Chapitre 4
Tarrant
J'avais chaud, trop chaud. C'était sûrement cette chaleur qui m'avait réveillé songeai-je. Je sentais les rayons du soleil lécher mon visage, me confirmant que la matinée était déjà bien entamée. Alice dormait encore paisiblement. Elle avait dû bouger cette nuit car sa tête était maintenant posée sur ma poitrine, ses jambes enchevêtrées aux miennes et son bras passé autour de ma taille, tout son corps recouvrait le mien. J'étais fait prisonnier, il m'était donc impossible de bouger sans courir le risque de la réveiller et après les évènements de la veille elle méritait un peu de repos.
Je fis délicatement glisser une de mes mains dans ses boucles blondes et les caressai amoureusement. Je lui embrassai les cheveux et posai ma joue sur le haut de sa tête, l'effluve de son parfum vint me chatouiller les narines et j'inhalai profondément me noyant dans son odeur.
Je revins sur les évènements de la veille. Je n'arrivais toujours pas à croire qu'elle m'aimait, elle me la dit pourtant, deux fois mais cela paraît surréaliste. Cela m'avait tellement surpris lorsqu'elle me l'a dit pour la première fois. Je ne mis attendais pas, j'étais tellement persuadé qu'elle partirait, qu'elle m'abandonnerait comme elle l'avait toujours fait. Parce qu'il n'y avait aucune raison intelligible pour qu'elle reste.
Pourtant, son comportement envers mon père aurait dû me mettre la puce à l'oreille, elle m'a défendu comme une lionne contre les agissements passés de mon père, lui qui m'impressionne encore maintenant alors que je suis adulte. Elle, elle ne s'est pas laissé impressionner et lui a révélé le fond de sa pensée sans filtre. J'étais si fière d'elle, et cela m'a beaucoup touché qu'elle me défende ainsi ne renforçant que plus mon amour pour elle, si tenté que cela soit possible.
"Bonjour toi …" susurra-t-elle me renvoyant au temps présent. "Bonjour ma championne" lui répondis-je. Elle releva les yeux vers moi et sourit, rapidement son sourire s'estompa et ses joues s'empourprèrent. "Je suis désolé, ma position est très humm embarrassante et inconvenable." S'excusa-t-elle. Elle fit mine de s'écarter mais je la retins en place.
"Non, ne pars pas, je suis bien comme ça" gémis-je. "Bien dormi ?" la questionnai-je. "Je me suis réveillé en sursaut cette nuit, j'ai cru que j'avais rêvé tout cela et ça m'a donné la nausée puis j'ai senti ton bras autour de moi et je me suis retournée pour m'assurer que tout cela était réel, que tu étais réel" m'expliqua-t-elle. "Humm… d'où la position" fis-je malicieusement. Elle bougea visiblement mal à l'aise et en replaçant ses jambes elle effleura mon érection.
Nos visages virèrent au rouge et nous nous excusâmes en cœur. "Désolé Alice" me ré-excusai-je "Tu es sûr moi de bon matin et tu es ma foi très belle, ça n'aide pas" bredouillai-je. "C'est bon tu n'as pas besoin de t'excuser Tarrant" assura-t-elle. A ma grande surprise, elle s'appuya sur son coude. Elle prit mon menton de sa main libre et tourna mon visage rouge de honte vers elle. "Je t'aime" murmura-t-elle et elle m'embrassa.
Aveuglé par la passion du moment et par mon désir. Je lui saisis les hanches et la retourna me plaçant au-dessus d'elle en continuant à l'embrasser de tout mon souffle. "Alice" gémis-je "Je … je" balbutiai-je serrant ses hanches un peu plus face à l'ampleur de mon désir que je n'arrivais pas à contrôler.
"Tarrant, s'il-te-plaît" supplia-t-elle en me regardant, ses yeux étaient extrêmement dilatés. Sa pupille cachait la quasi-totalité de ses iris bleus saphirs. Je ne comprenais pas ce qu'elle me demandait et je lui fis comprendre en fronçant les sourcils.
"Touche- moi" souffle-t-elle. Cette simple phrase ouvrit les portes de ma folie. Je ne contrôlais plus rien, mes mains effleuraient les contours de son corps. J'appréhendais ses courbes à travers sa chemise, enfin ma chemise. "T'ai-je dit que tu étais très sexy dans ma chemise" ronronnai-je à son oreille.
"Non" ria-t-elle, "mais je suis heureuse de le savoir" ajouta-t-elle avec un sourire espiègle. "Mumm" grommelai-je suçant la peau délicate de son cou. Mes mains atteignirent les bords de son vêtement de nuit. Mes doigts jouaient avec le tissu, le froissant légèrement. Je levai les yeux vers son visage et demandai son accord d'un regard. Elle me fit un sourire accompagné d'un hochement de tête, m'incitant à continuer.
Mon cœur martelait sourdement dans ma poitrine. Je sentais mon sang bouillonnait et grondait dans mes veines, mon corps se crispant d'anticipation. D'une main tremblante, je lui relevai sa chemise, révélant centimètre par centimètre sa peau laiteuse. Je m'arrêtai à mi-chemin hésitant et je remarquai qu'elle ne portait pas de culotte. Je la regardai en arquant un sourcil.
"C'est plus confortable pour dormir" ria-t-elle, puis elle leva alors les bras m'encourageant à lui retirer complètement. Quand sa poitrine se dévoila à ma vue, mon sang pulsa fort et je ne pus m'empêcher de les prendre en main. Mon envie d'elle était presque terrifiante.
Alice gémit à ce contact et un sourire de satisfaction vint barrer mon visage. Je me redressai et balayé son corps du regard. Ainsi allongée sur le lit, elle était la vision la plus excitante, la plus éblouissante que je n'eusse jamais contemplée. Sa peau d'un blanc laiteux luisait dans la lueur tamisée de la lampe de chevet. Ses cheveux étaient étalés sur les draps créant un halo blond autour d'elle. Ses boucles cascadaient librement autour de son visage.
Je glissai mes mains sous ses fesses pour la rapprocher de mon corps. Mu par un désir aveuglant, je me mis à l'embrasser furieusement sur tout son corps, sans prêter attention aux battements assourdissant de son corps chaque fois que je l'entendais soupirer ou gémir de plaisir. J'accordai une attention particulière à ses seins, les suçant délicatement, appréciant sa volupté et son goût. Je léchai et roulai ma langue contre sa pointe dure tout en malaxant son autre sein.
Alice se cambra et se contorsionna sous mes assauts, se frottant contre moi, décuplant mon désir pour elle. Soudain, je la sentis saisir ma main et la diriger vers son entrejambe. Cela ne m'étonna guère de mon Alice. Mon indépendante et entreprenante Alice, qui savait très bien ce qu'elle voulait et qui ne gênait pas pour l'obtenir quel que soit sa convoitise.
Je fus coupé de mes pensées lorsque je sentis sa moiteur sur mes doigts. "Putain, ce que tu es mouillée" m'étranglai-je. Je glissai lentement mes doigts le long de ses plis humides et elle s'arc-bouta contre moi. J'arrêtai ma course sur son bourgeon nerveux, le titillant ce qui lui arracha un râle.
Je m'emparai de ses lèvres avec une tendre ferveur, introduisant par la même occasion un doigt en elle tout en continuant de mouvoir mon pouce contre son clitoris. "Tarrant" haleta-t-elle en se tordant de plaisir. Elle poussa son bassin vers moi et gémi.
Je commençais donc délicatement à tourner mon doigt en elle, arquant mon doigt pour taper contre des parois. Encouragé par ses gémissements, j'intensifiais le rythme. "Tarrant, plus, s'il-te-plaît, j'y suis presque" minauda-t-elle.
Je l'embrassai de nouveau avant d'insérer un deuxième doigt en elle. De mon autre main, je quittai son clitoris pour masser un de ses seins. Je continuai le mouvement de mes doigts et je fus vite récompensé par ses gémissements, décuplant mon désir d'elle. Je sentais ses mains parcourir mon dos et ses ongles se plantèrent dans mon dos lorsqu'elle atteignit l'orgasme. Ses parois se contractèrent autour de mes doigts.
J'entendais Alice qui répétait inlassablement mon nom, sa poitrine se soulevant à un rythme effréné. En regardant la beauté du visage d'Alice, je me sentais à l'étroit dans mon caleçon. Cependant, je fis comme si de rien n'était et m'écroula à ses côtés. Je guidai sa tête sur ma poitrine profitant du moment et de son doux parfum.
Au bout de quelques minutes, j'entendis sa respiration se calmer. Je caressai délicatement son dos, effectuant des vas et viens du bout de mes doigts le long de sa colonne vertébrale. Elle passa un de ses jambes par-dessus ma taille et se redressa prenant appuis sur ses jambes, effleurant mon bassin de mon corps sans réellement le toucher. Je plantai mes yeux dans les siens, ses beaux yeux bleus étaient plein d'espièglerie et désir.
"A mon tour maintenant" susurra-t-elle. A ces mots elle abaissa son corps sur le mien, ses fesses contre mon aine. "Alice" gémis-je "Tu n'es pas obligé" ajoutai-je sérieusement. Un sourire mutin se peignit sur son visage. Elle se recula et posa ses mains sur la ceinture de mon pantalon, tout en continuant de me regarder.
"Bon sang !" grognai-je. Son regard bleu ne faisait que m'exciter davantage. Elle se mit sur ses genoux et fit glisser mon pyjama jusqu'à mes chevilles, puis le jeta au sol avec une telle détermination que cela me fis rire. Elle rampa vers moi, et je déglutis à la vue de son corps, encore complètement nu. Elle se remit à califourchon sur moi et posa ses mains à la lisière de mon tee-shirt, effleurant la peau de mon bas ventre de ses pouces.
Elle releva mon haut de quelques centimètres et embrassant le bout de peau à découvert. Mon corps se tendit à ce contact et je ne pus m'empêcher de gémir. Elle retira complètement mon tee-shirt et se lécha les lèvres. Je l'attirai vers moi pour l'embrasser, essayant d'oublier les cicatrices qui couvraient mon corps. Je l'embrassai avec plus de ferveur, retardant le moment fatidique où elle découvrirait l'horreur de mes balafres.
J'avais tellement honte de mon corps, de lui montrer la peau de mon torse abimé et ce n'était rien comparé à mon dos. Je le tenais fermement, ne voulant pas qu'elle se détache de mes lèvres pour me regarder. Mais mes efforts furent vains, elle se libéra de mon emprise et je vis ses yeux s'écarquiller de surprise.
Elle étudia longuement mon buste, puis elle glissa doucement son regard vers mon visage. Quand nos yeux se rencontrèrent, je fermai les paupières, ne voulant pas voir le dégoût dans son regard. Soudain, je sentis son corps trembler et j'ouvris rapidement les yeux. Les larmes coulaient sur son visage et son corps était parcouru de sanglots. Je l'étreignis et lui chuchota des mots doux pour la calmer.
"Alice, qu'est-ce qu'il y a ?" lui demandai-je penaud. "Je suis désolé, j'avais oublié pour mes cicatrices" murmurai-je "Je suis désolé, si ça t'a choqué" ajoutai-je douloureusement. Elle secoua la tête, en signe de désapprobation. "Oh Tarrant, qui t'a fait ça ?" sanglota-t-elle. Je lui caressais les cheveux. Devant la détresse de sa voix, tout signe d'excitation avait disparu.
"Un cadeau de la reine rouge" annonçai-je, ne voulant pas en dire plus de peur qu'elle s'en tienne pour responsable. Cependant une question me titiller l'esprit. "Pourquoi pleures-tu Alice, n'es-tu pas dégoûté de mon corps ?". A cette question Alice se redressa vivement et vint planter son regard dans le mien. Puis elle glissa sa tête sur mon torse et commença à embrasser une de mes cicatrices.
Je lâchai un soupir de surprise, je ne m'attendais pas à ça. Elle déplaça ses lèvres embrassant mes cicatrices l'une après l'autre. Les sensations étaient indescriptibles, par ce simple geste elle me montrait qu'elle m'acceptait. Qu'elle acceptait mon passé, mon corps endommagé, son amour était pur, sans faille.
Quand elle eut fini, elle posa sa tête sur mon ventre et caressa du bout de ses doigts les cicatrices à proximité, suivant leur forme et traçant des motifs invisibles autour. "Tarrant, écoute moi" commença-t-elle, brisant le silence de la pièce. "Tu n'as pas à te mettre dans cet état pour ça …" ajouta-t-elle tout en continuant à me caresser la peau. "Non tu ne m'as pas dégoûté, j'ai juste été choqué par la monstruosité de ce qui t'a été infligé".
"J-" tentai-je mais je fus coupé par ses lèvres sur les miennes. Elle m'embrassa avec douceur, me déversant tout son amour dans ce baiser. Je gémi et le baiser s'intensifia. Elle détacha sa bouche de la mienne et se remit à embrasser une à une les cicatrices qui barraient mon corps. Je fus parcouru de frissons qui fusèrent dans tout mon corps.
J'haletais, je n'en pouvais plus. "Alice" suppliai-je. Elle releva la tête, recula et roula des hanches contre mon aine, me faisant durcir ce qui m'arracha un cri de plaisir. Je mis mes mains sur ses hanches, l'encourageant à continuer. En une fraction de seconde, je fus débarrassé du seul vêtement qu'il me restait.
Dès que je sentis sa main s'enrouler autour de mon érection, je me mis à trembler de la tête au pied. "Putain" lâchai-je. Puis elle se mit à bouger et pompa délicatement mon membre. Ses mouvements étaient d'abord lents puis de plus en plus rapides.
"Où as-tu appris à faire ça ?" questionnai-je. Elle esquissa un sourire. "Non ne dis rien en fin de compte, je ne veux pas savoir" haletai-je. Je l'attirai vers moi pour l'embrasser, je caressai sa langue de la mienne, ce qui lui arracha un gémissement. Je soulevai mes hanches à la rencontre de sa main et gémis à mon tour contre ses lèvres. Finalement je fus emporté par mon plaisir et je joui dans sa main.
Elle retira sa main et vint s'étalait à côté de moi, m'embrassant la poitrine, puis la joue. Je peinais à reprendre mon souffle, tandis qu'Alice remettait sa chemise pour se repositionner à mes côtés. Elle dessina des arabesques sur mon torse en attendant que mon rythme cardiaque s'apaise. On profita tous les deux de cette quiétude s'enlaçant comme si nous étions seuls au monde.
L'estomac d'Alice se fit entendre brisant le silence. "Je crois que quelqu'un a faim", riais-je. "Effectivement, le sport ça creuse !" répliqua-t-elle joueuse. Je me redressai et sortit du lit. Je lui tendis la main après mettre habiller pour la guider jusqu'à la cuisine. " Allez, viens, on va te nourrir". Elle ria et sortit du lit à son tour. Je déglutis, dieu qu'elle était belle. Ma chemise lui arrivait à mi-cuisse et était bien trop large pour elle bien évidemment, mais elle était si mignonne.
Je me raclai la gorge et nous dirigeâmes vers la cuisine. Une fois arrivé, je lui désignai une chaise et commença à m'afférer en cuisine. Je préparai du thé, des biscuits et des œufs avec du bacon. Bien vite, l'odeur des œufs emplit la pièce.
"Tarrant ?" m'intima-t-elle "Oui Alice ?", " J-je n'aime pas les œufs" me dit-elle penaude. "Oh pardon, je ne savais pas, c'est pas grave ne t'inquiète pas." Je lui tendis les biscuits et le thé "Merci" souffla-t-elle avec un grand sourire.
Une fois mes œufs cuits, je me mis à table. On mangea dans le silence s'échangeant quelques regards et sourire, quand quelqu'un toqua à la porte.
