Lettre 4 : 28 septembre
Bonjour Edward,
Tes questions ne me dérangent pas. Traite-moi de folle ou pas, mais je trouve, finalement, qu'écrire rend les choses plus faciles à dire. Je n'ai jamais été très bavarde donc j'imagine que c'est le meilleur moyen d'exprimer mes sentiments.
J'espère que tu ne vas pas me juger pour ce que je viens de te dire. Je ne veux pas m'embarrasser.
Je n'ai pas vraiment fêté mon anniversaire. Je suis allée à l'école, je suis rentrée chez moi en regardant mon film préféré avec une glace. Rien de passionnant.
Je n'ai pas vraiment d'amis ici… Je suis plutôt solitaire, le style de personne à souffrir en silence. D'ailleurs, je n'ai jamais aimé mon anniversaire. Ma mère l'oublie chaque année, j'ai fini par ne même plus y penser.
Mon père vivait à Forks, une petite bourgade à Washington, près de la frontière Canadienne. Le style 1000 habitants qui se connaissent tous. Il était chérif et a été tué par une balle lors de son service…
Penser à lui me met encore les larmes aux yeux. Ma mère n'a pas voulu se rendre à l'enterrement, je n'ai encore jamais vu sa tombe.
Et, oui, elle a encore oublié mon anniversaire cette année.
Elle est institutrice maternelle. Elle s'occupe bien mieux d'une classe de trente bambins que de sa propre gosse. Enfin, c'est ce que j'ai entendu ma voisine dire un jour.
Ta famille semble merveilleuse, je donnerai tout pour connaitre l'amour. Je suis peut-être trop romantique dans un monde de brute, au final.
Mon livre préféré est 'les hauts de Hurlevent' d'Emily Brontë. Tu en a un préféré, toi ?
J'adorerai écouter l'une de tes compositions. Je ne dis pas ça pour te faire plaisir, j'aimerai vraiment.
Petit joueur, même en hiver il fait difficilement 13°C la nuit ici. Je suis certaine que tu adorerais le paysage autant que je l'aime. Les hauts cactus, plus grands d'un homme, ses plaines plates et désertiques avec ces grandes roches…
Aujourd'hui, il a fait 35°C. Je t'écris sur ma terrasse, devant le soleil couchant. J'adorerais t'envoyer des photos, tu aimerais ?
Je te promets qu'on s'habitue rapidement à la chaleur. Tu ne mourrais pas, c'est certain. Je connais des vieux qui font leur jogging tous les matins !
Tu m'as fais rire, je n'ai pas vraiment essayé de t'imaginer en vérité. Moi, je suis brune (pas rousse) avec des yeux marrons (sans intérêts quoi). Je ne suis pas très grande, 1m60, et pas très musclée (assez molle en vérité). Je ne porte pas de lunette mais il est vrai que j'ai toujours un livre autour de moi. Une sorte de bouclier, j'imagine.
Je ne sais comment t'imaginer. Tu me sembles être trop gentil pour être un coureur de jupons et en même temps j'ai dû mal à t'imaginer en gros boutonneux (ne le prends pas mal si c'est le cas, je ne veux surtout pas t'insulter !)
Je pense que tu as au moins une belle âme et c'est le principal.
D'ailleurs, comment sont tes amis ? Tu en as beaucoup ?
N'oublie pas de m'envoyer une de tes compositions, s'il te plait !
J'attend ta prochaine lettre avec impatience.
Bella.
(PS : Tu peux m'appeler Isabella si tu en as envie, personne ne le fait, tout simplement)
(PPS : Je pense avoir écris la plus longue lettre de ma vie, tu arrives à tout lire avec mes minuscules pattes de mouches ?)
