Sirius tournait en rond dans son « lit » depuis plusieurs heures, encore trop chamboulé par sa rencontre avec Snape. Il n'avait cesse de se demander s'il verrait l'homme la semaine suivante, si celui-ci tiendrait parole et se rendrait auprès de son filleul pour vérifier ses conditions de vie. Il n'était pas certain de vouloir transférer ses droit à l'autre, après tout ils se haïssaient cordialement même si ce qu'il avait appris l'avait fait remettre en perspective ces dernières années à vilipender sur l'homme. En plus, transférer le parrainage signifiait quasiment rattacher Snape à sa famille, et rien que cette pensée faisait grimacer Sirius. Dans le monde Magique, la parrainage n'était pas le même que dans le monde Moldu, c'était un acte qui liait magiquement le parrain ou la marraine du ou de la filleul. Ainsi la personne parrainée pouvait hériter des titres, de l'or et même dans certains cas de la puissance magique si celle du parrain ou de la marraine était supérieur et que le filleul se retrouvait orphelin. Cependant on ne pouvait rien retirer à une personne parrainée en changeant de parrain ou de marraine, ce que possédait le précédent parrain se transmettait simplement au suivant, sauf l'or pour éviter des conflits d'intérêt. Ainsi, si Sirius faisait de lui-même le choix de donner à Snape de l'or pour s'occuper de Harry si le potionniste acceptait, il lui transmettait aussi son titre de Lord. C'est de cette manière que la noblesse sorcière s'était développée. Un parrainage était alors considérée comme une alliance non négligeable. Sirius étant en prison, Harry ne pouvait pas pour l'instant prétendre au titre de Lord, mais dès lors que Severus Snape accepterait, comme le prisonnier l'espérait, la charge de l'enfant alors les deux seraient Lord. Et même si l'animagus n'était pas particulièrement heureux à cette idée, l'idée qu'à cause de lui deux Sang-Mêlés deviennent Lord l'amusait au plus haut point. S'endormant sur ces réflexions, il passa une nuit mouvementée par des cauchemars dans lesquels James lui reprochait de laissait son fils à son pire ennemi tandis que Lily lui reprochait d'avoir cru celui qui l'avait insulter et qui livrerais Harry aux mangemorts encore en vie. Lorsqu'il se réveilla il était, sans mauvais jeu de mot, d'une humeur de chien. La semaine passa lentement, dans le stress de savoir si l'espion reviendrait le voir pour s'occuper de son filleul, et rythmée par les échanges avec Andrew qui au fil du temps semblait presque devenir un ami, bien qu'il doute pouvoir mettre ce mot sur qui que ce soit dans cet endroit.
« - Tu m'as l'air de t'être mis dans un sacré pétrin » Lui avait d'ailleurs dit l'homme après qu'il lui ai exposé sa situation. Les jours passant il n'avait pas vu l'intérêt de cacher plus longtemps son histoire à cet homme qui ne semblait que peu concerné par les évènement extérieur. « Donc si je suis bien, ton filleul est chez sa famille à laquelle tu ne fais pas confiance pour lui donner de l'affection, alors tu demande à votre ancien pire ennemi à ton meilleur ami et à toi, qui tu as toujours pensé était un partisan de celui qui a tué les parent de ton filleul mais en fait est un espion de votre camp depuis toujours, de s'en occuper ?
- Andrew je saisi à quelle point cette idée est conne mais comprends que je suis désespéré que j'ai peu de chance de sortir d'ici et que je n'ai pas envie que le prochain instant de bonheur de mon filleul soit dans minimum dix ans !
- Calme-toi, calme-toi ! J'essaie juste d'appréhender une situation qui me semble bien compliquée. Ceci étant, j'ai du mal à comprendre pourquoi Albus Dumbledore laisse se faire une chose pareille…
- Pas la moindre idée, j'ai l'impression qu'il sait plus de choses qu'il ne veut nous le dire. Ou bien qu'il a des intérêts qui ne vont pas forcément dans notre sens. Je le soupçonne de vouloir que les choses se fassent à sa façon, que l'Histoire s'écrive selon son modèle, mais pourquoi ? J'ai du mal à y voir son intérêt.
- Albus a une manière bien à lui de voir les choses, une idée précise de ce que doit être l'Histoire pour que ce soit la ''véritable'' Lumière qui l'emporte : la sienne. En un sens il n'a pas tord mais je suis persuadé qu'il y a d'autre moyen d'écrire nos destins, quand on pense à ce qu'il à fait à ce pauvre Geller…
- Grindelwald ? Mais c'était un Mage Noir ! » S'offusqua Sirius. Andrew sourit tristement.
« - C'est l'Histoire que l'on a appris oui.
- Y en a t'il une autre ? » S'enquit Sirius, seulement pour recevoir le silence en réponse. « Andrew, comment pouvez-vous avoir eu vent d'une histoire différente ? »
L'homme à côté de lui soupira. « Plus tard, le moment n'est pas encore venu. » Offrit-t'il en simple réponse, laissant un Sirius frustré.
Un silence s'installa entre les deux hommes, ceux-ci ne se connaissaient pas encore assez pour qu'il soit pleinement confortable mais ils étaient trop plongé dans leurs pensées pour y faire attention. Sirius commençait à s'attacher à son nouvel ami et la prison changeait peu à peu son caractère et là où il aurait avant tempêté pour obtenir des réponses il se faisait à présent plus calme, plus patient. Le temps n'avait pas la même valeur ici, il commençait à le remarquer, à le ressentir. Son monde se résumait à présent à une cellule, une cours et un réfectoire. Le bruit du vent et des vagues lui servait de fond sonore et la présence des Détraqueurs, si au début elle pouvait être oppressante, son esprit s'en protégeait en s'emmitouflant dans un brouillard bienvenu lorsqu'ils se trouvaient dans les parages. Les journées passaient, se ressemblant toutes et Sirius avait prit l'habitude, le lendemain de la visite de Snape, de décorer chaque soir le mur de sa cellule d'un petit trait, histoire d'être bien sûr que le temps s'écoulait.
« - Black ! Parloir ! » Aboya l'officier au prisonnier. Celui-ci en pleine sieste digestive fut sur ses pieds en moins de dix secondes. Il se prit un sortilège cuisant sur le chemin vers la salle de parloir à cause de son excitation et son anticipation l'empêchant de tenir en place. Cependant il se figea en découvrant l'homme de loi qui ferait la transmission du parrainage. Sa chevelure blonde ne lui était pas inconnue pour l'avoir combattu dans de nombreuses batailles opposant l'Ordre aux Mangemorts. Lucius Malefoy attendait près de Snape, abordant un air dédaigneux comme il en avait coutume. Sirius s'installa raidement à la table.
« - Si tu m'annonces que depuis le début Malefoy aussi était un espion je vais commencer à ne plus te croire ni te faire confiance Snape. »
Les deux hommes se regardèrent et Lucius commença.
12 avril 1981
« - Il pense que c'est elle ! Il pense que c'est le fils de Lily » Severus se lamentait dans le bureau directorial de Poudlard depuis maintenant une heure. Le Seigneur des Ténèbres venait de se décider à activement chercher et tuer les enfants correspondant à la prophétie. Dans les noms des enfants suspectés par le Lord était apparut celui de Harry. Il se souvenait vaguement avoir entendu le prénom du fils Londubat et il lui semblait que d'autres avaient suivi mais il n'avait plus rien entendu.
31 octobre 1981
« - Il est parti ! Le gardien du secret a trahi ! Comment cela a-t'il pu arriver Albus ? » Severus pleurait toutes les larmes de son corps, il savait qu'il ne pouvait pas aller s'interposer sans mourir, et Dumbledore lui avait interdit de sortir de Poudlard. Pourtant le vieux directeur fut aussi surpris que lui lorsque la porte de son bureau s'ouvrit dans un grand fracas, laissant apparaître dans l'encadrement un Lucius Malefoy au visage qui laissait pour une fois transparaitre une émotion : l'effroi.
Severus, inquiet que sa couverture vole en éclat ainsi que surpris de la présence de son ami se releva « - Lucius ? ». Celui-ci posa alors sur lui un regard et soupira presque de soulagement, il n'était pas seul.
« - Dumbledore aidez-moi je vous en supplie ! »
Le sus-nommé écarquilla les yeux face à cette demande inattendue, ne sachant si l'homme face à lui était sincère ou si c'était une nouvelle ruse de Voldemort. Mais considérant que les barrières de Poudlard l'avait laissé rentrer et l'air peint sur ce visage réputé impassible il se tenta à lui laisser une chance.
« - Bien sûr, bien sûr. Installez-vous, que puis-je pour vous ? Un thé ?
- Si vous avez plus fort je ne serais pas contre » Ricana le blond.
« - Evidemment, Severus si vous pouviez sortir un Whisky… ? Merci mon petit, allez-y Lucius. »
Soupirant et prenant le verre que son ami lui tendait, l'aristocrate se mit à raconter la raison de sa venue.
« - Il y a quelques mois Severus » il jeta un coup d'oeil à son ami qui ne fit ni mouvement ni commentaire « est venu rapporter au Lord une prophétie sur un enfant né à la fin du septième mois. Ce soir il s'est mis en tête de tous les éliminer. Il va commencer par le jeune Potter ce soir puis ira chez les Londubat. Puis il s'attaquera aux autres…
- Aux autres ? Mais il n'y a aucun autre enfant né fin juillet dont les parents l'auraient défié trois fois !
- Détrompez-vous Dumbledore il y en a un -vous il se peut qu'il considère le fait qu'un Mangemort refuse de lui obéir comme un affront, ce que j'ai fait par trois fois…
- Je crois crois que je commence à comprendre votre problème monsieur Malefoy cependant il me semble que votre fils est né le 5 juin, soit au début du sixième mois !
- Pas selon le calendrier de Merlin, professeur Dumbledore. Oui, je sais ce calendrier à presqu'été abandonné depuis que nous accueillons des nés-Moldus dans notre monde et qu'il y a de plus en plus de Sang-Mélés. Cependant le Seigneur des Ténèbres lui l'utilisait. Et vous n'êtes pas sans savoir que le 5 juin correspond selon le calendrier de Merlin non seulement à le fin du septième mois mais que c'est aussi le jour du Sureau(*1) ! Sachant que la baguette la plus puissante du monde est faite en ce bois, même s'il n'a pas réussi à l'obtenir et qu'il a tué Grindelwald pour cette raison il connaît la puissance de ce jour. De plus l'année 1981 correspond elle à l'an 999 du calendrier de Merlin(*2)…
- Voldemort se sentirait menacé par l'enfant d'un de ses plus fidèles serviteur ?
- Le Seigneur se sent menacé par tout ce qui l'entoure Dumbledore… Sachant que nous avons eu Draco sur le tard pour qu'il puisse bénéficier de toute la puissance possible il a peur de voir en lui un futur jeune homme voulant le détrôner pour prendre sa place.
- Comment ça tu as eu Draco sur le tard pour qu'il puisse bénéficier de toute la puissance possible ? Tu as à peine 27 ans Lucius !
- Severus, comme tu es un Sang-Mélé personne ne te l'a enseigné donc laisse-moi t'expliquer, tu sais déjà que la magie grandit au fur et à mesure qu'un sorcier prend de l'âge, c'est la raison de notre longévité, c'est aussi ce qui fait que nous ne pouvons pas avoir d'enfant jusque tard, au risque de procréer des sorciers et sorcières de trop grande puissance. La plupart des sorcières sont ménopausées entre 30 et 35 ans tandis que nous, comme nous pouvons beaucoup plus facilement nous reproduire, eh bien la qualité de notre semence décroit aux alentours de nos 28 ans. »
Severus haussa un sourcil ne s'attendant pas à avoir un cours d'éducation sexuelle ce soir-là.
« - Hum oui euh, revenons à notre sujet si vous le voulez bien » Fit un Dumbledore écrevisse. « Lucius mon cher, que comptez vous faire ?
- Ne pas tuer Draco déjà c'est un certitude. Je sais que cela peut sembler étrange mais… je ne me sens pas capable de suivre quelqu'un, puisse-t-il m'apporter le plus de pouvoir possible, ayant des pratiques aussi… Moldues ! »
Albus soupira, en donnant cet ordre Voldemort avait oublié une règle fondamentale du monde sorcier, et en particulier des Sang-Purs. On ne touchait pas aux enfants. En raison de la courte période de fertilité des sorciers, ceux-ci n'avaient en général qu'un ou deux enfants au maximum (quoiqu'il lui avait semblé que la famille Weasley venait d'accueillir leur septième enfant, ce qui était vraiment peu commun, il faudrait qu'il se renseigne). Ainsi la progéniture des sorciers était quelque chose de sacré, d'intouchable. En ordonnant le meurtre de son propre enfant à Lucius, un infanticide, Voldemort venait de lui rappeler sa condition de Sang-Mélé et le fait qu'il avait été élevé chez les Moldus. Et un Malefoy, un Sang-Pur, ne s'abaissait pas à un comportement Moldu, il trahirait plus que la trahison de son Maitre qu'il effectuait à cet instant. À cet instant, Dumbledore béni Merlin et tous les grands sorciers de ce monde d'avoir fait oublier cette réalité au mage noir, il venait grâce à lui de gagner un allié de choix et de pouvoir. Les heures suivants servirent à mettre au point un plan pour sauver Draco, plan qui n'eut aucune utilité par la suite, Voldemort étant mort. Mais Lucius tint à respecter ses nouveaux engagements (surtout avec les procès de Mangemorts à venir) et prêta serment à l'Ordre du Phénix.
« - Et donc je devrais faire confiance à une personne qui était un Mangemort il y a encore un mois et qui a changé de camp le jour de la mort de son Maitre ? » résuma Sirius dégoûté.
« - Écoute Black je sais que ce n'est pas l'idéal et à ta place je ne sais pas si je me ferais confiance mais actuellement il vous faut un membre du Mangemagot pour prononcer ce lègue, dans le secret pour que Dumbledore, l'un des membres les plus importants et sans doute bientôt président, ne le sache pas et il me semble que vos choix sont limités. » Chuchota dangereusement Malefoy.
Sirius souffla fortement, peu enjoué par cette perspective. Il regarda tour à tour les deux hommes puis hocha la tête en signe de résignation. Snape sorti alors sa baguette et une potion de sa robe, Malfoy sorti lui aussi sa baguette en demandant aux gardes de leur apporter celle de Sirius, qui pensa amèrement à cet instant que les deux hommes auraient pu l'aider à s'enfuir étant donné le poids de Malfoy sur la société. À la place il s'entailla le doigt et fit couler une goute de son sang dans la fiole. Severus pris la potion et attrapa le bras tendu de Sirius, les deux hommes se tenant à présent par leurs avant-bras droit, un filet de magie rouge s'enroulant et les empêchant de lâcher prise. Lucius prit alors la parole.
« - Lord Sirius Orion Black III, parrain de Harry James Potter et seul membre magique pouvant réclamer droit à la tutelle de votre filleul, ce lien a été souhaité par le père dudit filleul. Déclarez-vous être sain de corps et d'esprit ?
- Oui.
- Severus Tobias Snape, déclarez-vous être sain de corps et d'esprit ?
- Oui.
- Lord Sirius Orion Black III vous demander par ce lien le transfert magique de votre titre de parrain de Harry James Potter à l'avantage de Severus Tobias Snape, le confirmez-vous ?
- Oui.
- Severus Tobias Snape vous réclamez par ce lien le transfert magique du titre de parrain de Harry James Potter depuis Lord Sirius Orion Black III, le confirmez-vous ?
- Oui.
- Lord Sirius Orion Black III, par ce présent transfert Severus Tobias Snape partagera votre titre de Lord et le niveau magique de Harry James Potter s'alignera sur le sien s'il est supérieur au votre et au sien. Il pourra de plus en demander la tutelle et l'obtiendra si les seuls autres prétendants sont des Moldus, la réclamation magique passant avant. Y consentez-vous ?
- Oui.
- Severus Tobias Snape, par ce présent transfert vous recevrez le titre de Lord, le niveau magique de Harry James Potter s'alignera sur le votre s'il lui est supérieur et s'il est supérieur à celui de Lord Sirius Orion Black III. Vous aurez le devoir de veiller sur Harry James Potter, ainsi vous pourrez demander sa tutelle magique. L'acceptez-vous ?
- Oui.
- Sanguis Tenetur ! Par ce présent contrat et serment, Lord Sirius Orion Black III se retrouve déchut de son titre de parrain de Harry James Potter au profit de Lord Severus Tobias Snape. Rompez ! »
Sirius et Severus se lâchèrent rapidement la main, chacun brûlé soudainement par le contact de l'autre. Les deux hommes restèrent quelques instant à se fixer puis Lucius se racla la gorge, le prisonnier sursauta tandis que le potionniste garda un air impassible. Le blond sorti alors un contrat d'une mallette qu'il venait de faire apparaître d'on se savait où puis tendit un papier à Sirius, lui demandant de signer avec sa baguette pour le transfert de la moitié de ses fonds du coffre 711 de Gringott vers le coffre de la famille Prince-Snape. Une fois cette formalité remplie, Lucius annonça qu'ils allaient désormais partir, ce qui fit lever les yeux au plafond à Sirius, l'aristocrate annonçait toujours tout en grande pompe. Les deux hommes commencèrent alors à se diriger vers la sortie lorsque la voix du prisonnier les arrêta.
« - Severus ! » Surpris, le nommé se retourna. « Je ne sais pas ce que tu as vu là-bas et qui t'as fait changer d'avis mais… prends soin de lui, s'il te plait. »
Snape l'examina un long moment, indéchiffrable, mettant presque Sirius mal à l'aise mais fini par lui répondre.
« - Toujours. »
Sirius sourit en le voyant s'éloigner puis lança au moment ou ils disparaissaient, sans savoir s'il l'entendrait « Reviens me donner de ses nouvelles ! »
*1) Le 5 juin est le jour du sureau selon le calendrier Républicain en fait
*2) Merlin selon le wiki d'Harry Potter est né aux alentours de 980
Je sais que ça ressemble un peu à une fin mais non, l'histoire n'est pas finie !
Bon, ça s'allonge un peu pour moi, à vois si ça continuera sur cette lancée ou si je retournerais à des chapitres plus courts.
Pour l'instant je sais où je vais donc on verra bien, même si je ne prends pas le risque de me prononcer sur le nombre de chapitres (ceci dit y'a peu de chance d'en avoir 150)
Merci d'avoir lu et à bientôt !
