†††††

IV.

PAS TRÈS FRÉQUENTABLES

†††††

Je tenais toujours cette lame dans la main complètement choquée. C'était donc ça leur vision de l'amusement. Ils aimaient simplement risquer leurs vies. Conceptuellement leur amusement serait plus enclin à m'amuser également mais moi je ne prenais pas autant de risques qu'eux.

- Allez lance! insista Tina.

- Mais je pourrais le blesser! ai-je justifié.

- Bon regarde...

Je vis alors Tina attraper une des lames et la lancer. Jake évita celle-ci de justesse m'horrifiant totalement. Je réalisais que si l'un d'entre eux était blessé, ma réaction pourrai être dangereuse.

- Bon la crevette... Tu lances? fit Jake.

J'entendais les rires et les provocations de David et Ernesto. Ceux-ci semblaient estimer que j'en étais complètement incapable. J'ai alors serré la première lame et je l'ai volontairement très mal lancée, tellement que Jake n'eut pas à esquiver.

- Mais qu'elle est nulle, fit Tina.

- Et si je le blessais? dis-je espérant être crédible.

- Allez une deuxième, fit Ernesto. Tu peux pas le louper, il est massif!

Je regardai Jake et son sourire que je classais comme diabolique personnellement. Il était convaincu de ne prendre aucun risque. Je lançai alors légèrement un peu plus fort et cette fois il l'évita.

- C'est déjà mieux, fit Jake.

- Allez la troisième en plein front! fit Tina.

- En plein front ! En plein front! firent David et Ernesto en cœur.

Je les regardai alors complètement effarée. Ils n'avaient littéralement peur de rien.

- C'est une question d'éducation, Mademoiselle la crevette a été éduquée dans une gentille famille où tout le monde s'adore et se caline. Lui faire connaître et prendre de vrais risques la perturbe, fit Jake.

Je le regardai alors déjà légèrement en colère, d'où se permettait-il de juger ma famille ? Oui il y a beaucoup d'amour chez les Cullen, c'est un peu notre marque de fabrique. Mes parents comme mes grands-parents, mes oncles comme mes tentes, tout le monde veille sur tout le monde. Malgré qu'ils soient des vampires et moi une hybride, nous sommes soudés.

- Tu comptes le fixer encore longtemps ? fit Tina impatiente.

- Laisse la, elle doit rêver à ses petits brownies faits avec son tablier à fleur.

Là il m'agacait, j'ai alors serré la lame et je levai le bras énervée. Il allait voir si j'étais obubilée par les brownies légèrement brûlée de Grand-mère. J'ai alors fait un mouvement ample mais, dès l'instant où l'étrange lame quitta mes doigts, je me rendis compte que je ne m'étais pas réellement retenue, que ce soit au niveau de la force ou de la cible. Je vis la lame foncer vers son visage et je me suis mise à paniquer. J'allai tuer quelqu'un... Soudain, je le vit bouger la main et attraper la lame au vol avant d'écarquiller les yeux surprise.

- Pas mal, elle a du cran, fit Jake.

Je le regardai alors en soupirant, j'avais dû me retenir malgré tout. Heureusement d'ailleurs... Je le vis alors faire tourner la lame d'un geste rapide entre tous ses doigts.

- C'est bon? T'es convaincu que je ne suis pas une trouillarde, dis-je vexée.

- Et comment ! fit-il avant de bouger le bras.

Je l'ai regardée horrifiée quand j'ai compris qu'il me lançait la lame, j'ai juste eu le temps de bouger la tête quand la lame passa entre mes cheveux.

- Ho déconne pas putain! fit Tina.

- Ça va elle l'a évité, fit Jake hilare.

Et si j'étais humaine ? Ce pauvre débile aurait pû me tuer. Je le regardai approcher de moi et je reculai immédiatement me retrouvant le dos contre la table. Il se pencha et attrapa une bouteille d'alcool pour boire.

- Quoi ? Tu voulais autre chose ? fit il provocateur.

- Non! hurlai je presque.

Soudain un bras se posa sur mon épaule et des lèvres touchèrent mon cou me faisant sursauter.

- Tu préfères les filles peut-être ? fit Tina en me léchant la joue.

Je la repoussai alors en reculant.

- T'es folle ou quoi? dis-je.

- Ho une midinette ! fit Tina en s'allumant un joint.

- Toujours tentant, fit Jake. Y a de quoi s'amuser.

Je commençai à paniquer quand il s'approcha de moi. Rapidement il plaça sa main sur mon ventre et me poussa contre la table.

- Ça devient amusant, fit David.

- Me touche pas, dis-je en le repoussant.

- Laisse toi faire, fit Jake en s'approchant de nouveau.

Je devai me sortir de là et alors j'ai saisi une lame sur le meuble et immédiatement j'ai placé cette lame sur sa gorge.

- Laisse moi partir !

Il saisit ma main et la maintint bloquée contre sa gorge. Je craignais qu'il ne se fasse saigner, au cas où je ne me contrôlerai pas. Il me fixait du regard intensément et je me sentis mal à l'aise. Puis il baissa ma main.

- Elle a réussi le test! fit Tina en me secouant.

Un test? UN TEST? J'étais en colère contre eux

- Mais vous êtes malades! dis-je alors.

- Tu t'es rebellée en le menaçant c'est parfait, fit Ernesto. Tiens, dit il ensuite en me tendant un joint.

- Je ne... Bon et puis...

Les drogues sont inefficaces sur les vampires, je le sais uniquement parce que les antalgiques ne fonctionnent pas non plus. Je fumai alors en regardant Jake choquée. Celui-ci alla s'asseoir sur le canapé suivit de Tina qui me fit signe de les suivre, tandis que David et Ernesto faisaient une partie de billard. Je les rejoins alors sur le canapé et je vis Tina s'appuyer sur Jake. Elle me tendit alors une bouteille de vodka dans laquelle je bus.

- Allez crevette, remets toi.

- Tu comptes m'appeler crevette encore longtemps ? dis-je énervée.

- Ouais...

- Tu me fais chier, dis-je énervée.

- C'est plaisant. Mais dommage que tu te sois énervée aussi vite.

- C'était pas le but?

- Oui mais je voulais pousser le jeu.

Je le regardai consternée essayant de comprendre.

- T'allais faire quoi ?

- Je comptais bien laisser ma main descendre de ton ventre, fit il alors avec un grand sourire.

- T'es un porc! dis-je.

- Mais tu as le droit de te venger, fit Tina avec un grand sourire en s'appuyant sur le ventre de Jake.

- Mais... c'est ton mec! bafouillai-je alors.

Ils se regardèrent et se mirent à rire me consternant quelque peu.

- Moi et lui? T'es folle...

- Bah vous semblez... proche.

- Juste amis... C'était une proposition, fit Tina.

- Tu aimes les filles? dis-je surprise.

- Rassure-moi, t'es pas une petite cruche républicaine ? fit Tina.

- Non, ça ne me gêne pas... Je pensais vraiment que vous étiez ensemble.

- Et non, fit Tina amusée. Tu peux t'accrocher à la branche si ça te tente.

Je baissai les yeux gênée, je n'étais pas à l'aise sur ce sujet et cela devait se voir.

- Je sens que je peux me la mettre derrière l'oreille, fit Jake en buvant.

- Fous lui la paix, fit Tina. Hey pique pas un phare. On déconne.

J'ai alors commencé à discuter avec ces deux là, j'ai ainsi découvert qu'ils se connaissaient depuis toujours et étaient sans doute plus proche que des frères et sœurs. Ils étaient natifs de la Nouvelle Orléans et voisins, l'une était enfant unique d'ouvriers, le second n'avait plus que son père qui gérait la fameuse salle de sport. Jake avait toujours défendu Tina de tous les homophobes du coin, envoyant la plupart de ceux-ci aux urgences, selon leurs propres dire. Ernesto était arrivé dans la bande cinq ans plus tôt, fils d'immigrés mexicains, il les avait rejoints car Tina lui plaisait. David était le plus jeune, d'un an, et était également le plus récemment arrivé. Il avait déjà eu des problèmes par le passé et avait tenté de faire le caïd avec Jake avant de se prendre une dérouillée. Ils semblaient très unis, se faisant une confiance absolue. C'était comme une famille d'adoption, comme la mienne avec Emmet, Jasper et Alice. Ils étaient certes moins fréquentables mais veillaient les uns sur les autres.

- Et toi alors? fit Jake parlant suffisamment fort pour surplanter la chanson Hungry de Dave Navarro qui hurlait dans les enceintes.

- Moi? dis-je hésitante avant de mentir. Je suis une enfant de l'assistance sociale, j'ai été adoptée par un médecin.

- Cool t'as du blé alors? fit Tina

- Ça va... Ma mère est traiteur à domicile.

- Ça m'intéresse! fit David. Tu peux ramener tout ce que tu veux.

- D'accord, dis-je en riant. Mes parents ne peuvent pas avoir d'enfant. Ils ont également adopté Edward et Alice, ils sont maintenant majeurs. Edward s'est marié cet été et sa femme est sympa.

Oui ma mère était sympa... Quel mensonge idiot, j'adore ma mère.

- Alice s'est fiancée également.

- C'est sympa, fit Jake. Et toi tu t'emmerdes chez les gens normaux.

- Oui... La fête foraine c'est bien cinq minutes.

- Elle préfère l'adrénaline ! fit Tina.

Effectivement, je m'étais plus amusée avec eux qu'avec les autres. Malheureusement c'était dangereux. Je relevais la tête, mon oreille captant des pas derrière moi.

- C'est quoi encore ce bordel, fit une voix forte.

Je me retournai alors et j'ai découvert un homme gigantesques, un colosse de près de deux mètres et musclé comme Arnold Schwarzenegger version Terminator. Il portait une chemise de bûcheron et un jean.

- Et merde, fit Tina.

- Vous êtes débiles ou quoi? Vous voyez votre état ?

- Du calme P'pa, fit Jake.

Le père de Jake donc, veuf et clairement un sportif.

- Me dis pas de me calmer! Vous êtes pas censés rester ici toute la soirée.

- Hey! fit son fils. Calme toi.

Alors son père remarqua ma présence et me regarda étonnée.

- Bonjour Monsieur.

- Euh... Bonjour... Jake...

- Quoi encore ?

- Tu ramènes cette fille chez elle et tu reviens.

J'étais choquée, ma présence gênait et visiblement son fils obéissait vu qu'il se levait.

- Viens je te ramène.

Je me levai et saluai tout le monde avant de sortir. J'entendis alors un bruit lourd et sec et je me retournai. Le père de Jake venait de le frapper à coup de poing avant de lui saisir le bras et de murmurer, chose inutile vu que j'entendai.

- Je t'ai déjà dit que si tu ramenais tes pétasses tu les baisais dans ta chambre, pas ici! Surtout...

Super... Vive la famille.

- Elle a du cran, elle hésite pas.

- Rien à foutre Jake, je décide et tu obéis. C'est clair ?

- Lâche mon bras, fit méchamment Jake.

- Tu devrais en prendre au retour, ça te calmerai

- C'est peut-être ça qui m'a rendu comme ça non. Lâche mon putain de bras!

- Petit merdeux ! fit son père en lâchant son bras.

Je vis alors Jake monter sur sa moto et m'inviter à faire de même avant de déguerpir. Ce mec avait clairement une vie de merde.

†††††

C'est donc sur sa moto - conduisant comme un malade soit dit en passant - que Jake me ramena chez moi. J'avais un peu hésité avant de lui donner mon adresse au vu de sa personnalité assez particulière. Je n'arrêtais pas de penser à l'acte de son père. Je me demandais surtout si c'était plus que récurant.

- C'est là, dis-je quand je vis la maison.

Il freina alors en plaçant sa moto en travers du chemin, sans se soucier de gêner qui que ce soit. Je descendis alors de la moto.

- Désolée, dis-je alors.

- De quoi ? fit il en s'allument une cigarette.

- Pour ton père, à cause de moi il t'a...

- Laisse tomber crevette, fit il en fumant. Sacrée baraque.

- C'est ma g... mère qui l'a remise en état.

- La traiteur ? fit-il choqué.

- Oui, elle aime aussi rénover les maisons, elle a fait pareil à Forks.

- Je vois...

- Nous ne sommes pas des snobs, dis-je comprenant ses pensées.

- Je ne juge pas moi, fit-il amusé.

- Merci pour la balade...

- De rien crevette, t'es la bienvenue. Enfin si ça ne dénote pas avec l'image de duchesse.

- T'es vraiment un con ! dis-je énervée.

- Tu préfères traîner avec nous? fit-il alors assez surpris.

- L'un n'empêche pas l'autre...

- Si tu veux la crevette, fit Jake en m'énervant encore plus.

- Ness.

- Quoi? fit-il surpris.

- Ness, c'est un surnom... Un diminutif... Je préfère ça...

- Ness, je note...

- Ça ne vous gêne pas si je... traîne avec vous alors?

- T'as pris goût au coup de la supérette hein?

- Pas vraiment... Plutôt par la balade à moto.

- Tu prends ton pied en t'envoyant en l'air.

Je le regardai consternée avant de sourire quand même.

- C'était la facilité, dis-je.

- Allez rentre chez toi, fit-il.

Je m'approchai alors de la maison et me suis retournée, j'avais vu juste, il matait encore.

- Hey!

- Désolé j'ai des yeux je m'en sers.

- Crétin !

- Allez salut crevette! fit-il amusé et en démarrant.

- Enfoiré ! dis-je en riant.

Je ris encore en me recoiffant avant de me retourner. Je me suis figée devant la personne devant moi: Carlisle.

- Bonsoir, dis-je honteuse.

- Renesmée... Ne rentre pas tour de suite, fit mon grand-père en s'asseyant. Viens près de moi.

Je m'assis alors m'attendant à un bon gros sermon dont il avait le secret.

- Tu t'es bien amusée ? fit il en me fixant du regard.

- Grand-père je...

- Écoute, je comprends que tu veuilles profiter, je sais également que ce que je sens actuellement comme odeurs sur toi n'a pas d'effet sur toi mais tu devrais éviter de fréquenter ce genre de gens.

- Mais pourquoi ? dis-je.

- Des drogues... de l'alcool... Cela entraîne des risques, et visiblement il conduit comme un dingue.

- Grand-père... Je n'ai même pas eu soif...

- Évite de fréquenter n'importe qui, tu agis comme tu dois le faire mais ne vas pas enfreindre toutes les règles.

- D'accord... Tu vas le dire aux parents ?

- Non, ce sera notre petit secret... Et puis moi aussi je fréquentais les tavernes et les fumeries d'opium avant de transformer ton père.

- C'est vrai?

- Ce n'est pas une raison pour autant !

- D'accord... Merci Grand-père, dis-je en l'embrassant sur la joue.

- C'est bizarre comme surnom crevette...

- Tu écoutais en plus? dis-je gênée.

- Disons que son arrivée ne s'est pas faite dans la plus grande discrétion.

- J'avoue...

Je me levai alors et me dirigeait vers la maison.

- Renesmée? m'appella mon grand-père.

- Quoi?

- Aucun des autres n'a réellement mis nos existences en périls par son comportement... Même avec ta mère. Ne prends pas de risques de révéler ce que tu es.

- Tu crois que je suis idiote? dis-je alors vexée.

- Non mais t'amuser risque d'impliquer qu'une différence est visible chez toi.

- Promis.

Je n'avais pas réellement apprécié ce manque de confiance. Ils n'avaient jamais mis leurs existences en périls? Jasper dans des écoles alors qu'il ne contrôlait pas toujours... Lui dans un hôpital... Papa qui s'est nourri de sang durant une période... Sérieusement ? Je n'avais pas vraiment apprécié j'avoue... Et j'allais continuer.

†††††

C'était ainsi qu'avait démarrée ma triple vie, bien compliquée. La première était cachée comme toujours - pas de pancarte COUCOU VAMPIRE accrochée à mon sac à dos - pour éviter les problèmes. La seconde était celle de Renesmée Cullen - simple humaine et élève modèle - qui conservait son amitié avec les trois jeunes sympathiques. Cependant il y avait aussi Ness - alias Crevette qui restait la préférence de Jake - la fille qui devenait de moins en moins fréquentables. La journée j'étais sagement attablée en classe, mais les soirées - celles que je passais avec eux vu qu'ils étaient souvent occupé - je devenais ce que Tante Rosalie appelait mécréant. Plus d'une fois je le suis retrouvée dans une supérette, dans une bagarre avec des ivrognes - Tina m'avait alors défendue pensant que je ne pourrai pas le faire-, dans des courses de motos assez illégales - là c'était grisant et pas qu'un peu -, et d'autres choses pas bien nettes du même acabit. Je continuais de boire en leur compagnie, de fumer également pour faire comme eux. J'avais joué ce jeu tout le mois de septembre, et les premiers jours d'octobre. J'étais devenue assez bonne au lancer de couteau et le pire - si l'on peut dire - j'adorais être celle qui devait esquiver. Pour moi c'était le meilleur moment, je vivais avec le risque de révéler ce que j'étais et j'adorais cette sensation. La moindre erreur et j'étais foutue.

- Et de dix!!!! dis-je amusée en évident un dixième couteau.

- Tequila cette fois, fit Ernesto.

Je pris la bouteille et bus encore, simulant un peu d'ivresse par soucis de crédibilité.

- Allez au suivant !!!

- À moi, fit Tina.

Et à nouveau j'évitais me mettant moi-même la difficulté de ne bouger qu'à la dernière seconde.

- Et de quinze!!! dis-je enjouée. Alors alors bande de nazes c'est qui la meilleure !!!

- C'est bon... Putain elle a des réflexes, fit David.

- Et quand je lance c'est toujours limite... dis-je encore en riant tandis que Tina m'enlaçais en récupérant la bouteille.

- Et en plus, comment elle a récupéré le micro-ondes de la supérette !!! fit Ernesto.

- T'as dit prends un truc marrant... Pour chauffer les burritos!!!

Je savais bien que mon comportement était justement très limite également. J'agissais comme une délinquante mais je me sentai vivante - et plutôt deux fois qu'une - mais je mourrais d'envie de les accompagner au moins une fois dans leurs virées particulières. Je savais que cela ne tarderait pas. Ils semblaient motivés à m'emmener. Encore aujourd'hui, David voulût m'enseigner un peu de combat au corps. " Cela allait me servir" selon lui. Cependant, quelque chose ne dérogea pas à la règle, l'heure approchait que Jake me raccompagne.

- Ce soir je ne te ramène pas tout de suite, ils n'ont pas besoin de moi.

- Ho et tu m'emmènes où alors?

- Dans ma chambre.

- Hein?

- Je déconne crevette.

J'étais rassurée quand même, je me faisais souvent avoir par son humour décalé.

- Sauf si l'idée te tente, fit il en riant.

- Navrée mais non! dis-je en riant.

- Allez en selle! fit il en montant sur sa moto

Je le rejoignis dessus et je me collai à lui - cela ne me gênait pas trop - et il démarra. J'étais assez surprise quand il me conduisit plus lentement qu'à son habitude. Cette fois, j'avais l'impression d'être avec un conducteur responsable - ou presque vu qu'il n'avait toujours pas de casque - et surtout en qui on pouvait avoir confiance. Il m'emmena alors dans un recoin de la Nouvelle Orléans je ne connaissais pas. C'était plus triste plus calme, comparé au carré français. Je me demandais vraiment où il m'emmenait quand il arriva sur une sorte de terrain vague qui surplombait ce quartier. Je le sentis placer la béquille et je descendis de la moto. Je n'étais plus très à l'aise, plutôt angoissée même.

- Pourquoi tu m'as emmenée ici? demandai-je alors.

- Ce quartier était très beau il paraît à une époque. Puis il y a eu Kathrina.

- D'accord... dis-je inquiète.

- Ensuite ce quartier est devenu moins fréquentable. Les gens étaient devenus pauvres, sans abris et clairement en colère.

- Je ne comprends pas pourquoi tu m'as emmenée ici.

- Tu m'as demandé récemment pourquoi je semblais blasé de tout.

Effectivement, je lui avais demandé cela pendant une des soirées qui eut lieu durant ce mois de septembre. Il avait juste dit que je le saurai quand il le décidera - toujours aussi borderline-.

- Effectivement...

- Ma mère était membre d'une association qui aidait les pauvres à se reconstruire, elle faisait des maraudes, ce genre de choses.

- Jake... C'est la première fois que tu me parles de ta mère.

Son père - qui n'était pas son sujet de prédilection non plus -, il m'en avait parlé. Caractériel, alcoolique, violent mais qui avait malgré tout offert tout ce qu'il pouvait à son fils. Grâce à sa salle de sport son fils s'était musclé et avait appris à se battre grâce a lui. Mais sa mère, il ne m'en parlait absolument jamais. Sauf ce jour-là.

- Je sais crevette mais je veux t'expliquer mon mode de pensée, avant de peut-être bientôt te faire découvrir nos activités moins légales.

- Moins légales que le vol à l'étalage et les bagarres ? dis-je en riant.

- Surtout plus dangereuses. Et là tu verras que c'est le pied.

- D'accord... Ta mère travaillait dans le quartier.

- Oui, les gens l'adoraient... Toujours une attention, un sourire, qu'importe que tu sois riche, pauvre, modeste, ma mère jugeait les gens sur leurs actes. Puis un soir...

- Ta mère est...

- Morte assassinée, fit Jake en allumant une cigarette.

- Merde je ne savais pas comment, je suis désolée.

- Ce n'est rien...

- Et il a été arrêté ?

- Non, la police ne l'a pas trouvé. Et pourtant les SDF ont aidé.

- Donc vous savez qui c'est ?

Je vis alors une lueur de rage dans son regard, le regard de quelqu'un en colère contre le monde. Cela pouvait être compréhensible vu ce qu'il lui était arrivé. Il devait en vouloir au monde entier.

- C'était un connard en manque... Il en avait besoin... Il n'a pas hésité... Il espérait... Récupérer de quoi avoir une dose... L'espèce de sale parasite...

- Jake, je suis désolée...

- Mon père l'a retrouvé lui, fit il avec un sourire maléfique.

J'avais compris la suite, visiblement, et c'était évident.

- Il...

- Il s'en est occupé pour venger ma mère... Ensuite il a réformé une milice avec des gens dans le même cas que nous.

- Une milice? Attends c'est ce que vous faîtes ? dis-je inquiète.

- Plus dangereux hein? Tu peux te faire tuer à la première occasion.

- Mais il y a la police ? dis-je choquée.

- La police? Pff comme si elle pouvait faire quelque chose pour nous... C'est trop compliquée pour eux.

- Mais vous êtes...

- Arrête Crevette, je te le dis par honnêteté, si tu veux faire partie de cette milice une fois je t'emmènerai... Mais tu vas être assez traumatisée.

J'étais déjà traumatisée en tout cas.

- C'est pour ça qu'on est quasiment jamais à jeun, pour affronter nos actes... Et compenser le reste.

- Compenser? dis-je.

- Tu comprendras.

- Ok ok... Je suis navrée pour ta mère.

- Merci, c'est ici que j'ai appris à conduire ma moto, seul, je voulais lui montrer que je grandissais... C'est con.

- Non, c'est particulier, chacun vit son deuil comme il le veut.

Je le regardai, lui qui arborait toujours son rictus dérangeant.

- Tu veux m'apprendre à conduire ?

Je ne sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai demandé ça, alors que je n'avais jamais demandé à Jacob.

- Tu veux conduire une moto ?

- Ben oui, vous en avez tous une.

Il me fit signe de m'approcher et il s'installa derrière sur la moto. Je me glissai à l'avant. J'essayais de mémoriser chaque information avant de démarrer doucement. Je ne fis pas deux mètres avant de perturber l'équilibre mais ses pieds nous rattrapèrent

- Pas douée.

- Hey! Fais pas chier.

- Réessaye... Vas y à fond si tu veux.

- Comment ?

Il me montra alors comment faire crisser les pneus à fond et j'étais très motivée à l'idée d'y aller à fond. Je le regardai qui souriait de plaisir. Lui aussi adorait la sensation de vitesse. Il me regarda alors très amusé.

- T'adores ça hein?

- Putain ouais! dis-je sans honte.

- Dès qu'on t'en dégotera une, tu suivras.

- Vous allez m'en acheter une? dis-je choquée.

- Tu nous as déjà vu acheter quelque chose fit il hilare.

- Non c'est vrai... Par contre j'en veux une comme celle-ci.

- T'es fan de moi? dit-il en riant.

Je souris également, avant de me figer, il venait de lever la main pour replacer mes cheveux du bout des doigts. Il me regardai droit dans les yeux. J'étais juste perdue... Je ne savais pas ce qu'il allait faire - même si avec du recul c'était évident - et je ne le lâchais pas du regard. Soudain - me sauvant de la gêne - mon téléphone sonna. Je le pris très vite et je vis le nom de ma mère.

- Allo? dis-je en décrochant.

- Où es tu? fit ma mère inquiète.

- Avec des amis... Pourquoi ?

- Dépêche toi de rentrer.

- Quoi? Mais pourquoi ?

- Il s'est passé quelque chose... Rentre vite et je t'en prie fais attention !

- D'accord... dis-je inquiète en raccrochant.

Je regardai Jake qui m'observait vaguement inquiet.

- Tu me ramène chez moi?

- Ok... Tout va bien?

- J'en sais rien du tout... Alors rapidement.

Et il l fit.

†††††

Il me ramena plus vite que jamais mais je lui indiquai de s'arrêter au coin de la rue, pour éviter les questions gênantes.

- Appelle si t'as besoin d'aide.

- Ok... À plus.

J'attendis qu'il parte et je courus vers la maison. Il y avait une limousine devant et j'étais inquiète tout à coup. Plus vite que jamais, j'ouvris la porte à la volée.

- Maman! Papa !

- En haut!

Je claquai la porte et montai tout en vitesse vers les chambres, seule la porte de la chambre AJ était ouverte. Je vis mes parents et ma grand-mère qui semblait inquiète.

- Qu'est-ce qu'il y a? demandai je.

Ma mère me fit signe de venir et de me taire. Je vis alors une scène étrange. Ma tante Alice était assise en tremblant, chose peu commune mais rare chez les vampires. Elle était assise près de mon oncle Jasper allongé se tenant la poitrine.

- Oncle Jasper ! dis-je avant d'être retenu par mon père.

- Ça va...

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? demandai je.

- Il a été attaqué, fit ma mère. On ne sait pas grand chose.

- Un autre vampire? demandai-je inquiète et me souvenant les histoires sur James et Victoria.

- On ne sait pas trop mais on lui a injecté quelque chose, fit mon père.

- Ça va aller ma puce, Jasper se remet toujours, fit ma grand-mère.

- Mais je ne sais pas comment quelqu'un comme lui à pu se faire surprendre, fit Alice.

- Tante Alice... Il est blessé ? demandai je.

- Rien de trop grave, ton père avait rendez-vous avec lui et il a juste trouvé deux personnes sur lui.

- Et toi? Tu n'as rien? demandai-je à mon père.

- Non ils ont fui... J'ai préféré ramener Jasper directement.

- Ils l'ont blessés comment ?

- Ils lui ont enfoncé quelque chose dans le cœur... Carlisle l'a en sa possession.

- Il est où d'ailleurs ? demandai-je.

- Avec un invité important.

J'allais demander qui quand la voix de mon grand-père retentit alors.

- Vous pouvez descendre s'il-vous-plait.

Alice resta tout de même près de Jasper et nous descendîmes dans le salon pour nous installer. Je pouvais clairement voir que j'étais la plus stressée de tous. Grand-père entra dans le salon avec un homme mais je l'ignorai totalement, j'étais trop inquiète.

- Ça va aller pour Jasper? demandai-je.

- Cela ne semble pas mortel, plus conçu pour le paralyser, fit mon grand-père.

- Mais qui a pu... fit ma mère.

- Je vais vous expliquer.

Tous les visages se tournèrent vers l'invité qui sourit poliment. Il était très grand, blond au très long cheveux, on aurait dit un viking. Mais il était un vampire - bon peut-être un vampire viking - et au moins il savait qui nous étions.

- Laissez moi vous présenter à ma famille, fit mon grand-père. Voici Esmée, mon épouse et Edward, tous les deux mes créations. Bella, l'épouse d'Edward, sa création. Et Renesmée, leur fille.

- L'hybride ? Content de te connaître jeune fille.

- Merci Monsieur...

- Voici André Lalaurie, fit mon grand-père.

Je tiquai immédiatement sur le nom de famille, identique à la tristement célèbre Delphine Lalaurie, responsable du meurtre et du massacre d'esclaves ici à ma Nouvelle Orléans. Visiblement aucun membre de la famille ne le connaissait.

- Je l'ai contacté quand nous sommes arrivés ici parce que...

- Laissez Carlisle, oublions le protocole. Je suis le Vampire qui gère la Nouvelle Orléans. Pour ceux parmis vous qui l'ignorent peut-être vu que vous étiez dans une petite ville, chaque grande cité est régie par un vampire ancien, rendant des comptes aux Volturi. Nous empêchons qu'il y aie trop d'attaques.

Étant donné que seules moi et ma mère fûmes surprises, nous étions les seules ignares. Mais après tout nous étions à Forks.

- Ce sont vos hommes qui s'en sont pris à Jasper ? demanda alors ma grand-mère.

- Non... Je vais tout vous expliquer mais avant je veux savoir une chose et répondez moi à voix hautes... Avez vous déjà entendu parler des Purificateurs ?

Tout le monde répondit que non et je me demandais pourquoi nous devions répondre.

- Monsieur Lalaurie détecte les mensonges quand on lui parle, fit mon père répondant à une question muette et avait dû lire ses pensées.

- Exactement Monsieur Cullen. Je vais devoir vous expliquer longuement l'histoire de la Nouvelle Orléans mais je dois vous signaler que dès que vous êtes hors du Vieux Carré Français, vous êtes susceptibles d'être leur cible.

- Qui sont ils? demanda ma mère.

- Ils sont des chasseurs. Doués et efficaces.

- Que chassent ils? demanda ma grand-mère.

- Nous.

- Ce sont des Diableristes? demanda mon grand-père.

- C'est quoi? demanda ma mère.

- Des vampires se nourrissant de sang de vampire, très rare. Ils sont exterminés en général, expliqua André très poliment. Et non ce n'en sont pas.

- Rassurez moi, dis-je très au courant des menaces éventuelles. Ce ne sont pas des enfants de la lune?

- Non, heureusement.

- Mais que sont-ils ? fit mon grand-père. Existe-t-il des créatures encore pire?

- Je ne sais pas si c'est vraiment plus rassurant mais ils sont simplement... humains.

Autant le dire, le silence s'abattit sur les occupants du salon.

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Réponses reviews

Nedwige Stark

Le côté Bad boy semble être une bonne mode mdr.

Moi ça va... Toi qui est fan de Ks j'ai été choqué, je suis passé dans un magasin qui vend des dvd ( je cherche cado fête des pères mdr) et je suis tombé sur le Dvd de Cookie Eaters avec elle, elle était tellement peu connue à l'époque qu'elle est créditée sous Steward!!!

Milky01

Bienvenue !

Le prologue : en fait j'ai joué la même carte que Stephenie Meyer, on croit sue c'est Edward le responsable de la mort et puis c'est quelqu'un d'autre mdr.

Trop visible qu'ils chassent les vampires ? Leur méthode sera intéressante cependant

Mour répondre, personnellement j'ai vu une fic un jour où l'auteur expliquait la réaction de Jasper de manière intelligente : il ressent les émotions des autres et donc leur besoin de se nourrir, toutes la famille présente et boum enragé. Moi j'avais surtout trouvé conne la réaction d'Edward : Pourquoi la pousser? Même pour faire trois mètres il la porte comme un bébé... Soulève la andouille et éloigne la! ( réaction devant le passage)