Ceci est une traduction de la fanfiction The Drinny Thing écrite par Colubrina (lien pour la VO sur mon profil).


Ce ne fut qu'au dîner qu'elle subit les conséquences de sa sortie publique avec un Mangemort reconnu - même s'il avait été jugé non coupable à son procès. Trois filles changèrent de place quand elle s'assit à la table des Gryffondor. Une autre renversa son verre de jus sur sa robe avant de s'excuser avec un sourire mesquin qui laissait entendre que ses excuses étaient tout sauf sincères. Ginny lui lança un sort et, tandis que les chauve-souris s'envolaient au-dessus de la table, elle demanda à voix basse pourquoi les gens se croyaient en mesure de déterminer qui elle pouvait fréquenter ou non.

« C'est Drago Malefoy » dit la fille qui s'extasiait au sujet de Harry Potter le matin même. Il était apparent que, pour elle, ce simple nom était une explication suffisante. « Il a permis aux Mangemorts d'entrer.

- Il a tué Dumbledore, dit une autre fille.

- C'est faux, et il a agi sous la menace » répondit Ginny. Mais cela n'avait pas d'importance. Elles n'étaient pas intéressées par la vérité et elles prirent soin de tourner le dos à Ginny et de se lancer dans une bruyante discussion sur la mode. Ginny ne pouvait pas leur en vouloir. Son propre estomac se retournait à la pensée de Drago-le-Mangemort. Drago-l'actuel n'était pas mieux non plus. Il avait un plan qui paraissait louche et c'était toujours ce petit con plein de préjugés. Il agitait ses nerfs, faisait battre son cœur, avait le goût de la tempête, de la rage, de la peur et des leçons qu'il faudrait oublier.

Elle connaissait ce goût-là.

Elle rassembla ses affaires et partit sans rien dire à ses camarades. Une fille en vert, qui la bouscula dans le couloir, faillit recevoir le sort que Ginny avait toujours au bout de la langue, mais elle se contrôla et demanda, plus brusquement que poliment : « Quoi ? »

La fille posa sa tête contre le mur. « Bienvenue parmi les parias » dit-elle.

Les yeux de Ginny se rétrécirent. « J'étais quasiment à la tête de l'insurrec-

- Aucune importance, coupa la fille. Qu'est-ce que tu as fait pour eux cette semaine ? » Elle prit son sac, le balança sur son épaule et ajouta avant de partir : « Passe le bonjour à Malefoy.

- Je sais même pas qui tu es » marmonna Ginny dans le dos de l'élève.

Luna la trouva ainsi, toujours en train de fixer la Serpentard qui s'éloignait. « Tu t'amuses ? Demanda-t-elle.

- Je suppose, répondit Ginny. C'était instructif. » Elle regarda derrière elle, vers la Grande Salle, et murmura : « Très instructif. » Puis elle reprit : « T'as vu qui à Pré-au-Lard ? »

Luna commença à avancer le long du couloir, sautillant tous les deux ou trois pas ce qui faisait que Ginny devait marcher vite pour suivre le rythme. « Quelqu'un avec qui j'ai nourri les Sombrals une fois, dit-elle. Il m'a envoyé un hibou.

- Un ami ? » Demanda Ginny. Elle n'avait pas réalisé que Luna avait des amis en dehors de leur groupe. Luna sembla réfléchir à la réponse et au moment où elles se séparèrent, Luna pour aller dans sa tour, Ginny pour retourner dans la sienne, elle répondit : « Pas à l'époque. Maintenant, peut-être. Il veut quelque chose, bien sûr, mais ça ne veut pas dire qu'on ne peut pas être amis. » Elle sourit à Ginny. « Que veut Drago ? »

Ginny rit et secoua la tête : « Rien d'autre que dominer le monde.

- C'est bien d'avoir des objectifs » répondit Luna avant de partir.


Drago passa ses doigts sur la lettre et expira, alors même qu'il n'était pas conscient d'avoir retenu sa respiration. Elle lui écrivait encore.

Il s'était convaincu qu'elle était surtout une bonne opportunité politique et que c'était un bonus qu'elle soit plaisante à regarder. Elle était connue pour être une figure d'opposition au règne de terreur à Poudlard et sa famille, aussi traître à son sang qu'elle soit, faisait partie de la société secrète de Dumbledore.

Drago était mitigé au sujet de Dumbledore. Il en pensait surtout du mal mais il ressentait aussi un peu de culpabilité.

Peu importait ce qu'avait été Dumbledore, les Weasley étaient des héros. Honorés, glorifiés, des héros adorés et ils avaient une fille. Une Sang Pur, une magnifique jeune femme qui lui ferait beaucoup de bien si elle se tenait à ses côtés.

Il s'était convaincu que ce n'était que cela.

Qu'elle rie à ses commentaires désobligeants glissés en aparté - qu'elle rie réellement, comme il avait vu des filles faire autour de Blaise, avec les yeux plissés, signe qu'elle était enchantée par ses remarques - cela avait été la cerise sur le gâteau. Elle lui avait manqué tout de suite à cause de ce rire. Il s'était dit que c'était une bonne chose d'apprécier réellement la personne qu'on courtisait ; Merlin savait que des mariages avaient été célébrés pour moins que ça. Puis il avait commencé à attendre ses lettres chaque jour. Ce n'était pas qu'elle racontait des choses trépidantes, elle ne disait quasiment rien. Mais tout de même, il se surprenait à tracer du doigt le G de sa signature en se demandant s'il lui manquait réellement ou si elle le disait par politesse.

Théo l'avait deviné, bien sûr. Cet enfoiré savait toujours tout. Mais il avait haussé les épaules et gardé ses conseils pour lui. Or maintenant, Drago était assis, après avoir embrassé une fille jusqu'à ce qu'il en ait mal, devant un mot qui l'attendait.

Ses mains ne tremblèrent pas quand il ouvrit l'enveloppe car il avait appris à ne pas montrer ses émotions, pas même lorsqu'il se croyait seul. Les gens parvenaient à entrer partout et la moindre faiblesse avouée pouvait provoquer la mort, ou presque. Même la peur qu'il ressentait à l'idée qu'elle lui avait peut-être écrit pour dire que, suite à ses révélations du jour, elle préférait qu'ils en restent là ne suffisait pas à faire trembler ses mains. En dehors de ce soupir, il était en plein contrôle de lui-même. Ce ne fut que lorsqu'il eut terminé sa lecture de la lettre qu'il se laissa un instant envahir par le soulagement.

Elle avait été heureuse de le revoir. Il lui tardait la prochaine sortie à Pré-au-Lard, mais peut-être que, cette fois-là, il pourrait apporter un pique-nique pour ne pas qu'ils aient à aller chez Madame Pieddodu. La chouette était une petite boule très utile et adorable. Est-ce qu'il voulait braver Poudlard et venir au premier match de Quidditch ? Elle était attrapeuse et capitaine cette année mais elle comprendrait qu'il ne veuille pas subir l'hostilité envahissante de Poudlard.

J'aimerais beaucoup te voir jouer, répondit-il. Peut-être même que j'applaudirai - très doucement - l'équipe de Gryffondor.

Il décida de ne pas répondre à sa remarque sur l'hostilité. Il savait que les gens le détestaient. Il n'était pas étonné qu'elle en subisse désormais les excès.

Parfois, il était vraiment agacé d'avoir dû jouer un rôle plus important que d'autres à cause de sa lignée et des circonstances.

Tu me manques. Prends soin de toi. Bien à toi, D.


Théo était confortablement installé sur l'un des fauteuils de la bibliothèque du Manoir Malefoy qui était devenue le quartier général pour leurs manigances. Il jouait avec ce qui ressemblait à un collier et le regardait avec une grande satisfaction, trop grande si l'on considérait l'objet qu'il tenait entre les mains.

« Je ne savais pas que tu avais une petite sœur » dit Graham. Il avait un dossier dans les mains et attendait impatiemment que Théo le prenne. Son pied tapait contre le tapis, ancien et luxueux, qui ornait le sol et il leva les yeux au ciel lorsque l'homme avachi face à lui sourit d'un air mesquin.

« J'en ai pas, dit Théo en faisant glisser le collier entre ses doigts. Je suis fils unique.

- Alors qu'est-ce que tu fais avec cette chose ? » Demanda Graham. La question était justifiée. Le collier était composé de capsules de canettes, d'un bouchon en liège, de la dent d'un animal et de ce qui ressemblait à une grosse opale, le tout rassemblé sur une chaîne. « Est-ce que tu t'es mis à l'ergothérapie pour supporter les traumatismes de la guerre ?

- C'est un cadeau pour une fille, dit Théo, souriant malicieusement. Tu sais ce que c'est qu'une fille, n'est-ce pas ?

- Si j'en crois mon expérience, ce sont des personnes qui n'aiment pas les cadeaux fabriqués à la main, répondit Graham. Est-ce que c'est une dent de Fléreur ?

- Je ne sais pas d'où elle vient, dit Théo. Je l'ai achetée dans une boutique de l'Allée des embrumes. Le vendeur a prétendu que ça venait d'un bébé basilic mais il n'a peut-être pas dit toute la vérité.

- Ah tu crois ? Marmonna Graham. Entre toi et Drago, complètement gaga de la fille Weasley, on dirait une rencontre de célibataires amoureux plutôt qu'un complot pour dominer le monde. »

Drago se racla la gorge et Graham Montague se calma. « Puisque nous sommes en plein complot, dit Drago, et même si certains d'entre nous ont du mal à se projeter, peut-être que nous pourrions entrer dans le vif du sujet. Où en est le projet de La Gazette ? »

Graham lui tendit son dossier et Drago le feuilleta tandis que l'autre expliquait. Il y avait cinq couches de sociétés écrans pour obscurcir cette réalité mais c'étaient bien eux qui possédaient le journal. Un rachat qui se fit sans question ni accroc. Rita Skeeter avait reçu un tuyau au sujet de Kingsley Shacklebolt et de quelques jeunes filles, et elle se préparait, au moment même où ils discutaient, à épingler le Ministre.

« Est-ce que c'est vrai ? » Demanda Théo. Il ne paraissait que moyennement intéressé, il n'avait pas arrêté de jouer avec le collier, piquant son doigt avec la dent pointu. « Il m'a toujours paru irréprochable.

- Évidemment que c'est faux » rétorqua Graham. Il était énervé. Durant des heures, il avait passé au peigne fin tout ce qui avait été écrit sur le Ministre et il s'avéra qu'il n'avait jamais rien fait de mal, pas même un petit détournement de l'artisanat moldu. Kingsley Shacklebot était aussi respectable qu'on pouvait l'être. « Mais trois filles sont prêtes à jurer sous serment.

- Veritaserum ? » Demanda Drago.

Graham secoua la tête. « Deux d'entre elles sont des occlumens nées et la troisième est maintenant immunisée grâce à sa mère qui la questionnait à la moindre occasion lorsqu'elle était enfant.

- On peut remonter jusqu'à nous ?

- C'est trois Serpentard » admit Graham. Ils n'avaient pas osé s'éloigner de leur propre maison mais il savait que c'était un problème. Un procureur intelligent se demanderait pourquoi les charges à l'encontre de l'accusé, un membre intègre de l'Ordre, provenaient de personnes appartenant à la maison qui aurait le plus à gagner en prenant le pouvoir. Ce qui les aidait dans leur plan, c'était qu'il y avait peu de personnes du gouvernement à renverser. Personne ne laisserait Molly diriger quoi que ce soit, même si elle ne serait pas mauvaise, et Arthur était peut-être un héros mais tous ceux qui avaient travaillé avec lui le prenaient pour un pitre, qui pouvait facilement être acheté. Il avait effacé plus d'une plainte pour détournement d'objet moldu en échange d'un cadeau ou d'un service. Graham avait appris tout cela en cherchant la preuve que Shacklebolt avait commis quelque chose - n'importe quoi - de répréhensible.

« Il nous faut des gens des autres maisons » déclara Théo. Il ne semblait pas s'intéresser à la conversation. « Au moins pour donner le change. Ils n'ont pas besoin de faire quoi que ce soit, il faudrait juste qu'ils soient vus avec nous, pour effacer l'impression qu'on est un groupe fermé.

- Tu pourrais poser cette monstruosité et suggérer un moyen pour les attirer vers nous ? Intima Graham. C'est facile à dire : on doit recruter plus large, mais j'imagine mal Neville Londubat passer à l'improviste pour boire le thé avec nous.

- Non, admit Théo. Londubat est hors de portée. » Il se leva et regarda Drago. « Je peux t'emprunter un hibou pour envoyer ceci ? Je dois rejoindre un ami pour un petit match de Quidditch et j'aurai pas le temps de repasser chez moi. »

Drago secoua sa main avec mauvaise humeur. « Fais ce que tu veux, dit-il. C'est toujours ce que tu fais de toute façon.

- Comment est-ce que tu le supportes ? Demanda Graham quand l'autre fut parti. Il va faire un match de Quidditch ? »

Drago rangea le dossier sur son bureau et haussa les épaules. « Théo a toujours quelque chose de prévu, dit-il. Quel con. Bon boulot pour la Gazette. Et je suis impressionné par ton plan pour virer Kingsley. Ce sera le goudron et les plumes* très bientôt pour lui.

- Tu prévoies qui pour prendre le pouvoir à sa place ? » Demanda Graham. Il avait fait des guillemets avec ses doigts en prononçant "le pouvoir".

Drago haussa à nouveau les épaules. « Tant que ce n'est pas un héros de guerre, je pense que ça n'a pas d'importance, dit-il. Je ne veux pas être sous les projecteurs-

- Personne n'essaie d'assassiner l'homme qui reste dans l'ombre » approuva Graham. Aucun d'eux ne voulait la gloire et la célébrité. Les salles obscures et enfumées où ils prenaient des décisions sans que personne ne les questionne leur convenaient parfaitement. « Donc on leur laisse choisir qui ils veulent ? »

Drago sourit. « Si on ne l'aime pas, on s'en débarrassera à nouveau, dit-il. Peut-être que pour celui-là, ce sera un problème de drogues. »

Graham se mit à rire. « T'es vraiment un enfoiré » dit-il.


Harry essaya de refermer silencieusement la porte derrière lui quand il revint au Square Grimmaurd mais ce fut inutile, Ron et Hermione l'attendaient.

« Où étais-tu ? » Demanda Hermione. Harry les observa. Elle avait les mains sur les hanches, comme s'il était un enfant rentré après le couvre-feu. Elle avait déjà ce regard à Poudlard, quand elle le voyait revenir de ses expéditions sous la cape d'invisibilité, c'était avant qu'elle ne soit immunisée à ses entorses au règlement. Ron se tenait derrière elle et si Harry avait cru qu'il serait au moins un peu gêné par l'attitude d'Hermione, il se serait trompé. Cependant, il se doutait que Ron aussi serait énervé donc il se contenta de soupirer.

« J'étais sorti » dit-il. Il les regarda. « Je ne savais pas que je devais demander votre autorisation pour sortir.

- C'est juste, commença Ron puis il eut un soupir exaspéré. Il y avait ce déjeuner avec Kingsley et…

- Et j'avais pas envie d'y aller, dit Harry.

- Ces moments sont importants Harry, intervint Hermione. Le monde d'après-guerre est encore très troublé et Kingsley essaie de rassurer la population en-

- Désolée Hermione, coupa Harry, mais je m'en fous. » Il essaya de se frayer un passage entre eux pour atteindre l'escalier et monter dans sa chambre mais elle lui barra le chemin.

« Harry, tenta-t-elle à nouveau, je crois que tu ne réalises pas à quel point cette période est cruciale. La situation est encore instable. Nous sommes quasiment dans une situation de vide politique et-

- Qu'est-ce que tu n'as pas compris dans mon "je m'en fous" ? » Demanda Harry. Il jeta un coup d'œil à Ron. Son meilleur ami se tenait droit, les bras croisés, devant le portrait aux rideaux tirés de Walburga Black, prête à vociférer des atrocités. « Désolé, mon gars, lui dit Harry. J'en ai juste assez d'être la bête de foire du Ministère. »

Hermione huma l'air autour d'elle. « T'en as bu combien ? » Demanda-t-elle. En voyant le regard de Harry, elle laissa échapper un grognement exaspéré comme si elle venait de comprendre - et cela la mettait hors d'elle - que c'était inutile d'insister. « La dernière fois que tu es allé au bar, tu as décidé de détruire cette statue. Cette fois-ci, tu refuses de venir en aide à Kingsley. Je pense que la bière-

- J'ai bu une pinte, dit Harry. Calme-toi Hermione. Je ne suis pas un enfant et j'ai le droit de boire une bière avec un pote après une après-midi à jouer au Quidditch.

- Quel pote ? Demanda Ron. On est tes potes, Harry.

- Quelqu'un que vous ne connaissez pas » répondit Harry. Il essaya de passer à côté d'Hermione et, à nouveau, elle le bloqua. Il continua sur sa lancée : « Quelqu'un qui ne voit aucun intérêt à me forcer à participer à des défilés.

- Harry » dit à nouveau Hermione mais, cette fois-ci, Harry la poussa et grimpa les marches de l'escalier.

« Je suis fatigué, dit-il. Je suis resté assis au soleil pendant des heures, j'ai envie de m'allonger. S'il y a d'autres règles au sujet de notre vie post-guerre avec lesquelles tu voudrais me bassiner, est-ce que ça peut attendre ? »


Ginny saisit le Vif d'or dans les airs juste avant l'attrapeur des Serpentard, elle le tint serré et se mit à exulter. Elle leva son poing en l'air pour que ceux qui avaient raté son arrêt sachent que le match était terminé et que les lions avaient encore gagné. Les applaudissements étaient doux à ses oreilles, comme une douce mélodie. Plus douce encore était la vue de Drago Malefoy, la main posée sur la nouvelle rambarde des gradins des Serpentard, en train de lui sourire.

Cette douceur persista quand elle atterrit, victorieuse et en sueur, puis elle se tourna vers son équipe, qui ne l'avait pas complètement délaissée mais qui ne l'étouffait pas non plus sous les embrassades, comme elle s'y attendait. « Content de voir que tu joues toujours pour notre équipe, lui dit l'une des batteuses. J'avais des doutes. »

Les doigts de Ginny se contractèrent autour du Vif d'or qu'elle tenait toujours. « Qu'est-ce que tu insinues ? » Demanda-t-elle.

La joueuse haussa les épaules. « C'est parfaitement clair, répondit-elle. Quelqu'un qui est prêt à sortir avec un Mangemort pourrait très bien avantager les serpents pour un match. »

La mâchoire de Ginny se contracta. « Répète ce que tu viens de dire, lança-t-elle. Car je me ferai un plaisir de t'ajouter à la liste des blessés.

- Tu menaces de me mettre sur le banc de touche parce que j'aime pas ton mec ?

- Je menace de te casser la gueule parce que tu suggères que je joue pour perdre, rétorqua Ginny. Tu seras sur la liste des blessés parce que tu seras blessée. »

Pendant un moment, toute l'équipe la dévisagea jusqu'à ce qu'un joueur dise : « Allons prendre notre douche, il y a une fête qui nous attend. » Ils partirent en se tenant pas les épaules, la joie de la victoire leur revenant peu à peu jusqu'à ce que leurs rires envahissent à nouveau l'espace. Ginny les regarda s'éloigner puis se retourna pour voir les gradins. Les élèves avaient commencé à descendre mais Drago était toujours là-haut, il la regardait. Elle prit son balai et, après un dernier regard vers la porte fermée des vestiaires, elle s'envola vers lui.

« Joli arrêt » dit-il quand elle se posa à ses côtés.

Elle haussa les épaules et s'installa sur le siège à côté de lui. Les élèves qui étaient toujours là devinrent soudain très occupés à lacer longuement leurs chaussures ou à fouiller dans leurs sacs.

« J'ai quelque chose pour toi » dit-elle tandis que leur audience prétendait ne rien entendre.

« Ah ? »

Elle soupèsa le Vif d'or dans sa main, puis le lui lança. Il l'attrapa d'un geste sûr et le contempla. « Ton équipe n'avait pas l'air très-

- Ça allait » coupa-t-elle avant qu'il puisse terminer sa phrase.

« Est-ce que je peux embrasser la championne ? » Lui demanda Drago.

Elle lança un regard vers les gradins des Gryffondor où les élèves les fixaient maintenant sans vergogne. « Je suis vexée que tu poses la question » répondit-elle.

Drago essaya de passer sa main dans les cheveux de Ginny mais sa tresse n'avait pas tenu longtemps durant le match et les nœuds empêchèrent Drago d'aller bien loin. Donc il se contenta d'envelopper l'arrière de sa tête avec sa main et d'attirer sa bouche vers la sienne. Elle passa ses bras autour de lui et sourit à l'idée que son costume parfaitement noir se salirait à son contact mais, alors qu'ils s'embrassaient, il était clair qu'il s'en fichait, clair qu'il était heureux de se salir entre ses bras. Le baiser était aussi doux que le vol sur balai. C'était comme attraper le Vif d'or. C'était comme l'euphorie de la victoire et, quand ils se séparèrent, il murmura à son oreille : « Bien joué. »

À suivre...


* La punition du goudron et des plumes est un supplice qui consiste à recouvrir une personne de goudron et de plumes. Les plumes restaient collées à la peau pendant plusieurs jours, ce qui signifiait que les personnes punies ne pouvaient passer inaperçues.

Désolée pour le jour de retard dans la publication ! Je ferai de mon mieux pour que cela ne se reproduise pas.

Merci à toutes celles et ceux qui ont lu ce chapitre. Un grand merci également à Carlita pour sa review anonyme.

À dimanche ;)