Aussitôt qu'elle eut refermé la porte de son appartement, Tsunade s'effondra contre celle-ci en soupirant. Elle était à bout de nerf. Une boule de culpabilité lui broyait l'estomac. Elle n'avait pourtant pas vraiment menti à Tenten, pas vraiment… mais un peu quand même.

Bonsoir, Tsunade.

Son cœur manqua un battement. Orochimaru. Orochimaru se trouvait chez elle. Mais bordel de merde, que faisait-il ici ?! Il ne pouvait quand même pas être au courant. Elle s'obligea à prendre le ton le plus désinvolte qu'elle pouvait.

Ça alors, Orochimaru, quelle surprise ! Qu'est-ce qui t'amène chez moi ?

Elle alluma la lumière. Il était installé dans son canapé. Son visage affichait un calme extrême, ce qui était de très mauvais augure.

Il sourit narquoisement en la détaillant du regard et elle sentit de nouveau une boule se former au creux de son estomac. De peur cette fois.

Ça fait un moment qu'on n'a pas discuté tous les deux, Tsunade. Tu n'as rien à me dire ? Demanda-t-il d'un ton mielleux.

Elle se força à se diriger vers son bar d'une démarche nonchalante. Il ne pouvait pas savoir. Orochimaru était tordu, elle le savait bien. Ce petit interrogatoire surprise n'avait rien à voir avec ses trois protégés, non, non… elle devait avoir oublié de lui envoyer un dossier ou quelque chose de ce goût-là… Sa présence, ce soir, était donc juste une coïncidence, une stupide et très désagréable coïncidence, certes, mais une coïncidence tout de même.

Rien de particulier, non… Tu veux boire quelque chose ?

Il darda ses yeux de serpent sur la blonde. Autrefois, ils avaient formé une brillante équipe de chercheurs avec Jiraya. Tsunade et lui étaient même sortis ensemble un temps. Mais la femme qui lui tournait le dos avait bien changé à présent. Elle ne l'aimait plus maintenant et il ne restait rien de leur vieille amitié. Elle avait peur de lui, en fait. Ce qui ne lui faisait ni chaud ni froid. Du moment qu'elle obéissait, ses sentiments n'avaient aucune espèce d'importance.

Un verre d'eau, s'il-te-plaît.

Si elle voulait perdre du temps en politesses, grand bien lui fasse, lui avait tout son temps. Ou peut-être n'avait-elle pas encore réalisé qu'il était au courant de ses petites magouilles.

Tsunade lui tendit son verre et se servit une coupe de saké avant de s'asseoir dans le fauteuil, faisant face à son ancien amant.

Il y a un motif particulier à ta visite ? finit-elle par demander, après avoir bu une petite gorgée d'alcool.

Orochimaru sourit, de son horrible sourire torve qu'elle connaissait si bien.

Effectivement. Je suis venu parler de tes petites expérimentations, Tsunade. Celles qui n'ont jamais abouties. Enfin… ça, c'est ce que tu m'as assuré.

C'est la vérité.

Il lui intima de se taire d'un geste agacé de la main.

Ne me mens pas. Shizune vient de m'envoyer un dossier que tu gardais secret. Je l'ai lu. Très intéressant. Des recherches rondement menées, des protocoles extrêmement difficiles à suivre… mais tu as réussi. Félicitation.

Il leva son verre dans sa direction tandis qu'elle restait de marbre. Ses muscles étaient tellement contractés qu'elle avait l'impression qu'elle allait imploser dans les prochaines secondes.

La trahison de Shizune était un coup dur. Comment avait-elle pu trahir sa confiance ? Elle était pourtant son assistante depuis plusieurs années. Dire qu'elle avait cru être amie avec la jeune femme.

Cependant, comme toujours, ton bon cœur a été une entrave. Tu n'as pas pu te résoudre à aller au bout de l'expérience. Tu as fabriqué trois machines à tuer, mais au lieu de les tester, de les utiliser, tu les as enrayés et dissimulés. Pourquoi ?

Il cria le dernier mot. Les muscles de la légendaire sannin se contractèrent un peu plus, du moins, si c'était possible.

Ce sont des humains, Orochimaru, dit-elle faiblement, je ne peux pas faire ça…

Alors qu'elle disait cela, les images de ses trois petits protégés lui revenaient. De l'ouverture de leurs grands yeux bleus de bébés à cette soirée où ils s'entassaient sur un canapé en râlant.

Il fit le tour du fauteuil où se trouvait Tsunade et se plaça derrière elle, sa bouche au niveau de l'oreille de la blonde.

Mais tu l'as déjà fait, Tsunade… Quand nous avons mis au point le protocole de création, entre autres. Tes mains sont déjà couvertes de sang, tu es déjà un monstre. Comme moi. Jiraya et toi, continua-t-il en retournant prendre sa place, vous n'avez jamais réalisé que vous êtes aussi monstrueux que moi. Vous jouez les saints aujourd'hui, alors qu'hier…

Son regard se perdit dans les lumières de Shizen qu'il apercevait par la fenêtre. Ils avaient fait tellement de choses tous les trois. C'étaient eux qui avaient permis l'Unification. Eux qui avait mis en place le protocole des naissances, les champs de force, l'éradication de pratiquement toute forme de maladie. C'était grâce à eux que les gens étaient heureux, maintenant ! Grâce aux gènes qu'ils avaient soigneusement sélectionnés, grâce aux traitements infligés à chaque fœtus. Ils avaient même acquis l'immortalité ! Aucun scientifique n'avait jamais réussi avant eux, et aucun n'avait réussi depuis eux !

Je pense que nous en avons assez fait.

Assez fait ? Était-ce ce que tu pensais, il y a 20 ans, en les créant ? Le premier avait-il un défaut pour que tu en fasses deux autres ?

Elle avala douloureusement sa salive. Il ne servait plus à rien de mentir.

Non, elle était parfaite. Elle vivait dans mon laboratoire alors j'ai… j'ai voulu lui créer des amis.

Tu te fiches de moi ?! Le cadet des Uchiwa ? Et l'héritier des Uzumaki ? Pourquoi les avoir choisis ?

Tsunade conserva un silence buté. Elle répugnait à lui expliquer sa pensée, l'impression tenace qu'il allait salir ses idée scellait ses lèvres.

Très bien, ça n'a pas d'importance de toute façon.

Il se leva et attrapa la veste qu'il avait accroché sur le porte-manteau en arrivant.

Je te souhaite une bonne soirée, Tsunade.

Elle s'effondra en larmes dès que le claquement de sa porte d'entrée retentit. Qu'avait-elle fait ?

_ . _ . _ . _ . _

Tenten ne savait pas quoi penser des propos de Tsunade. Son explication tenait la route. Mais était-elle pour autant vraiment normale ? Probablement. Ce qu'elle pouvait détester ne pas savoir exactement ce qu'il en était. Elle aurait aimé questionner plus précisément la sannin, mais cette dernière n'avait pas l'air d'avoir envie de lui révéler plus que le strict nécessaire. Comment faisaient les gens, avant l'Unification, pour vivre dans une constante incertitude ? Ça devait être insupportable !

C'était sa pause déjeuner, elle était installée sur un banc du parc qui faisait face à Gakko. Pendant sa seule heure de pause, elle n'avait aucune envie de supporter l'animosité palpable de ses collègues à son égard.

Bonjour, je peux vous parler un instant ?

Elle leva un visage interloqué vers l'homme qui venait de lui adresser la parole. Ses joues rougirent subitement. Il était vraiment très beau. Très grand, avec de longs cheveux noirs et des yeux complètement blanc. Elle n'avait jamais vu de tels yeux auparavant.

O-oui, bien sûr, bégaya-t-elle.

Elle se gifla mentalement. Pour une fois qu'un canon lui adressait la parole, il fallait qu'elle bégaie comme une idiote.

Il ne sembla pas en prendre compte et pris un air très sérieux.

Vous êtes bien Tenten Mumei, orpheline de Shizen.

Elle hocha machinalement la tête. Comment pouvait-il savoir ça ?

Votre véritable nom est Inuzuka. Votre père est mort. Vous avez une mère, une sœur et un frère qui sont bien vivants. Ils vivent cachés en dehors des frontières de l'Unification. Vous avez été génétiquement modifiée pour développer des talents de combat. Le sannin Orochimaru veut démarrer une batterie de tests sur vous dès cet après-midi.

Elle l'observait, les yeux exorbités. Que disait-il ? Inuzuka ? Une famille en vie ? En dehors de l'Unification ?

Mais… comment ? C'est…c'est totalement impossible !

Observez l'entrée de Gakko. Des hommes en noir sont en train de s'y poster. Ils viennent vous

chercher pour vous emmener dans un laboratoire.

Elle se décala légèrement pour voir s'il disait vrai. Effectivement, il y avait bien des hommes, vêtus de noir, devant Gakko, établissant un périmètre de sécurité autour du bâtiment.

Maintenant, deux solutions s'offrent à vous : me suivre, et rejoindre la résistance en dehors des limites de l'Unification, dans un confort relatif ; ou refuser de suivre et me contraindre à utiliser la force pour vous ramener là-bas.

Elle ouvrit stupidement la bouche et la referma tout aussi stupidement. Son corps refusait de bouger, complètement paralysé.

Mais qu'est-ce que…

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et la traîna derrière lui en lui tenant le poignet.

Désolé, je ne peux pas vous laisser beaucoup temps. Il y a deux autres personnes, comme vous, que nous devons récupérer. Je vais aussi devoir vous enlever votre puce.

Il lui jeta un regard, guettant sa réaction. Mais comment était-on censé réagir dans ce genre de situation ! Avait-elle seulement une seule raison de le croire ? Et qu'est ce que c'était que cette histoire de puce ?

Il les arrêta dans une petite rue déserte.

Je vais le faire maintenant. Ils vont chercher à vous tracer grâce à elle.

Elle se contenta de froncer les sourcils.

Je n'ai pas de puce.

Si.

Je le saurais quand même !

Le petit sourire en coin qu'il afficha lui donna légèrement envie de l'attraper et de fracasser sa gueule d'ange contre le mur le plus proche. S'il était trop surpris pour réagir, elle était certaine de réussir à lui casser quelques dents.

Tu vas voir. Ce sera un peu douloureux, par contre, finit-il en sortant un couteau de son tee-shirt.

Elle recula aussitôt de quelques pas. Le tutoiement, c'était pour faire passer la pilule du couteau ou quoi ? Quel taré !

Ranges ça tout de suite ! Il est absolument hors de question que je te laisse me charcuter comme ça ! D'ailleurs, je n'ai aucune raison de te croire, je ne comprends même pas comment j'ai pu me laisser entraîner dans cette rue. Je deviens vraiment folle !

Il jeta un coup d'œil anxieux au bout de la rue avant que son regard ne revienne sur elle.

Si tu vois que tu portes bien une puce, tu seras plus à même de me croire ?

Haha ! Si tu penses que je vais te laisser t'approcher de moi avec ce couteau pour le vérifier, tu rêves en couleur ! Je m'en vais !

Il lui attrapa les deux bras.

Non, tu ne peux pas.

Bien sûr que si, lâche-moi !

Son assaillant resserra sa prise mais elle réussit à le repousser d'un vif mouvement d'épaule qui l'envoya s'écrouler contre le mur. Aussitôt, elle pivota sur elle-même et reprit la direction de Gakko : elle allait être en retard.

Arrivée à un coin de rue, elle surprit une brève conversation entre deux des hommes en noir qui avaient débarqué.

La cible devrait déjà être là, il faut appeler l'équipe de géolocalisation.

Ils ne sont pas déjà là ?

Non. La cible était censée ne se douter de rien, le plan de base ne prévoyait pas qu'on ait besoin d'eux. Visiblement, il y a encore eu une fuite. Tu vas voir, on va encore se prendre une inspection au retour.

Pff. Bon je m'en charge tout de suite. On ira interroger ses collègues en attendant. Comment elle s'appelle, déjà ?

Mumei.

Elle revint quelques pas en arrière et s'adossa contre le mur. Cet homme disait vrai à propos de ces gens, ils la cherchaient. Mais pourquoi ? Ces types ne lui inspiraient pas du tout confiance, ils n'avaient pas l'air du genre à venir juste pour boire un petit thé et prendre des nouvelles. Elle rit nerveusement en les imaginant attablés autour de pâtisseries. Le mec canon ne lui inspirait pas particulièrement confiance non plus, mais lui il était seul. De plus, elle venait quand même de le balancer contre un mur, comme quoi la peur démultipliait vraiment vos forces. Si vraiment il s'avérait dangereux, elle aurait au moins une chance de se débarrasser de lui, ce qui n'était pas le cas des types en noir. Sa décision était prise : elle allait le suivre. S'il disait la vérité, elle avait même une famille, un véritable foyer.

Elle se rappela soudainement de la puce. Visiblement, il avait aussi raison sur ce point-là.

Tenten repris le chemin inverse qu'elle venait de parcourir. Mais quand elle fut de retour dans la rue, le brun avait disparu.

Y'a quelqu'un ? Eh oh le type taré ? Ajouta-elle, prise d'un doute.

Était-il parti ? Il parlait pourtant de la ramener de force. Et a priori, ça n'incluait pas d'abandonner au moindre mur ! Bon, d'accord, elle commençait à regretter de s'être montrée violente, mais il lui avait vraiment foutu les jetons. N'importe qui aurait fait la même chose à sa place !

AAAaamph !

Son cœur tambourinait tellement dans sa poitrine qu'elle allait forcément finir par exploser. La lame était apparue si vite sous sa gorge qu'elle avait à peine eu le temps de crier avant d'être bâillonnée par une main ferme.

Écoute-moi attentivement : ce n'est pas un jeu. Ce n'est pas une vaste blague, alors je vais te lâcher et tu vas gentiment te laisser faire. Tu as vu les hommes devant Gakko et je suppose qu'ils te font plus peur que moi, c'est ça ?

Elle hocha presque imperceptiblement la tête, par peur de se couper. Allait-il se décider à la lâcher ?!

Tu vas me laisser t'enlever ta puce ?

Elle hocha de nouveau la tête. Au point où elle en était, elle préférait largement que le couteau s'éloigne de sa gorge pour s'attaquer à sa puce

Bien. Et je m'appelle Neji, pour info.

Il la relâcha lentement en la foudroyant du regard. Il n'avait pas du tout apprécié le coup du mur, visiblement.

Et où est-elle, cette puce ? Demanda-t-elle en se tâtant la gorge.

Sur la nuque. Penches-toi un peu. Ça ne fera pas très mal, comme je te le disais.

Elle obtempéra, prête à détaler si ça tournait mal. Elle se crispa sous la douleur de l'entaille et poussa un petit cri quand elle sentit la plaie s'écarter pour laisser un objet, au moins de la taille d'un poing si elle en jugeait par la douleur.

Et voilà.

Je vais me vider de mon sang ?

Bien sûr que non. Ce n'est qu'une petite entaille, regarde la taille de la puce, lança-t-il d'un ton méprisant.

Cette dernière semblait être la copie conforme d'un petit grain de riz de couleur métallique (la douleur n'était décidément pas proportionnelle!)

C'est dingue que je ne l'ai jamais sentie !

C'est fait pour, déclara-t-il en la balançant par terre. Maintenant, on y va.

Comme elle ne réagissait pas, il lui attrapa de nouveau le poignet pour la tirer derrière lui. Elle se laissa faire, complètement perdue. Pourquoi ? Les rues qu'ils empruntaient étaient pratiquement désertes. A cette heure, tout le monde travaillait, chacun était à sa place. « Sauf moi, songea-t-elle amèrement ».

Au bout d'une dizaine de minutes, il s'arrêta au fond d'une ruelle un peu miteuse et frappa contre une porte en bois, deux fois, puis une dernière fois. Aussitôt, la porte s'ouvrit et il s'y engouffra en l'entraînant dans son sillage.

La pièce dans laquelle ils se trouvaient était sombre, uniquement éclairée par une petite ampoule nue, et totalement dépourvue de fenêtre. Trois personnes étaient déjà là, deux hommes et une femme. L'un d'entre eux semblait particulièrement menaçant, son crâne rasé était couvert de cicatrice et il émanait de son visage une telle froideur qu'il aurait pu geler un lac rien qu'en le fixant. L'autre était plus jeune qu'elle, de l'âge de Naruto probablement. Deux triangles rouges lui recouvraient les joues. Il la détaillait du regard avec curiosité, semblant attendre qu'elle dise quelque chose. La femme qui les accompagnait lui fit immédiatement penser à Neji : la même façon de se tenir, la même lueur froide au fond d'un regard dur, fermement décidé, même si ses yeux à elle étaient noir comme du charbon.

C'est elle? Lança-t-elle d'un ton sec.

Neji se contenta de hocher la tête. Tenten sentit vaguement qu'il la poussait vers le fond de la pièce, le coin le moins éclairé, ne lui lâchant pas le bras pour autant. Le plus jeune continuait de l'observer sans piper un mot.

Qui attendons-nous ?

Ils se tournèrent vers elle en fronçant les sourcils. Après un petit silence, l'homme aux cicatrices l'informa qu'il n'avait rien compris à son gargouillement. Par tous les Saints, elle n'avait même pas réalisé que sa voix s'étranglait dans sa gorge.

Elle inspira profondément une longue bouffée d'air avant de reposer sa question.

Qui attendons-nous ? répéta-t-elle, de façon audible cette fois. Et qui êtes-vous ?

Nous attendons les deux autres comme toi. Je suis Ibiki, voici Kiba et Kin.

Il accompagna sa phrase d'un mouvement de menton en direction des deux inconnus. Kiba lui fit un petit sourire alors que Kin restait de marbre, sans même prendre la peine de la regarder.

Qui sont ces personnes ?

Ibiki ne prit pas la peine de se tourner vers elle pour lui répondre. Mais qu'est-ce que ce mur avait de si intéressant pour qu'il le fixe de la sorte ? Au bout d'un instant, elle réalisa qu'il regardait par un minuscule trou ce qui se passait dans la ruelle.

Tu ne les connais sûrement pas. Naruto Uzumaki et Sasuke Uchiwa.

Ses yeux faillirent sortir de leurs orbites. Certes, elle ne connaissait pas vraiment Sasuke, mais Naruto squattait chez elle environ quatre soirs par semaine ! Elle éclata d'un rire sans joie, ce qui eut au moins le mérite d'attirer l'attention des quatre personnes présentes.

Nous étions dans le même canapé hier soir…

Sa voix mourut en prononçant le dernier mot. Personne ne prit la peine de lui répondre. Neji la fixait maintenant avec un air suspicieux. Elle se sentait extrêmement mal à l'aise sous le regard de Neji et de Kiba, qui ne l'avait toujours pas quittée du regard.

Tu ne nous ressembles pas, finit par lâcher le garçon avant de la quitter du regard.

Sans savoir pourquoi, elle sentit son cœur se briser dans sa poitrine. Qu'est-ce que ça pouvait bien lui faire ? Elle ne connaissait ce garçon que depuis quelques minutes. D'ailleurs, connaître était un bien grand mot. Pourtant, elle avait envie de se mettre à pleurer à chaudes de larmes. Sa bouche se crispa en une grimace qu'elle devinait être absolument répugnante.

Arrête, je crois qu'elle est sous le choc.

La voix de Neji ne contenait aucune trace de compassion.

Un long silence s'écoula. Elle aurait été incapable de dire combien de temps il avait duré. Son cerveau semblait avoir trouvé que le moment était parfait pour prendre des vacances.

Zaku arrive, il a le blond avec lui.

Naruto, murmura-t-elle dans un souffle.

Les coups retentirent, le même rythme que ceux de Neji. Ibiki ouvrit aussitôt la porte. Le dénommé Zaku projeta Naruto devant lui, un sourire arrogant accroché au visage.

Je vous avais bien dit que je le ramènerais les doigts dans le nez.

Contrairement à Tenten, Naruto ne semblait pas du tout perdu. Il foudroya Zaku du regard.

Ouais, ben tu devrais me remercier parce que j'ai accepté de te suivre bouffon!

Oh putain, j'vais m'le faire !

Tenten ne vit même pas Kin bouger pour attraper le bras de Zaku.

Calme-toi immédiatement. On est en mission, ce n'est pas un jeu.

Tss !

Il se dégagea de sa poigne et alla s'appuyer contre le mur à coté d'elle.

Alors, c'est elle, la fille ? Je pensais qu'elle serait plus jolie, un peu comme Hana.

Naruto remarqua alors sa présence et le sourire qui s'afficha sur son visage la réconforta un peu. Au moins une personne dans cette pièce lui voulait du bien.

Tenten !

Il s'élança vers elle.

Toi ! Lâche-la ! ordonna-t-il d'un ton impérieux à Neji.

Ce dernier repoussa violemment son bras. Elle n'avait pas remarqué à quel point sa poigne l'étouffait.

Tu vas bien ? lui demanda le blond en lui frottant doucement l'épaule.

Malgré elle, un petit sourire éclaira son visage.

Ça pourrait aller mieux.

Naruto lui sourit tristement.

Oui, mais toi et moi on a rien à perdre, pas vrai ? C'est pas comme si quelqu'un allait nous attendre, pas vrai ?

Si. Deidara va m'attendre, réalisa elle soudain.

Deidara, comment diable avait-elle pu l'oublier ? Il allait s'inquiéter, évidemment, Deidara s'inquiétait toujours pour elle. Sa respiration s'accéléra. Elle ne pouvait pas disparaître sans prévenir Deidara.

Je ne peux pas l'abandonner comme ça, il faut absolument que je le prévienne ! s'exclama-t-elle.

Hors de question, ma petite, déclara calmement Ibiki. De toute façon, ton petit ami va vite t'oublier, ne t'en fais pas.

Son sang ne fit qu'un tour. Qu'est ce que ce type en savait ! Il ne la connaissait pas ! Il ne connaissait pas Deidara !

Mais qu'est ce que vous racontez ?! C'est n'importe quoi, on n'oublie pas les gens aussi facilement ! Vous êtes complètement stupide.

En un instant le colosse avait quitté son poste et lui enserrerait le cou, dans une seule de ses immenses mains.

Petite merde dégénérée, si tu crois que je vais te laisser m'insulter comme ça, tu te trompes. On m'a demandé de te ramener vivante. Mais il y a de nombreuses définitions du mot vivant. Compris ?

Ses poings frappaient vainement le bras d'Ibiki mais ce dernier ne desserrait pas sa poigne d'un seul misérable centimètre.

Compris ?

Elle se contenta de le foudroyer du regard. Comment osait-il la traiter ainsi ? Si quelqu'un pouvait être en colère ici, c'était bien elle ! Qui se retrouvait obligé de confier son avenir à de parfaits inconnus ? Pas cet enfoiré de balafré, en tout cas ! Une haine sans nom s'empara d'elle. Neji avait dit qu'elle était une machine à tuer, non ? Pourquoi ne pouvait-elle pas repousser ce type ?

D'un coup d'œil, elle vit que les quatre autres tenaient fermement Naruto, le bâillonnant pour l'empêcher de crier.

L'air commençait sérieusement à lui manquer. Pour un peu, elle aurait entendu ses poumons hurler de douleur. Mais il était hors de question qu'elle perde face à cet homme. Deidara ne méritait pas d'être ainsi bafoué par un inconnu.

Tout à l'heure, elle avait envoyé Neji contre un mur avec un simple coup d'épaule, pourtant il était loin d'être un gringalet. Elle pouvait repousser ce type, elle le pouvait.

Dans quel pétrin s'était-elle fourrée ? Était-ce vraiment le bon choix de suivre Neji ?

Ses poings s'accrochèrent au bras puissant qui lui coupait la respiration. Elle pouvait sentir les muscles d'acier d'Ibiki contre ses paumes. Appuyant son dos contre le mur, elle envoya de toutes ses forces ses deux pieds dans le ventre de son assaillant.

Aussitôt l'air lui brûla les poumons. Mais c'était une délicieuse brûlure. Naruto la fixait, les yeux exorbités, les autres aussi. Ibiki avait volé à travers la – certes, petite – pièce et se relevait à présent, le regard brûlant de rage. Il ouvrait la bouche quand des coups retentirent à la porte.

Remarques

Page 2 : Orochimaru regarde la fenêtre ? Il regarde l'extérieur, plutôt, non ? La fenêtre, en elle-même, ne doit pas être très intéressante...Sauf les rideaux, peut-être.

J'ai raccourci pas mal de phrases, j'ai l'impression. Je trouve que, parfois, les phrases sont vraiment longues, même avec les virgules. Du coup, je les coupe, j'en fais plusieurs à partir d'une seule. C'est à cause de la fac, tout ça ! Avec l'histoire du « faites des phrases courtes, avec une seule idée par phrase. » En plus je vois plus Neji faire des phrases courtes, directes, qui vont à l'essentiel. Plutôt laconique, d'ailleurs...Mais bref !

Page 3 : «Il jeta un coup d'œil anxieux au bout de la rue, son regard s'arrêta sur elle.»?!

Un œil regarde de chaque côté ? ^^ Il manque un mot qui lit les deux, genre puis.

Page 4 : la puce fait la taille d'un poing ?! C'est un peu...gros. Elle ne l'a jamais sentie ? Rien qu'en tournant la tête, ça devait bouger sous sa peau, vu la taille... Et ça colle pas avec la suite.

Tout début page 5 : « ramènerais ». Je ne sais pas du tout si c'est du futur, donc « ramènerai » ou un autre temps (genre gérondif, conditionnel, je sais pas, y'en a trop -,-' ) et donc on garderait le s... A toi de voir.

La sœur de Kiba, c'est Hana, pas Hanna...non ?