Bonjour tout le monde !

De retour avec le chapitre 4 de nos aventures au square Grimmaurd.

Merci de tout coeur pour les fav/follow et reviews, elles ont illuminé ma semaine :D

Réponse à LilithPhantasterei : Merci beaucoup pour ta review ! Ça me touche beaucoup :D Et grosse pression pour les cours de français adaptés ahah !

Réponse à Marine76 : Merci de tout coeur ! Bienvenue à bord aha

J'avais complètement zappé dans les premiers chapitres mais évidemment, l'univers d'Harry Potter ne m'appartient pas, toutes les réclamations doivent être adressées à la talentueuse J.K. Rowling ! Je ne fais qu'emprunter ses personnages quelques heures pour les ranger dans le coffre à jouets ensuite ;)

Là-dessus, je vous souhaite une bonne lecture et à ce week-end pour la suite !

SQSQSQSQSQSQSQSQ

Chapitre IV : Un changement salutaire

Les journées passèrent vite au square Grimmaurd. Hermione naviguait entre ses lectures de vacances et de francs moments de camaraderie en compagnie des deux hommes. Elle apprenait à découvrir ces derniers sous un jour nouveau : il n'y avait pas de décalage étrange entre eux à cause de leur écart d'âge mais bien des échanges animés entre personnes égales. La jeune femme était ravie que ses compagnons aient bien vite pris le pli. Sirius, peut-être davantage que Rémus d'ailleurs. Le loup-garou pouvait avoir la remarque infantilisante facile. Mais à part cela, Hermione leur était gré de leur accueil et de leur affection.

Elle avait par ailleurs débuté les leçons de piano avec Sirius qui se montrait particulièrement bienveillant envers elle. Cette dernière était surprise des trésors de patience dont l'animagus faisait preuve à son encontre. La semaine s'écoula rapidement avant même qu'Hermione ne s'en rende compte. Rémus vint la chercher dans sa chambre le dimanche soir afin qu'ils puissent diner. Une fois encore, Sirius s'était surpassé en cuisine. Alors qu'elle dégustait son plat, elle demanda :

"Est-ce que l'un de vous a reçu des nouvelles des Weasley ?"

- Aux dernières nouvelles, ils étaient dans la région de Cornouailles. Je crois que Bill cherchait une maison où s'installer et la famille en a profité pour se déplacer et profiter de la mer, expliqua Lupin qui reprenait une part dans son assiette.

- Et quand est-ce qu'ils sont sensés arriver ? ajouta Hermione en passant le plat à Sirius.

- Si Bill trouve son bonheur, en courant de semaine prochaine j'imagine… Merci Hermione.

- Est-ce que l'on attend d'autres invités ici, Harry mis à part ?

- Quelques personnes viendront grossir les rangs lorsque nous débuterons les réunions de…"

Sirius n'eut pas le temps de terminer sa phrase puisque Rémus lui décocha un coup de coude envoyant valser ses couverts.

" Merlin Lunard ! S'exclama Sirius.

- Retiens toi Patmol." Répondit Rémus d'un ton acerbe.

Hermione ne pouvait passer à côté du non-dit entre les deux hommes. Elle décocha un regard de reproche envers le loup-garou mais ce dernier n'y fit pas attention. Sirius ramassa ses couverts en laissant planer un regard lourd de sous-entendus envers son ami.

" Je pense qu'il ne serait pas absurde de…

- Ce serait complètement absurde. Inconsidéré même, rétorqua Rémus qui n'en démordait pas. Son ami leva les yeux au ciel.

- Toi et moi reconnaissons qu'Hermione est parfaitement mature et responsable pour savoir ce genre de choses, enchaîna le beau brun.

- Il y a une différence entre « être mature » et se voir confier un fardeau trop lourd pour sa propre conscience. Ce serait lui faire prendre des risques inutilement… ", Déclara le loup-garou en insistant sur chacun de ses mots.

Le débat prit brusquement fin avec un bruit retentissant de vaisselle. Les deux hommes quittèrent leur dispute pour se retourner vers Hermione qui avait posé son assiette vide avec un peu trop de force contre l'évier. Puis elle fit face aux deux hommes, fulminant intérieurement :

« Je pense qu'il ne serait pas absurde, ni inconsidéré, de régler cette question par vos propres moyens avant d'amener le sujet sur le tapis et de faire comme si je n'étais pas présente à votre table. Maintenant, si vous voulez bien m'excuser, Hermione qui, entre nous, est suffisamment mature et responsable pour savoir si oui ou non elle souhaite entrer de son plein gré dans une confidence obscure, va aller se coucher et se mêler de ses propres affaires ! »

Là-dessus, elle quitta la cuisine d'un pas preste, sans jeter un regard en arrière. Les deux hommes la regardèrent partir comme une tornade dans un champ de maïs. Restés seuls, ils se retournèrent pour se faire face. Rémus était confus, ses lèvres formant une grimace gênée. Sirius quant à lui arborait un sourire goguenard. Un temps passa avant que le duo ne se lève pour quitter à leur tour la cuisine.

Dans la chambre d'Hermione voletait une nuée de petits oiseaux de paille. Ils tournaient tout autour d'elle, faisant quelques loopings entre les rideaux et l'armoire. La jeune femme fulminait d'avoir été traitée avec si peu d'égards par les deux hommes. C'était une chose de se voir infantilisée par Rémus, mais c'en était une autre d'assister à une conversation, qui manifestement la concernait un peu, avec la considération d'un balai-brosse. Hermione acceptait beaucoup de choses venant de ses amis mais elle avait en horreur l'idée d'être traitée comme une gentille petite poupée posée dans un coin, qu'on n'osait sortir de peur de la briser. Elle s'était démenée toutes ces années pour ne pas répondre au stéréotype de la jeune princesse en détresse et il était pénible de se voir traitée comme telle.

Tandis qu'elle maugréait en son for intérieur, quelques coups discrets se firent entendre contre la porte de sa chambre. Elle tourna un instant la tête, puis attendit. Les coups redoublèrent quelques minutes après. Hermione resta silencieuse. Puis elle discerna le bruit de pas qui s'éloignent et revint à son sortilège.

" Oppugno !" Lança-t-elle dans un murmure courroucé.

Telle une grêle de projectiles dorés, la nuée d'oiseaux de paille fonça tête baissée dans la porte de l'armoire et explosa en vol.

Rémus descendit les escaliers du premier étage pour rejoindre le salon. Sirius y était déjà installé, les jambes allongées sur un des accoudoirs. Il se tenait nonchalamment sur celui-ci, une cigarette entre les lèvres. Il émit un faible ricanement en voyant l'air déconfit de son ami.

" Ma remarquable expérience de la gente féminine me fait penser qu'Hermione t'a envoyé sur les roses… Lança-t-il à son ami qui se laissait tomber sur un des fauteuils.

- Pas de réponses", consentit Rémus.

Là-dessus, le rire de Sirius redoubla. Il tendit l'étui argenté à son ami qui prit une cigarette à son tour.

"Et toi, ça te fait rire… Ronchonna-t-il en murmurant un faible incendio.

- Elle a un tempérament de feu." Répondit Sirius, satisfait, laissant retomber sa tête contre le dossier du canapé.

Après une lutte acharnée, Hermione dut se rendre à l'évidence : elle ne pouvait pas dormir. Agacée, elle repoussa les couvertures et s'assit sur son lit. La dispute n'était, à son grand regret, pas la seule chose qui l'empêchait de dormir. Rémus avait ouvert, sans même le savoir, une porte dérobée qui ne la laissait pas en paix. Cette porte, c'était la curiosité. Depuis que Sirius avait mentionné l'idée de réunions, l'esprit de la jeune Gryffondor faisait les cent pas. Elle avait cogité pendant des heures à la recherche d'indices supplémentaires, des choses qu'elle aurait omises en inspectant le square Grimmaurd. La seule chose dont elle était sûre, c'était que des choses très importantes allaient se passer dans les prochains jours. Et elle voulait en faire partie.

Renonçant à un combat qu'elle savait perdu d'avance, la jeune femme se leva. Elle caressa en passant la tête de Pattenrond qui, lui, avait succombé depuis bien longtemps aux sirènes du sommeil et sortit de sa chambre. Le couloir était plongé dans l'obscurité. Hermione leva la tête vers le deuxième étage. Aucune source lumineuse. Ils devaient déjà dormir. Elle se dirigea le plus discrètement possible dans le couloir, vers la bibliothèque. La porte était fermée mais elle vit un fin trait de lumière sur le seuil. Intriguée, elle toqua discrètement deux fois puis ouvrit.

La bibliothèque était éclairée par les lampes de bureau qui diffusaient une lumière chaude et intimiste dans toute la pièce. Le regard de la jeune femme fut attiré par une paire d'yeux gris amusés.

"Le marchand de sable a pris sa pause-café ?"

Hermione leva les yeux au ciel, exaspérée. Ce qui sembla redoubler l'amusement du beau brun assis face à elle.

"La place est prise ? Demanda-t-elle plutôt en indiquant le deuxième fauteuil.

- Je t'en prie." L'invita Sirius d'un geste.

La jeune femme approcha et se laissa tomber dans le fauteuil, ses yeux ne quittant pas ceux de Sirius. Elle ignorait si c'était l'heure tardive ou autre chose, mais son air suffisant touchait la corde sensible. Il sembla s'en rendre compte car il se départit légèrement de son air narquois.

" Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ? Lui demanda-t-il alors qu'elle se calait plus confortablement dans le fauteuil, laissant ses jambes reposer sur l'accoudoir.

- Des réunions secrètes et des rangs à grossir…"

Sirius émit un éclat de rire en tournant davantage son fauteuil pour la confronter.

" Tant que ça ?

- Vous avez ouvert la boîte de Pandore, se contenta-t-elle de répondre.

- Je suis désolé que ça se soit terminé de la sorte.

- Ne t'excuse pas de me traiter en adulte. J'apprécie. Je n'aime juste pas que l'on parle de moi comme si je n'étais pas dans la pièce.

- Noté, répondit Sirius en cochant un carnet invisible.

- Et toi ? Qu'est-ce qui t'empêche de dormir ?" Demanda la jeune femme.

Sirius ne répondit pas. Ils ne se connaissaient peut-être pas encore suffisamment pour qu'il lui livre ce qu'il avait sur le cœur. Par ailleurs, souhaiterait-elle le connaître suffisamment pour évoquer ce genre de sujet avec lui ? Rien n'était moins sûr. Rémus avait peut-être raison finalement… Peut-être valait-il mieux la laisser vivre avec des problématiques de son âge et la protéger des dangers à venir.

" Ah… Tant que ça alors ?" Lança Hermione, songeuse.

Sirius leva les yeux vers elle. Elle pouvait être si mature, si pertinente lorsqu'elle le voulait. Il hocha la tête, avec un sourire triste. Hermione ne rebondit pas. Elle comprenait son silence et attendrait qu'ils soient plus familiers avant de savoir ce qui perturbait le beau brun. Elle attendrait qu'il ait davantage confiance en elle. Si tant est qu'il ait envie de la connaître suffisamment pour évoquer ce genre de sujet…

Tous deux restèrent silencieux pendant quelques temps encore. Le regard d'Hermione était encore plongé sur son compagnon de veillée. Elle se focalisait sur quelques détails de l'apparence de Sirius auxquels elle n'avait pas fait attention auparavant. La longueur de sa chevelure brune qui tombait en cascade sur ses épaules, les nuances ocres que portait son regard à cet instant précis, perdu dans l'immensité de sa conscience. Hermione avait toujours pensé que ses yeux étaient d'un gris pâle, uni. Maintenant qu'elle le regardait plus attentivement, elle remarquait qu'il n'en était rien : son regard pouvait prendre la teinte d'une vaste tempête lorsqu'il était irrité mais aussi d'un feu cendré lorsqu'il réfléchissait longuement. La façon qu'il avait de se tenir, faussement nonchalant. Ses mains pâles, marquées, aux extrémités rugueuses. Ses pommettes saillantes. Sa mâchoire ciselée, qui paraissait encore plus prononcée lorsqu'il était perdu dans ses pensées. Ses lèvres minces, charnues, qui s'étiraient souvent en une moue amusée…

Hermione sortit alors de sa rêverie et se morigéna devant l'insistance avec laquelle elle décortiquait le visage de son hôte. Une touche cramoisie envahit ses joues et elle détourna bien vite le regard avant de se faire remarquer. Son environnement lui donna une distraction toute trouvée.

" Il faudrait s'occuper de ces murs Sirius… Lança-t-elle pour briser le silence continu.

- Hmm ?"

Sirius sortit enfin de sa rêverie et suivit le regard de la jeune femme. Les murs étaient en effet ternis par ces années d'abandon. De nombreuses lés de papier peint terminaient leur course en filets effrités, un peu partout dans la pièce. L'animagus émit un grondement amusé.

" Tu as une fois de plus raison. J'espérais repousser encore de quelques siècles mais Lunard et toi finirez par gagner cette guerre de nerfs…

- Cela fera plaisir à Harry tu sais, de voir ton chez-toi…

- Oui, je ne peux pas le laisser découvrir un taudis pareil, affirma Sirius en se redressant de son fauteuil. La remarque amusa la jeune femme.

- La maison serait remplie de Détraqueurs qu'il voudrait quand même s'installer chez toi."

Sirius se redressa davantage pour mieux l'observer. Son sourire en coin disparut alors de son visage, renforçant la lueur orageuse de ses yeux. Le silence se fit une nouvelle fois entre eux.

" Vivre avec les Dursley, c'est… C'est si cauchemardesque ?" Demanda-t-il enfin, l'air accablé.

Hermione se mordit l'intérieur de la joue, pesant le pour et le contre de ce qu'elle s'apprêtait à dire. Elle ne voulait pas blesser Sirius, mais elle ne voulait pas lui mentir non plus. Et celui-ci semblait tenir à la vérité.

" Je ne connais que les grandes lignes mais oui… Ça n'a pas été facile pour lui. Ça ne l'est toujours pas, je pense." Murmura-t-elle d'une voix douce.

Sirius sembla digérer l'information et son regard se focalisa sur ses mains jointes. Hermione le regarda parcourir les infimes cicatrices qui les constituaient du doigt.

" Toutes ces années perdues… J'ai l'impression de l'avoir abandonné.

- Non Sirius, objecta Hermione, de vive voix cette fois-ci, tu n'es pas responsable."

Se faisant, elle s'était promptement redressée pour joindre ses mains à celle de l'animagus. Sirius la laissa faire, promenant ses doigts contre la peau intacte de la jeune femme, traçant des dessins connus de lui seul.

" Je ne sais pas comment lui dire à quel point je suis désolé pour tout ça… Murmura-t-il, les yeux plongés sur leurs mains enlacées.

- Parle-lui. Simplement. Explique-lui ce qu'il s'est passé pour toi pendant ces douze années… Harry le sait déjà, il le comprend. Mais il sera plus qu'heureux que tu fasses un pas vers lui. Vous en avez tous les deux besoin", expliqua lentement Hermione.

Sirius leva alors les yeux vers elle et son visage reprit enfin les traits de cet hôte chaleureux et tendre qu'Hermione avait appris à connaître. Il passa une dernière fois son pouce contre la paume de la jeune femme et la libéra. Hermione n'avait pas besoin de l'entendre le dire, elle savait qu'il la remerciait du fond du cœur. Elle esquissa un sourire en rajoutant :

" Je pourrais vraiment t'apporter mon aide en m'occupant des travaux… Pour ce qui est de vos retrouvailles, je te laisse la main.

- Alors c'est décidé ? Grand remue-ménage demain ?

- Oh que oui… Tremble Grimmaurd, le règne des toiles d'araignées et de la moisissure arrive à son terme !"

Tous deux s'esclaffèrent et se levèrent d'un même mouvement. Hermione s'étira longuement.

" Si on doit commencer les grands travaux demain, il vaut mieux que j'aille me coucher.

- Sage décision…

- Vous serait-il possible de me raccompagniez chez moi, cher hôte ?" Demanda Hermione en forçant sur son accent britannique.

Sirius fut un temps décontenancé par la demande de son invitée. Mais en sondant son regard, il comprit qu'elle l'invitait lui-aussi à aller se coucher et à ne pas rester dans la bibliothèque pour cogiter des heures durant, comme il aurait pu le faire. « Perspicace cette sorcière » pensa-t-il avec un rictus.

" Mais bien évidemment gente dame… Les rues ne sont plus sûres de nos jours." Proposa-t-il en lui offrant son bras.

Hermione le prit bien volontiers et tous deux sortirent de la bibliothèque, partageant un sourire de connivence. Ils s'arrêtèrent devant la chambre de la jeune fille. Le couloir était plongé dans l'obscurité : Rémus dormait encore du sommeil du juste.

" C'est ici que je vous laisse… Annonça Sirius en exécutant une révérence digne d'un noble seigneur.

- Je vous remercie cher comte. Je vous souhaite une bonne nuit." Répondit la jeune gryffondor avec le même salut.

Tous deux esquissèrent un sourire amusé. Sirius fit alors un pas vers la jeune femme et laissa son pouce caresser doucement la joue gauche de celle-ci.

"Merci Hermione, murmura-t-il.

- Je t'en prie", soupira-t-elle, son cœur manquant un battement.

Puis le beau brun se retourna et s'engagea dans les escaliers. Hermione le regarda s'en aller puis ferma la porte. Elle resta quelques instants debout, cogitant sur cette nuit des plus particulières avant que le sommeil ne la rattrape, cette fois-ci pour de bon.