœurs ici ?
Les trois amis me sourirent.
- J'ai une jeune sœur, et trois grands-frères, pourquoi ?
- Eh bien, tu me fais penser à quelqu'un, mais je n'arrive pas à me rappeler qui.
- Peut-être as-tu croisé l'un de mes frères.
- Oui certainement. En tout cas, je suis ravie d'avoir fait votre connaissance. Poudlard et Beauxbâtons sont vraiment deux écoles très différentes, et j'avais vraiment peur de ne pas réussir à me faire d'amis.
- C'est un plaisir partagé, me répondit Hermione. En tout cas, si tu as besoin de quoi que ce soit, n'hésite surtout pas !
Nous remontèrent au château ensemble, discutant des prochains cours que nous avions en commun. J'étais plutôt contente de ce premier cours qui nous avait pris toute la matinée. J'espérais seulement que Drago allait bien ; je me promis de lui rendre visite dans la journée pour m'assurer de son état, en croisant les doigts pour ne pas y rencontrer cette peste de Parkinson. Je profitai de la pause du midi pour me rendre à la grande salle, en espérant y voir ma sœur pour lui raconter mon premier cours et les nouvelles rencontres que j'avais faites.
