Hello guys!!
Guess who's back?
Je fais de mon mieux... Mais les temps ne sont plus ce qu'ils étaient, les problèmes ce sont accumulés. Maintenant je vais prendre du temps pour finir tout mes projets, dont mon Lucky.
Rendez vous dans deux semaines même jour même heure!!!!
LUCKY
Pourquoi faire simple quand on peut faire compliquer?
IV Broken Trickster
Avait-il pensé à tirer les rideaux en velours à son retour? Ce fut la première pensée qui lui parvint des méandres brumeuses de son esprit. Un petit geste anodin aux yeux du commun des mortels qui lui permettait de rester dans le noir et de ne pas rosir dans son sommeil. De toute évidence, ce n'était pas le cas. La chaleur de sa couette se faisait suffocante et de la transpiration la lui collait à la peau. Ouvrir un œil lui confirma ses craintes. Se taper quelqu'un était une chose mais laisser le soleil pénétrer dans sa chambre en était une autre, il se serait bien gifler pour une telle négligence. Avant qu'il ne puisse penser à autre chose un mal de crâne l'envahit. Il eut la désagréable impression qu'un combat de sumo se déroulait au milieu de ses neurones.
-Quelle heure il est?geignit-il la voix toute ensommeillée.
Voulant se retourner, le combo soirée black-out se déclencha. En premier lieu un vertige fulgurant le cloua au matelas. Ensuite ce fut son bras qui percuta un corps tout aussi nu que paraissait le sien. Il eut envie d'appeler la sécurité, pour se débarrasser de lui mais son état actuel ne lui permettait aucun mouvement de plus. Là, à l'instant, la mort par seppuku semblait envisageable. Les lendemain de cuites étaient douloureux. Bien trop pour son organisme délicat. Cela lui donnait envie de pleurer. Tout ce désespoir.
Lui qui suffoquait sous sa couette rôtie par le soleil. Ses muscles faisaient une crise de tétanie. Achevant tous ses espoirs, l'inconnu dans son lit trouva bon de passer un bras autour de sa taille. Aucun moyen de se faire la malle. Et Odin seul savait combien partir tel le fourbe qu'il était lui réussissait. Rester contre son gré ne faisait pas parti de ses habitudes. Bien que cela lui soit arrivé un nombre de fois indécentes. Sauf qu'aujourd'hui pas moyen d'user de ruse. Se téléporter avec une gueule de bois était contre indiqué. Trop de possibilité d'atterrir dans un mur. Alors il dû se résigner à attendre son invité.
Il tombait. Dégringolant hors du Bifrost l'une de ses propres dagues fichées dans son abdomen, le cuir n'étant pas d'une grande efficacité contre les armes blanches. Oui, son incompétence était pitoyable. Certes, le bourrinage n'était en rien sa spécialité mais il se pensait apte au combat tout de même! Que ce soit attaque surprise ou raid planifié, ne pouvait-il donc jamais gagner? Il ne voyait plus le pont arc-en-ciel. Seulement du bleu à perte de vue. Lui, contrairement à son grand costaud de frère, ne volait pas. Le fait qu'il soit l'un des sorciers les plus puissants des neuf royaumes n'y changeaient rien.
Avant d'avoir pu dérouler toutes ses pensées négatives à son égard le sol de la planète le heurta. Ou la heurta-il? Sa perception de la réalité n'avait jamais été aussi floue. Hormis cette fois où cet «infinity beer wizard», pour suivre les propos de Thor, l'avait fait chuter durant prés de trente minutes. Un véritable enfer à traverser. La douleur traversa son corps semblable à un coup de Mjolnir. Ce satané marteau n'allait pas lui manquer! À Thor sans aucun doute. Le pauvre. Perdre son marteau et leur père dans la même journée, plutôt rude même pour le blond. Lui non plus n'était pas en reste. À se manger tout type de surface. Deux fois. Si l'on lui avait dit que ce serait le cas, il aurait tué celui qui rependait de tels calembours.
Le choc fit ressortir la dague et crachoter un filet de sang. Hémorragie interne diagnostiqua-t-il. Youpi. Plus aucun de ses membres ne lui répondait. Non décidément aujourd'hui ce n'était pas son jour. Cette fois, si personne ne lui venait en aide, la mort risquait de le cueillir pour de bon. Pas n'importe comment par dessus le marché. Il se dessécherait, tout dieu ou Jotun qu'il était, par manque d'eau. Son enveloppe perdrait tout son charme, se ratatinerait dans une incommensurable souffrance, plus encore au vu de ses origines, ce sans aucune beauté. Et ça, il n'en avait pas envie! Ah si seulement il pouvait encore se trouver à Asgard, sous sa forme d'Odin. Il faisait bon un Père de toute chose selon lui. Meilleur que ce vieillard ronchon et impotent en tout cas!
Il ne pouvait décemment pas finir ainsi, sur une planète inconnue en prime! Une mort humiliante comparée à toutes les autres. Le soleil mordant sa peau si sensible et l'aveuglant. Alors qu'il se sentait prêt à accepter de mourir tel un chien, loin de chez lui, une ombre occulta l'astre fautif. L'on venait le secourir? Un de ses fidèles sujets? C'était peu probable. Héla devait tous les occuper. Et son frère, cet abruti, il était certain que ce qui pouvait advenir de sa personne lui importait peu. Thor et son «je m'en foutisme» légendaire. Ttss. Il en venait à le haïr plus que de raison. Bloquant de nouveau le fil de ses pensées, le dieu en vint à l'évidence qu'un autochtone posait ses sales pattes sur son précieux être.
-Ne me touche pas ! vociféra Loki. Je suis un dieu, sale sauvage!
Immobilisé, bien que déjà inerte, le brun se fit trimballer dans un vaisseau. Le natif le déposa sur une banquette dont la comfortabilité lui échappa. Il ne sentait plus rien. Au moins n'avait-il plus à crainte cette mort dégradante promise plus tôt. C'était en sois un bon point. Ses yeux scrutaient le plafond sale, plein de crasse, de poussière et de toiles d'araignée. Et vu l'odeur le ménage n'était pas le fort de cet hurluberlu.
-Grand Master, annonça solennellement le pilote kidnappeur de dieu. Je crois que j'ai un colis qui vous intéressera.
-Un nouveau combattant? s'enquit une voix profonde plutôt enthousiaste.
-Non, ricana l'autre fier de lui. Mais il a une belle gueule. Pourrait vous plaire.
-Oh, fit celui que Loki supposa être le Grand Master. Un brun?
-Comme vous aimez, confirma le natif.
Non de… Dans quoi venait-il d'atterrir? La personne qui venait de le ramasser essayait de le vendre? Par tous les dieux!!! Et son corps figé!!! Il ne pouvait pas se téléporter. Ne pas connaître la planète ne rendrait la chose que plus dangereuse. Et puis il voulait rentrer chez lui. Hors de question de devenir le jouer d'un quelconque tyran.
-Laisse moi partir!! brailla Loki aussi fort que ses poumons lui permirent. Je ne suis pas un objet, stupide mortel!!!
-Oh, il a l'air d'avoir du tempérament, fit observer le Grand Master. Tu auras une bonne paye, sois en assuré.
L'ignoraient-ils? Telle une vulgaire marchandise. L'humiliation ultime envers lui, envers sa royale personne. Il se mit à hurler moult injures, s'en écorchant les cordes vocales, s'égosillant de toutes ses forces. Le Grand Master en rigola, donnant au dieu l'envie de l'égorger. Ce n'était bien sûr aucunement probable au vu du titre donné par le malandrin responsable de sa capture. Le dieu tenait trop à la vie pour commettre un meurtre sur une personnalité si importante.
Il passa le reste du trajet à écouter son ravisseur se bourrer la gueule et rire comme une hyène sous coke. Arrivé à destination, une grande tour métallique agrémentée de tête décoratives du plus mauvais goût, le vaisseau ralentit. Le dieu était mortifié à mesure qu'il se rapprochait. Son destin était totalement incertain. Pas qu'il n'ait au final pas l'habitude de se fourrer dans des situations impossibles. Simplement qu'il ne s'y faisait jamais vraiment… Le vaisseau atterrit, de ce qu'il en déduit par les sons. L'autochtone reposa ses sales pattes sur lui.
Et ce fut ainsi qu'il rencontra le Grand Master de Sakaar. Pas quelqu'un de mauvais, du moins pas foncièrement. En Dwi Gast avait prit soin de lui. Ce n'était en rien le monstre au quel il s'attendait. Le premier à avoir été trouvé s'était montré patient, compréhensif et doux. Et Loki s'était laisser prendre au jeux, prendre tout court par la même. Il ne disait pas non. Pour une fois il n'était nullement question de viol, de rapport forcé et de grossesse inopportune. En plus le Grand Master s'appliquait à le choyer, lui donnant l'impression d'être traité à sa juste valeur. Les premières semaines du moins.
Sa véritable nature revint au galop. Il était le Trickster pas une vulgaire poupée dont l'on pouvait disposer à sa guise! Enfermé dans cette foutue tour, habillé de bleu et de jaune canard, deux couleurs qui ne lui allaient pas le moins du monde et devant se contenter de son seul partenaire. Il écoutait la plus part du temps le premier Sakaarien lui raconter les histoires de la galaxie ou se tourner autour du nombril. Il se sentait retenu en captivité par cet être narcissique du quel il s'était lassé à une vitesse vertigineuse. Ses tours lui manquait. Son peuple aussi.
Et puis lui qui aimait le pouvoir, réduit à la fonction de plante vert, enfin bleue, pour que le Grand Master puisse poser ses yeux sur quelque chose de joli, il se sentait vide de but. Rien ne lui redonnait le sourire. La vie était devenue fade. Compliments et cadeau lui passait dessus sans qu'il ne réagisse. Jusqu'à ce que son frère arrive. À croire que seul Thor pouvait le sortir de cette cage dorée et qu'il n'était qu'un bon à rien. Ce alors même qu'il avait passé toute son éternité à tenter de montrer sa grandeur. Il avait encore beaucoup de chemin.
Contre lui l'autre se mit à remuer en grommelant des propos incompréhensibles. Le dieu en profita pour dégager un bras de sous la couette. Il pu invoquer son portable. Une fois l'engin en main le plus dur fut d'ouvrir un œil pour entrevoir les chiffres blancs sur fond de Mont Fuji accompagné d'un bout de lac recouvert de lanternes flottantes sous un couché de soleil réconfortant. Sauf qu'à ce moment l'heure lui rappela ses rendez-vous de la journée. Il aurait dû y penser avant de vouloir se noyer dans la liqueur hier soir. Lui qui était bien plus mesuré d'ordinaire.
-Salut beau brun, souffla comment s'appelait-il déjà? Oh, ce n'était pas comme s'il en avait quelque chose à carrer. Bien dormit? Pas trop la gueule de bois? C'est que tu as beaucoup bu hier soir.
Par Odin que l'on le retienne d'égorger ce mortel. Surtout que le bras l'ayant quitté un peu plus tôt avait le coude posé sur ses cheveux. Ses royaux cheveux, si soignés, si beaux. Quel outrage que de leur faire subir tel supplice! Parvenant en tâtonnant à poser son téléphone sur sa table de chevet, sa main libre réussit à le débarrasser de sa lourde couette. Son corps pu enfin respirer. Ce fut un tel soulagement qu'il en lâcha un long soupire. L'autre dû croire que le dieu appréciait sa présence puisqu'il se rapprocha du visage de celui-ci, lui écrasant encore plus les cheveux.
-Ça te dis de remettre le couvert? proposa l'abruti sur un ton se voulant charmeur.
S'en étai trop. Ce type se prenait pour plus important que sa vraie nature. Tout juste si le dieu se rappelait de la baise d'hier soir, ce qui signifiait au vu du seul ressentit lui en restant, celui de sa gueule de bois, que Monsieur grand prince ne valait pas grand-chose au pieu. Il était temps de lui rappeler sa place. À genoux devant le dieu pour le supplier de lui pardonner sa médiocrité. Il voulut toucher son épaule afin de l'inciter.
-Il suffit, mortel!! tonna le dieu de la discorde se levant soudainement dans toute la splendeur de sa divine nudité.
Sa magie bouillonnait dans ses vaisseaux sanguins, en attente d'une utilisation.
-Mais… se permit de commencer le parasite de lit.
-La ferme! aboya Loki décuvant magiquement.
Sa colère restait la même. Plus ses yeux étaient posé sur son plan cul plus ses pouvoirs s'agitaient. Ce ne serait jamais… Son cœur se serra à cette pensée. Il sentit ses yeux s'embuer. Il se rappelait pourquoi il avait tant bu. Rien ne faisait plus mal. Cette impossibilité. Ce rejet inconscient. De son existence aucune douleur n'égalait celle présente.
Il lui semblait que l'on lui avait arraché le cœur sans possibilité de le récupérer. Et c'était affreux. Lui qui jouait au plaisantin insensible ou à la reine des glaces insatiable, voilà que l'on le prenait de cour. Il tourna le dos à l'humain dont l'état lui importait peu. Le Dieu ne souhaitait tout simplement pas lui montrer sa souffrance. Le commun de l'humanité n'avait pas besoin de savoir que leur nouvelle icone était tombée sous le charme d'un hétéro qui devait probablement le voir comme une menace.
-Loki, que se passe-t-il? s'enquit l'intrus.
Le dieu éclata. Sa magie explosa hors de lui alors qu'il hurla de toutes ses forces. La déflagration balaya entièrement la pièce, envoyant balader meubles et humain contre les murs dans un fracas assourdissant. Le lit se brisa sur le coup d'un soir ce parce que les deux avaient rencontrés le mur en même temps. Les fauteuils se brisèrent en mille morceaux. La table basse se renversa. Les portes menant au salon se fendirent, la partie haute tombant au sol. Son armure d'As, vert, noir et or vint le recouvrir sur le champs. Ce réflexe le suivrait jusqu'à ce qu'il meurt de chagrin, à cause de la peine intarissable le bouffant de l'intérieur. Personne ne le sauverait.
À vrais dire, son frère ne l'avait pas appelé, pas depuis ce défilé ayant tourné au fiasco à cause de la bande de potes débiles costumés que son frère considérait comme ses amis. Tout portait à croire qu'ils le voyaient comme leur sorcier de dépannage et qu'il était aussi jetable qu'un mouchoir. Quoi que savoir que Thor servait de lui n'avait rien de nouveau. Son rôle se limitait à celui du petit frère plus futé et subtil que son aîné. Son existence ne signifiait pas grand-chose d'autre.
Une odeur métallique envahit la suite présidentielle, capturant son regard vers sa source. Une scène à lui glacer le dos se dévoila au génocideur Jotun. Le sommier s'était cassé et avait décidé que le Midgardien devait devenir un hérisson ce en tapant l'incruste dans la peau de son dos tel des aiguilles d'acuponcture démesurées. Son sang formait peu à peu une flaque qui grossissait à vue d'œil à la manière d'un lac débordant lors d'une cure sur le sol. Et s'en fut trop. Son masque glacial termina de se dissiper révélant un souffle erratique, des yeux au bords des larmes, des membres tremblant et des émotions en charpies. Le brun s'écroula d'une seule traite, mollement, sur le carrelage, vidé et inconscient.
Frigga… La seule personne lui ayant accordé plus que sa confiance à Asgard. Ils partageaient leur magie, leur savoir, ainsi qu'un lien inégalé. D'aussi loin que remontait sa mémoire, la femme d'Odin avait prit soin de lui. Certes cela n'était parvenu qu'à approfondir l'écart entre Thor et lui. Pour un As la magie ne se pratiquait que par les femmes. À ce moment les Neufs Royaumes restaient rigidement sexistes. Ils n'y avaient bien que les Midgardiens, en constante évolution, qui changeaient de point de vue. Et encore, très lentement. Sa disparité ne l'avait en rien aidé. Parce que décidément l'unique utilité que lui octroyait le Père de toute chose revenait à se faire sauter par tout ce qui menaçait le beau royaume de Monsieur Perfection masculine à un œil. Belle diplomatie, en effet.
Pourtant l'acceptation restait odieusement absente. Que ce soit ses enfants, dont le Père de toute choses avait fait tuer l'aîné de la fratrie par le frère cadet de celui-ci, Sleipnir qui lui servait de monture pour impressionner la galerie ou Hel que le vieux grincheux faisait passer pour l'aîné diabolique de la famille Odinson, ou Loki lui-même jamais assez digne de l'amour du roi des dieux. La reine ne cessa pas un instant de lui montrer affection et soutien. Enfant et adolescent, le dieu brun se confiait à elle. Contrairement aux autres ses pensées ne contenaient aucun jugement. Elle était juste avec lui, compréhensive et douce. Elle l'avait accompagné durant ses accouchements, particulièrement celui de Sleipnir qu'il voyait comme le plus affreux et douloureux de tous et il connaissait son sujet. Loki livrait à l'épouse du Père de toute chose, des sujets qu'il ne se sentait pas capable de dévoiler ou de garder pour lui.
Sa pansexualité, son envie d'être un père pour ses enfants, les moments où la vie décidait de lui flanquer un coup de marteau en plein visage, ses goûts ou ce qui le mettait en rogne. Jusqu'à un certain âge où son seul point commun avec la sorcière fut leurs pouvoirs. À vrai dire tout s'était écroulé dès qu'il eut apprit que Laufey était son père. Pas que la distance ce soit creusé en un tour de main. Leur relation s'effritait avec la prise d'âge du Jotun. Mais se savoir orphelin de guerre et dernier rescapé de Jotunheim brisa une bonne fois pour toute ce qui les unissaient. Malgré cela Frigga restait ce qui se rapprochait me plus d'une mère, une sorte d'amie. Oh, son comportement devait probablement la décevoir. Après tout, vouloir envahir Midgard n'était en rien digne de son génie ou de son image. Il n'y avait bien que Odin pour croire benêtement ce qu'en disait les défenseurs de la planète bleue.
Et il n'y avait que lui pour ne pas vouloir lui révéler la vérité, la maladie, le contrôle mental qu'exerçaient les Chitauris sur lui afin de leurrer les Midgardiens. Sa fierté l'en dissuadait. Odin en profiterait pour le traiter une fois comme un faible. Et s'en était hors de question. Voilà où ses pensées vagabondaient alors qu'il faisait semblant de relire pour la vingtième fois un ouvrage sur les diverses décoctions aux baies que lui avait apporté sa mère adoptive. La première lecture avait été enrichissante, maintenant il le gardait car il s'agissait d'un cadeau de sa bibliothèque d'alchimie, une sorte de souvenir… Un garde se racla la gorge, tout proche de sa cellule.
-Loki, fit-il sur un ton neutre sans titre ni respects royaux.
Le mini géant des glaces tourna la tête vers lui. Dans une armure dorée caractéristique de garde d'Asgard, bien droit, tenant, en pure tradition de déclaration officielle, son casque dans les mains, sa lance sous le bras. L'attaque était passée, de ce qu'il avait cru comprendre, bien que n'y ayant pas forcément porté attention. Puis comme l'elfe déguisé en être de feux, il fallait avoir l'intelligence de Thor pour ne pas avoir comprit, l'avait fait remarquer le dieu n'était pas le plus mal loti des geôles As.
Le plan des elfes n'aurait pas pu moins le surprendre, d'un prévisible consumé. Outre la voix immuable du militaire, le brun lui trouva une mine fort sombre. D'une gravité peu commune envers sa personne après une bataille. Les rares fois où le descendant des ennemis d'Asgard participait à un combat tout juste si l'on lui lançait un regard. Simplement car il préférait se cloner ou disparaître et poignarder plutôt que d'être le centre de l'attention à grand renforts d'orage et de coup de marteau faisant s'affaisser le sol.
-Votre mère est morte, lâcha le garde.
Loki sentit son cœur se fendiller, comme foulé au sol par la nouvelle. La personne à qui il tenait le plus venait de de perdre la vie durant cette stupide attaque. Conservant son self-control devant cet anonyme de la légion d'Asgard, le dieu sorcier se contenta d'un hochement de tête le remerciant de sa venue bien que plus que probablement ordonnée par Odin. Aucun mot n'aurait eut la force de sortir de ses cordes vocales. Tout ce qui voulait s'échapper de lui n'était que cris, larmes et rage.
Alors ses lèvres restèrent scellées, attendant que l'homme regagne son poste. L'air venait à se raréfier dans ses poumons. Les murs de sa cellule semblaient vouloir inextricablement se rapprocher, l'asphyxiant toujours plus. Il était effondré comme jamais un événement n'avait pu l'affecter. Lui-même ne se savait pas tant attaché à celle l'ayant prit sous son aile à la manière d'une mère, maintenant que la vérité s'était révélée. Là, dans sa prison il n'avait rien pu faire pour la protéger ou au minimum oser lui dire qu'il l'aimait, qu'elle était la seule à compte de tout le royaume.
Mais il avait préféré lui témoigner de la méchanceté plutôt que se confesser. Le temps lui avait enlevé cette possibilité d'expression de la façon la plus radicale. Le dieu se leva, noblement, bien que se foutant présentement des opinions que pourraient développer les autres prisonniers, le livre disparaissant dans les méandres de ses vêtements «civils». Sa magie fourmillait bien plus puissamment que d'ordinaire. Elle grondait en rampant dans ses veines. La simple action d'avoir rangé l'ouvrage n'était pas aussi rapide s'il se trouvait dans son état normal. Sa tête fut envahie par un vertige à vouloir s'arracher la cervelle afin de le faire cesser. Il en aurait faillit s'évanouir sur le coup mais la vague de sentiment fut plus forte.
Le désespoir et la colère venait se mettre d'accord pour danser un tango infernal dans son cœur. Les deux émotions se mêlaient joyeusement, ne lui laissant pas une minute de répit. Et son don qui enflait à un rythme battant contre ses tempes plus vite et plus intensément qu'aurait pu le faire son cœur. S'il avait été saint d'esprit à ce moment la folie ne se serait pas gênée pour le cueillir. Entre tous ses troubles mentaux la place était déjà prise par ses plans en vue de récupérer Asgard et d'y couler des jours heureux, paisibles même, sans la stupide blondinette lui servant de frère. Thor… réfléchit-il.
Ce grand bourrin aurait pu sauver Frigga. Ils possédaient des liens de sang, eux. À cette pensée, que Monsieur j'aime les Midgardiens regardez d'ailleurs je m'en tape une n'ait pas bougé un seul éclair pour garder sa mère en vie, sa fureur fit un bond. Thor devait veiller sur celle l'ayant mit au monde! Cet abruti qne cesserait de l'énerver. La goutte d'eau qui fit déborder la corne. Au centre de sa cellule privée la colère prit le dessus sur tout le reste. Elle l'empêcha de retenir sa magie. Et lorsqu'il serra les poings sa rancœur éclata, libérant son pouvoir en une onde de choc qui renversa tout sur son passage, le peu de mobilier en sa possession se fracassa contre le mur blanc et les boucliers anti-évasions dorés. Tout son corps se tendit. Un rugissement sortit de sa gorge, la brulant, la griffant comme le ferait une bête enragée. Tout s'écroula. La seule à lui avoir témoigné des sentiments, autres qu'indifférence et dégoût venait de perdre la vie. Il avait le droit de se laisser aller, perdre pied aussi loin que son cher frère si exemplaire une fois bourré au retour d'une bataille victorieuse. Il ne se vit plus, restant piégé dans son enveloppe en plein black out. Ses sentiments explosaient de tous côtés. Impossible de contrôler froidement quoi que ce soit. D'ailleurs son camouflage d'As flanchait, il le sentait clignoter à la vue de tous. Il tournait comme un lion en cage, hurlant à la mort, pleurant de tout son saoul. Puis ses yeux s'ouvrirent une fois assit sur le sol, ne se souvenant même pas avoir touché celui-ci à un seul instant. Son unique réflexe se matérialisa en un rire hystérique déconcertant au vue de sa situation. Des ruisseaux pégueux sur ses joues. Des fruits rouges écrasés sous ses pieds nues. Ses cheveux en bataille à leur état naturel, libre de boucler sur ses épaules. Des gardes revenaient. Autour de lui régnait un bordel monstre digne d'une apocalypse. Son esprit avait retrouvé un calme relatif. Il s'empressa de camoufler ce désastre, constastant le retour à la norme de sa magie.
-Loki! Oh mon dieu! s'écria distinctement sa fan réceptionniste.
Sa voix sonnait on ne peut plus paniquée. Elle le serrait fort contre sa poitrine, de ce que le Jotun pouvait sentir. Il s'en rendit pleinement compte à mesure que ses capacités cognitives refaisaient surface. Une de ses mains le maintenait protectivement en place, l'autre se voulant rassurante lui caressant les cheveux.
-Pars, souffla le dieu au plus bas. Aucun fan n'a à me voir dans un état aussi pitoyable.
Ce mot se brisa dans sa gorge. Seule son image flatteuse attirait les foules. Le Loki plein de doutes et en manque d'amour n'avait pas sa place sous les projecteurs. Il n'en était pas fier. Surtout devant une Loki'd.
-Ne dites pas une telle chose, contra la demoiselle à la fois outrée d'entendre son idole se dénigrer ainsi et souhaitant le réconforter. Ce n'est bon pour personne de cacher ses sentiments. N'oublier pas que je suis là pour vous soulager. Confiez moi ce qui ne va pas.
Et le Dieu de la malice et du chaos se laissa aller. Tous les détails de son trouble y passèrent. La petite réceptionniste du Ritz fut une oreille attentive et attentionnée. Il lui parla de James, sortant un stock immense de qualificatifs flatteurs à l'égard de ce quasi inconnu dont la simple vue lui retournait esprit et tripes en même temps. Elle ne montrait aucune crainte à son égard, bien que sa chambre soit flanquée d'un cadavre encore chaud et de la mare de sang en résultant. Aussi proche d'elle, le dieu entendait son cœur mortel battre la chamade. Pour lui. Parce qu'elle se souciait de ce Loki brisé et épuisé dont personne ne voulait. Enfin.
Your dear Archangel qui vous aime très fort et vous souhaite d'aller bien dans vos vies :p
